L'amitié n'a ni rang, ni frontière...

L'amitié n'a ni rang, ni frontière...

Voilà une rencontre qu’Ellaria n’était pas prête d’oublier. Et pourtant, elle en avait croisé des visages, nouveaux pour certains, déjà connus pour d’autres. Mais ceux de Tavish et de sa sœur Shyra avaient quelque chose de si particulier qu’elle allait longtemps se souvenir d’eux. A les voir discuter aussi aimablement avec ses filles, elle vit dans cette famille de l’Orage des personnes ouvertes d’esprit et qui gagnaient vraiment à être connues. Un doux sourire sur les lèvres, Ellaria les observa discuter tranquillement, laissant ses filles leur répondre tandis qu’elle se tenait derrière elles, une main protectrice et bienveillante sur leurs épaules encore frêles. Elle remercia Tavish pour son compliment d’un hochement de tête avant de dire :

Ce sont mes trésors. Mes filles sont ce que j’ai de plus précieux en ce monde.

On pouvait lui retirer toutes les richesses, vêtements et bijoux qu’elle avait reçu d’Oberyn. Elle était même capable de vivre sans lui, aussi douloureux puisse être cette séparation, mais vivre sans ses filles…Qu’on les lui retire et s’en était fini d’elle.

Loreza semblait captiver par la beauté de Shyra tandis que Tavish expliquait les raisons qui ont fait qu’ils ne partageaient pas le même patronyme. Dorea émit un petit « Oh », son front se plissant légèrement, signe qu’elle réfléchissait aux paroles de Tavish. Puis elle se tourna vers sa mère :

Est-ce qu’on changera de nom nous aussi ?

Ellaria se baissa pour être à sa hauteur :

Non ma chérie. Tu sais il faut une bonne raison pour cela, une bonne raison qu’avait le père de Ser Tavish à présenter devant le Roi. Toi, Loreza et toutes tes sœurs êtes déjà des Martell…Ici…dit-elle en désignant son coeur du doigt.

Ce petit intermède passé, Ellaria se tourna vers Shyra :

Je pense que vous avez raison, Lady Shyra, répondit-elle avec un radieux sourire. Mais je pense que ce titre conviendra mieux à mes deux plus jeunes filles ici présentes. Par pitié, ne dîtes pas cela devant les plus âgées ; elles prendraient cela pour un outrage tant elles sont fières d’être vues et même craints de certains pour être de vraies guerrières !

Un bruit se fit soudain entendre dans le couloir menant à l’appartement des Martell puis un garde passa par la porte et Ellaria le reconnu pour être un de ceux ayant l’habitude d’accompagner Oberyn dans ses sorties. Cela était le signe qu’Oberyn était de retour avec le reste des Aspics.

Dorea, Loreza, allez vous rafraîchir et vous laver les mains. Votre père est de retour et nous allons probablement bientôt passer à table.

Les filles saluèrent le frère et la sœur comme on le leur avait appris mais, avant de prendre congé, Loreza ne put s’empêcher de complimenter Shyra sur sa beauté : Vous êtes très belle ! lui dit-elle de sa petite voix de petite fille admirative et presque timide, une chose qu’Ellaria n’avait encore jamais vu chez sa dernière-née. Lorsqu’elle fut seule avec eux, elle s’approcha d’eux et prit une de leur main dans chacune des siennes :

Je suis vraiment navrée de devoir écourtée votre visite mais je vais devoir prendre congé de vous deux. J’ai été plus que ravie de faire votre connaissance ; vous semblez être des personnes charmantes ayant des valeurs qu’on ne retrouve plus de nos jours. Permettez-moi de vous écrire, à tous les deux. Je n’aimerais pas à vous considérer comme un frère et sa sœur rapidement croisés à Lestival. Gardons contact et qui sais, peut-être un jour aurais-je le plaisir de vous voir à Lancehélion ou aux Jardins Aquatiques…Ou peut-être reviendrais-je dans l’Orage et ferais des pieds et des mains pour obliger le Prince Oberyn à faire halte par chez vous !

Elle rit légèrement à cette idée et, abandonnant leurs mains, elle s’écarta d’eux et les salua d’une gracieuse révérence :

Allez dans la Grâce de ma bienveillante Déesse de Lys. Je la prierais pour vous..Ser Tavish, Lady Shyra.

Puis elle les raccompagna jusqu’à la porte et les regarda s’éloigner côte-à-côte, le coeur léger par cette rencontre et cette nouvelle amitié.