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En exil (Nymeria)

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En exil à Vivesaigues. Rhaegar Targaryen souffrait d’une profonde mélancolie. En plus du fait qu’il avait perdu le Trône de Fer et qu’il ne connaissait pas le moyen de le récupérer. Il avait perdu aussi sa demeure. Il se demandait s’il reverrait un jour le Donjon Rouge, s’il pourrait tuer Viserys l’infâme de ses propres mains et s’il pourrait reconquérir sa ville. Rhaegar en était réduit à végéter dans ce tout nouveau château qu’il appréciait, mais qui était à 100 lieux de la grandeur du Donjon Rouge. Si Vivesaigues possédait des douves très élaborés, une architecture bien conçut, des jardins somptueux et un système de défense ingénieux, on était loin de la splendeur monumentale de la demeure ancestrale des Targaryen depuis 300 ans. Rhaegar une fois qu’il avait accaparé la forteresse pour son usage personnelle, était restée prostré. L’absence de ses enfants, de ses proches avait joué. Rhaegar n’arrivait toujours pas à se remettre de la trahison des membres de son conseil restreint même s’il les savait tous peu fiables et opportunistes. Des envies de meurtres le prenaient dès qu’il pensait à Pycelle, Varys et les membres de son ancienne garde royale. Pas un seul ne l’avait suivit, en dehors du loyal et honorable Barristan Selmy. Rhaegar avait donc décidé d’instaurer une nouvelle garde royale pour sa personne depuis son lieu d’exil. La plupart des gens à Vivesaigues s’étaient attendus à ce qu’il reconduise ser barristan dans ses fonctions de capitaine. Mais à la surprise générale, le roi exilé avait porté son choix sur quelqu’un d’autres.

Rhaegar avait annoncé que ser Barristan n’avait pas démérité et qu’il comptait le couvrir d’honneur. Mais qu’il était assez âgé et ne voulait plus lui en demander trop au risque de l’accabler.  Rhaegar exigeait quelqu’un de plus jeune et de plus entreprenant. L’annonce de l’heureux élu comme nouveau capitaine de sa garde provoqua un tollé général à Vivesaigues et dans les alentours. Rhaegar Targaryen avait porté son dévolu sur Nymeria Sand. Non seulement il nommait à de hautes responsabilité UNE FEMME (du jamais vu sauf à Dorne) mais en plus UNE DORNIENNE (population plus ou moins méprisé dans les 7 couronnes à cause de leur originalité) doublé d’UNE BATARDE (chose impensable). Beaucoup furent outré dans l’entourage de Rhaegar et parmi tous les nobliaux du Conflans. Très vite les chansonniers prirent ce sujet brulant pour leurs pitreries et la nouvelle ne tarda pas à se répandre : la dornienne avait envouté le roi pour en faire sa chose. Il est vrai que la rumeur fut vite confirmée. Désormais détrôné, Rhaegar ne cachait plus sa relation sulfureuse avec cette jeune femme dont il venait de faire sa maitresse officielle sans s’en cacher. Toutes les anecdotes firent bientôt le tour du Conflans et commencèrent à s’étendre au-delà des 7 couronnes : Le roi exilé avait vertement renvoyé un chevalier qui s’esclaffait en disant qu’elle ne savait pas manier l’épée pour cette tâche. Rhaegar répondit froidement qu’elle savait en revanche manier le fouet avec une dextérité effroyable. Le septon de Vivesaigues était parti quand à lui choqué. Il en avait assez de voir le roi constamment en compagnie de cette dornienne sauvage qu’il embrassait impudiquement en public. Elle pouvait être sa fille, leur différence d’âge était trop vaste pour des liens charnels autorisés par la foi. Le septon confia au responsable de son ordre, que Rhaegar à chaque repas dans la grande salle au milieu de tous, buvait dans le même verre que sa maudite aspic et mangeait aussi dans la même assiette qu’elle. Ils faisaient cela en s’amusant sous les regards mal à l’aise de l’assistance. Pire, selon les envoyés des maisons Nerbosc et Bracken, le roi donnait audience avec nady Nym assise sur ses genoux à chaque fois et souvent elle donnait son avis sur les affaires courantes du royaume en chuchotant à l’oreille royale.

Beaucoup d’insinuations se mirent à courir, la plupart fausses : le roi était soumis au bon vouloir de sa conquête qui le dirigeait et Rhaegar n’était plus que le jouet de la maison Martell. Mais d’autres étaient tout à fait vrai : le roi ne quittait plus Vivesaigues et noyait son chagrin en compagnie de son aspic. Il passait chaque nuit avec elle. Les ragots sur la lubricité du roi qui aimait la « chair jeunette » et les « fleurs à peine éclosent » furent facilités par la réputation atroce des mœurs Targaryen. Aegon l’indigne était un pervers, Aerys le fou un incestueux, Maegor le cruel un sadique, Rhaegar l’inconstant était désormais un pédophile. Il n’y a guère qu’à Dorne que le couple gagna en popularité, la population de Lancehélion se félicitant du fait que les dorniennes étaient capables de conquérir et posséder n’importe lequel des hommes, même un puissant Targaryen.

Avec de tels bruits et de telles rumeurs, on ne tarda pas à voir débarquer à Vivesaigues l’envoyé du Prince Doran Martell qui était venu pour vérifier les dires plus que pour négocier le ralliement dornien au camp de Rhaegar dans ce conflit civil. Oberyn Martell car c’était lui revenant de son voyage à Port-Réal pour des pourparler avec Visrys, débarqua dans la salle du trône provisoire de Rhaegar qui s’était fait ériger un trône modeste en Acacia. Il trouva le roi serrant sur ses genoux sa bâtarde de fille. La vipère rouge constata que la rumeur était bien vraie. Oberyn l’impétueux se fichait des hommes que goutaient ses nombreuses filles pour assurer leur plaisir, mais il fut échauffé par la différence d’âge hors de propos, et surtout le fait que l’indécent roi accapare l’une de ses filles, après avoir possédé sa propre sœur Elia. Oberyn Martell dans sa folie provoqua le roi. Il faut dire que l’absence de gens dans la selle lui permettait de faire ça. Il n’y avait qu’eux trois.

« Ainsi donc la rumeur est vraie, je crois que la prochaine fois que j’irais vous trouver mon pauvre roi déchue, je prendrais avec moi ma lance. Sa morsure vous fera comprendre que vous allez trop loin. D’abord ma sœur, ensuite ma fille, votre gloutonnerie de corps féminins Martell dépasse la mesure. »

Rhaegar poussa délicatement Nymeria et se leva pour s’avancer et faire face au père de son amante. Il lança sur un ton dédaigneux et froid :

«Si vous me cherchez prince Oberyn, vous savez où me trouver… »

Et il désigna du doigt Nymeria en affichant un sourire sarcastique. La goutte d’eau qui fait déborder le vase. Oberyn serra les poings. Rhaegar jeta un regard vers Nymeria qui signifiait : ne t’en mêle pas. Les deux hommes qui dans leur jeunesse s’étaient déjà affrontés en duel en tournoi, passèrent à l’attaque au même moment. Ce fut une charge avec élan suivis d’une collision entre deux guerriers réputés. Ils se percutèrent garde baissée et ne cherchèrent même pas à parer leurs coups. Rhaegar plaça deux frappes au corps sous les bras d’Oberyn, baissa la tête et laissa le dornien frapper dans le vide. Déséquilibré, Martell fit une embardée. Rhaegar plaça un uppercut du droit et lui fit valser sa tête en arrière. Oberyn tituba, Rhaegar le frappa durement d’un coup de coude en plein sur le nez. Rhaegar leva la tête et reçut un flot de sang qui provenait du visage d’Oberyn. Cela l’aveugla, il agita les bras et se frotta les yeux. Oberyn lui saisit la tête et lui frappa l’oreille. Rhaegar hurla, Oberyn lui cracha au visage et lui donna un coup de tête. Oberyn se recula et se planta fermement sur ses jambes. Il envoya un crochet du gauche dans la cage thoracique de Rhaegar et frappa à la tête d’un direct du droit. Les deux coups portèrent. Rhaegar vacilla mais resta debout. Il vacilla et rentra la tête dans les épaules. Oberyn frappa trop haut encore une fois et s’emmêla les pieds. Ils se décochèrent des coups au corps, du droit, du gauche et des uppercuts à courte distance. Rhaegar arma un ample crochet du gauche, le décocha, rata la tête d’Oberyn. Les deux hommes s’agrippèrent furieusement l’un à l’autre. Oberyn donna un violent coup de genoux entre les jambes de Rhaegar et le plia en deux. Rhaegar hurla. Oberyn balança l’ample crochet du gauche que Rhaegar n’avait pas réussit. Il visa haut et frappa la tête du Targaryen alors qu’elle remontait. Rhaegar bascula les yeux révulsés. Ils se distribuèrent encore des coups au corps avant de cesser épuisés. Ils restèrent immobiles à souffler et à se fixer du regard.

« Oui je pense que ça mérite discussion. Allons ailleurs pour être au calme. »

« Oui, c’est une occasion à prendre, il faut parler. Et pas que de ma sœur, de Nymeria aussi. »

Les deux hommes quittèrent la salle et disparurent. On ne les revit plus de la journée. Un serviteur annonça que les deux nobles avaient prit des chevaux à l’écurie et étaient sorties dehors pour chevaucher en discutant. Mais le soir on ne les revit toujours pas. Finalement lorsque Nymeria Sand se réveilla le lendemain dans son lit (plus exactement le lit de Rhaegar), elle put constater avec surprise que les deux hommes étaient revenus pendant la nuit. Rhaegar se tenait d’un côté du lit et Oberyn de l’autre. Chacun des deux hommes tenait dans sa main l’une des mains de Nymeria. Ils ne faisaient pas attention à elle et discutait à deux en parlant à voix basse, ils semblaient complices et souriaient. Ils se rendirent compte que lady Nym était réveillée. Ils se tournèrent vers elle.

« On a discuté. »

« On s’est découvert deux points communs. »

« On a aimé la même femme d’une façon différente. »

Rhaegar serra la main de Nymeria, Oberyn serra l’autre main de Nymeria.

« C’était Elia. Et aujourd’hui on aime chacun la même femme d’une façon différente. »

Rhaegar embrassa la joue de Nymeria, Oberyn embrassa l’autre joue de Nymeria. La Vipère Rouge se leva.

« J’ai encore beaucoup à faire majesté, mais je transmettrais votre message à Doran. »

Rhaegar s’inclina, Oberyn s’inclina. Il fit un clin d’œil à Nymeria.

« Envoie moi des corbeaux et n’oublie pas ton vieux père. Sur ce j’ai encore du monde à voir dans ce maudit pays. »

Oberyn quitta la chambre. Rhaegar soupira :

« Il est toujours comme ça ? »
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«Each and every day, people turn away, change the things they feel, change the things they say. We can never know where our lives will lead, wherever you go, whenever you need I will be there. Wanna be there.»
En Exil
Ah, si Nymeria avait su comment les choses allaient tourner... Si elle avait su qu'elle devrait  s'enfuir au fin fond du Conflans, laissant ses amis derrière elle, ses espions, sa famille pour suivre Rhaegar Targaryen... Et bien.... Elle aurait fait exactement la même chose. Elle l'aurait suivi. Si elle avait su qu'en allant à ce voyage avec lui elle ne reviendrait plus jamais au Donjon Rouge ni à Dorne car trop dangereux, elle aurait continuée sur sa lancée, car il n'y avait pas meilleure voix que celle de son coeur : et elle avait eu raison, car si elle ne l'avait pas suivie, nul doute que Viserys l'aurait condamnée la première. Pas un seul instant elle aurait hésité à le suivre, qu'il faille le suivre au Conflans, au Nord, même au delà du Mur ou au fin fond d'Essos, elle l'aurait suivi. Si elle était restée au Donjon Rouge, elle était morte. Si elle était repartie après les festivités à Lancehélion, elle s'en serait toujours voulu. Si elle était partie avec Aegon, elle aurait eu l'impression d'abandonner son roi quand il avait le plus besoin d'elle, quand il avait le plus besoin de soutien.

Seul Barristan Selmy les avait suivi à Vivesaigue, parmi les gens qu'elle connaissait, les autres qu'elle avait rencontré qu'il s'agisse de Varys, Meryn Trant... Petyr Baelish même était sous silence, ce même homme qui l'avait fait danser au mariage de la princesse Rhaenys et lui avait soufflé des idées, de grandes idées, une union follement risquée – bêtement risquée – qui n'aurait pu que conduire Rhaegar Targaryen à sa perte, qu'elle avait évidemment refusé, nié en bloc, peu étonnant qu'ils n'aient plus de nouvelles, rien que cela était signe de sa mauvaise foi, se disait-elle. Depuis des semaines, Nymeria n'avait que deux idées en tête, la première, et ce même depuis la première fois où son regard s'était posé sur Rhaegar : le faire sourire, par n'importe quel moyen, qu'il faille discuter avec lui pour lui changer les idées, le prendre dans ses bras, l'embrasser, ou user d'autres charmes qu'elle maîtrisait : tous les moyens étaient bon pour cela. La seconde idée, venue peu après son arrivée à Port-Réal, après quelque nuits passées à ses côtés, à la naissance de quelque chose de plus profond entre les deux êtres, un instinct protecteur. Cela l'avait occupée lors de son séjour à la capitale, apprendre à connaître l'entourage de Rhaegar. Elle avait discuté longuement avec Varys, un étrange personnage, énigmatique, leur façons de penser étaient trop différentes bien que tout deux se réservaient de dire ce qu'ils pensaient réellement, elle avait du réfléchir à chaque mots sortant de sa bouche, elle avait du les manipuler : elle avait ouïe dire que l'araignée n'était pas fait pour être dans son groupe restreint d'amis. Elle avait ensuite discuté avec Mestre Pycelle, la discussion s'était vite écourtée lorsqu'elle avait vu qu'il n'était pas vraiment capable de tenir une conversation digne de ce nom : trop effacée, trop soumis, il n'était pas capable de lui dire ce qu'elle voulait entendre, qu'il la regarde, qu'il regarde avec envie ses formes généreuses n'était en soi pas un soucis : ici, qui ne le faisait pas ? La réputation de Mestre Pycelle le dépassait. Elle avait même espérée que ça puisse l'aider à en apprendre plus, mais rien n'y fit. Elle avait rencontré Petyr Baelish au mariage de Rhaenys, Nymeria s'était juré que s'ils n'avaient pas été entouré d'autant de personne, il aurait fini avec une dague plantée dans le cœur : elle ne supportait pas qu'on la prenne de haut, elle ne supportait pas qu'on se mêle des affaires qui ne regardait qu'elle et son roi, surtout lorsqu'elle passait son temps à nier en bloc quand des personnes trop curieuses osaient lui demander ce qu'il en était avec le roi, mais Petyr Baelish avait été loin, trop loin. Elle avait rencontré Talya Baelish, elle l'avait d'abord soupçonnée d'être de la même trempe que son cousin mais elle s'était avérée elle plus douce, plus sympathique : elle comprenait pourquoi son propre cousin Aegon passait du temps avec cette demoiselle. Elle avait rencontré Daenerys Targaryen, qu'elle avait pris sous son aile, cette adorable demoiselle qu'elle avait adoré au premier regard, qui lui avait fait pensé à la petite sœur qu'elle n'avait pas : une petite sœur douce et calme. Elle avait rencontré Viserys Targaryen, le frère qui lui avait volé son trône. Il s'était montré courtois, charmant, à l'écoute même, qui aurait cru qu'il prévoyait de lui voler le trône ? Ses espions, sans aucun doute, Nymeria n'y avait vu que du feu. Et enfin, la dernière rencontre qu'elle avait fait d'un proche de Rhaegar qu'elle n'avait encore jamais vu, Wilhelm Staunton, lui qui s'était avéré être quelqu'un de fidèle à Rhaegar n'était même pas là pour le soutenir dans son exil. Elle avait déployé bien des efforts pour savoir qui était bon, de qui était faux, juste pour s'assurer que Rhaegar irait bien : quelle idiote elle faisait maintenant. Et tout cela était à présent derrière elle. Elle n'avait jamais été aussi loin de Dorne, jamais aussi loin de son père, de ses sœurs, pauvre Tyerne, coincée là bas avec Viserys le fou, et Nakhti son ancien compagnon, lui aussi resté là bas alors qu'il lui avait promis de toujours resté près. Elle avait tout quitté pour suivre son dragon. Quelque uns de ses gardes l'avait suivie lors de ce voyage, pour s'assurer de sa sécurité – et surtout qu'elle n'aimait pas sortir sans garde. Ils avaient choisis de la suivre jusqu'au Conflans mais ça n'était pas chez eux, des guerriers dorniens n'avaient guère leur place hors des dunes, Port-Réal était déjà un exploit en soit, mais Vivesaigue...

Ses premiers jours à Vivesaigue, Nymeria les avait passé à s'occuper de Rhaegar. Elle ne supportait pas l'idée qu'il puisse être aussi mal : il ne méritait pas ça. Elle lui avait souvent répété en le serrant contre elle : « tu es le vrai roi... » « ils s'en rendront tous compte, tous réclameront ton retour... » « C'est toi, Rhaegar Targaryen, le seul vrai roi des sept couronnes » « nous récupérerons ton trône et ta couronne, et ceux qui ne t'auront pas suivis paieront leur affront... » « tu es mon roi, mon dragon » « mon unique roi, mon unique dragon... » et elle l'avait embrassée, serrée si fort qu'elle le pouvait, pas un seul instant elle n'avait songé à le laisser. Il fallait dire, ces lieux n'étaient pas de ceux qu'elle raffolait. Cela manquait cruellement de couleurs, ne parlons même pas de la chaleur, cela aussi lui manquait, le soleil chaud, le sable chaud, l'air étouffant du désert, ici tout semblait terne, gris, morne... Et les humeurs de son roi n'aidaient pas à colorer ce monde.  

Ainsi, elle ne l'avait jamais quitté, rares étaient les moments où elle n'était pas à ses côtés. Si elle dormait, c'était dans ses bras – ou avec lui dans ses bras, lorsqu'elle mangeait, c'était avec lui, sur lui, à la fois méfiante et joueuse, elle buvait dans sa coupe. Il avait choisi lui-même de montrer leur relation publiquement, elle ne se serait jamais permise cela dans le cas contraire. Mais une chose avait marqué la plupart des gens présents – et ce fût l'une de ses raison principale d'être méfiante – était lorsque son roi avait décidé de faire d'elle sa capitaine de la garde royale. Beaucoup estimaient cela idiot, jusqu'à ce qu'ils soient calmés par l'aspic elle-même lorsque le roi était trop fatigué pour le faire. Plus que jamais, elle portait ses lames, plus que de raisons, profitant de ses nouveaux habits elle considérait ces vêtements comme de nouvelles possibilités de cacher des lames. Des manches, nouvelle découverte que des manches. Cacher ses bras à cause du froid, brr, quelle idée que des manches, la seule utilité en dehors de préserver du froid, c'était sûrement que c'était pratique pour y cacher deux lames. Beaucoup jugeaient leur relation, mais elle balayait ces jugements d'un revers de main. « Quiconque osera juger ouvertement cette relation se verra réservé un sort particulier, mais je suis d'humeur clémente. Le fouet ou la dague, et pour les personnes trop effrontée, peut-être goûteront-elles au poison.» avait-elle du dire à des personnes un peu trop ambitieuse. Évidemment, elle comptait bien préserver son poison pour les moments les plus opportuns. Elle s'imaginait mille et une façon de tuer Viserys, le poison y revenait souvent, mais ses lames enfoncées dans sa chair bien plus encore. Elle lui en voulait terriblement. Nymeria était une femme vindicative, touchez à ceux qu'elle aime et elle fera son possible pour les venger. C'était son roi qui était touché, pas n'importe qui.

Ces premiers jours à Vivesaigue avaient été révélateurs. Elle s'était enfin rendue compte qu'elle aimait ce roi. Mieux valait tard que jamais, après tout. Elle l'aimait, oui. Trop, peut-être. Elle prenait parfois des risques inconsidérés. Mais elle aimait être proche de lui et plus il la serrait contre lui, mieux elle se sentait, moins elle s'inquiétait. Elle était devenue accro, au final, c'était des habitudes prises et une liberté qu'elle n'avait pas pu prendre au Donjon Rouge, mais avec un certain recule, dans ces rares moments de solitude, elle se demandait si cette relation n'allait pas être un frein pour Rhaegar reconquérir son trône. Qui voudrait d'une aspic, une bâtarde d'Oberyn Martell et d'une Noble de Volantis, comme capitaine de la garde royale ? Souvent, elle l'avait regardé dormir. Elle avait caressé ses cheveux, avait embrassé avec une tendresse infinie son visage : son front, ses joues, son menton, ses lèvres, dans ces moments elle s'était demandé ce qui serait le mieux pour lui. Comment reconquérir le trône, comment faire tomber Viserys. Il fallait savoir qui était de leur côté : Tywin Lannister se joindrait-il à eux ? Jon Connington ? Les Desdaings ? Les Stark ? Tout allait de travers. Lui venait alors, après plusieurs jours, la vision de son père s'il apprenait sa relation avec Rhaegar. Elle s'imaginait comment il aurait réagi en apprenant que sa fille couchait et s'affichait dans les bras du roi sans aucune gêne, ce même roi qui autrefois avait épousé sa sœur Elia Martell. Avant, tout n'était que rumeur, son père savait bien que les rumeurs étaient à prendre avec un certain degré, un certain recule. Son père qui pensait connaître sa fille... à cette idée, c'est plus fort qu'elle avait serrée Rhaegar dans ses bras : elle ne voulait pas en être séparée. Il était son dragon, et elle était sa dornienne, son aspic. Puis elle s'était à nouveau reconcentrer sur d'autres choses. Aegon, elle aurait du le suivre, où était-il désormais ? Toujours à Peyredragon ? Et Rhaenys ? Nymeria n'avait plus ses petits espions maintenant, il fallait s'en faire de nouveaux, mais peu de personne avaient confiance en elle et elle le leur rendait bien. Seuls Rhaegar et Ser Barristan Selmy -qui étrangement ne semblait pas vexé outre mesure que sa place ait été prise par une femme, une bâtarde- avaient confiance en elle. Elle avait aussi discuté avec lui, un homme honorable lui avait-il semblé, qui avait choisi de suivre Rhaegar Targaryen car il était le vrai roi, le bon roi, un roi juste qui faisaient les choses qu'il fallait, qui s'était juste un peu égaré en chemin. Il fallait se faire une nouvelle garde, c'était son rôle. C'est à cet instant qu'elle repensait à Nakhti, peu avant son départ avec Rhaegar, qui lui avait avoué vouloir faire parti de la garde royale. Avec ce recule-ci, finalement, Nakhti aurait été très bien dans ce rôle, un grand combattant, loyale et honorable : certainement plus que les personnes ici-même.

Sans son dragon, autant dire qu'elle s'ennuyait. Elle aurait aimé se délecter des environs, Rhaegar les trouvait beau, mais Nymeria trouvait cela fade, bien qu'elle essayait de comprendre en quoi ces lieux pouvaient être beau... ça n'était pas Dorne. Souvent, elle se demandait : mais pourquoi Vivesaigue ? Pourquoi le Conflans ? Mais ces questions, elle ne les poserait pas de vive voix. Assise sur les jambes du roi, à croire que cela était sa place désormais, elle écoutait les personnes qui se présentaient à eux, certains donnaient des nouvelles de la capitale et ses environs, d'autres des personnes ayant rejoint Viserys. Il allait de soit que Nymeria avait développer certaines habitudes en plus de s'asseoir sur son roi. Lui donner son avis au creux de l'oreille, car après tout, on ne mentait pas à une menteuse, d'autres fois juste pour lui rappeler que c'était lui le vrai roi et que ce n'était pas aux septons et mestres de dicter la conduite d'un roi. Mais le manipuler ? Non. Elle ne faisait que lui donner son avis. S'il était à ses yeux le véritable roi, elle n'était pas sa main : mais sa main, sensée le conseiller, était hélas fort occupé à retrouver sa femme. Rhaegar était assez âgé et avait assez d'expérience pour savoir ce qui serait le mieux, il n'avait pas besoin de sa maîtresse pour prendre des décisions. Dans le fond, qu'il soit le roi, qu'il soit exilé, ça ne lui importait que peu. D'un certain point – fort reculé – peut-être était-ce mieux que Rhaegar ne soit plus le roi : mais cela aurait été mieux si ça n'était pas sa chair et son sang qui l'avait trahi, un roi dégénéré. Mais ainsi, peut-être Rhaegar pourrait-il retrouver la flamme qui l'avait animé il y a des années, cette flamme qui l'avait convaincu qu'il fallait reprendre le trône et qu'Aerys ne soit plus. Combien de fois avait-elle pu entendre « Rhaegar est lent, Rhaegar est dépassé, Rhaegar est fatigué, sa couronne l'écrasera » et combien de fois avait-elle demandé à ce que ces mensonges cessent. Elle ne pouvait cependant pas rester aveugle, son dragon avait besoin de cette nouvelle flamme pour reprendre son trône, mais comment y parvenir ? Une autre chose à laquelle il fallait songer.

Mais ce jour là... Oui, ce jour là, une surprise des plus inattendus. Nymeria se tenait sur Rhaegar comme à son habitude, un bras autour de lui, sa main caressant sa nuque, son autre main tenant l'une de sienne. Elle avait pu supporter les critiques, les rumeurs, les réflexions. Mais le regard de son père... Son père était l'homme de sa vie, elle l'aimait, elle le respectait, elle aurait fait n'importe quoi pour son père : tout le monde le savait. Elle l'adorait. C'était l'un des deux seul à pouvoir la blesser : avec un regard, avec des mots, l'un des deux seul qui la touchait, à qui elle tenait plus que de raison, qui avait un impact sur elle, s'il disait non, elle n'irait pas l'affronter. Mais voilà, un autre homme était à présent à ce stade, et elle était assise sur cette personne. L'idée de devoir faire un choix lui sautait aux yeux et elle se le refusait, elle se refusait de devoir choisir entre son père et l'homme qu'elle aimait. Quand elle vie le regard de son père, déçu, énervé, ça la blessait. Elle avait déçue son père. Et elle ne pouvait que lui donner raison, elle s'était entichée du seul homme de Westeros envers qui elle n'aurait pas du. Son oncle, certes. Mais un des rare homme ayant affronté Oberyn Martell ouvertement... et ayant gagné. Oberyn parlait de sa lance, il provoquait Rhaegar : elle fronçait les sourcils, qu'allaient-ils faire ? Nymeria serait purement et simplement incapable de sortir l'une de ses lame contre son père ou contre Rhaegar. Pas plus que son fouet : ils n'avaient pas d'armes. Il la poussait pour se lever, elle se levait donc mais aurait aimé le ralentir. La pression montait, son cœur tambourinait, le sang lui montait à la tête. Comme si les horreurs ne suffisaient pas, il fallait que les deux hommes qu'elle aimait se battent.

« Père, je...  »

Elle gonflait ses joues, quels mots pouvaient sortir pour lui faire entendre raison ? C'était Oberyn Martell, un homme impossible à raisonner, lorsqu'il avait décidé quelque chose, il n'en était pas autrement, c'était une chose qu'elle avait toujours admirer chez lui, ses convictions. Mais dans un instant pareil, c'était tout autre. Et cet idiot de roi osait lui demander de rester en arrière : comment le pouvait-elle ? Elle était un serpent, une vipère, et son père attaquait, comme il était attaqué. Quel clan choisir ? Non. Pourquoi choisir ? Ça n'avait aucun sens : il y avait tellement plus grave à Westeros à l'heure actuel, fallait-il vraiment régler ces conflits maintenant ? Viserys avait déjà pris le trône, ses alliés étaient partout, pourquoi perdre son temps ainsi ? Elle leur hurlait de cesser, mais rien n'y faisait : l'entendaient-ils seulement ? Elle n'avait rien à sa disposition, pas même un saut d'eau qui leur aurait remis les idées en place, elle n'allait pas sortir ses armes ni sauter dans le tas, et il ne fallait visiblement pas compter sur Ser Barristan pour s'interposer. « Quelle piètre garde royale tu fais, Nymeria Sand, pas même capable de dégager ton père de ton roi ». Elle se frottait les yeux, soupirait. Ça l'attristait plus qu'autre chose.

« Mais cessez donc ! ARRÊTEZ !  »

Mais rien, ils continuaient à se battre, à se donner des coups, à se faire saigner, à se fatiguer, à chercher qui aurait le dessus sur qui, elle-même n'avait pas la moindre idée de qui gagnerait, on lui avait tant conté sur les exploits de Rhaegar. Mais là c'était un combat au corps à corps, sans armes : ça n'était sans doute pas plus mal lorsqu'on savait comment Oberyn s'occupait de ses armes. C'était blessant, les voir se battre dans des moments pareils, c'était rude, voir le visage de son père amoché et en sang, voir le visage de son amant tout aussi touché.

« Que faire Ser Barristan...  »
« Attendre que cela cesse, ma dame. Il n'y a rien que l'on puisse faire lorsque deux hommes se battent à cause de femmes, sinon attendre que l'un d'eux gagne.  »
« Mais je n'ai pas envie que l'un d'eux perde...  »
« Je le sais bien, Lady Nymeria. Mais nous ne pouvons qu'attendre.  »

Attendre, elle détestait cela. Heureusement, son père n'était pas si « fou », il ne prenait jamais tant d'armes sur lui comme pouvait le faire Nymeria. Et Rhaegar n'était pas le genre d'hommes à porter constamment nombre d'armes sur lui. Cela limitait les dégâts. Ils se relevèrent finalement et elle allait vers eux, elle les aurait bien giflé pour leur remettre les idées en place mais ils étaient déjà tout deux bien amochés : et surtout, même si l'envie sur le coup lui prenait, elle n'aurait jamais osé lever la main sur Oberyn Martell, le secouer quelque peu en revanche...

« Je peux savoir à quoi ça... Eh... Mais... Mais qu'est-ce que vous faites ?! Rhaegar ! Père ! Revenez immédiatement !  »

Mais ils ne l'avaient pas écoutés, ils avaient préférés sortir, la laissant là sans comprendre, sans un regard, rien. Idiots. Ainsi donc, elle devait s'occuper du reste elle-même, et bien soit. Elle avait mangé en tête à tête avec Ser Barristan qui se trouvait être de très bonne compagnie et plein d'anecdotes, un homme plein d'expériences dont elle devrait s'inspirer pour le nouveau rôle qui lui était décerné. Ah, que ne ferait-elle pas pour son roi... Un tel titre était un honneur qu'elle ne pouvait refuser, être au service de son roi, près de lui constamment, veiller sur lui, c'est ce qu'elle faisait depuis qu'elle était à Port-Réal, c'était juste officiel à présent.

Elle n'avait pas vu ses gardes depuis un certain temps, elle aurait souhaité voir des visages familiers mais rien n'y faisait. Elle espérait que ses deux hommes reviennent, mais la lune apparaissait bien haut dans le ciel qu'ils n'étaient toujours pas revenus. Elle avait pris un long bain chaud en espérant calmer son stresse, rien n'y fit. Elle dut aller se coucher, seule pour la première fois depuis longtemps, et elle détestait cela. Il lui manquait terriblement, tout comme son père. Elle était sans nouvelle, elle ne savait même pas ce qui allait en découler de cette conversation, elle s'imaginait le pire, elle s'imaginait aussi le pire avec les ennemis de Rhaegar. Elle revoyait leur visages bien amochés. C'était leurs histoires, certes, mais elle détestait être l'une des raison de ce conflit – qui, certes, durait depuis trop longtemps.

Elle se réveillait au matin dans ce lit qu'elle avait longuement partagé avec Rhaegar, à cause de murmures. La première chose qu'elle voulait faire : leur demander de se taire. Mais en émergeant, elle reconnaissait ces voix, se rappelait de la nuit passée. Ils étaient de retour, tout deux. Elle se réveillait et sentait ses deux mains prises, elle serrait doucement ses mains qui la tenait, c'était rassurant, c'était déjà ça. Elle ne comprenait néanmoins pas de quoi ils parlaient mais ils parlaient tout deux et elle ne voulait pas ouvrir les yeux, elle voulait qu'ils continuent de parler, elle voulait entendre leur voix, savoir que maintenant, tout allait bien. À sa plus grande surprise ils ne se disputaient pas, ils semblaient bien s'entendre au contraire. Ils remarquaient néanmoins qu'elle était réveillée, elle ouvrait les yeux pour voir leur visage. Certes le sang étaient nettoyés mais pas les plaies et les bleus étaient apparus. Et pourtant ils semblaient plus apaisés, ils étaient souriant. De quoi avaient-ils pu discuter ? Avaient-ils enfin mis toute leur rancoeur à plat ? Était-ce donc à cela qu'avait servi cette nuit ? Elle ne s'attendait pas à ce qu'ils lui parlent de si tôt. « On a discuté ». Soit, ils ont discutés, elle s'en doutait. Cependant les mots qui suivirent de l'un et de l'autre étaient assez surprenant. Elia. Nymeria aurait pu être jalouse de cette femme, la première femme de Rhaegar, la mère de ses enfant, son épouse partie trop tôt. Mais elle ne pouvait pas être jalouse de cette femme qui était sa tante, pourquoi le serait-elle ? C'était une grande femme, et de ce qu'on lui avait raconté : comment aurait-il pu être possible de ne pas l'aimer ? Nymeria l'aurait sans doute adorée. Mais il poursuivait. Et Nymeria se bloquait, regardant Rhaegar. C'était bien là la première fois qu'il lui disait qu'il l'aimait. Qu'il osait, en plus de cela, dire que son amour pour Nymeria pouvait être aussi fort que l'amour d'Oberyn pour sa fille. Elle l'avait soutenue depuis des semaines, certes, elle était sa maîtresse certes, mais de là à entendre ça, elle en restait bouche bée. Et ils embrassaient ses joues. Avait-on déjà fait réveil plus étrange que celui-ci ? Dormait-elle encore, était-ce un rêve ? Elle aurait aimé répondre mais elle n'y parvenait pas. À peine arrivé, son père parlait déjà de partir, elle se redressait donc, peu gênée de porter une robe aussi légère.

« Père, je... J'ai tant à te dire. »

Beaucoup, en effet. Beaucoup de questions, beaucoup de choses sur le tas. Mais s'il devait partir, il y aurait au moins une chose à dire.

« Merci. »

Il aurait pu, sans doute, tuer Rhaegar, l'empoisonner, que savait-elle encore. Mais rien. Il était là, avec elle, certes bien amoché mais il était là, et son père avait fini par accepter ça. Elle l'avait déçue, elle s'en était fortement voulu mais il avait accepté cette relation. Comblée serait peut-être le mot pour la décrire, si le moment n'était pas si « mal choisi ». Oberyn Martell s'était calmé. Mais Rhaegar, lui, restait, et il devrait lui expliquer en détail ce qu'elle avait pu louper par leur faute. Elle le regardait avec une tendresse non dissimulée, posait doucement sa main libre sur sa joue puis regardait à nouveau son père.

« Je t'enverrai des corbeaux si souvent que possible, père... »

Elle en avait loupé bon nombre depuis son arrivée à Vivesaigue et sur la fin de son voyage au Donjon Rouge, elle avait presque cessé de lui en envoyer, les lettres se faisaient moins fréquente à mesure que le temps passait et elle s'en voulait à présent. Il lui avait terriblement manqué. C'était dur de le voir partir, voilà pourquoi, avant de répondre à Rhaegar, elle se levait du lit pour aller le voir. Elle ne savait plus de quoi demain serait fait, elle avait toujours tout planifier mais elle était à présent dans une impasse. Peut-être demain ne pourrait-elle plus voir son père, ni lui parler. Elle sortait le voir et, comme une enfant, lui sautait presque dessus pour l'enlacer. Son père n'avait jamais tant pris gare à ses relations : pourquoi l'aurait-il fait ? Il avait toujours respecté cet aspect de sa vie, à partir du moment où les hommes la respectaient – et encore, elle avait toujours pu compter sur Nakhti si un homme se faisait trop aventureux, pour que son père n'ait pas à s'en mêler. Mais elle savait que cela avait été dur, pour lui. Elle l'en remerciait de ce qu'il faisait, et elle désirait juste l'enlacer une dernière fois avant de le laisser partir.

« Sois prudent sur la route... Nous nous reverrons père. Et nous aurons beaucoup, beaucoup à nous dire. »

Elle déposait un baiser sur sa joue, le serrait une dernière fois et le laissait partir pour retourner voir son dragon. Lui aussi lui avait manqué. Elle grimpait à nouveau dans le lit, et finalement sur lui, se mettant à califourchon.

« Alors comme ça, mon roi m'aime ? »

Les explications viendraient après. Elle regardait le visage de Rhaegar, y glissait doucement ses doigts, sur ses joues d'abord, sous ses yeux, sur ses lèvres, et à nouveau sur ses joues puis elle déposait un tendre baiser contre ses lèvres. Elle reculait son visage suite à cela pour le regarder.

« Pour te répondre... Je n'ai jamais vu mon père dans un pareil état de colère. J'aurais souhaité ne jamais le voir dans un état pareil. Si cela n'avait pas été toi, mon dragon, j'aurais sans doute aucun pris sa défense...  » elle marquait une petite pause, puis repris, déposant un baiser sur sa mâchoire. « Et si ça n'avait pas été lui, j'aurais sans doute aucun pris ta défense... »

Elle se permettait suite à cela de défaire la tunique de son roi, non pas à cause d'une idée qu'elle avait derrière la tête, rien de lubrique, elle désirait juste voir l'étendu des dégâts et s'il fallait nettoyer une plaie quelconque. Elle ne lui demandait pas son avis en lui retirant. Elle regardait l'un de ses bras, glissait le bout de ses doigts contre ses muscles qu'elle sentait encore tendu, quelque bleus étaient apparus, elle regardait l'autre bras, il en était de même.

« Puis-je savoir ce quoi vous avez discuter, pour que mon dragon m'ait abandonné dans ce grand lit cette nuit ? Je crains que vous deviez vous rattraper mon roi... »

Le vouvoyer à nouveau, juste pour le taquiner. Elle restait au dessus de lui, et après lui avoir retirer les hauts qu'il portait, elle regarde son torse, de beaux bleus étaient aussi apparus, d'autres apparaîtraient sans doute plus tard, elle ne pouvait pas s'empêcher de glisser ses doigts sur la vieille cicatrice qu'il arborait sur son torse. La vipère rouge n'y était pas allé de main morte avec le dragon.

« Tu devrais aussi te reposer, mon tendre roi... Allonge toi, je m'occuperai de tout pendant que tu te reposes... Ils peuvent attendre quelque heures. »
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Rhaegar fut satisfait par les gestes tendres de son amante qui était revenu dans le lit pour se poster sur lui. C’était le signe qu’elle ne lui avait pas tenu rigueur de son pugilat avec son père la Vipère Rouge. Rhaegar se laissa aller et resta le regard vague et pensif alors qu’elle s’affairait sur son torse avec ses caresses dont elle avait le secret et qu’il exigeait chaque nuit de sa part. Son ultime délassement après des journées d’angoisses. Le seul oubli possible quand on avait tout perdu : les mains de Nymeria. Rhaegar s’était entichée de sa dernière consolation, sa sublime maitresse, au-delà de toutes mesures.

« Et bien ton père et moi avons longuement parlé pendant des heures et des heures. On a parlé d’Elia, on a parlé de toi. On s’est remémoré le passé, quand on s’était affronté un duel dans des tournois. Finalement on a parlé de la situation actuelle. Oberyn a été très franc, comme à son habitude. Il m’a avoué que Doran ne bougera pas pour moi. Il est plus sournois et prudent qu’un serpent… »

Rhaegar sourit et colla un baiser furtif sur les lèvres de Nymeria. Sa comparaison avec le serpent n’était pas voulut, mais elle l’amusait, il se rendait compte qu’Oberyn était une vipère et Nymeria une aspic. Tous les Martell étaient des serpents.

« Doran ne prendra aucune décision, ni aucun risque tant qu’il n’y aura aucun vainqueur clairs dans cette affaire. Il faudra que Viserys et moi on fasse couler le sang et que l’un de nous emporte une bataille avant que Doran s’engage officiellement. Mais Oberyn lui par contre le fera. Il est assez populaire pour lever à lui seul les soldats des maisons du Grès, de Denfert, des Météores, de Noirmont et quelques autres. Oberyn est près à faire la guerre. Il a été très honnête avec moi. Il m’apprécie mais n’a aucun respect pour moi. Il a dit qu’il aimait mon style… avec les femmes… Lyanna, Elia, toi… Il a dit aussi qu’il aimait ma façon de guerroyer, aussi bien en tournoi que sur un champ de bataille. Mais s’il apprécie l’homme en moi, il n’a aucun respect pour le souverain. Il me trouve mou, indécis, superficiel et autres. Il estime que ce n’est pas une grande perte pour le Trône de Fer. Que le royaume s’en remettra… »

Rhaegar s’esclaffa en serrant encore plus Nymeria contre lui et en palpant et caressant ses formes avec tendresse. Quelque part, Rhaegar qui était lucide, acceptait ce pronostic. Lui-même estimait que maintenant son règne avait été un échec au regard de quelques uns de ses plus grands prédécesseurs.

« Au contraire Oberyn respecte Viserys mais n’a aucune affection pour lui. Rien de plus normal. Viserys est aussi malsain, sournois et fourbe que ton père, Oberyn respecte ceux qui trichent pour parvenir à leur fin comme lui. Mais il ne l’aime pas en tant qu’individu, il trouve qu’il n’est pas doué avec les gens, manque de personnalité et ne sait pas y faire avec les femmes. »

Rhaegar soupira sous les mains de Nymeria et lui prit son visage entre ses deux mains pour la fixer avec gravité :

« Tu te rends bien compte j’espère que jamais plus je ne m’assiérais à nouveaux sur le Trône de Fer ? Je ne sais comment reconquérir mon pouvoir et ma ville. Tout ce que je fais, c’est pour me venger de Viserys, je veux le voir mort. »

Rhaegar s’écarta et se leva du lit, il alla à la fenêtre et contempla deux des plus grand fleuves dehors qui coulaient le long de sa nouvelle demeure pour en faire des douves impénétrables.

« Je ne pourrais pas amasser assez de partisans, la plupart me soutiennent officiellement, mais qui enverra ses soldats mourir pour moi ? Stark ? Il me croit toujours responsable de la mort de sa sœur. Jon Arryn ? Son héritier est mon beau-frère, mais cela suffira-t-il ? Lannister ? Soyons sérieux, leur vieux patriarche ne soutient que la force et pas la faiblesse. Je te le dis ma petite aspic, nous sommes dans une impasse. »
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«Each and every day, people turn away, change the things they feel, change the things they say. We can never know where our lives will lead, wherever you go, whenever you need I will be there. Wanna be there.»
En Exil
Alors qu'elle l'écoutait attentivement, ses caresses se firent plus assurées sur son roi, quelque peu baladeuses, certes. Il semblait les apprécier, c'est que la Vipère Rouge n'avait pas été si fort que cela. Elle avait été tant déchirée entre qui défendre qu'elle avait fini par laisser tomber, ils étaient tout deux assez grands pour régler ça entre eux. Elle n'avait pas envie de choisir entre les deux hommes qu'elle aimait, et elle ne le ferait pas. Son réveil avait été certes étrange mais si agréable qu'elle s'était décidé de mettre la colère et la frustration ressentie toute la nuit de côté pour profiter du retour de Rhaegar à des choses plus productives. Elle allait pour lâcher un petit rire lorsqu'il laissait échapper que Doran était plus fourbe qu'un serpent, à croire que l'espace d'un instant il avait oublié qui était Oberyn, et qui était Nymeria : leurs surnoms n'étaient pas donnés au hasard, ils étaient bel et bien représentatifs de qui ils étaient. Père et fille étaient fourbe, sournois et leur morsure était belle et bien venimeuse, mais lorsqu'elle allait lâcher ce rire, il la prit par surprise en l'embrassant.

Son coeur se resserrait néanmoins lorsqu'il lui racontait de quoi la conversation avait tournée. C'était tant d'informations à digérer, elle en grimaçait. Doran était prévisible - pour elle. Oui, il ne prendrait pas le risque de lever une armée inutilement pour Rhaegar comme pour Viserys s'il n'a pas eu les preuves concrètes de qui il valait mieux soutenir, mais elle s'était toujours dit que pour Doran la famille primait, elle était tout aussi consciente que c'était son choix, à elle, de se jeter dans les bras de Rhaegar et que ça n'était donc pas à Doran ni Dorne de payer pour elle, mais choisir Rhaegar était si évident à ses yeux : il ne pouvait y avoir que Rhaegar sur le trône, comme véritable et bon roi. Elle ne voyait pas Doran soutenir Viserys, car elle ne voyait pas Doran soutenir quelqu'un d'aussi mauvais, sauf s'il lui disait qu'il acceptait de le suivre pour que Viserys ait confiance en eux et qu'ils puissent s'introduire dans sa chambre et lui trancher la gorge lorsqu'il s'y attendra le moins. Chose que n'importe quel aspic serait prête à faire pour Nymeria : mais peut-être pas Doran. Ca lui avait traversé l'esprit à leur arrivée à Vivesaigue, jusqu'à ce que le roi lui accapare toutes ses pensées. Elle ne fit que tendre ses muscles, puis se détendre, un coup il parlait de sa probable mort - chose à laquelle elle s'était préparée dès la première fois où leur lèvres s'étaient touchées - un coup il osait la mettre sur le même pied que Lyanna Stark et Elia Martell. C'était tant à assimiler qu'elle se perdait dans ses mouvements et posait finalement ses mains sur ses épaules.

« Moi... Je ne m'en remettrai pas. »

Oui, depuis le départ elle savait que c'était un risque, quel roi n'avait pas eu un horrible destin, une terrible fin ? C'était le risque avec les Targaryen. Elle s'y était préparée. Mais elle l'aimait, terriblement. Elle savait que chaque jours pouvait être le dernier, c'était pourquoi elle s'appliquait autant qu'elle le pouvait chaque jour à lui rendre la vie meilleure dans les conditions actuelles. Lui alléger ce poids. L'embrasser comme si cela pouvait être le dernier baiser, l'enlacer comme si cela pouvait être la dernière étreinte, lui faire l'amour comme si cela pouvait être leur dernière fois, le regarder sous tous ses angles comme si cela pouvait être la dernière fois afin d'en garder la meilleure image. Lorsqu'il la serrait contre elle, elle avait envie de lui demander de la serrer toujours plus fort, de ne pas craindre qu'elle se brise, que c'était au contraire en la lâchant qu'elle se briserait. Mais il prit son visage entre ses mains.

« Alors ne soit plus roi, mon amour. Je te soutiendrai quoi que tu décides de faire. Tu restes le roi de mon coeur, tu restes mon dragon, que tu aies une couronne sur la tête ou non. »

Il se levait et enchaînait, elle se levait alors pour le rejoindre et glisser ses bras autour de sa taille, déposant un tendre baiser sur son omoplate.

« Si tu décides de t'exiler à Dorne, je te suivrai. Si tu décides de t'exiler au fin fond d'Essos, je te suivrai. Si tu décidais même sur un coup de folie d'aller au delà du Mur... Je te suivrai les yeux fermés. Nous te suivrons. Viserys mourra, je te le promets. Il paiera pour ce qu'il a fait. Il paiera pour les vies qu'il a prise, pour les personnes qu'il a kidnappé. On te suivra où que tu ailles, quoi que tu décides. Les Stark sont connus pour leur honneur, s'ils t'ont dit être de ton côté, pourquoi ne suivraient-ils pas dans la bataille ? Eddard Stark est certes fatigué mais il ne saurait manqué à ses paroles, il est bien connu pour cela. Jon Arryn, tu as fais marier ta petite soeur à leur héritier et Viserys la mise dans une mauvaise posture. Ils te suivront. Je suis très surprise néanmoins que mon père ait voulu participer à une bataille, Dorne est peut-être mon pays, mais je sais qu'ils ne sont pas les premiers à se jeter dans une bataille qui n'est pas la leur, surtout hors Dorne. Mais s'ils suivent... Oui, il faudrait être très naïf de croire que cela se terminera bien, que tout est gagné d'avance, mais ils se joindront à toi, tôt ou tard. Je doute que mon père ait choisi de te suivre s'il pense que tu es un si mauvais roi, Dorne ne s'en est jamais mal sorti lorsque tu étais sur le trône : qu'est-ce que Viserys pourrait planifier pour eux, sachant que l'une des fille des Martell s'est jointe au lit de son frère ? Quant à Tywin Lannister... Je te mentirai si je te disais que je lui faisais confiance. Il ne m'inspire rien de bon. Je me méfie des hommes politique tel que lui. »

Et hélas, lorsque son roi la regardait, elle était incapable de mentir, comme si ses facultés même qu'elle avait développé, son art du mensonge, était bien inutile. Il suffisait d'un regard de Rhaegar pour qu'elle avoue la vérité, elle n'avait plus le coeur à lui mentir, à lui cacher quoi que ce soit. Elle venait se placer face à lui et l'enlaçait à nouveau.

« Tu n'as peut-être pas les sept couronnes de ton côté mais tu as les personnes les plus loyales. Qu'a Viserys ? Des Fer-Nés qui n'obéissent qu'à eux-même. Le reste du Conflans, peut-être ? De toi à moi, le Conflans n'est pas réputé pour ses guerriers, ce serait comme se faire attaquer par une mouche. Le Bief ? Rowen Hightower est au commande de milliers d'hommes et te soutiennent, son épouse n'est-elle pas ta fille ? Ils écraseront les Tyrell et se retourneront contre Viserys. Tu sais ce que je pense du Bief, rien de bon n'y pousse, les Tyrell faneront et nous passerons à autre chose. Stannis Baratheon ? L'on dit qu'il a fait pendre ses plus fidèles partisans et que sa religion le quitte. Il a de l'argent oui, a tenté de t'assiéger mais Aegon les a mis en fuite et il se bat contre Jon Connington. Qui d'autre ? »

Elle prenait les mains du roi et les plaçait sur ses hanches.

« Tout n'est pas encore perdu. Tu ne veux plus du trône, tu penses y avoir fait ton temps, d'accord. Tu veux voir Viserys mort, d'accord. Mais si tu ne veux plus du trône et veut la mort de Viserys, qui te remplacera sur le trône ? Aegon ? Il n'est pas encore prêt. Je l'adore, il est mon cousin, mais j'ai vu dans son regard la terreur qui l'avait saisie lors du siège, cette terreur se lisait encore quelque semaines après. Viserys retient ma soeur, je veux aussi le voir mort. Mais procédons par étapes, veux-tu ? »

Elle déposait un baiser sur son épaule, dans son cou puis y nichait son visage, elle fermait les yeux quelque instants, réfléchissant.

« Je peux toujours trouver le moyen de l'empoisonner mais... Ce serait une mort trop douce pour lui. Je veux voir ta lame s'enfoncer dans sa chair et voir son regard lorsqu'il comprendra que tout est fini. Mais le poison est un moyen sûr et efficace de procéder sans trop s'approcher, ni prendre de risques. J'ai encore quelque amis à la Couronne, si Nakhti y est encore... J'ai quelque gardes, s'ils n'ont pas été tués... Et, j'ai Tyerne. »

Pauvre soeur, coincée là-bas dans la folie de Viserys, pauvre soeur, qui avait jusque là ignorée que sa soeur fricotait avec Rhaegar Targaryen. Qu'elle avait un homme dans sa vie elle le savait, que Nymeria était éprise, elle les avait, mais elle n'avait jamais su le nom : drôle de moment pour apprendre ce type de relation, plutôt mal choisi.

« Ne nous lançons pas hâtivement dans des batailles si nous n'avons pas de points solides auxquels nous rattacher.... Oui, même moi, je sais cela... »

Elle riait un peu et déposait un autre baiser dans le cou de Rhaegar puis elle se reculait pour le regarder.

« Je t'aime, Rhaegar. Alors s'il te plaît... Réfléchis bien avant de te lancer dans une bataille. Mais une fois encore, et comprend le bien, quoi que tu fasses, je serai là. Nous serons là. »

Il fallait encore savoir qui était du côté de Viserys de qui était du côté de Rhaegar. Et il était vrai que la question de Tywin Lannister pesait dans la balance.
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Les paroles de Nymeria furent pour lui un déclic :

« Alors ne sois plus roi mon amour…tu restes mon dragon…si tu décides de t’exiler à Dorne, je te suivrais. »

Continuant à l’étreindre contre lui, le regard fixé sur les grands fleuves du Conflans par la fenêtre, il songea à tout ça. Nymeria estimait qu’Aegon n’était pas capable de lui succéder s’il renonçait définitivement au Trône de Fer. Mais de même que Rhaegar était sûr que jamais il ne serait capable de le reconquérir, il était persuadé qu’Aegon non plus n’en serait pas capable aussi. Selon Rhaegar, le trône allait tomber entre les mains de la maison qui serait assez puissante et assez audacieuse pour s’emparer de Port-Réal et mettre à bas l’usurpateur.

« Je suis las de tout ceci, j’ai déjà du mener assez de guerres par le passé. J’ai déjà régné 15 ans. Et tout ça pour quoi ? Pour rien. A quoi bon avoir tout sacrifié pour préserver le Trône de Fer aux mains des Targaryen ? A cause de Viserys, les miens vont perdre le trône comme mon père avait faillit le faire. A quoi bon avoir maté la rébellion des Fer-Nés dans le sang, à nouveau ils se lèvent contre tout le monde. Tout mon règne est un échec. Sans les dragons, les Targaryen ne sont plus rien depuis 150 ans et ils ne font que tomber en désuétude depuis cette date. Je ne suis rien d’autres que le dernier vrai Targaryen. Je crois que l’histoire se souviendra de moi ainsi : le roi qui vit la fin du pouvoir de sa lignée. Tout était déjà fini sous mon père, je n’ai fait que prolonger l’agonie. »

Le roi saisi le visage de Nymeria et son front contre le sien lui susurra :

« Mais jamais nous ne dirons ça à d’autres. Nous ferons croire que la reconquête du trône est possible, à Aegon mon fils, à mes fidèles et aux autres qui nous rejoindrons. C’est le seul moyen pour maintenir une troupe forte qui massacrera Viserys. »

Le roi embrassa Nymeria, il lui suça la lèvre inférieure pour la taquiner comme il aimait à le faire.

« Et quand mon ignoble frère pourrira sous terre dévoré par les asticots, je pourrais enfin m’effacer et me retirer dans le lieu de mon choix. »

Il amena Nymeria par la main jusqu’au lit et fouilla dans la table de chevet à côté. Il en sortit un long parchemin, la carte de Westeros. Rhaegar la déploya sur le lit et s’installa face à elle. Il était assis en tailleur, il attira Nymeria sur ses genoux.

« Nous ne pourrons rester à Vivesaigues. Il y a trop de puissants autours de nous qui finirons par vouloir ma tête à un moment ou un autre. Vivesaigues à les meilleures douves au monde, mais ce n’est pas une citadelle robuste comme les Eyriés ou le Donjon Rouge. Je ne pourrais pas y finir mes jours en paix. Lorsque je me serais vengé de mon frère, j’irais avec toi à Dorne. »

Rhaegar laissa parcourir ses doigts sur le pays de Dorne sur la carte.

« Les tiens accepteront mon exil définitif chez eux ? Je te bâtirais un palais en bord de mer ou au cœur du désert pour toi. Là, nous serons loin de la fureur du monde. Tu seras mon repos pour mes vieux jours. »

Rhaegar fit un sourire malicieux :

« Mais ne t’inquiète pas, lorsque je deviendrais un vieillard impotent, tu pourras choisir d’autres fougueux amants pour te divertir. »
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En Exil
Nymeria hésitait quelque instants entre protester, sourire, ou laisser son dragon faire. Elle optait pour le laisser faire, il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas autant parler. Elle n'appréciait pas forcément être guidée dans ses mouvements, comme on l'aurait fait avec une poupée mais son roi devenait plus entreprenant et il reparlait, il la prenait contre lui, l'embrassait même.

Il lui demandait de mentir, et bien soit, il fallait bien que ses talents d'aspic servent, autre qu'au lit. Mentir n'était pas compliqué lorsqu'il ne s'agissait pas de lui mentir, à lui. Faire comme si de rien était en sortant d'entre ses murs, comme s'ils étaient toujours motivés à récupérer ce trône, et bien soit. Mais qu'adviendrait-il s'ils venaient réellement à tuer Viserys ? Rhaegar ne voulait plus reprendre sa couronne, Viserys serait défait et Aegon n'était pas prêt - gros risque que lui avoir dis mais il s'était visiblement fait à la franchise de son aspic - alors qui prendrait ce trône ? Le donnerait-il de bonne grâce ? Allons. Elle ne le voyait pas donner le trône de fer si aisément quand bien même il en était fatigué. Elle pensait aussi à Aegon lorsqu'il apprendrait qu'il risquait de ne pas revoir ce trône ni s'asseoir dessus un jour, lui qui avait été conditionné pour cela. Elle se demandait alors si elle était réellement prête à subir tout cela. Subir qu'elle se retrouve contre tout le monde, pour lui. Si elle était capable d'endurer que sa famille lui tourne le dos hormis son père, pour lui et ses beaux yeux. « Es-tu idiote Nymeria Sand ? N'est-ce pas déjà ce que tu fais ? » si, c'était ce qu'elle avait fait depuis le début en entamant pareil relation, alors pourquoi s'en rendre compte uniquement maintenant ? Parce que c'était bien plus réel. Mais au final, oui, cela valait la peine d'endurer tout cela, car la personne la plus importante à son cœur et à sa vie avait approuvé leur relation – non sans montrer son désaccord au départ, mais il avait accepté. Alors oui, cela valait toutes les peines. C'était se mettre son cousin à dos qui lui fait réaliser cela et son regard s'était quelque instants perdus sur le carte qu'il dépliait et qu'elle regardait.

« Les tiens accepteront mon exil définitif chez eux ? Je te bâtirais un palais en bord de mer ou au cœur du désert pour toi. Là, nous serons loin de la fureur du monde. Tu seras mon repos pour mes vieux jours. » 

Assez bêtement, Nymeria souriait. Elle tournait son visage vers lui et y glissait le bout de ses doigts, mieux, elle déposait suite à ça un tendre baiser contre ses lèvres, puis à son tour, elle lui mordillait la lèvre inférieur. A nouveau il fit preuve de romantisme et elle ne s'était toujours pas habituée à cela : elle n'irait pas cracher là dessus, cette façon d'être courtisée était toujours très agréable, elle aurait peut-être du être moins étonnée car après tout, son père, prince, aimait une bâtarde et ne s'était jamais privé de le montrer au reste du monde, peut-être était-ce parce qu'ils n'avaient pas les même responsabilités que les actions et dire de Rhaegar l'étonnaient toujours, que lui n'était pas un dornien mais un pur Targaryen.

« Je ne sais quel parti choisira Doran mais je suis de son sang, je suis sa famille. Rien ne compte plus que la famille à Dorne. Peut-être me punira-t-il le temps que je comprenne ma faute mais il pardonnera. Nous trouverons toujours un endroit, rien qu'à nous. J'ai accepté d'aller jusque dans cet endroit froid et humide pour toi, crois-tu vraiment qu'il me faille un palais pour faire mon bonheur ? Mais soit, je comprends que mon roi veuille bien vivre ces derniers jours et ce serait un honneur de l'accompagner dans ses vieux jours... Le romantisme de mon roi me laisserait sans voix, je me dois de le reconnaître... »

Elle déposait un nouveau baiser contre ses lèvres puis, suite à ses dernières paroles, elle riait. Avait-elle besoin de sa permission pour cela désormais ? « Il est bien loin le temps où tu le menais à la baguette, il faut croire, Nymeria Sand. S'il te faut maintenant son accord pour avoir des compagnons dans ton lit, c'est que c'est aller plus loin que tu ne l'imaginais. ». Elle grimpait dans le lit pour venir derrière lui, à genoux, elle déplaçait cette chevelure blonde et déposait un baiser sur l'épaule de son dragon, qu'elle mordillait ensuite.

« Et si je devais être enceinte, devrais-je moi aussi t'autoriser à prendre d'autres maîtresses ? Quel dommage que même enceinte je serai capable de lancer des lames et manier le fouet, n'est-ce pas ? Après tout j'aurais un gros ventre, mes humeurs n'en seront que plus affectées et mes seins aussi seront nettement plus gros, je n'en verrais peut-être plus mes pieds avant un moment. Devrais-je donc t'autoriser à avoir d'autres femmes ? Mon pauvre amour, vous êtes tombé sur une bien rude femme qu'une dornienne. Encore. Une grossesse ne dure peut-être que 9 mois mais, n'est-ce pas si contraignant qu'être vieux, sous un certain point ? On ne sait plus marcher seul dans les derniers instants, on écoute que nous, et puis c'est un tue-l'amour, non ? »

Elle aurait pu sans doute ajouter « je ne suis pas Elia Martell » mais elle n'était pas si méchante ni rude que dire des choses pareilles, elle s'en préservait donc. Ses propres dernières paroles la firent rire, néanmoins, comparer une femme enceinte à un vieillard... Elle aurait sans doute pu directement lui dire qu'elle l'aimait et donc qu'elle comprenait tout ce que cela impliquait et que cela faisait parti du jeu et qu'évidemment la vieillesse en faisait une partie évidente, mais elle avait préféré comparer une grossesse à un âge avancé... Elle mit plusieurs minutes à cesser de rire.

« J'ai besoin de votre accord maintenant, pour connaître d'autres hommes... ? Je ne me rappelle pas avoir signé quelque part pour être exclusivement votre mon roi...  »

Elle riait ensuite et déviait vers son cou, qu'elle mordillait à son tour.

« Mais il est vrai, que si mon dragon devait connaître d'autres femmes, il verrait que la vipère mord et que sa morsure est venimeuse, je n'ose pas même parler du destin que connaîtraient ses autres maîtresses. Alors... Je suppose que... nous sommes quitte ? »

Elle glissait ses doigts le long de son dos, le griffant légèrement puis elle revenait s'asseoir à côté de lui, reprenant, l'air de rien. L'aspic ne se considérait pas comme une femme jalouse, juste possessive : ce qui lui appartenait n'était pas aux autres et quiconque touchait à ce qui lui appartenait devrait en répondre.

« Ainsi, Dorne ? Je ne pensais pas y retourner un jour mais c'est un très bon choix, personne ne serait assez fou pour braver nos mers et nos déserts, c'est un très bel endroit si l'on supporte le soleil et la chaleur. Doran t'acceptera sûrement une fois Viserys mort, ce qui tombe assez bien si tu ne comptes pas y aller avant que sa tête ne soit sur une pic. Dorne est un très bel endroit, on y mange bien on y boit bien et on ne s'y ennuie pas lorsque l'on connaît bien ce pays. Mais tu as encore de longue, très longue années devant toi avant d'être « un vieillard impotent ».  »

Elle regardait la carte et prenait la main de Rhaegar, entrelaçant leur doigts. Il y avait de nombreuses contrées qu'elle n'avait jamais vu, d'autres qu'elles n'auraient jamais cru visiter – le Conflans en faisait parti.

« Je te suivrai jusqu'à Essos s'il le faut, si tu me promets que nous n'irons jamais à Volantis. »

Elle caressait sa main avec son pouce, la guerre ne pourrait jamais les suivre à Essos, les hommes là bas étaient bien en marge de ceux de Westeros. L'esclavage, elle n'osait pas imaginer avoir un seul esclave, cette idée la répugnait. Elle en avait connue enfant, et même si sa vie avait été terrible avant l'arrivée d'Oberyn, elle ne l'aurait jamais, ô grand jamais échangée contre celle d'un esclave.

« Je suis née à Volantis. Mon père, dans ses grandes années, avait sûrement voulu voir un peu plus du monde. Je ne lui ai jamais vraiment demandé pourquoi il avait choisi cette femme à une autre, ni pourquoi il m'avait conçu pour revenir me chercher des années plus tard. Il était juste venu me chercher. Mais la vie là-bas, les conditions... »

Mais une fois encore il était vrai qu'à Essos malgré les nombreux risques ils ne seraient pas poursuivis par la guerre et les conflits de Westeros, ce serait une toute autre vie. Il y avait les Dothraki, elle l'avait appris avec Nakhti, mais ils ne venaient sans doute pas attaquer les grandes villes. Il y avait de nombreuses religions mais elle s'en moquait bien, elles n'attaquaient sans doute pas. Si elle adorait Dorne et considérait cela comme son vrai pays, l'idée de partir vers l'est où personne ne pourrait les trouver était aussi tentant. S'il devait s'accoutumer au changement de Dorne, pourquoi ne pourrait-elle pas s'accoutumer au changement à Essos ?

Ses doigts libre se baladaient sur la carte, tant de possibilité. Mais elle comprenait aussi que Rhaegar désire juste se poser une fois pour toute une fois tout cela fini, elle ne serait pas celle qui jugerait ses envies ou qui tenterait d'atteindre sa liberté, comme elle ne voulait pas qu'on le fasse pour elle.

« J'en viendrai presque à prier les sept pour nous sortir au plus tôt de cette vie qui n'en est plus une. Que Viserys paie pour ses affronts et que tu puisses enfin te reposer de tout ça. Je n'avais pas imaginé que la couronne pouvait être un tel poids sur tes épaules. J'avais entendu beaucoup de choses mais, tu sais, les rumeurs... Je t'ai toujours vu comme un bon roi, juste. Je comprends que tu veuilles te reculer de tout ça, mais tu n'as pas tant échoué, je pense juste que ce monde, que la politique de ce monde n'est pas faite pour les personnes juste. Peut-être que oui, tu fais bien de t'en retirer mais que devrions-nous subir ? »

Elle grimaçait alors en s'imaginant les Lannister ou Baratheon. Elle réfléchissait à une autre possibilité, les Tyrell ? Une autre grimace. Les Hightower, s'ils parvenaient à gagner cette guerre ? Elle avait tant été habituée aux Targaryen sur le trône qu'il était étrange de se dire qu'une autre famille puisse les remplacer.

« Chaque début a sa fin et peut-être que le règne de Targaryen est parvenu à sa fin, peut-être que Viserys provoquera la fin de ces siècles de règne mais tu peux enfin te reposer, non ? Peut-être étais-tu fais pour les chants et poésie plus que pour la couronne et la guerre, tu n'es pas à blâmer. D'ailleurs... Je ne t'ai jamais entendu chanter... Et pourtant, ce que j'ai pu en entendre parler toutes ces années du roi Rhaegar Targaryen et de ses chants dans Port-Réal ! »

Elle riait un peu et elle se relevait.

« Je sais que mon dragon aime beaucoup parler mais je n'ai pas eu la chance d'entendre une de ses fameuse chanson. J'espère que tu sauras rectifier ça à Dorne, je refuse de m'y installer sans cela ! »

Elle descendait de ce grand lit.

« Bon, allons nous restaurer, nous discuterons de tout cela plus tard. Nous avons beaucoup à faire aujourd'hui, puisque tu ne désires pas dormir. J'ai reçu un corbeau, au moins, ma sœur aura eu la présence d'esprit de me prévenir de son arrivée, j'aurais aimé que mon père en fasse de même. »

Comme tous les jours, elle se dirigeait vers l'une de ses grande armoire pour en sortir une de ses armure dornienne qu'elle aimait à porter, confortable, souple et pourtant les lames ne traversaient pas ce cuir. Elle avait vu les tenues des véritables gardes royaux et ça ne la tentait guère, elle était bien plus à l'aise avec ce genre d'armures où ses mouvements pouvaient rester fluide.

Cette sœur, il ne l'avait encore jamais rencontrée. Obara Sand. Nymeria s'imaginait déjà se prendre une jolie claque à son arrivée pour ne pas l'avoir prévenu et avoir pris des risques pareils. Obara était la grande sœur protectrice, aimante, mais protectrice, Nymeria espérait au moins qu'elle se joindrait à elle si combat il devait y avoir, à défaut d'avoir nul autre personne de confiance pour cela dans les parages hors Barristan Selmy. Il était bon de batifoler avec son dragon mais les responsabilités n'étaient finalement jamais bien loin.
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Rhaegar était ravit des paroles de Nymeria, elle comptait bien le suivre dans son exil. Il manqua de s’esclaffer lorsqu’elle évoqua son aspect si jamais elle venait à tomber enceinte. Des propos qui firent quand même réfléchir le Targaryen. Lui-même ne ressentait pas le besoin d’avoir d’autres enfants, tant les siens l’avaient déjà comblé. Il avait pu profiter aussi bien d’un fils que d’une fille. Aegon s’était révélé être un prince raisonnable et réfléchit, non un noble excessif et démesuré comme la plupart de ses ancêtres les plus célèbres. Quand à Rhaenys, elle avait été une consolation suffisante au cours des ans par sa ressemblance frappante avec sa mère. Mais concevoir un autre enfant était une idée qui tout à coup le captivait. Si cela lui permettait de lier Nymeria plus fortement à sa personne et lui offrait aussi une consolation pour ses vieux jours, la chose était à envisager. Ses prédécesseurs avaient engendrés tellement de bâtards pendant 3 siècles, pourquoi lui-même, le très respectable Rhaegar ne pouvait-il pas se permettre d’en faire juste un aussi ? Rhaegar collé à sa dornienne câline, l’écouta évoquer ce qui se passerait s’il venait à la tromper. Il leva les yeux au ciel. Il n’y avait guère qu’avec ses sœurs aspics qu’il risquait de la tromper un jour si la chose devait survenir. Rhaegar n’était désormais passionné que par les dorniennes sauvages comme Elia Martell en son temps.

Il ne restait plus qu’à choisir dans quel endroit de Dorne ils se retireraient définitivement. Au cœur du désert dans une place-forte bâtît sur une oasis ou bien en bord de mer ? Rhaegar tourna la tête intrigué vers Nymeria alors qu’elle évoquait Volantis. Jamais il n’irait en Essos bien entendus, son âme appartenait à Westeros. Mais il se demandait pourquoi son amante était révulsée par Volantis et pour quelle raison elle se refusait à y aller. La réponse ne tarda pas et Rhaegar s’amusa silencieusement, en constatant qu’Oberyn son beau-frère princier avait pondu ses bâtardes à Essos également, comme si Westeros ne suffisait pas à cet insatiable amateur de femmes.

…………………………

Les jardins de Vivesaigues : une dizaine de soldats plantés en ligne. Rhaegar Targaryen en armure passa devant le rang en inspectant ses fidèles sans trop y prêter attention. Une visite de dorniens, encore une fois. Décidemment si des espions avaient infiltrés Vivesaigues, ils ne manqueraient pas de faire savoir au Trône de Fer, que le roi exilé avait noué des liens plus qu’importants avec la principauté du désert. Les douves de Vivesaigues étaient à leur niveau maximum. Grâce à un ingénieux mécanisme installé sous le règne des Tully, on pouvait détourner l’un des fleuves du Conflans pour en faire un rempart naturel de Vivesaigues transformé en île artificielle. L’entrée de la place devenait alors un quai à bateau ! Une caravelle dornienne était en approche. Depuis le port de Lancehélion, elle avait franchit le Détroit, puis avait remonté toute la Néra et les fleuves du Conflans jusqu’à Vivesaigues. La herse se leva, dégoulinante d’eau. Le bateau dornien entra dans la place. Il accosta au quai. Des gardes en tenu jaune safran, à la peau sombre, débarquèrent pour former une haie d’honneur. Les gardes de la maison Martell protégeant leur nouvel émissaire. Rhaegar s’approcha curieux, le bras autours de la taille de Nymeria, la tenant contre lui. Obara Sand apparut dans sa tenue de cuire. Visage sévère, cheveux attachés serré. Regard dédaigneux. Elle avança sur les fleurs des jardins de Vivesaigues qu’on avait répandu au sol en guise de tapis rouge. Rhaegar l’observa bouche bé. Encore une aspic divine comme ses sœurs. Encore une jolie dornienne. Tout dans sa démarche signifiait qu’elle se fichait des attentions masculines, mais Rhaegar ne la quittait pas des yeux. Elle avait beau être moins captivante que sa sœur Nymeria, elle était quand même très séduisante à ses yeux. Rhaegar lâcha Nymeria. Il avança avec hâte vers Obara Sand. Avec trop de hâte. Il s’empara de sa main et embrassa celle-ci avec élégance.

« Soyez la bienvenue, c’est un régal, que dis je un pure plaisir de vous avoir parmi nous, vous êtes un ravissement comme votre sœur et une digne Martell dont je connais à merveille le délice de leurs femmes… »

Le regard du roi exilé se voilà, il se plongea dans ses pensées, imaginant une folle nuit à 3, lui et les deux sœurs. Il ne remarqua même pas qu’Obara s’était empressé de dégager sa main de son emprise pour reprendre son chemin avec un air exaspéré.
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« The Dornishman's wife was as fair as the sun, and her kisses were warmer than spring. But the Dornishman's blade was made of black steel,
and its kiss was a terrible thing. The Dornishman's wife would sing as she bathed, in a voice that was sweet as a peach
. But the Dornishman's blade had a song of its own, and a bite sharp and cold as a leech. As he lay on the ground with the darkness around, and the taste of his blood on his tongue. His brothers knelt by him and prayed him a prayer, and he smiled and he laughed and he sung, "Brothers, oh brothers, my days here are done, the Dornishman's taken my life. But what does it matter, for all men must die, and I've tasted the Dornishman's wife! »
En Exil
Nymeria était une femme qui vivait au jour le jour, pourtant, il y avait des choses dont elle avait toujours était sûre. La première, elle n'aurait jamais d'époux. Nymeria Sand, c'était tout à fait convenable, elle était libre, ne dépendait de personne et avait la vie qu'elle désirait. La seconde, elle n'aurait jamais d'enfants. Nymeria ne se sentait aucun instinct maternelle, sûrement trop égoïste et libérée pour s'encombrer d'un enfant. La troisième, elle ne serait jamais soumise, à aucun homme ni femme, elle vivrait pour elle et se moquerait bien de ce que cela impliquait, c'était aux autres de se faire à elle et ses habitudes et non l'inverse, on la voulait : qu'on vienne la chercher, qu'on la suive mais jamais elle ne chercherait ni suivrait. Et puis elle avait rencontré Rhaegar Targaryen, ce beau et grand dragon, ce maître chanteur, ce charmeur de serpent. Peut-être ne le savait-il pas mais il avait réussi à réveiller en elle des sentiments insoupçonnés jusque là. Elle s'était rendu compte qu'elle aussi pouvait ressentir quelconque affection maternelle en présence de Daenerys Targaryen qu'elle avait prise sous son aile. Elle l'avait suivi jusqu'au Conflans, loin du beau temps et éternelle chaleur Dornienne qu'elle affectionnait tant. Pire encore, elle s'était découvert un sentiment inconnu jusque là : la jalousie. 

Confiante en elle, elle n'avait jamais eu la moindre faiblesse face à une femme s'approchant trop près de Nakhti son ancien compagnon de vie, dans le meilleur des cas cette femme se retrouvait dans leur lit commun et partait avant le levé du soleil, dans le pire des cas cette femme s'en allait en pleurant, ridiculisée par l'aspic. Mais avec Rhaegar Targaryen c'était tout autre quand bien même elle tentait toujours de lui faire croire que le jour où il ne l'amusait plus, elle partirait, elle se devait d'avouer qu'elle avait envie de sortir les crocs lorsqu'une femme s'approchait trop près de lui ou tentait de le séduire et qu'il n'en disait rien : un homme, soit, elle avait beau être la première à comprendre les besoins d'un homme elle était à présent la première à sortir les crocs lorsqu'une femme tentait de battre des cils devant lui, leur nouvelle proximité n'arrangeant rien à la situation. Il était dur de lui faire croire à ces balivernes maintenant qu'elle était partie à Vivesaigue avec lui prête à le suivre jusqu'au bout du monde s'il le fallait, elle le lui avait dit. Le soucis de Nymeria était qu'elle ne raisonnait pas assez avec sa tête mais trop avec son cœur. C'était qu'elle aimait passionnément et se dévouait corps et âme et qu'un jour ou l'autre tout pouvait partir si vite que c'était venu, lassée. 

Nymeria portait son armure en cuir, légère, son fouet autour d'elle prêt à être utilisé à la seconde où il le fallait, ses armes étaient visible en grand nombre, elle portait même un pantalon - bien qu'ample - où cacher ses maintes et maintes lames. Elle était constamment aux aguets. Ses yeux regardaient autour d'eux, regardant les hommes autour d'eux, leur faits et gestes. Elle prenait son nouveau rôle très à cœur. Rhaegar la tenait contre elle, comme à son habitude et elle appréciait cela : les autres n'avaient qu'à s'y faire et si ça ne leur plaisait pas ils connaissaient la sortie. Obara arrivait, accompagnée de gardes. Son visage était fermé, ses sourcils froncés, Nymeria savait déjà à quoi s'attendre. Du moins, de la part d'Obara, car elle n'aurait jamais imaginé que Rhaegar puisse lui faire un pareil affront, elle s'en mordait la langue pour ne pas pester. Il voulait jouer à cela ? Bien. D'accord. Parfait. Très bien. D'accord. Hm. Il saluait et parlait ainsi à Obara ? Bien. D'accord. Obara ne prit qu'à peine le temps de le regarder : elle connaissait bien sa sœur. Obara venait à elle, le visage toujours si fermé. Et le geste qui suivit, Nymeria l'avait attendu. La gifle fut si forte que Nymeria du reprendre son appuie pour ne pas trébucher, d'instinct elle levait le poing, prête à rendre le coup à sa sœur aînée... Au lieu de quoi elle rabaissait son poing et lâchait un long rire, prenant ensuite sa sœur dans ses bras, elle lui rendait la pareille.

« Alors c'est pour cet idiot que tu m'as abandonné ? Nous a abandonné ? Je pensais que tu avais meilleur goût en matière d'homme, petite sœur. Où sont passés tes guerriers ? »

Nymeria lançait un seul et unique regard à Rhaegar : noir. Elle détournait bien vite son regard pour se concentrer sur sa sœur, qu'elle attrapait par la taille tandis qu'elle, passait son bras autour de ses épaules, étant plus grande de peu. Nymeria se frottait un peu sa joue, rouge après la claque monumentale reçue et elle ne regardait pas même Rhaegar avait de rentrer avec sa sœur pour lui présenter les lieux, chose à laquelle Obara répondit : "Je n'ai pas fais tout ce chemin pour faire le tour du propriétaire. Si tu comptes rester ici, j'en suis.". Nymeria n'en était guère étonnée c'était même un énorme soulagement d'avoir Obara à ses côtés. Elle désirait recruter mais sa confiance était plus que jamais limitée. Oberyn était reparti : et n'était dans tous les cas pas un guerrier, il savait se battre et se défendre mais n'était pas là pour le long terme, trop indépendant pour se décréter autre chose que prince - Nymeria voyait son père ainsi - quant aux autres, ils étaient restés à Port Réal. Sauf le bon Ser Barristan Selmy. Nakhti lui-même n'était pas venu, lui qui l'avait tant tannée en lui disant qu'il ne désirait qu'une chose, veiller à sa sécurité quoi qu'il lui en coûte. Pauvre homme, peut-être était-il reparti à Dorne.

« Les choses deviennent incontrôlable à Dorne. Tu sais comme le peuple nous aime, tu as leur soutien. Doran... Il reste discret. Autant que d'habitude tu me diras mais je ne sais pas ce qu'il a prévu. Même si tu n'as pas le soutien de Doran je sais que le peuple te suivra. »
« Nous suivrons, tu veux dire ? »
« Nous suivrons, oui. Alors bon, c'est cela Vivesaigue ? C'est bien laid. Y a -t-il au moins du bon vin par ici ? Mes hommes ont déjà bu le vin Dornien que nous avions rapportés, il faut dire que le voyage a été long. Et où est ce bon vieux Nakhti? On m'a dit qu'il te suivait comme ton ombre et je ne le vois pas. »
« Viens, je vais te guider. Quant à Nakhti je n'ai aucune nouvelle. Il n'est pas du genre à en donner non plus, peut-être le verrons-nous arriver. Quant à Tyerne je n'ai pas de nouvelles non plus. Mais je ne m'inquiète pas, elle serait bien la première à essayer d'empoisonner le vers de terre blond. »

Et c'est toujours sans un regard vers Rhaegar qu'elle se dirigeait jusqu'à une salle pour que sa sœur puisse se restaurer, avec ses gardes.

Les dorniennes étaient des femmes dures à posséder mais même éprises il ne fallait pas les prendre pour éternellement acquises : il apprendrait cela à ses dépends. Il apprendrait ça à chaque fois qu'elle l'ignorerait, chaque fois qu'elle feindrait ne pas l'avoir entendu lorsqu'il lui parlait ni même vu. Sa vengeance pour cet affront serait amer, quand bien même sa sœur était déjà passé à autre chose et n'avait sans doute pas fais attention à ce que Rhaegar avait fait, rien n'avait échappé à Nymeria qui commençait à bien connaître son petit manège puisqu'il avait eu le même avec elle le jour où elle était arrivée à Port-Réal et lui avait demandé une audience. Elle avait néanmoins demandé, en croisant Ser Barristan de "bien vouloir s'occuper du roi qui semble ne pas savoir se satisfaire d'une seule garde". Amusé, il avait accepté. Elle profitait donc pour elle-même boire un peu de vin. Rancunière ? Elle l'était, parfois trop. Elle n'aimait simplement pas que l'on se moque d'elle et ne se gênait pas pour le faire comprendre.
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Les jours passèrent. La guerre continuait. Guerre contre son frère Viserys pour le Trône. Guerre contre Nymeria pour sa jalousie. Rhaegar avait contemplé Obara. Nymeria aimait avoir le regard de Rhaegar exclusivement pour elle. Le ton montait pour le roi déchu. Rhaegar parla de limites à ne pas franchir. Il ne l’avait pas touché sa sœur et ça n’arriverait jamais. Tout homme à ses faiblesses. Rhaegar avait déjà provoqué une guerre à cause d’une femme. Privé d’attention aussi bien jour que nuit par le snobisme de sa maitresse, Rhaegar explosa. Il balança des choses. Il lança des chaises par la fenêtre de sa chambre. Il expédia même le lit par-dessus la rambarde d’un balcon. Un seul jet après avoir amené le lit jusque là. Un sacré tour de force pour un roi affaiblit et déchu. Même Obara qui avait assisté à ça depuis les jardins applaudit. Le lit avait fendu l’espace. Il avait fait une chute épique pour tomber dans une des fontaines intérieures du château. Rhaegar avait du mal à cacher son mécontentement en passant près de Nymeria. Ses veines battaient, son cœur s’emballait. Il trouvait des prétextes pour aller hors du château. Il demanda à Barristan de proposer une trêve à son amante dornienne.

Rhaegar vint voir Nymeria, il lui tint les mains, il lui tint le visage. Il lui dit : il ne supportait plus la guerre. C’était celle de trop. Il détestait la situation. Il va bientôt détester Vivesaigues à présent. Nous allons nous sortir de là. Nous survivrons, nous gagnerons. Ils se réconcilièrent. Ils firent l’amour. Ils défoncèrent un nouveau lit. Un chat qui rodait dans leurs appartements de temps à autre servit d’arbitre. Ils se dirent des choses. Des paroles furent échangées. Des sujets restèrent dans le non-dit.

La trêve.

Rhaegar boudait quand même. Il recevait des vassaux fidèles et partait en expédition dans le Conflans contre les sbires de Viserys ou de Stannis. Nymeria continuait ses affaires aussi. Elle portait ses robes dorniennes. Nymeria montrait généreusement son épiderme : visez un peu ça, une aguicheuse dornienne.

La trêve.

Ils faisaient l’amour, ils guerroyaient. Quand il n’était pas avec elle, Nymeria faisait seul les dieux savaient quoi. Ils vivaient la trêve. Rhaegar énonça les choses : Nymeria avait raison, la guerre était bien partie. On pouvait peu être la gagner. Nymeria avait tort : le roi est trop ravagé par l’usure du pouvoir pour régner à nouveau. Drapeau blanc, cessons les hostilités, c’est la trêve. Il fit des concessions sur plusieurs points. Il était en dette vis-à-vis d’elle. Nymeria n’était pas obligé de s’enticher de lui pour avoir un avenir. Elle était jeune. Très jeune. La trêve tint bon. Rhaegar discuta avec Obara. Elle connaissait les antécédents de sa sœur. Les expéditions contre Stannis ou Viserys dans le Conflans ennuyaient Rhaegar. La guerre l’ennuyait. Les expéditions finirent par énerver Rhaegar. Les razzias et les duels à l’épée contre des minables. Trop facile. Des escarmouches et Nymeria qui châtie les sbires de R’Hllor ou de l’usurpateur avec son fouet. Des broutilles. Rhaegar se sentit frustré. Il envoya Obara infiltrer château Rosières pour espionner. Elle savait passer inaperçu. Elle fit le tour de cette place aux mains d’un partisan de l’usurpateur. Elle revint et décrit en détails l’endroit. Ils lancèrent un raid de 60 hommes. Ils attaquèrent, ils arrosèrent de flèches. Ils se déployèrent, ils s’introduisirent. Nymeria travailla au fouet. Ils ne perdirent que 8 hommes et prirent le château. Nymeria avait fouetté pas mal d’abrutis. Rhaegar s’était régalé à la voir faire.

Le mestre de Vivesaigues dit à Rhaegar : dormez plus. Il le fit. Le mestre dit au roi déchu : faîtes moins la guerre, vous êtes épuisés. Il arrêta quelques jours. Le mestre lui avait dit : arrêtez d’avoir des rapports charnels avec cette dornienne, elle est trop jeune pour vous. Il avait dit : vous pouvez toujours courir. Rhaegar continuait à recevoir ses fidèles. Des seigneurs riverains envoyaient des émissaires. Ceux-là s’attardaient. Ils adoraient mater Nymeria. C’est la trêve. Rhaegar plongea dans ses réflexions : Tu as 40 ans. Tu es un faiseur de guerre. Tu es un déchu et un exilé. Tu convoites une dornienne qui pourrait être ta fille.

Pas mal pour un Targaryen. Rhaegar proposa à Nymeria la fin de la trêve et la réconciliation. Ils jouèrent au jeu. Il la dénuda, il la serra de près. Il l’embrassa des pieds à la tête.
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« The Dornishman's wife was as fair as the sun, and her kisses were warmer than spring. But the Dornishman's blade was made of black steel,
and its kiss was a terrible thing. The Dornishman's wife would sing as she bathed, in a voice that was sweet as a peach
. But the Dornishman's blade had a song of its own, and a bite sharp and cold as a leech. As he lay on the ground with the darkness around, and the taste of his blood on his tongue. His brothers knelt by him and prayed him a prayer, and he smiled and he laughed and he sung, "Brothers, oh brothers, my days here are done, the Dornishman's taken my life. But what does it matter, for all men must die, and I've tasted the Dornishman's wife! »
En Exil
Nymeria la perfide, Nymeria la hargneuse, Nymeria la vipère des sables, et maintenant Nymeria la jalouse. Il fallait avouer que son égo était démesuré, à l'image de son père. Non pas qu'elle et uniquement elle comptait à ses yeux, mais qu'elle ne pouvait compter que sur elle-même. Elle avait donné son cœur au dragon et celui-ci s'en était moqué en regardant, envieux, sa sœur. Elle n'était pas prête à lui pardonner un pareil affront : il allait fort le regretter de s'être moqué d'elle si ouvertement. On ne faisait pas cela à une Dornienne, on ne lui faisait pas ça à elle. Personne n'avait osé. Il paierait cet affront, elle se l'était promis.

Comment s'y était-elle prise pendant plusieurs jours ? En quittant le lit du roi le soir-même où il avait osé l'affronter. Elle avait passé la soirée à boire du vin et rire de tout et de rien avec ses amis Dorniens, des guerriers comme elle les adorait. Son roi était venu la voir mais il n'avait pas eu droit à un mot, pas à un regard : rien. Elle avait passé sa nuit donc à chanter et danser, à rire et boire jusqu'à s'endormir. Elle avait dormi avec sa grande sœur, cela lui avait rappelé de nombreuses soirées à Dorne lorsqu'elle était arrivée les premières semaines.

Les jours qui suivirent, son dragon n'eût droit à aucune parole. Rien. Elle faisait le travail qui lui avait été confié mais pas un mot, pas une caresse, pas un baiser volé : rien. L'aspic ne s'asseyait plus sur les genoux de son dragon pour dîner et ne buvait plus dans sa coupe, elle mangeait avant ou après lui, toujours en bonne compagnie. Avait-elle couché avec un de ces hommes ? Pas une seule fois. Nymeria la Vindicative certes, mais Nymeria l'éprise, surtout. Elle profitait souvent qu'il ne regarde pas en sa direction pour le regarder et alors elle se mordait la langue à mesure que les jours défilaient : il était beau dans son armure flamboyante. Il était beau même fatigué, mais surtout énervé. Elle fût ravie que ses efforts paient, notamment lorsqu'elle entendit le vacarme qu'il fit dans leur chambre commune. Les divers meubles qui volaient, s'écrasaient... Elle se devait de lutter pour ne pas aller le voir et le prendre dans ses bras pour le calmer, elle en vint même à se poser une question : « ma fierté vaut-elle plus que mon amour pour Rhaegar ? ». L'ancienne Nymeria aurait répondu oui et sans une once d'hésitation, mais le manque se faisait cruellement ressentir et les nuits avec Obara n'étaient que des nuits à discuter et dormir, les bras de son dragon lui manquaient. « Il a balancé votre lit par la fenêtre, Nym. »  « Ce n'est pas mon problème. »  « Cesse donc de faire l'enfant, il n'est qu'un homme, tu vas pas me dire que tu n'as jamais regardé un autre depuis que vous fricotez, tu es Nymeria Sand, tu n'as jamais su passé une nuit seule, avec des hommes ou des femmes, alors un regard. »  « Et c'est toi qui me dit ça Obara ? » . Mais comme avec son père, Obara avait un certain talent pour calmer les nerfs de l'aspic et lui faire entendre raison, l'une des rare personne à pouvoir lui dire la vérité sans risquer de s'attirer ses foudres. Obara avait pourtant tort, Nymeria avait trouvé les hommes bien fade depuis son aventure avec Rhaegar, il était donc vexant que lui regarde ailleurs. « Je ne vois pas de quoi tu pourrais être jalouse Nymeria. Grandis un peu. » grandir, tiens. Elle avait tout à coup l'impression d'être Arianne Martell, comme si elle avait à peu près la même conversation qu'elle avait eu avec sa cousine avant son départ, où Nymeria lui avait suggérer de grandir si on voulait qu'on la respecte. Il était donc plus que temps de mettre en application ces conseils. Il fallait devenir plus adulte si elle voulait être respectée. Il n'y avait rien d'amusant dans cette situation, rien d'amusant lorsqu'elle voyait Rhaegar faire demi-tour quand il la voyait arriver, rien d'amusant lorsqu'elle tombait sur des objets qu'il avait brisé sous la colère – et sûrement la tristesse. Qui avait dit que Rhaegar était un homme faible et dépassé ? L'état des lieux semblait expliquer tout le contraire.

Elle devait se faire une raison, elle ne pouvait pas lui en vouloir éternellement, la vie était bien trop courte pour cela surtout par les temps qui couraient. Son métier était à risque, elle risquait constamment sa vie pour lui. Et elle acceptait ce rôle, un regard envers une autre femme n'allait pas changer ses sentiments, elle aurait juste aimé qu'il ne regarde pas sa sœur. Peut-être auraient-ils pu se partager cette femme et la laisser repartir ensuite, n'était-ce pas ce que faisait son père avec Ellaria ? Si, et depuis des années. Mais l'idée même de partager sa couche avec un(e) autre lui déplaisait fortement, l'exécrait même alors qu'elle avait toujours été ainsi, à partager ses nombreuses conquêtes. Mais non, il était son dragon, à elle et personne d'autre. Elle acceptait donc l'entrevue que lui réclamait Ser Barristan Selmy de la part de Rhaegar. Il fallait que cela cesse à un moment donné.  

Ainsi donc, lorsqu'il osait à nouveau la toucher, la prendre dans ses bras fermement sans lui laisser la possibilité de fuir, lorsqu'il la tenait contre lui à nouveau, chose qui n'était pas arrivé depuis -trop- longtemps, elle se laissait aller. Toujours par fierté elle avait accepté de mettre son orgueil de côté « le temps de terminer le guerre de ton frère » et de revenir là dessus lorsque le moment serait le plus propice. Chose qu'évidemment elle ne ferait pas car ce serait depuis longtemps oublié. Elle fût heureuse de le retrouver cette nuit-là et elle se demandait comment elle avait pu résister jusque là à l'envie de le rejoindre... Sa fierté, encore et toujours. Le lit grinçait, le lit craquait. Elle le harcelait de baisers, bien qu'elle ne pouvait retenir cette rancœur de ces derniers jours. Elle le griffait et le mordait. Sa colère s'estompait, elle restait contre lui si longtemps qu'elle le pouvait.

Cette colère mise de côté, il lui en restait une toute autre, une haine plus farouche. Elle ne pardonnait pas à Viserys Targaryen son affront, notamment que cet idiot avait gardé sa sœur dont elle était toujours sans nouvelles. Elle confiait, pour une des première fois, son angoisse à Rhaegar. Sa sœur lui manquait, elle s'inquiétait pour elle, c'était sa petite sœur, une partie d'elle, son sang. Mais elle se sentait un peu idiote suite à cela : lui-même vivait cela avec Daenerys dont personne avait de nouvelles et qui en plus portait en son ventre un enfant. Ainsi donc, il était temps pour elle de faire marcher ses relations, les nouvelles qu'elle avait et ses anciennes. Rhaegar n'avait pas besoin de tout savoir sur ses affaires. Il était parfois temps de laisser la Nymeria guerrière de côté pour être à nouveau cette Lady qu'elle avait été à la capitale. Ses robes lui manquaient, ses bijoux lui manquaient, ses huiles dorniennes lui manquaient. Elle n'était pas femme du Conflans ou femme de la capitale mais une dornienne, ni plus ni moins. Et en temps que dornienne se respectant, elle savait comment s'attirer les bonnes grâces. Des sourires et des yeux doux aux bonnes personnes, des yeux papillonnant et des habits sur lesquels on ne saurait redire quoi que ce soit. Il y avait des guerres que l'on gagnait arme au poing et des guerres que l'on gagnait avec le plus de partisan possible.

Elle le suivait, encore et toujours dans ses batailles. Elle tuait, comme jamais elle n'avait eu à le faire jusqu'ici, elle mutilait, fouettait, coupait. Les hommes étaient d'abord surpris de voir une femme se battre, puis les mettre à terre et leur trancher la gorge. Elle s'attirait les foudres de certains combattants, pour cause, Nymeria n'était pas femme à se battre humblement. Si un homme lui tournait le dos elle ne se posait pas la question à deux fois, elle le fouettait, le tuait : pourquoi devrait-on attendre que cette personne daigne se retourner ? C'était idiot, une perte de temps. Elle se battait de façon déloyale mais elle se battait « c'est bien là la vermine d'Oberyn Martell » avait-on même soufflé. Elle en avait ris, elle n'avait, dans son idée, personne de supérieur à elle hiérarchiquement que son roi, Rhaegar. Et puisqu'il ne le lui reprochait pas, elle continuait sur sa même lancée. Un homme une fois à Port-Réal avait tenté de lui apprendre à se battre de façon honorable, mais elle lui avait ris au nez, il était pourtant dornien, il aurait du savoir.

Nymeria continuait à soutenir son roi dans la mesure du possible, lorsqu'elle n'était pas prise dans ses papiers et ses affaires personnelles – notamment avec Tyrion Lannister – dont elle ne voulait pas mêler Rhaegar. Nymeria était une battante, une insoumise, une invaincue qui ne courbait jamais l'échine, elle ne concevait pas que Rhaegar veuille laisser tomber à la mort de Viserys. Elle voulait le pousser à se surpasser, sachant pourtant qu'il était fatigué et ne voulait plus de son trône, il restait tant à faire après la mort de Viserys, elle s'imaginait mal tuer Viserys et que tous repartent comme si de rien était. Ils étaient pour une fois à l'opposé même l'un de l'autre, l'un était effacé, l'autre l'arme à la main. Mais ça n'était même pas pour elle : que ferait-elle d'un trône ? Mais pour lui, pour Westeros, pour toutes ces personnes qui n'avaient rien demandés et devraient subir peut-être pire que Viserys Targaryen et ses excès. Elle le suivrait s'il arrêtait, elle accepterait s'il voulait déposer les armes, elle le suivrait s'il voulait s'exiler à jamais et elle ne lui reparlerait plus de son trône volé, ce serait difficile, elle devrait faire énormément d'efforts et se mordrait la langue mais elle le devait, par amour, par loyauté. Mais tant qu'il était encore dans l'optique de tuer Viserys, elle voulait pousser toujours plus loin, considérant que c'était toujours cela que Viserys n'aurait pas, n'aurait plus.

Ses méthodes ne plaisaient pas. Que ce soit au combat ou sa vision de la politique, ou simplement sa relation avec le roi, cela ne plaisait pas. Elle restait dans l'optique que c'était aux autres de s'y faire et non à eux de changer, c'était ainsi et pas autrement. Si elle désirait embrasser son roi, elle ne s'en privait pas. Si elle voulait l'enlacer, elle ne s'en privait pas. Et si elle voulait lui voler quelque instants dans leur lit ou dans des endroits un peu plus improbable : elle ne s'en privait pas. Elle avait nombre de personnes à dos, notamment les hommes de la foi, les septons qui vivaient encore à Vivesaigue la maudissaient de détourner Rhaegar du droit chemin, ils avaient même osés lui dire du bout des lèvres que tant qu'elle entretiendrait une relation pareil, les dieux ne pouvaient être du côté de Rhaegar. Elle les avait maudit à son tour et comprenait alors le point de vue de son père sur la religion des 7. Elle s'était mis le mestre à dos, lui, avait prétexté qu'elle épuisait le roi en le poussant à autant se battre, elle partait donc parfois sans Rhaegar, il avait prétexté qu'elle l'épuisait, tout simplement, qu'une jeune femme n'avait rien à faire avec un homme déjà père de deux enfants dont une d'elle mariée qui aurait sous peu un enfant à son tour. Elle avait pris conscience à cet instant, donc, qu'elle-même encore loin d'être mère ou un jour une épouse, était entichée d'un homme qui d'un jour à l'autre serait grand-père, et ça la fit rire, énormément rire. « Papy Rhaegar ». Elle avait ris et avait eu l'impression de se fêler une côte.

Elle aurait aimé lui raconter cela mais elle ne voulait pas l'embarrasser, peut-être s'en était-il déjà aperçu de lui-même et peut-être s'en voudrait-il. Il avait préféré lui montrer que même à 40 ans il était encore fougueux, sans même qu'elle ait à lui en toucher un mot. La guerre entre eux deux était terminée, elle se décidait à enterrer la hache de guerre officiellement, elle se décidait à lui rappeler qu'elle l'aimait en dépit de tout cela, auquel cas il y avait bien longtemps qu'elle serait repartie à Dorne, titre ou non. Elle le laissait se reposer sur sa poitrine, caressant sa peau encore chaude et transpirante du bout des doigts, parfois avec les ongles. Elle le serrait contre elle et réfléchissait à comment se sortir de tout ça, encore une fois. Il était clair que dans tous les scénarios qu'elle s'imaginait, Rhaegar en faisait parti, et que dans tous ces scénarios, ils partaient l'un avec l'autre. Elle s'imaginait faire creuser d'immenses trous autour du château, de poser des lances dans le fond de ces trous et de recouvrir le haut des trous, elle s'imaginait des idiots courir dans l'idée d'assiéger le château et tomber lamentablement sur ses lances. Mais cela voulait dire vivre ici très longtemps et elle ne voulait pas. Qu'il lui parle d'aller ailleurs la rassurer, qu'ils ne resteraient ici que temporairement la rassurer. Elle avait du mal à s'habituer aux lieux, elle avait du apprendre d'elle-même à se battre dans ces forêts, à observer derrière des buissons avant d'attaquer, elle avait du apprendre d'elle-même comment grimper dans un arbre et y rester des heures à observer, les arbres étaient tout sauf confortable. Elle n'était pas faite pour la vie ici. « Combien de temps vas-tu résister à l'envie de partir Nymeria ?» lui avait demandé sa sœur. Elle avait répondu qu'elle n'irait nul part sans lui. Obara avait ris et l'avait taquinée en lui disant que sa sœur était devenue une brave femme soumise à la volonté de son homme et Obara avait reçu pour cela une claque derrière la tête en guise de réponse.
Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia


Sujet terminé.
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