[FB] Somewhere only we know {Lucianne}
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SOMEWHERE ONLY WE KNOW
Marianne & Lucas | 299, lune 4, semaine 3
* * *
L’heure du départ approchait, Corneilla n’allait pas tarder à se vider et à retrouver son activité et son rythme habituel. Il avait finalement été décidé que Brynden accompagnerait la princesse et sa mère jusqu’à Lancehélion pour assister au mariage du prince Viserys avec Arianne Martell. Il serait accompagné de quelques cousins Nerbosc et d’autres conflanais volontaires comme Patrek Mallister. Mais ce groupe là n’était pas le seul à quitter la demeure du suzerain Tytos. Il y avait également tous les invités qui avaient fait le déplacement jusqu’à Corneilla pour accueillière Daenerys et Rhaella Targaryen, en gage de fidélité et de soutien à la nouvelle union qui avait été conclue grâce aux manigances de la Reine des Épines. Par chance, Shella Whent lui avait annoncé qu’elle prolongerait un peu son séjour sous leur toit, avant de voyager jusqu’aux Jumeaux pour rendre visite à sa fille, pour finalement retrouver la solitude d’Harrenhal. Cette nouvelle avait réjouit le chevalier, heureux d’avoir quelques moments à partager avec le seigneur dans le calme et l’intimité cette fois-ci, même s’il savait très bien qu’elle passerait plus de temps avec Tytos qu’avec lui, mais cela ne le dérangeait nullement, bien au contraire. Lucas était également un peu déçu de voir qu’il se trouvait à nouveau séparé de son frère aîné, pour une durée qui lui semblait encore indéterminée puisqu’il savait que son propre voyage au Nord approchait et que Brynden ne serait pas rentré lorsqu’ils serait temps pour lui de partir pour Winterfell. Il avait l’impression de n’avoir fait que le croiser depuis plusieurs lunes, alors il espérait qu’à leur retour à tous les deux, aucun n’aurait à vagabonder trop tôt pour pouvoir profiter l’un de l’autre.
Mais il y avait un autre départ, une autre séparation qui occupait beaucoup l’esprit de l’émissaire. Il allait à nouveau se retrouver séparé de Lady Marianne. La dernière fois, il n’avait pas été simple pour lui de la laisser à Castel-Bois après leur deux semaines passées ensemble, mais à ce moment là, les deux voyageurs avaient eu vent de l’arrivée du convoi royal à Corneilla pour les prochaines lunes, il avait donc su que leur séparation ne serait que de courtes durées. Cependant aujourd’hui, le contexte était bien différent. Le Nerbosc avait eu vent de la participation de la jolie veuve au mariage princier à Dorne, elle serait donc éloignée pour une longue durée et quand elle reviendrait, il serait confronté au même problème que pour son aîné, il serait loin, chez les nordiens, sur les terres de ses ancêtres. Alors le chevalier voulait profiter d’un dernier moment avec la Lady de Castel-Bois, graver une dernière fois son visage dans son esprit pour l’emporter avec lui chez les loups. Une des choses qu’il lui avait dite plusieurs lunes de ça le hantait également, il lui avait confié toujours se séparer avec le coeur léger et tout ce qu’il avait à dire. Or il savait pertinemment que ça n’était pas le cas pour la belle Marianne. Mais il essayait de ne pas trop y penser, mal à l’aise de mettre la veuve dans une telle situation.
Alors vers la fin d’après-midi, alors que le soleil amorçait sérieusement sa descente dans le ciel, Lucas se rendit jusqu’aux appartement de la jeune femme et frappa doucement contre la porte en bois. “Marianne, c’est Lucas.” dit-il simplement d’une voix claire pour s’annoncer. Lorsque la porte s’ouvrit, son visage tout entier s’illumina et il lui offrit un grand sourire. “Je me demandais si je pouvais vous subtiliser un peu avant votre départ ?” Les habitudes avaient la vie dure. Le tutoiement faisait des vas et viens dans ses discours. Peut-être plus tard, là où il comptait la conduire, l’ambiance serait moins formelle et le tu viendrais plus facilement. Mais en allant la chercher de la sorte dans les couloirs de Corneilla, à la vue de tous, après avoir passé deux semaines en sa compagnie, il se sentait obligé de respecter certaines normes, certaines distances, au moins pour son honneur. Et finalement, il n’y avait aucune froideur dans son vouvoiement. “J’ai entendu dire que vous comptiez vous joindre à mon frère dans son périple pour Dorne ? Le Conflans vous lasse-t-il déjà lady Marianne ?” demanda-t-il avec un ton taquin alors qu’ils se mettaient en marche, Lucas guidant la route. Il savait à quel point la Harlton était attachée à ses terres et à sa région, mais cela ne devait pas l’empêcher de se montrer curieuse du reste. “J’aime à croire que mes récits de voyage vous auront inspirés ?” ajouta-t-il avec un léger éclat de rire. La vanité de sa réflexion n’était aucunement sérieuse.
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An 299 Lune 4 Semaine 3
La vie continuait de jaillir de-ci de-là des couloirs de la demeure des Nerbosc. Elle habitait les lieux, leur conférer une aura particulière dans laquelle il était aisé de laisser son cœur s’alléger des tourments et des craintes à venir. Elle se présentait sous diverses formes, allant de simples regards encourageants, jusqu’à s’ancrer dans les sourires les plus accueillants les uns que les autres. Elle se trouvait présente et riche d’offrir à qui voulait bien la connaître, un peu plus de ce meilleur qui confectionnait la paix. Car oui, la paix se trouvait ici, à Corneilla et elle s’affirmait de plus en plus aux travers les réactions timides et délicates de la jolie Princesse Argentée. Le temps des alliances avait joué en la faveur du Conflans. Et cela permettait d’anticiper un avenir dans lequel l’accalmie pourrait enfin étendre de ses droits pendant plusieurs années. Les mauvais souvenirs en venaient à s’amenuir, laissant place à des espoirs de plus en plus palpables. Ravissant les croyances quant à un temps meilleur et surement semblable à ce qui avait pu être connu jadis. Les aspirations avaient réussi à taire les ambitions les plus néfastes, mettant alors en exergue une bienveillance qui ravivait le cœur de tous. Marianne en était l’une des victimes. Heureuse ou plutôt rassurée de reconnaître dans cette politique, des élans pour lesquels ils s’étaient tous battus à un moment donné. Les diverses rencontres qu’elle avait pu faire dernièrement lui avait également ouvert les yeux sur le fait que l’avenir pouvait être moins angoissant. Leur place centrale de Westeros leur conférait aujourd’hui des droits qui participeraient plus tard à un meilleur développement. Elle n’en doutait pas, et ressentait à nouveau ce goût de politique duquel elle s’était éloignée pendant un temps. A croire que les bienséances de ceux qui lui avaient tendu la main étaient enfin parvenues à ravir son cœur pour un meilleur. A lui conférer la force nécessaire pour affronter le quotidien à nouveau et lui laisser sa chance. Depuis qu’elle avait pu partager ce voyage en compagnie de Lucas, Marianne percevait une différence notoire avec son état d’antan. Son sourire s’échangeait à nouveau, ses attentions lui ouvraient à nouveau des voies extérieures pour pouvoir profiter un peu plus de l’instant présent, mais surtout, il lui avait permis de croire en elle. D’y apposer une force et un courage grâce auxquels ses intentions désiraient plus que tout répondre aux attentes des autres pour les soulager et les soutenir. Elle s’en oubliait, certes, mais il n’en restait pas moins qu’elle se persuadait de ses intentions afin de ne pas décevoir Lucas. Aussi, s’était-elle avancée pour proposer sa compagnie auprès de Brynden dans le voyage à venir. Une route, qui lui prouverait, en même temps que Lucas, qu’il avait eu raison de placer ses espoirs en elle. Sa naïveté l’emportait dans ses idées et imaginait que cette intention témoignait d’une profonde gratitude envers lui, et ce même si son cœur se serrait à l’idée de se séparer de lui. Ses souvenirs l’emportaient à chaque fois vers ces deux semaines qu’ils avaient pu passer tous les deux. Vers ce discours qu’il lui avait tenu et dans lequel il lui avait confié une vérité probante. Vivre l’instant présent. Un sourire se dessinait sur le coin de ses lèvres dès lors qu’il lui semblait entendre le même ton qu’il lui avait partagé lors de cette confidence. Sa raison avait beau comprendre et accepter le message que son cœur, lui donnait l’impression de souffrir face au constat qui se rapprochait à grand pas. Ils allaient se séparer à nouveau, leurs vies reprendraient leur cours et tout ce qu’ils avaient pu vivre jusqu’ici ne deviendraient que des souvenirs. Avait-elle le droit de s’y rattacher un peu ? Les questionnements à ce sujet se juxtaposaient les uns après les autres et lui intimaient des pensées différentes de ce à quoi une amie pouvait songer de son ami. Alors, elle se décidait à repousser un peu plus encore ses doutes, les délaissant derrière une frontière invisible, pour revenir sur l’instant présent. Brynden avait besoin d’elle, tout comme elle osait croire que la princesse Daenerys ne serait pas contre d’avoir un visage connu de plus auprès d’elle. Leur dernière rencontre lui avait permis de connaître une jeune fille dont les retenues étaient adorables. Marianne ne doutait pas du fait que ce mariage à venir n’en serait qu’une aubaine de plus pour les deux fiancés. Et elle était même certaine qu’aussi bien Brynden que Daenerys arriveraient à se connaître d’une telle manière que l’amour s’immiscerait dans cette relation.
L’air frais lui avait fait du bien durant cette journée. Dégageant un peu ce poids invisible qui se tenait au niveau de ses poumons dès lors qu’elle songeait au départ à venir. Les au revoir seraient difficiles, surtout face au constat d’une incertitude concernant les retrouvailles. Heureusement, Roadney avait réussi à la rassurer, glissant des petites remarques par-ci par-là dans lesquelles Marianne pouvait très bien comprendre qu’il croyait en du meilleur. Si elle n’avait pas ce chevalier à ses côtés, probablement la jeune veuve se serait-elle enfermée dans ses appartements jusqu’au départ. Elle se rendait compte de la chance qu’elle avait de pouvoir l’avoir à ses côtés et espérait bien lui rendre tout ce qu’il lui offrait par son courage et sa dévotion. Aussi, s’étaient-ils enquis de déambuler librement dans les ruelles de la demeure. Profitant de quelques artisans, veillant à partager des expériences avec d’autres. Le chevalier avait su qu’en plongeant Marianne dans la vie, cette dernière n’aurait pas pu résister à l’appel des autres. Et il avait eu raison une fois de plus. Au point, qu’elle finit par se rendre auprès d’un tanneur dans l’optique d’y acquérir une nouvelle sacoche. La journée se déroula normalement et déjà il fut l’heure de retourner aux appartements pour continuer le paquetage du départ. La jeune lady s’affaira à sa tâche avant de finalement se poser pendant plusieurs minutes. Son esprit l’amena vers Castel-Bois, vers les siens. Et son cœur se mit à se serrer à nouveau. Elle s’empressa de trouver un morceau de parchemin et commença à écrire une missive pour son oncle dans laquelle elle glissa un mot pour son amie Camelya. Elle avait hâte de les retrouver, et de la retrouver elle tout particulièrement afin de lui rapporter des histoires dont elle savait qu’elle en rêverait plusieurs nuits. Leur complicité n’était plus à prouver et Marianne avait toujours vu cette jeune fille comme une sœur de cœur. Son regard se déporta de quelques centimètres pour se poser sur cette fleur qui lui rappelait tant de choses. Son chez elle, mais surtout les circonstances qui avaient permis de l’amener jusqu’ici. Asséchée, elle représentait à présent cette éternité qu’elle avait évoquée à Lucas, cette complicité qui prouvait combien le temps renforçait les confiances qu’ils s’étaient donnés mutuellement. Délicate, cette fleur donnait l’impression d’être immaculée, si bien qu’elle n’osait la toucher par crainte de la craqueler. Un sourire triste naquit sur ses lèvres avant que ses doigts n’en viennent à caresser doucement le cuir de la sacoche achetée toute à l’heure. Une idée ou plutôt un rêve saugrenu lui vint en tête alors qu’elle ramenait doucement quelques affaires. Mais alors qu’elle s’apprêtait à effectuer son intention première, son attention fut dérivée lui assénant de détourner rapidement son regard en direction du son qui émanait de la porte. Sa surprise fut lisible de prime abord, avant que finalement son cœur en vienne à battre à tout rompre dès lors que la voix lui fut reconnue. Lucas. Sans plus attendre, la jeune fille ramena la proximité qui les séparait pour ouvrir rapidement l’embrasure, accordant naturellement son sourire à celui qui lui faisait face, duquel l’espoir la frappait en plein visage. « Bonsoir Lucas. » son ton prouvait de son ravissement alors que ses yeux se plaisaient à retrouver les siens. « Ce serait un véritable plaisir que de pouvoir partager du temps en votre compagnie. » s’empressa t-elle de le rassurer avant d’ouvrir un peu plus la porte et récupérer de quoi couvrir ses épaules. Son empressement ne lui avait pas constaté du retour du vouvoiement. Tous les deux agissaient de manière naturelle à présent, au point que leur complicité dépassait l’entendement de ces simples pronoms. Se hâtant une fois de plus, la jeune fille referma quelques temps plus tard la porte derrière elle et entreprit de suivre la marche instigué par le jeune homme. Sa présence lui faisait énormément de bien au point qu’elle en oubliait tout ce qui avait pu la tourmenter jusqu’ici. Néanmoins, le rappel ne tarda pas à se retrouver dans les avancements qu’il émettait. Et déjà la jeune lady sentait son cœur se serrer à nouveau face à leur séparation. « En effet, j’ai pensé qu’il ne serait pas luxueux que de soutenir votre frère pour ce voyage. » lui confia t-elle tout en cherchant à établir cette connexion complice qu’ils parvenaient à créer depuis le banquet. Dès lors que cela touchait Brynden, tous les deux essayaient d’agir au mieux pour l’aider, mais surtout pour lui ôter un peu de cette retenue qui le caractérisait tant. « Le Conflans est et restera pour toujours mon foyer, ma vie lui appartient. » rétorqua t-elle en tant que fidèle à sa patrie tout en vérifiant des réactions du jeune homme. Bien sûr elle savait qu’il ne cherchait pas à la vexer bien au contraire. Peut-être même pouvait-elle placer ici des élans de fierté qu’elle avait cherché à lui induire par ses désirs. « J’espère pouvoir continuer à le fouler avec vous. » La confidence prouvait combien elle lui témoignait d’une profonde gratitude et de cette volonté de profiter un peu égoïstement de sa présence. Le petit rire qu’il lui accorda eut tendance à raviver son amusement. « Vous m’êtes devenu un modèle, Ser Lucas. » renchérit-elle avant d’accompagner son rire à son tour. Cela lui faisait du bien que de pouvoir partager un peu de sa compagnie.
Tous les deux déambulaient dans les couloirs, et puis la nouvelle du départ pour le Nord lui revint rapidement en mémoire. « J’ai également appris que vous nous quittiez pour le Nord ? » Le ton de sa vois était quelque peu timide en cet instant. Lui prouvant une fois de plus combien l’épreuve de cette séparation serait difficile. Baissant son regard pour regarder le sol et reprendre contenance, la jeune fille afficha un léger sourire en coin, attristé à bien des égards. « J’espère que votre voyage sera plaisant et qu’il saura vous accorder de ces instants présents que vous chérissez. » La sincérité habitait le ton de sa voix, car même si la tristesse existait il n’en restait pas moins qu’elle désirait l’épanouissement de son ami. Et puis la curiosité parvint à franchir doucement les seuils de cette frontière invisible, lui faisant relever son port de tête pour recouvrer une certaine contenance. « Quelles sont les personnes chanceuses que vous apprécierez retrouver au cours de ce voyage ? » Il lui montrait tellement de courage que Marianne désirait à son tour en faire preuve pour lui. Et une part d’elle appréciait grandement de pouvoir reconnaître des élans de bienveillances et de partages en lui. Il méritait de les recevoir à son tour, tout comme il méritait de profiter de chaque instant et les appréhender comme si ils étaient uniques. Son message prenait une telle envergure aujourd’hui, que la jeune femme préférait s’oublier pour lui, juste pour le voir à nouveau sourire et profiter de ce que la vie avait à lui offrir.
AVENGEDINCHAINS
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Alors que la journée commençait à toucher à sa fin, le Nerbosc espérait profiter d’un dernier moment complice avec la Harlton avant que leurs routes ne se séparent. Il se doutait que durant les prochaines lunes, chacun aurait fort à faire et fort à penser, pourtant, il était tout autant persuadé que malgré tout cette activité qui l'attendait, l’absence de Marianne se ferait sentir et probablement pesante. Il souhaitait l’emmener dans un endroit qui lui tenait à coeur et dont ils avaient un jour parlé, au delà de pouvoir profiter du calme des lieux, c’était l’occasion pour lui de lui montrer, à sa façon, la place d’importance qu’elle avait à présent acquise dans sa vie. Et comme Marianne répondait à son invitation par la positive, le chevalier sentit son coeur se gonfler un peu plus. “Je suis heureux que vous n’en ayez pas encore marre de moi !” répondit-il d’une voix amusée. Il espérait qu’elle ne se lasserait jamais de lui évidemment. En cet instant, un monde où la belle Harlton ne voudrait plus passer de temps avec lui, lui semblait bien froid, sombre et inhospitalier, un monde dans lequel il n'avait aucune envie de vivre. Le Nerbosc laissa le temps à la jeune femme de prendre quelques affaires puis de refermer ses appartements derrière elle. Le départ se fit bien plus concret à son esprit lorsqu’il aperçu les quelques coffres et sacs que la Lady avait commencé à arranger. Et alors qu’ils commençaient à déambuler dans les couloirs et que Marianne répondait à sa question concernant son prochain voyage à Dorne, Lucas tendit son bras vers elle afin qu’elle s’y accroche. “Décidément, votre bonté ne connaît pas de limite douce Marianne. Que pourrait bien faire mon frère sans une amie dévouée telle que vous ? Vous me feriez presque pâlir de me montrer un frère si indigne puisque je ne l’accompagne pas moi-même.” ajouta-t-il avec un sourire en coin alors qu’il tournait la tête en sa direction pour capter son regard. Sur un même ton taquin, Lucas avait également interrogée la veuve sur ses intentions sur sa région natale puisqu’elle s’apprêtait à la quitter. Si le jeune homme avait posé la question d’un ton léger et qu’il ne doutait pas de l’amour que la Harlton pour sa terre, il était néanmoins curieux de savoir quel avenir la jeune femme envisageait pour elle-même. Alors qu’elle commençait à lui répondre, abandonnant les réflexions taquines pour arborer un ton sérieux, Lucas tourna son visage vers elle pour en capter son regard. Il put remarquer que la jeune femme en avait fait autant de son côté. “Je suis heureux de l’entendre Marianne, cela veut dire que vous me reviendrez.” dit-il avec un sourire simple et pourtant si plein d’émotions que trahissait son regard. Il aurait pu parler au pluriel, au nom de sa famille, au nom du Conflans, mais il n’avait pas honte du bonheur égoïste qu’il ressentait et il ne désirait pas s’en cacher. Il voulait conserver son amitié et la chérir, à défaut de songer à plus, bien que cela devenait de plus en plus compliqué. Il maudissait encore le paon argenté de manière régulière lorsqu’il se surprenait à de telles pensées. Et comme Marianne enfonçait le clou des sentiments dans son coeur amoureux, il posa sa main délicatement sur celle qu’elle avait autour de son bras et frôla doucement ses doigts d’une caresse, avant de rompre le contact. “Il n’y a rien qui me plairait plus Lady Harlton.” lui répondit-il dans un souffle. “Il vous faudra passer à Corneilla à votre retour pour que nous puissions planifier notre prochain voyage.” ajouta-t-il avec un sourire plus grand et plus léger cette fois-ci, quittant le beau visage de la demoiselle des yeux pour à nouveau regarder où il mettait les pieds. Et puis le moment intense était passé, la légèreté et la simplicité avaient repris leurs droits, sans pour autant que l’authenticité de leurs discours s’en trouve amoindrie. “Je dois reconnaître alors que vous avez bon goût Marianne, vous irez loin avec un tel modèle.” conclut-il avec un autre éclat de rire, gratifiant même au passage la Harlton d’un bref clin d’oeil complice.
Les deux conflanais avaient avancé tranquillement, Lucas guidant la marche. Ils se trouvaient à présent à l’arrière du château et débarquaient sur la petite cour qui permettait d’accéder aux jardins de la forteresse et au barral. A cette heure-ci, les lieux étaient plutôt calmes et tant que le soleil dominerait dans le ciel, les corbeaux ne couvriraient pas les branches du vieil arbre. Mais c’était plus loin que le Nerbosc voulait conduire la Harlton. Il fallait quitter l’enceinte de Corneilla pour marcher vers la colline boisée. Le trajet n’était pas long, mais le petit relief permettait d’avoir une vue imprenable sur Corneilla. C’était au banc qui trônait là haut que Lucas voulait conduire son amie. Il lui semblait que la jeune femme méritait amplement de découvrir ce lieu dont elle s’était enquise. Si tout se déroulait bien, il pourrait même profiter du coucher de soleil derrière les tours carrées de la forteresse, puis observer les vols des premiers corbeaux qui réclameraient leur place sur le barral pour la nuit. Alors que Lucas se faisait silencieux, imaginant déjà le spectacle qui les attendait et l’idée de le partager avec Marianne, cette dernière l’interrompit dans ces songes pour l’interroger sur son prochain voyage à Winterfell. Si Lucas affichait un sourire, ses sourcils étaient légèrement froncés, trahissant la concentration et le sérieux qu’il arborait face à ce sujet. La pression sur ses épaules pesait un certain poids qu’il ne pouvait ignorer. Il ne voulait pas décevoir son père, mais pas uniquement. Il était emballé par le projet de Tytos et espérait de tout son coeur le voir naître. Il savait que Catelyn n’était pas la première admiratrice de sa famille, cependant, il lui semblait que le plus dur était derrière eux et que le couple Stark était aussi prêt qu’eux à aborder un nouveau chapitre de paix entre leurs régions. Son père s’était fait cette idée et Lucas n’en avait pas tiré de conclusions différentes après avoir survolé les derniers échanges entre son père et le seigneur de Winterfell. “Vous quittez le Conflans pour un pays chaud, il faut bien que je me rende dans un coin froid pour garder un équilibre.” répondit-il d’abord d’un ton détaché. Ça n’était pas Marianne qu’il devait convaincre, il n’était pas sûre que le détail de sa mission et de sa motivation la passionnerait autant que les principaux intéressés. “Mon père espère pouvoir travailler une nouvelle sorte de paix avec les Stark, maintenant que la guerre est bien derrière nous, que Harrenhal et Salins ont bien avancé, il est temps de mettre en place ses autres projets. J’espère revenir avec d’excellentes nouvelles pour l’avenir de notre région.” se contenta-t-il de répondre. La voix de Marianne lui avait semblé légèrement différente, mais il n’était pas certain de savoir ce qu’il devait en conclure pour autant. Il se contentait de continuer à la regarder avec des yeux plein de compassion et un sourire qui se voulait chaleureux. Comme elle l’interrogeait sur les gens qui l’attendaient durant ce voyage, le regard du Nerbosc se perdit un instant dans le vide pour lui laisser le temps de la réflexion. “Je n’ai pas vu Winterfell depuis presque dix années, je suis curieux de voir comment les choses ont évolué là-bas. J’apprécierais évidement chaque barral sain qui se trouvera sur ma route. Ensuite je suis attendu dans le Val pour un sujet bien moins diplomatique cette fois-ci. La petite soeur de mon ami Andar se marie et je compte bien assister à la cérémonie. Je ne suis pas sûre que la jeune Ysilla se rappelle vraiment de moi, elle n’était qu’une enfant la dernière fois que je suis passé à Roche-aux-runes, mais je serais heureux d’y retrouver Andar et son frère Robar. Et puis j’espère que j’aurais l’occasion durant ce long voyage de rencontrer tout un tas de nouvelles personnes que je serais heureux de retrouver plus tard, si les Dieux le permettent.” Il fit une pause pour ouvrir l’accès la Harlton en dehors du château, tendant sa main pour qu’elle l’apprenne et s’y appui alors qu’ils avançaient sur un terrain un peu glissant à cause des pluies de la veille. “Mais comme pour vous, le Conflans est ma maison, je serais heureux d’y revenir ensuite. Et de vous revoir.” Il la fixa un instant avant de détourner le regard pour ne pas gêner la jeune femme avec ses aveux confessés à demi-mots. “A ce moment-là, il vous faudra tout me raconter de ce que vous aurez vu à Dorne. Je crois que vous connaîtrez alors cette région mieux que moi !” ajouta-t-il avec un petit rire amusé. Il était heureux de voir la jeune femme dépasser ses craintes et renouer avec la vie. Il avait réussi à la faire quitter Castel-Bois quelques jours, et voilà qu’à présent elle était prête à quitter le Conflans pour plusieurs semaines. Marianne était forte et il l’aimait pour cela. “Nous y sommes presque.” dit-il en désignant la colline qu’il leur restait à grimper.
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An 299 Lune 4 Semaine 3
L’assurance de Lucas emportait la timidité de Marianne vers ces élans désireux de prouver combien la gratitude l’habitait en cet instant. Leurs yeux se cherchaient, du moins, ceux de la jeune veuve appréciaient grandement retrouver ce réconfort que le jeune homme lui offrait à la moindre occasion. Tel un foyer, elle osait y placer des espoirs desquels la bienveillance et l’altruisme se côtoyaient ensemble pour construire cette profonde amitié. Car oui, dans son esprit, l’amitié qui, naissait à peine selon beaucoup, n’en devenait que plus véritable au fur et à mesure de leurs rencontres. Les élans emportaient de plus en plus la jeune fille alors que son sourire grandissait à chaque fois que ses yeux rencontraient ceux de Lucas. Elle apprenait à y voir tant de choses : de l’espoir bien évidemment, mais une bonté telle qu’elle avait l’impression que cette dernière répondait en écho à la sienne. Les étoiles qu’elle y percevait à certains instants lui racontaient des légendes dans lesquelles la finalité l’emportait vers des horizons nouveaux et pourtant si familiers. Elle s’y sentait agréablement bien, comme si le simple fait de pouvoir apposer sa main sur le bras du jeune homme lui conférait une force qu’elle redécouvrait. Marianne savait qu’elle ne trébucherait plus, pas tant que Lucas resterait à ses côtés et continuerait de la soutenir comme il avait pu le faire jusqu’ici. Leurs retrouvailles lui prouvaient une fois de plus combien l’aisance déployait ses ailes pour les envelopper doucement. Ses plumes en étaient délicates et terriblement douces, si bien que la jeune veuve appréciait s’y lover à sa manière. Par son sourire, par son regard, mais aussi par ces messages qu’elle espérait pouvoir partager avec lui de manière à ce qu’il puisse comprendre combien elle tenait à lui. Depuis le banquet, la jeune fille avait réalisé la manière dont son amitié dépassait des bases pour aller vers autre chose. Une chose qu’elle ne concevait pas encore dans son intégrité, mais elle en était certaine de cette sincérité qui naissait un peu plus encore dans son cœur. « Encore ? » rétorqua t-elle presque aussitôt devant l’humeur joviale du chevalier. Son ton se voulait également amusé, même si une part d’elle se trouvait attristé d’entendre à quel point il se dénigrait. « Sachez que lorsque je donne mon amitié à une personne, cela dure pour toujours. Ce qui signifie que je ne serai pas celle qui en aura marre de vous. » s’amusa t-elle sur ce même ton plaisantin qu’il venait d’employer alors qu’elle souriait de plus belle devant celui qu’il lui offrait. Comme si, elle se trouvait attiré par ce sourire, Marianne appréciait lui répondre selon la même envergure, permettant ainsi à son cœur de s’éveiller un peu plus à chaque occasion. Et celle qu’ils étaient en train de vivre en cet instant était sans pour lui prouver combien leur séparation n’en serait que plus difficile. Lucas avait eu raison de ses appréhensions, de part la confiance qu’il lui avait offert, Marianne avait pu concevoir un monde dans lequel elle avait appartenu avant son désespoir. Un monde qu’elle redécouvrait à peine et duquel elle ne désirait plus en fouler les terres seules. Et pourtant, le désir de le rendre fier ne cessait de la pousser à dépasser ses limites, en honneur, pour rendre hommage à tout ce qu’il avait pu lui insuffler. La jeune lady se trouvait ainsi prise dans un étau qui ne cessait de se serrait tantôt d’un côté tantôt de l’autre en fonction des pensées qui l’habitaient. Son devoir, leur devoir, devenait alors une priorité par laquelle son courage se rétablissait. Il gisait là, dans son cœur, puisant de ses ressources dans l’espoir qu’elle recouvrait et grâce auquel elle parviendrait à réussir ses objectifs. Ainsi accompagnerait-elle Brynden jusqu’à Dorne. Ainsi vaincrait-elle ses démons intérieurs, parce que Lucas lui avait donné toutes les clés pour y parvenir. Elle osait ne plus douter de cela, s’en persuadait encore et encore au point qu’elle trouvait aisément un peu de ce qu’elle recherchait dans les intentions du chevalier devant elle. Ainsi le rendait-elle fière d’elle, ou voulait-elle y prétendre dans les commentaires qu’il émettait concernant sa place auprès de son frère. « Je suis persuadée qu’avec ou sans moi votre frère s’en sortirait très bien. » essaya t-elle de le rassurer alors que ses doigts glissaient sur le bras de Lucas. Prête à le suivre jusqu’au bout du monde, la jeune fille se laissa aller sur le chemin des confidences alors que l’évocation de leur région natale lui permettait de lui témoigner de son patriotisme. Beaucoup l’en jugeait comme naïve alors que le cœur de la lady de Castel-Bois se gonflait dès lors que son aspiration touchait le Conflans. Région si chère à son cœur, région à même de n’en devenir que plus riche et plus dynamique grâce à des esprits tels que ceux de la famille qui dirigeaient cette contrée. Sa confiance dépassait l’entendement quant à ce sujet et pourtant, il résidait une part d’elle, qui partageait une émotion simple. Marianne aimait le Conflans, parce qu’elle aimait les gens qui l’habitaient. Ses émeraudes restèrent figer dans le regard noisette de Lucas pendant des secondes qui lui parurent arrêter le temps. Avait-elle bien entendu ? Ou était-ce l’ardeur de son cœur qui lui dictait des messages qu’elle n’aurait pas du concevoir ? Ses joues se rosirent au moment où l’ampleur de ce message toucha volontiers son cœur, l’obligeant par la même à détourner ses iris pour les poser vers le chemin qu’ils empruntaient. « Si nos Dieux nous le permettent, je vous reviendrai. » commenta t-elle sur un ton chargé de cette timidité, mais surtout grâce auquel Lucas pouvait entendre combien il l’avait touché par ses paroles. D’ailleurs, elle en perdait complètement le contrôle puisqu’elle se laissait aller vers des confidences qu’elle n’aurait peut être pas du échapper. Et pourtant, cela l’avait soulagé de pouvoir ainsi parler librement à Lucas. Son cœur s’en trouvait que plus empli d’une émotion intense alors que l’idée de partager de nouveaux instants à ses côtés lui permettait de croire en un avenir meilleur. Son regard en vint à se poser délicatement sur le contact qu’ils établissaient à l’aide de leurs doigts, la caresse qu’elle ressentait la fit sourire à nouveau. L’un de ceux qu’elle ne partageait qu’avec lui et qui lui révélait combien elle était heureuse à ses côtés. D’autant plus que la réponse qu’il lui confia à son tour raviva un peu plus encore son cœur, qui répondait sincèrement à tout ce qu’il pouvait lui offrir en retour. « Je ne manquerai pas de vous informer de mon retour dans ce cas. » laissa t-elle échapper alors que ses yeux croisaient les siens pour y concevoir ce refuge qu’ils partageaient. « Merci Lucas. » souffla t-elle d’une voix presque inaudible alors qu’elle détournait une fois de plus son regard pour tenter de reprendre une certaine contenance. Elle en oubliait même le chemin qu’ils empruntaient, tant la réalité avait cette tendance à s’oublier dès qu’elle se trouvait en sa compagnie. Heureusement, le jeune homme, lui, recouvra de son naturel en premier et leur permit à tous les deux de détendre l’atmosphère dans laquelle ils s’enfonçaient grâce à l’humour. Marianne joua le jeu à sa manière, et ce même si la sincérité se dévoilait dans ses dires. Son rire accompagna celui du chevalier, prêt à rétablir à nouveau une volonté d’assurance de sa part, si cela en était nécessaire.
Le trajet continua en suivant cette complicité. Tous deux pouvant se dévoiler combien le soutien qu’ils partageaient dépassait le visible pour s’inscrire dans l’invisible. Lucas guidait Marianne et cette dernière se laisser faire les yeux fermés. Le paysage n’en devenait que plus inspirant, à même de pouvoir l’amener vers des confidences qu’ils avaient échangées au cours de leurs derniers voyages. La jeune fille se taisait quant à la destination, mais elle savait où il l’emmenait. Son cœur se ravissait de plus belle, se trouvant ainsi confronter face à des mélodies qu’elle n’aurait jamais cru pouvoir entendre à nouveau. Lucas lui faisait confiance au point de s’ouvrir complètement à elle, de lui faire partager ce souvenir qui lui tenait le plus à cœur. Il méritait tant. Sa bienveillance n’avait de cesse que de s’étendre au-delà de tout ce qu’il offrait pour vouloir lui offrir à son tour au mieux. Marianne désirait pouvoir partager encore et encore ce sourire, apprendre encore de lui pour en apprécier le moindre de ses traits de caractère, connaître ses rêves pour l’aider à les réaliser. Lucas méritait de recevoir tout ce qu’il donnait voire même plus. La jeune veuve souriait de plus belle devant ce constat alors que la marche qu’ils maintenaient les rapprochait un peu plus de ce temps suspendu dont ils pourraient profités. Néanmoins, le bonheur n’arrivait jamais seul et la séparation n’en devenait que plus rapprochée. Cela permit à Marianne de revenir à la réalité alors que le rôle d’émissaire s’imposait à Lucas telle une évidence qu’il se plaisait à entreprendre pour le bien de son peuple. La jeune fille admirait sa dévotion pour sa patrie, si bien qu’elle la comprenait à son tour pour se trouver sur les mêmes élans de paix voulus par Tytos Nerbosc. Ils n’avaient que trop soufferts de leurs passés, de cette histoire qui les avait piétiné continuellement pour les accabler de milles maux. L’espoir se glissait à nouveau dans les yeux noisette du jeune homme. Ce dernier grandissait dans ses dires et même si la curiosité de la jeune lady était piquée à vif, elle se contint et parvint à retenir ses ardeurs pour délaisser le sujet de politique pour l’instant. « Je ne doute pas de vos aptitudes pour faire entendre les élans de paix de votre père. Je vous souhaite de nous apporter de bonne nouvelles également. » lui répondit –elle sur un ton qui essayait de dissimuler sa tristesse quant à leur séparation. Une part d’elle s’en trouvait d’autant plus touchée par son départ puisqu’ils ne savaient pas encore quand leurs routes se croiseraient à nouveau. Elle lui avait témoigné de son désir de le revoir, mais il n’en restait pas moins que les lunes lui paraîtraient durer lentement jusqu’à ce que leurs sourires puissent se répondre à nouveau. Elle écouta attentivement chacune des confessions qu’il lui témoignait, désireuse d’inscrire dans ce souvenir les moindres détails. Marianne appréciait découvrir de nouvelles facettes sur ce visage, la manière dont ses sourcils se fronçaient, ou encore, la façon dont son front se plissait parfois lorsque sa réflexion le poussait plus vers la réflexion. Mais ce qu’elle appréciait le plus était la manière qu’il avait de sourire dès qu’un souvenir heureux ou chaleureux lui revenait en mémoire. L’on aurait cru voir un petit garçon qui se rappelait des moindres détails et qui aimait les partager sans rien omettre. Il en devenait aisé pour la jeune fille d’émettre des hypothèses sur les manières dont l’émissaire se comporterait devant les suzerains de Winterfell. Elle en entendait presque son ton jovial et heureux lorsque Lucas rencontrerait son ami dans le Val. Cela lui permit d’en oublier l’envergure de la tristesse pour ne se concentrer que sur la manière dont il se sentirait à son aise. Elle s’en trouvait heureuse pour lui. Sa main n’hésita pas une seule seconde à se saisir de la sienne au moment où il l’aida à franchir une nouvelle étape de leur chemin. Son sourire chercha à répondre au sien timidement, révélateur de cette émotion qui veillait à se trouver heureuse pour lui. « Chanceuses sont les personnes qui ont l’honneur d’être votre amies. J’en viendrai à regretter d’accompagner votre frère pour vous suivre. » se confia t-elle dans un rire qui se voulait complice. Bien sûr, elle ne faillirait pas à sa mission mais il n’en restait pas moins qu’une part d’elle aurait appréciée accompagner une fois de plus Lucas pour pouvoir le connaître de cette manière. Attentionnée à son tour à l’égard du jeune homme, Marianne essaya de l’aider à sa manière pour ne pas qu’ils glissent tous les deux sur cette pente mouillée. La proximité grâce à laquelle ils effectuaient leur avancée, lui permit de se confronter une nouvelle fois à son regard. Le message confié eut raison de la mélodie de son cœur et de son sourire qu’elle ne pouvait plus taire. « Nous nous reverrons. » lui confia t-elle à son tour sur un ton qui se voulait décidé. De son côté, la jeune fille mettrait tout en œuvre pour parvenir à réaliser leur retrouvaille et elle ne doutait pas non plus de Lucas, concernant ce sujet. Elle était même prête à rajouter qu’elle lui en faisait la promesse mais fut devancée par le désir du jeune homme de rétablir une légèreté. Heureuse de suivre ce chemin, la lady de Castel-Bois se mit à hausser doucement ses épaules tout en feignant de retenir un rire. « Je vous promets de vous en rapporter les moindres détails. » commenta t-elle avec un ton qui se voulait taquin. « Vous en connaissez quelques villes ? » se hasarda t-elle à demander sans même ôter sa main de la sienne. La réalité la rattrapa au moment où Lucas dévia son regard, lui intimant ce même geste. Relâchant alors la pression qu’elle exerçait sur sa main, la jeune veuve se contenta de sourire tendrement face à ce souvenir qu’il osait lui révéler. « Rien que d’ici, l’endroit paraît unique. » lui confia t-elle doucement avant de se laisser entraîner jusque sur les hauteurs de la colline. Sa main ne put se retenir de rejoindre la sienne en gravissant le denivelé qui le menait jusqu’à leur destination. « Il est assez aisé de vous imaginer votre frère et vous plus jeunes, en train de courir sur cette colline. » se laissa t-elle aller vers la confession alors qu’un sourire lui échappait. « Mais il m’est maintenant plus facile de vous imaginer votre mère et vous la remonter pour partager vos moments rien qu’à vous. » De la compassion naissait de cette vérité et son sourire amusé se transforma en quelque chose de plus tendre et délicat. Prompt à lui offrir le soutien qu’il méritait, Marianne espérait grandement pouvoir répondre aux attentes de Lucas afin de lui permettre de se sentir à son aise et surtout ne pas être déçu d’avoir pu offrir une part de lui. Au contraire, elle en appréciait les moindres élans, si bien qu’elle se mit instinctivement à lui serrer un peu plus sa main, comme pour lui assigner plus de force, plus de courage mais également lui prouver qu’elle ne le laisserait pas et qu’elle ne se lasserait pas de lui. « Merci de m’offrir ce cadeau. Je te promets de le chérir. » Le tutoiement lui était réapparu naturellement alors que ses yeux cherchaient simplement à établir le contact avec les siens. Elle était sincère et le serait toujours, car de cette amitié était en train de naître un sentiment bien plus profond et plus délicat qu’elle se promettait de chérir pour toujours.
AVENGEDINCHAINS
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Lucas s’était réjouit que Marianne accepte son invitation à une dernière promenade à Corneilla en sa présence. Il s’était amusé qu’elle ne se soit pas encore trouvée agacée par sa présence. Si Marianne semblait s’amuser dans un premier temps de sa réflexion, elle l’éclaira relativement sérieusement sur ce que cela signifiait d’avoir obtenu son amitié. Un franc sourire apparut sur ses lèvres et il baissa un instant le visage pour regarder où il mettait les pieds. Il ne pouvait trouver là que du réconfort et du plaisir dans de telles paroles. Elles étaient tout à fait celles qu’il désirait entendre après tout. “Ce que je voulais dire maladroitement, c’est que votre temps ne peut m’être consacré exclusivement dame Harlton, j’imagine que d’autres sont curieux de partager des moments avec vous et doivent probablement jalouser tous ceux que j’ai conservé égoïstement pour mois. Et malgré toute l’amitié que vous pouvez avoir pour moi, et dont je ne douterais jamais, je vous le promets, il n’est peut-être pas agréable de voir mon visage quotidiennement…En tout cas mon frère me l’a souvent fait remarquer…” ajouta-t-il en la regardant en coin avec un air malicieux. C’était encore une plaisanterie qui cette fois-ci se dissimulait derrière les taquineries fraternelles que l’ont pouvait retrouver chez beaucoup de famille. Peut-être essayait-il maladroitement de lui faire dire quelque chose ? Il ne s’en rendait pas bien compte, il n’était pas vraiment sûre mais l’idée le heurta soudainement et il s’en voulu de la forcer à s’exprimer sur le sujet de la sorte. Il n’avait pas besoin d’être rassuré. C’était simplement sa façon de lui faire entendre qu’elle était libre et qu’il ne voulait la forcer à rien. Jamais. “En tout cas, je n’arrive pas à imaginer un moment, un avenir où votre présence me serait désagréable. Vous avez également toute mon amitié.” Il fut tenté de plaisanter une nouvelle fois, faisant remarquer à la dame de Castel-Bois qu’elle se retrouvait coincée avec lui à présent, mais quelque chose lui disait que s’il disait cela même en plaisantant, la bonté de la jeune femme l'obligerait à honorer sa promesse quoi qu’il arrive et il ne voulait pas qu’une seule once de leur relation provienne d’un comportement forcé par quoi que ce soit. Il ne voulait pas de politesse arrangée ou de gestes qui semblaient bienvenus ou attendus. Il voulait que Marianne ne voit que Lucas et oublie le Nerbosc et le clivage que cela pouvait causer entre leurs deux familles. Et comme ce dernier plaisantait encore sur son frère, la réflexion de Marianne lui fit froncer les sourcils. Il s’arrêta aussitôt et pris un air sérieux, serrant sa main dans la sienne. “Je ne dis pas que mon frère n’est pas capable, loin de moi cette idée, mais ne vous sous-estimez pas pour autant Marianne. Votre présence apporte beaucoup aux gens de votre entourage. De part votre bonté, votre douceur, votre soutien constant et sans failles. Il n’est plus temps pour vous de l’ignorer, mais plutôt d’en être fière, parce que vous le faites sans arrières-pensées.” Il finit par lui offrir un léger sourire puis ils se mirent à nouveau en marche. “Même moi, je m’en sors mieux avec vous dans ma vie…” avoua-t-il alors sans oser la regarder, mais la voix pleine d’aplomb puisque c’était la vérité. Il ne s’était jamais senti aussi vivant que depuis qu’il l’avait revu il y a plusieurs lunes de cela avec son frère. Si Lucas aimait sa région et sa famille plus que tout, Marianne était devenu une nouvelle motivation, un nouveau souffle dans sa volonté de bien faire les choses et de profiter de chaque instant. Il avait toujours ce rayon de soleil chaleureux et réconfortant qui le suivait chaque fois qu’il pensait à elle et la vie ne s’en trouvait que plus douce et agréable. Une nouvelle fois, Lucas tentait de se dévoiler progressivement, mais il avait peur de choquer la Lady ou de la mettre mal à l’aise, après tout, il ne connaissait rien de la situation de veuvage, il avait simplement assisté à la tristesse de son père après la mort d’Arwyn et il avait vu de ses propres yeux l’amour que Marianne portait à Torvald. Pourtant Marianne ne semblait pas se trouver gênée des propos que Lucas tenait en semblait les lui retourner. Évidemment, pour elle, il ne s’agissait que d’amitié, elle avait été tout à fait clair sur cela, mais il n’attendait rien d’autre d’elle que son amitié. Comment pouvait-il exiger pour plus ? Jamais il ne le ferait, seul son bonheur comptait, mais il appréciait de savoir qu’au moins, ses sentiments d’amitié étaient réciproques. Alors il ne dit rien de plus, se contentant d’exercer une légère pression de son pouce sur la main de la dame. Il l’avait entendu et il avait apprécié son message. Il ne pouvait d’ailleurs être guère plus heureux lorsqu’il évoqua un prochain voyage à effectuer ensemble lorsqu’ils seraient tous deux de retour dans leur région natale, et que Marianne répondit une nouvelle fois par la positive à sa proposition. Et comme elle le remerciait, son regard se tourna vers elle soudainement, curieux. “Pourquoi ?” demanda-t-il avec un petit mouvement de la tête étonné. Il avait posé la question presque instantanément, sans même réfléchir à ce que Marianne avait pu vouloir dire par là. Il ne voyait pas vraiment pourquoi elle le remerciait, il n’avait rien fait qui méritait un quelconque remerciement, en tout cas il ne les cherchait pas. Mais il avait parlé trop vite, obligeant alors à la jeune femme à lui donner quelques explications. Ses yeux verts sondaient ceux un peu plus clairs et un peu plus bleus de son amie, cherchant une réponse avant même qu’elle n’ait commencé à formuler ses phrases.
Une fois en dehors de l’enceinte de Corneila, Lucas fut amené à évoquer son prochain voyage dans le Nord et ce qu’il espérait en retirer. L’émissaire n’eut aucun problème à évoquer la paix, ou le mariage auquel il avait hâte de se rendre à Rougefort, ou encore sa curiosité face aux nouvelles personnes qu’il serait amené à découvrir durant ce voyage à venir. Il fut néanmoins surpris d’entendre la Harlton évoquer des regrets de s’en aller à Dorne plutôt qu’à ses côtés. Une nouvelle fois Lucas s’arrêta presque aussitôt, surpris par les paroles de la jeune femme et tout ce qu’elles faisaient vibrer en lui encore une fois. “Ne me tentez pas Lady Marianne, vous savez à quel point j’apprécie votre présence à mes côtés sur les routes. Si vous ajoutez encore un seul mot en ce sens, je me verrais obligé d’agir égoïstement et de vous ravir du convoi de Brynden pour vous engager sur le mien.” Il évoquait cela avec un ton amusé, un sourire amusé au coin des lèvres et pourtant chaque mot était criant de vérité. Il s’était fait à l’idée que leurs chemins se trouvent séparés, mais l’idée qu’ils puissent finalement se joindre à nouveau le bouleversait particulièrement. Bien qu’une petite voix, probablement celle de sa conscience ne lui rappelle qu’il ne pouvait pas se laisser distraire de la sorte par ses sentiments, pas quand tant de choses étaient en jeu. Une fois que le sujet fut clos, les deux reprirent leur marche et débutèrent leur ascension. Si Marianne avait été attentive à chacun de ses discours, et il n’en doutait pas, alors elle devait avoir compris où ils se dirigeaient. Comme Lucas venait de lui faire remarquer qu’elle connaîtrait bientôt mieux Dorne que lui, elle lui demanda s’il en connaissait quelques villes. Il haussa les épaules, se concentrant à nouveau sur sa marche, sans pour autant lâcher la main de la jeune dame. “Quelques unes seulement, le long de la frontière nord de Dorne, non loin des Marches. J’ai voulu m’y aventurer une fois en revenant de l’Orage. Mais c’est bien tout et comme vous le voyez je suis bien loin d’avoir pénétré la demeure des Martell comme vous vous apprêtez à le faire.” Ils y étaient arrivés finalement à ce banc qu’il avait évoqué. Il resta silencieux alors que Marianne admirait les lieux et se projetait déjà sur ce qu’il avait pu lui raconter de l’endroit. Il ne put rien répondre dans un premier temps tant sa gorge restée serrée par l’émotion. Il n’aurait jamais cru se montrer si troubler de conduire Marianne en ce lieu, s’y rendant régulièrement depuis la mort de sa mère et pourtant. De la voir là, de l’entendre parler de l’endroit avec tant de bienveillance dans la voix, quelque chose en lui vibrait sans modération. Tout lui sembla soudainement évident, à moins que son esprit ne soit en train de lui jouer des tours. Il s’assit doucement sur le banc, intimant à la Harlton de prendre place à ses côtés. Il regarda une dernière fois la vue, laissant l’émotion le submerger une dernière fois avant de poser son regard vert dans les yeux de Marianne. “Il me faut vous dire quelque chose, mais vous devez me promettre de ne pas m’interrompre avant que j’ai terminé ?” Il attendit son accord puis pris une dernière profonde respiration avant de se lancer. “Vous vous rappelez de ce que vous m’avez demandé lorsque nous étions sur la route ? Comment je parvenais à ne pas être attristé à chacun de mes départs ? Et je vous ai répondu que je profitais de chaque instant avec beaucoup de soin et que je m’assurais également de ne pas les quitter sans leur avoir dit tout ce que j’avais à leur dire ? Pour ne pas porter de regrets avec moi ? Hmm ?” Il attendit un signe de sa part qui lui confirmerait qu’elle savait de quoi il parlait. “Et bien je ne souhaite pas commencer à mentir aujourd’hui et avant que nos routes se séparent, il y a quelque chose que je dois vous dire en toute transparence. Ce que je vais vous dire n’attend pas de réponse Marianne, je ne vous le dit pas pour vous mettre mal à l’aise ou vous faire du mal, mais je ne veux pas vous mentir, je veux savoir que lorsque nos routes se sépareront demain, j’aurais dit tout ce que j’avais à vous dire, sans regrets.” Il ne put résister à porter sa main et ses doigts épais sur son délicat visage après avoir remis une boucle brune en place derrière son oreille. Il resta silencieux quelques secondes mais elle dut avoir l’impression que cela durait bien plus longtemps. Finalement il rabaissa son bras et se mis à parler. “Marianne, je ne crois pas me tromper en vous avouant que mes sentiments à votre égard ne se limite pas à de l’amitié. J’en tenté de chasser cette idée plusieurs semaines durant, parce que je connais votre peine et votre situation et que je ne voulais nullement vous mettre mal à l’aise avec ces sentiments qui peuvent sembler soudain. Mais lorsque je vous regarde, lorsque vous êtes avec moi, je me sens différent, je ne me suis jamais senti aussi bien, mon coeur autant gonflé. Je n’ai jamais ressenti cela pour aucune autre auparavant. Vous m’apportez tant de choses, de douceur, de force, de bienveillance, d’espoir. Je me sens un meilleur homme en vous sachant à mes côtés. Et même lorsque vous n’êtes pas là, je pense à vous, je vous vois chaque fois que je ferme mes paupières. Votre visage, vos yeux qui me regardent comme vous seule savez le faire…” Il releva à nouveau son bras et approcha sa main de sa joue, mais il s’arrêta à quelques millimètres, puis soupira et reprit sa position initiale. “Je n’attends rien d’autre de vous que votre amitié et j’espère que cette révélation ne la mettra pas en péril, bien que je comprenne qu’il vous faille peut-être du temps pour digérer la chose. Je ne souhaitais nullement créer un malaise, simplement être honnête sur mes sentiments pour vous.” Il déglutit difficilement. Pour l’instant il n se sentait pas plus léger qu’avant, mais il était certain qu’il se sentirait mieux dans les prochaines heures et qu’il avait fait le bon choix, même s'il pouvait imaginer qu'elle trouvait cela égoïste comme révélation.
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Somewhere only we know.
An 299 Lune 4 Semaine 3
La spontanéité était sans lui prouver combien le naturel prenait des droits uniques. Plaçant ainsi des attitudes qui leurs devenaient, à tous deux, familières, au point qu’elles renchérissaient un peu plus cette complicité qui n’avait de cesse que de grandir. Cette dernière veillait à gonfler un peu plus le cœur de la jeune veuve, l’y intimant un aspect dont elle n’osait en envisager les significations pour l’heure, mais grâce auquel, le bien être l’habitait entièrement. Son sourire se confondant un peu plus au sien, ses yeux cherchant un peu plus à établir ce contact par lequel ils n’avaient pas besoin de placer des mots pour se faire comprendre. Il n’y avait qu’eux sur ce chemin. Que ces présences grâce auxquelles, Marianne grandissait un peu plus à chaque pas, et osait placer des espoirs quant à la sûreté qui s’en dégageait. Tout était véritable, unique, prompt à lui ouvrir à nouveau les yeux sur ce que le monde avait à lui offrir et ce dernier le faisait naturellement en lui présentant Lucas. Ce jeune homme envers qui, son cœur se dévoilait un peu plus à chacune de leurs retrouvailles, et grâce à qui la vie lui était réapparue simple et bien moins injuste que ce qu’elle s’était employée à lui démontrer jusqu’alors. La peine s’estompait à chaque fois qu’ils se retrouvaient, elle s’abaissait intimement de manière à laisser place à cette joie qui la guettait à la moindre occasion. Etait-ce à nouveau du bonheur ? Pour l’heure, la naïveté de la jeune lady n’osait en établir des conclusions hâtives, préférant simplement profiter de l’instant présent, comme il le lui avait rapporté pendant leur voyage. Ainsi l’honorait-elle à sa manière, en accordant une importance particulière à sa manière de concevoir la vie. Et cela lui faisait du bien. Tellement, que les détails dans lesquels elle se retrouvait, lui paraissaient si beaux, si uniques, que l’intimité lui permettait d’appréhender des découvertes qu’elle gravait volontiers dans son esprit. Le sourire de Lucas en était probablement la plus belle, sa manière de la regarder enrichissait un peu plus cette conception, mais il s’agissait surtout de sa complicité dont elle ne pouvait se résoudre à délaisser, qui lui apportait une force supplémentaire. Aussi naturellement que discrètement, le chevalier avait réussi à placer ses propres espoirs dans le cœur de la jeune lady. Espoirs qui, se réveillaient de la même manière que les fleurs écloses sur l’arbre de sa maisonnée. Délicat, il se déclinait sous des allures enivrantes, omniprésentes, dans lesquelles la présence du jeune homme n’en devenait que plus réelle à chaque fois. Aussi, c’est ce qui expliquait pourquoi la manière dont il s’était dénigré l’avait autant touché. Alors qu’il représentait pour elle, une sureté sans faille, dont la confiance grandissait à la moindre occasion, il lui était difficile de concevoir l’idée que celui qu’elle considérait bien différente que celui d’un simple ami puisse songer en de telles tournures la concernant. Malgré l’humour de l’instant, les messages qui se dégageaient de cette conversation lui prouvaient combien, Lucas avait également besoin d’être rassuré. « Dois-je vous rappeler que le rôle d’émissaire vous incombe plus qu’à moi ? » commença t-elle à délivrer tout en préservant ce sourire complice, duquel, elle était certaine que tous deux y trouvaient une bienveillance particulière. « Ce sont les imperfections qui nous définissent qui délivrent un caractère unique à nos personnalités. » renchérit-elle tout en lançant un regard en biais en direction de Lucas pour lui prouver qu’elle n’était pas naïve à ce sujet. « Nous avons tous un côté sombre, l’avantage est de le reconnaître pour l’apaiser. Peu importe ce que votre frère a pu vous dire, j’apprécie énormément votre présence à mes côtés. Quant à ceux qui en viendraient à vous jalouser ou à rechigner quant au temps que je vous accorde, je n’en tiens pas grande importance. Ils sauront me trouver à un moment où à un autre pour me parler s’ils le désirent, mais ils n’obtiendront pas les mêmes faveurs que celles que je vous donne. » Elle s’était laissée emporter par son discours sans en retenir les mots. Et même si sa conscience hurlait intérieurement de la place qu’elle se devait de tenir pour ne pas de tels propos, son cœur lui se sentait plus apaisé d’avoir pu les avouer de cette manière. Ses yeux s’étaient baissés instinctivement devant cette révélation alors qu’elle priait silencieusement que Lucas ne relève pas ce qu’elle venait de laisser échapper. Mais heureusement, le jeune homme ne sembla pas lui en tenir rigueur et se contenta de la rassurer quant à cette amitié qu’ils partageaient. Cette nouvelle révélation eut tendance à raviver un peu plus cette flamme qui vrillait dans le fond de son cœur. Cette chaleur qui l’habitait alors que ses espoirs s’en trouvaient à nouveau vivants. Le sourire lui réapparut derechef. Heureux de pouvoir entendre de tels propos, mais surtout confiant quant à la vérité de ces derniers. Ce naturel duquel ils grandissaient reprenait à nouveau de ses droits. Délaissant les gênes occasionnées par les révélations passées. Voilà qu’il leur attribuait le privilège de pouvoir se confier un peu plus sur des souvenirs qu’ils avaient partagé. Le voyage qui avait probablement instigué tout cela. Ce temps, qui s’apparentait à un intermède idyllique dans le cœur de la jeune fille, et qui puisait des forces pour lesquelles elle désirait à nouveau le partager. Bien sûr, les rôles qui leur incombaient concernant leur patrie, ne tardèrent pas à s’immiscer dans cette entrevue. Tous deux partageant les mêmes intérêts, celui d’une paix en devenir, d’une sureté pour ce peuple qu’ils protègeraient à leur manière, mais surtout de cette fidélité qui allait bien au-delà du reste et qui leurs prouvaient leurs attachements mutuels. Marianne ne put retenir son commentaire concernant sa présence aux côtés du frère de Lucas. Brynden n’aurait certainement pas plus besoin d’elle que cela, néanmoins, elle se plaisait à vouloir l’aider pour la découverte de la jeune princesse, mais également pour lui accorder un soutien grâce auquel il pourrait se sentir plus léger de ses fonctions. La spontanéité de Lucas eut raison de ses appréhensions et l’incita à dégager son regard surpris, pour le porter sans retenu sur son visage. Le tableau qu’il était en train de peindre eut tendance à la toucher, l’obligeant aux rythmes de ses descriptions à baisser son regard pour dissimuler le malaise qu’il était en train de faire naître sur ses joues. « J’ai autant d’arrières pensées que quiconque, Lucas. Elles sont juste différentes de celles des ambitieux car elles cherchent simplement à amener un peu de paix pour ceux que j’apprécie. » avoua t-elle quelque peu gênée de cet aveu. Mais si le malaise était nettement palpable, celui à venir eut tendance à embraser complètement son être devant les révélations que Lucas lui portaient. Son cœur désirait lui répondre qu’il en était de même le concernant. Qu’il avait une place importante et légitime dans sa vie et qu’elle désirait la préserver pour toujours. Lucas l’avait changé dans le bon sens du terme, puisqu’il lui permettait de croire à nouveau et de ne plus se cacher derrière sa peine. Mais les mots restèrent coincés dans sa gorge alors qu’elle se contentait de serrer à son tour un peu plus ses doigts entre les siens. « Je continuerai à vous soutenir pour vous savoir heureux. » lui avoua t-elle à son tour tout en trouvant que cette révélation n’aurait certainement pas le temps de mettre à mal ce qu’ils se confiaient. D’autant que plus que la vérité qu’elle venait d’entendre se confondait avec la sienne et ce même si la gêne persistait encore. Cela leur faisait du bien de pouvoir se délivrer de cette manière, du moins, le bien être parvenait à percer par delà les malaises concernant Marianne. Cela ne faisait que lui ouvrir un peu plus les yeux sur tout ce qu’ils étaient en train de construire : cette amitié, cette complicité et au-delà de cela, ces sentiments qui l’enivraient d’une manière qu’elle ne pouvait encore comprendre. Malgré tout, la légèreté puisait de cette entente, et les failles de son cœur se pansaient doucement grâce au baume qu’il appliquait sans même en prendre conscience. Lucas devenait véritablement un pilier pour la jeune fille. Une épaule sur laquelle elle pouvait se soutenir sans en craindre des représailles. Cela se vérifia pour une fois de plus au moment où les confessions les emportèrent vers cette sureté quant à leurs retrouvailles. Jamais, le chevalier n’aurait pu tant la toucher quand lui laissant comprendre de cette manière de son impatience de la retrouver déjà. La stupeur dans laquelle il rétorqua eut alors raison de l’ampleur de son message. Ravivant le rosé sur ses joues pour lui faire baisser un peu plus son regard. « D’apprécier ma compagnie… » lui délivra t-elle dans un premier temps dans cette même petite voix. « … d’être vous… » rajouta t-elle sur ce même ton tout en dissimulant un sourire sur le coin de ses lèvres à l’aide de sa main libre. Elle se sentait une fois de plus chanceuse d’avoir droit à son amitié et elle espérait la lui rendre au centuple dans l’espoir de lui insuffler ce même courage qu’il lui donnait sans retenue. Comme elle sentait son regard sur elle, la lady de Castel-Bois finit par redresser le sien et se perdit pendant quelques secondes qui la coupèrent de la réalité. A nouveaux des messages se délivrèrent par ce contact, presque imperceptibles, leurs significations lui étaient pour l’instant inconnues, néanmoins les sentiments qui l’habitaient, eux, lui ouvraient à nouveau les yeux sur le monde. Un monde dans lequel Lucas avait sa place et dans lequel, la jeune veuve voulait se trouver à ses côtés.
Avait-elle le droit de l’envisager ? Se pouvait-elle qu’elle puisse en omettre seulement l’idée ? Déjà la culpabilité se mit à la ronger doucement, alors qu’elle se contentait de secouer la tête pour revenir vers ce chemin qu’ils empruntaient. Sa main dans la sienne, ses espoirs plaçaient dans les siens, elle se laissa conduire sans la moindre retenue vers ce chemin qui la ramenait une fois encore vers le voyage qu’ils avaient entrepris ensemble. Rapidement, la jeune fille en comprit la destination et son cœur se mit à se gonfler une fois de plus de ce bien être qui ne cessait de l’emplir dès lors qu’elle se trouvait aux côtés du chevalier. La conversation s’en fit plus légère, alors que les destinations de l’un comme de l’autre furent abordées. Leurs rappelant de la séparation à venir, de cette nouvelle étape qui s’imposait à eux comme une simple succession d’évènements. Marianne aurait menti en lui avouant qu’elle acceptait cela sans état d’âme, parce qu’il lui manquerait à un moment donné. Et elle n’était pas certaine de parvenir à l’honorer comme elle lui avait promis alors que les miles les sépareraient plus encore que le climat. « Peut-être serait-ce vous qui vous lasseriez de ma présence au quotidien ? » rétorqua t-elle avec le même ton amusé qu’il avait pu lui donner au début de leur conversation concernant cette idée. A nouveau ils échangèrent ce regard riche en sentiments, riche en soutien, alors que l’idée germait un peu plus encore dans leurs esprits quant à leurs retrouvailles. Marianne lui avait promis qu’ils se reverraient et elle était certaine d’honorer cette promesse, tout comme elle lui rapporterait ses ressentis sur cette région qu’elle allait découvrir. Dorne était un mystère pour la jeune Conflanaise, en dehors des rumeurs qui touchaient la chaleur et les mœurs de cette dernière, elle n’avait jamais eu l’occasion de se rendre dans cette contrée. Aussi, espérait-elle ne pas en être choquée. Mais elle préférait en taire ses appréhensions pour ne se consacrer qu’aux témoignages rapportés par le jeune homme. Ainsi put-elle apprendre de ses expéditions passées, qui lui prouvaient une fois encore de ce caractère curieux qui l’habitait. Même par ces confessions, Lucas lui prouvaient une fois de plus de la richesse de con tempérament par son ouverture d’esprit. « J’essaierai de vous détailler les moindres découvertes du domaine des Martell. » lui soutint-elle en s’insufflant l’objectif de ne pas le décevoir.
Leur destination fut à même de leur offrir un peu de cette intimité qu’ils recherchaient depuis le début de leur route. L’émotion ne tarda pas à gagner le cœur de la jeune veuve alors qu’elle concevait de l’ampleur de cette révélation. Et désireuse d’accueillir ce cadeau comme la plus belle preuve de leur amitié, Marianne s’enquit de déceler la moindre émotion sur le visage de Lucas de manière à le soutenir en cas de besoin. Sa bienveillance l’accompagnait dans le moindre de ses gestes, désireuses de lui donner cet espoir qu’il avait su insufflé en elle par son sourire et sa présence. Ses yeux se perdirent pendant quelques secondes sur l’horizon, sur cette vue qu’elle découvrait et qui pourtant lui était familière, grâce aux récits qu’il avait pu lui en faire. Des souvenirs parvenaient à se faire une place, à mêmes d’oser laisser l’imagination de la jeune fille tracer des chemins vers ces images qu’elle lui confiait. Son cœur n’en devenait que plus lourd encore, plus chaleureux, plus désireux de remercier le chevalier de tout ce qu’il lui offrait. Son sourire s’éveillait à nouveau, peut-être même en était-il différent de tous ceux qu’elle avait pu lui confier, parce que celui-ci la libérait de sa douleur. Et il se confondait au sien, sans retenue, alors qu’elle le rejoignait sur le banc pour prendre place à ses côtés. La lady de Castel-Bois percevait le recueil de cette place et laissait le silence les envahir pour ainsi laisser au chevalier l’occasion de pouvoir se reprendre. Pourtant, la surprise la gagna rapidement alors que ses yeux rejoignaient les siens en entendant une telle demande. Marianne s’empressa d’acquiescer simplement d’un signe de tête au moment où il lui demandait de ne pas l’interrompre. Ses yeux toujours rivés dans les siens, désireux de connaître les raisons d’une telle incertitude qu’il lui renvoyait. Son sérieux lui revint alors qu’elle écoutait avec grande attention les rappels de ses confessions passées. Bien sûr qu’elle se souvenait de cela, tant ce message avait eu écho à son cœur. Néanmoins, elle n’en comprenait pas encore les raisons de leur évocation pour l’heure. Une fois de plus, la jeune fille se contenta simplement de hocher la tête de manière affirmative, sans oser relever puisqu’elle le lui avait promis. Ses yeux alternaient leur fixation dans les siens, alors que ses sourcils se fronçaient doucement en signe d’incompréhension. Lucas désirait s’alléger le cœur en lui rapportant quelque chose. Mais quoi ? Son cœur se serra alors que l’idée de l’avoir déçu commença à germer dans son esprit. Pourtant, il ne lui semblait pas avoir mal agi ou même avoir dit quelque chose qui aurait pu lui causer du tort. Son cœur lui donna l’impression de s’arrêter devant cette constatation mais pourtant, voilà qu’il manquait un battement alors que les doigts de Lucas replaçaient doucement l’une des mèches de ses cheveux dans une délicatesse qui l’obligeaient à baisser son regard vers ses mains. Le silence ne tarda pas à se joindre à cette ambiance, laissant l’opportunité à la chaleur de raviver les élans de son cœur face à cette caresse qu’elle ressentait tendrement sur sa joue. Son souffle se coupa, et son cœur lui donna l’impression de tambouriner contre ses tempes et sa gorge. Elle avait envie de profiter de ce geste, de le soutenir en apposant sa main contre la sienne, son cœur lui demandait d’agir de cette manière, mais sa raison l’en empêcha. La privant alors de cette chaleur qui l’abandonnait au moment où les doigts du chevalier se retirèrent de sur sa joue. Ce mouvement eut d’ailleurs l’opportunité de lui faire dresser à nouveau son regard pour trouver des réponses dans le sien. Leurs verts cherchaient simplement à se rassurer d’une part comme de l’autre et lorsque les révélations commencèrent à s’échapper du cœur de Lucas, Marianne sentit le sien s’arrêter et repartir à la chamade pendant plusieurs fois. Elle comprenait tant ce qu’il lui avouait et elle regrettait d’autant plus la position qu’elle lui affligeait. Il lui ouvrait son cœur et le sien lui répondait. Mais sa peine lui revenait en plein visage alors qu’elle concevait de la gravité de ses propres gestes envers lui. Comment avait-elle pu lui faire une chose pareille alors qu’elle ne désirait que son bien ? Comment avait-elle pu laisser faire alors qu’il méritait bien mieux que cela ? Mieux qu’elle tout simplement. Ses yeux ne parvinrent à soutenir son regard, désireux simplement de dissimuler le malaise qu’elle ressentait. « Lucas… » commença t-elle à balbutier d’une voix incertaine. Et pourtant rien ne se produisit. Elle ne recula pas face à ce geste qu’il retenait, son cœur n’en avait pas la force. Elle ne savait pas ce qu’elle devait dire ou faire, tant il venait d’éveiller une bataille interne en elle. Sa raison contre son cœur. « J’apprécie votre honnêteté et suis rassurée à l’idée que votre cœur sera plus apaisé après ces révélations. » Elle espérait que ses mots sauraient le rassurer en raison de l’amitié qu’ils se portaient, mais rapidement elle ferma ses yeux pour essayer de taire les larmes qui en viendraient à brûler ses yeux. « Lucas, je ne… suis plus entière… Je comprends vos sentiments et tiens à m’excuser si mes comportements vous ont amené à les encourager, ce n’était pas mon intention. » Elle ramena ses mains l’une vers l’autre sur ses genoux alors que son cœur la poussait à vouloir en faire autrement. « Je vous mentirai en vous disant que je ne ressens pas les mêmes à votre égard. Vous avez su m’apporter la paix et l’avait accompagné d’espoir et de croyance que je pensais perdus. Votre présence m’est … Je ne peux y mettre un mot, mais elle m’est très importante dans la mesure où elle m’offre beaucoup. Je tiens à vous et désire votre bonheur bien plus que le mien. » Elle serra doucement sa mâchoire tant cela lui faisait mal et pourtant, elle parvint à ouvrir ses yeux, rougis par ces picotements qui avaient raison d’elle, et les croisa à ceux du jeune homme pendant quelques secondes silencieuses. Des secondes qui la coupèrent une fois encore de la réalité alors qu’elle concevait de la difficulté de la situation petit à petit. Pourquoi tout ne pouvait pas être facile ? « Vous méritez mieux qu’une ombre Lucas. Vous méritez la vie. » lui confia t-elle alors qu’une larme coulait le long de sa joue. Car elle était persuadée de n’être qu’une ombre. Pas quand il était à ses côtés, mais pour le reste, Marianne savait au fond d’elle qu’elle ne pouvait vouloir garder égoïstement Lucas alors qu’il méritait le monde.
AVENGEDINCHAINS
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Chaque fois que Marianne réaffirmait toute l’amitié et la bienveillance qu’elle avait pour le chevalier des Nerbosc, ce dernier ne s’en montrait que plus heureux, léger et souriant. Son regard trouvait celui de la jeune Harlton pour la remercier d’un large sourire honnête et sincère, sans compter toutes les émotions qui passaient dans ses yeux. Il fut légèrement amusé que la veuve tienne à lui répondre très littéralement sur tout ce qu’il racontait. Il se rendait compte qu’il ne pouvait pas plaisanter comme il le faisait habituellement avec son entourage sous couvert de devoir rassurer puis s’expliquer avec la jeune femme ensuite. Il se demanda même un instant s’il n’allait pas causer des problèmes à Brynden en s’amusant à évoquer de la sorte les plaisanteries qu’ils échangeaient sur le fait de se voir trop souvent. Mais Lucas ne reprit pas Marianne cette fois-ci, bien trop occupé à chérir l’attention toute particulière qu’elle donnait à leur amitié. Elle l’avait dit elle même, il avait des faveurs qu’elle ne donnait pas à tout le monde. Pourtant la jeune femme était bien entouré, Lucas le savait, il avait même vu le constater de ses propres yeux. Alors cela voulait-il dire que leur amitié revêtait un caractère tout particulier pour la jeune femme ? Occupait une place toute spéciale dans son coeur ? Il l’espérait. Sinon l’explication venait de son nom de famille et de la loyauté qu’elle exigeait de la jeune femme. Non le Nerbosc ne voulait entendre les belles paroles de Marianne d’un point de vue purement politique.
Puis Lucas eut à coeur que la jeune femme comprenne à quel point elle était une personne dont l'entourage était bénéfique pour ceux qui avaient la chance de pouvoir compter parmi ses amis. Alors que son départ pour Dorne allait arriver dès le lendemain matin, il voulait qu’elle cesse de se diminuer de la sorte, pas quand sa famille appréciait autant ce qu’elle leur apportait. Comme le chevalier évoquait que la jeune femme n’avait pas d’arrières-pensées, elle le contredit une nouvelle fois sous couvert de volonté de paix, prenant ses paroles au sens on ne peut plus strict du terme. Lucas lui répondit d’une voix douce, mais qui ne laissait pourtant pas beaucoup de place à la protestation. Comme elle venait de baisser le visage, il glisse son index sous son menton pour la faire relever les yeux vers les siens. “Je suis désolé Lady Marianne, mais je m’apprête une nouvelle fois à vous contredire. Vous avez des pensées comme tout le monde, des envies comme tout le monde. Oui cela est certain. Mais le principe d’une arrière-pensée est qu’elle est dissimulée, elle est masquée et sert à camoufler vos véritables intentions. Et vous avez toujours été très honnête et transparente sur votre envie de paix. Je vous assure que vous êtes loin d’être comme quiconque, loin d’être anodine ou insignifiante. Vous m’avez promis de ne plus vous diminuer de la sorte, vous vous rappelez ?” Il avait incliné sa tête en avant pour appuyer sa dernière question, parlant d’une voix encore plus douce. Il ne lui reprochait rien. Loin de lui l’idée de la faire culpabiliser de ne pas tenir sa promesse. Il voulait simplement l’aider à se défaire de ses doutes pour qu’elle puisse embrasser le potentiel qu’il avait tout de suite vu chez elle. Elle le méritait.
Comme après cela, la veuve de Torvald l’avait remercié, la curiosité de Lucas avait parlé pour lui et il lui avait demandé pourquoi elle avait estimé qu’il méritait de tels mots. La surprise l’avait emporté sur la raison. Il aurait dû se contenter de savourer ce qu’elle lui avait donné avec ce simple remerciement, mais il avait tellement était étonné qu’il n’avait pu agir autrement. Il avait refermé sa bouche avec précipitation, il n’attendait pas vraiment de réponses de Marianne. Enfin si, sa curiosité était belle et bien là, mais à cause de l’exercice de politesse, il aurait pu se passer de ses réponses. La jolie brune lui offrit une réponse cependant. Cette dernière tira un sourire reconnaissant chez Lucas. Il n’aurait jamais pensé entendre un jour quelqu’un le remercier d’apprécier sa compagnie. Mais il sentit en même temps son coeur se serrer en saisissant à quel point la jeune femme qu’il avait en face de lui manquait de confiance en elle pour le remercier d’une telle chose. Il eu l’envie soudaine de la prendre dans ses bras pour la serrer contre lui et ne plus jamais défaire son étreinte. Il avait l’impression qu’il n’y avait que comme ça qu’il pourrait la faire se sentir en sécurité, aimée. Mais il n’en fit rien. Il savait qu’il n’en avait pas la possibilité et ne souhaitait pas imposer une telle proximité à la jeune femme, craignant qu’elle n’ose le repousser d’ailleurs. Alors il se contenta simplement de continuer à lui sourire avec toute la bienveillance qu’il pouvait pour la remercier à son tour.
Puis le lieu que Lucas tenait à montrer à la Harlton sembla lui insuffler la dernière once de courage qui lui avait manqué jusqu’à présent. Il savait que s’il ne lui disait pas à cet instant, en ce lieu, il passerait toutes les prochaines semaines à le regretter, c’était quelque chose qu’il voulait absolument éviter. Il avait l’impression qu’en se dévoilant de la sorte ici, il honorait l’amitié qu’ils avaient développé ensemble, qu’il honorait l’homme que sa mère avait voulu faire de lui. Et il y avait ce côté qui semblait hors du temps qui le rassurait. Si les choses ne se passaient pas au mieux ce soir, les souvenirs qu’ils écriraient auraient un aspect presque irréalistes. Tous deux pourraient se convaincre que rien n’était arrivé et qu’il l’avait simplement songé. Pourtant cela serait toujours un poids en moins sur le coeur du Nerbosc. Alors Lucas se décida à lui dévoiler tous les sentiments à son égard qui s’étaient mis à prendre racine dans son âme. Il lui dit tout ce qu’il aimait chez elle, pourquoi il ressentait tout cela pour elle, comment elle illuminait sa vie. Il lui confia également qu’il n’avait nullement l’intention de mettre mal à l’aise ou au pied du mur de quelque façon que cela soit. Il n’attendait rien en retour hormis leur amitié, mais il avait voulu se montrer honnête avec elle pour honorer cette dernière justement.
Il avait eu l’impression jusqu’à présent que l’attente pour faire sa révélation avait été la plus compliquée et la plus longue. Sauf que maintenant qu’il se retrouvait à avoir tout dit et que le silence se faisait entendre d’une manière des plus lourdes et bruyantes, c’est là qu’il prit pleinement conscience du poids de l’attente. Son coeur se fit plus pesant et il sentait soudainement sa poitrine plus serrée. Cela ne s’arrangea pas quand enfin la belle brune reprit la parole mais avec une intonation qui ressemblait déjà à des excuses. Il avait l’impression que tout ce qu’il avait voulu éviter était en train de se produire. Il avait simplement voulu se montrer honnête, parler ouvertement comme des adultes responsables et voilà que rien ne lui semblait léger. Ce fut à Lucas de baisser le visage, embarrassé de les avoir mis dans une telle situation. “Je n’ai jamais laissé entendre que vous aviez encouragé mes sentiments à votre encontre Lady Marianne et je m’excuse si c’est ce que vous avez compris là, ce n’était pas mon intention. J’ai bien vu que chacune de vos paroles et de vos gestes à mon encontre s’étaient fait très naturellement, sans arrières-pensées justement. Simplement de part votre nature même et votre bonté. Mais c’est aussi cela qui a fait naître ces sentiments pour vous.” Il ne pouvait pas revenir en arrière, il ne pouvait pas les oublier et chaque instants qu’il passerait avec elle ne ferait que les renforcer, il en avait la conviction. “Je ne peux pas vous promettre de ne plus les avoir, je ne saurais pas par où commencer. Mais je vous promets que je ne ferais rien pour les exprimer si tel est votre souhait. C’est la moindre des choses que je puisse faire.” Ses mâchoires se crispèrent malgré lui. Il se concentrait sur sa priorité, le bonheur de Marianne. Ses sentiments à lui, ses envies et ses désirs à lui n’étaient pas importants.
Mais la suite de la réponse de la veuve le perdit complètement. Il fronça les sourcils alors qu’elle semblait être le miroir de ses sentiments, tant il n’en revenait pas. Sans y réfléchir il saisit sa main d’un côté et posa son autre main sur sa joue, approchant son visage du sien. Il reste silencieux un moment, savourant l’intensité du contact. Mais quelque chose se brisa au fur et à mesure qu’elle continuait ses déclarations. Elle parlait de son bonheur à lui, ignorant le sien à elle. “Tu as tort.” souffla-t-il doucement alors que son front était posé contre le sien. “Tu as tous les droits d’être heureuse, tu as déjà bien assez souffert. Je ne serais pas heureux si tu ne l’es pas.” Là était tout l’amour qu’il avait pour elle. Puis ce qu’elle dit ensuite lui fit l’effet d’une claque alors il lâcha sa main et s’écarta d’elle pour retrouver sa position initiale. Il n’était pas là pour la convaincre. Ça n’était pas le but de la conversation. Si c’était ce que la jeune femme ressentait pour sa vie, il ne pouvait rien faire pour lui faire changer d’avis. C’était son droit. Même s’il n’était pas d’accord avec son constat. Lucas fit de son mieux pour dissimuler la déception qui l’envahissait soudainement. Il avait honte. Il aurait aimé ressentir n’importe quelle émotion que celle là, mais c’était bien celle-ci qui l’habitait à présent. Pas la déception d’avoir été repoussé non. La déception de voir que la Harlton avait toujours une aussi piètre perception d’elle-même. Que pouvait-il y faire ? Il s’était promis d’être toujours là pour elle et il le serait. Mais il s’était promis aussi de ne jamais la forcer à quoi que ce soit, à la laisser faire ses choix et trouver sa propre route. Si elle choisissait l’ombre, il ne pouvait pas l’en empêcher, mais le gâchis d’un tel choix lui laissait un goût amer en bouche. “Je ne me suis jamais sentie aussi vivant qu’avec vous Marianne, mais si c’est ainsi que vous vous sentez, je n’y peux malheureusement rien. Je regrette simplement de ne pas vous avoir connu avant alors. Parce que vous me semblez déjà tellement lumineuse et pleine de vie maintenant… alors qu’est ce que cela devait-être alors…” Torvald aura été un homme chanceux. C’était la réflexion qu’il se faisait, si l’on oubliait sa triste fin évidemment. Il lui offrit un sourire qui se voulait réconfortant mais qui était empreint d’une certaine tristesse.
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Somewhere only we know.
An 299 Lune 4 Semaine 3
L’apaisement avait su prendre une place qui lui revenait de plein droit. Glissant entre les blessures de l’un et de l’autre, il avait appris à recouvrir ces dernières de manière à pouvoir rendre l’instant d’autant plus agréable que vivifiant. La confiance n’avait de cesse que de s’accroître à mesure que les paroles les rapprochaient l’un à l’autre. Le cœur de la jeune veuve se libérait de ses tourments pour les oublier ne serait-ce que pendant ce présent. L’espoir se glissait lui aussi dans ce tableau, timide, il avait acquis d’une certaine sincérité au fur et à mesure que les souvenirs les plongeaient tous les deux vers des ressentis qu’ils ne connaîtraient surement qu’ensemble. Marianne y croyait fermement. Elle ne cessait de laisser son cœur parler à sa place alors que l’amitié qui l’habitait en était une délivrance des plus omniprésentes et nécessaires. Car oui, elle avait besoin de Lucas. De sa bravoure, de sa générosité, de ses croyances, de son sourire et de ce regard qu’il ne cessait de lui porter et veillait à la rendre unique à chaque fois qu’elle le croisait. Il lui donnait l’impression de vivre à nouveau, d’inspirer pour ainsi gonfler ses poumons d’une vérité des plus probantes : celle de croire en nouveau en l’espoir. La paix ne pouvait que se partager qu’en étant également intérieure et plus les moments s’étendaient autour d’eux et plus la jeune fille pouvait la ressentir. Tel un rayon de soleil, le jeune homme avait réussi à réchauffer son cœur de maintes manières dont certaines qu’elle n’osait encore envisager. Son être tout entier lui était nécessaire pour affronter le quotidien et ses idées s’allaient aux siennes pour lui prouver une fois de plus qu’elle avait le droit de croire en un autre avenir que celui que les Sept avaient voulu lui infliger. Un avenir plus beau, plus lumineux où la bienveillance avait une place qui lui revenait de plein droit elle aussi. Un avenir dans lequel, le combat contre l’ombre avait peut surement une once d’espoir d’être vaincue. Pour toujours, pour ainsi ressentir toute cette légèreté qu’elle ne cessait de reconnaître dès lors que son sourire touchait son cœur. Lucas était la vie dans son intégrité. L’espoir dans toute sa splendeur. Aussi, était-il parvenu à semer cette petite graine dans son être pour lui révéler combien la vie méritait d’avoir plusieurs chances. Si aujourd’hui Marianne se battait, c’était grâce au chevalier. Grâce à cette présence qu’il n’avait de cesse de lui prouvé comme sincère, grâce à ce combat qu’il délivrait chaque jour de manière à pouvoir croire en quelque chose de mieux. La jeune fille désirait plus que tout se situer à ses côtés. Pour l’épauler, pour parvenir à lui offrir tout ce qu’il lui avait lui-même donné sans rien attendre en retour mais aussi pour, égoïstement, pouvoir admirer une fois de plus cette étincelle qui naissait dans son regard à chaque fois qu’il lui parlait avec son cœur. Le temps avait eu raison de sa tristesse des premiers jours et Lucas lui avait appris à voir autre chose. Une chose dont elle n’était pas encore capable d’en émettre le sens profond à l’heure actuelle. Mais une chose était certaine, pour rien au monde elle n’échangerait sa place contre une autre. Si bien, qu’elle en ressentait une mélancolie nostalgique au moment où l’évocation de leur séparation fut naturellement abordée. La lady de Castel-Bois en craignait cette épreuve, la tristesse qu’elle en ressentirait. Mais pourtant, elle osait se convaincre qu’elle parviendrait à l’affronter pour lui, pour son courage et pour toutes ces bonnes choses qu’il avait faites pour elle. Heureusement, ils s’étaient rassurés à leur manière, en se promettant ce simple geste. Ces retrouvailles qu’elle attendait déjà avec impatience, tant cela lui permettait d’entrevoir le fait qu’ils ne se sépareraient plus. Son cœur n’avait fait qu’un bond de plus contre sa poitrine à cette idée, avant qu’il n’éveille en elle de cette chaleur qui la rassurait de plus en plus. Etait-ce égoïste que de vouloir déjà le retrouver ? La question n’eut pas le temps de trouver une réponse alors que Lucas cherchait une fois de plus à lui ouvrir les yeux sur la personne qu’elle était. Touchée par ses paroles, la jeune fille sentit la chaleur remonter jusque sur ses joues alors que ses yeux croisaient les siens pour une sureté de plus. La proximité qu’ils avaient établie n’avait de cesse que de faire battre son cœur à la chamade contre sa poitrine alors que son sourire parvenait à se confondre au sien pour en oublier le temps qui s’écoulait. Elle avait l’impression d’être hors du temps, hors de cette réalité qui l’affligeait avant de comprendre combien elle le décevait par ses pensées. Malheureusement, Marianne avait toujours eu cette tendance à manquer de confiance en elle. Chose, qui, en énervait plus d’un, mais dont la déception de Lucas la touchait encore plus que les autres. « Je vous l’ai promis. » rétorqua t-elle de cette même voix alors que son regard témoignait de sa volonté d’agir selon sa promesse envers lui. Lucas était un homme d’honneur et il méritait plus que quiconque qu’elle parvienne à délaisser son dénigrement personnel pour lui. Son regard resta figé dans le sien alors que le message délivré s’inscrivait telle une croyance dans son cœur. Des secondes durant lesquelles il lui semblait trouver une véritable longévité qui l’apaisait un peu plus encore. Leurs sourires se confondirent, prouvant de cette vérité qui les renvoyait vers cette complicité qu’ils entretenaient et qui plongeait Marianne dans cet état de bien être bien particulier.
Et puis, la conversation dévia. Leur permettant de se confier ou plutôt, lui offrant l’occasion de lui avouer ce dont elle avait sur le cœur librement. Oui, elle l’avait remercié d’être présent pour elle et de la supporter. Un geste qui, paraissait anodin et dénué de tout protocole à tenir, mais qui représentait tant pour elle. Marianne s’ouvrait à Lucas sans aucune retenue, lui prouvant, par ce biais, combien il était important pour elle. Combien elle avait besoin de sa présence à ses côtés et combien elle lui souhaitait un jour connaître ce même sentiment à son tour. Il méritait tant selon elle. Une vie ne saurait être suffisante pour lui offrir tout ce dont il méritait. Leurs doigts se serrèrent un peu plus encore devant ces aveux. Leurs sourires se confondirent de manière à ce que les messages inaudibles prennent bien plus de sens que ceux qui se transmettaient par la parole. Ils n’avaient pas besoin d’en envisager des mots, leurs simples contacts étaient suffisants et prouvaient à quel point ce qu’ils avaient était unique. Le cœur de la jeune fille reprenait des élans qu’elle n’avait plus connus depuis un certain temps déjà, mais, encore aveugle, elle y admettait une signification autre que celle qui était réelle. Les sentiments qu’elle éprouvait pour le chevalier n’en devenait que plus grands, plus sincères et plus orientés vers de l’amour plutôt que de l’amitié. Mais son deuil n’était pas encore terminé pour qu’elle n’ose en envisager l’envergure, encore. Voilà pourquoi, elle se laissait simplement guider par ses intentions. Dévoilant des gestes tendres et reconnaissants envers Lucas, comme si il ne s’agissait là que d’une simple amitié. Et pourtant… Plus la teneur des lieux s’imposaient à elle et plus la confiance qu’elle concevait lui souffler des intentions délicates à l’encontre du jeune homme. Il lui faisait confiance et elle désirait lui offrir tout ce qu’elle était à même de lui donner. Si bien que son sourire osait à nouveau se confondre avec le sien alors qu’ils envisageaient une fois de plus leurs retrouvailles. Si seulement il lui avait été possible d’accélérer le temps. Marianne l’aurait suspendu dans un premier temps, pour rester ici, avant de l’accélérer jusqu’à cet avenir commun. Jusqu’à ce sourire qu’elle retrouverait après son périple et peut être même jusqu’à cette étreinte qu’ils se donneraient secrètement à l’abri des regards. Mais en attendant, son désir d’honorer son ami n’en devenait que plus grand. Profiter de l’instant présent, lui laisser l’opportunité de s’inscrire dans son cœur tel un souvenir qu’elle chérirait encore et encore. Voilà comment Marianne savait la manière dont elle pouvait rendre hommage à Lucas.
Un hommage qui les conduisait tous les deux vers des aveux qui avaient à la fois raison de leur délivrance mais également de leurs remords. Installée à côté du jeune homme, Marianne écouta avec attention les moindres propos qu’il tenait à son encontre. Ses sentiments n’avaient de cesse que se répercuter contre son cœur et lui souffler des messages devant lesquels ses yeux s’ouvraient. Chaque mot s’inscrivait dans son être, chaque intonation éveillait son émoi et lui donnait l’impression d’une bataille interne. Son cœur contre sa raison, sa raison contre son cœur. Jamais elle n’aurait cru que ressentir des émotions veillant à lui ouvrir les yeux sur le fait qu’elle aussi aimait Lucas lui soient autant compliquées. Elle n’était même plus certaine de savoir s’il s’agissait de remords en raison de son veuvage ou plutôt d’une crainte en raison d’une énième douleur à affronter si un accident venait à se produire à nouveau. Marianne n’en devenait que plus perdue et ce, même si, elle désirait plus que tout répondre en écoutant son cœur. Lucas méritait tant de bonheur, tant de bonté, tant d’espoir. Etait-elle capable de lui offrir ? Son cœur osait lui répondre en suivant cet espoir mais rapidement, sa raison lui rappela combien son bonheur à lui était bien plus important que le sien. Elle n’avait pas le droit d’être égoïste envers lui, Lucas avait droit à une vie parsemée de bienséances et éloignée de toute trace d’ombre quelle qu’elle soit. La jeune fille laissa sa raison parler à sa place, dans un premier temps. Temps, qui, fut rapidement déjoué par les intentions si délicates de Lucas qu’il en arriva à toucher son cœur une fois de plus. Ainsi, la rassura t-il en lui avouant qu’elle n’avait rien instigué malgré elle. Ses paroles auraient pu la rassurer complètement s’il n’avait pas baissé les yeux de cette manière. Son cœur se serra contre sa poitrine à cet instant, alors que la conscience lui rappelait qu’elle était en train de lui infliger l’inverse de ses volontés. Elle le rendait malheureux par ses dires et en ressentait déjà les failles de son cœur s’ouvrir à nouveau devant ce comportement. L’injustice battait de son plein en cet instant même et c’est ce qui lui insuffla le courage de lui avouer à son tour les sentiments qu’elle ressentait elle aussi. Désireuse de lui prouver qu’elle le comprenait, qu’il méritait de connaître le bonheur et qu’elle désirait lui offrir également. La proximité qui les rapprochait eut tendance à la rassurer dans un premier temps, en même temps qu’elle faisait naître cette chaleur bien réelle et sincère à chaque fois qu’ils figeaient le temps ensemble. Ses yeux se perdaient dans les siens, probablement honnêtes quant à ces tourments internes qui ne cessaient de l’accabler. Les mots qu’elle entendait allaient droit dans son cœur et elle désirait apposer ses lèvres contre les siennes pour sceller ce qu’ils se confiaient. Pourquoi n’y arrivait-elle pas ? « Lucas... » parvint-elle à prononcer alors que ses yeux continuaient à veiller sur les siens pour essayer de comprendre ou plutôt pour qu’elle parvienne à agir selon ce que son cœur désirait. Pourquoi n’y arrivait-elle pas ? Parce que la raison venait à nouveau de prendre le dessus et lui rappeler combien il méritait une vie bien plus agréable et belle que celle qu’elle lui donnerait. Son cœur se sacrifiait en cet instant, lui révélant combien les sentiments qu’elle tenait à son égard étaient sincères. Elle l’aimait tout simplement et elle désirait le savoir épanoui et libre sur tous les points de vue, elle désirait qu’il puisse connaître ce qu’il méritait pour grandir à sa manière et pour simplement savoir à quel point sa vie valait bien plus que tout le reste. Les mots lui échappèrent telles des larmes qu’elle n’avait pu anticiper. Son cœur se serrait de plus belle alors que le comportement du chevalier était légitime. Si la chaleur avait eu raison de son bien être jusqu’ici, voilà que la froid l’accablait à nouveau et lui donnait l’impression de l’isoler. Il n’avait pas besoin de parler pour comprendre la déception qui l’habitait en cet instant. Et il avait raison de la ressentir. Leurs regards s’abaissèrent pour en exprimer cette lourdeur qu’ils n’avaient pas anticipée et la mélancolie vint à s’abattre tel un joug sur les épaules de la jeune fille. « Laisse moi du temps… » commença t-elle à balbutier tout en ravalant la boule qui crispait sa gorge et picotait ses yeux. « Nous allons nous séparer et la distance va m’être difficile, je le sais par avance. Je n’aurai de cesse que de croire que tu mérites mieux que moi parce que tu es la vie mais il y aura toujours cette part de regrets qui fera que je reviendrai à ce moment précis et je le vivrai d’une autre manière. Et ça je le sais, parce que je regrette déjà. » Ses mains rapprochées l’une à l’autre, son regard toujours rivé vers les pans de sa robe, la jeune fille inspira fortement alors que ses aveux essayaient de prouver à Lucas combien elle désirait à son tour être honnête avec lui. Car oui, elle regrettait cette déception qu’il vivait en ce moment même. « La lumière que tu vois en moi est celle que tu as placé dans mon cœur. Et je veillerai sur elle pour toujours tout comme je veillerai sur toi pour toujours aussi. Et même si je te déçois, je peux te faire la promesse de te retrouver et savoir exactement où j’en suis pour ne pas te faire attendre et ne pas t’infliger des torts. » Petit à petit son regard parvint à se redresser pour se poser directement sur Lucas. Sa main lâcha celle qu’elle tenait pour également se poser délicatement sur celle du chevalier et serrer doucement sa peau pour lui prouver de sa sincérité. « Laisse moi le temps d’être celle que tu mérites.» lui demanda t-elle d’une petite voix avant de finalement parvenir à esquisser un mince sourire timide alors que ses yeux rougis exprimaient véritablement ses remords quant à ce qu’elle lui infligeait malgré elle.
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Lucas avait finalement avoué ce qu’il avait sur le coeur à Marianne, comme il l’avait prévu. Il ne voulait pas partir sans qu’elle sache la réelle nature de ses sentiments et il ne lui avait pas semblé meilleur endroit que celui qu’il avait choisi, ce banc dont il lui avait parlé lors de leur premier voyage ensemble. C’était sa façon de lui montrer qu’il lui faisait entièrement confiance et qu’il lui ouvrait une autre partie de lui, elle était la bienvenue dans son repère. Il avait été également très clair sur ce qu’il attendait en retour : rien. Il ne faisait pas cette déclaration en espérant que Marianne lui retourne les mêmes sentiments. Cela aurait été très agréable certes, mais il savait que la veuve avait bien d’autres choses en tête et il lui semblait même impossible qu’elle l’apprécie au-delà de l’amitié. Il avait vu comment elle regardait son époux du temps où il était encore en vie, il n’y avait rien de comparable. Alors Lucas ne se faisait pas de faux espoirs, tout comme il ne voulait pas que Marianne se sente oppressée par une telle déclaration. Il ne s’agissait que d’un élan d’honnêteté, comme ils s’étaient promis de l’être l’un envers l’autre pour rester de bons amis. Le Nerbosc pouvait vivre sans son amour, il en était persuadé, mais il ne pourrait vivre sans son amitié et sa confiance, ce qu’il était impossible de conserver s’il ne faisait pas ces aveux là.[1]
Cependant lorsque Marianne sembla confuse et légérement déconcertée, affirmant que pourtant elle n’avait rien fait pour faire naître et entretenir ce genre de sentiment chez le chevalier, ce dernier, bien que légèrement blessé, fit tout pour la rassurer. Il n’avait jamais voulu qu’elle doute de son honneur ou de son attitude, alors il eut vite fait de redoubler d’excuses et d’arguments pour que la Harlton ne s’arrête pas à cette conclusion. Il lui promit également que si la Harlton ne souhaitait plus jamais entendre parler de ses sentiments, il ferait tout pour ne plus les lui exprimer, qu’il ne se comporterait que comme un ami désintéressé. A défaut de pouvoir les oublier. On ne tirait pas un trait sur de tels sentiments comme cela, c’était impossible aux yeux du Nerbosc, lui qui n’avait jamais ressenti ça jusqu’à présent ne pouvait concevoir d’étouffer des émotions si fortes. Il entendit Marianne prononcer son prénom et releva doucement les yeux vers elle. Il les ouvrit plus grand, prêt à écouter ce qu’elle avait à lui répondre. Cependant après quelques secondes d’attente et les lèvres entrouvertes toujours silencieuse de la jolie brune, il poussa un léger soupir. Elle ne parvenait pas à lui dire ce qu’elle pensait et ressentait et il n’était pas en mesure de la lire correctement, partagé entre ses profonds désirs et son respect pour elle. Il soupira doucement, légèrement déçu.
Et alors qu’il ne s’y attendait plus, Marianne sembla faire un pas vers lui, tendre une main et regarder vers le même horizon que le Nerbosc. Il fallut quelques minutes au chevalier pour être sûr de ce qu’il avait entendu et de ce que cela pouvait signifier pour eux tant il était surpris. Puis laissant parler l’émotion, il s’était rapproché d’elle, déposant délicatement une main sur sa joue et appuyant son front sur le sien. L’espace d’un instant, il lui sembla vivre un rêve. Ils étaient si proches, son coeur battait la chamade tant il voulait croire à l’éventualité d’une issue heureuse. Il y avait une telle tension entre eux qu’il ne lui semblait plus toucher le sol. Il n’acceptait pas ses excuses. Il était capable d’accepter son refus, mais pas sous de faux-prétexte. Comment pouvait-elle dire qu’elle le rendrait malheureux, qu’elle n’était qu’une ombre alors qu’il la voyait si lumineuse et que sa vie n’était devenue que plus agréable depuis qu’il la comptait dans ses amis ? Peut-être se trouvait-elle plus sombre qu’avant, mais elle n’en demeurait pas moins lumineuse pour tout son entourage, il fallait qu’elle le sache, qu’elle l’entende.
Lucas finit par faire un pas en arrière, rompant le contact alors que la Harlton lui demandait du temps. Elle n’osait plus le regardait, bien plus concentrée sur les plis de sa robe que sur le visage de l’émissaire du Conflans. Il déglutit difficilement alors que la veuve évoquait une vie pleine de regrets. Ca n’était pas ainsi qu’il vivait la sienne et il ne lui avait jamais semblé que la belle brune s’était complu à se morfondre dans les regrets, il l’avait toujours vu comme une jeune femme courageuse et battante, bien que portant sur ses épaules une tristesse non négligeable. Et il était persuadé que si cela avait été une amie dans la même situation qu’elle, elle lui aurait conseillé de faire tout l’inverse de ce qu’elle était en train de faire. Se sentait-elle si coupable d’avoir survécu aux bandits pour s’infliger une vie de martyr ? Il ne lui demandait pas de le choisir, il avait été clair sur ce point, mais il ne comprenait pas sa décision de s’accrocher aux regrets. Il regarda à nouveau ses pieds dans l’herbe encore verte. “Je regrette de n’avoir su t’inspirer à ne plus vivre dans les regrets et les remords Marianne, parce qu’il n’y a jamais d’issue à vivre de cette façon, qu’un long cercle vicieux.” Il sentit ses yeux s’embuer alors qu’il était peiné que celle qu’il aimait tienne à s’infliger tant de douleurs. Ça n’était pas ce qu’il avait vu chez elle.
Mais une nouvelle lueur d’espoir vint à briller dans ses yeux lorsqu’elle promit de protéger la lumière qu’il voyait en elle et à l’entretenir. C’était un pas de moins vers les ombres du passé. Elle fit un pas vers lui pour renouer le contact et pris sa main dans la sienne. Il lui offrit un sourire aux tristes reflets. Comme il regrettait que les choses aient du être si violentes alors qu’il voulait simplement être honnête et ne pas regretter d’avoir garder son amour pour lui alors que l’avenir est si incertain. Puis elle lui fit une nouvelle sorte de promesse, à demi-mots, tout juste soufflée. Il fallait être rapide et attentif pour pouvoir la capturer mais c’est ce que Lucas fit. Il plongea son regard dans le sien une nouvelle fois et hocha lentement la tête. Pour lui, il n’y avait rien à changer, il l’aimait comme ça, mais il comprenait ce qu’elle lui demandait. S’il la trouvait lumineuse ainsi, il comprenait qu’elle n’était pas encore heureuse et sereine vis à vis d’elle même et il ne pourrait rien arriver entre eux en l’état. Encore une fois, le chevalier n’avait rien demandé en retour, mais le fait qu’elle réponde ainsi, voulait dire qu’elle avait envie de pouvoir lui répondre de la même façon. C’était ainsi que le Nerbosc le comprenait. Il combla alors le peu de distance qui les séparait et caressa une nouvelle fois sa joue. Sa main glissa doucement jusqu’à sa nuque et il questionna silencieusement la Harlton pour son autorisation. Comme il lui semblait lire son accord dans son regard et son imperceptible hochement de tête, il vint poser ses lèvres sur les siennes. Une fois le baiser terminé il lui souffla doucement. “Je t’attendrais le temps qu’il te semblera nécessaire. Je serais là.”
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Somewhere only we know.
An 299 Lune 4 Semaine 3
Ce temps suspendu ne faisait qu’enrichir un peu plus encore les ardeurs du cœur de la jeune fille. Les aveux avaient trouvé une résonnance certaine dans l’ensemble de son être alors qu’elle comprenait enfin ses propres sentiments. L’amitié qu’elle portait au jeune homme allait bien au-delà de simples sentiments d’amitié. Ils n’en devenaient que plus réels au fil de ses aveux et parvenaient à toucher l’intégralité de son cœur par ce biais. Son regard n’en devenait que plus doux à mesure que les mots quittaient le cœur de Lucas pour rejoindre le sien. Ainsi lui apportait-elle un peu de réconfort, une once de tendresse, mais surtout de cet espoir que lui-même lui avait redonné par sa présence et sa bienveillance. Il y avait tant à lui offrir, tant à lui partager que la veuve craignait déjà de ne pas être à la hauteur de ses espérances. Le duel entre son cœur et sa raison n’avait de cesse que de se délecter de cette incertitude planante. Et pourtant, son désir de répondre dans ce même sens grandissait en son sein. Marianne désirait tant l’entourer de ses bras, le bercer dans sa tendresse et lui offrir tout ce dont il méritait : de l’amour. Pourquoi la culpabilité agissait-elle sous ce mauvais augure ? Lui infligeant des tourments qu’elle n’aurait surement pas du écouter mais qui pourtant l’immobiliser de cette manière. Elle en regrettait déjà les moindres de ses gestes, ceux visant à émettre de mauvaises hypothèses dans le cœur de celui qu’elle aurait tant voulu chérir. Lucas méritait tant. Méritait bien mieux qu’elle et cette ombre qui l’offusquait et l’isolait à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Il méritait la vie dans son intégralité, la lumière dans laquelle il pourrait se baigner sans en craindre un quelconque éblouissement. Il méritait de se baigner dans la légèreté, celle-là même qu’il savait donner à ceux à qui il tenait. Il s’agissait là de tous le mal qu’elle lui souhaitait dans tous les cas. Mais, malgré ses propres tourments, la lady de Castel-Bois parvint à percevoir ce pourquoi elle désirait tant son bonheur à lui. Lucas avait réussi à lui insuffler l’espoir et par-dessus tout, le désir de croire à nouveau en du meilleur. Meilleur, qu’elle voyait à présent à ses côtés malgré ses craintes. Meilleur, qu’elle voulait lui offrir à son tour pour qu’il puisse lui aussi s’élever à son tour vers le bien être. Ainsi se sentait-elle légère à cette pensée et son cœur bondissait une fois de plus contre sa poitrine alors qu’elle se laisser baigner par l’espoir transmis. Sa confiance n’avait de cesse de grandir aux côtés du jeune homme, d’oser se refléter dans son regard pour qu’ainsi ils puissent recouvrer ces paysages qu’ils avaient commencé à peine à peindre l’un avec l’autre. Néanmoins, le temps n’était pas encore à son paroxysme pour lui donner pleinement ce dont il méritait. Et Marianne osait émettre des suppositions pour que ce dernier s’étiole et la rapproche enfin de cet instant par lequel elle croyait à présent. Celui qui l’amènerait à pouvoir se donner entièrement à Lucas, sans que sa raison n’arrête son cœur et ses élans. Sans que sa culpabilité ne la ronge à l’idée qu’elle faisait mal. Parce qu’elle n’en faisait aucun, si ce n’était celui qu’elle leur infligeait à tous les deux. Il lui faudrait du temps pour trouver la destination, mais elle était persuadée qu’elle y parviendrait. Surtout maintenant, surtout après de telles révélations qui l’emportaient ailleurs, ici, maintenant. La vérité était l’alliée de leur relation, elle leur permettait de se révéler entièrement l’un à l’autre et ce qu’importaient les craintes. Lucas le lui avait prouvé une fois encore par ses révélations, mais surtout par cet élan de courage qu’il lui donnait une fois de plus. Leurs regards se confrontaient, s’apaisaient et Marianne essayait de comprendre les moindres éclats de ceux du jeune homme. Son cœur l’emportait à nouveau vers d’autres paysages alors qu’il la rassurait de cette manière et elle ne put que lui laisser l’occasion de lui parler ouvertement.
La lumière finirait par percer les nuages pour éloigner l’ombre. Cet espoir prenait un sens de plus en plus certain alors qu’elle laissait l’honnêteté se faire entendre timidement entre leurs échanges. Leurs mains se donnaient l’une à l’autre sans retenue, leurs regards se trouvaient naturellement pour que finalement les mots les apaise sans moindre mesure. Du moins, le temps de réflexion que Marianne avait pris avant de laisser ses pensées prendre le dessus, avait été un moyen pour elle de recouvrer pleinement son courage et laisser ses émotions lui échappaient. L’espoir de trouver un écho dans l’âme de Lucas n’avait fait que grandir encore, mais il se tut rapidement alors qu’elle concevait de l’ampleur de ses dires. Jamais, elle n’avait voulu le décevoir ou pire, le blesser. Bien au contraire, elle avait cru que de son récit, elle aurait été à même de lui accorder une espérance de plus. Une ouverture vers cet horizon qu’ils concevaient ou plutôt qu’il lui avait confié et vers lequel elle désirait le rejoindre pour l’admirer à ses côtés. Malgré ses changements à cause de son passé, malgré les débris qui avaient eu raison d’elle à un moment donné, Marianne avait simplement voulu faire croire à Lucas qu’elle ne lui était pas indifférente, mais bien au contraire, elle lui était pour toujours sienne d’une manière ou d’une autre. Son regard se fronça doucement alors qu’elle constatait de l’impact de ses dires. Lucas lui donnaient l’impression d’être accablé par le poids d’un monde qui lui tombait sur les épaules. Chose à quoi elle s’empressa de lui répondre dans le but que cette incompréhension passe au plus vite et lui redonne ce sourire qu’elle aimait tant lui admirer. « Le regret dont je parle en cette heure touche ce que nous vivons actuellement, pas le reste. Me suis-je mal exprimée dans ma volonté de te rassurer. Mais tout comme toi, je ne veux en rien regretter ce que nous vivons, aussi mon seul regret est de lire de la déception dans ton regard, alors que je ne désirai que t’apporter de l’espoir de croire. » Elle ne savait pas si elle serait comprise et déjà ressentait-elle les impressions de se perdre dans tout ce qu’elle désirait lui dire parce qu’elle ne savait pas par où commencer. Quoi qu’il en soit, la jeune fille agit en conséquence en cherchant à retrouver sa main pour la lui serrer. Un geste, qui, n’en devenait que plus fort de sens à mesure qu’elle cherchait à capter son regard pour lui sourire timidement.
C’est alors que Marianne finit par laisser son cœur l’emporter pour délaisser ses tourments. S’il y avait bien une chose que Lucas lui avait insufflée par ses agissements et sa présence, il s’agissait bien de cette volonté à profiter de l’instant présent et d’oser y croire à nouveau. Des croyances, pour lesquelles, elle était prête à avancer et ainsi répondre à son appel à sa manière. Aussi lui tint-elle une nouvelle promesse : celle de préserver la lumière, de la recouvrer pour pouvoir répondre à tout ce dont il aspirait et lui offrir en retour son cœur. Le temps était certainement le remède de ses maux, et elle s’en persuadait alors qu’elle écoutait ses sentiments et qu’elle y apposait des significations riches et délicates. La jeune fille désirait être à nouveau entière de manière à pouvoir parfaire le bonheur du chevalier et lui montrer à lui aussi ce que l’on éprouvait dès lors qu’on se sentait exister dans le regard de l’autre. Elle y parviendrait, elle s’en persuadait encore et encore et elle osait songer à un avenir meilleur. Un avenir qu’elle partagerait avec lui et duquel ils n’en ressortiraient que plus heureux. Leurs promesses n’en devint que plus solennelle à peine ses volontés confiées. Alors que leurs regards se retrouvaient pour une fois encore et se laissaient conduire par l’autre. Marianne recouvra son sourire entièrement au moment où elle put reconnaître ce sourire grâce auquel elle pouvait affronter le reste. Et son cœur tinta en émoi contre sa poitrine, lui insufflant des chaleurs dans tout son être au moment où il séparait la distance. Leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre n’étaient que le reflet de ces croyances dont ils aspiraient. Et lorsque leurs lèvres se découvrirent pour la première fois, Marianne ressentit une profonde délivrance sous les rythmes accélérés de son cœur. Cet instant se grava à tout jamais dans son âme et lui prouva combien la lumière était ce qui lui correspondait le plus. A peine le contact rompu, la jeune fille fixa à nouveau les iris verdoyants du chevalier et osa y immiscer de cet espoir qu’il lui avait toujours confié. Elle y croyait, et elle mettrait tout en œuvre pour se battre et lui revenir. Tout comme elle ne lui témoignerait jamais assez de la gratitude grâce à laquelle il lui accordait une vie. Cette vie-là qu’elle désirait lui offrir et dont elle en partager quelques instants de plus par cet instant qu’elle chérissait et qu’elle continuerait de chérir jusqu’à leur prochaines retrouvailles.FIN
AVENGEDINCHAINS
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