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Sur la route des fiançailles ☘ avec Shyra

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« Sur la route des fiançailles »
An 302, Lune 3. Entre Bourgfaon et Bosquebrume.


La délagation des Cafferen chevauchaient vers le Sud, arborant les couleurs vertes et blanches de leurs armoiries. L’hiver était bel et bien là et le froid se faisait ressentir. Mais au moins, il ne pleuvait pas, du moins pas pour l’instant, ce qui était une chance compte tenu de la réputation bien méritée de leur région.
Après être revenu de Castral-Roc, Tavish qui chevauchait quelque peu en arrière du groupe, n’avait eu que trois petits jours pour se reposer dans son adorée ville d’origine avant de reprendre la route à nouveau.
Ses muscles étaient endoloris et ses jambes le faisaient souffrir, même si en tant que chevalier, il était préparé à bien pire. Il regrettait les luxueux appartements qui lui avaient été attribués à Castral-Roc et le matelas si confortable dans lequel il avait dormi là-bas. Le lendemain de son arrivée dans la capitale de l’Ouest, Tavish avait été informé qu’une lettre de son père était arrivée à la roukerie. C’est là qu’il avait appris que des fiançailles étaient en négociation avec les Mertyns, une famille du sud de l’Orage. Depuis que Tavish était officiellement devenu un Cafferen, lui trouver une épouse avait été l’une des préoccupations principales de la maison. Sa légitimation ne rimait à rien s’il ne donnait pas rapidement à son tour des héritiers à la maison, une forte pression pesait donc sur ses épaules pour qu’il se marie. S’il bénéficiait de certains avantages, comme du statut d’héritier qui ferait de son épouse la lady d’un fief ou du certain capital économique non négligeable détenu par la famille Cafferen, il trainait également avec lui un passé de Storm et était converti à la religion de R’hllor, ce qui pouvait repousser plus d’une famille, surtout hors de l’Orage.

Dans un premier temps, Tavish avait nourri l’espoir d’épouser Clarysse, la petite sœur d’Elbois d’Herbeval. Il en avait rapidement parlé à son « frère » bieffois, officieusement, mais celui-ci avait décliné prétextant que sa sœur avait déjà d’autres prétendants mais exprimant aussi que cette alliance ne serait pas assez prestigieuse. En raison de quoi ? Bien sûr, Tavish le savait. En raison de son ancien nom de Storm. Après toutes ces années passées à Herbeval en sa compagnie, malgré leur amitié si forte, Elbois ne pourrait-il donc jamais mettre de côté ses préjugés ? Visiblement, il en était incapable, ce qui avait profondément déçu Tavish.  

Son épouse ne serait pas la belle bieffoise pour qui il avait secrétement développé des sentiments dans sa jeunesse mais vraisemblablement une orageoise du nom de Shoren Mertyns. En effet, Lord Michael Mertyns lui-même avait proposé une alliance entre sa nièce Shoren et Tavish. Pour les Cafferen, qui craignait de devoir négocier en marchant sur des œufs avec l’une puis l’autre famille qui déclinerait leurs propositions, c’était la situation rêvée. Ils n’avaient aucune raison de refuser un tel mariage qui permettrait à Tavish d’asseoir sa position dans l’Orage. Du point de vue de Michael Mertyns, cette alliance comportait également plusieurs avantages. Le Lord s’était converti à la religion de R’hllor mais ce n’était pas le cas de toute sa famille. Or, il souhaitait étendre cette conversion. Marier sa nièce à un converti permettrait sans doute de l’aider dans ce dessein. De plus, il n’était pas sans ignorer les avantages économiques et commerciaux dont bénéficiait les Cafferen. Cette alliance, qui ferait de sa nièce la future lady d’un fief, lui semblait tout à fait profitable. Les négociations avaient donc été assez rapide et Tavish avait été informé qu’il rencontrerait Lady Shoren à son retour de Castral-Roc afin de sceller leurs fiançailles.

Alors que Shyra arrivait à sa hauteur, Tavish remarqua le regard de sa petite sœur pour qui sa dernière grimace de douleur n’était pas sans doute passée inaperçue. Il l’entendait déjà plaisanter sur le fait qu’elle était peut-être une meilleure cavalière que lui, finalement. Oh, Shyra était sans aucun doute une très bonne cavalière mais elle ne revenait pas d’un long trajet de plus d’un mois depuis Castral-Roc, elle !

« Hé, ne me regarde pas ça toi !
», lui lança-t-il en riant légèrement.

Le trajet du retour de Castral-Roc vers Bourgfaon lui avait paru bien plus long que l’aller. Peut-être parce qu’il avait déjà pu observer les paysages de l’Ouest une première fois, mais surtout parce qu’il partait en s’étant fait une nouvelle ennemie.
Tout n’avait pas été rose pour lui dans l’Ouest. Certes, Tavish était très heureux d’avoir pu retrouver son ami Tyrion. Ils ne se connaissaient que depuis Lestival et pourtant, leur amitié lui semblait déjà très solide. Il s’était fait un plaisir de discuter avec la charmante épouse de celui-ci Walda, qui était d’une douceur et d’une gentillesse sans pareille. On disait les jeunes femmes de la famille Frey pas très agréable à regarder, ce n’était aucunement le cas de Walda qui était tout à fait ravissante. Cependant, Tavish n’avait jamais nourrit aucune mauvaise pensée au sujet de l’épouse de son ami. Ils avaient beaucoup discutés et ris ensemble, c’est vrai, mais le jeune orageois n’avait jamais eu la moindre mauvaise intention.

Pourtant, après avoir organisé à fastueux banquet, la sœur de l’héritier de l’Ouest avait tenté de faire courir la rumeur que Tavish et Lady Walda avaient eu un comportement déplacé. L’orageois avait redouté que Tyrion ne lui fasse plus confiance en entendant  ces rumeurs absurdes. Heureusement, cela n’avait pas été le cas. Les rumeurs avaient rapidement été étouffées avant qu’elle ne puisse dépasser l’enceinte du château de Castral-Roc. Tavish n’avait pas encore relaté cet épisode à son père. Il n’avait rien à se reprocher et son amitié avec l’héritier de l’Ouest et l’épouse de celui-ci demeurait intacte. Mais tout de même, si les choses avaient été plus loin, cela aurait pu véritablement ternir sa réputation. Et le mariage que son père avait arrangé avec Lord Mertyns aurait pu être compromis avant même que l’alliance soit scellée.

Shoren avait également occupé ses pensées durant son trajet de retour vers l’Orage. Il ne l’avait jamais rencontrée, les Mertyns ne s’étant point rendus à Lestival, et il espérait véritablement que leur rencontre, suivie de leurs fiançailles, se passerait au mieux. Il savait que Shoren n’avait que dix-sept ans, ce qui la rendait plus jeune que sa sœur, et qu’elle ne partageait pas sa religion. Il désirait se montrer rassurant sur ce point, imaginant combien cela pouvait être déstabilisant. Bien sûr, il se demandait aussi si sa future épouse était jolie et s’il lui serait difficile de lui rester fidèle. Il était cependant bien décidé à donner le meilleur de lui-même pour que son futur mariage soit heureux et que son épouse se sente bien en sa compagnie. Il avait vu son père délaisser une femme, il avait vu à quel point cela l’avait rendue malheureuse et il ne désirait pas répéter cette erreur. Il était moins bavard qu’à son habitude, perdu dans ses pensées, et sa petite sœur s’en rendrait sûrement compte étant donné leur proximité. Il y a plusieurs années, quand il était encore un Storm, Tavish n’aurait jamais pensé se fiancer à une femme qu’il n’avait jamais vue. Il pensait qu’il serait libre de se marier avec qui il voudrait, s’il le voulait. Or, il rencontrerait bientôt pour la première fois la jeune femme avec qui il passerait probablement le reste de sa vie, celle qui porterait ses enfants. Et même pour un homme, cela avait un côté stressant.  
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Sur la route des fiançailles

Il y avait quelques lunes à peine que Shyra avait quitté Bourgfaon pour la dernière fois. Cela lui changeait de se trouver sur la route et elle aimait voir les paysages défiler sur son chemin. Aussi, quand Lord Arstan avait fait envoyer une lettre pour aviser Tavish de sa future union avec une jeune orageoise de la famille Mertyns, Shyra s’était montrée très enthousiaste à l’idée d’accompagner toute la maison rencontrer cette fameuse Shoren. Cela la changerait d’air, bien qu’elle adorât sa ville de naissance.

Le retour de Tavish au château fut de courte durée, aussi Shyra manqua de temps pour le questionner sur ce qu’il pensait de ce mariage arrangé. Ils avaient eu l’occasion de parler du passage de Tavish à Castral-Roc cependant, parlant de cette mésaventure et de la tentative de rumeur lancée à son sujet. Shyra trouvait tous ces scandales inutiles et enfantins.

Sur la route avec la maison Cafferen, Shyra avait choisi de monter sa jument favorite, une palefroie à la robe pie dont l’amble était confortable pour les longues distances. Bien qu’elle préférait de loin chevaucher sur des coursiers pour la vitesse, Shyra savait qu’Ondée était l’animal dont elle avait le plus confiance dans l’écurie familiale. Et le vert de la maison lui allait si bien!

Connaissant son rôle comme fille non-légitime, Shyra laissait le reste de la délégation prendre de l’avance, laissant Ondée suivre le cortège à une allure paisible. Mais bien que Shyra suivait derrière, Tavish se tenait en fin de de délégation, encore plus loin qu’elle. Toujours taquine, la belle tournait la tête fréquemment vers son frère. C’est à ce moment qu’elle remarqua les petites grimaces de douleur de ce dernier. La jeune femme fit ralentir le pas de sa monture pour gagner la hauteur de l’héritier de la maison.

Au commentaire de son frère, Shyra se mit à rire candidement. Il est vrai que le visage de la jeune Storm était expressif et elle ne pouvait cacher que difficilement ce qu’elle pensait.

«Si tu continues comme cela, les rumeurs de Castral-Roc à ton sujet vont recommencer à circuler, tu sembles avoir trop profité de ton séjour.»

Shyra s’était assurée que personne d’autre que son frère ne l’entende, mais c’était plus fort qu’elle, il lui fallait le taquiner. Elle lui fit un clin d’œil. D’ordinaire bavard, Tavish était tourné vers ses pensées. La cadette du duo le dévisageait, ses grands yeux bruns rieurs cherchant les prunelles de son frère adoré. Elle se demandait ce qui le tracassait le plus : le fait de ne pas connaître cette femme qu’il allait marier, le devoir de produire des héritiers, l’animosité des propos à son sujet à Castral-Roc ou autre chose? Shyra était persuadée qu’il pensait à leur défunte belle-mère et à la relation qu’elle avait partagée avec Lord Arstan.

«J’espère qu’elle n’est pas trop coincée, j’ai horreur des filles qui manquent de souplesse…»

Lâchant la bride d’Ondée d’une main, Shyra poussa gentiment son frère sur l’épaule.

«Tavish? Dors-tu sur ta monture? Je te parle!»

Faussement choquée, la jeune femme lui fit un sourire tendre. Les fiançailles n’avaient pas mis de temps à arriver depuis sa légitimation et Shyra savait qu’une pression qu’un bâtard n’avait pas pesait sur son frère.

«C’est quand tu veux. Nous trouvons une diversion pour rentrer à la maison. Mais si quelqu’un doit tomber de cheval, c’est toi. Je ne veux pas perdre mon titre de bonne cavalière.»

Elle se mit à rire de nouveau. La brunette était de fort bonne humeur. Derrière eux, un gros chien noir et feu trottait vaillamment, l’ombre de sa jeune maîtresse. Sa grosse langue pendante lui donnait la même expression heureuse que celle qui peignait le visage Shyra. Malgré sa bonne humeur, elle s’inquiétait tout de même pour son frère.

«Tu peux tout me dire tu sais?»


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« Sur la route des fiançailles »
An 302, Lune 3. Entre Bourgfaon et Bosquebrume.


Tavish n’esquissa qu’un léger sourire à la plaisanterie de sa sœur. Il n’était peut-être pas encore tout à fait prêt à rire de ce qui lui était arrivé à Castral-Roc. Ancien Storm, il était une cible facile pour les sous-entendus et les regards méprisants de la noblesse amère de Westeros, il le savait. Cependant, Cersei Lannister lui avait également appris, par ses actions, qu’il pouvait facilement devenir l’instrument de leurs manipulations. Entre un ancien Storm et la fille de Tywin Lannister, qui serait le plus susceptible d’être cru ? De nombreux préjugés existaient au sujet des bâtards. Ils avaient la réputation d'être plus précoces que les enfants légitimes, d’avoir souvent une sexualité débridée. On leur attribuait également un caractère fourbe, étant donné leur naissance souvent issue de la « tromperie ». Tavish avait bien de la chance que les rumeurs n’avaient pas eu l’effet escompté par leur instigatrice. Mais la leçon était amère. Plus que n’importe quel autre héritier, il devait rester sur ses gardes. Plus que n’importe quel héritier, il devait se montrer méfiant, car certains pourraient vouloir sa chute et œuvrer à l’obtenir. Quelle triste réalité.

Il entendit Shyra formuler un souhait concernant sa future belle-sœur, avec laquelle elle devrait prochainement cohabiter. Evidemment, il espérait beaucoup de choses lui aussi au sujet de sa future épouse mais il ne sortit de ces pensées que lorsqu’elle lui toucha gentiment l’épaule. Il était vraiment très rare de voir Tavish si pensif ou si sérieux. Sa petite sœur parvint cependant à lui redonner le sourire en lui proposant de s’échapper.
« Tomber de cheval ? Pour me retrouver cloîtré au lit à Bourgfaon sans pouvoir échapper à mon exubérante petite sœur ? Très peu pour moi !», plaisanta-t-il à son tour. En réalité, Tavish appréciait grandement la compagnie de Shyra et elle le savait bien. Mais, d’aussi longtemps qu’ils s’en souviennent, ils s’étaient toujours taquinés. Et ce serait probablement toujours le cas. « Et nous ne voulons tout de même pas priver les Mertyns d’une rencontre avec l’éblouissante Lady Shyra Storm dans la sublime robe qu'elle aura choisi, ou qu'elle aura été autorisée, à porter ! », ajouta-t-il. Shyra ne pouvait guère avoir de souvenirs très précis de ce à quoi ressemblait leur mère, mais elle lui ressemblait beaucoup, ce qui faisait d’elle une jeune fille d’une grande beauté. Et si Arstan avait eu tendance à offrir à sa fille des robes dignes d’une lady, les deux Cafferen avaient tout de même tenu à garder un œil sur ce que Shyra choisirait d’emporter pour cette rencontre. Il ne faudrait tout de même pas qu’elle porte une plus jolie ou plus chère robe que celle que Lady Shoren arborerait ! Mais, Shyra serait tout de même magnifique. Elle l’était toujours.
Si Tavish avait saisi la perche tendue par sa petite sœur pour plaisanter avec elle, il en faudrait plus pour la duper. Les enfants d’Arstan Cafferen se connaissaient trop pour pouvoir se cacher leurs préoccupations et leurs inquiétudes. Cependant, Tavish ne désirait pas partager le poids de toutes ses préoccupations avec sa sœur. Il ne voulait pas que cela lui pèse également. Un frère se doit de protéger sa sœur, de se montrer rassurant. Et puis, il appréciait tant son caractère franc et sincère qu’il lui était déjà difficile de devoir parfois lui faire la morale en lui demandant de bien se tenir. Il l’aimait telle qu’elle était, il ne voulait pas la changer et les préoccupations avaient tendance à changer les gens. Il renonça donc, au moins dans un premier temps, à lui faire part de l’amère conclusion qu’il tirait de ce qui s’était produit à Castral-Roc. Il tenta de chasser ces pensées là car d’autres événements requéraient son attention.
« C’est peut-être parce que je ne suis pas noble depuis longtemps, mais tout cela me paraît si peu naturel ; Je ne sais  de Lady Shoren que son âge, sa religion et son nom. » Trois choses, trois différences. Shoren était bien plus jeune. Elle ne croyait pas en R’hllor mais en les Septs et elle n’était guère née Storm. «  Et pourtant, nous serons bientôt engagés l’un à l’autre. Puis, dans quelques lunes, nous serons mariés. », dit-il. Il était sûr d’une chose ; Shyra ne lui enviait probablement pas son nouveau nom en ce moment. Il imaginait difficilement sa sœur acceptait d’épouser quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. Il ignorait si Shoren avait elle aussi un fort caractère mais il était probable qu’elle soit dans le même état d’esprit. Même si elle était noble depuis toujours et donc, préparée à l’éventualité de devoir épouser un inconnu, elle devait probablement nourrir quelques craintes concernant leur rencontre, voir être animé par un esprit de révolte. « Enfin, je doute que cela puisse paraître tout à fait naturel à quiqconque. Lady Shoren doit probablement se poser maintes questions elle aussi. Tu te verrais, toi,  épouser un inconnu et partir ensuite vivre avec lui loin des tiens  ? », lui demanda-t-il, bien qu'il se doutait de la réponse.
 
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Sur la route des fiançailles


L’inattention et le peu de réaction de Tavish à ses blagues n’avaient pas refroidi la jeune Storm. Elle savait son frère préoccupé et s’était donné pour mission de l’occuper tout au long de la route vers Bosquebrume. Lui qui aimait rire avec sa sœur, elle savait désormais que son esprit était si occupé qu’il n’arrivait pas à se détendre.

Les enfants de Lord Tavish avaient passé plusieurs années éloignés, mais lors de leurs retrouvailles, le lien qu’ils avaient entretenu s’était renforcé et avait grandi à toute vitesse. Ils avaient affronté ensemble le jugement des autres, nobles comme roturiers, ils se supportaient en toute situation. Seuls contre le reste du monde. Puis Tavish avait gagné statut et de nouvelles obligations et implications se dessinaient pour lui. Shyra voulait s’impliquer, malgré que son statut n’eût pas changé.

Tavish sortit de ses pensées au contact de sa sœur. Elle eut un air victorieux qui éclaira son visage l’espace d’un instant, puis redevint espiègle. Au commentaire amusé de son frère, la belle ne put que soupirer d’un air théâtral.

«Pfff, je ne te crois pas… Je suis certaine que tu rêves de te faire traiter aux petits oignons, Ser Tavish!»

La mine faussement hautaine, les yeux rieurs, elle fit mine de l’ignorer quelques instants avant de tirer la langue, taquine comme à son habitude. La lady que Lord Arstan s’efforçait de modeler avait disparu pour laisser place à la petite Shyra malicieuse que les enfants de Bourgfaon connaissaient. La jeune femme en profitait avant de devoir adopter une attitude exemplaire une fois arrivé à destination.

«Ma robe est très jolie et présentable, merci bien. Je l’ai choisi et notre père l’a gentiment approuvé. Je suis capable de bon jugement tu sais.»

Encore une fois, Shyra avait fait semblant d’être offusquée, mais savait que son frère n’avait pas tort. Les choix de la jeune bâtarde n’étaient pas toujours les meilleurs et les conseils de son père et son frère devaient parfois devenir des ordres clairs pour remettre la tempêtueuse orageoise sur le chemin de la sagesse. La jeune femme jeta un regard en coin à son frère. Elle avait hâte de le voir, habillé comme l’héritier qu’il était, se présentant à sa promise en parfait homme de la cour. Shyra pensa qu’elle ne lui disait pas assez souvent à quel point il remplissait son nouveau rôle avec brio.

«Eh bien estime-toi chanceux de connaître trois choses, mon frère. Certains n’ont le droit qu’à un portrait sur toile embelli et masquant une réalité décevante.» La jeune femme fit une pause et se fit plus sérieuse un instant. «Elle sera magnifique et gentille, parfaite pour toi. J’en suis persuadée, Tavish.»

Shyra le souhaitait avec toute la force qui l’habitait. Un mariage arrangé ne fait pas vraiment parti du destin d’un bâtard et la jeune femme savait que son frère avait déjà eu de l’intérêt pour une autre, Clarisse d’Herbeval. Shyra osait à peine s’imaginer devoir subir un mariage politique. Elle aurait probablement été fidèle à elle-même et aurait causé une tempête de protestations. Bien qu’ils étaient peu nombreux, être une bâtarde avait des avantages.

Alors que son frère soulevait ses craintes, Shyra se voulut rassurante :

«Je suis sûre qu’elle se pose un tas de questions, mais lorsqu’elle verra le magnifique héritier franchir les portes de Bosquebrume, grand, charismatique et magnifique, ses inquiétudes disparaîtront. Et quand tu lui adresseras la parole, elle ne pourra que te trouver merveilleux.»

Tavish lui retourna la fameuse interrogation. Elle ne pensait qu’à ce scénario depuis quelques jours. Marier un inconnu. Que ferait-elle?

«Tu sais très bien que je ne pourrais pas… Cette option n’a jamais semblé me concerner. Marier un inconnu me paraît moins terrible que de devoir vivre loin de Père et toi. Je ne peux m’imaginer séparée de vous deux trop longtemps.»

La seule idée de devoir les quitter pour vivre ailleurs dans Westeros lui fit monter les larmes aux yeux, qu’elle cacha habilement en observant le décor, la tête détournée à l’opposé de son frère. Machinalement elle caressa l’encolure d’Ondée pour se donner une contenance.

«Mais cela n’arrivera pas. Je vais rester avec toi jusqu’à ce qu’un homme me fasse changer d’idée. Cela peut s’avérer difficile…» Dit-elle avec un sourire amusé.

Il était vrai que Shyra pouvait parfois être bornée. Lorsqu’une idée traversait son esprit, lui faire changer d’avis était une tâche difficile et éprouvante. La jeune femme en était consciente et s’efforçait de s’améliorer, en serait-ce que pour rendre son père fier d’avoir élever un presque Lady, sa petite princesse qui devenait tranquillement une femme.

«Mais cela n’arrivera pas. Je vais rester avec toi jusqu’à ce qu’un homme me fasse changer d’idée. Cela peut s’avérer difficile…» Dit-elle avec un sourire amusé.

Il était vrai que Shyra pouvait parfois être bornée. Lorsqu’une idée traversait son esprit, lui faire changer d’avis était une tâche difficile et éprouvante. La jeune femme en était consciente et s’efforçait de s’améliorer, en serait-ce que pour rendre son père fier d’avoir élever un presque Lady, sa petite princesse qui devenait tranquillement une femme.




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« Sur la route des fiançailles »
An 302, Lune 3. Entre Bourgfaon et Bosquebrume.


Shyra était un véritable soleil dans la vie de Tavish. Il la chérissait plus que tout au monde. Il se sentait béni par la Lumière de R’hllor d’avoir à ses côtés une petite sœur aussi sympathique et amusante que Shyra. Tout le monde n’avait pas cette chance ; il suffisait de voir de quelle terrible sœur avait hérité Tyrion. Shyra, elle, ne tenterait jamais de lui nuire et il en était de même pour lui. Ils désiraient chacun leur bonheur respectif et étaient aussi attachés l’un à l’autre que l’Orage l’était à la pluie.
« Oh, je n’en doute pas mais combien de robes a-t-il désapprouvé avant d’approuver celle que tu porteras ? », répondit Tavish au ton faussement vexé de sa sœur. Il rit lorsqu’elle lui tira la langue, appréciant son humour et sa simplicité. L’héritier, si fraîchement de retour de son voyage dans l’Ouest, n’avait guère eu le temps d’observer le résultat des essayages de tenues de sa sœur. En toute hâte, il avait déjà eu à essayer la sienne, choisie et préparée en son absence, afin de pouvoir rapidement la faire retoucher si besoin. Aujourd’hui, Shyra comprenait mieux les enjeux auxquels sa famille était confrontée. Cependant, Tavish se souvenait d’une Shyra plus jeune et des yeux doux qu’elle lui faisait en demandant si elle pouvait emporter cette robe, l’une des plus belles qu’elle possédait. Si ça ne tenait qu’à lui, dans une monde utopique, sa sœur pourrait bien porter des robes aussi ravissantes que celles de la princesse Rhaenys ou de la princesse Margeary et il s’amuserait de la jalousie des jeunes femmes nobles qui croiseraient son chemin. A Bourgfaon, Shyra s’habillait comme elle voulait. Elle était la petite princesse du fief. Mais ailleurs, elle était une Storm et il serait malvenu qu’elle prive les autres demoiselles nobles de tous les regards. Il secoua la tête en riant lorsqu’elle lui tira la langue. Le pire était que même dans la plus classique des robes, Tavish savait que Shyra pourrait être trop rayonnante. Jeune adolescente, elle éclipsait déjà sans le vouloir Alyssa qui n’avait pas le sourire éclatant, l’assurance séduisante et le caractère attrayant de sa belle-fille. Mais Tavish préférait ne pas penser à Alyssa…

Shyra tenta de le rassurer, lui prédisant une fiancée belle et gentille. Tavish leva les yeux au ciel. C’était bien gentil de sa part de lui dire cela, mais comment pouvait-elle en être sûre ? Evidemment, elle ne pouvait pas.
« Tu l’as vu dans les flammes ? », lui demanda-t-il sur le ton de la plaisanterie. Les Cafferen s’étaient convertis à la religion de R’hllor. Mais bien sûr, aucun d’entre eux ne possédaient l’aptitude que l’on attribuait aux prêtres rouges de lire dans les flammes.

Alors qu’elle le complimentait, Tavish leva la tête vers le ciel, ferma les yeux et fit tourner ses poignets vers lui, mimant le fait d’attirer à lui tous ses compliments et de les savourer pleinement. « Grand, charismatique et magnifique…La vérité sur mon compte enfin rétablie ! Merci Shyra ! », dit-il en riant. Puis, plus sérieusement, il ajouta : « J’espère qu’elle me trouvera sympathique. Mais bon, il n’y a pas de raison que je ne parvienne pas à lui arracher un sourire ; après tout on est plutôt doué pour ça dans la famille. », dit-il. Il faisait évidemment allusion à sa sœur qui partageait son sens de l’humour.
Evidemment, Tavish se doutait de la réponse à la question qu’il avait posée à sa sœur. Pendant longtemps, la perspective d’un mariage arrangé ne l’avait pas concerné non plus. Cependant, tout comme sa sœur, épouser une inconnue lui paraissait bien plus facile que de vivre loin de la jeune Storm. Depuis qu’il était revenu d’Herbeval, depuis qu’il avait consolidé ce lien qui les unissait, ils étaient inséparables. Et même si Tavish s’absentait parfois longtemps pour représenter leur noble maison, il finissait toujours par revenir à Bourgfaon, où il se réjouissait de serrer dans ses bras la demoiselle de la maison. Il ne remarqua pas l’émotion qui s’emparait de sa sœur à ces mots, celle-ci ayant habillement détourné la tête pour la masquer.

Tavish ne parvenait pas vraiment à imaginer Shyra vivre ailleurs qu’à Bourgfaon, auprès de lui. Oh bien sûr, il se doutait que sa sœur finirait par se marier. Malgré un côté protecteur classique pour un grand frère, il ne pouvait que souhaiter à sa petite sœur de connaitre un amour sincère et réciproque tout en se disant que l’homme qui voudrait l’épouser aurait intérêt à se montrer digne d’elle, à la mériter. Cependant, dans un monde idéal,  il l’imaginait rester vivre avec lui à Bourgfaon, y construisant sa famille également, lui apportant à sa manière son soutien dans sa fonction de lord. Peut-être était ce qui arriverait. Tout dépendrait de l’homme qui s’attirerait les faveurs de sa sœur et de ce qu’elle souhaitait pour son avenir. En tout cas, chevalier, roturier ou peut-être même noble loin dans sa lignée, l’homme que sa sœur épouserait serait le bienvenu à Bourgfaon s’ils désiraient tous deux s’y établir. Dans le contraire, Tavish devrait accepter de voir partir sa sœur et si c’était son souhait, il le ferait bien sûr. Il ne voulait que son bonheur. Et puis, il pourrait toujours lui rendre visite. Mais pour l’heure, il n’avait guère besoin d’anticiper une telle situation. C’était lui qui allait se marier, pas Shyra.
«  Je peine à imaginer un Bourgfaon sans toi, petite sœur. », répondit-il. Il était sincère et ému à cette idée. Shyra était bel et bien une femme aujourd’hui et une très belle femme d’ailleurs. Des hommes qui voudraient l’épouser, il ne doutait pas qu’il y en aurait. En revanche, pour s’attirer les faveurs de sa sœur, il fallait être tenace. «A quoi ressemblerait donc cet homme idéal qui pourrait s’attirer tes faveurs ? », demanda Tavish en souriant en coin, curieux d’entendre sa sœur lui décrire son homme idéal. Il était déjà arrivé que Tavish remarque un certain attrait pour un garçon dans les yeux de sa sœur adolescente. Il n’avait alors eu de cesse de la taquiner à coups de petites phrases bien placées « Alors, pour qui est ce que tu te fais belle comme ça ? Oh, mais je crois que je sais pour qui… » Mais taquiner, Shyra savait le faire aussi.  Il se souvenait de ce jour de l’année 298, quand il était revenu au petit matin, après avoir passé la nuit en ville. Sa sœur n’était plus une enfant, elle avait bien sûr posé des questions, ou devrait-il plutôt dire, elle l’avait assailli  de questions. Le plus fou dans tout cela, c’est qu’il avait fini par craquer et à avouer à sa petite sœur de quinze ans, alors qu’il n’en avait rien dit à son propre père, qu’il avait passé la nuit dans les bras d’une belle Sand. Une preuve parmi tant d’autres que Shyra Storm obtenait bien souvent ce qu’elle voulait.

*

Hors RP : Désolé pour le délai, je n'ai pas réussi à poster avant la MAJ ^^
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Sur la route des fiançailles



Shyra se mit à rire à gorge déployée lorsque Tavish lui demanda combien de robes leur père avait désapprouvé. Son frère la connaissait si bien! Il connaissait son caractère tempêtueux, sa vivacité et son enthousiasme débordant.

«Pas tant que ça… Je commence à comprendre l’étiquette si tu veux tout savoir!»

Il était vrai que la jeune femme n’avait pas jugé aussi important de prêter l’oreille à toutes ces leçons pénibles d’étiquette offertes par son précepteur alors qu’elle était plus jeune. Une bâtarde n’aurait pas à en tenir compte ou en tous cas, très peu. Mais maintenant que son frère portait un titre et qu’il la traînait partout, elle se devait de faire bonne figure. Shyra avait donc décidé de reprendre les leçons là où elle les avait laissées.

La fiancée de Tavish se devait de rayonner davantage qu’une Storm. Bien qu’à la maison, elle portait bien ce qu’elle désirait, elle se devait de respecter son rang et d’être un peu plus effacée qu’à la maison. Elle avait choisi une robe simple, avec des broderies très discrètes, aux couleurs de leur maison. Elle coifferait ses cheveux d’une manière simple également. Shyra n’était pas sans savoir que ses yeux pétillants étaient suffisants pour voler la vedette.

Tavish la taquina en lui demandant si elle avait vu sa promise dans les flammes. La jeune femme haussa les sourcils, théâtrale, faussement indignée.

«Je n’ai pas à regarder dans les flammes pour savoir que Père a sans doute fait un choix qui saura te convenir, autant qu’à toi qu’à la pérennité de notre maison.»

Les mariages politiques étaient compliqués et ne faisaient pas toujours plaisir. Mais une chose était certaine, Shyra en adorait toujours les festivités. Cependant, pour cette fois, l’importance du couple la préoccupait. Elle ne voulait que le bonheur de son frère.

Tavish recevait les compliments avec un plaisir exagéré ce qui fit rire la jeune femme. Elle l’adorait lorsqu’il faisait le pitre. Puis il redevint sérieux, s’inquiétant de la perception que sa promise aurait de lui.

«Toutes les femmes de Bourgfaon sont à tes pieds, tu fais tourner toutes les têtes. Je ne vois pas pourquoi il en serait autrement à Bosquebrume. Elle te trouvera magnifique, puis charmant… C’est peut-être seulement lorsque mesurera ton intelligence qu’elle sera déçue!»

C’était plus fort qu’elle, Shyra devait piquer son frère. Le rire de la belle jeune demoiselle résonna probablement jusqu’au début du convoi.

«Tu t’en fais beaucoup trop, mon frère. Il est vrai que je suis complètement partiale, mais tu es parfait.»

S’ils n’avaient pas été à cheval, elle lui aurait sauté au cou pour lui flanquer le plus gros des baisers sur la joue et le prendre dans ses bras. Elle ne pouvait que le rassurer à moitié, l’angoisse de ces fiançailles ne s’atténuerait que lorsque les deux partis se rencontreraient.

Son frère semblait partager la même émotion quant à l’idée d’être éloignés l’un de l’autre. Une fois, ses larmes disparues, Shyra se retourna vers son frère, à nouveau avec un sourire sur le visage. Il lui demandait à quoi ressemblerait l’homme qui gagnerait son cœur. Elle rougit. Bien sûr qu’elle y avait pensé, mais jamais sérieusement. Tavish la taquinait toujours lorsqu’elle vivait des amourettes de jeunesse avec les jeunes hommes au village. Cela n’allait jamais bien loin, une histoire innocente. Bien qu’elle préférât le cacher, Shyra avait un fond très romantique.

«Je ne sais pas… Je voudrais qu’il soit fort et charismatique… Et drôle… Il doit avoir de l’humour s’il veut survivre à notre famille… Pour l’apparence, tant qu’il ne fait pas craquer les miroirs je pense que ça irait…»

Shyra n’osait pas trop parler de garçons avec son frère, elle avait trop peur de le voir se mettre à la taquiner. Elle aurait pu lui dire qu’elle reluquait tous les chevaliers qui passaient par Bourgfaon et s’était inventé un petit palmarès, mais elle gardait ce secret bien pour elle.

Pourtant son frère avait été si franc avec elle lorsqu’il s’aventurait sur le chemin tortueux de l’amour. Elle l’avait harcelé de questions, mais ne s’était pas moqué, pour une fois. Elle se sentait très vulnérable en amour et voulait connaître la perception de son frère.

«Je ne suis pas certaine de ce que je recherche, Tavish, pour être franche. J’espère simplement que l’amour me tombera dessus sans que je m’y attende. Cela serait plus facile.»

Elle haussa les épaules et jeta un coup d’œil derrière eux pour s’assurer que son chien les suivait toujours. L’animal trottinait derrière eux calmement, reniflant ça et là les odeurs qui se trouvaient sur son chemin.

«Je ne sais comment je vais m’y prendre.»



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« Sur la route des fiançailles »
An 302, Lune 3. Entre Bourgfaon et Bosquebrume.

Tavish pensa à rappeler à sa sœur que leur père n’était pas l’instigateur de cette alliance, que c’était Lord Michael Mertyns qui l’avait proposée mais de toute évidence, Shyra essayait simplement de le rassurer, de chasser l’appréhension qu’il pouvait avoir concernant sa rencontre avec sa future fiancée. Cette alliance était pourtant bel et bien politique. D’une part, elle tirait ses origines du souhait de Michael Mertyns de voir sa nouvelle foi se diffuser dans sa famille et du caractère attractif que pouvait représenter le parti de Tavish, futur héritier d’une des rares villes de l’Orage, bénie par une certaine prospérité et une activité notable dans le commerce. D’autre part, du côté des Cafferen, elle s’expliquait par le besoin de trouver rapidement une épouse à l’héritier de la maison, une jeune fille en mesure de porter ses enfants.

La proposition de Michael Mertyns avait été très bien accueillie à Bourgfaon mais quand bien même son père aurait eu des raisons de décliner cette alliance, le faire aurait été très délicat. Tavish restait un ancien Storm. Par sa proposition, le seigneur des Mertyns se montrait tolérant, voir généreux. Le premier pas qu’il avait fait vers les Cafferen témoignait d’une attitude de reconnaissance réelle du nouveau statut de Tavish et cela n’était pas un comportement généralisé à Westeros, il avait bien pu le constater à Lestival.

« Dans ce cas, je laisserais mon charme opérer silencieusement avant de me compromettre en me mettant à parler ! »
, répondit Tavish sur le ton de l’humour lorsque sa sœur lui lança en plaisantant que la seule chose qui pourrait décevoir Shoren serait son manque d’esprit.

« Tu l’es encore plus, ma sœur », répondit-il en lui souriant. Personne n’est parfait, dit-on. Mais même les défauts de sa petite sœur, Tavish les appréciait.  Et lorsqu’il partait en voyage sans sa sœur, c’était tout dans sa présence et dans sa personnalité, qui lui manquait. Avant la naissance de Shyra, Tavish s’imaginait être le deuxième faon sur leurs armoiries, son cousin Byron étant le premier. Son cousin avait été comme un grand frère à ses yeux. Byron était fils unique, et sans doute le percevait-il comme son jeune frère lui aussi. Du haut de ses cinq ans, plein d’admiration pour Byron qui lui apprenait le maniement de l’arc, Tavish s’imaginait le servir un jour. Les deux plus jeunes Cafferen, même si lui était un Storm, les deux faons de Bourgfaon et ce jusqu’à ce que Byron ait à son tour des enfants qui deviendraient les nouveaux faons de leur blason. Et puis, Byron était décédé et Shyra était née. Ses années à Herbeval n’y avait rien changé ; le lien entre les deux Storm étaient fort, très fort et cela ne changerait jamais, il en était persuadé. A l’image de leurs armoiries qui ne représentaient pas un mais deux faons, les Cafferen étaients unis et Shyra et Tavish seraient toujours là l’un pour l’autre.

Quant à son apparence physique, comment ne pas trouver Shyra parfaite ? Elle ressemblait tant à leur mère, elle était même plus belle encore. Tavish avait neuf ans quand Ravella était décédée, il avait donc la chance de garder des souvenirs assez précis du visage de sa mère, de cette simple fille de mestre de chenil qui avait soudainement éclipsait toutes les autres femmes aux yeux du célibataire endurci qu’était leur père, sans même chercher à le séduire. Shyra, elle, n’avait que trois ans lorsque leur mère avait rendu son dernier soupir. Elle ne pouvait pas se rendre compte de leur ressemblance frappante même si on lui avait souvent répété.

Fort, charismatique, drôle et pas trop laid…C’était en bref la description que faisait Shyra de son idéal masculin. Tavish était persuadé qu’elle espérait un homme plus beau que ce qu’elle n’osait bien dire. Il l’avait déjà vu observer certains invités masculins plus longuement que d’autres…

Le chevalier orageois ne put s’empêcher de rire gentiment à la dernière phrase de sa sœur, après qu’elle lui ait confié espérer que l’amour lui tombe dessus mais ne pas savoir comment s’y prendre. Tavish était persuadé que des hommes avaient déjà du tomber amoureux de Shyra sans qu’elle ne l’ait remarqué, parce qu’elle ne partageait pas leur sentiment, ou sans qu’ils ne puissent en rêver, parce qu’elle était la fille du Lord Arstan et qu'ils s'estimaient trop bas dans l'échelle sociale ou parce qu'au contraire, elle était une Storm et qu’ils étaient nobles. Et oui. La main de sa petite sœur aurait été réclamée très vite si elle était née Cafferen, cela ne faisait aucun doute. Mais même Storm, il se pourrait qu’elle éclipse toutes les autres femmes dans le cœur d’un noble, comme sa mère avant elle. « Shyra, tu plaisantes j’espère ? » Il secoua la tête en souriant. « Tu n’as rien à faire si ce n’est être toi-même. Tu as tout ce qu’il faut pour rendre un homme fou d’amour. » Intelligence, humour, charisme, assurance. Oui, Shyra avait tout pour elle. « Et je te rappelle que tu es la fille de Ravella. A trente ans passés, notre père n’était toujours pas marié quand il a rencontré notre mère et elle a éclipsé toute les autres à ses yeux, en aussi peu de temps qu’il en faut à Rain pour dévorer un morceau de steak ! » La comparaison avec la gourmandise du chien de sa soeur n’était peut-être pas la meilleure, mais il était certain que cela lui arracherait un sourire. Il se souvenait sans peine du regard que son père portait à leur mère. Jamais il n'avait regardé une autre femme comme cela. Jamais il n'avait regardé Alyssa comme cela. Et pourtant, elle l'avait cherché dans les yeux de son époux, ce regard, elle l'avait cherché durant toute leurs années de vie commune. En vain. « Ne prends pas la grosse tête petite sœur, mais tu es encore plus belle que notre mère l’était. Et elle était vraiment magnifique… », lui dit Tavish. L'héritier de Bourgfaon ne doutait pas qu'un jour, un homme regarderait sa petite soeur avec ce regard là. Il en était même sûr et certain. Et ce qu'il y avait derrière ce regard, Tavish espérait le connaître un jour avec Shoren. Car il renoncerait bientôt à toutes les autres femmes pour ne faire plus qu'un avec la Mertyns, devant R'hllor et ses flammes. Il entendait respecter son engagement futur. Il ferait de son mieux en tout cas pour y parvenir sans jamais faillir.
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Sur la route des fiançailles



Shyra laissait le silence s’installer confortablement entre son frère et elle. Le laisser réfléchir semblait sage, sans toutefois le laisser ruminer trop longuement. L’idée de cette union était certes nouvelle pour son grand frère et il était en droit de réfléchir avant de parler, même si le plus grand désir de la jeune orageoise était de lui arracher un sourire.

Elle s’avouait qu’elle aurait préféré garder Tavish que pour elle, égoïstement. Après tout, ils avaient passé tant d’années séparés l’un de l’autre et leurs retrouvailles avaient été teintées de malheur avec la tentative d’empoisonnement sur Tavish, le décès de leur belle-mère et de l’enfant auquel cette dernière venait de donner naissance. Shyra aurait souhaité des temps plus cléments afin de profiter du temps qui passe en toute simplicité.

Alors elle en profitait sur la route de Bosquebrume.

«Tu exagères, Tavish. Je suis loin d’être parfaite. Je ferais une bien piètre Lady de notre maison… Mes jupons sont toujours tachés de boue et je parle sans réfléchir.»

Elle songea qu’elle n’aurait jamais voulu la place de Tavish. Shyra s’était toujours désintéressée des convenances, de la politique et des intrigues de leur royaume. Il lui aurait fallu un effort incommensurable pour accomplir le tour de force dont son frère faisait preuve.

La conversation s’orienta vers un éventuel prétendant pour Shyra et celle-ci se sentait rougir de plus en plus. Peut-être parce qu’elle était encore jeune, l’idée de se retrouver mariée lui semblait lointain et étrange. Elle s’était toujours contentée de regarder les hommes à distance, s’amourachant occasionnellement d’un roturier. Manque de maturité? Peut-être, mais Shyra avait surtout peur que le mariage ne lui coupe les ailes. Tels les faons de leur blason, la jeune femme préférait vagabonder, bondir ça et là sans que l’on n’attende rien d’elle, se laisser admirer à distance, fuyant lorsque la situation devenait difficile. Elle était un peu comme cet animal sauvage, magnifique et insaisissable. Porter une alliance et jurer fidélité ne lui permettrait plus d’être aussi «sauvage».

Tavish tentait de la rassurer sur ses capacités à séduire un homme et la jeune Storm ne put que sourire maladroitement. Il avait peut-être raison, mais l’idée de séduire un Lord plus vieux qu’elle ne l’enchantait guère. Sa comparaison avec Rain la fit cependant éclater de rire.

«Peut-être devrais-je m’inspirer un peu de Rain… Il laisse les problèmes passer au-dessus de lui et mange son steak sans se préoccuper… Mais rester moi-même… Tavish c’est tout sauf ce que nos mestres ont toujours recommandé… Ils pensent que je suis indomptable et effrontée.»

Shyra triturait nerveusement la bride d’Ondée qui secoua son encolure nonchalamment. D’ordinaire si confiante, l’orageoise tempétueuse se sentait vulnérable lorsqu’il s’agissait de parler d’amour. Si elle se mettait en colère lorsque leur père lui en parlait, elle se sentait un peu plus en mesure de parler franchement avec son frère. Tavish mentionnait leur mère et un éclair d’amour traversa le visage de la jeune femme.

«Ce que j’aurais aimé la connaître davantage. J’ai peu de souvenirs… Raconte-moi encore comment elle était, s’il te plaît?»

Les yeux un peu humides, le cœur serré, le souvenir de Ravella faisait naître en Shyra une vague d’émotions contradictoires. Tristesse, amour, joie, deuil… Il était évident de comprendre pourquoi Shyra s’était tant attachée à leur belle-mère, l’absence de leur mère biologique créant un vide dans le cœur de cette enfant qu’elle était à l’époque. Mais Shyra parlait très peu d’Alyssa Cafferen en présence de son frère, la colère qui entourait la trahison de cette dernière restant encore trop frais sur son cœur.

La belle secoua la tête, chassant les pensées négatives pour orienter toute son attention sur son frère.

«Alors dis-moi… héritier du Faon…. Tu ne laisseras pas ta future Lady me chasser de notre table j’espère! Sinon je pourrais me montrer féroce.»

Elle cherchait à le taquiner, à le faire s’indigner de déclarer de telles suppositions. Redevenue taquine, elle s’était rapprochée du cheval de son frère, les deux montures se frôlant au garrot. Juste assez près de son frère pour le pousser gentiment avec sa main. Elle profitait de tous les moments qui leur restaient avant de devoir agir avec grâce et raffinement à Bosquebrume pour impressionner les Mertyns.



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« Sur la route des fiançailles »
An 302, Lune 3. Entre Bourgfaon et Bosquebrume.

Il manquait certaines choses à Shyra pour correspondre à l’image d’une parfaite lady westerosi, c’était vrai, comme de la retenue et de l’hypocrisie. Tavish aimait sa sœur comme elle était ; franche et audacieuse. Il avait toujours préféré les femmes qui osaient émettre le fond de leur pensée à celle qui correspondaient à cette image de parfaite lady discrète voir transparente, qui ne commettrait jamais le moindre faux pas. S’il devait parfois faire promettre à Shyra, lorsqu’elle l’accompagnait dans ses voyages, de garder ses impressions et ses remarques pour leurs discussions privées, c’était parce que sa nouvelle position d’héritier l’obligeait à préserver l’image et les bonnes relations de leur famille. Mais, au fond, il ne nourrissait nullement le désir de changer sa sœur. Au contraire, combien de fois le comportement de celle-ci l’avait-il amusé ?
« Pourquoi cela t’inquiète-t-il donc de savoir ce que les mestres pensent de toi ? Prévois-tu de détourner un mestre de son union  avec le savoir ? » plaisanta-t-il. Il rit puis ajouta, souriant « Je t’aime comme tu es petite sœur, toute effrontée que tu sois. Certes, en public, tu te dois bien de faire des efforts. Mais personne ne te demande de changer qui tu es vraiment, au fond de toi. »

Sa mère. Tavish se souvenait de la douceur qui émanait de ses gestes et de l’élégance qui se dégageait de sa présence. Fille de maître de chenil, née sans nom de famille prestigieux à accoler à son prénom, Ravella aurait pourtant fait une sublime lady de la maison Cafferen. C’était l’amour, sans doute, qui lui avait enjoint de se comporter ainsi. Elle s’était éprise d’un homme qui ne provenait pas du même monde qu’elle et avait ainsi eu droit à une vie à laquelle les autres gens de sa classe n’osaient pas même rêver. Consciente de sa chance, elle s’était toujours comportée de manière humble et discrète en public. Et pourtant, malgré tout, comment ne pas la remarquer ? Tavish s’était déjà demandé si avant sa naissance ou même avant de devenir l’amante d’un noble, sa mère avait été une effrontée, comme l’était Shyra. L’orageois sourit alors que le visage de sa mère reprenait vie dans son esprit.
« Comment la décrire parfaitement ? Elle était tant de choses ;  douce, aimable…Elle rayonnait par sa beauté et sa gentillesse et elle dégageait cette aura rassurante et bienveillante. Elle était clairvoyante aussi. Je me souviens qu’un jour, tu étais encore partie te salir en jouant avec les chiens. Elle avait rit en disant à Père ; « c’est une enfant de l’hiver, Arstan, on ne pourra pas facilement la dompter ». Tu vois ; elle savait déjà comment serait sa fille ! », déclara-t-il, souriant. Contrairement à sa sœur, Tavish était né en été. Shyra faisait partie de ces enfants qui avaient survécus à une naissance hivernale, leur envie de vivre l’emportant sur la rudesse de la saison froide. «Et elle nous aimait vraiment très fort. », conclut-il.

La bonne cavalière qu’était sa sœur rapprocha dangereusement sa monture de la sienne afin de le pousser légèrement, alors qu’elle s’était remise à le taquiner. En réponse, il tendit le bras pour s'en prendre à sa coiffure, mais n'arriva pas à l'atteindre.

« Oh mais ça fait bien longtemps que je me plains de ta présence à table, ma chère. Ce n’est qu’à notre seigneur père que tu la dois toujours ! », plaisanta-t-il lorsqu’elle lui demanda s’il laisserait son épouse la chasser de table. Bien sûr, il en était hors de question. En tant que seigneur de Bourgfaon, Lord Arstan n’accepterait aucunement qu’on se plaigne sur la présence de sa fille à table ou sur la vie qu’elle menait au château, presque comme une véritable lady de la maison. Quant à Tavish, le jour où il serait seigneur à son tour, Shyra serait toujours la bienvenue à Bourgfaon et jamais il ne la chasserait des lieux. Il espérait dès lors que Lady Shoren s’entendrait avec sa sœur, car s’il était prêt à bien des efforts pour que sa future épouse se sente comme chez elle dans leur fief et soit heureuse dans ce mariage, il ne tournerait pas le dos à sa sœur. Ils étaient aussi inséparables que les deux faons des armoiries de leur maison et leur lien serait toujours fort, comme le prouvait les années qu’ils avaient passés loin l’un de l’autre et qui pourtant, n’avaient pas su créer de distance entre eux. « J’espère que vous vous entendrez bien, toutes les deux ! Sinon, que R’hllor me vienne en aide… », ajouta-t-il, toujours sur un ton de plaisanterie. Et pourtant, il avait bien besoin de l’espérer car il l'ignorait encore mais les femmes de la maison Mertyns étaient réputées, à raison, pour leur caractère bien trempés. Quant à Shyra, et bien, elle était aussi tempétueuse qu'une Storm pouvait l'être...

[3.4]
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