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Sur la Route des Souvenirs Feat Wynafryd Manderly

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Sur la Route des Souvenirs

Année 302, lune 3, semaine 4 - Fief des Frey



Wynafryd Manderly & Torrhen Holt


Lady Wynafryd sembla s'amuser de la réflexion proférée par le natif de la Sentinelle à propos de sa mère. Il n'y avait rien de méchant derrière les propos du Holt, C'était plus une  façon de détendre un peu l’atmosphère.

-   Je sais donc duquel de vos parents vous tenez votre petit caractère. Et que penserai donc dame votre mère de votre présence dans la tante d'un jeune homme, une gourde de bière à la main à une heure aussi tardive ? Je pense que le fait que je vous entraîne devrait être le cadet de ses soucis.

Il remarqua alors que la dame de Blancport venait à nouveau de rentrer dans une phase qu'il qualifiait de « gêne ». Il ignorait d'où cela lui venait et ce qui provoquait le début de ce style de petite absence mais ce n'était pas la première fois. De plus, la jeune femme avait réussit à revenir dans la conversation en utilisant à nouveau leur discussion sur les filles de joies. Afin de vérifier si c'était réellement sa propre faute, Torrhen se permit de la gratifier d'un compliment qui s'avérait sincère.

- Vous n'être pas obligé de sourire à votre coupe, même si, je l'admets, je trouve que vous êtes ravissante et que je préfère les voir se dessiner sur vos lèvres plutôt que vous voir me payer à l'aide de pièce biens froides.

Le jeune homme avait abordé quelques instants plus tôt un sujet plus philosophique à partir duquel la jeune dame avait formulée une question. Il avait certes évolué depuis son adolescence mais jusqu'à quel point ? Il était souvent difficile d'avoir un regard totalement objectif sur sa propre personnalité.

- Je dirais que j'y suis moins sensible. Cela dépend surtout de qui provient le compliment. Les vôtres ont peut-être plus d'impact que ceux d'autres personnes de ce camp. Cela je vous laisserai le découvrir. Cela vous occupera.

Il lui lança un regard de défi avant de l'entendre lui narrer sa nostalgie. Elle lui avoua ne plus jamais vouloir remettre les pieds au Donjon Rouge. Elle parla ensuite de revoir une de ses amies à Viergétang. Personne ne pouvait l'y accompagner. Elle n'avait personne à qui le demander à part lui. Rapidement, elle se ravisa, essayant peut-être d'esquiver un peu la réponse du Holt qui s'empressa de lui donner son avis.

-  Dommage. Vous auriez pu me faire visiter le Donjon Rouge mais si cela doit raviver en vous de mauvais souvenirs, je trouverai une autre personne. J'avais prévu de rentrer après le mariage mais qui serais je si je vous laissais, seule,l rejoindre votre amie ? Si je vous enseigne le maniement de votre arme, c'est dans l'espérance que vous n'auriez jamais à vous en servir. Je vous accompagnerai et je veillerai sur votre sécurité. Cela nous donnera également plus d'occasion de vous entraîner. Et vous pourrez alors revoir votre amie en toute sérénité.

Par respect, il ne posa pas de question sur l'identité de l'amie. Était-ce une de ses connaissances ?  Ou simplement une façon de retrouver une amante ou un amant ? Il savait qu'il était possible que deux femmes entretiennent des relations charnelles. Lady Wynafryd n'avait pas jugé bon d'en parler donc il préféra la laisser se confier le moment venu si elle en ressentait le besoin.  La discussion avait à nouveau prit une tournure plus personnelle. La dame arrivait à le faire réfléchir plus que la plupart des gens ce qui était étrange et l'inquiétait par instant.  Il avait également tant de questions personnelles  à lui poser mais il se retenait.

- Pour le moment ma vie ne me paraît pas ennuyeuse. J'ai retrouvé ma famille, découvert de nouveaux membres de celles-ci. On m'a fixé de nouveaux objectifs. En soi, je renaît dans un nouveau monde. Puis je réapprend à connaître certaine personne qui rende mon quotidien plus appréciable, comme vous Lady Wynafryd.

Le rouge tinta légèrement ses joues alors il avala d'un coup le reste de sa coupe. Torrhen se leva ensuite et tendit sa coupe à la jeune dame pour qu'elle lui remplisse à nouveau.


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Sur la route des souvenirs


« fief des Frey | 302, lune 3, semaine 4 »

Alors que Torrhen et Wynafryd plaisantaient aux frais de Leona Manderly, le premier évoqua sa réaction si elle apprenait que Wynafryd s’était entretenue de manière privée avec un homme non marié. Un soupçon de désespoir traversa son regard alors qu’elle imaginait déjà les réactions de sa mère, bien loin de ce que le Holt aurait pu sous-entendre. Elle secoua la tête vivement. “Non, encore une chose qui devra rester secrète, je le crains ! Je crois qu’au contraire elle serait ravie et penserait que la voie est libre pour elle de me parler à nouveau de mariage ! Je préférerais encore entendre sa déception sur mon attrait pour le combat, plutôt que sur d’éventuelles fiançailles. D’ailleurs je m’excuse par avance, si jamais elle venait à l’apprendre et se décidait à vous embêter vous, plutôt que moi.” Elle avait ajouté cela tout en riant. L’idée que Leona ne s’approche de Torrhen avec cette drôle de suggestion était pour le moins embarrassante, d’autant plus que l'aînée des soeurs Manderly la savait parfaitement capable d’une telle chose. Non, elle ne voulait plus entendre parler de mariage comme elle l’avait déjà affirmé clairement à Dacey quelques semaines auparavant, et nul doute que c’était un sujet bien loin de l’esprit du voyageur. Si Leona voulait célébrer le mariage d’une de ses filles, il faudrait qu’elle attende que Wylla soit prête et en est envie, et tant que son coeur serait envoûté par les chants d’un triton, cela lui paraissait bien compliqué.

Le temps n’avait pas rendu le fils de la Sentinelle avare en compliments. S’il ne s’était pas gêné pour souligner ses erreurs lors de leurs entrainements, les insultes de son adolescence semblaient bien oubliées. Et dans l’intimité de sa tente, à partager une gourde de bière de la sorte, il l’avait complimenté particulièrement sur son sourire, sans détour, ce qui avait eu le mérite d’embarrasser légèrement la Sirène qui ne s’était pas attendu à ce genre de propos de sa part. Elle sentit son souffle court lorsqu’il recommença une nouvelle fois, et sa poitrine se gonfler alors qu’elle chercher à retrouver de l’air. Elle fut tentée de baisser le visage une nouvelle fois, elle avait d’ailleurs commençait à baisser son regard, mais se rappelant de ce qu’il venait de lui dire, elle se retint d’aller plus loin. Elle releva doucement son regard de glace sur lui et fit de son mieux pour le sonder bien qu’elle n’était pas dans les meilleures dispositions pour le faire. Naïvement, Wynafryd s’était dit que Torrhen voyait toujours la gamine maladroite qu’elle avait été avec son épée de bois, ou vexée par ses commentaires sur son attrait pour l’archerie malgré sa relative aisance. Et cela l’avait amusée de continuer à exister dans cette version, dans son esprit à lui, cela lui avait permit de s’amuser comme l’enfant qu’elle avait été. A présent, elle commençait à percevoir cette conversation avec un peu plus d'ambiguïté. A moins que cela ne fut seulement la bière qui commençait à parler. Le nouveau commentaire du Holt la fit pousser un soupir amusé. “Nous verrons lorsque vous aurez mérité des louanges de ma part, alors, Torrhen. Mais je peux déjà reconnaître que votre compagnie m’est bien plus agréable aujourd’hui que dix ans auparavant. Votre bonne humeur est communicative, même si vos manières laissent parfois à désirer.” ajouta-t-elle taquine. Mais cela n’était-il pas justement pourquoi elle se sentait si bien en sa compagnie, loin de toutes ses contraintes habituelles ?

La Manderly s’était faite finalement moins taquine alors que l’importance du sujet évoqué ensuite avait cru sérieusement. Prise par un élan qu’elle n’expliquait pas, elle avait finit par demander à Torrhen de l’accompagner jusqu’à Viergétang dans l’hypothèse où Rhaenys lui répondrait par la positive lorsqu’elle arriverait à Corneilla. Elle avait tenté de revenir sur ses propos, de peur qu’il n’est guère envie de passer plus de temps avec elle que nécessaire, mais elle se surprit à l’entendre répondre sérieusement par la positive, avec même une touche de bienveillance quant à sa sécurité. Soulagée, elle soupira doucement et lui offrit un sourire plein de reconnaissance, sans aucun amusement cette fois-ci. “Merci Torrhen, vous n’avez pas idée à quel point cela compte pour moi. Je ne manquerais pas de vous prévenir à notre arrivée à Corneilla. Merci.” dit-elle encore une fois. Elle lui en dirait probablement plus une fois sur la route, lorsque Viergétang se rapprocherait, mais pour le moment, elle ne voulait pas compromettre la princesse, pas alors qu’elle ne savait pas elle-même à quoi s’en tenir.

Elle l’écouta attentivement répondre à sa question sur son accoutumance à la vie nordienne, laissant les effets de l’alcool commencer à la berce. Elle s’étonna de se trouver heureuse d’entendre que le jeune homme se plaisait finalement bien de retour chez lui. Sans trop y réfléchir, elle mit cela sur le dos de la fierté nordienne. Elle crut à une nouvelle boutade à son encontre lorsqu’il évoqua le plaisir à la redécouvrir, mais elle perçut le rouge du presque chevalier derrière sa fine barbe, tout comme sa façon de se cacher derrière sa coupe avant de se lever de son siège. Il lui sembla qu’il avait cherché là à fuir son regard. S’il s’était moquée d’elle, il n’aurait pas agit de la sorte, pourtant, encore une fois, la Sirène avait du mal à prendre le compliment au sérieux tant il lui semblait impossible que le Holt l’apprécie que n’importe quelle autre nordienne qui se serait montrée agréable avec lui. Wynafryd attrapa finalement la gourde déposée à leur pied pour servir le Holt et son propre verre également. Puis une fois reposée, toujours assise sur le tabouret, les doigts croisés sur sa coupe de bois, elle planta son regard clair dans le sien et lui répondit aimablement, mais avec sérieux. “Je suis heureuse de vous entendre parler de la sorte. Et pas mécontente non plus que les Dieux, Anciens ou Nouveaux, aient décidé de faire se croiser nos routes à nouveau… Vous m’êtes bien plus sympathique que je ne l’aurais jamais cru possible avant votre départ.” Elle venait de lui faire son vrai premier compliment, et sur ces derniers mots, elle avait tendu le bras vers lui pour trinquer.

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Année 302, lune 3, semaine 4 - Fief des Frey



Wynafryd Manderly & Torrhen Holt


Il imaginait mal la mère de Lady Wynafryd proposer Lord Holt de marier sa fille avec son quatrième fils. Ce serait impensable. Une dame du rang de la maison du triton, méritait bien mieux, même en tant qu'héritière principale de la maison. Il n'était pas suffisamment intéressant sur le plan des alliances. Robb Stark ou l'héritier Tyrell n'avait pas résister à un mariage programmé avec la jeune dame. Il ne fallait donc pas envisager une seule seconde qu'on puisse créer une épousailles entre ces deux là. D'autant plus qu'avec son caractère, Lady Wynafryd, risquait bien de tout faire pour qu'elles ne voient jamais le jour.

- Nulle crainte. Votre mère trouverait des centaines de parti plus intéressant que le mien avant de songer à ma personne.

Même si elle dédaignait l'admettre, elle venait de lui faire quelques compliments. Avait-elle chercher à les dissimuler en prétendant ne pas lui en faire ? Ou était-ce totalement volontaire. Il avait remarqué qu'elle possédait un côté espiègle mais qu'elle ne semblait pas le mettre souvent en avant. C'était comme si, par instant, elle se mettait des barrières et restait sur sa retenue pour éviter de commettre un impair. Il y avait quelque chose de mignon et d'attirant quand elle se forçait ainsi et que le rouge apparaissait alors sur ses joues.

- Je décèle tout de même une forme de compliments dans vos propos mais en quoi mes manières laissent-elles à désirer ? Vous êtes toujours là, présente. Elles ne vous ont pas fais fuir, cela signifie donc qu'au pire, vous les tolérez, à défaut de les apprécier.

Le Holt acquiesça une nouvelle fois lorsqu'elle accepta qu'il l'accompagne pour aller à la rencontre de son amie. C'était plus simple ainsi. Tout le monde était d'accord. Il n'y aurait pas de fuite. Chacun connaissait le rôle qu'il serait censé remplir. Cela lui faisait plaisir de pouvoir aider la jeune femme d'une façon différente que par l'entraînement martial. Il ferait de son mieux pour qu'elle parvienne sans encombre à son but et qu'elle en revienne dans les mêmes conditions. Ainsi, il se montrerait à la hauteur de son acceptation. Mais en réalité, ce fut quelques instants plus tard qu'elle lui fait son premier compliment en lui tenant son verre pour trinquer ce qui l'amusa fortement. Un sourire naquit au bout de ses lèvres.

- Alors trinquons comme on me l'a appris à Lys. Ce sera bien plus intéressant comme ça !

Il passa glissa son bras dans le creux de celui de Wynafryd et porta sa coupe aux lèvres de celle-ci, la laissant à sa guise faire de même avec la sienne. C'était quelque chose de bien plus proche et moins traditionnel qu'auparavant. Plus osé certes, plus surprenant mais bien plus tentant. C'était sûrement la première fois que la jeune femme se retrouvait confronter à une telle façon de porter un toast mais il s'en fichait. Torrhen agissait toujours aussi promptement qu'impulsivement, montrant de la sorte toute sa personnalité. Torrhen allait peut-être un peu trop loin mais si on ne tentait pas de dépasser les limites, on n'apprenait jamais où elles se situaient exactement.

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Sur la route des souvenirs


« fief des Frey | 302, lune 3, semaine 4 »

Si Wynafryd s’était amusée à évoquer l’enthousiasme de sa mère à l’idée qu’elle puisse à nouveau parler de mariage à sa fille aînée, la réponse du fils de la Sentinelle lui serra un peu le coeur. Il lui semblait que le Holt se dévalorisait, et elle avait déjà plusieurs arguments pour le contredire. Elle secoua à nouveau la tête, mais avec sérieux cette-fois ci. “Vous vous trompez Torrhen.” commença-t-elle à déclarer. “Les héritiers ne sont plus des partis envisageables, tout comme quiconque qui ne serait pas nordien. Ma mère semble si triste de ne pas pouvoir marier ses filles que s’il lui semblait percevoir une ouverture, je crois qu’elle se jetterait épaule la première pour en ouvrir grand la porte, oubliant par la même occasion toutes ses manières de dames.” ajouta-t-elle avec un pouffement amusé, alors que son air sérieux avait complètement disparu. Cependant, était-ce un sujet pertinent sur lequel rebondir ? Après tout, elle n’avait nulle envie de connaître un quatrième fiancé, comme elle était persuadé que le Holt tenait à sa liberté et que ses prospects de mariage ne devait pas lui ressembler. Mais est-ce que cela arrêterait la Woolfield si elle avait vent de cet entretien ? Elle en doutait…

Comme le Holt semblait réclamer quelques compliments, la Manderly ne put s’empêcher de le faire patienter un peu, de manière taquine, et soulignant ses manières loin d’être celles des autres nobles de leur statut. La réponse de Torrhen la fit soupirer d’exaspération une nouvelle fois, alors que ses yeux s’élevaient vers le toit de la tente. Lorsque son regard revint sur son interlocuteur, ses lèvres dessinaient alors une moue moqueuse. Elle ne put retenir un geste spontanné, et repoussa son épaule avec un nouveau soupir. “Vous êtes incorrigible ! Si ces propos que vous venez de tenir de suffisent pas à illustrer en quoi vos manières laissent à désirer, je ne puis plus rien pour vous. On ne force pas les compliments hors de la bouche d’une noble lady comme ça, on ne se moque pas d’elle, on ne la pousse pas dans la neige, on ne peut pas dire tout ce qui nous passe par l’esprit !” finit-elle par lister avec un rire amusé. Puis son regard bleu quitta un instant ses yeux pour observer le fond de bière qu’elle n’allait pas tarder à terminer. Son index se mit à jouer sur les pourtours de bois taillés et elle sentit les effets de l’alcool alors que son visage s’empourprait bien plus facilement encore qu’en temps normal. Heureusement, l’ambiance tamisée de la tente pouvait atténuer cela. “Je les tolère parce qu’elles sont comme un vent de fraîcheur pour moi, Torrhen. Cela fait deux ans que tout le monde me traite comme si j’étais un fragile bijou tout droit sorti des orfèvreries de Blancport… m’observe avec pitié sans jamais pourtant rien oser me dire sur le sujet… Et j’ai aussi ma part de responsabilité, parce que je me suis comportée d’une manière qui nourrissait ces réactions… Cela me fait du bien d’être juste Wynafryd pour vous, une noble nordienne parmi tant d’autres, avec un étrange attrait pour les armes !” conclut-elle en relevant un visage souriant vers lui. Il y avait là des compliments et des remerciements donnés à demi-mots si le Holt savait ou voulait lire entre les lignes.

Une fois leur verre vides quelques instants plus tard, la Sirène s’était chargée de les remplir à nouveau, puis avait osé parler plus franchement, complimentant cette fois-ci le presque chevalier d’une manière plus ouverte et franche. Elle avait proposé un toast et s’était surprise à sentir le bras du Torrhen s’enrouler autour du sien pour lui présenter sa coupe, attendant qu’elle en fasse de même. “Qu’est-ce que…” avait-elle commencé à protester en reculant légèrement son visage par réflexe. A nouveau le Holt venait de braver toutes les conventions sociales sans y accorder un second regard et avait forcé sa proximité à la jeune femme sans prévenir, comme lors de leur premier entraînement, lorsqu’il l’avait serré dans ses bras le temps de la chute, avant de la dominer, leurs visages à quelques centimètres. Il lui sembla alors que son visage était devenu plus rouge encore, et nul doute que le jeune homme le verrait à cette distance, malgré le faible éclairage des chandelles. Elle dirigea une main hésitante vers ses lèvres pour parfaire le geste, plus concentrée que jamais sur son visage pour pouvoir verser la bière convenablement, sans l’inonder. Elle but, mais avec assez de difficultés, parce que sa concentration était ailleurs. “Quelle étrange pratique…” commenta-t-elle une fois que le toast fut terminé. D’un geste précis mais élégant, elle essuya le coin de ses lèvres à elle, où un peu de liquide blond avait coulé. Ils étaient toujours proches l’un de l’autre, lorsqu’elle ne put empêcher une question de franchir ses lèvres qui ne connaissaient plus la censure à cause de l'alcool. “Vous avez appris d’autres choses surprenantes à Lys ?”

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Année 302, lune 3, semaine 4 - Fief des Frey



Wynafryd Manderly & Torrhen Holt


Les propos émit par la jeune femme pouvaient s'avérer dangereux. En effet, si un prétendant potentiel les avaient écouté, il aurait pût utiliser cette idée pour obtenir la main de Lady Wynafryd. Néanmoins, ce n'était pas le cas du Holt. Peut-être s'en était-elle rendu compte ? Il éclata ensuite littéralement de rire quand elle énonça toutes les fois où il avait été trop loin avec elle, dépassant les convenances habituelle. Il eut du mal à arrêter de rire tellement des faits aussi gros lui avaient parus anodin. Son visage s'empourpra ensuite quand elle avoua apprécier ses petits dépassements. Cela le touchait plus qu'il ne voulait l'avouer. Prenant une lente inspiration pour essayer de retrouver des couleurs plus communes, il se garda bien de lui avouer qu'elle n'était pas pas seulement une simple Lady sinon il ne se trouverait pas en sa seule compagnie, en cette soirée, à boire de la bière en parlant de leur vie respective. Ensuite, elle s'acquitta du toast  particulier qu'il venait de mettre en place, ce qui sembla néanmoins la gêner quelque peu au vu du ton pivoine qu'avait prit son visage. Lorsque ce fut terminé, elle donna son avis et le natif de la Sentinelle lui répondit rapidement.

- En effet, mais tellement plus grisant.

La question qu'elle venait de lui poser était assez particulière de par leur proximité. En effet, c'était comme si on venait d'augmenter la température du corps du Holt de plusieurs degrés. A vrai dire, il savait déjà quoi lui répondre, gardant son regard dans le sien.

- Oui .. des choses qui vous feraient frissonner et devenir encore plus rouge que vous ne l'étiez, il y a quelques secondes.

Pendant un instant, il eut envie de se rapprocher un peu plus, de poser une main sur sa joue et de l'embrasser mais il se ravisa. L'alcool y était pour beaucoup dans son désir, à n'en pas douter. Il n'avait pas envie d'aller trop loin. Il pouvait certes jouer avec le feu mais pas plonger sa main dans celui-ci. Il ne voulait pas mettre à mal le lien qu'ils avaient noués entre eux. C'était un peu idiot mais l'alcool semblait lui donner des capacités de réflexions un peu plus poussées. Ses yeux ne quittèrent cependant pas ceux de la dame de Blancport.

- Et est ce que le fait que mon visage se trouve si près du vôtre est aussi une de mes manières qui laissent à désirer ? Ou cela vous plaît-il ? La dernière fois que j'ai vu autant de rouge que celui de vos joues, je pense que c'était sur la robe d'un prêtre de R'hllor. Pourtant, c'est moins agressif pour mon œil et bien plus agréable à regarder. Cette couleur vous va à ravir.

Son sourire resta sur ses lèvres. Il savait que ses propos avaient sûrement dépassés les bornes, sa bouche ayant encore agit avant son cerveau. On ne se refaisait pas. Il porta lui même sa coupe à ses lèvres pour vider les dernières gouttes dans son gosier avant de reprendre un air un peu plus normal.

- Vous êtes la première dame dont je suis aussi proche physiquement depuis mon retour à Westeros, exceptée dame ma mère. Ce n'est pas pour me déplaire. Je ne devrais pas vous le confier mais je crois que le contenu de ma coupe voulait que je vous le dise ha ha ha.

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« fief des Frey | 302, lune 3, semaine 4 »

Avoir le visage du Holt si proche du sien l’avait troublée. Comme lorsqu’il l’avait renversé dans la neige il y a quelques temps de ça, la bulle d’humour dans laquelle elle se complaisait avait soudainement explosée pour la laisser entrevoir une fraction de la réalité. Celle des traits de Torrhen, joliment dessinés, du moindre détail de son visage qu’elle avait tout le loisir d’observer et de trouver à son goût. En ces instants, il lui semblait que ce qu’elle pouvait dire ou faire n’aurait pas le même impact que lorsqu’ils se tenaient plus loin, à s’envoyer diverses piques. Il lui semblait impossible de continuer de jouer avec cette proximité. Elle en était incapable elle du moins. Et cela lui plaisait autant que ça l’effrayait. Mais cette fois-ci, dans l’intimité de sa tente, à la chaleur des lampes, sous l’effet de l’alcool, cela lui semblait bien plus prononcé que ces quelques secondes sous son poids, renversée dans la neige. “Probablement” souffla-t-elle doucement, légèrement songeuse, incapable de parler d’une voix claire et distincte. Elle quitta enfin son regard des yeux pour boire une nouvelle gorgée, de sa propre coupe cette fois-ci, avant de relever le visage pour questionner le Holt sans réfléchir.

Elle regretta partiellement sa curiosité sans censure lorsque la réponse de Torrhen se fit entendre. Elle l’avait cherché. Un léger frisson la parcourut justement, alors que son imagination se perdait en déductions sensuelles, sur ce qu’il pourrait lui répondre si jamais elle insistait encore. Lys n’était-elle pas connue après tout pour ses maisons de plaisir ? Ses esclaves sexuels ? Sa déesse de l’amour notamment ? Si la Manderly n’avait jamais connu de réelle intimité avec quiconque, elle n’était pas totalement ignorante pour autant, ayant tenue à être informée sur ce domaine grâce à sa cousine Sybelle. “Des choses qu’il ne vous faudra pas prononcer alors, si vous souhaitez me laisser une once d’honneur.” répondit-elle simplement, d’une voix toujours très discrète, montant sa main droite à sa joue, comme pour vérifier les propos du presque chevalier à propos de son teint écarlate, alors qu’elle se sentait pertinemment brûlante.

Wynafryd soutint son regard silencieusement, alors qu’elle cherchait à retrouver ses moyens, mais la tâche était ardue. Elle sentait son corps tendre lentement vers celui du Holt, comme si leur proximité n’était déjà pas suffisante. Elle sentait son souffle un peu plus court chaque fois qu’elle cherchait à inspirer une nouvelle bouffée d’air. Et il y avait cette chaleur qui continuait d’envahir tout son corps et qui se faisait un peu plus prononcée au creux de son ventre. Les mots qu’avait prononcé Dacey lui revinrent doucement en mémoire. Était-ce là ce qu’elle était en train d’expérimenter ? Cette idée continua d’alimenter sa frayeur et les mots que prononça ensuite Torrhen n’arrangèrent rien à la chose. Toutes les taquineries échangeaient disparurent au profit de quelque chose de plus concret et Wynafryd se glaçat d’angoisse. Torrhen ne se moquait plus d’elle. Qu'elle avait pu être idiote ! Elle avait cru pouvoir jouer sans rien craindre ? Sans conséquence ? C’était absurde ! Elle avait été absurde et naïve comme elle n’aurait jamais pensé l’être. Elle était réceptive à ses paroles, sensible à son charme et c’était ce qui l’effrayait. Elle n’était pas prête ! C’était beaucoup trop tôt. Si son corps se penchait vers lui, le peu de lucidité qu’il lui restait en cet instant la rappelait à l’ordre.

La Manderly finit par relever son bras pour poser une main sur le torse du Holt. Un geste plutôt affectueux, mais qui lui permettait surtout de se maintenir à une distance raisonnable de lui. Elle parvint finalement à quitter ses yeux clairs aux reflets printaniers pour baisser le visage vers ses pieds. Et pour la première fois depuis qu’ils avaient trinqué, il lui sembla pouvoir respirer convenablement. Elle reprenait peu à peu le contrôle. “Torrhen…” commença-t-elle d’une voix teintée de nervosité, en secouant la tête. “Je crois que je devrais regagner ma tente. Cela serait plus raisonnable. Le vin nous fait dire et faire des choses que nous pourrions regretter une fois ses effets dissipés.” Elle releva à nouveau son visage vers lui, hésitante. Elle se rendait compte que ça n’était pas de lui qu’elle était effrayée, mais bel et bien d’elle et de ce qu’il réveillait en elle.  “Merci pour cette soirée, et d’avoir tenu votre promesse.” déclara-t-elle finalement. Il lui avait concédé sa victoire en racontant l’anecdote qu’il lui devait. Et surtout, il avait amené son esprit drastiquement loin de ses angoisses associées à Rhaenys.

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Wynafryd Manderly & Torrhen Holt


Après avoir prononcé le mot « probablement », la jeune dame sembla à nouveau porter plus d'attention à sa coupe qu'à Torrhen. Il se mit à sourire calmement en l'entendant dire qu'elle ne voulait pas qu'il évoque « les choses apprises à Lys » pour ne point détériorer son honneur. Il n'en fallu pas plus au natif de la Sentinelle pour lui répondre.

- Je ne pense pas qu'en parler ternirait votre honneur. Vous le montrer le ferait probablement mais en discuter ne ferait qu'élargir votre pensée.

Ils étaient toujours aussi proches et l'idée de lui montrer ce qu'il avait appris là bas ne fit pas que lui effleurer l'esprit. Il en avait réellement envie mais n'était pas sûr que cela plairait à la dame. Si elle rougissait en sa présence ce n'était pas forcément par envie ou gêne. Cela pouvait être du malaise ou de la pudeur également. De ce qu'il avait appris au cours de ses voyages, les femmes n'étaient pas les êtres humains les plus faciles à comprendre. Il sentit la main de la jeune dame se poser sur son torse puis elle parla à nouveau. Ses paroles furent plutôt tristes. Torrhen ne comprit pas vraiment ce qui n'allait pas. Pourquoi allaient-ils regretter quelque chose ? Ils ne faisaient pourtant rien de mal.

- Du vin ? Je pensais que nous buvions de la bière. Je ne pensais pas vous troubler à ce point.

En effet, pour lui, il n'avait rien fait de particulièrement déplaisant, si ce n'était se conter de dire ce qu'il pensait réellement, un rien trop directement. Pour cela, il fallait, comme l'avait dit la dame de Blancport, remercier la bière.

- Si vous souhaitez y aller, je ne vous retiendrai pas bien que ma main bougera sûrement de sa propre initiative pour vous retenir. Je ne voulais pas vous offenser, ni vous mettre mal à l'aise.

Puisqu'elle s'était permise de poser sa main sur son torse quelques instants plus tôt, le jeune homme ne vit aucun problème à faire de même avec elle. Il déposa donc sa main sur l'épaule de la jeune dame pour l'encourager à rester. C'était sa façon de lui monter qu'il l'encourageait à affronter ses craintes et qu'il la soutenait. Ce ne serait probablement pas compris en ce sens mais il s'en fichait. Lui n'avait strictement rien à se reprocher car il exprimait simplement son ressenti. Cela ne l'empêcha pas de donner à nouveau son avis d'une voix franche. Ce n'était pas Torrhen, même dans dans un moment aussi particulier, qui allait garder sa langue dans sa poche, ce qui ne devait pas être chose aisée pour Lady Wynafryd.

- Vous avez le droit d'écouter d'autres histoires. Pour être franc, je ne comptais pas vous en narrer qu'une seule. Par contre je ne comprend pas ce que nous pourrions regretter. Mes paroles sont sincères, avec ou sans alcool. Sont-ce les vôtres qui risqueraient de changer une fois que les effets de vos coupes se seront dissipés ?

C'était ainsi qu'il le comprenait. Son « élève », se laissait aller à divaguer ou à parler ou à agir trop vite sans prendre le temps de réfléchir sous l'effet de l'alcool. Une similarité que Torrhen partageait avec elle, même quand il n'avait pas bu une seule goutte. Il n'y avait pas de quoi se vexer des propos de la dame. Malgré tout, il regrettait qu'elle se sentait suffisamment mal pour prendre la fuite. Il n'était pas du genre à culpabiliser mais commença à se dire qu'il en était en partie responsable.

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Sur la route des souvenirs


« fief des Frey | 302, lune 3, semaine 4 »

Pendant un instant, la Sirène s’était dit que Torrhen lui rendrait la tâche facile. Qu’il la laisserait partir sans rien dire, qu’il n’insisterait pas, qu’il ne mettrait pas le doigt précisément là où les sujets étaient délicats, là où ses incertitudes lui faisaient tourner la tête. Mais si elle avait réfléchi un peu plus, elle aurait au contraire du parier sur cette issue là, puisque depuis qu’elle l’avait redécouvert à Moat-Cailin, le Holt n’avait eu de cesse d’être là où elle ne s’y attendait pas, de réagir à l’opposé de tous les autres. Alors évidemment, quand elle se mit à évoquer la retenue dont il devrait faire preuve pour épargner son honneur, Torrhen fit mine de ne pas comprendre. La proximité qui existait entre eux ne l’empêcha pas de soupirer une fois de plus. “Vous jouez sur les mots une fois de plus et je suis certaine que vous savez très bien de quoi je veux parler. Une lady de ma naissance est censée être aussi pure que la Pucelle jusqu’à ce qu’elle soit donnée à son époux. Elle ne doit rien faire qui compromettrait sa chasteté, ni dans les gestes, ni par les pensées. Vous ne voudriez pas ternir la réputation de la petite-fille de Wyman Manderly et finir mangé pour son dessert ?” reprit-elle finalement avec un certain aplomb, mais sans lever la voix. La provocation du fils de la Sentinelle l’avait au moins aidé à retrouver ses moyens, enfin pour un temps. Il était évidemment plus facile de nier avoir eu des pensées impures, la chose ne se prouverait que difficilement. Sans compter qu’avec sa nouvelle aversion pour la mariage, la chasteté de ses pensées n’intéressaient probablement personne. “Si quelqu’un venait à entrer dans cette tente maintenant, on pourrait bavasser comme vous l’évoquiez tout à l’heure, mais rien de bien grave. Mais si en plus on nous surprenait, moi en train d’écouter vos anecdotes sur les maisons de plaisir de Lys… cela pourrait s’avérer problématique pour moi.” Elle songea soudainement à cette idée qui trouverait son chemin jusqu’aux oreilles de Robb et Wynafryd crut défaillir un instant.

Cette dernière avait tenté de mettre un terme à cette atmosphère qui n’avait de cesse de la troubler, maintenant une distance de sécurité entre elle et le jeune homme grâce à sa main sur son torse. Mais elle s’était trompée dans ses dires et il n’avait pas manqué de le souligner. Leurs regards s’étaient quittés et elle en profita pour secouer la tête. “La fatigue du voyage ne m’aide pas à garder mes idées claires, vous le constatez bien vous-même…” Mais il était aussi vrai qu’il la troublait, cependant la chose était terriblement compliquée à reconnaître pour la jeune femme, elle ne le reconnaissait qu’à peine à elle-même. Elle releva rapidement son visage vers lui, interloquée par son propos sur le fait de la retenir. Encore une fois, elle aurait du s’y attendre. Le Holt n’avait pas sa langue dans sa poche en temps normal, alors pourquoi les effets de la bière auraient-ils arrangé cela ? Il s’était toujours amusé à la provoquer, à chercher les limites avec elle, même lorsqu’il se moquait d’elle adolescent… Pourquoi aurait-il agit différemment à présent ? La Manderly sentit son coeur s’emballer un peu plus à cette idée, et la main qu’il posa sur son épaule n’arrangea rien. Un geste rassurant, bienveillant, mais un poids non négligeable pour l’inviter à rester. Elle risqua un regard pour sa main avant de revenir à ses yeux clairs, sondant un instant ses reflets verts d’eaux. Il ne retirait pas ses propos, il s’excusait à peine à demi-mots de l’avoir mis mal à l’aise ou offensé à les prononçant, mais pas de les avoir prononcé. Un nouveau soupir s’échappa de ses lèvres entrouvertes, mais nul exaspération là, simplement sa fébrilité.

Elle songea à la porte de sortie, quelques pas derrière elle. Si elle le voulait vraiment, elle pouvait relacher son épaule pour échapper à la prise du Holt. Sa cape de fourrure n’était pas très loin. Elle pouvait bien lui laisser la gourde. Oui, elle pouvait tenter de s’enfuir sans même répondre à ses questions… L’idée lui était séduisante, autant que les traits du voyageur face à elle. Elle avait eu tout le loisir de les observer à présent, d’en apprécier le dessin et la douceur. Mais ses jambes semblaient ancrées dans le sol, elle était incapable de les mouvoir. “Peut-être Torrhen. Je n’en sais rien. Et c’est ce qui m’effraie.” Peut-être n’était-ce pas une si bonne idée que de dévoiler sa faiblesse aussi facilement à celui qui se trouvait être si souvent son adversaire. “Je vous l’ai dit, j’apprécie énormément le temps que je peux passer en votre compagnie. Je me suis habituée à notre amitié peu conventionnelle et croyez-le ou non, je commence à m’y attacher. Je ne voudrais pas la perdre en rendant les choses…” Est-ce que la bière était vraiment responsable de quelque chose hormis ses rougeurs ? Torrhen pouvait-il la troubler autant sans la chaleur des bougies, le pouvoir de l’alcool, et sa proximité qui lui faisait tourner la tête ? Il n’y avait qu’un moyen de le savoir. “Une dernière histoire alors. Mais seulement si vous acceptez de reculer Torrhen, parce que je crois bien que oui… vous me troublez ainsi…” La Manderly ne doutait pas que n’importe quel homme qu’elle ne connaissait vraiment que depuis peu, qui se serait tenu aussi proche d’elle l’aurait troublée d’une façon ou d’une autre. Néanmoins, la gêne que générait le Holt était toute particulière et n’importe quel homme n’était pas en mesure de l’éveiller chez elle, cela était certain.

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Année 302, lune 3, semaine 4 - Fief des Frey



Wynafryd Manderly & Torrhen Holt


Wynafryd lui parla avec le cœur, peut-être même avec son âme. Elle commença par partager ce qui semblait être ses craintes avec une menace à peine déguisée. Était-ce donc de cela qu'elle avait peur ? Perdre sa chasteté. Il eut envie de lui répondre qu'elle ne serait pas la première dame arrivée au mariage sans avoir conserver sa pureté mais il ne jugea pas le besoin de formuler cette réponse. Oui, il avait envie d'elle. C'était un fait indéniable mais pas au prix de la mettre plus bas que terre et plus mal à l'aise qu'un barde dans une mêlée de tournoi.

- Je comprend ce que vous voulez dire. J'ai passé trop de temps dans les contrées exotiques de l'Est, allant jusqu'à en omettre presque volontairement la vision de mes racines.

Ce dont il était convaincu à présent était que ce n'était pas tant l'idée de leur proximité qui la dérangeait mais bien la peur de voir ternir sa réputation. C'était un brin égoïste mais pouvait-il vraiment blâmer cette attitude chez une dame ayant été élevée dans son milieu ? Elle pouvait bien mettre ses erreurs de l'expression sur le compte de la fatigue, Torrhen était conscient qu'il y était pour beaucoup aussi (et l'alcoolé également). Même là, alors qu'il était quelque peu blessé par ses paroles qui indiquaient clairement qu'elle n'était pas prête à prendre de risque ni à s'exposer quelque peu, à s'ouvrir un peu plus au champ des possibilités, il ne pouvait s'empêcher de l'admirer. Ses petites joues mutines, ses yeux envoûtant, sa peau qui avait l'air si douce et prompte à se teinter de rouge.

Les propos de la dame de Blancport furent ensuite plus troublant. Elle lui avoua sans sourciller que son amitié commençait à compter pour elle mais qu'elle avait peur de la gâcher en se laissant aller à des envies plus lubriques. Du moins c'est ce que le natif de la Sentinelle comprit. Elle lui confia ensuite qu'elle resterait si le Holt acceptait de reculer parce qu'il semblait la troubler. Il ne lui en fallu pas plus pour comprendre que la seule chose qui la retenait était la peur de voir son image écornée ainsi que celle de l'inconnu. Sa main se retira de son épaule et effleura celle posée sur son torse avant de commencer à reculer. Il s'avança jusqu'à sa couche et posa son postérieur dessus, se trouvant à présent suffisamment loin de Wynafryd.


- Puisque nous en sommes aux confessions, je vais devoir m'acquitter de la mienne également. J'apprécie votre compagnie, plus que celles des autres dames que j'ai croisé. Cela peut à la fois tout dire et ne rien dire. Je ne vous confesserai pas plus, de peur de vous voir rougir de la tête au pied et de vous indisposer bien plus. Un jour, je vous confierai peut-être plus mais pour l'heure vous ne semblez pas être prête à écouter alors revenons plutôt à nos histoires, en espérant que mon éloignement vous permet de vous sentir mieux.

Comme pour lui signifier que la discussion était à présent close, le jeune homme termina sa coupe et la retourna sur le sol. Ainsi l'affaire était symboliquement close, du moins pour lui. Il ne passerait pas la nuit à se retourner dans sa couche à remuer ses pensées. Lui savait clairement vers quoi il tendait et n'avait pas peur de s'en cacher.

- Sur quelle genre d'histoire voulez vous clôturer cette soirée riche en émotions ?

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« fief des Frey | 302, lune 3, semaine 4 »

Finalement, la dernière explication de la Sirène semblait avoir fait mouche du côté de Torrhen. Il reconnaissait finalement l’existence de certaines limites que les femmes de son rang se devaient de respecter et il semblait prêt à respecter sa volonté de ne pas les franchir, pas dans l’immédiat du moins. “Merci…” prononça-t-elle doucement en quittant son regard vert des yeux pour les plonger dans sa coupe encore à moitié remplie de bière. Elle commença à la monter à ses lèvres, décidée à finir ce qu’il lui restait et ne plus y toucher. Mais elle n’y parvint pas, effrayée de céder à des pulsions qu’elle ne connaissait pas chez elle. C’était un mélange de bien des choses finalement. Elle n’était pas habituée à ressentir de telles choses, elle si habituée à tout contrôler dans sa vie, rassurée par cette connaissance d’elle-même et du monde. Elle craignait l’avenir dans un monde où elle serait aveugle. Elle avait peur aussi qu’en cédant à une pulsion, elle puisse le regretter amèrement le lendemain. Et peut-être était-ce en lien avec ce qu’elle venait de lui raconter, la perception des autres. Elle se sentait bien en sa compagnie, c’était une chose certaine, mais était-ce simplement parce qu’elle le trouvait tout à fait charmant qu’elle devait se laisser guider par la réponse de son corps à sa proximité et à ses compliments ? Elle n’oubliait pas les remarques sensées de son amie Dacey, mais elle avait également du mal à oublier ce que sa mère lui avait rabâché pendant des années. Et si Wynafryd ne se préoccupait pas de toutes les opinions à son égard, elle reconnaissait tout de même en accorder à celle des nordiens. C’était ses amis, son peuple, sa région. Et il y avait Robb à leur tête. Elle craignait à présent qu’une proximité trop prononcée avec le Holt ne fasse jaser certaines personnes. Les nordiens n’étaient pas les plus portés sur la chose, mais il y avait toujours des exceptions, toujours des personnes moins attentionnées que d’autres. Et s’ils ne commentaient pas son comportement dans son dos, alors ils développeraient tout de même un jugement qu’il serait difficile de réviser. Parce qu’une fois qu’un nordien avait une idée en tête, il ne l’avait pas ailleurs, pas lorsqu’il s’agissait de l’honneur. Elle l’avait expérimenté aux premières loges aux côtés des Targaryens.

Elle remonta vivement le visage vers lui lorsque sa main quitta son épaule pour effleurer ses doigts encore posé sur son torse. Le contact lui fit l’effet d’une étrange décharge. Comment quelque chose pouvait être aussi agréable et terrifiant à la fois. Son ventre alternait entre chaleur agréable et nœuds d’appréhension. Elle ne put d’ailleurs s’empêcher de se mordre intensément la lèvre inférieure alors que le Holt acceptait de se confier un peu. L’idée qu’il se moquait encore d’elle tenta de s’insinuer en elle à nouveau. Cela aurait rendu les choses tellement plus simples. Dans ce cas là, elle comprenait au moins ses émotions et savait en répondre. Elle fut tentée de baisser les yeux une nouvelle fois, alors qu’il évoquait sa tendance à rougir facilement, mais étonnamment, elle accueilla le compliment pleinement. Elle se surprit à trouver ses mots rassurants. La Manderly ne comprenait plus son coeur, mais au moins elle n’était pas folle, et surtout elle n’était pas seule. Il semblait y avoir un certain écho aux étranges élans qu’elle avait pour lui de son côté également. “Je vous ferais savoir quand je serais prête alors.” dit-elle le plus simplement du monde, après avoir libérée cette lèvre nerveusement retenue prisonnière. Elle se promettait de réfléchir à tout cela prochainement. Elle le retrouverait lorsqu’elle serait prête à affronter et à assumer ses propres ressentis. Wynafryd pris alors une gorgée de bière avant de poser son verre à son tour. Elle se sentait plus légère oui, à nouveau joyeuse et taquine. La distance était une illusion finalement, mais elle s’en satisfaisait bien. Son regard finit par se perdre vers le haut de la structure de la tente alors qu’elle réfléchissait à ce qu’elle allait lui demander. “Racontez-moi le moment le plus honteux que vous ayez vécu durant vos voyages… Sans trop réfléchir, le premier qui vous vient à l’esprit, celui que vous vous étiez juré de ne jamais raconter à quiconque…” Ses yeux avaient fini par redescendre doucement vers Torrhen, reflétant cette même malice qu’auparavant.

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Wynafryd Manderly & Torrhen Holt


La Manderly le remercia et un silence s'installa entre eux. Il était plus gênant qu'autre chose. Si elle n'avait pas décidé de mettre fin à leur proximité, l'absence de bruit aurait pût être bien plus douce et supportable. Pour lui, il aurait été bien plus simple de se laisser tous les deux aller à leurs désirs, sans pour autant que cela dégénère.  Elle lui avait dit qu'elle lui ferait savoir. Cela le dépitait quelque peu. En effet, le Holt avait ouvert plusieurs portes que la jeune femme s'amusait à refermer, sans doute dirigée par la peur. L'alcool lui avait peut-être fait dépasser les limites mais il savait au moins à quoi s'en tenir à présent. Elle lui demanda de lui narrer ensuite le moment le plus embarrassant, le plus honteux de ses voyages. Après quelques dizaines de secondes de silence supplémentaires que le natif de la Sentinelle mit à profit afin de poser sa réflexion à propos de ses souvenirs et expériences, il parla à nouveau d'une voix aussi franche qu'à l'accoutumée.

- J'ai du mal à me décider. Il y en a vraiment deux. Je commencerai par la moins embêtantes pour vos pures oreilles. Si nous avons quitté Westeros au départ de Villevieille ce n'est pas par simple goût pour l'aventure. Ser Pat devait pas mal de pièces à un homme peu recommandable de cette ville, après avoir perdu une grosse partie de nos économies dans des jeux de hasard. Ce fut donc pour échapper à ses dettes, que nous sommes partis. C'est ce jour là que j'ai réellement compris, même si j'avais déjà des doutes, que peu importe l'homme, peu importe le modèle, personne n'est infaillible. Seule l'image que l'on se fait des gens l'est réellement. J'ai ressenti beaucoup de honte envers Ser Pat ce jour. J'ai eu du mal à le regarder en face sans colère pendant un moment.

Jusqu'ici, il avait vraiment éviter d'en parler. Cela ne le concernait pas directement et ce n'était pas lui qui avait fauté. Malgré tout, il éprouvait toujours de la honte à l'encontre de ce moment de sa vie bien qu'il n'en était aucunement responsable. L'autre était plus intime en réalité.

- Lorsque nous étions à Lys, au service d'une riche famille, je me suis laissé une fois distraire de mon poste lors d'une soirée. J'assurais la sécurité avec Ser Pat lors d'une festivité dans la résidence de mes employeurs. Je me suis laissé envoûter par la fille aînée  de l'homme qui nous avait engagé. Elle m'a fait boire trop de vin. Je n'avais pas l'habitude d'en consommer à l'époque. De fil en aiguille, elle m'a traîné jusqu'à sa chambre et le moins que je puisse vous dire est qu'elle était loin d'avoir conservé sa pureté pour le mariage. Je n'entrerai pas dans les détails. Nous n'avons pas été surpris, je pense même que son père  ne s'en est même pas douté. Il n'est rien arrivé de fâcheux pendant les festivités mais je m'en suis longtemps voulu. Pour ma faiblesse, pour avoir faillit à mon devoir. Imaginez qu'une famille rivale ait orchestré un assassinat et je n'aurai jamais pu intervenir. J'ai toujours honte de ce moment, peu importe comment je retourne la situation.

Son regard s'était perdu dans le vide à l'évocation de cette histoire. Il n'en était pas fier. Pas de l'image qu'il allait renvoyer pour le moment de débauche qu'il avait vécu mais bien pour le fait d'avoir abandonner son poste pour des futilités. Ne pas s'être montré suffisamment professionnel. C'était peut-être pour ça que malgré son désir d'indépendance et de liberté, il s’efforçait de toujours mener à bien les tâches qu'on lui confiait. Il venait de se livrer franchement et réellement à Lady Wynafryd. Ce n'était peut-être pas le genre d'histoires qu'elle attendait mais le Holt s'était ouvert sur des moments honteux et véridiques de son existence de voyageur.

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Le sourire de Torrhen n’était plus tout à fait le même il lui semblait que la lueur malicieuse qu’elle avait vu briller quelques instants plus tôt s’était éteinte. Peut-être était-il déçu oui, de ne pas avoir obtenu de Wynafryd les réactions qu’il attendait. Elle avait été courageuse les précédents jours lorsqu’il s’était agi de montrer ses compétences avec une épée ou au combat de manière plus générale, mais il s’agissait là d’un domaine sur lequel elle n’avait aucun courage pour le moment. Néanmoins la contrariété du Holt était à peine perceptible, plus par distinction de son attitude précédente, qu’une réelle expression de cet état là. Ce constat la peina un peu, mais c’était une peine avec laquelle elle était capable de vivre, elle le savait. Alors que si elle s’était laissée aller à ses désirs sans écouter sa conscience, sans prendre le temps d’y réfléchir avec soin avant… non, elle était incapable de savoir comment elle aurait vécu avec cela.

Elle avait néanmoins tenté de détendre l'atmosphère une nouvelle fois, utilisant les propres arguments que Torrhen avait usé contre elle à plusieurs reprises. Elle lui avait demandé de conter le moment qu’il jugeait le plus embarrassant de son long séjour loin de la Sentinelle. Elle s’attendait à une réponse comique, à une maladresse dont il aurait fait preuve et dont elle aurait pu rire avec lui maintenant que l’événement était loin derrière lui. Pourtant, ça n’est pas ce genre d’embarras là qu’il se décida à lui dévoiler. Son air taquin s’estompa progressivement alors qu’elle l’entendait se confier de la sorte. Son visage s’était baissé au fur et à mesure qu’elle s’était mise à hochement doucement de la tête, acquiesant aux leçons qu’avait tiré Torrhen de la situation. “Tu avais quel âge à ce moment là ?” demanda-t-elle doucement en cherchant à nouveau son regard, sans se rendre compte qu’elle venait d’oublier le vouvoiement de politesse, comme si cet aveu du presque chevalier avait brisé une nouvelle barrière entre eux. “Hum, vous... vous n’avez pas songé à rentrer à la Sentinelle suite à cela ?” reprit-elle après un raclement de gorge, s’étant rendu compte de son laisser-aller. Son regard s’était posé différemment sur le bel homme, avec cette nouvelle information, comme si elle le voyait sous une autre lumière à présent, les pièces du puzzle continuaient de s'imbriquer lentement mais sûrement dans son esprit.

Le moment solennel ne dura pas bien longtemps puisque la deuxième anecdote se trouvait bien plus fleurie que la première, une histoire à laquelle elle aurait pu s’attendre venant du personnage finalement, contrairement à la première. Au fur et à mesure que Torrhen lui contait l’événement, elle ne put s’empêcher de visualiser ce qu’il lui décrivait. Elle imagina une belle jeune femme élancée, la peau matte et tout juste couverte par quelques soiries colorées et vaporeuses qui ne dissimulaient finalement pas grand chose. Une jeune femme qui savait ce qu’elle voulait et n’en avait pas eu peur comme elle. Malgré elle lui vint l’image de Torrhen dénudé et elle sentit le rouge lui revenir vivement aux joues jusqu’au bout de ses oreilles. Elle tenta de camoufler cela en plongeant le nez dans sa coupe pour avaler sa dernière gorgée, avant de la déposer au sol. Il s’en était voulu d’avoir cédé ainsi à la tentation pour négliger ses devoirs, mais cela voulait-il dire qu’il regrettait d’avoir succombé ? Pas forcément. “Ainsi, depuis, vous ne laissez plus les jeunes femmes vous distraire de vos missions ?” demanda-t-elle en haussant un sourcil, un large sourire trahissant son amusement. “J’ai donc bien fait de vous demander de vous éloigner, je ne voudrais pas que vous ressentiez à nouveau cette honte par ma faute. Je vous ai offert du vin après tout…” A peine les mots avaient-ils quitté ses lèvres qu’elle les regretta et tenta de les rattraper en se mordant les lèvres une nouvelle fois et précipitant son regard vers le sol, mais c’était trop tard. A quoi jouait-elle enfin ? Le Holt n’avait eu de cesse depuis leurs retrouvailles de lui prouver qu’il ne craignait jamais de répondre à ses provocations. “Il se fait tard Torrhen, nous avons encore beaucoup de route demain, le convoi partira probablement très tôt comme d’habitude, je vais vous laisser… Encore merci pour cette soirée. Je vous laisse la fin de la bière…” finit-elle par ajouter, tentant de désamorcer son élan précédent.

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Wynafryd Manderly & Torrhen Holt


La jeune femme lui posa deux simples questions. Ce n'était pas vraiment ce à quoi il s'était attendu. Tout du moins, il remarqua qu'elle avait oublié de le vouvoyer, préférant, un court instant, la forme moins polie « tu ». Ce n'était pas pour lui déplaire. Lady Wynafryd venait de prouver à nouveau qu'elle se sentait bien plus proche de lui qu'elle ne voulait vraiment se l'avouer. Lorsque sa volonté faillissait, elle laissait ressortir ses véritables envies.

- Pas loin des vingt ans, peut-être un peu moins. Sur la route, on ne fait pas toujours attention aux dates. Pourquoi rentrer ? J'avais envie de découvrir le monde et en restant à Westeros nous aurions été plus facilement retrouvables. Il aurait été évident que Ser Pat cherche à regagner sa région d'origine. Puis je pense que ce vieux filou comptait vraiment sur le fait qu'on s'engage dans une compagnie libre. J'étais plus jeune, j'avais envie de découvrir le monde.

Contrairement à elle, il n'avait pas peur d'explorer de nouvelles terres mais ceci était un autre débat. Il se tut à nouveau et ce fut la dame qui revint à la charge avec ses questions. Les histoires de Torrhen semblaient avoir raviver sa flamme. Son affirmation lui déplu quelque peu. En effet, il était impensable de comparer la situation actuelle et passée.

- Oui c'est un peu l'idée. Seulement, ici, vous ne me détournerez aucunement de ma mission et vous le savez très bien. Les deux situations ne sont pas comparables du tout. Vous n'êtes pas le même genre de dame,  je ne suis pas réellement à votre service et mes tâches ici demandent nettement moins de responsabilités, si on excepte le moment où je vous escorterai jusque Viergetang.

Un jour, la Dame de Blancport le réaliserait probablement mais il sera peut-être trop tard à ce moment là. Ils étaient tous deux non mariés mais les choses pouvaient très vite changer puis rien ne disait qu'ils continueraient à se voir une fois rentrés chez sur leur terre natale respective. La jeune femme s'excusa alors prétextant qu'il se faisait tard. Elle lui laissa le reste de la bière et il soupira calmement.

- Passez une bonne nuit Lady Wynafryd.

Le natif de la Sentinelle la laissa s'en aller et regagner sa tente. Il lui aurait bien proposé de l'accompagner mais il pensait que cela aurait pu être mal interprété. Il décida donc de se laisser aller quelque peu sur sa couche, regrettant quelque peu la présence de la dame qui trouverait son lit bien froid ce soir, tout comme le Holt. Ils s'étaient ratés ce soir et ils risquaient de le regretter un jour. La nuit porterait sans doute conseil tant à la jeune femme qu'à son homologue masculin. Le fief des Nerbosc n'était plus si loin après tout. Le mariage leur changerait à coup sûr les idées et leur permettrait d'oublier cette soirée aussi enchanteresse que décevante.

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