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Réunion de famille Feat Marianne

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Réunion de famille
Marianne et Azilys

"La seule raison pour laquelle les gens s’accrochent si fort à leurs souvenirs depuis si longtemps, c’est parce que c’est la seule chose qui ne change pas même si les gens eux changent"


semaine 1 lune 2 an 302
La petite famille avait quitté la Dent d'or où ils avaient passé plusieurs semaines, pour rejoindre la route vers Castel-bois. Elle n'avait prévenu que le mestre de sa cousine de son arrivée voulant lui faire la surprise. Plus de deux ans et demi que leur route ne s'étaient pas croisés. La dernière fois que son regard s'était posée sur elle, Azilysvenait d'accoucher de ses jumeaux et devenir seigneur de Montargent. Tant de choses avaient évolué depuis cette époque. Azilys avait appris à aimer son époux, puis de nouveau à le mépriser, elle était tombé de nouveau enceinte, mais n'avait perdu l'un de ses enfants et il ni eu que Luciana qui arriva à la fin de sa grossesse. Un bébé qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps à présent et s'attendait déjà à la retrouver bien grandie à son retour à Montargent, comme les jumeaux l'avaient fait à ses côtés. Marianne, elle aussi était devenu seigneur et s'était marié à l'homme qu'Azilys avait choisi, cela avait comme était une évidence quand elle l'avait rencontré pour la première fois, elle aurait voulu aller la rejoindre quand celui-ci s'était retrouvé prisonnier des Fer nés, mais des affaires à régler sur son fief l'avaient empêché de rejoindre le Conflans. Il ne lui fut pas facile de quitter ses terres à la laisser sous la régence de son époux, pour dire vrai, elle faisait d'avantage confiance à son mestre qu'à Humfrey, mais pour la bonne image, mieux valait laisser son époux aux commandes surtout qu'elle était parti sans lui, en voyage.

Là, dans le carrosse, Azilys était sereine, son fils et sa fille avaient la tête posée sur ses genoux, endormi depuis quelques heures. Elle s'était étonnée durant le voyage de découvrir davantage ses enfants. Ces petites têtes aux cheveux clairs et aux yeux bleus, si représentatifs des Serrett, depuis beaucoup de générations. Nullement turbulents, ils étaient même des caractères assez calme, même si le regard malicieux d'Albion ne trompait personne, mais tout comme sa mère avant lui, les bêtises n'étaient fait que dans l'ombre, embarquant souvent sa jumelle dans ses faits. Accordant une petite pause auxchevaux, elle réveilla ses enfants pour qu'il se dégourdisse les jambes tout comme elle. Le froid prenait vraiment sa place même dans le Conflans, la nourrice vérifia bien que les enfants soient bien couverts et Albion vint à se mettre à courir, tandis qu'Alyzéa observait tout ce qui l'entourait avec des grands yeux. L'étonnement fut qu'elle attrapa la main de sa mère pour lui montrer un lapin un peu plus loin, elle eut un sourire qui fit fondre le coeur de sa mère. Se baissant à sa hauteur, elle eut l'impression que c'était la première fois qu'elle communiquait avec sa fille, même si ce n'était pas avec des mots.

La route repris après quelque temps, mais Azilys savait qu'il ne lui resterait pas longtemps avant de rejoindre la demeure de sa cousine, alors elle se décida à préparer son fils. Oui, même s'il était encore bien jeune, cela ne l'empêchait pas d'être courtois. C'était un Serrett, tel était son devoir. Finalement, quand la carrosse vint à s'arrêter, elle vint à descendre et reconnu de suite au loin sa cousine, un sourire vint à apparaître sur son visage et elle avança doucement tandis que la nourrice marchait derrière elle en tenait la main des jumeaux. Face à sa cousine, elle s'arrêta et le petit Albion vint à lâcher la main de sa nourrice pour s'approcher de sa mère et dire à la femme face à eux : 

- Dame Mayia !

Il fit une légère révérence, loin d'être parfaite, mais il eut l'audace de tenter le coup. Alyzéa, elle restait en retrait et tenta même de se rapprocher de la robe de sa nourrice pour s'y cacher, beaucoup moins téméraire que son frère. Puis Azilys ajouta : 

- Cousine, nous voulions te faire la surprise ! Enfin, si ton Mestre a bien su garder le secret !

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Réunion de famille
Marianne et Azilys

"La seule raison pour laquelle les gens s’accrochent si fort à leurs souvenirs depuis si longtemps, c’est parce que c’est la seule chose qui ne change pas même si les gens eux changent"


semaine 1 lune 2 an 302
Cela ne faisait à peine que quelques jours que Lucas avait quitté Castel-Bois pour se rendre à Corneilla. La séparation avait été une épreuve à part entière, même si, tous les deux se savaient ensemble dans deux lunes. Il n’en restait pas moins que la difficulté persistait au quotidien et que le manque du chevalier veillait à entraîner une mélancolie certaine dans le cœur de la jeune fille. Ses inquiétudes, même taries en raison de l’accalmie des évènements, résistaient malgré tout, la plongeant dans des tourments nocturnes qu’elle n’avait pas appréhendés. Des insomnies ne tardèrent pas à s’étendre alors que son lit s’avérait glacé depuis le départ de son époux. Sa fatigue s’accroissait un peu plus chaque jour et son estomac, lui, continuait à jouer de sa santé pour l’empêcher de se nourrir à sa convenance. Il fallait qu’elle voit le mestre, Marianne en concevait l’idée et même y voyait là une évidence. Pourtant, elle ne l’avait pas interpellé pour l’heure par crainte d’entendre un pronostic qui tarderait voire annulerait son voyage à venir. Il était hors de question que son état puisse l’empêcher de rejoindre Lucas, elle y tenait plus que n’importe quoi. Essayant de trouver contenance à chaque épisode de faiblesse, la jeune fille ne tardait pas à rejoindre les siens de manières à trouver des solutions pour affronter l’hiver. Comment pourraient-ils survivre si elle n’était pas en mesure de leur apporter des réponses ? Et plus elle songeait au froid tel que beaucoup le décrivait, plus elle se heurtait à des murs d’ignorance dont elle ne trouvait pour l’heure aucune réponse. Comment pouvaient-ils survivre face à l’Hiver ? Comment assurer la bonne tenue des champs alors que le gel figeait toutes nouvelles pousses ? Qu’en serait-il de l’eau ? Comment pourraient-ils suffire à leur besoins si les puits se gelaient ? Est-ce que le feu serait éternel ou contraire se dévoilerait-il comme insuffisant à un moment donné ? Des questions qui tournaient de plus en plus dans son esprit et éveillaient en elle une angoisse supplémentaire devant laquelle elle ne savait pas comment se calmer. Ses traits en reflétaient la gravité, son sourire se fanait petit à petit alors que son mestre cherchait dans les ouvrages les plus anciens le moyen de rassurer ses appréhensions. Marianne émettait des suppositions quant à connaître certaines réponses voire méthodes au cours de son voyage à Corneilla. En plus de célébrer le mariage entre Sansa et Hoster, elle plaçait ses espoirs dans les conseils avisés et la sagesse de son suzerain pour ainsi appliquer de nouvelles coutumes auprès des siens. Certains anciens émettaient des idées qu’elle écoutait avec la plus grande attention. D’ailleurs, elle-même participait à la construction d’une sorte de préau de manière à protéger les débits de bois fraîchement coupés. Ne craignant rien, la jeune fille s’attelait à aider certaines personnes en portant quelques planches établies rapidement dans les réserves. Bien sûr, son corps en pâtissait un peu plus, désireux de se reposer au plus vite. Mais elle essayait de tenir bon du mieux qu’elle le pouvait même si finalement, les siens finirent par lui donner la besogne la moins difficile : à savoir tendre des clous.

Superviser ce travail, aussi minime soit-il, parvenait à la rassurer sur certaines particularités de ce temps. Tous paraissaient l’accepter en tant que Seigneur, comme ils avaient pu le faire pour Arwood avant elle. Beaucoup se plaisaient même à pouvoir discuter plus librement avec elle qu’avec feu son oncle. Et ainsi se soutenaient-ils d’une façon qui n’avait de cesse de prouver qu’ils formaient une véritable communauté. Castel-Bois n’était pas un fief comme pouvaient en revêtir le titre d’autres domaines, il s’agissait d’autre chose. D’une véritable collaboration entre tous et d’un respect mutuel dans lequel la bonne entente avait sa place. Mais une fois encore, sa santé lui joua des tours, sommant la jeune fille de devoir rester à l’intérieur de sa maison pour se reposer. Son regard se portait bien souvent en direction de l’extérieur. Désireux de soutenir à sa manière l’ensemble des siens dans la besogne qui les accablait. Ils avaient froid. Marianne le remarquait à chaque expiration qu’elle pouvait entrevoir au loin. « Ne vous tourmentez pas ainsi Marianne. » La voix de Roadney était bien souvent la seule à pouvoir la sortir de ses pensées depuis le départ de Lucas. A son habitude, le chevalier tentait tant bien que mal de l’aider mais surtout de la protéger des démons qui la hantaient. « Quel piètre Seigneur je fais… » lui confia t-elle alors qu’elle baissait ses yeux, toujours devant la fenêtre. Roadney en profita pour venir à son côté droit et regarder droit devant lui. « Un seigneur qui cherche à apporter survie aux siens, oui ma dame vous êtes un piètre seigneur. » Elle sentait l’ironie dans le timbre de sa voix, mais la jeune fille n’avait pas envie de se battre aujourd’hui. Au contraire, elle se contenta simplement de redresser ses émeraudes pour lui confier ce même sourire fade qui la déterminait depuis plusieurs jours à présent. Elle se sentait véritablement impuissante, incapable de tout et bonne à rien à cause de cette fatigue qui persistait encore et encore. Ses pas l’amenèrent à se dégager de cette place, d’ailleurs elle s’était à peine tournée au moment où le mestre arrivait pour leur annoncer l’arriver du carrosse des Serrett. Surprise, la jeune fille laissa apparaître sa stupeur sur son visage alors qu’elle regardait en alternance Roadney et le mestre. « Ma cousine nous rend visite ? J’ignorais sa venue… » peut-être l’avait-elle omis à un moment donné. Pourtant depuis les années qu’elles ne s’étaient vues, elle était persuadée qu’elle aurait retenue ce fait important. « Prévenez Nina qu’elle doit préparer quelques mets pour nos invités ainsi que Camelya dans l’éventualité où ils aient besoin de quelque chose. » n’hésita t-elle pas à demander à Roadney qui accourait déjà pour donner les missions qu’on venait de lui confier. Le mestre de son côté paraissait tout penaud, avant de finalement accompagner la jeune fille à l’extérieur pour ainsi accueillir le carrosse.

L’impatience guettait déjà les traits de la jeune fille, qui souriait un peu plus cette fois devant la reconnaissance de certaines caractéristiques du coche en approche. Il ne fallut que quelques secondes supplémentaires pour que les chevaux s’arrêtent et la porte ne finisse par s’ouvrir. Une vague de chaleur l’envahit volontiers à cet instant et elle s’approcha de quelques pas au moment où elle croisait le regard de sa cousine. Cependant, elle s’arrêta aussitôt qu’Azilys se stoppa et laissa son regard se déporter sur le côté pour reconnaître la silhouette du petit garçon qu’elle avait vu naître. Le sourire de Marianne se retrouvait et ses yeux s’humidifiaient devant l’attention toute portée à son encontre dans les mœurs du petit Albion. Elle retrouvait là l’éducation des Serrett et cela l’amusa au point qu’elle s’inclina à son tour à l’encontre du petit garçon. « Lors Albion, c’est un réel plaisir de vous voir. » Ses émeraudes retrouvèrent rapidement les azurs de sa cousine vers laquelle elle finit de rapprocher la distance pour prendre ses mains et laisser exprimer sa joie. « Si vous saviez comme je suis heureuse de vous voir. Quelle excellente surprise ! » confia t-elle sans retenue avant de finalement constater de la présence de la nourrice juste derrière et de la petite Alyzéa.  Cette petite fille qu’elle avait vu naître et dont elle s’était occupée pendant plusieurs jours, cette petite fille qui lui rappelait tant ce sentiment qu’elle avait connu en la portant et qui lui prouvait aujourd’hui de sa force qu’elle avait su déceler. « Que vous êtes grands tous les deux. » Doucement Marianne se baissa pour tendre sa main en direction de la petite fille, toujours cachée derrière le pan de robe de sa nourrice. « Approche Alyzéa, laisse moi voir à quel point tu es jolie. » Elle se doutait qu’elle devait l’intimider, tout comme elle devait également le faire pour le petit Albion. D’ailleurs, en attendant qu’elle se décide, la Conflanaise n’hésita pas à relever sa tête, tout en restant baisser pour regarder sa cousine. « Vous devez avoir froid, je vous fais préparer de quoi vous restaurer et vous réchauffer. Nous avons tant à nous dire toutes les deux. »

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Marianne et Azilys

"La seule raison pour laquelle les gens s’accrochent si fort à leurs souvenirs depuis si longtemps, c’est parce que c’est la seule chose qui ne change pas même si les gens eux changent"


semaine 1 lune 2 an 302
Il était si étrange de revenir en ce lieu, après tant d'années, revenir sans qu'il s'agisse d'une visite portée par le deuil. Le temps changeait et évoluait, et ce temps, avait permis aux deux cousines, d'abord étrangères l'une et l'autre, à apprendre à se connaître et à s'accepter leur différence, très flagrante, dès le premier regard. Azilys était heureuse de revoir les traits du visage de Marianne, il lui apparut clairement qu'elle semblait fatiguée. En même temps, vivre dans le Conflans, devait être fatiguant surtout avec la venue de l'hiver. S'avançant vers elle, son coeur se remplitde fierté en voyant les convenances de son fils, il était à ce moment précis, le bien le plus précieux de Montargent, l'avenir et il prenait bien plus du Paon que du Coq. La raison était simple, il avait passé ses dernières semaines avec sa mère, sans voir son père. Face aux paroles de Marianne, l'enfant afficha un grand sourire et regarda sa mère avec triomphe, comme s'il avait réussi le défi que celle-ci lui avait lancé.

« Si vous saviez comme je suis heureuse de vous voir. Quelle excellente surprise ! »

Croisant le regard du Mestre, elle ne lui souriait pas, mais il ne passerait pas un mauvais quart d'heure, ayant gardé sécrète son arrivée. D'ailleurs, c'était lui-même qui l'avait prévenu de sa grossesse et voici qu'à présent, il se trouvait face aux deux bambins. Marianne vint à remarquer sa fille, qui se cachait derrière sa nourrice.

« Que vous êtes grands tous les deux.  Approche Alyzéa, laisse moi voir à quel point tu es jolie. »

Azilys observait la scène, ne pouvant pas encore souffler face à temps de personne, qu'Alyzéa ne pouvait pas l'entendre et donc ne pouvait pas se retrouver rassurer pour s'approcher. Elle allait devoir élever sa fille et faire en sorte de l'adapter à ce qui l'attendait dans l'avenir.

« Vous devez avoir froid, je vous fais préparer de quoi vous restaurer et vous réchauffer. Nous avons tant à nous dire toutes les deux. »

En même moment, Albion vint à s'approcher de sa soeur et lui prendre la main. Tout se passait dans le regard entre eux deux. Prêt de son frère, la petite accepta de s'approcher de Marianne, mais restait tout de même sur la défensive. Comme pour détourner l'attention de ses enfants, Azilys répondit : 

- Il est vrai que depuis le temps, nous avons bien des choses à nous dire, comme le fait, que tu as favorisé un petit mariage intimiste.

Il était vrai qu'Azilys avait été vexée, en apprenant la nouvelle de son mariage, surtout qu'il s'agissait de la conclusion de la graine qu'elle avait plantée. Un de ces plans s'était bien déroulé et elle n'avait pas pu assister à ce triomphe. 

- Enfin qu'importe, au moins tu étais entourée de ceux qui te sont le plus proche.

Une légère pique qu'elle énonça avec un sourire qui voulait tout dire. Azilys l'imaginait très bien être entouré de tous ces paysans, si chère au coeur de sa cousine. Au moins, cela avait dû les changer de leur quotidien morose. Commençant à avancer vers le château, le Paon d'argentne put s'empêcher de dire : 

- Tu es bien pâle cousine, c'est comme si ton visage était un miroir et que la neige se reflétait dedans. 

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"La seule raison pour laquelle les gens s’accrochent si fort à leurs souvenirs depuis si longtemps, c’est parce que c’est la seule chose qui ne change pas même si les gens eux changent"


semaine 1 lune 2 an 302
La surprise était de taille. Marianne n’avait de cesse que de sourire devant la silhouette de sa cousine accompagnée de ses enfants, Albion et Alyzéa. Tous les trois paraissaient si heureux d’être ensemble que cela en était déroutant. D’ailleurs, ces retrouvailles permirent à sa fatigue de s’estomper un peu, lui conférant ainsi un délai qu’elle espérait plus enclin à s’étendre plutôt qu’à la rattraper. Le petit Albion ressemblait énormément à son père, même si Marianne lui reconnaissait sans aucun problème le regard espiègle de sa mère. Il paraissait si porté, déjà, sur les coutumes, qu’elle n’avait aucun mal à concevoir l’éducation donnée par Azilys à ce sujet. Et cela lui faisait énormément chaud au cœur de le constater. Sa cousine n’avait pas changé, une certitude qui se reconnaissait un peu plus encore alors que leurs regards se croisaient au moment de l’évocation de sa surprise. D’ailleurs, elle prit conscience que le regard perçant de l’Ouestrienne se dégagea de leur lien pour se porter sur son côté. Cela eut pour effet de faire suivre cette même direction à Marianne qui vit et comprit qu’un échange secret avait probablement eut lieu entre son mestre et sa cousine. Mais laissant cela de côté, la jeune fille préférait amplement profiter de cet instant de répit, de ces retrouvailles familiales pour ainsi mieux apprendre à connaître ses jeunes cousins. Albion restait fidèle à ce caractère bien déterminé des paons, alors que la petite Alyzéa restait en retrait avec cet air légèrement apeuré. Marianne se souvenait encore de cette émotion qu’elle avait ressentie en tenant la petite dans ses bras. De cet amour qu’elle avait pu lui partager au moment où Azilys la rejetait parce qu’il y avait parfois des instants où mère et enfant avaient tous deux besoin de temps pour s’acclimater l’un à l’autre. Une once de bien être l’envahissait à cet instant, alors qu’il lui était évident que ce temps était aujourd’hui révolu et qu’aussi bien la mère que la petite avaient trouvé l’accord parfait pour se retrouver. Sa main toujours tendue, penchée en avant, Marianne ne pouvait retenir son sourire, patiente quant à l’idée de voir l’appréhension abandonner les coutumes des enfants pour la retrouver. Et devant cette patience, la jeune fille put être contemplative de la complicité naissante entre le frère et la sœur. En effet, il n’avait fallut que d’un simple regard entre Albion et Alyzéa pour que cette dernière prenne la main de son frère et le suivre pour venir à sa rencontre. Son sourire n’en devint que plus grand alors qu’elle s’accroupissait pour se mettre à leur niveau. Mais c’était sans compter les reproches de leur mère qui ne tardèrent pas à faire redresser le regard de la Conflanaise en sa direction. Elle aurait du s’en douter. Pourtant, elle avait osé croire qu’Azilys ne lui en voulait pas plus que cela, puisque leur lettre laissait sous entendre sa compréhension en raison de son mariage avec Lucas. « Azilys… » commença t-elle avant d’être interrompue par une nouvelle pique qui tendait à lui faire mal au cœur. Marianne savait pourtant qu’il ne fallait pas prendre cette remarque comme une méchanceté, mais sa fatigue ne l’y aidant pas, la jeune fille le prit directement pour elle. Aussi, s’empressa t-elle de se redresser et commencer à faire quelques pas vers l’arrière pour ainsi inviter sa famille à la suivre.

« Tu es mon unique famille Azilys, tu sais très bien que ta présence m’aurait comblée de joie ce jour. » se justifia t-elle alors qu’elle continuait d’avancer pour qu’ils puissent ainsi pénétrer les lieux. Et bien sûr les compliments de sa cousine veillèrent à lui rappeler combien elle devait faire peine à voir ces derniers temps. « En effet, je suis prise de très fortes fatigues et dérangements depuis notre retour de Lestival. Pardonne mon apparence, je n’en suis malheureusement pas maître. » tenta t-elle de s’excuser auprès de sa cousine alors qu’elles finirent par rentrer à l’intérieur. Camelya les attendait déjà et s’empressa de débarrasser les enfants ainsi que leur mère de leurs épaisses fourrures. Après quoi, le Seigneur de ces lieux les invita à rejoindre la table près de l’âtre de manière à pouvoir les réchauffer. « Tu as raté Lucas de quelques jours, je suis sûre qu’il aurait apprécié vos venues à tous les trois. » Marianne se mit à sourire à chacun de ses invités avant de se saisir d’un verre. « Désireriez-vous un verre de l’ait chaud Lord Albion, Lady Alyzéa ? » un nouveau sourire vint à étendre ses lèvres alors qu’elle se plaisait à les admirer. « Chacun d’eux à de toi, ils ont tellement grandis depuis le temps. » se plut-elle à commenter. Puis une fois les choix faits et tous servis, Marianne se tourna en direction de sa cousine. « Que me vaux ta visite ? Es-tu de passage ou entreprends-tu un voyage jusqu’à Corneilla pour le mariage de Hoster avec lady Sansa Stark ? » lui demanda t-elle doucement alors qu’elle se pinçait les lèvres pour ne pas montrer son état imprévisible et parfois incommodant. A chaque fois qu’elle ressentait de la chaleur, les nausées devenaient plus intenses et il en était de même avec certaines odeurs. Aussi préféra t-elle cacher son malaise en buvant de l’eau.

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"La seule raison pour laquelle les gens s’accrochent si fort à leurs souvenirs depuis si longtemps, c’est parce que c’est la seule chose qui ne change pas même si les gens eux changent"


semaine 1 lune 2 an 302
Azilys pouvait se montrer piquante, mais il en étant de sa personnalité. Pour dire vrai, cela faisait bien longtemps qu'elle avait pardonné à Marianne de s'être marié sans elle, mais il était bon de rappeler qu'elle n'oubliait pas. En vue de la réponse de sa cousine, elle leva les yeux au ciel. Elle n'était pas son unique famille, mais pour la Conflanaise, des membres de son sang devait être oubliée. Harras était pourtant, autant de sa famille, qu'était Azilys. Réellement, si Lucas n'avait pas été prisonnier des îles de fer durant de longues lunes, elle se serait fait un plaisir de le préciser, mais le Paon d'Argent savait aussi retrancher ses avis. Finalement, elle vint à évoquer l'état de la Harlton

« En effet, je suis prise de très fortes fatigues et dérangements depuis notre retour de Lestival. Pardonne mon apparence, je n’en suis malheureusement pas maître. »

Visage pâle, fortes fatigues, dérangement qui durait dans le temps. Le seigneur de Montargent vint très vite à penser à un fait, qui pouvait paraître évident. Elle commença à observer sa cousine sous tous les angles et eut une meilleure vie quand elles rentrèrent dans la demeure. Nul le temps d'ajouter une parole, que la servante de sa cousine vint à la débarrasser de sa fourrure et celle de ses enfants. S'approchant de la table qu'elle lui montrait, ses enfants suivaient ses pas.

« Tu as raté Lucas de quelques jours, je suis sûre qu’il aurait apprécié vos venues à tous les trois. Désireriez-vous un verre de l’ait chaud Lord Albion, Lady Alyzéa ? »

Il était certains qu'elle allait devoir annoncer à Marianne, qu'Alyzéa ne pouvait pas l'entendre et donc qu'il fallait adapter sa manière de communiquer, mais il était hors de question de le faire devant des oreilles inconnues. Par chance, son fils vint à répondre avec un grand sourire : 

- Oui, Dame Mayia

Alyzéa hésita à prendre le verre qu'on lui tendait, mais quand elle vit que son frère et sa mère en avaient un, elle vint à le saisir et l'emmener à ses lèvres.

« Chacun d’eux à de toi, ils ont tellement grandis depuis le temps. »

Il était certains que depuis deux et demi, ses enfants ne ressemblaient plus à des bébés, mais à des jeunes enfants. Ils étaient la fierté d'Azilys, même si jamais, elle n'aurait cru des années plus tôt, pouvant ressentir des sentiments aussi fort depuis la perte de sa soeur et son frère.

« Que me vaux ta visite ? Es-tu de passage ou entreprends-tu un voyage jusqu’à Corneilla pour le mariage de Hoster avec lady Sansa Stark ? »

L'oeil fin d'Azilys remarqua bien le pincement de lèvres de sa cousine. Malgré cela, elle se devait de répondre à sa saugrenue question. Bien que ce mariage, soit une illustre union si on s'intéressait à ce qui pouvait se passer dans le Nord. Le paon d'argent n'était pas prête à partager son temps avec ces sauvages venus des terres froides, sauvages qui n'avaient pas su maintenir l'hiver chez eux.

- Un mariage face à un arbre avec des yeux ! Non, je ne m'y rendrais pas. De toute manière, je me suis absentée depuis bien trop longtemps de Montargent.

Le début de sa phrase avait reflété son mépris. Elle ne comprenait pas cette religion et n'en avait pas envie. Azilys était une femme qui brillait dans la lumière des sept, même si elle n'était pas une de ses plus grandes ferventes de ses dieux.
 
- J'étais au côté de mon amie Alyx Lefford, qui a accouché d'une petite fille. Je me suis donc permis de faire un détour pour te rendre visite, cousine.

Et même, un sacré détour, mais cela lui semblait plus logique que de retourner à Montargent pour repartir. Elle espérait réellement que son époux n'avait pas fait d'erreur durant son absence, elle avait toute confiance en son mestre pour le guider dans la bonne direction, mais Humfrey pouvait se montrer si imprévisible. Finalement, tout en voyant passer le mestre de sa cousine dans la pièce pour franchir une autre porte. Elle laissa sortir son point de vue : 

- Ton mestre t'a examiné pour ta fatigue ? Il pourrait t'annoncer que tu es enceinte ou là, il serait prêt à accuser le mauvais air de l'Orage !

Oui, c'était ce mestre qui avait annoncé la grossesse d'Azilys, alors qu'elle était persuadée que l'air du Conflans l'avait rendu malade.

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Marianne et Azilys

"La seule raison pour laquelle les gens s’accrochent si fort à leurs souvenirs depuis si longtemps, c’est parce que c’est la seule chose qui ne change pas même si les gens eux changent"


semaine 1 lune 2 an 302
La joie d’une telle surprise apaisait les symptômes quelques peu marqués de la jeune fille depuis quelques temps. Lui accordant ainsi un peu de répit, Marianne profitait simplement des présences qui lui étaient chères et desquelles elle veillait à en inscrire les moindres détails dans ses souvenirs. Certes, le caractère bien trempé de sa cousine l’amena à s’offusquer de cette pique bien placée. Pourtant, elle préférait la délaisser au profit de cette visite tout simplement. Azilys lui apparaissait telle qu’elles s’étaient laissées : charismatique, s’imprégnant de cette force si ancrée en elle, qu’elle lui paraissait comme invincible. D’un regard extérieur, la jeune femme devait paraître froide mais les deux cousines avaient su dépasser tout cela pour se connaître véritablement. Marianne reconnaissait les signes qui lui prouvaient de la joie dissimulée du Seigneur de Montargent. Elle n’aurait pas fait un détour jusqu’ici et ne serait pas venue en compagnie de ses deux aînés si elle n’était pas ravie de les lui présenter. Cette pensée parvint à rassurer le cœur de la jeune fille qui se plu à sourire de plus belle à mesure qu’elle reconnaissait des traits d’Azilys ou de Humfrey sur Albion ou Alyzéa. Cela ravissait d’autant plus son cœur, si bien qu’elle s’accordait un peu plus de répit encore au moment où ils pénétraient l’enceinte de la demeure. Tous avaient parcourus énormément de chemins depuis, qu’il s’agisse ici à Castel-Bois qu’à Montargent ou même Corneilla. Le temps avait eu raison des situations qu’ils vivaient mais pas de ce lien que toutes les deux étaient parvenues à construire. Marianne serait pour toujours redevable à Azilys et lui témoignerait sa gratitude et ce pleinement alors qu’elle était parvenue à son tour à lui permettre de vaincre le désarroi dans lequel elle s’était noyée. Sa présence dans sa demeure avait été un soutien duquel elle en décrivait les plus belles oraisons de son existence. Le recul lui prouvant une fois de plus, que dans les moments les plus douloureux pouvaient naître des relations les plus belles. Et toutes les deux en étaient un bel exemple. L’espoir de la Harlton avait su reprendre de ses droits avec les encouragements de son époux mais aussi grâce à l’entêtement de sa cousine. Et cela, elle ne l’oublierait jamais. C’est ce qui expliquait à moindre mesure les raisons pour lesquelles la pique qu’elle venait de lui lancer résonna en écho dans sa poitrine pour toucher son cœur. Les évènements avaient été rapides, certes, mais une fois encore, jamais Marianne n’avait voulu éloigner sa cousine de son mariage. Au contraire, elle n’aurait été que plus heureuse d’avoir eu la chance de la retrouver pour ce jour là. Aussi lui témoignait-elle de ses sincérités à ce sujet et espérait-elle obtenir le pardon de la jeune femme. Elle crut l’entendre dans le silence qui s’en suivit. Sa cousine n’aurait jamais manqué de taire ses avis si cela ne lui convenait pas, ce qui raviva doucement le sourire de la jeune fille. D’ailleurs, les questions de sa santé eurent tôt faits de la rassurer davantage. Même si les réponses qu’elle lui confiait lui prouvaient combien son état la fatiguait malgré son désir de le dissimuler. Ainsi se présentait-elle comme une piètre actrice alors que les yeux de sa cousine la sondaient de cette manière. La gêne entreprit de baisser son regard malgré l’invitation jusque dans l’espace de réception.

Les commodités bien installées, Marianne lança un rapide regard équivoque en direction de Camelya au moment où le petit Albion préférait un verre de lait chaud pour se réchauffer. Ne tardant à lui confier un sourire bienveillant, la Conflanaise remarqua le retrait une nouvelle fois adopté par la petite Alyzéa, ce qui l’intima à froncer doucement ses sourcils en signe de son questionnement. Peut-être s’agissait-il probablement du résultat d’une intimidation pour la petite fille ? La jeune fille  préféra de loin cette élaboration, désireuse simplement d’apporter un peu de réconfort à ses cousins. D’ailleurs la petite fille ne tarda pas à se saisir du verre qu’on lui tendait, au même moment où son frère en buvait presque tout d’un trait. Cette image eut tendance à faire sourire un peu plus Marianne avant de dissimuler ses nausées comme elle le put. La chaleur la confinait un peu plus vers ce malaise et pourtant, elle parvint à tenir le coup en buvant une gorgée d’eau. Gorgée qui lui donna l’impression d’apaiser la boule de son estomac, mais qui n’empêcha en rien sa tête de tournoyer. Heureusement qu’elle était assise. Heureusement qu’Azilys ne lui en tenait pas rigueur non plus et qu’elle répondait simplement à ses questions dans sa sincérité habituelle. Son commentaire ramenant son avis concernant la religion des Anciens Dieux fit arquer doucement un sourcil à la Harlton. Un sujet qui amenait toujours à la controverse, surtout en raison de son propre mariage avec Lucas, mais qui n’avait jamais posé de problème. Tous deux toléraient leurs croyances et n’en imposaient pas la dévotion ni à l’un ni à l’autre. Ils se respectaient ainsi et savaient que cela n’enlevait en rien l’amour qu’ils se portaient mutuellement. Apposant une main au niveau de son estomac, la jeune fille acquiesça doucement d’un signe de tête, comprenant tout à fait les responsabilités qui incombaient à sa cousine concernant son domaine. Elle-même en vivait exactement les mêmes. « Nul ne peut te tenir rigueur de ton choix. » lui confia t-elle comme pour acquiescer ses dires. « Je regretterai ta présence. » renchérit-elle avec cette même bienveillance et honnêteté dans sa voix.

Elle but une nouvelle gorgée d’eau pour taire ou plutôt calmer l’ardeur de son mal être une fois encore. « Une petite fille ! » commenta t-elle avec réjouissance devant une telle annonce. « J’espère qu’aussi bien cette dernière que sa mère se portent bien. » rajouta t-elle dans l’espoir que cette fois-ci tout aille pour le mieux pour la jeune Lefford. En effet, Marianne avait été mise aux faits, par Azilys, du malheur qui s’était abattu sur la jeune femme du Soleil d’Or pour son premier né. Une tragédie à part entière que nul parent ne devrait connaître. Quel plus grand malheur que de voir son enfant mourir… Aussi lui souhaitait-elle une bien meilleure fortune pour le restant de son existence, même si elle se doutait que cette peine ne serait à jamais réconfortée. « Je suis vraiment heureuse de ce détour. » rajouta t-elle pour appuyer un peu plus encore sa joie concernant leurs venues à tous les trois. Son regard s’attarda doucement sur la petite Alyzéa à laquelle elle offrit un nouveau sourire dans l’espoir de la rassurer un peu. Avant que ses émeraudes ne furent interpellées par les saphirs de sa cousine. La manière dont elle s’inquiétait de son état la toucha véritablement, pourtant elle ne put maintenir bien longtemps ce contact, préférant regarder le contenu de son verre. « D’autres méritent bien plus les soins prodigués par le mestre que je ne le requiers. » commença t-elle à lui répondre avec une petite voix avant de finalement laisser ses pensées et convictions prendre le dessus sur cette excuse. « Et… je ne… pense pas être en mesure d’enfanter… Il y a bien longtemps que j’aurai du… si… j’en avais été capable… » Cela lui faisait énormément de mal que de l’avouer, dans la mesure où elle ôtait l’espoir à Lucas. Elle n’était qu’une incapable et rien de plus. Condamnée à se réjouir pour les autres sans pour autant apporter cette même joie à celui qu’elle aimait plus que tout. « Lucas mérite tellement mieux que ça… » laissa t-elle échapper dans un désespoir certain.

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Marianne et Azilys

"La seule raison pour laquelle les gens s’accrochent si fort à leurs souvenirs depuis si longtemps, c’est parce que c’est la seule chose qui ne change pas même si les gens eux changent"


semaine 1 lune 2 an 302
Pour Azilys, il n'y avait aucun doute à avoir, sa cousine montrait tous les signes d'une prémice d'une grossesse. Elle-même avait appris sa première grossesse en ce lieu, auprès du Mestre des Harlton, c'est pourquoi, elle s'étonnait que celui-ci n'ait pas reconnu les signes chez sa maîtresse. Sauf, si Marianne n'avait simplement pas été lui demander conseil. Elle se devait d'en avoir le coeur net et décida de poser la question, tandis que ses jumeaux vinrent à s'installer près d'elle.

« D’autres méritent bien plus les soins prodigués par le mestre que je ne le requiers. »

Son regard prit des teintes de surprises. Elle savait que Marianne avait tendance à vouloir passer après tout le monde, mais ne pas prendre soin d'elle serait mettre en danger son peuple. Qu'est-ce qu'il ferait sans seigneur ? Elle était la dernière de sa lignée, elle devait prendre soin d'elle. De par ses enfants, le nom Serrett ne risquait plus rien, mais Marianne était encore la seule Harlton à respirer sur cette terre.

« Et… je ne… pense pas être en mesure d’enfanter… Il y a bien longtemps que j’aurai du… si… j’en avais été capable… »

Pour dire vrai, Azilys ne semblait pas avoir de souci de fécondité, même loin de là, mais d'après les paroles de Marianne, il lui semblait qu'elle avait plus de mal à tomber enceinte. Du moins, il paraissait évident qu'elle partageait la couche de son époux, autrement, la raison aurait paru évidente de l'absence d'enfant. 

« Lucas mérite tellement mieux que ça… »

À cette parole, son sang se glaça. Elle ne supportait pas de voir sa cousine réagir ainsi. Pour elle, Marianne était faite d'écorce d'un arbre puissant, de plus, c'était un seigneur. Oui, elle avait le droit à de petits coups de mou, mais certainement pas, de dire que son époux méritait mieux. C'était grotesque. 

- Que c'est étonnant, j'ai l'impression de voir l'arbre se ployer !

Reprendre l'emblème et citation de leurs familles, était leur façon de reprendre l'autre, sans la moindre nuance d'agressivité. Le comportement de sa cousine n'était pas à son goût et elle vint très vite à ajouter : 

- S'il y a quelqu'un qui mérite mieux en cet instant, c'est moi, je n'ai pas fait tout ce voyage pour que ma cousine se dénigre ainsi. Tu auras le droit de le faire, qu'après avoir été voir le mestre et qu'il ne confirme pas que tu sois enceinte.

Azilys était prête à soutenir sa cousine qu'au moment oùle Mestre aurait annoncé qu'elle n'était pas enceinte. Enfin, le Paon d'argent était certaine qu'il viendrait à annoncer le contraire. Là, elle croisa le regard de sa cousine et sans lui laisser le choix dans sa voix, elle ajouta : 

- Va le voir, nous t'attendons ici. Après une légère pause, elle ajouta : où veux-tu que je t'accompagne ?
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Marianne et Azilys

"La seule raison pour laquelle les gens s’accrochent si fort à leurs souvenirs depuis si longtemps, c’est parce que c’est la seule chose qui ne change pas même si les gens eux changent"


semaine 1 lune 2 an 302
Il y avait de cette retenue qui persistait toujours dès lors que le sujet lui était difficile.  De cette gêne, qui, lui donnait l’impression de l’isoler du reste et de l’anéantir petit à petit alors qu’elle n’aspirait qu’au meilleur de tous. Marianne savait que les questionnements de sa cousine n’était en rien mauvaises, voire même un jugement néfaste auquel elle n’aurait pu rien rétorquer. Au contraire, elle reconnaissait dans ses paroles quelques inquiétudes bien sincères que toutes les deux avaient acquises depuis quelques temps à présent. Pourtant, ce mal grandissait encore en son sein alors que l’évidence s’imposait à elle d’une manière beaucoup trop abrupte pour elle. La jeune fille avait été forte pour bien des épreuves, mais celle-ci… Cette dernière lui paraissait insurmontable alors qu’elle se devait de préserver sa force pour le meilleur de tous. Lucas en premier lieu, et pour qui elle était prête à élever des montagnes, Roadney, qui lui avait tant appris depuis sa plus tendre enfance et qui continuait à lui prouver ce que le terme « fidélité » signifiait dès lors que l’on était vassal d’un maître, Camelya, qui lui permettait de garder son sourire intact dès lors qu’elle apercevait de ses nouvelles créations. Son peuple avait besoin d’elle, tout comme elle avait besoin d’eux pour ainsi y croire un peu plus, et fonder les bases de cette paix qu’elle chérissait. Il y avait surtout Azilys, qui, malgré ses remarques et la pointe d’agacement dans le son de sa voix, lui prouvait que se battre n’était jamais vain. Et si d’ordinaire, la jeune Harlton aurait rétorqué pour laisser ainsi son espoir prendre le dessus sur le reste, voilà que le sujet abordé lui ôtait toute volonté de se faire. Elle avait tant voulu y croire pour ainsi permettre à Lucas de participer à l’avenir de ce monde en paix. Mais son incapacité avait fini par la rattraper et elle avait fini par préférer taire ses craintes pour le bien de tous. Aucun homme ne méritait d’apprendre telle honte que celle d’avoir une épouse qui ne pouvait enfanter. Pourtant, le temps devrait se présenter pour qu’elle ose envisager la conversation avec son chevalier, même si elle préférait en éloigner plus encore le délai. Il avait tant souffert… Et voilà qu’elle participait à son tour à ce néfaste qu’il ne méritait pas. Alors oui, l’arbre se ployer devant le paon en cet instant. Parce sa souche se sentait desséchée mais surtout parce que la fatigue l’avait tellement guetté depuis toutes ces lunes, qu’elle se voyait incapable de réagir autrement. Ses yeux s’affaissèrent pour s’effondrer en direction de ce sol dont elle connaissait les pourtours par chœur. Sa gorge se nouait sous l’impact de ses vérités desquelles sa cousine ne voulait pas en entendre le tracas. Cependant, la jeune fille ne lui en voulait aucunement. Comment aurait-elle pu ? Incomprise face à ce constat qui lui coûtait, Marianne préféra garder le silence, laissant la défaite l’emporter pour toujours dans cette ombre qu’elle avait désiré combattre.

Elle remarquait à quel point cela entraînait de l’agacement auprès de sa cousine. Comportement qu’elle ne pouvait que comprendre alors qu’elle le disait elle-même. Azilys avait fait beaucoup de chemin pour venir lui rendre visite et voilà qu’elle se laissait berner par sa mélancolie au détriment de cette joie qu’elle lui offrait rien que par sa présence et celle de ses enfants. Un sourire triste vint à s’afficher finement sur le coin de ses lèvres alors qu’elle se heurtait une fois de plus à ce même constat qu’elle avait pu se faire en étant seule : elle n’avait pas le droit de faillir. Elle n’avait pas le droit de décevoir qui que ce soit et pourtant c’était bien là ce qu’elle était en train de réaliser. Aussi se hâta t-elle de hocher d’un signe affirmatif de la tête alors qu’elle buvait une nouvelle gorgée d’eau. Le liquide eut tôt fait de rafraîchir la bile de son œsophage et lui donna l’impression de se tarir à nouveau dans son estomac. « Pardonne mon comportement, la fatigue me dépasse… Il est vrai que tu mérites un bien meilleur accueil que celui que je te donne. » laissa t-elle échapper dans un souffle qui se voulait désolé. Car oui elle l’était. Elle l’était pour ne pas avoir de cette hargne dont Azilys pouvait faire preuve dans bien des domaines, pour ne pas être aussi parfaite que l’ensemble de ces ladies qui reflétaient tout ce qu’elle ne serait jamais. Elle s’excusait pour ne pas être une mère comme elle l’aurait du l’être. Pourtant, elle parvint à redresser son regard, afin de laisser ses émeraudes croiser les saphirs de sa cousine. Son air n’en devint qu’une vaine tentative de reprise de contenance alors qu’elle se prêtait à sourire faiblement dans l’espoir de chasser tout reproche dans les attentions de sa cousine. Mais c’était sans compter sa témérité et sa volonté d’avoir toujours raison qui eurent tôt fait d’abaisser à nouveau le regard de Marianne en direction de ce sol bien plus tenant. Pourquoi vouloir s’acharner à lui faire entendre la vérité ? La jeune fille se mit à déglutir avec difficulté sentant à nouveau la nausée la reprendre devant ce comportement bien trop buté pour elle. Elle n’était pas prête d’entendre qu’elle était simplement malade et qu’il lui fallait du repos pour se remettre au plus vite. Elle n’était pas prête à se heurter à sa faiblesse qui anéantirait tous ses espoirs. « Azilys… » tenta t-elle de balbutier juste pour qu’elle arrête. Juste pour qu’elle n’espère pas, elle allait la décevoir malgré son entêtement à vouloir avoir raison à ce sujet. Et qu’y pourraient-elles toutes les deux ? Rien. Rien si ce n’était de continuer à avancer tout en sachant qu’elle ôtait le plus beau des rôles à l’homme qu’elle aimait plus que tout.

Les mots s’enchaînaient bien trop vite pour elle. Elle ne savait que répondre devant l’insistance de la jeune femme et mère devant elle. Alors elle céda. Hochant la tête de manière affirmative au moment où sa cousine lui demanda si elle désirait sa présence à ses côtés. Mieux valait-il qu’elle ne soit pas seule même si cela impliquait de la déception pour sa cousine. Marianne ne se sentait pas capable de pouvoir entendre la vérité sur le fait de son inaptitude. « J’apprécierai que tu sois là, oui. » Ses yeux admiraient encore le sol alors qu’elle reniflait doucement pour calmer les tumultes de ses craintes et sa peine à venir. « Camelya restera ici pour veiller sur tes enfants. » prévint-elle avant de s’appuyer sur les accoudoirs de sa chaise pour se redresser difficilement. La tête se mit à lui tourner pour une fois de plus, son estomac lui donna l’impression de remonter au niveau de sa gorge, l’obligeant à relâcher le bois travaillé pour apposer sa main au niveau de ce dernier. Elle toussa sans pour autant recracher le peu d’eau qu’elle venait d’ingérer, hoquetant par deux fois jusqu’à ce que le poids ne redescende à nouveau. « Tout va bien. » préféra t-elle rassurer tout le monde avant de finalement faire appeler le mestre pour que tous les trois rejoignent ses appartements. Quelques minutes plus tard, la jeune fille se retrouva allongée sur leur lit dans l’attente des pronostics tenus par son mestre. « Ne craignez de m’attrister, j’en conçois déjà la triste vérité. » confia t-elle avec un timbre emprunt d’une profonde tristesse à l’égard de son mestre. « Azilys… me vois-tu désolée de te faire participer à cette peine… » Ses lèvres se pincèrent pour retenir les larmes qui embuaient déjà ses yeux. Elle ne savait ou regarder, tant le désarroi semblait la reprendre comme autrefois. Ce dernier lui paraissait pire, et il l’était. Comment pouvoir ôter un espoir à la personne que l’on aime le plus ? « Ma Dame il me semble que vous vous fourvoyez. » Fronçant ses sourcils en signe d’interrogation, la jeune fille ne tarda pas à laisser cette dernière battre de son plein pour se diriger vers le Mestre. « Si je m’en réfère à mes études, vous portez un enfant depuis quelques semaines déjà. Vous dîtes vous-même vous sentir affaiblie depuis votre retour de Lestival et cet état ne donne lieu à aucune amélioration et ce qu’importe les aliments que vous ingérez. » Son cœur lui donnait l’impression de battre dans sa tête, si bien que ses battements l’empêchaient de distinguer les termes employés correctement. « Comment ? Que… Non… Certaines périodes sont plus téméraires que d’autres, mais effectivement les aliments ne changent rien… » Marianne était pour l’heure abasourdie et elle laissait son incompréhension la gagner, si bien qu’elle ne réalisait pas encore l’annonce qu’elle venait tout juste d’entendre. « Et cela fait plusieurs semaines que vous n’avez pas saigné n’est-ce pas ? » Les mots étaient en train de prendre tout leurs sens en même temps alors qu’elle fixait le mestre et qu’elle serrait la main de sa cousine. « C’est vrai ? Puis-je y croire réellement ? » Ses yeux allaient en alternance entre le mestre et sa cousine alors qu’elle sentait cette fois-ci son cœur s’arrêter. Elle craignait qu’il ne se trompe et qu’elle donne de faux espoirs à Lucas, mais en voyant l’expression qu’il arborait Marianne se mit à fondre en larmes alors que toutes ses craintes rejaillissaient et qu’elle les transformait en une joie incommensurable.


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Marianne et Azilys

"La seule raison pour laquelle les gens s’accrochent si fort à leurs souvenirs depuis si longtemps, c’est parce que c’est la seule chose qui ne change pas même si les gens eux changent"


semaine 1 lune 2 an 302
Il fallait parfois se montrer sans pitié pour parvenir à ses fins. Azilys n'acceptait pas que sa cousine se lamente sur son sort, alors qu'elle était certaine que celle-ci était enceinte. Ne prenant aucune pincette, le paon d'argent la poussait dans la direction du Mestre. Il n'y avait qu'ainsi qu'elle en aurait le coeur net et si par la suite, celui-ci lui disait qu'elle n'était pas enceinte, là Azilys pourrait tenter de remonter le moral de sa cousine. Azilys imaginait bien sa cousine pour élever un orphelin des rues comme le sien, une chose dont elle serait incapable de faire. Quoique pour la survie du nom Serrett, elle aurait été capable de tout, fort heureusement elle avait ses enfants de son sang, la question ne se posait plus

« J’apprécierai que tu sois là, oui. Camelya restera ici pour veiller sur tes enfants. »

Il était vrai qu'elle s'était proposé et elle était prête à l'accompagner, mais son regard sévère vint à scruter cette Camelya. Elle ne confierait pas ses enfants à n'importe qui. D'un coup de tête, elle fit signe à la nourrice de rester auprès des jumeaux. Ce fut à ce moment-là que sa cousine fit de nouveau une crise, manquant même de s'étouffer. C'était d'un ridicule qu'elle n'est pas consultée plus tôt son mestre. Et qu'est-ce qu'avait fichu, Lucas, ces dernières semaines. N'avait-il pas remarqué les changements chez son épouse. La suivant jusqu'à ses appartements, le mestre semblait toujours aussi mal à l'aise en présence de la Serrett. Gardant le silence, pendant que le vieux bonhomme avec une chaîne prenait soin de Marianne, celle-ci vint à dire :

« Ne craignez de m’attrister, j’en conçois déjà la triste vérité.  Azilys… me vois-tu désolée de te faire participer à cette peine… »

Levant les yeux au ciel, sa cousine exagérait, le mestre n'avait encore rien dit. Pourquoi ne devait-elle voir que le pire ?! Là, elle lança un regard en biais au mestre, qu'est-ce qu'il avait ? Lui avait-on coupé la langue le temps de son arrivée ? Ce qui était clair, c'est que cela lui sembla être une éternité avant que celui-ci commence à parler. Ils échangèrent, et Azilys comprit qu'elle avait raison, sa cousine était enceinte. de toute manière, comment Marianne avait-elle pu douter de sa parole.

« C’est vrai ? Puis-je y croire réellement ? »

Les larmes de sa cousine la mirent mal à l'aise. Azilys pouvait comprendre les larmes de tristesse, de malheurs, et même de soulagement. Mais là, elle ne savait pas pourquoi sa cousine se donnait en spectacle ainsi. S'approchant d'elle, elle vint à dire : 

- Si ton mestre ne s'est pas trompé sur ma propre grossesse, pourquoi le ferait-il avec la tienne.


Ses enfants, qui étaient à ce moment précis dans le petit salon, étaient la preuve que ce mestre savait reconnaître les prémices d'une grossesse. En tout cas, elle allait avoir une explication avec lui, il était impensable qu'il n'ait rien remarqué alors qu'un seul regard avait suffi à Azilys pour voir qu'une chose clochait chez sa cousine. Prenant la main de sa cousine, elle ajouta : 

- Tu devrais penser plus à toi, Marianne, surtout à présent que tu portes ton héritier.


Si la grossesse se déroulait bien, un enfant viendrait à naître et surtout un héritier pour le nom des Harlton. Azilys ne se réjouissait réellement que de cela. Finalement faisant signe au mestre de quitter la pièce, elle interrogea sa cousine d'un murmure : 

- Malheureusement, tu n'as pas fini de pleurer, tu contrôles plus rien quand tu es enceinte. L'horreur, tu verras.

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Marianne et Azilys

"La seule raison pour laquelle les gens s’accrochent si fort à leurs souvenirs depuis si longtemps, c’est parce que c’est la seule chose qui ne change pas même si les gens eux changent"


semaine 1 lune 2 an 302
Le moment fatidique se rapprochait et glaçait un peu plus son sang à chaque seconde. L’Hiver n’en devenait qu’une épreuve supplémentaire alors que cette crainte se définissait comme une fin pour elle. La fin de son espoir, celui qu’elle avait pu concevoir avec Lucas et dont elle préservait chacun de ses attraits pour mieux le partager avec lui. Toutes ses appréhensions lui revenaient en plein visage alors qu’elle se confrontait à ce qu’elle pensait être son plus grand échec. Son incapacité. Sa force en viendrait surement à l’abandonner pour toujours au moment où la vérité jaillirait et dès lors que les mots mettraient en exergue cette vie qu’elle n’était pas en mesure de donner. Comment Azilys pouvait-elle y croire ? Comment sa cousine parvenait-elle à fonder ses espoirs là où elle-même avait perdu les siens ? Le rôle de Marianne lui échappait complètement alors qu’elle se confondait dans ce statut de se réjouir pour les autres et d’être heureuse pour ce qu’elle ne pourrait fonder. Mais ce qui l’attristait le plus résidait dans ce malheur qu’elle imposait à Lucas, à cet homme qu’elle aimait plus que tout et pour qui elle désirait lui offrir le meilleur. Elle se confrontait à ses propres limites dont elle n’aurait jamais cru à avoir affronté et cela noircissait davantage son cœur à chaque curiosité de sa cousine. Son entêtement lui était compréhensible pour diverses raisons néanmoins persistait ce doute quant à sa propre volonté de se heurter à sa faiblesse. Certes, elle envisageait volontiers que la présence du Paon d’Argent l’aiderait à soutenir ce tronc qui ne ployait pas, pourtant, elle était prête à admettre qu’il romprait dès lors que le malheur lui viendrait en plein visage. Une part de Marianne se brisait déjà, avant même que le mestre ne l’oscule pour lui délivrer ses hypothèses futures. Elle n’avait de cesse que d’envisager le malheur qu’elle infligerait aux personnes qui lui étaient chères alors qu’elle n’avait que pour dessein de leur offrir de l’enrichissement. Elle faillissait à son devoir, mettait à mal l’amour que Lucas méritait pour n’en devenir que plus grand, parce que son incapacité la rongeait de l’intérieur et la rendait coupable de ce manque à venir. Ses yeux n’osaient affronter ni le regard de sa cousine, ni celui de Camelya ou encore celui du mestre, craignant d’y apercevoir de cette déception qu’elle aurait voulu éviter. Leurs espoirs leurs échapperaient à leurs tours indéniablement alors que cet héritage qu’elle aurait voulu transmettre serait déchu. La proximité de ses appartements lui paraissait encore plus éloignée que si elle avait eu à se rendre à Dorne tant elle en craignait le dénouement final. Heureusement qu’elle pouvait compter sur la présence de sa cousine, qui, malgré son caractère imposant veillait sur elle comme une sœur l’aurait probablement fait. Malgré sa tristesse maintenue, Marianne remerciait secrètement Azilys de sa venue et de sa présence dans ce moment fatidique. Jamais elle n’aurait pu affronter cela seule, d’ailleurs, il s’agissait bien là de la raison pour laquelle elle avait toujours trouvé des prétextes pour ne pas se faire examiner auparavant. Mieux valait-il qu’il ne prenne soin des autres, de ceux qui souffraient de l’Hiver et dont les états de santé se dégradaient un peu plus à chaque heure avancée. Mieux valait-il délaisser ses propres craintes afin de s’assurer de la survie des siens. Mieux valait-il concevoir un monde dans lequel l’espoir y avait sa place plutôt qu’affronter une fois encore le malheur et l’infliger aux autres. Marianne avait appris de son passé douloureux pour ne plus vouloir en affronter les affres une fois de plus. L’ignorance était parfois une bonne chose, même si elle impliquait des maux différents.

La bile remontait dans sa gorge à chaque fois qu’elle songeait à ce dont elle ne voulait pas entendre. La boule se resserrait au niveau de son estomac, la privant d’oxygène à chaque fois que ses doigts serraient doucement les plis du haut de sa robe. L’appréhension n’avait de cesse que de la guetter encore et encore, lui infligeant des douleurs angoissantes à chaque geste tenu par le mestre. Et puis, le silence échangea toute cette atmosphère, lui conférant des goûts de bénéfice du doute alors que l’incompréhension laissait place petit à petit à une joie sans précédent. Le soupçon de doute en vint rapidement à s’envoler, laissant les rayons du soleil percer à nouveau par delà les nuages de son cœur. Marianne n’y croyait pas totalement encore et pourtant, il lui apparaissait évident d’oser envisager ce bonheur à venir. Ainsi n’était-elle pas privée d’apporter une nouvelle once de bonheur dans la vie de Lucas. Ainsi n’était-elle pas limitée dans son désir d’apporter de l’espoir dans ce monde qu’ils étaient en train de fonder tous les deux. L’évidence effaça ses craintes les plus meurtries alors que ses appréhensions et angoisses s’échappaient par le biais de ses pleurs non retenus. Elle ne parvenait à se résoudre à cette idée encore, il lui faudrait probablement quelques heures pour qu’elle réalise véritablement de son état. D’ailleurs ses doutes en vinrent à lui échapper par le biais de cette question si anodine et rapidement rétorquée par les encouragements de sa cousine. Sa voix réveilla en elle cette réalité devant laquelle toutes les deux se trouvaient à présent, ce qui l’assigna malgré elle d’une nouvelle vague de larmes. Rapidement Marianne tendit sa main en direction d’Azilys de manière à l’inviter à la lui saisir, signe d’un besoin de réconfort mais également d’un désir de partager cette joie qui l’envahissait de toute part. L’évocation du terme « héritier » parvint à la faire rire par delà les sanglots qui lui échappaient encore. « Azilys… » laissa t-elle échapper sur ce ton qui se voulait rassuré et qui demandait simplement du réconfort de la part de sa cousine. « Merci… » parvint-elle à balbutier entre deux nouveaux sanglots qu’elle espérait parvenir à atténuer rapidement, mais dont les tentatives s’avéraient vaines pour l’heure. Elle ne savait pas si elle pleurait de soulagement, de joie, de fatigue tant les émotions lui échappaient. D’ailleurs, la remarque de sa cousine en vint à la rassurer sur ce biais alors qu’elle lui apprenait être également passé par ces états elle aussi. « Merci… » lança t-elle à l’adresse du mestre alors qu’elle comprenait qu’il quittait la pièce pour laisser un peu d’intimité à la famille. Marianne ne remercierait jamais assez cet homme, dont elle exprimait un profond respect à son égard.

« Je me sens si heureuse et si fatiguée en même temps. » cette confidence s’adressait à Azilys alors qu’un nouveau flot de larmes lui échappait pour venir s’écraser inévitablement contre le bustier de sa robe. Elle avait besoin de ce réconfort, de cette présence féminine dont elle savait aidante et aimante pour lui permettre de se redresser à nouveau. « Quand cela va-t-il s’estomper ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ? » Les questions se succédaient dans son esprit, mettant en exergue des épreuves inconnues devant lesquelles elle n’avait été que simple spectatrice jusqu’à aujourd’hui. Mais rapidement, son sourire illumina son visage alors que ses pensées la menaient tout droit vers Corneilla et vers Lucas. « J’aimerai tant qu’il soit là pour l’apprendre en même temps que nous. » lui confia t-elle alors qu’elle envisageait déjà leurs retrouvailles et qu’elle espérait partager ce même étant de bonheur dans lequel elle se trouvait en ce moment même.

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Marianne et Azilys

"La seule raison pour laquelle les gens s’accrochent si fort à leurs souvenirs depuis si longtemps, c’est parce que c’est la seule chose qui ne change pas même si les gens eux changent"


semaine 1 lune 2 an 302
Sa cousine la remerciait entre ses pleurs. Une grossesse ! Marianne, qui semblait ne plus l'espérer, était bel et bien enceinte. Un héritier allait venir se nicher à Castel-bois et le nom des Harlton, ne viendrait pas à disparaître. Enfin, si tout se passait bien. Toutes femmes savaient que le plus grand risque d'une grossesse était la mort, autant celle de l'enfant que la sienne. Cette idée ne l'avait jamais quitté tout au long de ses deux grossesses et l'un de ses enfants avait bien subi un tel sort, tandis qu'une autre se retrouvait sourde des suites de l'accouchement. Il était certains qu'elle ne soufflerait mot à Marianne. Sa cousine avait surtout besoin de réconfort et non d'un esprit lucide qui lui montrerait la réalité des choses. Alors que le mestre quittait la pièce, Marianne vint à signaler :

« Je me sens si heureuse et si fatiguée en même temps. »

Restant près d'elle, observant ce nouveau flot de larmes qui lui prenait, Azilys vint à se poser une question. Avait-elle été heureuse à l'annonce de ses grossesses ? La première, il était certain que non, mais la deuxième, ce ne fut pas le même sentiment qui l'avait envahi. Mais en tout cas, pour la fatigue, elle voulait bien la croire, il n'y avait rien de plus fatiguantqu'un début et fin de grossesse.

« Quand cela va-t-il s’estomper ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ? »

Ces questions pouvaient lui parler, car elle était mère, mais Azilys n'était pas de celle qui parlait de son rôle aux autres. Elle ne faisait pas partie de ces mères qui allaitaient ses enfants, qui les endormaient le soir, même si elle pouvait passer leur dire bonne nuit. La Serrett était avant tout un seigneur. Elle aimait ses enfants, aucun doute là-dessus, mais ils se devaient d'apprendre que leur mère n'était pas à leur disposition. 

- Tout est difficile dans une grossesse, ton corps ne t'appartient plus, il faut se dépasser pour tenter de garder sa vie telle qu'elle. Ce ne sera pas une partie de plaisir, enfin si tu ne te laisses pas avoir par les sentiments de la grossesse.

Elle s'était montrée honnête. Ce n'était pas Azilys qui allait lui vendre l'idée qu'il n'y avait rien de mieux qu'être enceinte. Même sentir l'enfant bougé était d'abord désagréable, puis pouvait même être douloureux. Par chance, sa cousine vint à changer de sujet.

« J’aimerai tant qu’il soit là pour l’apprendre en même temps que nous. »

Elle parlait de Lucas, il n'y avait aucun doute là-dessus. Une relation qui semblait à beaucoup point différente de celle de son propre mariage. Azilys vint à lui reprendre la main pour poser son avis sur le sujet :

- Il sera plus heureux de l'apprendre de ta bouche que d'avoir attendu que ton mestre se décide enfin à parler pour te l'annoncer. 

Azilys avait vraiment une dent contre ce mestre, qui pourtant ne lui avait rien fait de plus, que lui annoncer sa première grossesse. Finalement, prise d'un élan de bienfaitrice, elle vint à lui souffler :

- tout ira bien. 

Son visage exprimait ce sentiment, alors qu'il était tout autre dans son esprit. L'art de la manipulation pouvait servir même pour rassurer. Azilys se moquait souvent de ceux qui prononçait ses paroles, car comment pouvait-il savoir si tout allait bien se passer, ce n'étaient pas les sept. Mais elle reconnaissait que pour passer un jour meilleur, des fois, il était bon de le dire. Finalement, elles continuèrent d'échanger, Azilys vint à lui promettre d'être présente pour son accouchement et la discussion se tourna vers la surdité d'Alyzéa. Cela faisait beaucoup que les cousines ne s'étaient pas vu et beaucoup de sujets furent évoquées, hormis la fausse couche d'Azilys. Un secret bien gardé en son coeur et que très peu de personnes n'avaient été mise dans la confidence.

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