Les retrouvailles de la fille de l'exilé et du bâtard légitimé - avec Melara Cole

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Les retrouvailles de la fille de l'exilé et du bâtard légitimé
An 302, Lune 6, semaine 1


Voilà quelques jours déjà qu’Arstan Cafferen, seigneur de Bourgfaon, avait été mis au courant du passage de Lady Lanna Cole et de sa fille Melara dans leur fief, alors en plein préparatif de mariage. Arstan avait déjà eu l’occasion de rencontrer la jeune Melara, au début de la deuxième lune de l’année, alors que Tavish se trouvait à Castral-Roc. Si la jeune fille ne s’était point montrée arrogante ou irrespectueuse en surface, Arstan avait bien remarqué certaines expression sur son visage qui témoignait de sa désapprobation à l’idée de voir une bâtarde manger à la même table que la noblesse, être élevée à la façon de la noblesse et porter des robes de la haute société et non de la roture. Elle n’était pas la seule, il y en aurait toujours. Et s’il savait que la place de sa fille ne serait jamais celle d’une véritable lady et qu’elle devait le savoir, Arstan n’appréciait guère ce genre de réaction. Sa fille, sosie de celle qui fut l’amour de sa vie, était sa petite princesse. Et cela ne changerait jamais.

A table, Arstan avait prévenu son fils et héritier tout comme sa fille bâtarde du retour des Cole en ces lieux. Cette fois, ils ne seraient que deux. Ou plutôt elles. Lors de son précédent séjour, Melara était accompagnée de Godric, son fiancé, et de Tylan, son père. Cette fois, elle voyageait en compagnie de sa mère, originaire d’Essos, là où longtemps, la famille Cole avait été exilée. Shyra lança un regard à son frère, ce genre de regard complice qu’il partageait par le fait d’être tout d’eux né Storm, même si aujourd’hui ce n’était plus le cas que pour l’un des deux faons de la ville de commerce orageoise. La bâtarde de Bourgfaon avait conté à son frère sa rencontre avec la Cole. Bien polie en publique, elle n’avait pas manqué de lui montrer qu’elle ne voulait pas de la sympathie d’une bâtarde en privé. Tavish n’appréciait guère lorsque l’on manquait de respect à sa sœur. Mais, ce genre de réaction était monnaie courante. Ils y avaient été habitués. Et le frère comme la sœur préférait s’en amuser que s’en formaliser. Une attitude qui, il s’en souvenait bien, ne plaisait guère à la jeune fille qui avait longtemps prétendu en être une autre.

Bien sûr, peut importe ce qu’Arstan, Tavish ou Shyra pensait, le mot d’ordre était diplomatie. Le fief de Bourgfaon avait pour héritier futur un jeune homme dont la position était fragile. Le temps où Tavish pouvait s’amuser pleinement des petites provocations de sa petite sœur appartenait au passé. Bien sûr, le franc parler de Shyra et son caractère tempétueux lui plaisait toujours autant. Mais, il devait désormais se tenir à carreaux. Et Shyra le savait. Elle ne voulait aucunement compromettre la situation de son frère ou l’image de sa famille.

Dernièrement Tavish avait été perdu dans ses pensées. Mélancolique. Il l’avait caché derrière ce sourire qu’il savait si bien arborer mais quelque chose s’était passé à Herbeval qui occupait indéniablement ses pensées. Devant sa propre impuissance aux révélations qui lui avaient été faites, au chagrin de Clarysse, à la situation dans laquelle ils se trouvaient et devant le poids du devoir, de ce nouveau nom noble et des responsabilités qui pesaient sur lui, Tavish n’eut pas le cœur à s’agenouiller à nouveau devant toutes ces idiotes hypocrites de la noblesse.  Ainsi, lorsque Shyra suggéra qu’elle pourrait porter cette jolie robe vert d’eau qui lui allait si bien, Tavish acquiesa à l’idée. Si cela arrachait un air désapprobateur à la jeune Cole, ils pourraient s’en amuser ensuite. Et après tout, qu’est ce que ça changeait ? Ce n’était rien de bien méchant. Melara n’était qu’une prétentieuse et arrogante jeune fille et elle n’était seigneur d’aucun fief. Lui, en revanche, le serait, n'en déplaise à certains. Et son père, Arstan, l’était. Son toit, ses lois, n’est ce pas ? Arstan, lui, ne dirait rien à Shyra sur sa robe. Il la trouverait probablement trop belle pour lui opposer son veto, sans compter qu'il avait bien d'autre choses à surveiller, avec le mariage qui approchait.

Les armes rouges et noires des Cole avaient été aperçues se rapprochant, depuis les remparts. Arstan, Tavish et Shyra rejoignirent donc la cour intérieure, pour accueillir les deux dames de cette maison anciennement exilée. Le froid était toujours là, mais il n’avait pas neigé ni plut depuis quelques jours. Le sol était sec et des rayons de soleil timides éclairaient le château par endroit. Oh, il ne fallait pas s’y tromper...S’ils pouvaient être quelques peu aveuglants, leur chaleur n’était absolument pas puissante. Il faisait froid. Indéniablement, l’hiver était bien là.

Alors que les chevaux des dames pénétraient dans l’enceinte du château, Shyra lança un regard complice à son frère, sans doute impatiente de répondre par un sourire au regard désapprobateur de Melara sur sa robe qu'elle trouverait sans doute trop élégante pour une Storm. Ce regard le tira de ses mélancoliques pensées, celles qui le ramenaient dans la chambre d’une Clarysse déprimée, à Herbeval. Il rendit son sourire à sa sœur, sublime comme toujours et s’avança, comme son père et Shyra ensuite, plus timide et en retrait du fait de son statut, vers leurs invitées. Des serviteurs, parmi les rares qui n’étaient pas occupés à divers préparatifs concernant le mariage, s’avancèrent aussi afin de s’occuper des chevaux du convoi et des affaires des deux femmes.

Ce fut bien évidemment le seigneur des lieux qui prit la parole alors qu’un serviteur offrait un bras d’appui à Lady Lanna Cole pour descendre de son cheval. Un autre serviteur imita le premier et se dirigea vers la jeune Melara afin de lui proposer une aide similaire. Tavish l’avait pour la première fois rencontrée sous le nom d’Eleyna Dondarrion lorsqu’il venait de devenir émissaire, puis ils s’étaient revus au mariage de Renly Baratheon pour enfin se croiser à nouveau à Lestival après que sa véritable identité eut été révélée.

« Mesdames, je vous souhaite la bienvenue à Bourgfaon. J’espère que vous avez fait bonne route malgré le froid. », dit Arstan. « Lord Arstan Cafferen », se présenta-il à l’intention de Lanna Cole, qu’il voyait pour la première fois. Tout en désignant Tavish puis Shyar, il poursuivit les présentations. « Voici mon fils, Ser Tavish, et ma fille, Shyra Storm » Lanna Cole était une belle femme qui partageait avec sa fille des cheveux foncés et ondulés. Tavish se demandait si originaire d’Essos, elle pratiquait comme eux le culte de R’hllor ? Les religions étaient nombreuses sur le continent de l’Est mais les partisans du Maître de la Lumière y étaient nombreux. L’un après l’autre, les enfants d’Arstan inclinèrent respectueusement la tête pour saluer la dame.
« Enchanté de faire votre connaissance, Lady Cole. », dit Tavish.
« Enchanté de vous rencontrer, ma dame », dit ensuite Shyra, s’inclinant plus bas que son frère, humblement.
« Lady Melara, c’est un plaisir de vous revoir. », dit ensuite Arstan à la plus jeune des deux femmes. « Vous avez déjà rencontré ma fille, Shyra. », dit-il permettant à celle-ci de saluer à son tour Lady Melara. Arstan n’avait même remarqué que la robe choisie par sa fille puisse être trop élégante pour une bâtarde. Oh, Shyra n’était pas folle, elle ne s’était tout de même pas habillée plus élégamment qu’elle avait supposé que Melara le serait. Mais, leurs tenues étaient presque de valeur similaire. Shyra s’inclina humblement devant Melara, le regard baissé. « Lady Melara, je suis heureuse de vous revoir parmi nous », dit-elle. Mais dès que Melara aurait le regard ailleurs, elle ne manquerait pas de faire part de sa satisfaction, à l’aide d’un regard, à son grand-frère. «  Et il me semble que vous avez également déjà croisé la route de mon fils, du fait de sa fonction d’émissaire ? », dit-il. Bien sûr, Arstan savait très bien que c’était le cas. Cela n’était qu’une formule de politesse. Il ne fallait y voir nul pique ou hostilité, cependant. Si Arstan se doutait du regard peu sympathique qu’avait porté la demoiselle sur un Storm émissaire, il se montrait là accueillant et diplomate, comme le voulait sa fonction.
« En effet, nous nous sommes déjà rencontrés. C’est un plaisir de vous revoir, Lady Melara. », dit respectueusement Tavish, en inclinant poliment la tête.
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Les retrouvailles
de la fille de l'exilé
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« Bourgfaon | 302, lune 6, semaine 1 »

Voilà une semaine que mère et fille étaient parties de Lestival, escortées par quelques hommes d’armes recrutés par Tylan pour les accompagner jusqu’à Noirport. Melara avait particulièrement hâte de faire escale à Port-Réal, de pouvoir revoir le Donjon Rouge et son Roi, présenter sa mère à ce dernier et continuer de nourrir de bon rapport entre les Dragons et sa famille. Elle était également curieuse de découvrir Noirport qui serait prochainement son foyer, et de revoir Godric, même si cela signifiait retrouver Jyana et vivre comme une étrangère sous son toit. Elle espérait que la née Selmy n’aurait pas profité de leur temps à part pour détruire tout le lien qu’elle avait commencé à nouer avec son fiancé, et cette idée lui serrait parfois le ventre de manière bien désagréable. Néanmoins, la jolie Cole était bien moins angoissée cette fois-ci que la dernière fois en début d’année. Parce que cette fois-ci, elle avait sa mère à ses côtés. Si leurs débuts avaient été assez maladroits, et comment le leur reprocher lorsque l’on cherche à rattraper dix-sept années en quelques semaines, Melara n’avait pas tardé à se confier sur tous les points de sa vie à Lanna, y compris son amitié disparue avec Jyana et la méchanceté de cette dernière à son égard. Elle savait que si le ciel menaçait de s’obscurcir pour elle, elle pourrait toujours compter sur sa mère en connaissance de cause. Elle n’avait pas pu se targuer de la même chose avec son père quelques lunes plus tôt.

Mais avant tout cela, la première escale de leur pérégrination se faisait à Bourgfaon et cela ennuyait mortellement la jeune femme d’avance. Elle n’aimait pas les Cafferen. C’était aussi simple que ça. Un peu comme elle avait jalousé la liberté et les opportunités de Jyana à une époque où elle était prisonnière de Havrenoir, la situation de cette famille lui faisait grincer des dents. Après tout le mal qu’elle s’était donnée pendant des années pour camoufler son secret d’une part, accepter les requêtes de Béric et les transmettre à son père, se montrer toujours on ne peut plus agréable avec chaque visiteur pour créer de futurs alliés au Cole, et ce pendant des années, presque l'entièreté de sa vie, pour qu’à quelques jours de voyage de là, un noble ne tombe amoureux d’une roturière, se moquant complètement des conséquences et puisse devenir Seigneur des lieux ? D’ailleurs son frère et son héritier étaient tombés lors de la Rébellion, si elle se rappelait bien des réponses de son cousin Dondarrion à leur sujet. Qui lui disait que ce Arstan n’avait pas abattu les siens au détour d’un combat pour pouvoir prendre le pouvoir ? Pour par la suite ne jamais honorer sa véritable épouse et la donner à l’Étranger pour pouvoir faire de son bâtard son propre héritier ? Et prier un Dieu qui n’était pas celui de leur Roi ? Et à présent, Tavish allait être récompensé par sa bâtardise en épousant une perle comme Shoren ? Non, les Cafferen n’avaient pas leur pareil dans la région en terme d’histoire ! Et l’ascension leur était venue trop simplement à son goût, elle qui n’avait jamais eu plaisir à mélanger les classes qui n’étaient pas faites pour l’être, comme on le lui avait enseigné, ces fameuses règles qu’elle avait respecté toutes sa vie. Mais Bourgfaon était un passage obligé pour accéder à la Capitale en venant de l’ouest de l’Orage, une ville de passage, frontalière qu’il fallait garder comme amie, alors Melara arborait son plus beau sourire et ses plus charmantes manières, mais le coeur n’y était pas. Il n’y serait probablement jamais d’ailleurs pour cette famille, même si son père, fidèle à lui-même, lors de leur passage à l’aller s’était montré on ne peut plus sympathique et familier avec le seigneur des lieux. Sur ce point, père et fille ne pouvaient être plus différents ! Mais leur histoire l’était tout autant, alors Melara ne pouvait s’empêcher de comprendre son père tant idolâtré et de lui trouver des excuses.

Heureusement pour elle, alors que leur petit groupe franchissait les portes de Bourgfaon, c’était Lanna qu’elle avait à ses côtés et non Tylan. Et encore une fois, sa mère avait eu le droit d’entendre le fond de sa pensée en large et en travers à leur sujet avant leur arrivée chez les Faons rouges. Habituée à l’équitation, Melara fit un geste de refus à l’homme de Bourgfaon qui lui proposait son aide pour démonter et descendit de Scarlet seule, gracieusement. Elle flatta l'encolure de sa jument, heureuse d’avoir pu renouer avec elle ces derniers jours, puis s’éloigna d’elle pour faire quelques pas en direction de leurs hôtes et retrouver sa mère. Après un sourire bienveillant à son attention, elle posa enfin son regard vers les Cafferen et constata que Shyra se tenait au même rang que les nobles, vêtues comme une noble également. Visiblement, les Faons n’avaient pas retrouvé leur esprit depuis son dernier passage, mais cela ne l’étonnait guère, voilà une vingtaine d’années qu’ils l’avaient perdu, elle ne pouvait espérer guère mieux ! Elle accentua donc simplement son sourire, plissant ses lèvres. Il n’y avait aucune joie ou sincérité dans celui-ci, mais les Cafferen ne possédait visiblement aucun savoir vivre ni aucune bonne manière. “Merci Lord Arstan. La route fut bonne, bien que fraîche.” Elle pivota en direction de sa mère qui ne devait pas être habituée à de telles températures. “Je vous présente ma mère, Lady Lanna Cole, que vous n’aviez pas eu le plaisir de rencontrer lors de notre court passage de la dernière fois.” Ajouta-t-elle en se tournant à nouveau vers le seigneur de Bourgfaon, l’air guillerette, très fière de pouvoir se targuer d’être sa fille. “Ser Tavish, Shyra…” ajouta-t-elle avec un hochement de tête à leur adresse. Si Arstan s’obstinait à traiter sa fille comme une princesse, il n’en demeurait pas moins qu’elle n’en possédait aucun titre et que Melara n’avait donc nul obligation de l’appeler lady. Heureuse de la voir ? Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre. Elle n’était visiblement pas la seule à user d’hypocrisie en cet instant. Elle ne put retenir un haussement de sourcil étonné, avant de répondre. “Qu’est-ce que c’est aimable à vous de le dire.” Puis redressant son visage vers Arstan elle reprit. “Oui, nos routes se sont brièvement croisées à quelques reprises, à Havrenoir, à Accalmie mais aussi à Lestival... Mère, me croirez-vous si vous dis que l’histoire récente des Cafferen est bien plus originale et singulière que la nôtre encore ?” ajouta-t-elle avec enthousiasme, envoyant valser ses parfaites boucles sombres alors que son regard malicieux se posait sur Lanna. Bien sûr, cette dernière savait déjà tout, mais il lui était plaisant d’évoquer cela d’un ton léger, presque bienveillant, alors qu’il ne s’agissait que de souligner leur infériorité sans qu’on puisse le lui reprocher. “Quelle table nous allons faire pour le dîner !” ajouta-t-elle sur le même air, coupant l’herbe sous le pieds de ses hôtes sur leur passé d’exilé. Une table de bâtards et d’exilés. Une belle brochette oui ! Elle posa son regard plus longuement sur Tavish alors que ce dernier marchait dans les traces de sa sœur. Vraiment ? A quel moment devait-elle croire qu’ils se réjouissaient de sa présence ? Surtout lui. Son sourire s’effaça un instant alors qu’elle jaugeait le chevalier. N’avait-il aucune honte de s’adresser à elle de la sorte ? Mielleux ? Alors qu’elle était parfaitement au courant des rumeurs à son égard ? Et qu’il s’apprêtait à épouser une femme qu’il ne méritait pas ? Non, il ne l’aurait pas, avec ses compliments creux et son faux respect.

(c) DΛNDELION
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Cole & Cafferen
Les retrouvailles de la fille de l'exilé et du bâtard légitimé
L'âme de voyageuse de Lanna retrouvait la route, habituée qu’elle était à être souvent en déplacement d’abord avec sa famille, puis avec son époux et ses enfants, en Essos. Depuis son grand périple depuis Tyrosh pour rejoindre Lestival, Lanna n’avait pour ainsi dire plus mis les pieds hors de cette demeure appartenant au Roi. Pourquoi faire ? Elle y avait tout ce dont son corps, son esprit et son coeur avaient besoin : Tylan, Lester, Landor et Melara. Cela n’avait pas été facile pour aucune des deux femmes, de se retrouver et de reprendre leur vie de mère et de fille que le cours des choses a trop brutalement brisé. Mais il semblait que le lien mère-fille échappait à toute vraisemblance ou logique car avec du temps et de la patience, Lanna et Melara passaient, aux yeux des ouestriens non avertis, pour une mère accompagnée de sa fille et allant de par les routes ensemble. Leur trajet d’ailleurs, avait été l’occasion pour la Dame d’Essos, non seulement de découvrir un peu plus les terres de l’Orage, terres ancestrales de la famille de son époux, mais aussi d’en apprendre plus sur ceux chez qui elles s’apprêtaient à séjourner rapidement sur leur route vers Noirport. Car si Melara l’avait abreuvé de détails sur les Manning et son passif devenu aussi orageux que les terres qu’elles traversaient entre Melara et une certaine Jyana Manning, leurs prochains hôtes eurent droit à des explications si détaillées que Lanna en eut parfois le tournis. Elle s’était réjouie de ce voyage et de ce moment rien qu’avec sa fille, malgré l’absence de ses fils et de Tylan. Mais à force d’entendre Melara parler, Lanna en vint à être nerveuse, nerveuse à l’idée de faire un pas de travers, de dire un mot qu’elle n’aurait pas dû, provoquant ou l’irritabilité de leur hôte ou la déception de Melara. Se laissant porter par son cheval au pas sûr et régulier, Lanna craignait bien plus de décevoir sa fille que d’irriter un noble.

Les murs de Bourgfaon se rapprochaient de leur petit convoi et par la même occasion, l’afflux de voyageurs et de marchands sur la route qui y menait. Lanna se rappela alors que le lieu était propice au commerce et à l’échange. Peut-être verrait-elle quelques objets de ses lointaines contrées natales ? Et puis, Melara l’avait informé que les Cafferen ne partageaient pas la religion du Roi à qui Lord Arstan et les Cole devaient tant, à commencer par elle, qui pouvait être aujourd’hui ici, avec sa fille. En passant la porte donnant sur une petite cour intérieure, les yeux bruns de la Dame d’Essos voletaient en tout sens mais elle n’eut guère de temps à consacrer à l’étude des lieux car, imitant Melara, elle arrêta sa monture et, contrairement à sa fille, elle accepta volontiers l’aide d’un serviteur du Seigneur des lieux, venu à sa rencontre pour l’aider à démonter. Elle le remercia d’un sourire poli et s’agrippa au bras qu’il lui tendait pour mettre pied à terre. Elle caressa l’encolure du noble animal puis fit deux pas de côté, s’éloignant de sa monture et époussetant de petits gestes secs et rapides ses vêtements pour les débarrasser de la poussière du voyage et se présenter sous son meilleur jour à leurs hôtes. Une silhouette s’approcha d’elle et en relevant la tête, elle vit Melara venir vers elle, un sourire bienveillant sur le visage que Lanna lui rendit avec affection. La mère emboita donc le pas à sa fille et toutes deux vinrent donc rejoindre un homme d’âge avancé que suivait un jeune homme ainsi que, derrière eux, une fille plus jeune. Lanna tenta de se remémorer leurs noms mais Melara en avait prononcé tant qu’ils se mélangèrent dans son esprit. Les mains jointes devant elle, elle se contenta de garder le silence, à moins qu’on ne vienne à s’adresser à elle. Et c’est ce que Lord Arstan Cafferen fit le premier, se présentant d’abord avant de rappeler à l’esprit de Lanna les noms de ses enfants que Melara lui avait également évoqué. Tous trois se montrèrent fort polis avec elle et malgré l’ire de sa fille à leur encontre, Lanna ne put que répondre, usant de la même politesse qu’eux :

Merci à vous mon Seigneur, Ser Tavish…Shyra, dit-elle après avoir marqué un petit temps d’arrêt entre les noms des deux hommes et celui de Shyra. Le statut de bâtarde de celle-ci n’autorisait apparemment aucun « Lady » comme on en employait pour les femmes de noble naissance. Lanna avait un peu de mal avec cette distinction et ne comprenait pas pourquoi ici, en Westeros, on faisait à ce point état du statut de naissance, bien plus qu’en Essos. Bien sûr que sur les terres natales de Lanna, il y avait des histoires de statuts et de rangs, mais ici, la différence entre les nés bâtards et les nés nobles était particulièrement exacerbée. Cependant, il était possible pour certains de quitter cette bassesse de naissance, moyennant de sérieux arguments face au Souverain des Sept Couronnes, comme cela avait été le cas pour Tavish, comme le lui avait conté Melara. Néanmoins, elle posa sur les deux Cafferen et sur la Storm un regard égal et poli ; on lui avait jusque-là fait bon accueil après tout.

Ses prunelles sombres glissèrent vers Melara en l’entendant parler. Un petit sourire en coin se dessina sur ses lèvres fines, faisant à son tour une gracieuse révérence alors que Melara la présentait officiellement. Sa fille avait la langue aussi acérée que doucereuse, sachant se montrer tout à la fois polie mais un rien cassante, pour ceux qui savaient dénicher cette différence. Sa mère en faisait partie depuis peu et, sans se départir de son sourire, elle répondit à la question de sa fille, se penchant légèrement vers elle mais son regard ne quittant aucun de leurs hôtes Orageois :

J’ai en effet cru entendre cela ma fille, répondit-elle, avec cependant bien moins de politesse feinte dans la voix. S’il était vrai que les portraits de la famille Cafferen avaient été assez cruellement dépeints par sa fille, Lanna voulait se créer sa propre opinion de ces gens. Elle aurait probablement l’occasion d’en découvrir plus sur eux au dîner mais pour l’heure, arrivée à Bourgfaon, elle désirait non seulement pouvoir un peu se reposer mais aussi pouvoir se recueillir un peu et le petit temple de R’hllor vu à leur arrivée à Bourgfaon avait attiré son attention.

Je suis bien curieuse d’en apprendre plus sur l’histoire de votre famille. Après tout, je suis ici encore comme une étrangère et ait beaucoup à apprendre. Mais j’ai cru comprendre de ma fille et voir à notre arrivée un temple dédié au Maître de la Lumière. Pardonnez mon étonnement ; je le suis toujours en constatant que ce culte est aussi répandu ici qu’il peut l’être en Essos. Me permettrez-vous de m’y rendre et de m’y recueillir un instant avant ou après le dîner, Lord Arstan ? demanda-t-elle poliment. Selon ce que vous aviez prévu pour nous bien sûr, je ne voudrais pas me montrer désobligeante envers nos hôtes.

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Les retrouvailles de la fille de l'exilé et du bâtard légitimé
An 302, Lune 6, semaine 1

C’est avec un très faible sourire que Lord Arstan répondit au propos de Lady Melara qui mettait en avant l’originalité de leurs histoires respectives familiales. Il faut dire qu’Arstan n’avait jamais été friand des hypocrisies de sa classe sociale. Alors que l’on ne trouvait pratiquement rien à redire à un homme qui trompait à tout va son épouse, on reprochait pour l’éternité à un autre de s’être montré fidèle à une seule, simplement parce qu’elle n’avait pas de nom à brandir fièrement après son prénom. Pendant que les Cole étaient exilés en Essos, une guerre avait eu lieu, durant laquelle tous les hommes de la famille des faons s’étaient battus. Deux d’entre eux avaient perdus la vie. Et un autre avait perdu sa liberté. Car en devenant seigneur, Arstan avait du endosser des responsabilités qu’il n’avait jamais envié à son frère ainé. Mais il l’avait fait. Et il le savait, Rhaegar Targaryen  connaissait bien la valeur de la loyauté des faons et même la valeur du fils qu’il avait légitimé, tout né-Storm qu’il soit. Ses enfant étaient nés illégitimes, certes. Il ne pouvait pas nier ce fait. Mais que cela était risible à ses yeux, d’accorder tant d’importance à une telle futilité quand la véritable valeur d’une personne, comme on le dit si bien dans les prêches de R’hllor, se voit dans ses actions.

Shyra, pour sa part, avait profité du fait que Lady Melara et Lady Lanna Cole avaient le regard tournés vers son père pour adresser un regard à son frère et pour, aussi rapidement que discrètement, lever les yeux au ciel face au parole de la jeune fille. Tavish lui répondit en haussant les sourcils de manière complice. La politesse de Lady Lanna semblait plus sincère en revanche. D’ailleurs, elle marqua sans aucun doute un point dans l’estime des Cafferen en leur annonçant être une fidèle du Dieu de la Lumière. Non pas que la famille des faons méprisaient les croyants des Septs,  non ! Mais si Lady Cole croyait en R’hllor, elle pourrait peut-être les juger sur la bâtardise des enfants de la famille, mais point sur leur croyance, qu’elle partageait. Cela leur faisait un point en commun et c’était une bonne chose.

Sans la connaître, Tavish ressentait une forme de respect devant ce qu’il savait de l’histoire de la dame d’Essos. Etre séparée de sa fille durant tant d’années n’avaient pas dû être simple. C’était sans doute le pire des sacrifices auquel pouvait consentir une mère. Lanna devait forcément être une femme forte et courageuse pour avoir enduré cette séparation.
« Oh mais bien sûr ! J’ignorais que vous étiez également une fidèle du Maître de la Lumière, Lady Lanna. Les travaux de construction de notre temple ont justement été terminées il y a moins de deux semaines. Je ne pense pas qu’il puisse rivaliser avec ceux qu’on trouve en Essos, mais je me ferais une grande joie de vous le faire visiter », répondit Lord Arstan. En effet, la vitesse exigée des  travaux du temple dédié à la nouvelle religion des faons avait indéniablement augmenté étant donné le mariage imminent de Tavish et de Lady Shoren de la maison Mertyns. Le mariage aurait lieu à l’extérieur, étant donné la nécessité de creuser une fosse pour que les futurs époux sautent ensemble par-dessus les flammes. Mais il aurait été malséant de ne pas avoir un temple tout à fait terminé et resplendissant à présenter à ses invités, dont bien sûr la noble famille de la fiancée mais également le futur couple suzerain de l’Ouest. Oh, les derniers travaux ne concernaient pas les parties principales du temple mais tout de même, c’était une très bonne chose pour Arstan qu’elles soient enfin terminées.

*

Après avoir présenté aux deux femmes leurs appartements en ces lieux, les Cafferen et les Cole redescendirent les marches vers la grande salle de banquet où ils dineraient. Bientôt, cette même salle accueillerait un repas de mariage et cela se ressentait dans l’atmosphère perfectionniste des domestiques des lieux. Durant la visite, Lord Arstan avait surtout discuté avec Lady Lanna. Tous deux étaient plus au moins de la même génération, et si la Lady avait dit être curieuse d’en apprendre davantage sur l’histoire de la famille Cafferen, Arstan était également intéressé par celle de cette étrangère venue d’Essos. Pour ce qui était de Shyra, sa curiosité avait aussi été éveillée par la présence de cette noble dame venue d’Essos. En fervente croyante de R’hllor qu’elle était, elle s’intéressait évidemment à ce continent et serait ravie d’entendre parler des temples et des prêtres rouges d’outre-mer, bien plus nombreux qu’à Westeros. Elle avait donc oublié un instant la présence de la désagréable Melara pour écouter attentivement la conversation menée par son père le long de la visite.

Comme il leur restait un peu de temps avant que le dîner ne soit servi, Arstan se tourna vers Lanna. «  Comme nous avons encore un peu de temps avant le dîner, peut-être puis-je vous accompagner au temple, Lady Lanna ? », proposa le seigneur des lieux. Arstan aurait-il lu dans les pensées de sa fille, qui désirait les accompagner, ou préférait-il simplement la garder éloignée de la jeune Cole afin d’éviter un incident diplomatique ? En tout cas, il lui demanda : « Souhaites tu venir aussi, Shyra ? »
« Si cela ne dérange pas, Lady Lanna, j’aimerais beaucoup », répondit-elle en effet.

Une fois la confirmation de Lady Cole obtenue sur le fait que la présence de Shyra ne la dérangerait pas, Arstan s’adressa à son fils. « Dans ce cas, Tavish, je te fais confiance pour tenir compagnie à notre jeune invitée ? A moins que vous souhaitez nous accompagner également, Lady Melara ? », demanda le seigneur des faons. Pour avoir déjà logé la jeune orageoise en ces lieux, il savait que celle-ci ne partageait guère la foi de sa mère. C’était une chose que Tavish trouvait étrange d’ailleurs. De ce qu’il savait de Melara, il ne la percevait guère comme dotée d’une grande tolérance religieuse. Après tout, elle était si prompte au jugement ! Mais peut-être se trompait-il sur ce point là…


*

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Les retrouvailles
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et du bâtard légitimé


« Bourgfaon | 302, lune 6, semaine 1 »

A peine arrivée à Bourgfaon et Melara se rêvait à quitter les lieux le lendemain matin. L’histoire et la philosophie de vie des Cafferen encore vivant étaient bien trop obscures pour elle et elle ne les appréciait guère. En un autre contexte, elle aurait pu s’amuser d’un tel séjour, mais elle n’avait pas le coeur à la fête de savoir que c’était cette famille que devait rejoindre Shoren dans quelques semaines. Moins encore lorsque les cousines de Margaery lui avaient fait savoir une rumeur qui était tout droit descendue de Castral Roc jusqu’à Hautjardin, avant de leur parvenir. Cette rumeur disait que l’ancien bâtard avait séduit et détourner l’épouse du Nain de l’Ouest. Melara ne l’avait que brièvement aperçu lors du tournois, elle ne connaissait pas mieux Lady Walda, mais elle pouvait facilement imaginer qu’une jeune femme de son âge puisse se laisser séduire par des traits plus séduisants que ceux de son mari que l’on décrivait comme monstrueux. C’est Tavish qui n’aurait jamais du chercher à séduire l’épouse d’un autre, encore moins avec son mariage approchant et la perle dont il lui était fait cadeau. Ces histoires ne donnaient guère envie à la Cole de plaisanter avec l’héritier des lieux. Elle était capable de présenter son plus beau sourire de politesse et faire ses ronds de jambes à la perfection, comme répété depuis toutes ces années, mais elle avait hâte de reprendre la route pour la cour plus aimable du Donjon Rouge.

Néanmoins, Melara continuait de trouver un certain réconfort en la présence de Lanna à ses côtés, elle se savait entourrée elle aussi, si cela s’avérait nécessaire. Elle retrouvait cette personne si chère qui aurait tout le temps ses meilleurs intérêts à elle à coeur, ce dont elle avait souvent manqué jusqu’à avoir retrouvé son nom. Elle n’avait pas eu trop à se plaindre de Béric dans le fond, mais c’était l’intérêt des Dondarrion qu’il avait toujours eu à coeur, et tous deux savaient qu’elle n’en avait jamais vraiment été une malgré l’amour qu’Ilyana lui avait sincèrement porté. Cependant, le coeur de la jeune femme rata un battement en entendant sa mère évoquer le temple du Dieu Rouge. Son sourire fondit instantanément et il lui fallut quelques secondes pour se recomposer. Elle retrouva un sourire sans étincelle cette fois, sobre et discret. La religion de Tavish était quelque chose qu’elle avait tenu contre lui, il lui était difficile de continuer à le faire maintenant qu’elle savait que c’était celle choisie par cette mère qu’elle aimait et admirait tant. Bien qu’elle ne parvienne toujours pas à le comprendre. Et pire, à présent, elle craignait que sa mère et les Cafferen n’aient trop en commun et commencent à bien s’entendre. Ses angoisses d’enfants abandonnée ne tardaient jamais à refaire surface, sa jalousie survivait encore. Elle resta alors en retrait de la conversation, tentant de contrôler son coeur et ses crainte, alors que Arstan répondait, n’écoutant que d’une oreille distraite.

Alors que le groupe se mettait en marche, Melara s’approcha de sa mère et souffla de façon à ce que elle seule puisse l’entendre. “Tu as entendu ça ? C’est un plaisir de me revoir ? Quel hypocrite !” fulmina-t-elle silencieusement. Le bâtard pouvait bien lui reprocher ses sourires de politesse, mais il ne valait pas mieux, sa mère en avait eu la preuve d’elle-même ! La jeune femme se montra cependant silencieuse le reste de la visite, observant néanmoins avec un oeil expert tout ce que le Lord des lieux avait à leur présenter, jaugeant tout ce qu’elle pouvait jauger, approuvant ou désapprouvant sans mot tout ce qui était possible. Sa mère lui avait été dérobée une nouvelle fois par le père des bâtards, l’obligeant à demeurer une nouvelle fois en retrait et silencieuse. Par chance, Shyra s’était montrée on ne peut plus intéressée par leur conversation, ne cherchant pas à s’imaginer pouvoir être une amie pour elle comme la dernière fois. Ce qui ne lui laissait plus que Tavish à devoir supporter. Mais l’un comme l’autre n’ouvrit guère la bouche, faisant fit d’être également passionnés parce qu’il se racontait devant eux. Lorsqu’ils semblèrent revenus à leur point de départ, Melara ne put retenir un léger soupir de satisfaction alors qu’elle s’imaginait déjà être dirigée vers ses appartements et pouvoir retrouver sa mère rien que pour elle. Mais c’était sans compter l’invitation de Lord Arstan pour permettre à Lanna de visiter leur tout nouveau temple de R’hllor, en compagnie de Shyra. La déception repris ses droits sur le visage de Melara. Cependant, lorsque le regard de sa mère se posa à nouveau sur elle, un sourire s’y dessina aussi vite. Elle hocha doucement la tête. Elle avait comprit que cela lui tenait à coeur et elle ne voulait pas être celle qui lui causerait de la peine.

Une nouvelle fois, la Cole espéra que cela signifierait au moins qu’elle pourrait s’éloigner du bâtard, mais les Sept ne semblaient avoir aucun pouvoir dans cette maison, et R’hllor aucune envie de lui donner un instant de répis puisque le Seigneur de Bourgfaon demanda à son héritier de lui tenir compagnie, à moins qu’elle ne préfère se rendre dans le temple également. Choisir entre la peste ou le choléra. “C’est gentil, merci.” déclina-t-elle poliment. Lorsque le groupe se fut éloigné d’eux, elle se tourna à nouveau vers Tavish. “Peut-être pourriez-vous me conduire à nos appartements, ainsi, nous n’aurons pas à partager de temps plus que nécessaire ?” annonça-t-elle assez directement, plus franche que piquante pour une fois. Si le bâtard ne le reconnaissait pas là, il était bien le plus hypocrite d’eux deux. Elle se remit donc en marche, attendant que Tavish ne la guide dans la bonne direction. “Même si je commence à croire que tout ceci est organisé pour que vous vous retrouviez en tête à tête avec moi ser Tavish… Mais épargnez-vous tout de suite la moindre peine, je ne tomberais pas dans vos filets comme a pu le faire Lady Walda, bien que je ne sois pas encore mariée, mon fiancé a déjà mon coeur. Sans compter que Shoren est une amie qui m’est chère. Même si je préférerais la voir épouser n’importe qui d’autre que vous, jamais je ne lui ferais ça…” Si elle avait commencé à parler sur le ton d’une plaisanterie piquante, son ton s’était durcit au fur et à mesure qu’il s’était fait question de Shoren. Les gens dont Melara étaient proches se comptaient sur les doigts des deux mains, alors elle y accordait beaucoup d’importance. Mais en même temps, que pouvait-on attendre du résultat du vice ? Même si le Roi l’avait anoblit, cela ne changeait pas le sang qui coulait dans ses veines et le pêché dans lequel il était né. Il y avait le vice en lui et qui subsisterait toujours. Ses airs polis et aimables n’étaient que pour mieux le dissimuler, elle en était convaincue à présent.

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Les retrouvailles de la fille de l'exilé et du bâtard légitiméLa tension était palpable dans l’air, Lanna le ressentait bien et cela la mettait dans une position d’inconfort qu’elle n’aimait pas. D’un côté, sa fille, qui semblait plutôt jouer de cette situation, et profiter de la moindre occasion pour envoyer une pique bien dissimulée dans ses élégantes tournures de phrase. De l’autre, les Cafferen, qui pour l’instant, s’étaient tous montrés polis et accueillants, que ce soit avec Melara ou avec elle. Mais il sembla à la Myrienne que son envie de se rendre au temple du Maître de la Lumière fit un peu tomber les masques qu’elle avait devant elle. Suivant le culte de R’hllor propre à sa famille depuis sa naissance, Lanna aimait à se recueillir une à deux fois par semaine, trois fois ou quotidiennement parfois, lors des semaines particulièrement riches en émotion. Et de voir la réaction des Faons face à elle, en faisant part de son envie de s’y rendre, la fit sourire chaleureusement. Ces gens de Westeros semblaient tout acquis à la religion de R’hllor et à ses préceptes ce qui la surprit mais la charma par la même occasion. Elle ne vit pas le regard de sa fille, ni l’ombre qui passa sur son visage mais se doutait que cela n’était pas forcément de son goût ; d’une part à cause de cette religion même qui n’était pas la sienne et d’autre part, parce qu’elle allait probablement la laisser un instant seule pour s’y rendre, accompagnée d’un ou de plusieurs des Cafferen ici présents. Elle répondit à Lord Arstan par une gracieuse révérence comme Melara lui avait appris à les faire.

Ma famille a toujours prié le Maître de la Lumière, d’aussi loin que remonte mes souvenirs. J’ai de la chance d’avoir épousé un homme tolérant, qui ne m’a pas obligé à renier mes convictions religieuses lorsqu’il me prit pour son épouse. Mais je suis toujours aussi surprise de voir tant de ferveur ici, sur ces terres, mon Seigneur.

Son regard brun s’arrêta sur son fils et sa fille naturelle. En entendant le terme de bâtard dans le bouche de sa fille, Lanna s’était attendue à se retrouver face à d’horribles personnes, sales et discourtoises. Or, le jeune Tavish avait l’air aimable et sa petite sœur des plus charmantes et bien élevée. Pourquoi faisait-on donc tant de cas du statut de naissance ici, où être né bâtard semblait être une tare comme une affreuse maladie ! Mais alors qu’ils se mettaient en route pour le château modeste des Cafferen et leurs appartements, les mots de Melara, soufflés près de son oreille, lui donnèrent peut-être un début d’explication. Et si sa fille faisait tant de cas de leur statut de naissance à cause des Dondarrion et de ce qu’ils lui auraient enseigné ? Si elle avait pu la garder auprès d’elle, Melara ferait sûrement preuve de plus de tolérance que ce qu’elle lui montrait là…Ou alors Lanna était en train de se faire avoir par le visage charmant de Tavish et ses bonnes manières, camouflant ainsi très bien l’aspect faux de sa personnalité et son hypocrisie. Perdue dans ce qu’elle devait en penser et venant tout juste de mettre un visage sur ces noms maintes fois répétés durant leur voyage depuis Lestival, Lanna préféra pour l’heure se ranger du côté de l’avis de sa fille avant d’en apprendre elle-même plus sur lui :

Le propre des gens comme eux, sans doute ? lui murmura-t-elle en haussant un peu les épaules. Ne t’énerves pas ; ce serait donner raison à son hypocrisie et use plutôt de finesse, comme tu sais si bien le faire depuis notre arrivée ici.

Elle enroula son bras droit autour du bras gauche de sa fille et pénétra dans le château de Bourgfaon où elle dut s’arracher à Melara, car Arstan Cafferen lui prodigua une visite des plus détaillée sur sa demeure et ce qu’elle contenait. Lanna écouta tout du long poliment, hochant par intermittence la tête et répondant aux petites questions parsemées par le Seigneur des lieux à son sujet, au gré de la visite. Ses origines attisaient la curiosité et, maintenant qu’ils savaient qu’ils avaient un gros point commun niveau religieux, il y avait effectivement matière à entretenir la conversation, tandis que Shyra, Tavish et sa Melara les suivaient en silence. Après qu’on leur eu présenté leurs appartements, qu’elles se furent installées et qu’elles redescendaient vers la salle où serait servi le dîner, Lord Arstan proposa à Lanna de lui faire visiter le temple dédié à R’hllor et récemment terminé. Il invita aussi sa fille Shyra à se joindre à eux et Lanna fut un peu prise de court par cette invitation :

Oh et bien…, commença-t-elle, légèrement hésitante, plus parce que cela signifiait laisser Melara seule avec Tavish. Ses yeux cherchèrent ceux de sa fille et, y lisant une approbation et un petit hochement de tête discret, elle répondit par l’affirmative au Seigneur des lieux : Avec joie mon Seigneur. Je suis curieuse de voir à quoi ressemble votre temple.

Elle lança un dernier regard à sa fille qui avait tout du « fais en sorte de laisser ce jeune homme en vie jusqu’à notre retour » suivi d’un sourire entendu avant de se retourner vers Arstan et sa fille : Je vous suis Lord Arstan, Shyra. Et elle s’évapora avec eux dans la pénombre de ce début de soirée, vers la lumière de R’hllor.
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An 302, Lune 6, semaine 1

Alors que Lady Lanna expliquait à son père qu’elle avait toujours prié le Maître de la Lumière et que son mari s’était montré tolérant envers sa foi, Tavish pensa évidemment à sa propre situation avec Shoren. Il ne comptait pas forcer sa future épouse à la conversion. Comme Tylan Cole, il entendait bien se montrer tolérant. Cela ne serait pas très difficile. Il avait lui-même longtemps prié les Sept et son grand-père Criston les priaient d’ailleurs toujours, ce qui n’empêchait guère leur proximité. Mais, il espérait également que la future lady de Bourgfaon s’ouvrirait un peu à la foi de R’hllor et ne la percevrait pas comme une dangereuse secte d’illuminés…

Shyra semblait captivée par la belle étrangère, au point d’en abandonner le désir d’éventuellement taquiner discrètement Lady Melara pour celui, plus brûlant, de se rendre au temple en compagnie d’une personne qui en connaissait sûrement beaucoup sur leur nouvelle foi. Ainsi, Tavish se retrouvait seul avec Lady Melara. Mais, cette dernière, comme il aurait pu le deviner, n’entendait pas faire profiter longtemps de sa présence à un ancien bâtard comme lui.

« Bien, comme vous le souhaitez Lady Melara », répondit Tavish lorsque la demoiselle demanda d’être reconduite à ses appartements, afin qu’ils n’aient pas à passer du temps tous les deux. Sa réponse avait été accompagnée du sourire courtois qui déplaisait beaucoup à celle que l’on appela longtemps Lady Dondarrion. Tavish avait appris à répondre à ses détracteurs avec le sourire, faisant une armure de ce qui pouvait être utilisé pour le blesser. Cela n’était certainement pas au gout de la jeune femme, qui devait attendre le jour où elle pourrait lui arracher ce sourire à l’aide d’une réplique particulièrement recherchée. Mais, le moment semblait venu pour le né-Storm de perdre son joli sourire car l’évocation du nom de Lady Walda, alors qu’ils se remettaient en marche vers le château, lui donna l’impression que le sol s’effondrait sous ses pieds.

Comment Melara pouvait-elle avoir entendu cette rumeur née à Castral-Roc, alors qu’elle se trouvait si loin de l’Ouest ?
Et cela ne s’arrêtait pas là…Une autre nouvelle suivit. Sa fiancée, Lady Shoren, était amie avec Lady Melara ? Cela ne pouvait rien présager de bon quant à leur mariage. Melara Cole était l’une des jeunes filles les moins tolérantes qu’il avait rencontrées. Ses préjugés à l’encontre des bâtards étaient aussi vivaces qu’une plante grimpante en plein printemps. Il aurait pu se dire qu’avoir une amie dont la mère priait R’hllor pourrait pousser Shoren à faire plus de place à la tolérance…Mais, non. Cela ne fonctionnait pas si cette amie était Lady Melara.

Pour le coup, Tavish était véritablement déstabilisé. Il s’était arrêté de marcher et regarda Lady Melara. En d’autres circonstances, jamais il ne se serait mis à se justifier auprès d’une personne qui de toute façon, ne l’appréciait guère. Cela n’avait parfois pour effet que d’avoir l’air encore plus coupable. Mais là, il était bien trop surpris.

« Que racontez-vous donc ? Lady Walda n’est pour moi qu’une amie ! Je n’ai jamais… », commença-t-il, son sourire évanoui face à cette bien mauvaise surprise. « Ecoutez, je ne sais pas qui vous a raconté cela, mais il s’agit de rumeurs calomnieuses qui ont été proférées à l’encontre de Lady Walda pour lui nuire ainsi qu’à son mari lorsque je me trouvais à Castral-Roc. Je ne pensais pas qu’elles s’ébruiteraient jusque dans l’Orage et cela est bien dommage car elles ne reposent pas sur le moindre fond de vérité. Lord Tyrion est un ami très cher et jamais il ne me viendrait à l’esprit de le trahir de la sorte. », expliqua-t-il plus calmement, sincère bien que toujours secoué. Il ne parvenait pas encore à réaliser car sinon, il se serait rappelé que cette sincérité ne serait pas utile face à Lady Melara, dont l’opinion à son sujet n’était pas prête de changer. Qui d’autres en dehors de la famille Cole, avait pu entendre ces sornettes ? Sans doute bien du monde car la jeune femme n’était probablement pas allée dans l’Ouest dernièrement. Et puis, il était fort probable qu’elle l’ébruite à son tour, sachant ce qu’elle pensait de lui. « Je me doute bien de ce que vous pensez des né-Storm, Lady Melara. Mais si un jour vous rencontrez Lady Walda, vous verrez qu’il est impossible d'imaginer qu’elle trahisse son époux. Leur amour est si véritable et sincère qu’il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer »

Pour l’heure, Tavish ne rebondit pas sur cette amitié dont il apprenait l’existence. C’était peut-être une bonne chose. Avoir l’air surpris également de savoir Shoren amie avec Melara pourrait donner une nouvelle arme à la future lady Manning et nourrir davantage la satisfaction qu’elle devait éprouver d’avoir enfin réussi à déstabiliser Tavish Cafferen.
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« Bourgfaon | 302, lune 6, semaine 1 »

C’est en silence que Melara écouta la réponse de sa mère au seigneur des lieux, n’y accordant pas plus d’attention que cela, parce que la fille était bien moins tolérante que le père qui venait d’être décrit. La loyauté de la jeune Cole pour le Roi était sans faille, alors son avis était fait et il lui était impossible d’en changer : tant que le Roi prierait les Sept et considérerait ceci comme la religion officielle, elle n’avait aucune raison de penser que l’homme avait tort. Il était après tout celui à qui les Cole devait leur salut. Melara avait néanmoins essayé d’appliquer le conseil de sa mère, de ne pas laisser les petites manigances du bâtard l’atteindre, mais la tâche était plus dure qu’il n’y semblait pour son tempérament impulsif et sensible. Et après le tour des lieux, une fois revenue seule avec Tavish, il avait été difficile à la jolie brune de ne pas lui dire le fond de sa pensée, particulièrement sur la rumeur qui courrait à son sujet, puisqu’il lui avait semblé évident que Arstan avait tout fait en son pouvoir pour obliger Melara à se retrouver dépendante de son fils. Mais elle n’était ni une Frey, ni une bâtarde, pas du genre à s’abaisser à ce genre de comportement décrié par les Sept et il lui semblait important de le faire savoir au plus vite à Tavish, sans compter ses fiançailles à Shoren qu’elle aimait tout particulièrement. Et tellement convaincue par ses dires, la jeune femme ne remarqua même pas le désarroi, qu’elle aurait pourtant trouvé si savoureux s’il avait été provoqué volontairement, du jeune Faon.

Elle fut cependant étonnée de le voir s’arrêter, et cessa sa propre marche pressée pour se retourner et voir ce qui retenait son guide, non sans un soupir exaspéré. Elle se prit alors la surprise du chevalier en pleine face, la faisant soudainement froncer des sourcils. Cherchait-il encore à se moquer d’elle ? Elle n’avait guère envie de prolonger leur temps ensemble, alors à quoi jouait-il ?! “C’est ce que disent tous les responsables d’adultère, non ?” répliqua-t-elle du tac au tac d’un air hautain et impatient. Pouvait-il simplement cesser de jouer la comédie une minute et s'acquitter de sa tache d'hôte une bonne fois pour toute ? Elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel alors que Tavish reprenait de plus belles, qualifiant ce qu’elle avait entendu de rumeurs calomnieuses. “Evidemment…” souffla-t-elle par dessus ses dires, roulant toujours des yeux. Le comportement de la jeune femme changea cependant lorsque Tavish reconnu être au courant de l’affaire, pensant pouvoir la contenir aux Terres de l’Orage. La jolie brune retrouva son air courroucé. Ainsi il ne niait pas vraiment l’affaire et avouer penser s’en tirer ici, loin de Lady Walda ? Quel toupet ! “Insinuez-vous donc que les Lady Tyrell que je côtoie sont des menteuses ?” répondit-elle toujours avec un certain dédain, curieuse de savoir si le né bâtard se risquerait à insulter la famille de la princesse de la sorte. “Pour quelqu’un qui était au courant de l’affaire mais prétend qu’il n’y a pas une once de vérité dans celle-ci, vous n’avez pas fait grand chose pour tenter de la réparer, même préventivement, par ici.” souligna-t-elle. “Les bâtards ont la trahison dans le sang, c’est ce que l’Histoire et les Sept nous apprennent ser Tavish, je n’invente rien.” répliqua-t-elle finalement, comme si la parole du Faon avait un quelconque poids pour elle, comme si les amis d’un jour ne pouvaient jamais se trahir le lendemain. Elle n’était pas aussi naïve qu’il l’aurait souhaité ! “Je ne sais pas si un jour j’aurais l’occasion de rencontrer Lady Walda ou son époux, et dans le fond, cela m’importe peu, ça n’est pas elle que je suis obligée de côtoyer aujourd’hui ou lorsque l’Orage a quelque chose à célébrer. Ca n’est pas Lady Walda qui doit épouser Lady Shoren. Peut-être que Lady Walda n’aura effectivement rien fait, mais qu’en est-il de sa chambrière, ou de n’importe quelle autre servante de Castral Roc ou d’ailleurs…” Elle le jaugea de haut en bas en secouant la tête par la négative. “Vous ne méritez pas Lady Shoren.” insista-t-elle en faisant volte face pour reprendre sa marche, espérant que cette fois-ci, le bâtard remplirait son rôle et la guiderait jusqu’au bout.

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An 302, Lune 6, semaine 1

« Pour qu'il y ait eu adultère de mon côté il eut déjà fallu que j'eus été engagé au moment des faits tout à fait faux qui me sont reprochés, ce qui n'est pas le cas », avait répondu Tavish. L'accuser d'adultère était très exagéré. Car même pour ceux qui croyaient l'histoire vraie, seule Walda en était prétendument coupable, Tavish n'était alors qu'un homme célibataire et Lady Melara était bien naive si elle ignorait que la plupart des hommes connaissaient les plaisirs charnels avant le mariage.

Lady Melara l'accusa ensuite de ne pas avoir fait grand chose pour stopper une rumeur dont il était au courant. Mais qu'aurait-il pu bien faire ? Empêcher les gens de parler est impossible, sauf peut être en se montrant tyrannique et en leur coupant la langue et encore, un homme qui fait couper la langue d'un autre montre là qu'il a à craindre ce que ce dernier pourrait dire. La meilleure solution avait donc été d'espérer que celle ci ne dépasserait point l'enceinte de Castral Roc et disparaitrait de toutes les bouches après que Tyrion les aies réfutées. Cela aurait probablement fonctionné, d'ailleurs, si le mariage du jeune Nerbosc et de Lady Sansa Stark n'avait pas rassemblé autant de monde en un même point.

« Parce qu'ils sont le fruit de l'adultère et de la trahison », cita Tavish, telle une citation qu'il avait bien souvent entendue au sujet des enfants illégitimes, alors que Lady Melara prétendait savoir ce qu'il en était du comportement des bâtards. « Il n'y a pas une once de vérité là dedans. Et quand bien même cela était vrai, ma soeur et moi même n'avons jamais été le fruit d'un adutlère ou d'une trahison. Notre père était célibataire et n'a pris aucune épouse durant le temps où il a cotoyé ma mère. Nous sommes né hors mariage uniquement parce qu'il ne plait pas à la noblesse de voir un fils de seigneur prendre pour épouse une roturière. », répondit-il. La seule différence entre les bâtards et les né-légitimes résidaient sans doute dans leur champs de liberté. Un bâtard pouvait sans doute se permettre d'avoir ouvertement plus de conquêtes et de faire une croix sur la diplomatie pour énoncer le fond de sa pensée, étant donné que les préjugés le condamnaient déjà et qu'il ne représentait pas l'avenir de sa maison. Mais, qu'il y ait plus d'hommes infidèles ou sournois chez les né-illégitimes que parmi la crème de la crème de Westeros, non, cela était absurde.

A nouveau, la fille de l'exilée mentionna le nom de Lady Shoren. Savoir Shoren amie avec une jeune femme comme Melara avait de quoi inquiéter Tavish. Cependant, il tâcha de ne pas paraître trop ébranlé pour répondre à l'orageoise.

« Vous parlez comme si vous êtiez bien naive, Lady Melara ; à moins d'être marié très jeune, nous savons bien que tous les hommes connaissent l'acte charnel avant le mariage. De cela, je plaide coupable. Mais, cela ne signifie en rien qu'une fois marié, j’entretiendrais des relations avec d'autres femmes que mon épouse. Lady Shoren est une jeune femme pleine de qualité. J'ignore si je mérite de l'avoir pour épouse, mais j'entends être un bon mari pour elle, sachez le. », répondit il. D'ailleurs, déjà en tant que fiancé, Tavish se refusait à trahir Shoren. Il n'avait pas partagé le lit d'une femme de puis sa rencontre avec sa future épouse, qui n'avait demandé de lui qu'une chose ; l'honnêteté.
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Cela faisait un moment que la langue de la née Cole n’avait pas claqué de la sorte. Mais c’était son instinct de protection que réveillait cette affaire entre la Lionne du Conflans et le Faon de l’Orage, elle avait du mal à se faire à l’idée que Shoren serait unit à lui jusqu’à ce que la mort les sépare. Elle qui s’était trouvée malheureuse de se voir refuser la chance d’un beau mariage durant toutes ces années par Béric Dondarrion, comprenait sa chance d’avoir échappé à une telle mésalliance. Tavish tenta une nouvelle excuse, prétextant qu’il n’était pas engagé au moment des faits. Mais Melara avait du mal à croire que le Cafferen n’avait pas eu son mot à dire sur l’union, les hommes étaient souvent bien plus chanceux que les jeunes filles de ce côté là ! Elle se contenta donc de pincer les lèvres et de continuer de le toiser de haut en bas, ne trouvant rien à redire à cela, incertaine de la date exacte de ces événements là. Si les rumeurs étaient nombreuses et toujours riches en anecdotes, ils étaient toujours moins précis lorsqu’il s’agissait d’être exacts, mais ça, la Cole refuserait évidemment de le céder au chevalier. Et comme elle n’avait pas manqué de rappeler ce que son Septon lui avait enseigné sur les bâtards, Tavish ne s’était pas démonté en récitant ce qu’on lui avait lui-même appris. Melara ne s’y attendant pas s’en montra troublée l’espace d’une seconde. Et bien, s’il était au courant de sa véritable nature, pourquoi continuait-il de s’étonner du comportement des autres à son égard ? Pourquoi cherchait-il à pervertir sa douce amie ?

Néanmoins, Melara retrouva vite son aplomb lorsque Tavish commença à raconter l’histoire de ses parents, de l’amour qui l’avait vu naître, loin d’une quelconque trahison. Elle secoua doucement la tête, peu convaincue par ce récit. “Si cela vous rassure de penser cela, je ne puis rien pour vous. Seulement votre père ne s’est pas rendu compte que naître dans la noblesse venait avec des avantages certes, mais qu’il y avait un prix à cela. On ne fait pas ce que l’on veut. Il faut parfois faire des sacrifices. Vous ne croyez pas que j’aurais préféré vivre dans auprès de mes parents toute mon enfance plutôt qu’auprès d’inconnus pour tenter remplacer une morte ? Mais j’ai voulu rendre mon père fier et j’ai sacrifié beaucoup pour cela.” Non, Arstan et la mère de ses bâtards ne trouveraient pas grâce à ses yeux. Il y avait des règles, et il fallait faire les choses en les respectant.

La future Manning avait reprit sa marche dans les couloirs, espérant retrouver leurs appartements au plus vite pour pouvoir se soustraire à la vision du traître, mais ce dernier lui répondit aussitôt, la traitant de jeune fille naïve, une insulte qu’elle ne supportait guère. Elle fit volte-face, foudroyant l’homme de ses yeux d’onyx tout droits venus de Myr. Elle ignora le rouge qui vint la saisir subitement aux joues alors qu’elle se demandait quel genre d’expérience pouvait avoir Godric en la matière. “J’espère pour vous que cela sera même l’opposé. Je ne supporterais pas de voir Shôren malheureuse, du moins plus qu’elle ne doit l’être déjà.” Mais quelle foi pouvait-elle vraiment placer en lui ? Aucune. C’est son amie chevêchette qui devrait faire cet effort là, et espérer ne jamais s’en trouver déçue. Oui, son coeur se serrait sincèrement pour la Mertyns. “Bon, pouvez-vous à présent me conduire à mes appartements ? Ou devrais-je les trouver toute seule ?” ajouta-t-elle, toujours impatiente d’en finir. Si même pour cela, elle ne pouvait pas compter sur lui, elle n’était vraiment pas confiante pour l’avenir de sa promise.

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An 302, Lune 6, semaine 1

Les responsabilités qui allaient de pair avec le statut de noble... Tavish ne les connaissait pas depuis longtemps pourtant elles lui semblaient déjà parfois si lourdes. Son père s’était peut-être octroyé la liberté d’aimer celle de son choix, peu importe sa classe sociale, cependant, il y avait des devoirs qu’il avait rempli avec plus de grandeur que bien d’autres nobles dans les Sept Couronnes. Où était la famille de Melara, lorsque la guerre avait éclaté ? C’était là un devoir auquel les Cole n’avaient pas eu à souscrire. Le devoir de guerre, l’un des plus terribles de tous. Et en parlant de prendre les armes pour le roi, Melara oserait elle tenir le même discours à Rhaegar Targaryen, qui s’était épris d’une jeune nordienne alors qu’il était déjà marié et père de deux enfants ?

« Et bien, je vous comprends au moins sur ce point. Moi aussi, je tente de rendre mon père fier de mes actions car je suis moi-même fier de mon père. Vous semblez bien prompte à juger le seigneur qui vous ouvre ses portes et vous loge chez lui, Lady Melara. Mais, n’oubliez pas qu’en parlant de mon père, vous parlez d’un héros de guerre. »,
répondit Tavish. C’était d’ailleurs dans le sang de cette guerre qu’Arstan Cafferen était devenu seigneur de Bourgfaon. S’il avait sauvé la vie du seigneur d’Herbeval, il n’avait rien pu faire pour secourir son propre frère et son neveu.

Tavish n’ajouta rien lorsqu’après qu’il eut assuré son intention de se montrer fidèle à son épouse, Lady Melara lui dit qu’elle l’espérait, ne souhaitant pas voir son amie malheureuse. Savoir Shoren amie avec Melara était également bien difficile à avaler. Cette jeune femme lui manquait ouvertement de respect, le traitant comme les préjugés qu’elle nourrissait envers les bâtards lui dictait de le faire. Comment Shoren réagirait à cela ? Prendrait-elle le parti de Melara plutôt que le sien ? Manquerait-elle à son tour ouvertement de respect à son époux ? « J’ai bien du mal à croire que Shoren soit votre amie », aurait voulu ajouter Tavish, telle une simple pique. Le problème était que cela n’était pas la vérité. Shoren n’était certes pas la peste qu’il voyait en Melara, cependant, elle partageait les mêmes conceptions de la société, la même foi, les mêmes préjugés. Il ne pouvait pas dire que cette amitié l’étonnait, seulement qu’elle le décevait.

« Allons-y », répondit simplement Tavish, plutôt froid, lorsque Melara lui demanda de la conduire à ses appartements. Aujourd’hui, l’ancienne Dondarrion avait réussi à lui faire perdre ce sourire avec lequel il avait tâché de répondre à ces provocations jusqu’à présent. Ce qu’il venait d’apprendre était grave et il redoutait déjà le moment où il devrait en informer son père. Car ces rumeurs pouvaient tout bousculer, notamment cette alliance conclue il y a si peu. Non, le jeune homme n’avait décidément plus le cœur à sourire. Et comme Lady Melara, il désirait en finir avec cette conversation.
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