Le Deal du moment : -17%
Casque de réalité virtuelle Meta Quest 2 ...
Voir le deal
249.99 €


Une dernière conversation avant le départ.

Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
An 299 lune 2 semaine 4

Je lissai avec soin ma robe bleu sombre brodé d’or. Je regardais un instant les grands jardins de Hautjardins ainsi que ma chambre autour de moi. J’avais demandé à voir seule à seul Lord Willos pour parler avec lui. Rectification pour lui annoncer mon départ prochain. Je secouais la tête en chassant les pensées sombres qui croassaient dans mon esprit. Je me refusais de pleurer et je ne pleurais pas. Enfin … pour l’instant. Je ne savais pas si face à Willos je réussirais à tenir. Je sentis mon cœur battre un peu plus vite en pensant à Willos. Je n’avais plus le droit de penser à lui, j’étais promis à un autre et lui devrait supporter Daena. Je le plaignais. Je sentis mes servantes finir de me coiffer et nouer mes cheveux avec un ruban de la même couleur que ma robe. C’était bien. Je ne portais aucun bijoux, même pas une fleur à mon corsage. Bien, il était l’heure.

J’avais prévenue Margaery que je ne viendrais pas ce matin. Je l’avais soutenue avec mon frère, elle pouvait bien me soutenir un peu avec le sien. Enfin, en tout bien tout honneur. Il n’y aurait jamais rien entre Willos et moi. Malheureusement … Je m’arrêtais un nouvel instant devant les fenêtres pour profiter les odeurs des jardins calmes. Lord Willos … C’était étrange de le dire et de le penser, mais c’était plus que la vérité, je me souvenais du retour en catastrophe de Port Réal à Hautjardin à cause de l’annonce de la mort de Mance. Je repris ma route et mes pas me menèrent devant la porte de Lord Willos. Je frappais et entrai quand il me donna l’autorisation.

J’observais avec attention le bureau en faisant une révérence profonde devant le jeune homme. Il était toujours aussi élégant, d’un calme apaisant … Un homme incroyable comme on en rencontrait bien trop peu ! Je lui souris, heureuse de le voir, même si cela ne serait clairement pas pour une bonne nouvelle. Au moins je pouvais passer encore un peu de temps seule avec lui. Nos rencontres allaient me manquer … Mais les corbeaux seraient plus qu’utiles … Je pourrais toujours lui envoyer des lettres et lui transmettre au besoin des informations. Je parlais enfin :

« Lord Willos, je vous remercie de me recevoir … »

Dire que je pouvais chanter pour lui pour l’apaiser lui et ses douleurs lié à sa jambe … Je me demandais si une autre que moi était au courant de l’étendue de ses souffrances, quelques part j’espérais que jamais Daena ne serait au courant … Quelque chose que j'aurais toujours en plus qu'elle … EN plus de ma voix bien sûr.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Le froid qui commençait à arriver du Nord se ressentait jusque dans le Bief, un froid dont se souvenait avec crainte l'actuel Seigneur du Bief. Le mestre avait fait tout son possible lors de l'accident mais pourtant cela n'avait pas suffi et désormais il portait sur lui une malédiction, les stigmates d'un passé qu'il aurait préféré oublier. Certes, la réflexion et la prière l'avaient éclairé et lui avaient permis d'accepter cet obstacle que les Sept semblaient avoir voulu dresser sur sa route, mais quand le grand froid arrivait, les douleurs étaient telles que sa foi même arrivait à vaciller. Aujourd'hui était une mauvaise journée, sa jambe avait été si douloureuse qu'il n'avait presque pas dormi de la nuit, malgré le lait de pavot que lui avait conseillé le mestre de la maisonnée. Ses déplacements avaient été rendus difficiles et il avait dû se résoudre à ne pas trop déambuler dans le château, ce qui épargnerait à bien des oreilles ses discrets gémissements de douleur et le bruit perçant de sa canne qui résonnait tant dans les couloirs de Hautjardin quand le mal semblait s'éloigner de son corps. Mais il allait devoir être fort car même s'il avait préféré annulé la majorité des rencontres officielles de la journée, il n'avait pas voulu écarter celle-ci. Abigaëlle avait demandé une audience, un terme bien pompeux pour une visite qui se voulait plus amicale qu'officielle. Il comprenait bien entendu que l'étiquette exigeait que le seigneur du Bief règle son agenda avec rigueur et parcimonie, mais il regrettait toujours de devoir attendre des rendez-vous pour croiser ses proches. Sa famille faisait bien entendu exception, mais sa récente ascension involontaire l'avait éloigné de certains membres de maisons vassales dont la présence lui était bénéfique. C'était le cas de la jeune Abigaëlle Rowan. Ils étaient de rang différent, mais Willos avait toujours su trouver en la jeune fille une présence réconfortante, lui faisant parfois même oublier la douleur qui tiraillait les chairs de sa jambe. Certains livres de médecin qu'il avait eu l'occasion de lire expliquait l'influence positive de certaines personnes pures près des malades, comme si la pureté de l'individu pouvait éloigner le mal. Certes l'auteur était un mestre connu pour ses positions en faveur de la foi des Sept et de leur Miséricorde, mais Willos ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait sûrement un fond de vérité.

Au fond de lui néanmoins, il ne voulait pas la voir. Oh son amitié envers la jeune femme n'avait jamais faibli et rien dans un passé récent n'avait dégradé leur relation, mais il connaissait la raison de cette rencontre. Elle ne venait pas simplement pour discuter avec lui ou pour passer du bon temps, non elle venait pour lui annoncer une grave nouvelle. Willos le savait, la jeune femme était promise à un orageois. Il aurait dû s'en réjouir, un tel mariage ne pouvait que renforcer les liens entre le Bief et les Terres de l'Orage, mais au fond il était triste. Il ne voulait pas exprimer cette détresse, et savait bien qu'au fond ce n'était pas la perte d'une amie qu'il regrettait, mais le mariage de celle-ci avec un autre. Lui-même était fiancé, à une jeune femme dont il n'appréciait guère la compagnie, mais il n'avait pas à discuter ce mariage. Il était peut-être le seigneur du Bief, mais au fond il était prisonnier. Le pouvoir ne procure aucune liberté, il ne fait que rajouter de nouvelles chaînes, dorées certes, mais bien plus lourdes que les plus simples d'esprit peuvent l'imaginer. Les convenances, l'étiquette, le rang nobiliaire, tant de mots savants pour justifier que sa liberté était entravée. Jamais il n'avait pensé autrement qu'en tant qu'héritier de la maison Tyrell, et désormais c'est comme seigneur de la maison qu'il réfléchissait. On lui avait tout appris mais jamais à penser comme Willos, juste comme un Tyrell. Et aujourd'hui encore, même s'il se sentait le cœur léger et l'âme sereine en sachant qu'il allait voir Abigaëlle, sa conscience l'empêchait de ressentir et d'exprimer la tristesse que revêtaient ces adieux.

Au son des toquements de porte, il sut tout de suite qui était derrière, et il ne tarda pas à inviter la jeune femme à rentrer dans ses appartements. Abigaëlle était fraîche et élégante, comme à son habitude, une fleur venant d'éclore pour toujours, ses boucles d'or semblaient flotter constamment dans le vent chaud du sud, et ses yeux exprimaient tout à la fois la joie et la sérénité. Sa présence apaisait Willos et ses mots le guérissaient.

C'est toujours un plaisir de vous recevoir Lady Abigaëlle...Comme une brise dans les déserts de Dorne oserai-je dire. Je vous prie de me pardonne si je reste dans ce siège, le froid de la journée n'a pas arrangé mes raideurs …
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Je souris tristement en le regardant, nous étions assez proche pour que je lise sans qu’il me le dise qu’il avait mal dormis. Et il avait très mal dormis : sa jambe avait dû le faire souffrir plus que de raison … Pourquoi ne pouvais-je être là quand il souffrait pour l’apaiser ? Pourquoi cette place serait donné à celle qui ne mérite nullement cet homme ? Je chassais Daena de mes pensées. Jamais elle n’aurait Willos, jamais. Simplement parce qu’elle ne serait que sa femme et que son venin et ses manigances ne pourraient jamais aboutir avec Willos. Sauf s’il le voulait bien. Je ne dirais rien, je n’en avais pas le droit. Je devais verrouiller mon cœur et accepter … Mais c’était tellement dur d’accepter une injustice.

Je baissais la tête en rougissant face à son compliment, le gravant dans mon esprit, je ne l’oublierais pas. Mon regard glissa vers la porte, fermée et épaisse. Personne ne pourrait entendre si nous parlions à voix basse. Je m’approchais du bureau du seigneur du lieu, je ne passerais pas de l’autre côté. J’aurais aimé, mais je n’en aurais jamais l’occasion. Je souris doucement à celui qui faisait battre mon cœur depuis des années. Je baissais à nouveau les yeux, je ne voulais pas dire ce que je devais dire. Était-il déjà au courant ? Sans doute … M’en voulait-il d’avoir attendue pour lui dire ? J’espérais pas. Mais il devait comprendre que cela n’était pas une solution facile pour moi … Se doutait-il de mes sentiments pour lui ? Peut-être … Je pris une profonde inspiration et relevai la tête croisant son regard. J’aurais aimé chanter pour lui … Juste une fois encore … Mais.

« Je pense que vous le savez déjà Lord Willos, mais mon père m’a fiancé au Lord Bryce Caron. Et … Je vais quitter le service de votre sœur puisque je dois me rendre dans l’orage très bientôt avec Lady Bethany. Et … »

Malgré ce que je m’étais jurée, ce que je m’étais dis, ma voix se brisa. Je ne voulais pas y aller. Je ne voulais pas quitter le Bief, je ne voulais pas me marier, ni le voir marier. Je savais que c’était un comportement d’enfant, mais j’avais peur … Je refermais les mains en poing, froissant le tissu de ma robe. J’avais les yeux secs ayant déjà trop pleuré dans les bras de Desmera et Margaery. Je ne pleurais pas devant Willos. C’était hors de question. Mais je détournais le regard incapable de soutenir le siens.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Le Bief avait cela de remarquable que l'élégance et la pureté semblaient être innées chez ses membres, et si un jour une dame se devait de rivaliser avec l'image de la rose fraîche et aimable de Margaery, Abigaëlle aurait eu toutes ses chances, incarnant une douceur que tous lui reconnaissaient, à commencer par Willos bien entendu. Elle savait lui parler et elle comprenait ses blessures plus que n'importe qui d'autre. Une compassion que le jeune seigneur de Bief avait toujours apprécié chez elle, et c'est sans doute pour cela qu'il se sentait si serein en sa présence. Oh certes, elle n'était pas venue pour chanter et soulager par sa voix les meurtrissures de sa jambe inerte depuis tant d'années, elle était là pour une bine plus triste nouvelle. Elle n'avait encore prononcé aucun mot, mais le jeune Tyrell ne s'y trompait pas. Son regard était fuyant et son air enjoué avait l'air mélancolique. Sa timidité et sa modestie étaient des qualités essentielles selon le jeune homme, des qualités qu'une autre dame ne possédait malheureusement pas. On ne pouvait en effet pas dire que Daena était une jeune femme douce, discrète et apaisante, au contraire, les rares moments où ils devaient se côtoyer avaient été de vraies moments de friction. Une friction que Willos tentait toujours d'apaiser car il ne pouvait se permettre de franches disputes avec celle qui serait bientôt à ses côtés pour s'occuper du Bief. Une alliance de raison qu'il n'oserait pas rompre, trop fidèle aux vœux de sa grand-mère, et trop loyal aux intérêts du Bief au mépris des siens propres.

La jeune femme s'était rapproché du bureau derrière lequel se tenait le seigneur du Bief, elle baissa les yeux une fois de plus, une attitude qui fit trembler Willos. Il n'aimait pas la savoir triste... c'était plus fort que lui... Elle semblait avoir beaucoup de mal à parler, comme si c'était une véritable épreuve. Après tout, les deux jeunes gens allaient effectivement devoir subir une épreuve : pour Abigaëlle l'éloignement de sa terre natale et peut-être de Willos, pour Willos le mariage avec une femme qu'il ne pouvait supporter et la perte de sa plus proche amie, une des seules capables de le comprendre et de l'apaiser. Mais il ne pouvait flancher, il ne pouvait faiblir. Il se devait de garder un regard droit et franc envers la jeune femme qui se tenait devant lui. Ils  n'étaient plus de simples amis, elle était là dans un rapport de sujet à son seigneur, et Willos le savait. Et la sentence tomba : elle lui annonçait son départ. Toute l'assurance que Willos tentait désespérément de conserver disparut, et il eut beau tenter de la conserver, ce fut comme tenter de retenir l'eau avec ses doigts. Ses épaules s'affaissèrent, et la douleur à sa jambe le reprit, comme un avertissement, ce qui le fit grimacer de douleur, lui permettant de cacher la grimace de la tristesse.

En effet, je suis déjà au courant, peu de choses m'échappent désormais, il est de mon devoir de savoir cela. Je connais assez mal Lord Bryce Caron, mais j'espère qu'il sera pour vous un époux méritant... Et qu'il saura estimer votre douceur typique de notre si belle région.

Willos était si troublé qu'il ne savait pas quels mots employer. En tant que seigneur, il devait mettre en avant la chance d'une telle alliance entre le Bief et les Terres de l'Orage, ou encore regretter l'absence d'une dame de compagnie si prévenante pour sa sœur, mais il n'avait pas envie de dire ces choses, tellement déplacées, et qui pouvaient être si blessantes... Le regard d'Abigaëlle fuyait le sien, tandis que son poing se serrait. Presque par mimétisme, la main de Willos se serra elle-aussi mais d'une façon que la jeune femme ne pouvait le voir, sa main reposant sur sa jambe meurtrie.

Vous allez peut-être quitter le service de ma sœur, mais sachez que vous serez toujours chez vous, que ce soit dans le Bief ou à Hautjardin. Votre présence va manquer à de nombreuses personnes ici... Lord Caron a bien de la chance ! Vous disiez très bientôt ?...
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Je prit une profonde respiration pour reprendre le contrôle sur moi même : je ne craquerais pas, je ne pleurais pas devant le seigneur du lieux. Il savait déjà … Est-ce qu’il m’en voulait de n’avoir rien dit avant ? Je n’en avais pas l’impression. Je l’observais avec attention et lu qu’il avait mal dormi, mine tiré et épaules basses … Ça quoi que cela pouvait venir de ma mauvaise nouvelle. C’était tout à fait possible. Et quelque part au fond de moi j’espérais que c’était le cas. J’avais l’impression, c’était sans doute mon imagination, qu’il maudissait Lord Bryce et qu’il ne savait que dire à son sujet. Qu’il ne s’inquiète pas : il pouvait en discuter avec Andrew, il serait ravi de le critiquer avec plaisir. Et de hurler de rage sans doute aussi. Je savourais ses paroles, au fond de moi j’étais rassurée qu’il affirme que je serais toujours la bienvenue chez lui et que j’allais manquer à de nombreuses personnes. Bientôt … Je hochais la tête doucement avant d’avaler ma salive :

« Lady Bethany part demain pour Serena, je pars avec elle … Mon frère m’accompagne. Si tout va bien, le mariage devrait avoir lieu fin de la septième lune, à Boisdorés. »

Je ne voulais pas, je ne voulais pas quitter le Bief ! Ni mes amies, ni Willos … Si j’avais écouté les mauvaises idées que j’avais : j’aurais sûrement poussé Daena de je ne sais quel haut endroit, pour qu’elle périsse pour prendre sa place. Tuer Daena … Non, je n’étais pas tombée aussi bas. Je ferais face à ce qu’on avait décidé pour moi. Droite et fière en apparence. Je ne me laisserais jamais voir dans un état de faiblesse : je me le jurais : jamais un orageois ne me verrait pleurer. Je relevais le regard et soutiens celui de Willos en essayant de détendre mes mains que j’avais crispé en poing. Je lus la souffrance et la tristesse dans ses yeux. Tristesse, douleur, et fatigue. Je pouvais l’apaiser, je le savais. Encore une fois, une toute dernière fois. J’avais l’impression que c’était mon devoir.

« Lord Willos, votre jambe vous fait souffrir ? Souhaitez-vous que je chante ? »

C’était très rare que je propose de moi même de chanter. Les autres demandaient bien plus souvent que l’inverse, mais avec Willos je lui avais proposé la première fois que je l’avais vu ouvertement souffrir de sa jambe. Et il était le seul avec Margaery, en dehors de ma famille, à qui je proposais directement de chanter. C’était comme il le souhaitait. C’était également une manière de dire au revoir je pense.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Si rapidement …. Willos savait bien qu'Abigaëlle devait partir pour son mariage, il le savait et il tenait à être présent pour ces noces, mais il avait perdu la notion du temps, il pensait réellement qu'elle allait encore resté quelques temps avec eux à Hautjardin... Mais que croyait-il au fond ? Qu'il pouvait se permettre de la retenir ici alors que rien ne le justifiait ? Il ne pouvait pas se permettre une telle folie, et au fond c'était peut-être bien son esprit qui lui avait fait perdre de vue la date fatidique où elle devrait s'en aller. Heureusement, la jeune femme ne partait pas si loin, elle allait demeuré chez elle, à Boisdorés, le temps que le mariage arrive à la fin de la 7ème lune... Un répit peut-être ? Non Willos devait se souvenir de son rang, il ne pouvait se laisser aller à un tel sentimentalisme. Il le savait, c'était son devoir que d'épouse Daena. C'était déjà sa troisième fiancée et cette fois-ci les Sept n'annuleraient pas ce mariage, ce dernier ne pouvait qu'être bénéfique au Bief qui avait besoin de rester uni suite à la mort mystérieuse du seigneur de Hautjardin son père. C'est dans cet esprit d'unité sûrement que sa grand-mère avait arrangé cette union. Il n'irait pas à l'encontre de cette décision. Il le pouvait s'il le voulait, car après tout il était l'actuel seigneur du Bief, mais le ferait-il ? Non, son devoir passait bien avant ses sentiments, cela avait toujours été comme ça et il n'en serait jamais autrement. Qui sait ce que les Sept lui feraient s'il osait contredire son destin ? Rendraient-ils son union inféconde, condamnant ainsi Willos à ne jamais avoir de progéniture ni d'héritier? Non, c'était hors de question.

Si tôt, j'espère que ce n'est pas Hautjardin qui vous fait fuir ainsi Lady Abigaëlle. Mais je suis rassuré sur la présence de votre frère, le voyage sera ainsi plus sécurisé, je m'en voudrais si vous ou Lady Bethany étiez attaqué par des bandits sur le chemin. J'espère que vous ne verrez aucun inconvénient à ce que je sois présent pour vos noces ?

La question était purement rhétorique, il le savait. Même si elle y avait vu un inconvénient, il y serait allé, car elle ne pouvait lui dire non. Personne ne le pouvait réellement dans le Bief à part les plus sages et sa famille. Il serait à ce mariage, il le fallait. Il voulait la voir une dernière fois avant qu'elle n'appartienne à un autre. Et il voulait être sûr que son futur mari serait un homme bien. La proposition d'Abigaëlle fit plaisir à Willos. Elle seule savait à quel point il souffrait. Cela faisait pourtant des années que sa jambe était brisée, mais la douleur ne l'avait jamais quitté, comme pour lui rappeler ce funeste épisode.

Vous … Oui Lady Abigaëlle, votre proposition est la bienvenue... Vos chants me manqueront …

Willos se permit de décaler sa jambe en la posant sur un tabouret qu'il avait toujours près de lui au cas où la douleur serait trop importante, comme c'était le cas en ce moment. Il laissa Abigaëlle s'approcher de lui et chanter pour lui. Sa voix était comme du miel que l'on étale sur pain trop sec et rassis, pour l'adoucir et le sucrer, le rendre agréable. Les yeux du bieffois se perdirent sur le visage d'Abigaëlle. Son visage lui manquerait... Beaucoup trop... Mais il devait arrêter d'y penser. Ses yeux. Elle le surprenait en train de la regarder. Il détourna les yeux, gêné.

Vous êtes trop bonne avec moi Lady Abigaëlle, je ne suis qu'un infirme... La mort de mon père m'a placé ici et pourtant je reste un infirme.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
« Si je m'écoutais Lord Willos, je ne quitterais pas Hautjardin avant ma mort … Je suis également heureuse qu'Andrew vienne, je ne serait pas partie sans lui. Votre présence est plus qu'un bonheur et un honneur pour moi Lord Willos … »

Je sentis un soulagement étrange se rependre lentement dans mes veines en apprenant qu'il serait là pour mes noces. Il serait là … Je pourrais le voir encore, discuter quelques instants, voler quelques instants avec lui pour discuter … Lui dire encore une fois adieu. Pourquoi n'était-ce pas lui mon époux ! Que les sept pouvaient être cruels de jouer comme ça avec les sentiments des gens et leur désirs. Je ne pouvais et je ne devais rien dire. Parce que je n'en avais pas le droit, il était fiancé … Et si j'aurais été des plus heureuse de le voir avec la princesse, je maudissais Daena un millier de fois. Mais je la chassais de mes pensées : elle n'allait pas empoisonner cette dernière discussion.

Je me levai en souriant pour m'approcher de lui, faisant attention à sa jambe pour ne pas lui faire mal. Je pris une profonde inspiration et fermai les yeux pour me mettre à chanter tout doucement pour lui. Un chant d'espoir peignant l'aube après des péripéties. J'essayais de lui donner de l'espoir et de lui rendre le sourire. Tout aller bien se passer, tout aller bien se passer. Il s'en sortirait, il serait le plus grand seigneur du bief, je le savais, j'avais foi en lui. Sa famille et lui pourrait toujours compter sur moi, même si j'étais loin de lui, même si je ne portais plus le nom de Rowan, je serais encore et toujours une bieffoise. Je finis mon chant et baissai le regard sur le seigneur. Lui ce n'était pas que sa voix qui allait me manquer, c'était tout son être, mais je ne pouvais rien dire …

Sa confession me fendit le cœur et je m’agenouillai devant lui prenant son visage entre mes mains et plongeant mon regard dans le sien. Je ne voulais pas l'entendre dire ça, si je m’écouterais je fermerais ses lèvres proférant des sottises d'un baiser, mais rien que ma positon était une offense pour lui.

« Lord Willos … c'est vous qui êtes trop bon avec moi. Vous n'êtes pas un infirme, votre vivacité reste plus vive que celle de bien des hommes et de bien des femmes. Je sais que vous tiendrez ceux qui pourraient s'opposer à vous du bout de votre lame sans jamais avoir à la tirer. Nulle ne doute que sans votre chute vous seriez plus grand chevalier encore que Ser Loras. Ne doutez pas de vous Lord Willos, vous serez le meilleur seigneur du bief qu'on ait connu. Je vous jure que vous pourrez toujours compter sur moi … Quelque soit mon nom, je resterais fidèle aux Tyrell. »

Je soutiens son regard quelques secondes avant de me rendre compte de quelle manière je le tenais. Je rougis et me redressai en le lâchant, à regret, je n'aurais pas dû faire ça. Mais … Qu'aurais-je pus faire d'autre ? Je baissais les yeux pour regarder mes mains … J'avais fais une erreur. Je crois qu'il était trop tard pour s'excuser. Je préférais me taire en espérant qu'il ne me tienne pas rigueur de ce que j'avais fais. Je ne voulais pas qu'il m'en veille … Je voulais juste qu'il prenne confiance en lui, c'était tout …
Contenu sponsorisé


Informations
Personnage
Badges


   
#