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Farewell keep hope we'll always find each other {Lucas}

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Farewell keep hope we'll always find each other
Lucianne


« Castel-Bois | 302, lune 1, semaine 3 »

Le retour à Castel-Bois avait été effectif depuis plusieurs jours à présent. Ces retrouvailles avec son foyer lui avaient conféré la sureté grâce à laquelle la jeune seigneur était à même de pouvoir affronter le reste. Son monde lui avait manqué, dans la mesure où elle savait que sa place était ici auprès des siens. Eloignés de toute l’agitation des festivités, de ces sortes de remise en question politiques abstraites ou non, ils se sentaient à présent en sécurité dans ce lieu qu’ils avaient laissé pour quelques lunes. Marianne songeait également que ce retour avait aussi apporté une sorte d’apaisement dans les tourments de Lucas. Du moins le concevait –elle à son échelle, sans prétendre en détenir les réels aboutissants de son époux. Mais elle osait croire en son meilleur dans ce lieu. Dans cet espace qui leur rappelait à tous les deux qu’ils pouvaient concevoir un monde ensemble. Le leur. Peu importaient les épreuves passées, peu importaient les démons, ils avaient tous deux une place dans ce foyer qu’ils pouvaient concevoir l’un avec l’autre. La force de la jeune fille n’avait en rien délaissé son soutien auprès de Lucas. Bien au contraire, le temps n’avait pas fait défaut à leur union, plus à présent. Surtout pas depuis qu’ils avaient réussi à vaincre les non-dits pour laisser place à cette vérité qui les avait toujours animé. Marianne le soutenait de plus belle, cherchait à ne plus lâcher la main qui serrait ses doigts. Elle demeurait présente à ses côtés et tentait de lui prouver qu’elle le resterait à jamais. Ou plutôt, à tant qu’il déciderait de la garder à ses côtés. Aussi se montrait-elle fière de l’avancement du comportement du chevalier. Ses moindres efforts en étaient récompensés par le biais de son sourire ou par ce regard qu’elle lui portait dès qu’ils croisaient leurs cœurs. Lucas savait lui prouver qu’il concevait, à sa manière, encore l’espoir. Qu’il lui accordait une certaine place, même si cette dernière était infime, mais elle se trouvait bien là. Dans ses sourires qu’il lui arrivait de retrouver, dans ses rires qu’il lui arrivait d’entendre à nouveau et elle savait au fond d’elle qu’elle finirait par les retrouver dans la générosité qu’il savait offrir aux autres. Il n’y était plus loin aujourd’hui. D’ailleurs, il lui avait démontré en préparant son futur départ en direction de Corneilla. Désireux de vouloir être présent au moment où les invités seraient sur place, le chevalier retrouvait de sa superbe et de cette volonté à avancer par le biais de ce voyage. Marianne le concevait de cette manière, et ce même si elle appréhendait son départ. Ce serait la première séparation qu’ils connaîtraient depuis son retour de Pyk. Ce premier voyage qu’ils devraient entreprendre séparément depuis des lunes. Son inquiétude l’avait envahi d’une manière assez marquée au moment où la conversation avait évoqué cette supposition. Mais pourtant, elle avait su taire toute ses angoisses pour laisser la réalité reprendre de ses droits. Lucas avait un rôle à tenir, un devoir à rendre aussi bien pour sa famille que pour le reste du Conflans et d’une certaine manière la Harlton savait qu’il se devait de s’en aller plus tôt rejoindre les siens. Aussi n’avait-elle pas émis de réserve pour l’heure. Bien au contraire, elle l’encourageait à sa manière tout en espérant secrètement que ce voyage se déroule sans encombre. Aucun brigand, aucune malveillance, aucun retard à cause du froid et de l’Hiver ne viendraient bouleverser ce qu’ils espéraient tous les deux. Malgré ses bonnes volontés d’y croire et de se raisonner, son estomac la tiraillait encore et encore à l’idée de connaître un nouveau chagrin. Elle ne pourrait le supporter, elle le savait d’ores et déjà.  Et la conception même de l’idée lui imposait des nausées de plus en plus troublantes. A croire qu’elle avait attrapé quelque chose de mauvais depuis qu’ils avaient quitté Lestival. Heureusement, il y avait certaines journées où tout paraissait être pour le mieux. Des journées grâce auxquelles elle profitait simplement de la présence de tout un chacun mais surtout de Lucas.

La journée fatidique était arrivée et le moment ne tarderait pas à les séparer. L’insomnie nocturne lui avait permis de réorganiser une fois de plus ce qu’il adviendrait le lendemain. Marianne désirait ne rien oublier pour Lucas. Pas même une fourrure de plus dans l’éventualité où ses affaires prendraient l’eau ou se chargeraient d’humidité, pas même un morceau de pain supplémentaire au cas où ils viendraient à être retardés durant le trajet pour telle ou telle raison, pas même un onguent si d’aventure l’un d’eux viendrait à se blesser. Elle en faisait surement trop, mais elle était incapable de ne pas songer au mieux de son époux. Aussi s’était-elle inquiétée de songer à la sécurité du chevalier et s’était-elle confrontée à cette idée plus d’une fois. Désireuse de lui donner tout ce qu’elle était en mesure de lui offrir pour qu’il se sente au mieux, la seigneur de Castel-Bois s’était dirigée vers ce trésor qu’ils détenaient depuis des années. Ses mains frémirent au moment où le contact de sa peau touchait l’acier refroidi de l’épée. Ses pensées s’en déportèrent vers tout ce qu’elle avait pu entendre à son sujet, toutes ces légendes derrière lesquelles bon nombre de contes dissimulaient des attraits pour l’Homme. Il s’agissait bien de cela. Bien de ces légendes qui, lui permettaient des suppositions telles qu’elle concevait le vrai courage derrière cet effet. Lucas en avait besoin. Sans retenue, elle rebroussa chemin, acier valyrien en mains, puisqu’elle n’était pas en mesure de le porter d’un seul bras. Et dés lors qu’elle reconnut la silhouette de son époux, affairé pour le départ, la jeune fille ne put retenir son appel. « Lucas. » tenta t-elle de le faire se détourner une première fois. Ses pas encore éloignés des siens, son cœur légèrement tourmenté par ce qui allait se dérouler d’ici quelques minutes à peine. Ses yeux trahissaient probablement ses inquiétudes, mais bien vite elle tenta de retenir cette dernière pour ne pas l’induire en tourments qu’il ne méritait pas. « Attends encore un peu. » lui demanda t-elle alors que cette fois-ci son regard dévoilait une sureté dans laquelle il pouvait refuge si il le désirait. Elle le contourna de manière à pouvoir lui faire face et s’enquit de lui présenter l’épée dont elle remontait la lame pour la présenter sur le plat de sa main libre. « Je sais que tu disposes de ton arme et que cette dernière te sied. Mais… te serait-il possible de conserver Vérité à tes côtés le temps du voyage s’il te plaît ? » Ses émeraudes cherchaient à convaincre son regard vert de ce désir. « Cela me rassurerait de la savoir avec toi. » justifia t-elle une fois de plus alors qu’elle serrait doucement ses mâchoires pour ne pas pleurer devant lui. Il ne méritait pas qu’elle faille maintenant, il lui fallait du courage, chose qu’elle lui donnait sans retenue.

Elle lui laissa détailler l’épée sans dire mot de plus, alors qu’elle-même admirait chacun des traits de son visage pour les inscrire une fois encore dans son cœur. « Promets-moi de m’écrire dès que tu arrives à Corneilla et de ne pas entreprendre de voyage à la nuit tombée. » Son attitude la trahissait malgré elle, néanmoins, elle tenait pour ne pas pleurer. « Je sais que tout se passera bien, j’ai foi en toi et en tes hommes, nos hommes. Je sais que vous ne commettrez pas d’impair. Pardonne mon inquiétude, elle n’est pas contre toi. Au contraire, je suis fière de toi et de tes volontés. Je suis persuadée que ce voyage saura te montrer à quel point notre région reste aussi belle avec ou sans neige. » Un sourire orna doucement ses lèvres. Tendre, délicat, il osait laisser les barrières de son angoisse s’abaisser complètement pour ne laisser place qu’en ses croyances. Celles qui la poussaient à savoir que Lucas était courageux et que sa générosité permettait la bienséance de ce tout qu’ils avaient su construire tous les deux.
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Lucianne


« Castel-Bois | 302, lune 1, semaine 3 »

Une lune qu’ils étaient rentrés à Castel-Bois et une lune que Lucas profitait du calme des lieux, des repères qu’il y avait créée et de l’amour tendre de son épouse. Pour la première fois depuis sa libération des geôles de Pyk, Lucas avait connu un repos et une sérénité qu’il pensait à tout jamais disparus. Tout n’était pas parfait non, sa vie n’était pas devenue rose du jour au lendemain, mais quelque chose s’était passé à Lestival, une sorte de déclic qui avait permis d’atténuer ses crises d’angoisse. Le soir, avec son épouse à ses côtés, la chaleur et les étreintes partagées, il s’assoupissait enfin pour faire des nuits dignes de ce nom. ll n’avait pas eu besoin de s’isoler une seule fois dans l’étable depuis leur passage à Bel-Accueil. Il lui arrivait encore de se sentir mal, il sursautait facilement, n’aimait pas qu’on le touche ou apparaisse trop prêt de lui sans qu’il l’ait entendu auparavant. Mais il suffisait d’une main tendue de Marianne, d’un sourire affectueux, de ses lèvres sur les siennes pour calmer les battements affolés de son coeur. Ces progrès commençaient à redonner un peu de confiance au chevalier, une pointe d’espoir que l’avenir n’était pas totalement gâché pour lui, pour eux. Il s’était vu perdre Marianne et cela lui avait fait un choc, c’était pour elle, pour eux qu’il faisait des efforts à présent. Et c’était grâce à elle que les nuages orageux qui planaient au dessus de sa tête se dissipaient progressivement. Ils demeuraient au coeur de l’hiver, froid et blanc, mais aussi calme et tendre que le manteau de neige qui recouvrait leur région natale.

Cependant le départ du chevalier Nerbosc approchait. Un départ qui se ferait seul cette fois-ci. Du moins sans sa femme, uniquement en compagnie de son écuyer et de deux hommes d’armes Harlton. Et avec ce départ approchant, les angoisses de Lucas étaient peu à peu revenues. Il appréhendait déjà la séparation de sa belle épouse, ses réactions sans elle, l’éventualité du retour de ses crises nocturnes. Et plus il y pensait, plus le nœud se resserrait dans son estomac. Il avait l’impression de faire à nouveau un pas en arrière. Pourtant il ne voulait pas reculer non plus. Il ne pouvait plus reculer. Sa famille avait été compréhensive avec sa situation et lui avait laissé du temps, mais il n’en demeurait pas moins l’émissaire du Conflans. Un titre dont il s’était toujours enorgueilli, qu’il avait toujours pris plaisir à avoir et à honorer. Il ne pouvait pas rester éternellement à Castel-Bois, uniquement en tête à tête avec son épouse, bien que cette idée lui plaisait plus que tout. Chose impensable pour un homme comme Lucas qui avait toujours apprécié la foule et les spectateurs. Mais le mariage de Hoster à Sansa Stark approchait et c’était un événement qui lui tenait à coeur. C’était lui qui était allé présenter le projet aux Loups à Winterfell, c’était lui qui avait obtenu la visite de Catelyn et de ses enfants à Corneilla pour pouvoir sceller les fiançailles. C’était toujours lui qui s’était donné du mal durant leur visite pour faire en sorte que son puînée et la belle descendante des Tully passent des moments agréables ensemble. Alors même si l’idée d’être séparé de son épouse l’espace de deux lunes lui tordait le ventre et lui coinçait le dos, son devoir le faisait vibrer de se rendre à Corneilla. Il voulait être auprès des siens pour préparer l’événement. Alors bien sûr, il aurait pu partir plus tard, arriver en même temps que tous les invités, avec Marianne à son bras, mais il était un Nerbosc, il était de son devoir d’aider. Et finalement, il préférait arriver lorsque la demeure serait encore calme et remplie uniquement des Corneilles qu’il connaissait. Quant à son épouse, elle ne pouvait guère se permettre de s’absenter trop longtemps de son domaine après leur escapade dans les Terres de l’Orage. Il avait donc été convenu qu’ils se verraient séparés durant deux lunes. Lucas essayait de se répéter que huit semaines, cela n’était rien, rien en comparaison de la demi-année qu’il avait passé loin d’elle à ne pas savoir s’il serait encore là le lendemain. Il serait avec ses frères et sa sœur, auprès de son père et du reste de sa famille, dans ce château qui l’avait hébergé pendant tant d’années. Il serait bien assez occupé pour ne pas voir le temps passer et déjà, il pourrait retrouver son épouse, la serrer dans ses bras et capturer ses lèvres des siennes.

Lucas se trouvait donc dans la cour, en train de vérifier que leurs bagages étaient bien harnachés sur leur monture. Il n’avait guère eu l’occasion de s’occuper de cela. Depuis qu’il avait été temps de s’occuper des préparatifs, il avait vu Marianne particulièrement absorbée par la tâche. Elle avait même réussi à lui tirer plusieurs sourires de la sorte. Il avait voulu la reprendre, l’inciter à rester calme, mais son épouse semblait trouver son compte en s’assurant qu’aucun des hommes ne manquerait de rien pour ce trajet d’une semaine. Il n’avait pas oublié comment Torvald avait retrouvé l’Étranger, il n’oubliait pas le chagrin et les angoisses que son épouse avait connu suite à cet événement. Alors il l’avait simplement observée, admirée elle et son air concentrée. Récoltant de ça et de là une étreinte, un baiser, un sourire alors qu’elle ajoutait une peau supplémentaire à leurs affaires. Une voix familière le tira de ses pensées. Il lâcha la bride de cuir qu’il venait de serrer et posa affectueusement sa main sur la croupe du cheval alors qu’il se dévissait le cou en direction de son épouse. Il haussa un sourcil interrogatif attendant que Marianne ne lui parle. Il s’étonna de la voir porter une large épée entre ses deux mains. Cette partie là était à sa charge à lui habituellement, et il n’avait pas oublié sa lame. “Je ne serais pas parti sans te dire au revoir, Marianne…” dit-il doucement avec un sourire pour tenter d’apaiser l’air pressé et inquiet de la belle Harlton. Comme elle le dépassait, il la suivit de regard pour finalement retrouver une position naturelle alors qu’elle se positionnait devant lui. Il alternait entre sourires qui se voulaient rassurants et froncements de sourcils tant il ne comprenait pas ce qu’il se passait. C’était Vérité qu’elle tenait, l’épée des Harlton. Une lame d’acier valyrien qu’elle voulait lui confier. Lucas ouvrit la bouche pour protester et se mit à secouer le visage par la négative. “Marianne…” commença-t-il. Mais déjà sa femme le coupait, lui expliquant que cela la rassurerait de la savoir en sa possession. Lucas tendit les mains pour récupérer l’épée. Il fit délicatement glisser le fourreau sur le métal pour admirer la pièce familiale. “Je veux bien tout faire pour te rassurer, mais moi ? Qu’est-ce qui me rassurera quand je te saurais sur la route si tu n'as pas Vérité sur toi ?” demanda-t-il finalement, d’une voix toujours aussi douce, alors qu’il relevait doucement les yeux vers elle, tandis que ses mains refermaient le fourreau sur la garde. Une de ses mains lâcha le métal froid pour venir se poser sur la joue de la belle brune. Il lui offrit un nouveau sourire. “Je te promets d’être prudent sur la route, nous le serons tous.” dit-il en quittant l’émeraude de ses yeux pour regarder d’un air entendu les trois hommes présents non loin d’eux qui terminaient également de se préparer. Gareth, son écuyer, répondit à Marianne par un hochement de tête et un sourire poli. “Et dès que nous serons arrivé à Corneilla, je t’écrirais…” conclut-il doucement. Son angoisse s’était calmée un instant, bien plus concentré sur celle de sa femme qu’il voulait à tout prix faire disparaître. Il se redécouvrait capable de prendre sur lui pour son bien-être à elle. Son pouce caressa doucement la peau de son visage, puis il fit un pas pour venir poser ses lèvres sur les siennes, comme pour sceller sa promesse à sa façon.
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Lucianne


« Castel-Bois | 302, lune 1, semaine 3 »

Le froid mordait les joues de tous les protagonistes. Décidé à laisser des traces afin de rappeler combien l’Hiver étendait de plus en plus son manteau sur l’ensemble des paysages régionaux. Pourtant, ce dernier contrastait à merveille avec la chaleur qui emplissait le cœur de la jeune fille. Prête à encourager son époux sur le point du départ tout en demeurant inquiète quant à la bonne route qui s’offrait devant lui. Elle admirait le courage qui envahissait Lucas, lui prodiguant des intentions recouvrées depuis le retour de Lestival. Son sourire grandissait à mesure que ses volontés s’éclaircissaient au sujet de la situation à venir et cela s’avérait être le plus beau des cadeaux qu’il puisse lui offrir. Son sourire, mais également ces diverses étoiles qui se dessinaient à nouveau dans son regard alors qu’il songeait à l’avenir. Le chemin avait été tortueux et le restait pour quelques occasions, pourtant la destination leur paraissait à tous les deux de moins en moins troublées par les aléas d’un brouillard épais. Ce dernier se dispersait à mesure que leurs étreintes se partageaient, il n’en devenait qu’un voile léger alors que leurs lèvres se retrouvaient pour un baiser de plus. Peut-être un jour disparaitrait-il totalement ? La jeune épouse l’espérait de toute son âme alors qu’elle ne cessait de constater des moindres efforts fournis par son chevalier. Ce voyage apporterait probablement une bise supplémentaire pour permettre une meilleure vision de leurs retrouvailles. Déjà, elle s’impatientait de vivre cette scène, tant elle savait que sa présence lui manquerait. Néanmoins, elle le connaissait assez pour savoir qu’il se retrouverait entièrement grâce à cette nouvelle expérience. Pouvoir prendre connaissance des terres qu’il affectionne, être en contact avec les divers habitants qu’il croisait sur son chemin faisait partie intégrante du caractère de Lucas. Marianne l’aimait pour cela, pour sa manière à se dévoiler altruiste et attentionné envers autrui, pour sa capacité à se mettre à portée de tous et à apporter de la joie juste par quelques mots échangés. Le cœur de Lucas répondait à merveille avec tout ce que le Conflans représentait et rien que pour cela, la jeune fille avait confiance en toute sa région pour permettre à son époux de trouver une quiétude certaine pour son voyage. Et puis, elle le savait entre de bonnes mains. Gareth était un jeune garçon qu’elle avait appris à connaître et dont elle avait pu percevoir sa loyauté envers Lucas depuis quelques temps déjà. De même que les hommes qui les accompagnaient étaient également des personnes de confiance qu’ils avaient pour habitude de côtoyer au quotidien. Cependant, son inquiétude persistait malgré tout. Les « si » se fomentaient dans son esprit, impliquant des situations dans lesquelles le danger ferait son apparition. De même que le manque grandissait à mesure que le temps les rapprochait de cette séparation. La jeune épouse désirait que son chevalier ne manque de rien pendant son trajet et que la protection de la Mère confondue avec celle du Père puissent les encercler de manière à parfaire les détails de ce périple. Le froid mordait leurs joues aujourd’hui mais qu’en serait-il de demain ? Les brigands résistaient à ce dernier, aussi, Marianne ne pouvait se permettre de laisser partir Lucas et leurs hommes sans une sécurité certaine. Vérité s’était imposée à elle telle une certitude. Elle, seule, était à même de défendre alors que le danger grouillait derrière chacun des fourrés gelés. Du moins, il s’agissait ici de l’idée qu’elle s’en était faite alors qu’elle se présentait devant Lucas si frêle. Son appréhension se glissait sur ses traits, alors qu’elle désirait plus que tout la retenir pour ne pas qu’il s’inquiète plus en amont pour elle. Mais malgré ses tentatives, sa mâchoire n’avait de cesse que de se serrer alors que ses yeux exprimaient tant cette protection qu’elle désirait lui confier.

Ses doigts se crispèrent doucement contre le fourreau élargi qui retenait l’acier valyrien alors que ses yeux ne parvenaient pas à quitter le visage du jeune homme. Désireuse d’inscrire une fois de plus chacune des parcelles de son visage dans son cœur, Marianne laissa exprimer ses appréhensions qui trouvèrent rapidement échos dans les assurances du son époux. A peine avait-il prononcé son prénom que déjà son cœur se rassurer de l’entendre, de reconnaître ce timbre qui exprimait autant de bonté que de conviction quand à ce qui allait se produire d’ici peu. Son sourire l’apaisait de plus belle, surtout à présent qu’il lui rappelait tous ces moments qu’ils avaient pu redécouvrir ensemble. La complicité s’éveillait à nouveau et leur permettait à tout deux, surtout à la jeune lady, de pouvoir se défaire de toute cette angoisse qu’elle ne désirait pas lui témoigner. Mais le naturel lui revint au galop alors qu’elle remettait doucement ses idées claires en place et qu’elle se rappelait sa venue et l’objet qu’elle comptait lui confier. Leurs regards se séparèrent à cet instant, suivant tous deux les courbes de la lame qu’elle lui tendait. Marianne brisa ce contact la première alors qu’elle vérifiait des divers traits du visage qui ornaient celui de Lucas au moment où il se saisissait de l’élément. Son regard à elle n’en devenait que plus inquiet, désireux de comprendre les questionnements qui donnaient l’impression de jaillir dans l’esprit de son époux. La négation qu’il exprimait par le biais de ses mouvements de tête l’incita à déglutir difficilement avant de rajouter rapidement les raisons pour lesquelles elle avait songé à tout ceci. Certes, Vérité n’était pas une dextre qu’il avait pour habitude de manipuler, et elle n’avait pas réalisé de cet état à cause de son angoisse, néanmoins son cœur s’apaisait alors qu’elle saurait ce trésor entre ses mains. Et alors qu’elle essayait déjà de trouver d’autres arguments pour plaider en sa faveur, ses émeraudes vinrent à trouver rapidement le regard vert de Lucas pour partager un sourire sincère alors qu’elle comprenait son acceptation par le biais de son interrogation. « Douterais-tu de Roadney ? Certes, son état est affaibli depuis l’accident de sa clavicule mais il n’en reste pas moins mon plus fidèle protecteur. » Son sourire grandit à mesure que son regard essayait d’appuyer chacun de ses mots pour rassurer à son tour Lucas. Elle ne songeait pas à ce voyage sans l’accompagnement de son homme d’armes, de celui qui l’avait toujours accompagné et avait une place intégrante auprès de son cœur. Tel un frère protecteur, Roadney avait prouvé à maintes reprises à quel point il tenait à la jeune fille. « Tout comme je porte toujours la lame qui m’accompagne à chaque voyage. » continua t-elle sur sa même lancée alors qu’elle rapprochait doucement la distance qui les séparait au moment où il déposait ses doigts contre sa joue. Désireuse de profiter de ce contact, Marianne frotta délicatement son visage contre sa main tout en cherchant à perdurer ce contact visuel qu’ils entretenaient. « Je sais que tu le seras. » rétorqua t-elle tendrement en affichant un sourire timide à son chevalier avant de laisser ses yeux dépasser sa silhouette pour constater du hochement de tête de Gareth. « Je sais que vous le serez tous. Gareth je te donne pour mission de tenir tête à chacun dans l’éventualité où ils ne seraient pas raisonnables. » s’amusa t-elle d’ordonner alors qu’elle prenait considération de chacun des hommes aux côtés de leurs montures, avant de finalement reporter ses yeux dans ceux de son époux. Par les Sept qu’il allait lui manquer. Ses lèvres se pincèrent pour empêcher le frémissement devant l’émotion de cette séparation et elle se mit à son tour à acquiescer par un hochement de tête au moment où Lucas lui promettait de lui écrire. Après quoi, ses lèvres retrouvèrent les siennes sans retenue, comprenant qu’il scellait ainsi sa promesse par ce biais.

Sa main remonta doucement pendant cet échange de manière à venir caresser l’arrête de sa joue, désireuse de lui montrer sa tendresse mais également la protection qu’elle lui offrait pour cette épreuve à venir. Ils allaient se quitter et le temps s’écoulerait à sa manière. Marianne savait d’ores et déjà qu’il l’effectuerait de manière ralenti et que ces deux lunes lui seraient difficiles. Pourtant, elle gardait espoir sur tout le meilleur que cela engendrerait pour la suite, pour toutes ces bonnes choses qui parviendraient à nouveau à alimenter l’espoir du jeune homme. Ce contact entre leurs lèvres le lui prouvait davantage, si bien qu’elle laissa son front s’apposer sur le sien pour quelques secondes supplémentaires de manière à ce que leurs nez se frôlent un instant de plus. Les yeux clos, elle profitait une once de seconde de plus de sa présence, de son odeur, de son cœur qu’elle pouvait sentir par le biais de sa main posée à sa place juste contre sa joue. « N’oublie jamais que je t’aime. » lui chuchota t-elle de manière à ce qu’il soit le seul à l’entendre alors que ses yeux s’ouvraient à nouveau et qu’elle cherchait avec sa main libre à prendre la sienne afin d’y déposer un autre présent. Plus petit, plus précieux, ses doigts se refermaient doucement sur sa main alors qu’elle tentait à nouveau de se montrer forte. « Songe à mes mots au moment de notre premier départ ensemble et ainsi les moments les plus douloureux s’apaiseront devant les souvenirs que nous partageons et que nous continuerons à créer. » Elle le dévisageait pour retenir ce nouveau souvenir, pour laisser son cœur se laisser envahir par cette chaleur intense et apaisante. La fleur qu’elle avait cueilli lors de leur départ était aujourd’hui éternelle, captée par cet écrin d’argent qui lui rendait hommage et qui se portait près du cœur. Le pendentif était un rappel à cet amour qu’ils avaient su construire ensemble et qu’ils retrouveraient très bientôt pour lui permettre de perdurer. « Va chevalier, apporte sûreté et protection aux tiens, étends ta voix auprès des nôtres, tu disposes de mon cœur pour t’accompagner sur ton chemin. » Ce fut à son tour de rapprocher la distance pour sceller sa bénédiction par le biais d’un nouveau baiser. Tendre et affectueux, la jeune fille profitait encore de ces quelques instants avant de finalement relâcher son étreinte et se reculer pour ne pas retarder davantage le convoi. « Puissent les Sept et les Anciens vous accompagner durant votre voyage. Prenez soin de vous. » renchérit-elle alors qu’elle regardait à présent Gareth et les deux hommes supplémentaires. Son cœur se serrait à l’idée de voir Lucas partir, aussi, elle serrait ses mâchoires pour continuer à tenir. Son sourire se fanait doucement, mais restait empli de cette fierté qui l’envahissait.

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Lucianne


« Castel-Bois | 302, lune 1, semaine 3 »

Lucas observait d’un oeil curieux la lame d’acier valyrien que sa femme tenait à laisser en sa possession. Il était forcément impressionnant et enorgueillissant de posséder une telle lame. Leur nombre était limité sur le continent, c’était un objet précieux auquel on accordait quelques caractéristiques que de simples épées ne possédaient pas. Elle était étonnamment légère par rapport à sa taille, bien différente de sa lame habituelle, tant par l’équilibre de l’objet que par sa prise en main. Si le chevalier était amené à devoir utiliser une épée pour se défendre lors du voyage à venir, son instinct se dirigerait vers son épée habituelle, c’était bien en cette dernière qu’il avait confiance, qu’il connaissait ses réflexes, ses distances létales ou au contraire de sécurité. Il n’avait pu s’empêcher par ailleurs de retourner l’argument de son épouse contre elle. Si cela la rassurait de savoir la précieuse épée en possession de son époux, qu’est-ce qui pouvait bien le rassurer à son tour ? Et cette dernière s’empressa d’évoquer son plus fidèle protecteur, Roadney, ce qui tira un sourire amusé à la Corneille. Il aurait pu se vexer. Parce qu’elle venait de sortir une excuse qu’elle lui avait elle-même refusé quelques instants plus tôt. Elle lui avait bien dit que cela n’avait rien à voir avec sa confiance en ses hommes à le protéger quoi qu’il arrive, alors pourquoi cela devait-il être différent pour Roadney ? Peut-être était-ce en Lucas, lui-même que la confiance faillissait. Après tout, il n’avait pas dissimulé sa faiblesse après les joutes de Lestival. Le bruit, l’odeur et le goût du combat le bouleveraient d’une façon qui le rendait encore imprévisible. Il s’était remis doucement aux entraînements martiaux, mais il n’avait là aucune pression, aucun enjeux. Néanmoins, le Nerbosc décida de ne point s’en offusquer et conserva son léger sourire. Il se rappelait encore des premiers regards suspicieux du fidèle chevalier sur lui alors qu’ils avaient entrepris leur premier voyage ensemble. Non, Lucas savait mieux que de remettre en doutes les capacités de ser Roadney. Il secoua doucement la tête par la négative. “Oh non, je ne douterais jamais de lui.” dit-il doucement. Il rêvait de paix. Il n’avait aucune envie de contrarier son épouse, pas depuis qu’il s’était vu à la limite de la perdre. Rien que de repenser à ce sentiment, sa poitrine se serra légèrement. “Je prendrais soin de ce trésor, comme il prendra soin de moi, pour toi. A ton tour de me faire quelques promesses mon aimée. Tu écouteras tout ce que tu dis Roadney ? N’est-ce pas ? Hors de question de prendre des risques inutiles ?” Avec le coeur sur la main telle qu’il la connaissait, Lucas savait qu’il y avait des situations où son épouse n’hésitait pas à se mettre en danger si cela pouvait aider une tierce personne. Mais il avait besoin que Marianne face preuve d’égoïsme pour une fois, parce qu’il avait besoin qu’elle lui revienne, entière et intacte. Peut-être mari et femme étaient trop semblables puisqu’elle avait demandé quelque chose d’assez similaire à Gareth. Lucas regarda un instant son écuyer dont le regard allait de lui à Marianne, d’un air mi-attendri, mi-gêné de se retrouver pris à partie de la sorte. Il finit simplement par hocher la tête avec un sourire bienveillant à la maîtresse des lieux.

Après un léger soupire d’appréhension, Lucas se tourna un instant vers sa monture pour sécuriser la lame qu’il avait promis de protéger durant la semaine de voyage qui les attendait. Puis les mains finalement libre, il s’était à nouveau approché de Marianne pour énoncer une nouvelle promesse, celle de la rassurer par un corbeau dès qu’il serait arrivé à bon port. Il fit finalement disparaître les derniers centimètres qui les séparait pour venir sceller toutes ses promesses par un baiser. Leurs lèvres se quittèrent et pourtant le contact demeura, front contre front comme ils en avaient l’habitude. Le pouce épais du chevalier caressé toujours la joue de son épouse, alors que son autre bras était venu trouver le creux si familier de sa taille pour s’y accrocher et prolonger un peu plus encore l’étreinte. Le temps s’était arrêté et tout le monde avait disparu autour d’eux. La respiration du chevalier était lourde et sa poitrine recommençait à lui faire mal. Il inhalait le parfum de la Harlton avec insistance. Alternant des yeux clos pour profiter du moment, et un regard bien ouvert pour capturer les détails des traits de la belle brune. Oh, il les connaissait par coeur ces traits-ci, pour les avoir longtemps observés, de jour comme de nuit, en plein soleil ou à contrejour, même aux simples reflets d’une chandelle sur la fin. Ses doigts en connaissaient tous les détails et tous les reliefs, mais la dernière fois que leurs routes s’étaient séparées, lorsqu’il était allé prêter main forte à Salvemer, leur désunion avait duré bien plus longtemps que prévu. Au point qu’il avait eu peur de mourir sans la revoir, ou bien de rester prisonnier si longtemps qu’il aurait fini par oublier ces fameux traits qui faisaient battre son coeur toujours un peu plus fort. “Je suis le plus chanceux des hommes, d’être aimé de toi de la sorte.” répondit-il doucement avec la même pudeur en rouvrant doucement les yeux. Il captura à nouveau ses lèvres brièvement. La main qui caressait son visage était descendue progressivement, caressant les côtes de son épouse, jusqu’à ce que cette dernière ne l’attrape dans la sienne. Il n’eut pas besoin de baisser les yeux vers le présent qu’elle venait de glisser entre ses doigts, ses mots avaient suffi à savoir de quoi elle parlait. “Si j’avais su à l’époque que tu accepterais de devenir mienne et de m’aimer de la sorte, je ne l’aurais jamais cru.” dit-il finalement avec un air presque amusé. Oui, il se sentait vraiment le plus chanceux des hommes. Il serra le présent et la main de son épouse dans la sienne pour monter le tout jusqu’à ses lèvres et baiser ses doigts fins. “Ne tarde pas trop à venir récupérer toutes ces choses qui te sont chères, d’accord ? J’en prendrais soin jusque là, du mieux que je le pourrais.” Comme leurs mains s’étaient séparées, Lucas passa le pendentif autour du cou et souleva ses épaisses chemises pour venir poser le métal frais contre son coeur, un sourire tendre pour son épouse. “Je t’aime.” dit-il tout doucement, plus par le dessin de ses lèvres que par le son de sa voix. “Je compte déjà les jours qui pourront à nouveau nous unir.” Il se pencha à nouveau vers elle pour capturer une dernière fois ses lèvres et emporter le parfum de sa bouche sur la sienne. Puis, sentant son calme et son sang-froid fondre comme neige au soleil, il la quitta enfin du regard pour donner le signal du départ à ses hommes. S’il restait et hésitait une minute de plus, il ne pourrait pas repartir et déferrait ses affaires pour demeurer à Castel-Bois à ses côtés. “Qu’ils veillent sur vous les prochaines semaines, puis sur la route également.” Un dernier sourire teinté de tristesse apparut sur ses lèvres, puis il attrapa les rênes de sa jument pour se mettre en selle. Les fers des chevaux commencèrent à se faire entendre sur les pierres de la cour, malgré la neige qui les recouvraient quotidiennement. Le petit convoi s’était mis en branle. Lucas partit en tête, mais alors que sa monture passait l’enceinte de la demeure des Harlton, il se retourna une dernière fois pour saluer son épouse. Oui, il comptait déjà les jours.
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Farewell keep hope we'll always find each other
Lucianne


« Castel-Bois | 302, lune 1, semaine 3 »

L’émotion lui était de plus en plus difficile à contenir. Sa fierté, d’autant plus réelle, n’avait de cesse que de se confondre dans cette nostalgie qui baignait son cœur à l’idée de leur prochaine séparation. Pourtant, la jeune fille tenait. Forte, comme à son habitude, elle désirait simplement que son chevalier puisse trouver le recueil auquel il aspirait dans son regard, dans son étreinte, mais surtout dans l’amour qu’elle lui confiait par le biais de ces tendresses. Leur confiance se dévoilait à nouveau, ne les surprenait plus dans la mesure où cette dernière savait à quel point ils avaient besoin l’un de l’autre. Marianne croyait en Lucas et en ses capacités. Elle pouvait entrevoir les prémices de l’Espoir dans les étoiles de son regard, comme si il lui réapparaissait enfin sous sa plus belle des formes. La douleur du passé s’estompait doucement, à son rythme, pour ainsi laisser place à ce courage qui ne l’avait jamais quitté. Le chemin qu’il parcourait n’avait de cesse que de lui montrer à quel point il était brave. A quel point, il lui était possible d’obtenir tout ce qu’il souhaitait parce qu’il avait la force nécessaire pour y arriver. Il lui offrait le monde rien que par ce biais, et de son côté Marianne lui offrait l’assurance de son foyer qu’elle ne cesserait jamais de lui offrir. Ses bras, dans son étreinte, continuaient à le lui prouver, à lui assurer un peu de cette transmission de force qu’elle désirait lui confier. La distance lui était déjà une plaie béante à son cœur, mais elle savait que les jours ne pourraient plus les éloigner. Elle ne leur en laissait pas le droit, pas alors qu’ils se retrouvaient à peine depuis Lestival, pas alors qu’ils avaient commencé à vaincre les démons, pas alors qu’elle reconnaissait ce sourire qui lui avait tant manqué. La jeune fille continuait à détailler chacun des traits du visage du jeune homme, comme si elle les découvrait pour la première fois, comme si ils se retrouvaient seuls dans cette cour, comme si la neige qui virevoltait au dessus d’eux n’était en réalité qu’une once de bonheur supplémentaire pour eux. Son cœur se confondait entre l’amour, la tristesse de le voir partir, le bonheur de pouvoir participer à ses efforts et l’inquiétude qui la rongeait dès lors que le danger se rappelait à elle. Pourtant, elle parvenait à chasser les vilénies afin de pouvoir donner à Lucas ce qu’il méritait plus que tout. Son courage et ses croyances. A l’image de tout ce qu’ils avaient pu construire ensemble, la jeune fille permettait à sa tendresse de se partager pour quelques instants de plus par le biais des caresses qu’elle lui délivrait. Délicates, ces dernières parvenaient à réchauffer son cœur tout comme elles lui insufflaient la sûreté qu’il en était exactement de même pour son chevalier. Elle osait le croire dans les acceptations qu’il lui tenait, et dans cet amusement qu’elle cru reconnaître dans son sourire. Cela les ramenait à des années en arrière alors que son protecteur tenait à surveiller du coin de l’œil les comportements de Lucas à l’époque. Marianne cru voir une sorte de complicité naître juste par ce biais, ce qui lui sembla être équivoque au moment où son époux lui confirma sa propre confiance en Roadney. Son cœur ne fit qu’un bond supplémentaire contre sa poitrine alors qu’elle admettait volontiers être touchée par toute cette grâce qu’elle retrouvait. Et lorsqu’il accepta de prendre soin de Vérité, les émeraudes de la jeune fille ne s’en firent que plus heureuses. Ainsi Lucas porterait un peu d’elle par cet acier, mais surtout il lui permettait d’apaiser doucement ses appréhensions au sujet du danger qui rôdait alentours. Elle était prête à le remercier et déjà ses caresses exprimaient ce sentiment avant que son regard ne trouver toute son attention dans les promesses que son époux lui demandait de tenir. Jamais Marianne n’aurait cru être autant aimée, Lucas ne cessait de lui renvoyer tout ce qu’elle-même pouvait lui offrir sous les formes les plus pures et innocentes. Ses yeux s’embuaient légèrement devant ses mots. Devant son inquiétude qu’il lui transmettait et dont elle désirait plus que tout atténuer. « Je te le promets. » s’enquit-elle de rétorquer avec une confidente sincérité dans le timbre de sa voix. Bien sûr qu’elle lui promettait de prendre soin d’elle, tout comme elle n’irait pas à prendre des risques inutiles tant elle désirait déjà le retrouver. Son cœur se serra une fois de plus à l’idée de cette séparation, et rapidement, la jeune fille trouva refuge dans cette mission qu’elle conférait à l’écuyer de son chevalier. Ce pauvre Gareth lui parut désarçonné l’espace de quelques secondes alors qu’il se trouvait prit à parti d’une conversation qui lui échappait. Mais cela n’arrêta pas Marianne de lui sourire au moment où il lui confirmait tenir au mieux cette mission. Ainsi, le cœur de l’épouse s’apaisait à nouveau pour quelques secondes.

Secondes qui finirent par éclater les tourments du temps pour l’arrêter, juste le temps de capturer ces instants si chers à son cœur. Ses caresses allaient de pair avec cet amour qui l’envahissait à cet instant. Rassurée à l’idée de recevoir rapidement un corbeau qui lui apprendrait la bonne arrivée de son époux, la jeune fille ne tarda pas à retrouver ses lèvres dans un baiser qui exprimait à quel point son impatience la guettait pour qu’ils se retrouvent. Ses mains retrouvèrent leurs places habituelles, dans des caresses qui évoquaient combien elle l’aimait. Son cœur chantait à nouveau et son regard alternait à son tour entre des yeux clos désireux de capturer l’instant et des ouvertures dans lesquelles elle inscrivait les moindres détails de son visage. La chaleur qui émanait de son cœur la réconfortait un peu plus encore, si bien, que ses joues s’embrasèrent sans retenue au moment où leurs fronts retrouvaient ce contact si complice et si délicat qu’ils avaient pour habitude de s’offrir. La jeune fille capturait un peu plus ses instants, laissait l’odeur de Lucas se rappeler à elle comme si elle était en mesure de la porter pour les semaines à venir. Ses lèvres frémissaient pour quelques fois alors que ses doigts serraient un peu plus les siens. Il le fallait, mais elle ne voulait pas le voir partir. Tout se confondait à nouveau dans son cœur et dans son esprit. Pourtant, il fallait qu’elle tienne bon encore un peu. Il le fallait pour leur avenir à tous les deux. C’est ce qui incita son cœur à parler alors que ses aveux, aussi évidents soient-ils, prouvaient combien son amour était sincère. Marianne offrait également son cœur à Lucas pour ce voyage, pour qu’il l’apaise dans les moments les plus difficiles et qu’il lui insuffle assez de courage pour continuer. Son émoi s’envola, la faisant sourire plus que de raison, laissant une larme s’échapper pour glisser le long de sa joue au moment où les révélations du jeune homme touchèrent son cœur. « Tout comme je suis la plus chanceuse également. » parvint-elle à rétorquer alors qu’elle laissait ses émeraudes continuer à inscrire tous ces détails dans son âme. Jamais elle n’avait ressenti un tel amour, il dépassait tout ce qu’elle avait pu donner jusqu’alors. Elle désirait tant permettre à Lucas d’obtenir cette même force qu’il lui conférait, de garder cette même vision qu’ils avaient tous les deux abordés ensemble. Aussi, ses doigts se refermaient doucement sur les sien, pour y déposer ce signe qui, avait pu être l’un des prémices de ce chemin emprunter aujourd’hui. Son sourire se maintenait intact, désireux de lui offrir tout ce qu’elle était en mesure de donner. Ses lèvres frémirent à nouveau au moment où il lui confiait ce message si beau. La jeune fille ne tarda pas à retenir sa lèvre inférieure contre ses dents de manière à tenir un peu plus encore. Non, elle ne pouvait pas craquer maintenant, elle ne le devait pas. Aussi, inscrivait-elle les divers regards qu’il lui offrait, son cœur qu’il lui partageait à son tour alors que sa main serrait un peu plus la sienne désireuse de ne plus la lâcher. « Je te rejoindrai vite. Le temps ne sera pas contre nous. » finit-elle par admettre alors qu’elle laissait un peu de recul entre leurs étreintes de manière à permettre à son époux de rapprocher son présent de son cœur. Cette vision lui arracha un nouveau sourire empli d’une tendresse innée avant que son Amour ne l’emporte à nouveau dans une ivresse non retenue. Il n’avait pas besoin de laisser entendre sa voix pour que la jeune fille puisse reconnaître son secret. Si bien que lorsqu’il scella ses aveux par le biais de ce dernier baiser, Marianne laissa ses mains retrouvaient leurs places au niveau de sa nuque. Laissant se souvenir s’emparer de son cœur, elle finit par déposer un doux baiser sur le haut de sa joue proche de son oreille. « Je les compte aussi. » lui confia t-elle dans un chuchotement que lui seul était en mesure d’entendre.

Puis, le moment venu, la jeune fille effectua un pas vers l’arrière avant de laisser ses bonnes intentions prendre le dessus. Ainsi les couvait-elle tous de sa bénédiction et de sa protection pour le voyage qui se profilait devant eux. Consciente des dangers qu’ils allaient devoir affronter, il n’en restait pas moins qu’elle préservait intacte cette confiance qu’elle leur attribuait à tous pour parvenir à leur destination. Elle laissa également exprimer sa fierté quant aux efforts de son chevalier et cherchait à lui assurer la protection nécessaire par le biais de ces quelques mots échangés. Son sourire se fana quelque peu, empreint de cette tristesse en raison du manque qui touchait déjà son cœur. Pourtant, sa force et sa détermination perduraient. « Nous nous retrouverons très bientôt. » lança t-elle après les protections reçues par son époux. Marianne serra un peu plus ses mâchoires au moment où elle vit Lucas s’emparer de ses rennes et s’installer sur sa jument. Un soupir chargé d’une appréhension lui échappa et son regard se teinta malgré elle de cette tristesse qu’elle retenait tout du long. Son sourire s’étiola un peu plus encore au moment où les cavaliers prenaient la direction de l’entrée de la demeure. Pourtant, elle ne quittait pas du regard la silhouette de son époux. Malgré sa gorge qui la serrait à mesure que son cœur faisait de même, malgré les larmes qu’elle retenait, la jeune fille s’empressa de redresser sa main au moment où Lucas jetait un regard vers l’arrière. Ainsi lui disait-elle au revoir et à peine avait-il retrouvé sa stature sur sa monture que déjà Marianne effectuait un pas pour le retrouver. Un autre ne tarda pas à suivre alors qu’elle désirait simplement surveiller le convoi jusqu’à l’horizon. Mais la main de Camelya l’arrêta dans son élan, l’obligeant à la regarder elle tant elle savait que la jeune fille était capable de courir pour le retenir. Marianne avait réussi jusque là. « Je dois le voir… » confia t-elle à sa sœur de lait alors que ses yeux laissaient échapper des larmes qu’elle ne pouvait plus contenir. Doucement l’étreinte se desserra de son avant bras, la délivrant de cette retenue et lui accordant ainsi le droit de courir jusqu’à l’entrée de la demeure pour vérifier l’horizon. Les cavaliers n’avaient pas encore disparu, laissant ainsi l’opportunité à l’épouse de pouvoir suivre la silhouette de Lucas jusqu’à ce qu’elle ne s’évanouisse dans le paysage. Les yeux de Marianne se fermèrent pour quelques instants, délivrant de nouvelles larmes qui s’empressèrent de ruisseler doucement contre ses joues. « Nous nous retrouverons bientôt. » chuchota t-elle pour elle comme si son chevalier était en mesure de l’entendre. Elle avait foi en lui et déjà elle espérait que demain arrive au plus vite pour que les jours se succèdent dans cette même rapidité.

FIN
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