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[FB] Au souvenir d'une autre vie Feat Tyrion

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Au souvenir d'une autre vie
Tyrion et Azilys

" Elle est comme le souvenir d'une histoire conté, racontant des jeux d'enfants. Elle est comme le reflet dans le miroir, qui vint à se briser en éclat "


semaine 3 lune 2 an 301

La douleur, le sang, le battement de son coeur, cet instant où elle avait perdu le contrôle et pourtant était restéstoïque. Oui, cela ne quittait pas son esprit. Une dure leçon reçut deux semaines auparavant. La sensation de la perte l'avait envahi, mais c'est surtout le constat qu'elle en avait tiré. Elle s'était laissé à aimer son époux et elle en avait souffert physiquement. Il était hors de question pour elle de recommencer ce qu'elle avait déjà vécu avec Tybolt. Il était hors de question de mettre en danger ses enfants à cause de sentiments. Pour la survie des Serrett, Azilys se devait de garder la tête froide, de penser d'avoir à son fief, à son héritage et à ses petits paons. Humfrey n'était pas primordiale pour Montargent et elle ne pouvait pas se permettre de le laisser rouvrir son coeur, alors, à présent, son objectif était de le repousser au maximum pour qu'il s'éloigne d'elle. C'était son seul moyen pour se protéger dans son esprit.

Ayant fait gardé sécrète sa fausse couche, Azilys avait repris ses habitudes rapidement, mais une tension était clairement apparente entre le couple, et surtout l'incompréhension de Swyft. Lui, qui avait cru avoir pu atteindre le coeur de son épouse, d'avoir fondé la famille qu'il avait toujours souhaitée, se retrouvait comme au début de leur union. L'explication aurait pu se faire, si une visite ne s'était pas préparée. Lord Tyrion venait en visite avec son épouse.

Le château situé le haut d'une montagne semblait imprenable, mais surtout, c'était le calme qui y régnait qui pouvait en impressionner plus d'un. Le calme des montagnes rocheuses de l'Ouest. Le couple avait accueilliles Lannister comme ils se devaient de l'être et la nuit avait suivi. Azilys, comme à son habitude, se leva très tôt. Elle prenait à coeur les affaires de son fief et surtout devait voir avec un de ses hommes de confiance, les derniers rapports sur ses mines d'argent. Échangeant pendant plus d'une heure, elle resta ensuite dans la bibliothèque pour observer les cartes des montagnes environnantes, ses terres. Buvant une gorgée d'eau, elle était totalement concentrée dans son oeuvre avant d'attendre des pas vers sa direction. La porte de la pièce n'était pas fermée, il était facile de la voir de loin dans le couloir. Au fond d'elle, elle priait pour que ça ne soit pas Humfrey, n'ayant pas envie de le voir, mais la surprise fut de voir le nain de Castal-roc. 

- Lord Tyrion, vous êtes bien matinal ?

Oui, elle ne s'attendait pas à le voir, si tôt. Enfin, ce n'était pas l'habitude qu'il lui avait laissée, peut-être que le mariage l'avait bien changé, comme le soufflaient les rumeurs. D'un visage calme, elle referma les cartes face à elle et finalement ajouta face aux livres devant eux :

- C'était la pièce favorite de Lord Albéric, je l'ai laissé à son image pour ne pas oublier les leçons qu'il m'a enseignées.

Son père avait été un seigneur imposant et sévère, mais à la fois assez manipulateur pour se faire apprécier. Elle était la dernière de ses enfants en ce lieu, Tybolt ayant choisi de finir sa vie à la garde de nuit. Puis, Lucian et Aliénor, rien que de songer à eux, elle eut un pincement au coeur. Sa jumelle était d'ailleurs très proche de Tyrion, Azilys, elle l'avait un peu perdu de vue, s'étant davantage rapprochée d'Alyx, mais surtout suivant les directives de son père d'abandonner les jeux d'enfants pour se concentrer sur Montargent. Finalement, elle ajouta d'une voix qui semblait plus lointaine : 

- Aliénor aimait aussi venir ici.

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Au souvenir d'une autre vie

An 301 - Lune 2 - Semaine 3
Azilys & Tyrion


Nous étions sur la route vers Corval pour le mariage de ma cousine Cerenna Lannister avec Lord Tytos Brax. Ce mariage constituerait en une petite cérémonie intimiste, uniquement entre les membres des familles des mariés, puis une petite fête suivrait, mais somme toute, rien d’exceptionnel. Je faisais acte de présence, chose due de par mon nom, mais je commençais à être épuisé de tous ces déplacements. Les longues heures à cheval me faisaient ensuite atrocement souffrir au niveau de mes jambes et depuis mon propre mariage avec Walda, je n’ai plus mon remède autrefois favori contre la douleur… Le vin… Et quelle torture que d’assister à ce genre de festivités et voir les convives goûter avec délice la robe d’un vin doux du Bief ou épicé de Dorne. Parfois, les coupes passaient si près de mon odorat que j’en tressaillais encore, bien que ce sevrage date maintenant de plus d’un an et demi. Alors, dans ces moments de pure faiblesse où je sentais l’envie irrésistible de retomber dans mes anciens travers d’ivrogne grandir peu à peu dans mon esprit, je m’en remettais à mes adorables jumelles et à ma charmante épouse, qui par sa présence, son toucher, sa conversation ou parfois même son simple sourire, me ramenais à la raison et me faisais me rappeler pourquoi j’avais choisi de mettre fin à ce comportement qui fut le miens pendant de si nombreuses années. Et c’est justement pour elle que je choisis de faire halte à Montargent. Depuis notre mariage et sa première grossesse, Walda n’avait pas encore eu le plaisir de découvrir les Terres de l’Ouest et d’apprendre à connaître ces différents fiefs et maisons. Les Brax étaient une famille importante mais en étudiant notre trajet, je constatais qu’un arrêt à Montargent serait bénéfique pour mon épouse, surtout que sa seconde grossesse arrivait bientôt à son terme. Pour moi en revanche…Il fut un temps où j’avais d’excellentes relations amicales avec les Serrett, surtout Aelinor, la sœur jumelle de l’actuelle régente du domaine et de sa maison, Azilys. Mes relations avec cette dernière étaient aussi amicales qu’avec sa jumelle, mais le temps et les aléas cruels de la vie qui touchèrent Azilys firent que nous nous perdîmes de vue. Rajoutez à cela également le fait qu’elle devait probablement aussi désapprouver mon comportement envers le vin et les prostitués et alors, je pouvais bien comprendre qu’elle ait choisi de prendre ses distances…Et pourtant, je regrettais d’avoir perdu cette amitié et pour la première fois depuis de nombreuses années, j’allais me rendre à Montargent et ne serais qu’avec elle, et non pas entouré d’une multitude d’autres visages, pour certains totalement étrangers.

Une certaine appréhension me gagna lorsque nous franchîmes les portes du château. Celle-ci se renforça davantage en voyant, sur les escaliers menant à l’intérieur du château, le couple formé par Azilys et son époux Ser Humfrey Swyft. Je descendis de cheval et, grimaçant, me rendis au carrosse dans lequel voyageait Walda avec nos filles et ses propres suivantes. En souriant, je lui tendis la main pour l’aider à descendre puis nous nous rendîmes auprès de nos hôtes, qui nous accueillirent avec le respect, la politesse et la déférence dus à notre rang. Sur le visage d’Azilys, je ne notais cependant ni joie, ni animosité à l’idée de me revoir alors qu’elle savait tout comme moi que nous avions autrefois partagé une forte amitié. Peut-être était-elle elle aussi quelque peu mal à l’aise par cette situation… Je choisis de faire comme si je n’avais rien vu et me contentais de discuter de choses et d’autres, échangeant des banalités avec le couple, demandant des nouvelles de la famille de Ser Humfrey et faisant, en leur compagnie, visiter les lieux à Dame mon épouse avant le dîner et la nuit qui suivit.

Ayant pu difficilement trouver le sommeil à cause de mes crampes musculaires, c’est aux aurores que je quittais notre lit, laissant encore Walda à ses rêves, non sans avoir déposé un léger baiser dans ses cheveux d’or. Je bus un verre d’eau, m’habillais de vêtements de laine et de cuir rouge aux broderies d’or, me rendis rapidement au chevet de mes jumelles, elles aussi encore profondément endormies, puis me saisis d’une grappe de raisins et quittais la pièce. J’éprouvais l’envie irrésistible de marcher, pensant que cela aiderait sûrement mes douleurs dans les jambes à se dissiper un peu. Le château de Montargent était déjà bien éveillé pour une heure si matinale. Dehors, la brume des premières heures du jour ne s’était pas encore dissipée mais visiblement, cela n’influait en rien sur les activités des gens du Paon d’Argent. Tous ceux qui me croisèrent me saluèrent mais nul trace ni de Humfrey, ni d’Azilys. J’avais fini ma grappe de raisin lorsque, au détour d’un couloir, je ne savais pourquoi, mon regard fut attiré par une pièce au bout de celui-ci. La porte étant restée ouverte, je pouvais apercevoir et reconnaître, même à cette distance, la silhouette et le dos d’Azilys Serrett. Elle était seule, le buste penchée sur une table, concentrée sur ce qui semblait être des cartes des alentours, d’après ce que je pouvais en voir de ma hauteur et au fur et à mesure que je me rapprochais d’elle. Mes pas l’alertèrent et, noble, elle se retourna pour poser son regard sur moi. Peut-être pensait-elle qu’il s’agirait de quelqu’un d’autre que de son Nain d’invité, à la surprise qu’on pouvait sous-entendre dans ses premiers mots, auxquels je répondis :

La faute en revient à ces incessants voyages que mon corps peine à supporter. Toutefois, vous l’êtes plus encore que moi et il me semble même que je vous dérange en plein travail ! Votre assiduité est toute à votre honneur, Lady Azilys.

La pièce où nous nous trouvions était absolument formidable ; une pièce où j’aurais pu facilement y rester pendant des heures. Tous ces ouvrages… Il devait incontestablement y avoir de véritables trésors parmi tous ces livres. Je fis quelques pas vers l’une des étagères, passant un doigt sur certains livres et m’arrêtant parfois pour en lire le titre.

Lord Alberic et moi avions la même passion pour le savoir et la connaissance. Cette pièce n’a rien à envier à ma propre bibliothèque personnelle à Castral-Roc ! dis-je en souriant, afin de détendre un peu l’atmosphère…et de me détendre moi aussi par la même occasion. Je suis sûr qu’il est heureux de cette décision, ma Lady, et plus encore de vous voir si investie dans la gestion de votre domaine, que vous semblez fort bien diriger. Mes compliments ! finis-je, sans me départir de mon sourire. Seulement, la simple mention du prénom d’Aelinor vint effacer cette légèreté sur mon visage. Aurais-je été différent si Aelinor avait vécu suffisamment longtemps pour m’empêcher de tomber dans l’alcool et les prostitués ? Probablement… Elle était la seule, à bien des égards, à me considérer autrement que comme le Monstre de Castral-Roc, l’abomination engendrée par le tout-puissant Lord Tywin Lannister. Entendre son prénom de la bouche de sa sœur jumelle qui avait elle aussi été autrefois une amie chère à mon coeur eut presque l’effet d’un coup de massue :

Qu’elle aime venir ici elle aussi ne m’étonne pas un instant. Une si bonne âme… Elle me manque encore parfois aujourd’hui… J’ose à peine imaginer ce que vous, vous devez ressentir. Et puis… J’hésitais à poursuivre avant de décider de me lancer : Notre amitié me manque également… finis-je en levant un regard peu assuré vers celle que je ne connaissais presque plus et dont j’appréhendais la réaction.


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Au souvenir d'une autre vie
Tyrion et Azilys

" Elle est comme le souvenir d'une histoire conté, racontant des jeux d'enfants. Elle est comme le reflet dans le miroir, qui vint à se briser en éclat "


semaine 3 lune 2 an 301

Les souvenirs de sa famille vivaient en cet endroit et encore plus dans cette pièce. Elle pouvait voir son père travailler sur ses mêmes cartes, sa sœur se perdre dans les divers livres que la bibliothèque offrait, puis de son petit frère, qui avait fait ses premiers pas, en ce lieu. Un doux souvenir, un moment de famille qu'elle chérissait. Lucian passant des bras d'Aliénor aux siens. À ce moment précis de sa vie, elle pensait en vivre tellement d'autres d'aussi beau, mais ce ne fut jamais le cas. Quand Albion avait marché pour la première fois, elle n'avait pas été présente, mais quand la nourrice l'avait trouvé pour lui montrer, elle avait été fière, mais ce n'était pas pareil qu'avec Lucian. Alyzéa, elle, ne marchant pas encore, malgré ses dix-neuf lunes. En tout cas, parler d'Aliénor lui vint tout naturellement lors de la conversation qui venait de débuter avec Tyrion. Pour dire vrai, elle n'évoquait que très peu, sa sœur, étant comme son jardin secret, car après tout, c'était une part d'elle qui était morte quand sa sœur lui avait été arraché, mais Tyrion la connaissait bien, il était son ami et jamais, ils n'avaient reparlé d'elle depuis son décès.

Qu’elle aime venir ici elle aussi ne m’étonne pas un instant. Une si bonne âme… Elle me manque encore parfois aujourd’hui… J’ose à peine imaginer ce que vous, vous devez ressentir. Et puis…

Imaginer ce qu'elle pouvait ressentir .! Elle était même incapable d'expliquer ce qu'était vivre sans sa jumelle. Elles avaient toujours été deux, sachant qu'en tendant une main elle serait toujours liée à une autre et à présent, si elle le faisait, cela ne serait que le vide, le froid, la solitude. Personne ne pouvait combler ce manque en elle, même si sa fille lui rappelait tellement sa sœur.

Notre amitié me manque également…

La surprise put facilement se lire sur son visage. Elle, qui savait se contrôler, ne s'attendait pas à une telle révélation. Croisant son regard, elle cherchait la véracité de ses propos, puis des images de leurs jeux d'enfants lui revinrent à l'esprit. Oui, ils avaient été proches, et cela, avant qu'Azilys découvre ce qu'était la perte, la folie et surtout que son père commence son enseignement. Oui, quand elle était proche de Tyrion, sa mère était encore en vie, elle était encore innocente, mais il fallait bien grandir un jour, et même si jamais Aliénor n'avait quitté son monde sécurisant qu'elle se confectionnait dans son esprit, Azilys avait appris ce qu'était la véritable vie, qu'on ne gagnait rien sans ne rien sacrifier, qu'il valait mieux cacher la vérité que de la dévoiler. Oui, Tyrion avait été ami avec une autre Azilys, une personne qu'elle n'était plus à présent. 

- Nous étions alors que des enfants, il est normal que certains s'éloignent en grandissant !


Il était vrai qu'elle ne s'était jamais interrogé sur son ancienne amitié avec Tyrion, cela avait été ranger dans les cases du passé. Mais après tout, elle avait bien fini par épouser Humfrey qu'elle connaissait aussi depuis son enfance, rien que de penser à lui, les sensations de sa fausse couche vinrent lui serrer l'estomac. Ne voulant rien montrer de son mal, elle ajouta finalement d'une voix plus douce : 

-Pour ma sœur, vous étiez important, cela, je ne l'oublie pas. 

Sa sœur avait toujours vu Tyrion d'une façon si belle. De toute manière, tout était merveilleux dans le regard de sa sœur. Là, elle décida qu'en mémoire de sa sœur, elle se devait de faire un effort avec le nain et non parce qu'il serait peut-être amené un jour à gouverner l'Ouest, mais bien pour découvrir l'homme qu'il était devenu. Alors tout en montrant des fauteuils, elle proposa : 

- Voulez-vous passer du temps en ma compagnie, Lord Tyrion ?


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Au souvenir d'une autre vie ft. Azilys Serrett


Les traits d’Azilys restaient indéchiffrables et cependant, quelque chose dans son regard me laissait penser que son esprit était en pleine réflexion face à mes propos. Et pourtant, je ne regrettais pas ce que je venais de lui dire car ce n’était là que la vérité, aussi simple et même douloureuse puisse-t-elle être. Les jumelles Serrett avaient autrefois été ce que je pouvais aisément qualifier de plus proches amies, même si je partageais des liens d’amitié plus forts avec Aliénor qu’avec Azilys. Cette dernière s’était pourtant toujours montrée très aimable à mon égard, malgré ma condition et les moqueries qui à l’époque avaient encore le pouvoir de me blesser. Mais Aliénor… Par certains aspects de sa personnalité, je retrouve un peu d’Aliénor en Walda. Elle aussi, est la bonté personnifiée.

Je baissais un court instant les yeux vers le sol, presque gêné par cette atmosphère lourde de ce passé commun qui nous unissait, Azilys et moi, et essayais de trouver quelque chose à dire. Comment enchaîner sur une conversation un peu plus légère après avoir évoquée une amitié d’enfance et la perte de cette même amie ? Pire encore devait être le ressenti d’Azilys, qui avait perdu elle une sœur jumelle. Cela, cette sensation de perdre un jumeau, seule Cersei pouvait éventuellement le comprendre mais c’est là un sujet que nous n’avons même jamais évoqué, elle et moi. Je ne savais donc rien de ce qu’Azilys ressentait en cet instant, et me rendais même compte qu’en réalité, je ne la connaissais plus. Elle n’avait plus rien de l’enfant, ni de la jeune fille. Elle était désormais une femme, une mère, une épouse et surtout, une régente de son domaine et à bien le regarder, force était de constater qu’elle s’en sortait plutôt bien, ce qui devait certainement faire grincer des dents les plus misogynes de ces paires masculins. Cette pensée faillit m’arracher un sourire mais je me retins ; l’heure n’était pas à la plaisanterie, d’autant plus que cette pièce avait l’air de représenter pour elle comme une porte vers des personnes qui l’avaient quitté bien trop tôt. Je me contentais donc de joindre mes mains dans mon dos et, relevant le regard vers elle :

C’est ce que j’ai cru entendre dans mon entourage, en effet. Je n’ai malheureusement pas eu la chance d’avoir une grande quantité d’amis dans mon enfance…Vous et votre sœur étiez les seules, j’en ai bien peur. Mais vous avez certainement raison.

Les mots qu’elle eut ensuite au sujet d’Aliénor et de l’importance que j’avais à ses yeux, vinrent cette fois faire apparaître ce sourire que j’avais d’abord retenu sur mon visage.

Je crois que nous étions tous deux conscients qu’une forte amitié nous unissait…commençais-je avant de faire un pas vers la maîtresse des lieux : Les Dieux sont véritablement bien cruels… Comment peuvent-ils seulement nous protéger ou nous venir en aide alors qu’ils m’ont privé d’une amie très chère et qu’ils vous ont privé de votre sœur ? Cela explique peut-être mon faible penchant pour la prière et la fréquentation des Septuaires…Je ne peux décemment pas prier ces divinités qui nous ont enlevé votre sœur bien trop tôt…N’en déplaises à vos propres croyances et convictions, Lady Azilys. Peut-être voyez-vous la chose sous un angle différent…

Après tout, nous nous connaissions enfants. Nous connaissons-nous adultes ? Non, probablement pas… pensais-je. J’inspirais et essayais de prendre un air plus joyeux, si tant est que cela était possible après une telle entrée en matière :

Avec grand plaisir, Lady Azilys. fis-je en inclinant légèrement le buste devant elle. Marchons-nous un peu ou préférez-vous rester ici ?



An 301 - Lune 2 - Semaine 3 Montargent


©️ Halloween



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Au souvenir d'une autre vie
Tyrion et Azilys

" Elle est comme le souvenir d'une histoire conté, racontant des jeux d'enfants. Elle est comme le reflet dans le miroir, qui vint à se briser en éclat "


semaine 3 lune 2 an 301

Évoquer sa soeur n'était pas facile, surtout en vue du dernier événement qu'elle avait subi. Même si elle ne le montrait pas et continuer de le cacher, sa fausse couche l'avait pas mal chamboulé. Lui montrant encore que l'amour pour un homme ne lui apportait que la perte. Mais en même temps, pouvoir parler de sa soeur lui permettait de gagner cette force protectrice qui l'avait gardé en vit toutes ces années. Pour protéger les siens, elle avait dû grandir plus vite, endosser un rôle de mère alors qu'elle n'était encore qu'une enfant. Pour protéger le bonheur d'Aliénor, elle avait franchi une limite impardonnable par les dieux, celle de mettre fin à la vie de son père. Azilys n'aimait que très peu, mais quand elle s'accordait à le faire, elle était capable du meilleur comme du pire, pour les protéger.

Alors que Tyrion avait évoqué les sept, et surtout qu'il ne les priait plus forcément. Elle n'eut aucune parole pour répondre à cela. Que pouvait-elle dire ? Les Sept n'avait jamais fait de cadeaux aux Serrett depuis sa naissance, une épreuve après une autre, un membre de la famille qui disparaît puis un autre, mais à l'inverse, la richesse leur était accordée. Finalement, elle proposa à Tyrion de passer un moment en sa compagnie, en mémoire de sa jumelle. Il l'avait connu et respecter, et pour cela Azilys lui en serait toujours reconnaissante.

Avec grand plaisir, Lady Azilys. Marchons-nous un peu ou préférez-vous rester ici ?

Son mestre lui avait conseillé la marche pour bien se remettre. Mais pour dire vrai, quand il lui avait demandé de se reposer juste après l'accident, elle en avait fait qu'à sa tête, ne voulant pas que ça se sache. Finalement, tout en se levant, elle annonça :

- Nous pouvons aller marcher un peu dans le château. J'aime aller nourrir Silver à cette heure. 

En vue du temps à l'extérieur, Silver, son paon était bien installé dans un logis qui était collé au château. Azilys venait lui ouvrir chaque matin, si le temps le permettait. Observant l'extérieur, il y avait de la brume, mais Silver pouvait se permettre d'aller se balader. Tout en avançant, ils se dirigeaient vers les grands escaliers, quand d'un coup, Azilys s'arrêta. Humfrey se trouvait un peu plus loin au contrebas. À sa tenue, cela se voyait qu'il partait se balader à pied. Elle ne l'appela pas et il ne remarqua pas leur présence s'éloignant jusqu'à disparaître de leur vision.

- Mon époux viendra surement passer du temps en votre compagnie après sa balade matinale. Il avance a une telle cadence que personne ne peut le suivre.

Depuis sa fausse couche, Azilys n'avait fait que le repousser. Eux qui avaient vécu une belle idylle qui avait longtemps semblé impossible dans l'esprit de la Serrett, elle était à présent décidée de ne plus lui laisser de place dans son coeur. Non, elle ne voulait plus souffrir et les dieux lui avaient fait bien comprendre qu'en l'aimant c'était vers cela qu'elle se tournerait.

- Nous sommes à présent tous deux mariés, parents et tandis que je suis le seigneur de ces lieux, vous, vous êtes l'héritier de Castal-roc, vous auriez imaginé un tel futur quand nous étions enfants ?


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Au souvenir d'une autre vie ft. Azilys Serrett


Je m’écartais légèrement pour laisser le soin à la Dame des lieux de faire le premier pas et de nous ouvrir le chemin. Voilà longtemps que je n’étais plus venu à Montargent, un lieu qui possède son charme propre et qu’il me fallait montrer à mon épouse, si déjà nous nous trouvions à proximité. Bien que je n’apprécie pas trop ce genre de visite imprévue par laquelle nos hôtes avaient été si tardivement informés, la Maison Serrett nous avait tout de même fort bien accueillis et cet accueil, nous le devions en grande partie à celle qui marchait à mes côtés. Son rythme de marche se calait d’ailleurs parfaitement bien sur le miens ; ni trop rapide, ni trop lent, de sorte que je puisse suivre sans devoir presque courir à ses côtés.

Elle évoqua un certain Silver, nom évocateur pour une maison où l’argent, ce noble minerai, prend tout son sens. Tout en déambulant dans les couloirs en direction du grand escalier qui  nous avait accueillis à notre arrivée, Walda et moi, je voulus m’enquérir de l’identité de ce Silver lorsqu’Azilys s’arrêta net, sans mot dire. Elle semblait fixer quelqu’un en contrebas, dans le grand hall sur lequel donnait cet escalier. Je suivis son regard et aperçu son époux, Ser Humfrey Swyft, tout prêt à sortir visiblement. Lorsqu’il disparut de notre champ de vision, Azilys brisa ce silence tendu. Passer du temps avec Ser Humfrey…oui même si je ne connaissais pas cet homme autant que son épouse ; cela me donnera l’occasion d’en apprendre plus sur lui et je n’étais jamais contre l’idée de me faire de nouvelles relations et connaissances. Mais le commentaire d’Azilys me fit lever les sourcils et, reprenant le rythme de notre marche, je répondis, tout en commençant à descendre les premières marches du grand escalier :

Et bien souhaitons qu’il ne me convie pas à celle du lendemain. J’aime à me promener lorsque le temps le permet, mais si vous dîtes nombreux sont ceux qui peinent à le suivre, que dire de moi et de mes courtes jambes ?! Je me permis un léger rire pour ponctuer ma plaisanterie avant de reprendre, sur un ton plus sérieux : J’aurais grand plaisir à discuter avec lui, autour d’une collation chaude et de quelques gourmandises.

L’idée de partager un simple verre de vin avec Ser Humfrey me traversa rapidement l’esprit. Cette rougeoyante boisson me manque parfois et en ce genre d’occasion, elle serait la bienvenue. Mais cette pensée se dissipa bien vite, alors que je reportais mon attention sur la question d’Azilys.

Enfant, je ne pensais pas à grand-chose d’autre qu’à terrasser des dragons et toutes ces autres créatures de légende qui peuplaient les livres et contes que je dévorais. Ce genre de responsabilités d’adulte n’a commencé à faire partie de ma vie qu’à l’adolescence…Et je pense que c’est aussi à cet instant que j’ai commencé à abuser de vin…et des femmes, attisant plus que nécessaire la honte et la colère du Seigneur mon père sur celui qui allait malheureusement être son héritier. Aujourd’hui je suis un autre homme. Je revis grâce à mon épouse et à nos enfants…et quelque part, grâce à mon père. C’est à lui que je dois d’être marié à Lady Walda ! Curieuse ironie du sort, vous ne trouvez pas !? Lui qui pensait me punir de mes vices en m'obligeant au mariage, le voilà que celui-ci m'en guérit et m'a rendu plus heureux que je ne l'ai jamais été auparavant!

Les Dieux avaient un sens de l’humour bien à eux parfois. Mais pour répondre à votre question, non, je ne m’imaginais pas être un jour un père et un homme comblé, désireux désormais de regagner ne serait-ce qu’une once d’estime de son père et de lui prouver que je suis plus que près à prendre sa suite…

Mais une telle chose n’arriverait pas avant plusieurs années. Lord Tywin était bien portant et même depuis Port-Réal, il gère les affaires de l’Ouest à travers l’Oncle Kevan. Toutefois, je commençais de plus en plus à vouloir faire mes preuves ; je n’attendais que cela mais était-ce le bon moment pour en faire la demande ? A présent arrivés aux pieds du grand escalier, je me tournais vers Azilys :

Mais assez parler de moi. Parlez-moi de vous. Vous semblez fort bien vous en sortir dans la gestion de votre domaine. Vous êtes l’exemple même qu’une femme peut tout aussi bien, sinon mieux encore, être à la tête de sa maison qu’un homme, et cela me réjouis pour vous. Après…peut-être n’était-ce pas non plus le futur que vous vous souhaitiez, étant plus jeune ?



An 301 - Lune 2 - Semaine 3 Montargent


©️ Halloween



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Au souvenir d'une autre vie
Tyrion et Azilys

" Elle est comme le souvenir d'une histoire conté, racontant des jeux d'enfants. Elle est comme le reflet dans le miroir, qui vint à se briser en éclat "


semaine 3 lune 2 an 301

Il lui était étrange de prendre du temps pour échanger avec Tyrion. Elle ne se souvenait même plus de la dernière fois où ils avaient réellement parlé, pour sûr, sa soeur était encore en vie et elle n'était alors qu'une petite fille. Cela ne devait pas être une discussion très sérieuse et certainement pas un échange de points de vue sur l'avenir qui les attendait. Des jeux d'enfants emplis d'innocence et de défi sans trop de valeur, Azilys remplissait sûrement son petit rôle de chef, déjà à cette époque, mais le plus souvent, elle suivait la vague d'Aliénor et Tyrion qui rêvait de dragons, grognant qu'il y avait sûrement autres choses à chasser que des dragons. Oui, Azilys préférait les envoyer terrasser des éléments réels, comme le pauvre fils de la cuisinière. Il vint d'ailleurs l'interroger à ce sujet, oui, avait-il imaginé un tel futur pour eux deux ?

Enfant, je ne pensais pas à grand-chose d’autre qu’à terrasser des dragons et toutes ces autres créatures de légende qui peuplaient les livres et contes que je dévorais. Ce genre de responsabilités d’adulte n’a commencé à faire partie de ma vie qu’à l’adolescence…Et je pense que c’est aussi à cet instant que j’ai commencé à abuser de vin…et des femmes, attisant plus que nécessaire la honte et la colère du Seigneur mon père sur celui qui allait malheureusement être son héritier. Aujourd’hui je suis un autre homme. Je revis grâce à mon épouse et à nos enfants…et quelque part, grâce à mon père. C’est à lui que je dois d’être marié à Lady Walda ! Curieuse ironie du sort, vous ne trouvez pas !? Lui qui pensait me punir de mes vices en m'obligeant au mariage, le voilà que celui-ci m'en guérit et m'a rendu plus heureux que je ne l'ai jamais été auparavant!

C'était donc l'amour qui l'avait bel et bien changé. Pour lui, c'était ce qui lui était arrivé de mieux, alors qu'à l'inverse, Azilys estimait que cela la rendait faible de se laisser à aimer un homme et peut-être que Tyrion était devenu plus faible qui ne l'imaginait, même s'il était vrai que de le voir sobre, devait mieux plaire au suzerain de l'Ouest. Les conflits entre pères et enfants, elle connaissait bien cela, mais Azilys avait su dès son plus jeune âge, manipuler celui qui l'avait fait naître, apprenant à jouer à son propre jeu de manipulation et emportant la bataille finale. Pour battre, un tel homme, il fallait devenir lui.

Mais pour répondre à votre question, non, je ne m’imaginais pas être un jour un père et un homme comblé, désireux désormais de regagner ne serait-ce qu’une once d’estime de son père et de lui prouver que je suis plus que près à prendre sa suite…

Réellement, elle se disait que Tyrion avait remplacé le bien-être des effets de l'alcool et des prostitués, par une autre influence, cela d'une femme et de ses enfants, mais était-ce une meilleure influence, tout dépendait de la femme qu'il avait épousée. Pour dire vrai, Walda semblait très douce et pas du tout dans les combines du pouvoir, mais elle pouvait aussi très bien cacher son jeu. En tout cas, elle vint bien à entendre qu'il cherchait à rentrer dans les bonnes grâces de son père et de son avis, cela faisait longtemps qu'il aurait dû le faire, car c'était ce qu'on attendait d'un héritier.

Mais assez parler de moi. Parlez-moi de vous. Vous semblez fort bien vous en sortir dans la gestion de votre domaine. Vous êtes l’exemple même qu’une femme peut tout aussi bien, sinon mieux encore, être à la tête de sa maison qu’un homme, et cela me réjouis pour vous. Après…peut-être n’était-ce pas non plus le futur que vous vous souhaitiez, étant plus jeune ?

Se retrouvant en bas des escaliers, elle avança vers les grandes portes, tandis que des serviteurs vinrent leur emmener de quoi se vêtir pour l'extérieur. Là, sans même réellement prêter un regard envers ceux qui la servait, comme si cela était normal, elle annonçait simplement : 

- J'ai appris bien jeune, que ce n'était pas le privilège des femmes de choisir leur avenir !


C'était le genre de phrase qu'aimaient entendre les hommes. Des fois, il valait mieux les faire sentir supérieur pour arriver à ses fins et elle savait très bien jouer cette carte, mais elle savait qu'avec Tyrion cela ne marcherait pas ainsi, ce n'était simplement pour le coup qu'une taquinerie. Une fois les portes ouvertes, elle prit le sac que lui tendait une servante et tout en sortant ajouta :

- Je m'étais jamais imaginé devenir seigneur. Cette place revenait à Lucian. Albéric Serrett m'a élevé pour veiller sur mon frère et le conseiller pour les affaires familiales.

Si Tyrion avait quelques soucis avec son père, Azilys avait su jouer la carte, de la dame innocente qui suivait les conseils de son père sans rechigner et surtout ne jamais le contredire.

- Vous vous souvenez de mon père ? Cette prestance quand il rentrait dans une salle, il pouvait paraître avenant, mais il gouvernait ses terres et sa famille d'une main de fer. Jamais, il ne m'aurait accepté comme héritière, car je suis née femme et pourtant, je pense qu'il a su voir en moi tout ce qu'il fallait pour prendre sa relève sans en avoir le statut, autrement, il n'aurait pas pris le temps de m'enseigner les affaires familiales. Si vous voulez que votre père, vous donne plus de place, ne pas penser seulement comme un héritier, mais comme l'héritier qu'il voudrait que vous soyez, même si cela peut contredire vos propres valeurs. Si cela est le prix à payer, pour qu'il vous positionne à votre place légitime, vous ne devriez pas hésiter. Il vous appartient ensuite, à sa mort, d'être le seigneur que vous voulez être ! 


Ce n'était pas le genre de conseil qu'elle donnerait à tout le monde, mais elle se montrait honnête avec Tyrion et à lui seul de décider s'il suivrait son conseil ou non. Finalement, ils arrivèrent devant un petit logis, Azilys vint à ouvrir les portes, pour laisser apparaître face à eux Silver, le Paon qu'elle avait reçu comme cadeau de mariage.

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Au souvenir d'une autre vie ft. Azilys Serrett


J'attendis poliment, légèrement de côté, qu'Azilys soit prête à affronter le froid de l'hiver. Je me trouvais pour ma part assez chaudement vêtu depuis que j'avais quitté les appartements que nous occupions, avec Walda. Seuls mes gants manquaient à l'appel. Pour pallier à leur absence, je mis mes mains dans mes poches, attitude certes peu galante en compagnie d'une dame mais j'étais de toute façon dans l'incapacité de lui offrir mon bras...Je pense qu'Azilys ne s'en offenserait pas.

Cette dernière commença à répondre par une phrase qui transpirait la réponse apprise par coeur étant plus jeune, pour satisfaire l'oreille des hommes. Je la regardais se saisir d'un sac que lui tendait un autre serviteur puis franchir le pas des portes qui venaient de s'ouvrir devant nous. Je lui emboitais le pas, accélérant un court instant le pas pour me porter à nouveau à sa hauteur puis écoutais en silence le reste de son explication.

Il est vrai que la vie a été une suite d'inattendue pour la jeune Serrett. Rien ne la prédestinait à être le Seigneur de sa maison, et pourtant, c'était bien la place qu'elle occupait et de ce que je pouvais en voir, elle avait su appliquer pour elle-même les conseils qu'elle aurait dû distiller dans l'oreille de son frère. Je hochais silencieusement la tête tout en la suivant à travers la cour de Montargent. Elle me parla ensuite de son père, Lord Albéric. Si je me souvenais de lui? J'ai bien quelques vagues souvenirs de cet homme, qu'il me fallait bien saluer et croiser au moins une fois durant mes visites à Montargent. Mais le reste de mon temps, je le passais avec Aelinor. La tâche de s'entretenir plus avant avec le Seigneur des lieux revenait à père. Peut-être, si j'avais donné plus d'importance à la future tâche qui serait un jour la mienne, aurais-je alors moi aussi passé plus de temps en compagnie de père et de Lord Albéric. Mais même si cela aurait été le cas, je mettrais volontiers ma main à couper que mon bien-aimé père aurait justement préféré me voir loin de lui plutôt que dans la même pièce, à devoir subir le regard d'un autre, un noble qui plus est, sur cette abomination qui était malheureusement son fils et héritier.

Vaguement, je dois vous avouer, ma Dame. Je revois en effet distinctement le visage avenant de votre père et ce respect de la part de ses gens et des siens qui l'entourait à chacune de ses arrivées. Je vous crois volontiers le concernant. Mais pour ma part, je n'ai que très peu vu la part de lui que vous qualifiez d'autoritaire. Cela, le Seigneur mon père pourrait plus en attester que moi...Mais encore une fois, je suis sûre que vous dépaignez là la vérité. dis-je après m'être éclairci la gorge.

Le conseil qu'elle finit par me donner me laissa silencieux et presque perplexe. Père était un homme rancunier. Depuis le jour de ma naissance, à l'instar de Cersei, une part de lui m'en veut d'être en vie. Mon comportement, en grandissant, n'a fait qu'augmenter cette rancoeur. Je savais pertinemment qu'il ne pouvait pas faire comme si je n'existais pas ni n'ignorer ma place à son décès. Mais je m'étais toujours dit qu'il était pour moi désormais trop tard pour me racheter une bonne conduite à ses yeux. Or, je n'avais encore jamais tourné la chose dans le sens qu'Azilys Serrett me le présentait. Il est vrai que j'avais changé. Je restais persuadé que l'Oncle Kevan avait vu ses changements et comme tout bon frère cadet qu'il est, il avait dû en faire mention dans ses corbeaux qu'il envoyait au Donjon Rouge... Mais peut-être faudrait-il maintenant que la demande vienne de la première personne concernée? En parler à l'Oncle Kevan ne ferait que retarder la confrontation...et donnerait à père l'image de celui, couard, qui préfère passer par un intermédiaire plutôt que d'affronter directement la personne concernée... Mais si je m'adressais à lui directement? Que lui dire? Que lui proposer? Comment le lui prouver? Ces questions et d'autres encore restaient pour l'instant sans réponse, mais le conseil d'Azilys valait la peine d'être entendu et surtout, retenu:

Voilà un bien sage conseil, lady Azilys. Je vous avoue n'avoir jamais tourner cette idée dans ce sens, mais je vous remercie de m'en avoir fait si ouvertement et honnêtement part. répondis-je en inclinant légèrement la tête en signe de remerciement, avant de rajouter, une note d'espièglerie dans la voix: Vous gagneriez en tout cas à siéger dans mon futur conseil...Quitte à offenser l'âme conservatrice des autres Seigneurs Ouestriens!

Je gardais cette idée dans un coin de mon esprit et admirais la créature qui s'avançait vers elle. Nous étions arrivés devans un petit logis où se trouvait un magnifique paon d'argent. Le fameux Silver dont elle avait parlé plus tôt et pour lequel était certainement le contenu de ce sac qu'elle portait.

Voilà un bien bel animal, fis-je admiratif. De qui le tenez-vous?



An 301 - Lune 2 - Semaine 3 Montargent


©️ Halloween



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Au souvenir d'une autre vie
Tyrion et Azilys

" Elle est comme le souvenir d'une histoire conté, racontant des jeux d'enfants. Elle est comme le reflet dans le miroir, qui vint à se briser en éclat "


semaine 3 lune 2 an 301

Ce rôle dans lequel, elle avait été élevée venait de réapparaître lors de sa discussion avec Tyrion. Ce terme que lui soufflait son père, la femme qui conseille dans l'ombre des hommes. Sauf que cette même femme avait fini par être la lumière de Montargent, et c'était son mari, son ombre, même si écouter ses conseils, révélait dans l'impossible dans l'esprit d'Azilys. Humfrey était un soldat, pas un dirigeant, en tout cas, il ne lui avait jamais prouvé le contraire. Tyrion, lui, n'était pas un soldat, et s'il prenait de bonnes décisions à l'image de son père, il pourrait devenir un bon dirigeant, tout en n'étant pas Tywin. L'héritier se devait de lui laisser croire qu'il agirait de même que lui, le temps de son vivant. Son suzerain ne serait sûrement pas dupe, mais rien n'empêchait à Tyrionde tenter le coup, de faire cet effort qui pourrait être grandement apprécié. Voici, le conseil qu'elle venait de lui confier, n'imaginant pas forcément que cela aurait un impact sur l'héritier de Castal-roc.

Voilà un bien sage conseil, lady Azilys. Je vous avoue n'avoir jamais tourner cette idée dans ce sens, mais je vous remercie de m'en avoir fait si ouvertement et honnêtement part. Vous gagneriez en tout cas à siéger dans mon futur conseil...Quitte à offenser l'âme conservatrice des autres Seigneurs Ouestriens!

Son regard bleuté scruta Tyrion. Laisser une telle place à une femme serait bien sûr très mal vu. Une femme seigneur, encore, cela sonnait bien moins étonnant qu'un homme qui admettre qui femme peut être de bon conseil.

- Vous êtes toujours un rêveur Lord Tyrion !
Finalement, regardant Silver avançait vers eux. Même si cela serait un privilège d'agir dans un conseil, tant que mon fils ne sera pas en âge d'agir pour Montargent, si je venais à m'absenter pour une longue durée, ma place est ici.

Quoique certains puissent en douter, Azilys n'avait pas de rêve de grandeur. Agir le mieux pour Montargent était sa raison d'être, son fief resterait à jamais son premier enfant. Le paon d'argent ne souhaitait en rien se démarquer des autres maisons, ni même qu'on se retrouver à parler d'elle pour des drôles d'idées que pourrait avoir Tyrion, s'il devenait seigneur. Bien sûr, elle ne lui fit pas part de tout cela, estimant que cette idée viendrait très vite à disparaître de son esprit.

Voilà un bien bel animal De qui le tenez-vous?

Là, de par la fatigue de sa fausse couche, elle n'arriva pas à garder un visage neutre. La perte de cet enfant ne pouvait que lui rappeler, la détresse qu'elle avait ressentie quand Tybolt l'avait abandonné le lendemain de l'accouchement des jumeaux, pour rejoindre la garde de nuit. Cet homme lui avait pris Aliénor et Lucian, ainsi que sa vengeance qu'elle avait concoctée contre lui.

- Silver est un cadeau de mariage offert par mon demi-frère, Tybolt !

Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas prononcé son prénom à voix haute. L'animal approcha de sa maîtresse, et elle vint à ouvrir le sac pour lui lancer quelques graines. La nourrice lui avait dit qu'elle emmenait souvent les jumeaux le voir, Alyzéa était celle qui arrivait le plus à l'approcher, elle aimait que celui-ci vienne lui manger dans la main, alors qu'Albion aurait plus tendance à vouloir lui arracher des plumes et il était vrai qu'un jour, il en avait offert une à sa mère.

- Il me l'a offert par rapport à l'emblème de notre maison. Fier d'être des paons. Peut-être un jour, une personne fera de même avec vous, quoique mieux vaut faire face à un paon qu'un lion. 

Là-dessus, elle tendit le sac de graines et lui proposa : 

- Souhaitez-vous lui donner à manger ? 

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Tyrion Lannister ∞ Azilys Serrett
Au souvenir d'une autre vie
Un sourire poli se dessina sur mes lèvres tandis qu'Azilys me répondait au sujet de mes envies futures de voir un conseil de l'Ouest mixte. Novateur, j'en conviens, mais après tout, cela ne ferait que suivre la loi de la Princesse Rhaenys et donnerait un peu plus d'importance aux femmes. Pourquoi devraient-elles rester dans l'ombre éternel de leur époux? Il me plaisait à croire que Walda et moi gouvernerions ensemble, chacun de nous ayant ses propres responsabilités. Mais pour une femme comme Azilys, gérant l'avenir de sa maison, force est de constater que les choses ne sont pas si simples, aussi haut que soit l'honneur que serait une place comme celle-ci.

Pourquoi un rêve resterait-il forcément du domaine de l'irréel? Ou de l'irréalisable? Bien entendu, je comprends tout à fait que vous ne puissiez quitter Montargent pour mes beaux yeux. Mais je ne plaisantais pas en vous disant cela, Lady Azilys. Promettez-moi d'y songer sérieusement...le jour où votre fils sera en âge de gérer votre fief.

Je retournais mon visage vers le paon qui, à pas lents, s'approchait d'elle en étirant son gracieux cou. Comme la réponse tardait un peu à venir, je levais la tête vers elle et constatais qu'un voile d'ombre était passé sur son visage. A cet instant, elle me répondit, et le voile se dissipa aussitôt. Je gardais ce que je venais d'observer pour moi et répondis à la place:

Il aurait été impossible de vous offrir un présent plus en adéquation avec votre maison que ce splendide animal. Et les explications d'Azilys vinrent effectivement confirmer mes pensées. Quoi de mieux comme présent que l'animal qui représente votre maison? Ce à quoi je répondis:

Personne n'a cru bon de m'offrir pareil cadeau à mon mariage. Il faut dire qu'en effet, il est moins dangereux de transporter un jeune paon qu'un lion, aussi jeune soit-il ! Néanmoins j'espère qu'un jour, quelqu'un d'assez courageux m'en fera cadeau. Quoi de mieux et de plus représentatif que d'avoir avec vous l'animal qui représente votre maison?

Un lion demanderait certainement plus d'attention et de sécurité qu'un paon mais qu'importe ! Je chérirais cet animal autant qu'il m'en serait possible. Mais en la voyant nourrir Silver, je m'imaginais faire de même avec un lion. Un énorme fossé existait entre ces deux animaux. Entre lancer quelques graines à un paon tout en étant dans sa cage, et nourrir un lion en morceaux de viande tout en prenant garde à ne pas devenir son repas, il y avait tout un monde ! Le paon vint presque jusqu'à nos pieds, ramassant dans son bec chaque graine éparpillée sur le sol. Il n'en laissait aucune et il fut un instant si proche de moi que j'aurais pu toucher son merveilleux plumage rien qu'en tendant mon bras, aussi court soit-il !

C'est alors qu'Azilys me proposa de le nourrir à mon tour. Je haussais les épaules et plongeais ma main droite dans le sac de graines qu'elle me tendait:

Voilà une proposition qui ne se refuse pas !

J'imitais alors son geste, tentant de lancer les graines suffisamment loin en un geste souple comme elle l'avait fait sans en asperger l'animal lui-même ! Mais mon bras est plus court que le sien et les graines atterrirent à une distance relativement proche de nous. Je frottais mes mains entre elles pour les débarrasser des dernières graines qui collaient à ma peau et jetais un coup d'oeil à Azilys:

Je n'ai malheureusement ni votre doigté, ni votre adresse, ni votre expérience, j'en ai peur. déclarais-je avant de reprendre, sincère: Permettez-moi en tout cas de vous dire que je suis heureux d'être avec vous aujourd'hui, Lady Azilys...Sincèrement.

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Au souvenir d'une autre vie
Tyrion et Azilys

" Elle est comme le souvenir d'une histoire conté, racontant des jeux d'enfants. Elle est comme le reflet dans le miroir, qui vint à se briser en éclat "


semaine 3 lune 2 an 301

La rêveuse avait toujours été Aliénor, elle vivait dans son univers fait de songe et d'histoire qui appartenait au passé, elle voyait le bon dans chaque être humain, elle était la lumière dans le coeur d'Azilys. Toujours optimiste, toujours souriante, il lui était impossible de voir que le monde n'était pas fait que de belles couleurs et que la noirceur pouvait prendre bien des visages. Sa jumelle était au final bien trop innocent pour le monde qui l'entourait et si elle avait pu la protéger face à son père, elle ne put le faire face à Tybolt. Entendre les paroles de Tyrion à propos d'une place dans son conseil, d'un rêve qui ne devait pas être du domaine de l'irréel, le Paon d'argent ne pensa qu'à sa soeur, mais surtout à sa mère dont ses rêves l'avaient finalement brisé en réalisant ce qu'était vraiment la vie. Au fur et à mesure de leur échange, elle vint à lui proposer de donner des graines à Silver. Ne voulant plus entendre parler de Tybolt, voulant voir la discussion se tourner vers d'autres sujets.

Voilà une proposition qui ne se refuse pas !

Le Paon ne craignait pas l'homme, ayant l'habitude d'en côtoyer, alors quand les graines tombèrent non loin d'eux. Il ne s'approcha que davantage pour picorer auprès de leurs pieds. Le seigneur de Montargent l'observait, se perdant dans les belles couleurs de ses plumes. Un si bel animal, son animal, celui qui représentait tellement bien la maison Serrett.

Je n'ai malheureusement ni votre doigté, ni votre adresse, ni votre expérience, j'en ai peur. Permettez-moi en tout cas de vous dire que je suis heureux d'être avec vous aujourd'hui, Lady Azilys...Sincèrement.

Des mots qui sonnèrent étrangement à ses oreilles. Était-il véritablement sincère ? Elle vint à poser son regard sur lui et compris que c'était le cas. Il n'était pas battit dans le même bois qu'elle, le mensonge ne semblait pas être une de ses habitudes, mais pourquoi lui dire cela ? Azilys se permettait d'avouer ce genre de choses qu'à ses plus proches ou alors dans ce jeu de manipulation. Finalement, un doux sourire apparut sur son visage : 

- C'est que vous voyez en moi, l'amie que vous avez perdue. Il m'arrive aussi de m'y perdre quand je me regarde dans le miroir.

Cela ne pouvait n'être que cela, il était trop proche d'Aliénor et étant des jumelles semblables en tout point niveau physique, elle en resterait à jamais, un rappel constant et d'une certaine façon, être auprès de Tyrion la ramenait aussi vers le chemin des souvenirs.

- En sa mémoire, nous devrions échanger plus souvent Lord Tyrion. 

C'était bien une des premières fois qu'elle pouvait parler de sa soeur sans aucun regret. Ils l'avaient très bien connu tous les deux, certainement les deux seuls encore en vie pour qui c'était le cas. Sans aucun doute, sa soeur aurait voulu qu'ils gardent contact et Azilys était prête à le faire, malgré ses années ont elle l'avait simplement sorti de sa vie. Finalement, une question vint à s'imposer à son esprit, Tyrion était un nain, il savait ce qu'était de grandir en étant différent et même si cela ne se savait pas forcément, le Mestre avait prédit qu'Alyzéa serait elle-même différente, même si à présent, hormis quelques retards en comparaison de son jumeau, elle ignorait en quoi sa fille viendrait à ne pas être normal.

- Qu'est-ce que vous avez ressenti quand vous avez compris que vous étiez différents ?

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Tyrion Lannister ∞ Azilys Serrett
Au souvenir d'une autre vie
Observer Silver aller et venir en quête des graines que je lui avais maladroitement envoyé, avait quelque chose de presque délaçant et reposant. Ses mouvements étaient emprunts d'un calme et d'une souplesse qui donnaient à cet animal toute sa noblesse et sa grâce. Un lion avait quelque chose de féroce, de puissant et de dangereux dans sa démarche. C'était un prédateur et il était craint pour cela, tout comme, dans une certaine mesure, la Maison Lannister l'était de ses rivales et était respectée de ses alliés. Mais le paon? Qu'avait-il d'autre pour lui que sa grâce, une chose dont le lion en était, à mes yeux, totalement dépourvu? Je souriais en le regardant. Il fut un instant si proche de moi que j'aurais pu étendre mon bras, aussi court soit-il, et toucher ainsi le plumage soyeux et magnifique de cet oiseau rare et précieux. Toute mon attention était accordée au paon de mon accompagnatrice. Je ne vis donc pas ce regard qu'elle eut sur moi, mais j'entendis son sourire à travers ses mots. Cela me fit relever la tête vers elle pour contempler effectivement ce sourire que j'avais vu maintes fois sur le visage d'Aliénor:

Peut-être bien oui...confessais-je en la regardant, constatant soudain à quel point leur ressemblance était frappante...

Je dus détourner le visage, pris soudain d'une étrange sensation. J'avais l'impression d'être avec Aliénor. Seule la voix d'Azilys me rappelait que j'étais bel et bien avec sa jumelle. Sa proposition m'arracha un sourire triste mais je ne pus la regarder en lui répondant:

Nous ne devrions pas, Lady Azilys. Nous devons. lui répondis-je avant de retrouver suffisamment de force pour la regarder à nouveau: Pardonnez-moi, ma Lady. Je ne pensais pas que revenir ici...vous revoir...reparler de votre soeur, me troublerait à ce point. Mais c'est une excellente idée que vous avez eu là. Rien ne me ferais plus plaisir que de vous rendre visite plus régulièrement à Montargent, de vous voir à Castral-Roc ou d'échanger quelques missives avec vous plus régulièrement.

Après cela, je me disais que la conversation pourrait peut-être redevenir un peu plus légère mais Lady Azilys en décida autrement en me posant une question qui me surprit beaucoup. Oh...Et bien... commençais-je sans savoir réellement ce que je devais lui répondre. Quand avais-je su que j'étais différent? J'ai longtemps pensé que ma soeur se montrait désagréable avec moi par pure jalousie. Mais une anecdote me revint, un souvenir que je pensais avoir oublié mais qui, avec la question de la Dame de Montargent, prenait soudain un tout autre sens:

Je devais avoir sept ou huit ans. Je lisais déjà beaucoup à cette époque. Des histoires chevaleresques à grands renforts de dragons, de combats à cheval et d'épopées lointaines. Un jour que nous étions en visite chez mon oncle Kevan à Port-Lannis, il me prit à part et me donna en cadeau une nouvelle selle pour que je puisse monter le poney que j'avais tant demandé à père de m'offrir. Je ne comprenais pas pourquoi il me disait toujours non, que je ne pourrais pas le monter de toute façon... Je mis mes mains sur mes hanches et fis quelques pas sur ma droite, entendant à nouveau la voix de père : Pourquoi? Lui répétais-je. Je veux apprendre! Et il me répondait toujours de ce ton qui signifiait que la discussion était close: Tu veux mais tu ne peux pas. Naïvement, je pensais que cela avait quelque chose à voir avec une leçon que j'avais mal apprise ou une punition pour ne pas m'être laissé faire envers ma soeur. Le cadeau de mon oncle apporta la réponse à mes questions. La selle était différente de celles que j'avais l'habitude de voir. Mon oncle m'avait sourit puis m'avait dit: Voilà, maintenant toi aussi tu peux monter ton poney... C'est à cet instant que je sus que j'étais différent...Mais ce n'est que vers l'âge de onze ans que notre Mestre m'informa vraiment sur ma...condition.

Je me retournais vers elle, les sourcils froncés non pas de colère mais d'incompréhension:

Pourquoi cette question Lady Azilys?

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Au souvenir d'une autre vie
Tyrion et Azilys

" Elle est comme le souvenir d'une histoire conté, racontant des jeux d'enfants. Elle est comme le reflet dans le miroir, qui vint à se briser en éclat "


semaine 3 lune 2 an 301

Il lui paraissait si facile de parler de sa jumelle, de sourire face à son souvenir, de trouver même rassurant de pouvoir échanger d'elle. C'était la première fois qu'elle était si sereine en parlant de ses souvenirs de celle qu'elle avait perdu. Son manque serait à jamais présent, mais il semblerait qu'elle fût capable de l'évoquer sans être triste ou en colère. Elle ne se posait pas davantage de questions, mais son deuil de son ancienne vie s'était fait sans même qu'Azilys le réalise. De toute manière, Tybolt vivait loin d'elle à présent et cela lui permettait d'avancer vers l'avenir sans pensée à la vengeance, mais bien au bien-être de Montargent et ses enfants. Une nouvelle phase de sa vie de femme. D'ailleurs se trouver auprès de Tyrion, lui faisait penser aux paroles du mestre à la venue au monde, difficile, d'Alyzéa. Elle était destinée à être différente. En quoi ? Elle ne le savait pas réellement. Pour sûre, elle était d'une taille normale pour son âge, donc n'était pas touchée par le même handicap que Tyrion, mais cela ne l'empêchait pas de l'interroger sur ce qu'il avait ressenti quand il avait compris qu'il était différent.

Oh...Et bien...

Azilys ignorait encore si Tyrion allait s'ouvrir à elle, car il n'était pas si simple de parler de choses si personnel. Pour dire vrai, elle-même n'irait pas parler de sujets sensibles avec Tyrion. Ils avaient beau dit qu'ils se devaient de garder contact, elle ne pourrait jamais remplacer l'amitié qu'il avait avec Aliénor.

Je devais avoir sept ou huit ans. Je lisais déjà beaucoup à cette époque. Des histoires chevaleresques à grands renforts de dragons, de combats à cheval et d'épopées lointaines. Un jour que nous étions en visite chez mon oncle Kevan à Port-Lannis, il me prit à part et me donna en cadeau une nouvelle selle pour que je puisse monter le poney que j'avais tant demandé à père de m'offrir. Je ne comprenais pas pourquoi il me disait toujours non, que je ne pourrais pas le monter de toute façon...Pourquoi? Lui répétais-je. Je veux apprendre! Et il me répondait toujours de ce ton qui signifiait que la discussion était close: Tu veux mais tu ne peux pas. Naïvement, je pensais que cela avait quelque chose à voir avec une leçon que j'avais mal apprise ou une punition pour ne pas m'être laissé faire envers ma soeur. Le cadeau de mon oncle apporta la réponse à mes questions. La selle était différente de celles que j'avais l'habitude de voir. Mon oncle m'avait sourit puis m'avait dit: Voilà, maintenant toi aussi tu peux monter ton poney... C'est à cet instant que je sus que j'étais différent...Mais ce n'est que vers l'âge de onze ans que notre Mestre m'informa vraiment sur ma...condition.

Durant sa tirade, Azilys réalisa qu'il n'évoquait pas forcément ce qu'il avait ressenti, en tout cas, hormis l'ignorance de sa différence. Onze ans ?! Cela lui semblait si tard dans la vie de l'héritier de Castal-roc. Elle-même à cet âge avait compris bien des choses de la vie. Voir qu'il était traité différemment sans en comprendre la raison, voilà qui était bien atroce et qu'elle refusait de faire vivre cela à sa propre fille.

Pourquoi cette question Lady Azilys?

Lui parler d'Alyzéa lui était impossible, par le simple fait qu'elle ignorait réellement si sa fille viendrait à être différente, elle était encore si petite. Réellement, elle s'y préparait depuis sa naissance, pensant même qu'elle ne survivrait pas plus de quelques jours, mais sa fille s'était battu.

- Je me posai simplement la question !


Elle avait dit sans le moindre doute dans sa voix. Les mensonges lui étaient faciles à dire, tout comme la vérité. Puis réellement, ce n'était pas mentir, elle se posait réellement la question, simplement elle ne venait pas à dire, pourquoi cette question lui était venu.

- Pour tout, vous avouez, je ne me souviens pas du moment où j'ai compris que vous étiez différent, mais par contre, je me souviens d'une discussion avec ma soeur à votre sujet. Je me vois lui mentionner que vous étiez un nain et qu'elle m'avait rétorqué, que vous étiez une personne à part entière avant tout, que n'importe votre taille, vous pourriez devenir l'homme le plus important de Westeros si vous le vouliez.

L'innocence de sa soeur n'enlèverait en rien qu'elle pouvait parler avec sagesse à l'occasion. Je crois que jamais Azilys n'avait vu personne autant défendre Tyrion et il était certain que si elle était encore en vie, elle aurait comblé la vie d'Alyzéa qu'elle soit différente ou non.

- Ma soeur croyait aussi aux sirènes, aux géants et aux dragons. Je suis bien désolée de vous dire que je ne pense pas que vous deveniez Roi de Westeros, mais elle avait raison sur un point, votre différence ne vous a pas arrêté de devenir l'homme que vous vouliez devenir...Après une légère pause, elle ajouta : Nous devrions rentrer, votre épouse va sûrement bientôt seréveiller et je dois aller rendre visite à mes enfants.

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Tyrion Lannister ∞ Azilys Serrett
Au souvenir d'une autre vie
Ainsi elle se posait simplement la question? Je me retournais vers elle pour la contempler alors qu'elle venait de prononcer ces mots. Son visage, son comportement ne laissaient voir rien d'autre que le calme, la sérénité et l'honnêteté mais je ne pouvais m'empêcher de penser que la Dame de Montargent, Seigneur de la Maison Serrett, avait d'autres desseins en tête. Mais je ne voulais pas épiloguer là-dessus. J'étais simplement heureux d'avoir pu renouer avec elle. Nous avions changé, elle et moi, cela ne faisait aucun doute, mais quelque chose me laissait penser que, ce pas que nous venions de faire l'un vers l'autre, réciproquement, n'avait rien d'anodin. Un jour, nous verrons que cette démarche n'était pas juste de la politesse de la gérante d'une maison envers ses invités, dont l'un d'entre eux était amené à devenir un jour son Suzerain. L'amitié que j'avais avec Aliénor était unique. Jamais je n'en trouverais une semblable chez qui que ce soit d'autre, y compris chez sa jumelle Azilys. Mais cette dernière pouvait devenir une amie, une alliée, un soutien indéfectible.

Sa confidence au sujet d'une discussion à mon sujet avec sa regrettée soeur réussit à me toucher. Aliénor était vraiment une rêveuse, comme je l'étais durant mon enfance. Je ne trouvais rien d'autre à répondre à cela qu'un sourire presque gêné en entendant pareils mots, alors que les suivants me firent rire:

Voilà qui lui ressemble bien oui ! avouais-je volontiers, Oh rassurez-vous, je ne veux pas du Trône de Fer. Je veux juste être enfin reconnu pour l'homme que je suis, que j'ai été et que je suis en train de devenir, grâce à mes enfants, à mon épouse et aux gens qui comptent pour moi. Aliénor comptera toujours pour moi et même si vous n'êtes pas votre soeur, sachez que je vous estime beaucoup, Lady Azilys.

Puis je répondis par l'affirmative à sa suggestion et nous prenions congé de Silver pour rebrousser chemin vers le château, en échangeant de temps à autre quelques phrases sur tel ou tel sujet. Une fois à l'intérieur, après m'être débarrassé de mon manteau et de ma cape, je remerciais encore une fois la dame des lieux pour le temps qu'elle m'accorda:

Je n'oublierai pas notre conversation Lady Azilys. Merci pour votre aimable compagnie. dis-je avant de m'incliner pour la saluer puis de m'en retourner vers mes appartements où, effectivement je le constatais en m'approchant, nos enfants étaient bel et bien réveillés !

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