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Love of a brother. ft Abigaëlle

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Love of a brother.

Love of a brother. ft Abigaëlle Rowan10



Andrew & Abigaëlle

Dans l'imposante et majestueuse cheminée qui trônait au sein de la pièce, le feu crépitait. Se mouvant dans une danse endiablée, les sons parvenaient jusqu'aux oreilles du jeune homme qui tenait fermement son livre dans ses mains, portant quelques fois son regard vers les braises avant de se replonger dans sa lecture. L'âtre était noirci, la pièce durablement entachée par la fumée émanant du foyer mais malgré le fait qu'il ne se plaisait pas au sein de cet endroit, malgré qu'il était profondément déçu de savoir que sa sœur allait devoir y rester, il appréciait la tranquillité de la bibliothèque. Mais après tout, dans chaque lieu qu'il avait pu jadis visiter, le chevalier avait su trouver en la bibliothèque, un lieu rassurant et agréable, dans lequel il pouvait totalement s'évader et laisser libre cours à son imagination. À l'heure actuelle, c'était cela dont il avait besoin. Il n'était pas encore totalement prêt à laisser sa petite sœur dans cette endroit, quand bien même il était parfaitement conscient du rôle que cela avait ; non seulement, elle épousait une noble maison de l'Orage, mais plus encore, cela favorisait le rapprochement des deux régions. C'était un choix hautement stratégique, qui permettrait de développer plus encore la grande maison Rowan, telle qu'il la voyait mais c'était son cœur qui, aujourd'hui, avait du mal à se faire à cette idée. Mais il était plus qu'habitué aux problèmes de coeur, comme un enfant qui n'aurait pas encore totalement accepté l'idée de seulement parler avec son esprit. Se passant une main dans les cheveux, replaçant les mèches qui tombaient sur son visage, il se replongea dans sa lecture. "Les arts des finances", par mestre Denard. Même loin de Boisdoiré, il devait faire, en quelques sortes, ses devoirs. Il ne devait pas lésiner sur ses enseignements, s'il voulait un jour être un seigneur digne des terres verdoyantes qui l'avait vu naître. C'était là un but, presque une hantise, car il savait à quel point son père avait bien administré leurs terres et ce, même s'il avait été dur et inflexible. C'était cela sa force, il ne laissait pas parler son coeur mais Andrew était bien différent de son géniteur, lui avait à coeur le bien des siens. S'il avait été seigneur, jamais sa soeur n'aurait épousé un lord d'une autre contrée, il aurait tout fait pour trouver quelqu'un proche de Boisdoré.

Et s'il continuait sa lecture, il n'en oubliait pourtant pas pourquoi il se trouvait dans cette salle, outre le fait que cela soit reposant pour lui. Non, il avait fait porter un pli à sa soeur afin qu'elle le rejoigne aussi vite qu'elle serait prête, prenant les devants pour éviter qu'elle ne soit réquisitionnée par son époux avant son frère. Même si les deux fiancés devaient faire connaissance et cela, ô combien Andrew le savait, même trop bien, il ne le voulait pas. Il essayait de la voir autant que possible, être toujours plus proche et la laisser le moins possible seul. Il lui tardait de retourner dans le Bief, pour n'avoir sa soeur que pour lui et rien d'autre. Une situation qui serait éphémère mais qui suffirait peut-être à lui faire prendre conscience de la nécessité de cette alliance. Sa soeur pouvait être bien aux côtés de cet homme, car s'il était vieux, il était un homme bon et la soeur du lord faisait tout pour mettre en confiance la future lady Caron. Ils avaient même préparés un anniversaire, auquel Andrew avait offert une dague à sa soeur - dont le pommeau représentait un arbre, une vieille tradition de leur famille mais qui perdurait encore aujourd'hui. Trois coups sur la porte tirèrent le jeune homme de ses pensées, alors qu'il se levait de son fauteuil et que la personne entrait, sa soeur. « Ma soeur ! » Un grand sourire se trouvait sur ses lèvres, alors qu'elle entrait davantage et fermait la porte derrière elle. Il s'approcha et vint l'embrasser sur la joue, d'une manière chaleureuse. « Je suis ravi que tu aies acceptée de venir ici. Tu as pu te soustraire à l'attention de ton fiancé. » Il était peut-être d'une région fleurie, mais le poison se cachait dans sa dernière phrase. Il ne cachait pas son dégoût de l'époux de sa soeur. « Une tasse de thé ? » Il avait fait préparé du thé chaud peu avant son arrivée et attendit l'approbation de sa soeur pour lui en servir une tasse rapidement, qu'il lui tendit ensuite. « Je ne sais pas si tu l'as remarqué, mais ton futur époux n'est pas bien garni au niveau du crâne. Comme tu m'avais manqué ! » Andrew semblait excité, mais tout jeune homme qu'il était, il ne manquait pas d'énergie. Il n'en avait jamais manqué d'ailleurs et il n'était pas rare de le voir parler de quelque chose et, dans la phrase qui suivait, le voir changeait totalement de sujet. Il avait énormément d'énergie, qu'il évacuait bien souvent au cours de ses entraînements. Et toujours debout, il ne semblait pas avoir envie de s'asseoir car il regardait sa soeur avec un sourire amusé, attendant sa réaction.

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Je passais tranquillement mes bras dans les manches de ma robe d’un bleu violet des plus ravissants. Un cadeau d’Andrew quand j’étais rentrée au service de la Rose. Je laissais mes servantes nouer le corsage sans rien dire, je me demandais avec qui j’allais passer ma journée. Hier c’était un partage qui c’était fait : Andrew m’avait eut une partie de la mâtiné et de l’après-midi et Bryce le reste de l’après-midi et le soir. J’avais la désagréable impression d’être une chose que les deux hommes voulaient absolument sous leur contrôle. Qu’il n’en déplaise à aucun des deux, je n’étais pas une poupée. Un plis arriva alors que mes servantes me coiffaient en discutant, j’aimais bien écouter les bavardages des servantes et je me faisais un devoir de retenir leur nom et leur situation, je pris le petit morceau de parchemin et le lu. Andrew. J’irais donc avec lui. J’avais très envie de le voir et de profiter au maximum de sa présence. Alyssia natta quelques unes de mes mèches de cheveux, à la mode du bief, comme je le lui avais gentiment demandé et je nouais à ma taille le poignard que Andrew m’avait offert. J’étais fin prête.

Je sortis d’un pas légers de mes appartements, j’avais appris à me diriger dans cette grande demeure, malgré tout plus petite que Boisdorés sur certains aspect notamment les jardins, et je savais où était la bibliothèque. Après avoir frappé trois coups je rentrais et fermais derrière moi la porte. La joie d’Andrew était contagieuse et je lui fis un large sourire. Je lui rendis aussitôt son baiser, je mourrais d’envie de me blottir dans ses bras pour le reste de la journée. Je levais les yeux au ciel et lui pris le bras

« Il me semble pourtant qu’hier nous nous sommes vue une bonne partie de la journée et en plus j’ai pus t’observer t’entraîner au combat avec les chevaliers de Serena. Serais-tu en manque d’adversaire tel Loras ou Garlan ? J’avais l’impression que tu t’ennuyais. »

Je me tus un instant avant de poser ma tête sur son épaule et l’embrasser à nouveau sur la joue, il avait pensé au thé.

« Tu m’as manqué grand frère. Et avec plaisir, une tasse. »

Je m’assis aussi confortablement que possible regrettant encore une fois de devoir porter des robes. Je pris au passage le livre de mon frère. La finance … Je le reposais avant de lever les yeux vers lui qui critiquait encore une fois mon frère. Cette fois ce fut plus fort que moi je laissais échapper un rire et appuyais avec négligence mon menton dans ma main.

« Tu n’as pas tord, mais il me semble que Père se dégarnisse lui aussi. Même s’il est plus vieux. Je me demande quelle serait ta réaction si … mmmh … Mettons ! Lord Bryce venait à me critiquer avec sa sœur à cause de la forme de mon nez ! »

Je lui fis un clin d’œil avant de porter la tasse à mes lèvres et je fis une petite grimace. Il faudrait que je fasse une provision des thés du Bief. Je passais mes doigts sur l’arme que je portais à la ceinture en buvant une autre gorgée, je reportais mon attention sur mon frère et caressais du bout des doigts ses cheveux. D’ici quelques lunes il allait les couper … Tout ça à cause d’une promesse … Il était si beau avec les cheveux longs … J’avais très envie de faire une ballade à cheval, comme avant à Boisdorés, où nous faisions la course entre les arbres, peut-être lorsque nous rentrerions à la maison … Je repris doucement la parole :

« Tu te rappelle de la fois où je t’avais chipé tes vêtements pour jouer au chevalier ? Et de la punition qui avait suivit avec la septa de l’époque ? »

Pourquoi avais-je un tant besoin d’évoquer le passé ? Je ne voulais pas formuler tout haut ma pensée mais je voulais retourner dans le bief qui me manquait affreusement. Je sentais que la vie allait être très longue ici …
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Love of a brother.

Love of a brother. ft Abigaëlle Rowan10



Andrew & Abigaëlle

Le jeune homme ne détournait pas ses yeux, toujours entièrement tournés vers sa soeur qu'il dévorait presque. Pendant plusieurs secondes, il la regardait, il pensait et sa mine, pourtant si joyeuse, se referma soudainement. Il en vint à repenser au fait qu'elle ne serait plus là, elle et sa bonne humeur, elle et son doux faciès, elle et ses cheveux d'un blond étincelant. Toutes ces choses qui faisaient ce qu'elle était et qui l'empêchait d'imaginer un monde sans elle, alors qu'il savait pertinemment que ce elle serait un jour remplacée à ses côtés par une fiancée, puis le temps viendrait où se serait une épouse ; mais il n'en était pas ravi, il n'en était pas le moins du monde pressé. Il lui faudrait bien assurer sa lignée, donner des héritiers à sa maison mais actuellement, ça n'était pas sa priorité. Il voulait passer le plus clair de son temps avec sa sœur, autant que possible car il voyait bien qu'elle cherchait à garder du temps pour son fiancé. Mais selon lui, il pouvait aller dans les sept enfers, car il aurait toute sa vie pour profiter d'elle alors que lui n'avait eu que ses jeunes années pour cela. Il laissa reparaître un sourire, maigre, mais présent, afin d'éviter au possible les questionnements de sa douce sœur. « Ah hier, enfin un moment où je pourrais annoncer m'être amusé. Mais personne ne peut égaler les chevaliers du Bief, tu le sais aussi bien que moi, n'est-ce pas ? » Il marqua une pause, venant replacer une mèche de sa soeur. « Encore moins ceux de la maison suzeraine, Loras et Garlan sont bien meilleurs que la majorité des hommes. » Et Loras ne manquait pas de le montrer, après tout, tout le monde connaissait sa réputation. Et cela permettait d'offrir une bonne vision du Bief et de sa chevalier, largement supérieure. Il attendit sa confirmation pour lui donner sa tasse de thé, avant de s'en servir une pour lui. « Tu me manques toujours, tu le sais. Comment vais-je bien pouvoir vivre sans toi ? » Tenant fermement sa tasse, il vint s'asseoir à ses côtés. « Et je pense toujours à tout, le thé, ta couleur préférée pour les robes... » Il lança un bref regard vers la robe, se souvenant très bien lui avoir offerte. « Pourras-tu en dire autant de ton fiancé ? Je l'espère, sincèrement... » Pourtant, dans ses paroles, il n'y avait absolument aucune sincérité. Il ne voulait pas être remplacé dans le coeur de sa soeur et il n'avait pas honte de le dire. Quand il avait prononcé cette dernière phrase, il l'avait dit avec une voix qui avait bizarrement faiblis, montrant le fait que lui-même n'y croyait pas alors qu'il ne connaissait que peu lord Caron. « Ah, père ! Notre père est vieux, désormais. Nous ne pouvons lui en vouloir de se dégarnir et tu sais bien que je m'intéresse peu à lui, hormis quand il me fait des reproches. Enfin, cela devient moins récurant. Depuis que tu servais dame Margaery, il devait trouver le temps long et cherchait peut-être à retrouver un lien avec son aîné... » Abigaëlle savait très bien qu'entre le père et le fils, ça n'était pas totalement joyeux. Andrew n'avait pas manqué de rabâcher à sa soeur le fait qu'il ne donnerait jamais satisfaction à son père, qu'il aurait dû faire son rôle dès le début. Ce n'était pas une fois que son écuyage avait été fini qu'il devait se montrer paternel envers son héritier, ni même fier. Car le jeune chevalier avait toujours tout fait pour le rendre fier, sans rien recevoir. Un rictus apparut sur son visage quand elle évoqua une possible critique de Lord et dame Caron, envers sa jeune soeur. « Je ne le tolérais pas, si tel était le cas. Mais je doute que dame Bethany soit ainsi, enfin, à toi de me le dire. Je ne fais qu'observer, comme toujours. » Il porta sa tasse jusqu'à ses lèvres, avalant une précieuse gorgée avant de reposer son regard sur sa soeur. Un regard bienveillant et protecteur. « Oh, bien-sûr que je m'en souviens ! Mes vêtements étaient trop grands, mais tu t'entêtais à les essayer. Je suis sûr que si je t'avais donné une épée, jamais tu ne l'aurais lâché ! » Une époque révolue, une enfance passée. Une enfance difficile mais amusante, où il avait pu profiter de chaque moment possible avec sa soeur. « Et souviens-toi quand tu essayais de monter sur mon dos, alors que j'étais tourné pour que je te porte et pour faire le cheval... Car père t'interdisait de monter sur un vrai ! » Un rire quitta les lèvres du chevalier. C'était rare qu'il ait un sourire sur le visage, encore plus qu'il ne rit. Mais certaines personnes réussissaient cet exploit.

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Je caressais tendrement la joue de mon frère avec un petit sourire triste lorsqu’il évoqua les frère Tyrell, mes pensées s’égaraient vers le plus âgé des trois. Willos … Il allait tant me manquer … Je baissais les yeux un instant avant de reporter mon attention sur mon frère et poser ma main sur la sienne en lui caressant le dos de la main du bout des doigts. Pourquoi fallait-il qu’il prononce ces mots ? J’avais l’impression qu’il me crevait le cœur, même si ce n’était qu’une preuve d’amour, elle était remplie de vérité. Il allait me manquer. Et il était bine l’un des rares à pouvoir presque toujours lire dans mes pensées. Je souris de nouveau lentement.

« Tu vas horriblement me manquer Andrew … Mais dis toi que tu pourras venir plus souvent et plus facilement me voir que l’inverse … Je ne connais pas encore assez Lord Bryce pour porter des jugements sur sa mémoire. Quant à Lady Bethany, elle n’est pas du genre à dire du mal, mais peut-être est ce lui qui en dit ? … Mais tu es bien le seul à pouvoir lire dans mes pensées comme tu le fais actuellement. »

Je me tus, perdant un instant mon regard dans les flammes. J’avais seize ans, mais aujourd’hui j’avais l’impression d’être une petite fille qui avait besoin de son frère aîné pour tout. Je n’avais pas envie de le quitter, je n’avais pas envie de vivre ici … J’aurais voulus rester près de lui … Quitte à épouser un jardinier de Boisdorés, mais j’aurais vraiment voulu juste rester près de lui. Mais bientôt cela serait une fille d’une autre famille qui viendrait près de lui … Qu’il ferait danser et à qui il sourirait. Je hochais la tête lorsqu’il évoqua père et lui serrai la main avec force. Père et lui ne s’étaient jamais entendue, pourtant … J’avais toujours trouvé qu’ils se ressemblaient : deux grands glaciers qui se rentraient en permanence dedans. Je me souvenais de la violente colère d’Andrew au moment de l’annonce des fiançailles. Et j’avais dû me montrer aussi froide que lui pour le ramener sur terre. Il n’avait pas élevé la voix, mais c’était ça qui était terrifiant dans ses colères : il n’avait pas besoin de crier pour faire peur, sa voix restait calme parfaitement glaciale et terrifiante. J’avais tout appris de lui sur ce côté là pour chasser les hommes trop près de moi.

Je croisais son regard lorsqu’il évoqua nos souvenirs et j’éclatais de nouveau de rire. Oui, c’était vrai, s’il m’avait donné une épée j’aurais tout fait pour apprendre à la manier comme lui. Pour mes yeux de petite fille, il avait été, il était toujours, un héros auquel je voulais ressembler. Pour moi, aujourd’hui encore, il était plus noble que Loras et s’il ne l’avait pas battu encore c’était simplement qu’il n’avait pas encore assez confiance en lui. Je joins mon rire au siens lorsqu’il me rappela lorsque j’essayais de lui grimper sur le dos pour en faire mon cheval, plus jeune. Je tendis une main pour caresser ses cheveux et sa joue.

« Mère affirme qu’à cause de la septa j’ai encore aujourd’hui une oreille plus longue que l’autre. Et puis ce n’était pas ma faute ! Les jeux des garçons ont toujours été plus amusant que ceux des filles ! Je me souviens qu’effectivement j’essayais et qu’à chaque fois tu m’aidais pour grimper. Ça me fait penser à nos ballades ensembles, quand tu me laissais chevaucher ton étalon et que tu prenais Espérance. Et puis entre nous … Tes livres étaient beaucoup plus intéressant que les miens ! Surtout celui parlant des femmes guerrières … »

Je lui avais volé plusieurs fois des livres car je n’aimais pas ceux que la septa voulait m’obliger à lire. Le tout premier que je lui avais emprunté à longue durée était celui parlant des armes, leur avantages, leur inconvénients et leur histoire. Je finis par me lever pour venir m’asseoir sur les genoux de mon frère et me blottir contre lui. Pas que j’avais froid, je voulais profiter de lui.
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Love of a brother. ft Abigaëlle Rowan10



Andrew & Abigaëlle

Le glissement de son doigt contre sa peau lui offrit une étrange sensation, il sentit ses poils s'hérisser par ce contact étranger. Sa soeur avait une peau d'une grande douceur, alors que lui, ses doigts étaient travaillés. Durs. Bâtis par des années d'entraînements. Il n'imaginait pas comme seraient ses doigts quand il aurait l'âge de son père, sûrement vieux et fripés. Pour sûr, ça serait quelque chose de négatif, car quand il évoquait son père, ça n'était jamais positif. Ce n'était pas lui sa figure paternelle, mais l'homme auprès de qui il avait fait son écuyage, qui lui avait tout appris. « Oui, il est vrai que j'ai plus de libertés que tu n'en as jamais eu. Père consent à me laisser quitter Boisdoiré, pour, je cite "me forger un cercle de connaissances". Mais j'accepte, car il est vrai qu'un futur lord doit connaître sa génération. » Il ne fallait cependant pas enterrer notre père, il était bien trop solide pour mourir tôt. Il avait quelques soucis, comme toute personne âgée mais on ne pouvait pas dire qu'il était faible. « Pourtant, il y aura bien un moment où je serais fiancé et après, marié. Ma liberté s'envolera en même temps que les liens du mariage orneront mes doigts. Mais ce jour, tu pourras revenir chez nous ! J'essaye de voir un peu de positif... » Il haussait les sourcils, signe de son désarroi. « Je doute que lord Caron ne se rende pas compte de la chance qu'il a d'épouser une dame comme toi. Une femme belle, intelligente et bien née. » Mais il ne fallait pas se voiler la face, lord Caron était aussi un homme bien né. De là à dire qu'il était intelligent, Andrew n'en savait pas le moins du monde car il n'avait pas eu assez de contact avec, qu'il limitait au possible. « J'espère au fond de moi que jamais le mariage ne sera célébré, pourtant, je comprends la nécessité de cette alliance... Tu es jeune, mais les années défilent et il faut que tu sois mariée... Là où j'ai davantage de temps... » Le son de sa voix baissait, il devenait hésitant au fil des paroles. « Et tu sais aussi bien que moi que mon tour arrive. Père cherche un parti, il me l'a déjà dit. Mais pour l'heure, il n'a approché personne. Enfin, pas que je sache. » Et il ne préférait pas savoir. Il avait peur de tomber sur une petite lady, une femme trop parfaite ou même une femme disgracieuse. Il y pensait sérieusement. Les dorures ne pouvaient pas cacher une femme au teint blafard. Encore moins au lit. Rien que d'y penser, cela lui donnait le cafard. « Ce ne sont que des inepties que mère te racontait pour éviter que tu ne continues. Tes oreilles sont normales, petite soeur. » Il lui offrit un doux sourire, ne la quittant pas des yeux. « Bien-sûr que je t'aidais et ce sera toujours le cas ! » Toujours, même quand elle serait mariée. Il ferait en sorte de lui venir en aide, car il avait besoin d'elle. C'était sa petite soeur et il l'aimait plus que tout. « Peut-être que nous aurons bientôt l'occasion de chevaucher encore ensemble... je l'espère. » Une petite pensée envers leur petit frère vint à Andrew, leur petit frère qui était actuellement coincée avec leur père. sa soeur vint s'asseoir sur lui, alors qu'il l'entourait chaleureusement de ses bras. « Pauvre Thaddeus qui est coincée avec notre père. Quand nous allons retourner à Boisdoré, avant ton mariage, il va nous en vouloir. C'est certain. » Depuis toujours, Thaddeus était jaloux d'eux. De leur relation privilégiée et du fait qu'Abigaëlle avait toujours été dans les bonnes grâces de leur père. Et même une fois qu'elle ne serait plus là, les deux frères savaient pertinemment que ça ne changerait pas. Andrew passa sa main dans les cheveux de sa soeur. « Il faudra que nous passions un peu de temps tous les trois, avant ton mariage. sinon je vais devoir affronter sa jalousie ! » Il avait dit cela sur un ton humoristique.

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Je me crispais en entendant parler de son mariage, je n’avais pas le droit de me sentir jalouse ou possessive avec Andrew … Mais je n’y pouvais rien … Je n’avais pas envie qu’il se maris, il le devait bien sur … Mais je ne voulais pas … Si encore il avait épousé Margaery je n’aurais rien dis … Mais qui notre père donnerait à mon frère ? Je ne voulais que son bonheur et malgré ma jalousie, peut-être quelqu’un qui pouvait me remplacer un peu dans mon cœur. Je savais que personne ne le remplacerais chez moi. J’y tenais bien trop. Je nichais ma tête contre son cou en retenant un soupire et en décrispant mes doigts que j’avais enfoncé malgré moi dans son bras lorsqu’il avait parlé de mariage. Cela me renvoyait bien trop à ma situation. Si je m’étais écoutée j’aurais supplié mon frère de m’emmener le plus loin possible de l’Orage sur son cheval. Mais je n’avais pas le droit et je ne devais pas laisser mes sentiments parler. Il n’avait pas besoin que je le dise, il savait ce que je pensais, ce que je voulais. Il pourrait me le proposer : je dirais non. Je ne laisserais rien entacher mon honneur, celui de ma maison et qui permettrait à Daena de se moquer de moi.

Je souris en sentant l’étreinte de mon frère ainsi que ses mots qu’il me disait. Je savais que mère essayait de faire en sorte que j’obéisse à la Septa. Elles avaient eut du mal à m’empêcher de voler les affaires de mon frère. Je n’y pouvais rien moi si je voulais apprendre à me battre. Bien sûr que mon frère m’aiderait toujours … C’était parfaitement réciproque, nous nous entraiderions toujours, j’en étais sûre. Chevaucher de nouveau avec lui … Je ne connaissais pas encore les environs et le seul moyen de chevaucher ici … Était de demander Bryce de nous accompagner. Si Andrew pouvait souffrir de sa présence pour une ballade … Et puis nous chevaucherions également à Boisdorés lors de notre retour. Je tentais en regardant son menton.

« Si tu peux souffrir le lord Bryce quelques heures, nous pouvons tenter une ballade à trois. »

Je ris doucement lorsqu’il évoqua Thaddeus. Toujours coincé à Boisdorés, il faisait ses années d’écuyages là bas, il avait une santé assez fragile et mère avait répugné à le laisser partir. Et il était d’un casse-pied ! Mais d’un casse-pied ! Je ne pouvais rien faire sans qu’il me colle aux jupons en permanence, le pire étant quand j’essayais de passer du temps avec Andrew. Un souvenir me revient. Et je poursuivis

« Il va être infernal … J’espère pouvoir profiter de tout le monde … »

Je ne rajoutais pas « avant de repartir ». Il n’y avait pas besoin de le dire, je ne voulais pas le dire, je ne voulais pas penser à cette lune et ce qu’il allait s’y passer. Ayant manqué de peu un viol grâce à mon frère, j’avais beaucoup de mal avec les hommes. Je repris

« Une sortie à trois peut être bien. Mais, j’aimerais surtout refaire le tour des bois autour de chez nous, rien qu’avec toi, comme avant. Tu te souviens de la fois ou Thaddeus nous avait suivit sur son poney ? Et qu’il avait piqué une crise de jalousie parce qu’il m’avait vu sur ton étalon ? Et qu’il voulait le monter en menaçant de tout révéler à père ? »

Thaddeus avait la mauvaise habitude de menacer de tout répéter à père. C’était … crispant. J’observais avec attention mon frère et passai un main dans ses cheveux longs. Il pourrait bientôt les couper …
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Love of a brother. ft Abigaëlle Rowan10



Andrew & Abigaëlle

Elle évoquait la possibilité d'être accompagné par son futur époux pour une ballade à cheval plus en profondeur des terres de l'Orage. Un rictus se dessina lentement sur les lèvres du jeune chevalier, mais sa sœur ne pouvait le voir à cause de la position qu'ils avaient. Et il voulait que cela dur, resserrant légèrement son étreinte pendant plusieurs secondes comme pour profiter de ce moment, comme si cela allait être le dernier. Puis, il écarta légèrement sa soeur afin d'attraper sa tasse de thé. « Vraiment, est-ce réellement une possibilité que tu envisages ? » Il prit un air offusqué, fronçant les sourcils ce qui eut pour effet de durcir les traits de son visage, avant d'afficher un sourire amusé. « Bien-sûr, faisons cela. Une fois qu'on aura assez visité, nous pourrons le faire tous les deux, plus tard. Je suppose que supporter ton fiancé une après-midi ne sera pas cher payé pour ensuite passer davantage de temps ensemble, non ? Et je dois lui donner une chance, je suppose. » Il marqua une pause, soupirant. « Enfin, cette dernière raison est fausse, je dois bien l'admettre. Donner une chance à l'homme qui... » Il réfléchissait, cherchant les mots. Le terme de kidnapping n'était clairement pas bon, ni même de vol puisque sa soeur ne lui appartenait pas, même s'il semblait l'oublier des fois. « Enfin, je suppose que tu vois ce que je veux dire. » Il ne voulait pas employer ces termes, pourtant, c'était eux qui portaient le plus de sens. « Je dois bien voir la vérité en face, quoiqu'il adviendra, tu l'épouseras. Quoiqu'il adviendra, tu quitteras Boisdoré pour aller vivre ici, en tant que lady Caron. » Un léger sourire vint éclairer ses lèvres, mais il n'était pas totalement vrai. « Je crois que c'est la seule chose positive pour ce mariage, non ? Tu vas devenir une lady. Tu auras plus de pouvoir que si tu avais simplement épouser un second né. Et les Caron sont une grande maison de l'Orage, cette alliance est bénéfique. » Il serra soudainement sa main autour de sa tasse, comme s'il avait dit une bêtise. « Tu as le droit de me frapper, je suis en train de parler comme père. Mais, pour cette fois, j'arrive à comprendre ses motivations. Toutes ses leçons ont semble-t'il portés leur fruit... » Je restais quelques secondes pensifs, me maudissant d'avoir parlé comme notre père. Mais effectivement, je parvenais à comprendre tout ce qu'il m'enseignait au travers de cette alliance. Si je n'aimais pas lord Caron, c'était seulement car il épousait ma sœur et qu'il était beaucoup plus âgé qu'elle ; pourtant, il pourrait faire un bon époux. Et il semblait être à l'écoute de sa propre sœur, alors Andrew pouvait espérer que cela soit le cas aussi pour sa future épouse. Enfin, le frère et la soeur entamait un tout autre sujet, celui de leur petit frère. Leur terrible petit frère, qui subissait lui aussi les affres d'un père peu présent et peu à l'écoute, tout en ne bénéficiant pas suffisamment de la proximité avec ses aînés. Andrew n'était pas présent, toujours dans ses entraînements, ses études ou avec sa jeune soeur. Jamais il ne prenait de temps pour Thaddeus. « C'est de ma faute s'il est comme ça, il essaye souvent de passer du temps avec moi mais je le repousse. J'en ai bien conscience... » Il se retint de terminer sa phrase, se supposant à lui-même que lorsque Abigaëlle ne serait plus là, les deux frères risquaient de se rapprocher. À cause du manque d'une personne de leur famille. « Oui, nous ferons une balade à trois. Ce sera le moment de discuter avec lui, je suppose que ton départ doit le toucher autant qu'à nous, mais il n'est pas là et doit souffrir de solitude. » Il marqua une pause, tout en passant sa main dans les cheveux de sa soeur. Il jouait avec, entourait son doigt avec une mèche avec de la lâcher. « Il nous faudra aussi faire une dernière ballade ensemble, afin de profiter des alentours, pour que tu puisses mémoriser chacun des décors. Que tu puisses écrire une chanson sur nos terres. » Je lui offrais un sourire, tandis qu'elle évoquait la fois où notre frère nous avait suivi et avait fait ce qui s'apparentait à une crise de jalousie. « Bien-sûr que je m'en souviens ! Et je crois que lui aussi, mais pas pour les mêmes raisons. Quand il a menacé de révéler à père, je me suis énervé et je me souviens qu'il tremblait tellement je lui ai fait peur. Il savait très bien que je pouvais lui mener la vie dure et à quel point je peux me montrer méchant. » C'était au tour de sa soeur de venir jouer avec ses cheveux. Cela ne le gênait pas, mais il était impatient de pouvoir les couper. Il trouvait que ça faisait un air négligé, même s'il en prenait soin, plus que de raison. « Je crois d'ailleurs qu'il m'en veut encore, mais depuis, il n'a plus menacé de révéler quoique ce soit à père... Enfin, pas à en ma présence. » Et c'était tant mieux. S'l recommençait, il aurait le droit à une nouvelle démonstration de sévérité comme Andrew savait y faire. C'était presque un don, quelque chose qu'il tenait de son père. Il savait être parfaitement sérieux, prononcer les paroles d'une voix dure et inflexible, mais surtout, il savait menacer. Son petit frère était envahissant, il comprenait bien qu'il avait besoin d'une présence à ses côtés, pour l'aider, mais cela n'était pas quelque chose qu'Andrew cautionnait. Mais il n'y avait pas que ce genre de choses qui énervait l'héritier de la maison Rowan. Andrew voulait bien faire des efforts, mais il ne devait pas être le seul à en faire. « Te rends-tu compte que bientôt, tu ne pourras plus passer ta main dans mes cheveux ? » Sa voix était amusée, car il allait enfin changer de coiffure et retrouver une apparence plus virile, moins juvénile. Heureusement, il avait assez de barbe pour contraster avec sa coiffure longue.

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Par miracle il accepta l’idée que possiblement une ballade avec Bryce pouvait être utile si on voulait connaître les environs pour ensuite se balader plus ou moins tout les deux. Même si je savais que derrière cette idée il y avait bien sûr le désir de m’accaparer. Je levais les yeux au ciel et donnai une petite tape sur l’épaule de mon frère, il n’avait pas eut besoin de finir sa phrase pour que je comprenne ce qu’il voulait dire.

« Je lui ferais porter un plis ce soir pour proposer une sortie à trois. Heureusement que tu m’as offerte la sœur de ton étalon ! J’ai enfin une vraie monture ! Espérance était gentille mais bien trop molle. »

Je nichais plus ma figure contre le cou de mon frère, ses cheveux longs me chatouillaient le nez. Un minuscule sourire triste étira mes lèvres. Bien sûr, d’un point de vue strictement politique, c’était une excellente alliance et une vraie opportunité pour moi. Andrew avait raisonné de la même manière que moi lors de l’entretien. Je souris et chassai une mèche de cheveux qui semblait rêver de venir se glisser sous mon nez pour me faire éternuer.

« Pourquoi devrais-je te frapper ? J’ai raisonner de la même manière lors des fiançailles. Les leçons de père ont aussi porté leur fruit chez moi. »

ET il retourna parler de Thaddeus. Notre capricieux petit frère. Ce n’était pas sa faute. Pas du tout, c’était le caractère de notre frère qui était comme ça. Il m’avait collé des années à chaque fois qu’Ellyn venait jouer avec moi en essayant de s’imposer, de se glisser entre nous. Je n’aimais pas ça. Tout comme il l’avait fait avec Desmera quand nous étions allés à La Treille. Je souris doucement, mais c’était vrai que Thaddeus avait une peur bleue lorsqu’Andrew faisait mine d’être en colère. Par contre la chanson … Je haussais les épaules

« Pourquoi écrire une chanson si je ne chante plus, Andrew ? Ou du moins si je chante ça serait avec des gens du Bief … »

Je ne savais toujours pas si une fois à vivre ici à temps pleins j’allais avoir le cœur à chanter comme avant ou presque. À Boisdorés ou à Hautjardin, il ne se passait pas une semaine sans que je chante, que ce soit pour ma famille ou pour Margaery. Je repensais au compliment d’Andrew sur le vin de meilleur qualité du Bief et de la Treille grâce à mon chant. Ce vil flatteur, il exagérait comme toujours …

« Oui ! Ne m’en parle pas ! C’est affreux que tu doive te couper les cheveux … Je trouve que ça te va bien … Mais une promesse est une promesse. Tu m’en donnera une petite mèche s’il te plaît ? »

Et puis si je vivais à des centaines de lieux, qu’importe s’il avait encore les cheveux longs ou non : je ne pourrais pas dans tous les cas passer ma main dans ses cheveux. Et :

« Dire que grâce à toi mon fiancé se retrouve dégarni, je ne pourrais pas me consoler de ce côté là ! »

Je ris. Pas de joie, c’était un rire qui sonnait faux. Je me tus et observais avec attention les flammes avant de poser ma tête sur l’épaule de mon frère. Je bus une gorgée de thé et serrais sa main dans ma mienne. Elle était rugueuse, et pleine de cals. Une vraie main de héros.

« Tiens, veux tu que je te chante un petit quelque chose puisque nous sommes tout les deux ? »

Puisque nous étions tout les deux et que visiblement il en avait envie. Si je pouvais lui faire plaisir …
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Love of a brother.

Love of a brother. ft Abigaëlle Rowan10



Andrew & Abigaëlle

À peine eut-elle posée sa main sur l'épaule d'Andrew qu'il vint poser sa main sur la sienne, par dessus, dans un geste purement provocateur. Avec poigne, il l'empêchait d'ôter sa main et comprenait parfaitement pourquoi elle faisait cela. « Ce geste est extrêmement évocateur, pour moi qui te connaît si bien, toi et tes mimiques. » Il lâchait ensuite sa main, affichant un sourire. Sur cela, il n'y avait aucuns doutes à avoir, il la connaissait mieux que bien. Ils partageaient tout depuis bien des années et personne ne pourrait contredire cela. Même leur petite frère était bien loin derrière, sans connaîte réellement ses aînés. « Bien, espérons qu'il accepte cette invitation, dans ce cas. » C'était une main tendue, en quelques sortes. Andrew faisait cette effort, mais il n'en ferait pas beaucoup d'autres. Il n'était pas du genre à en faire plusieurs d'affilés, surtout avec un homme qui allait selon lui lui voler sa jeune soeur. « Effectivement, cette jument est bien plus fougueuse mais extrêmement éduquée, presque aussi bien que toi d'ailleurs ! » Une pique gratuite, parfaitement compréhensible grâce au ton employé. Mais il aimait taquiner sa soeur, elle était une des deux seules personnes avec qui il se permettait d'être ainsi, mais c'était toujours dans la solitude, quand il n'y avait personne autour. Car en dehors de cela, il possédait une mine renfrognée et inflexible, ne laissant pas transparaître ses émotions. Une manière d'éviter d'être blessé et qu'on ne lise en lui comme un livre ouvert. « Mais tu ne dois pas oublier Espérance, elle t'a accompagné pendant des années... Je sais que se rattacher aux êtres et choses du passé n'est pas forcément bon, mais c'est cela qui t'aidera à garder pied. Elle te permettra de te souvenir de nos longues balades. Elle est un symbole, celui de notre enfance, celui de ton innocence. » Je venais poser ma main sur la sienne, offrant une légère caresse chaleureuse. « Tu devrais me frapper car moi, qui est toujours tout fait pour être comme père, je lui ressemble en cet instant. Sur un sujet auquel je ne devrais pas être d'accord. » Mais il fallait bien qu'un jour, les leçons du père entrent dans la tête du fils. Cela avait mis du temps, mais au final, tout avait fonctionné. « On pourrait dire que tu feras une parfaite lady Caron, dans un monde où l'on accepterait ce fait... » Et là, cette fois, sa voix s'était faite plus maigre. Mais il avait repris de plus belles. « Tu as tellement de qualités, n'importe quel homme serait ravi de t'avoir ! Si j'avais pu te garder à mes côtés, tu aurais été la meilleure conseillère que j'aurai pu espérer, le jour où j'aurai succédé à notre père ! » Il essayait d'être positif, de la faire sourire. Au possible. car il avait besoin d'une telle chose, il voulait la voir sourire et s'émerveiller, être heureuse. Ici, elle ne l'était pas encore assez pour lui. « Car ce sont les chansons qui te permettent d'être heureuse, ma chère soeur. Tu es faite pour cela, comme le soleil est fait pour se lever chaque matin. » Il marqua une pause, ayant d'autres paroles à dire, pour tenter de réconforter sa soeur. Il savait ou plutôt penser savoir quoi lui dire, pour lui faire prendre confiance en son avenir. C'était elle la principale personne qu'il fallait rassurer, avant tout autre chose. Elle était la plus importante, pour l'heure. Elle était celle pour qui on devait se soucier. « Tu demeures ma soeur, tu reviendras dans le Bief, je t'en fais le serment ; un jour viendra où tu retourneras à Boisdoré, où tout sera différent dans ton esprit alors qu'au fond, tout sera pareil. Ce jour-là, je serai sûr que tu seras heureuse, car ce sera la preuve que tu auras réussi à surmonter cette étape, à vivre sans nous, sans moi. Et tu tiendras du bout des bras mes neveux et mes nièces, certains dotés d'une chevelure de jais et d'autres d'un blond doré. » Une pointe de nostalgie éclairait sa voix, il ne voulait pas voir naître cette épreuve. Pourtant, il fallait que cela arrive, pour le bonheur de sa soeur. Ce bonheur qui lui importait plus que tout autre chose, plus que le sien. Elle était plus que sa soeur, mais aussi sa protégée. De cinq ans sa cadette, il était selon lui le seul qui pouvait assurer son bonheur. Et il allait devoir donner sa protection à un autre homme, pour qui il n'avait actuellement aucune appréciation. « Bien-sûr, pour ton mariage, je te ferais le présent secret d'une mèche. Dès lors, j'aurai les cheveux coupés afin de marquer le passage à ce qui sera pour moi une nouvelle vie, je dois bien l'admettre. » Tout allait changer et le seul positif, si on pouvait espérer l'appeler ainsi, c'était bien le fait qu'il allait retrouver une apparence décente. Il était vrai que les cheveux légèrement longs étaient une mode au sein des chevaliers du bief, mais cela ne lui avait jamais plu. Les cheveux cours lui offraient une apparence plus mature et plus virile, même si cela n'avait aucun intérêt puisque il n'était pas homme à collectionner les maîtresses, il aimait cependant plaire. « Ce n'est pas de ma faute si tu n'avais pas remarqué cela, voyons ! Mais tu as de la chance, cela pourrait être pire. » Il la pinçait légèrement au niveau du ventre, pour la taquiner. « T'entendre chanter est toujours un plaisir pour moi, alors je veux bien que tu le fasses. » Il se tenait prêt à l'écouter, totalement attentif à ce qu'elle allait chanter. Il savait à quel point elle était douée pour cela, elle avait une voix si mélodieuse qu'elle pourrait facilement lui faire office de berceuse. Elle était douce et presque enfantine, mais pourtant si féminine.

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Je souris doucement. Si c’était moi qui lui demandais, Bryce ne dirait pas non. Du moins je le pensais vraiment. Pourquoi dirait-il non à quelque chose qui pourrait me faire très plaisir, cela n’aurait aucun sens. Et puis … S’il voulait que je l’apprécie vraiment, il devait pourvoir accepter la présence de mon frère ! Qui venait d’accepter la sienne pour pouvoir profiter de ma présence. Je n’étais pas sûre qu’ils puissent un jour être amis, mais si au moins Andrew pouvait arrêter de lui chercher des poux sur la tête dès qu’ils se voyaient, ça serait un très grand pas. Je pris une mine contrits lorsqu’il me compara à la jument j’en rajoutais volontairement une couche

« Ainsi toi aussi tu me vois telle une pouliche fougueuse qui sait presque se tenir en société ? Je note je note … »

Je hochais la tête lorsqu’il parla de ma première jument. Symbole de mon innocence... Je n’aimais pas ce mot, mais je ne savais pas vraiment quoi dire d’autres. J’allais garder cette jument et lui offrir le repos qu’elle avait amplement mérité, peut-être en faire une poulinière si on trouvait un bon étalon. Après tout Espérance était un cadeau de Père auquel je tenais ; Andrew savait parfaitement comment me faire rougir, et je deviens cramoisie face à ses compliments, si bien que je lui pinçai la joue et déclarais pour me donner un peu de contenance

« Te voilà un bien beau parleur mon frère ! Dis-tu cela à toutes les femmes qui se pâment devant toi ? Ou seulement à ta pauvre petite sœur ? «

Je l’embrassais à nouveau sur la joue quand il parla des chansons. Il avait tort, chanter ne me rendait pas heureuse, je chantais parce que j’étais heureuse. Ou si j’avais besoin d’un réconfort et que j’étais seule. Mais oui, cela faisait partie de mon bonheur de chanter. Mais si je ne l’étais pas à quoi bon chanter ? J’avais quelque fois l’impression de n’être qu’un bibelot qu’on posait sur le coin d’une cheminée pour faire joli. Mais jamais je ne me contenterais de ce rôle, jamais. Je baissais les yeux une nouvelle fois quand il parla des enfants. Alors ... Lui il devait se fiche de sa nuit de noce comme de son premier bavoir … Mais même si je savais comment cela se passait, j’en étais terrifié, quant à avoir des enfants … je ne préférais même pas y penser ! Quant à la couleur des cheveux … le plus important était que j’ai un garçon le plus rapidement possible pour éviter le maximum de grossesse. Bien que sûrement j’en aurais le droit à au moins deux. Je chassais une mèche de cheveux de devant mon regard et soupirais. Pire hein ?

« On trouve toujours pire. Père aurait pu me marier à Walder Frey … »

Je frémis malgré moi à cette pensée, rien que d’imaginer le vieillard … Iurk ! Et puis quoi encore ! C’était à vomir. Chanter … Je fermais un instant les yeux avant de quitter l’étreinte de mon frère pour me mettre debout en lui tenant les mains. On chantait mieux debout. Je fis défiler toute les chansons dans ma tête et choisis … Dans mon jardin ... Ce n’était pas forcément la plus complexe, mais elle était jolie et je savais que c’était l’une des favorites de mon frère. Et c’était bien à lui que je voulais faire plaisir et pas à d’autres, c’était ainsi. Je pris plusieurs inspirations profondes avant de laisser échapper la chanson de mes lèvres en regardant mon frère droit dans les yeux.

Un bruit me fit m’arrêter au beau milieu d’une phrase. Un serviteur avait surgit entre deux rangées d’étagères. Il rougit bégaya des excuses pitoyables et recula précipitamment. La porte de la bibliothèque claqua et je retournais m’asseoir dans mon fauteuil. Je détestais qu’on m’espionne lorsque je chantais pour une personne en particulier. J’avais chanté en public chez nos cousins il y a quatre ans et j’avais obtenu le titre de Lady à la Voix d’Ange. Ainsi que des avances dont je me serais bien passé … je pris une gorgée de thé contrariée par cette interruption. Aucun savoir vivre.
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Love of a brother.

Love of a brother. ft Abigaëlle Rowan10



Andrew & Abigaëlle

Andrew ne manqua pas de remarquer la tête que fit sa petite soeur quand il la compara, involontairement et sans aucune méchanceté derrière ses paroles, à sa jument qu'elle avait depuis l'enfance. Non, il n'y avait eu aucun signe de méchanceté dans sa voix et quand il avait le but de blesser, cela s'entendait directement. Mais la réponse de sa soeur lui fit facilement comprendre qu'elle répondait sur un ton ironique, pour en rajouter encore plus. Rapidement, il plaça ses bras de chaque côté de sa soeur pour lui faire des chatouilles afin de l'énerver. « Une belle pouliche fougueuse, c'est extrêmement important de le rajouter ! » Il l'avait dit d'une voix provocante mais en feintant un réel sérieux, pour davantage encore la provoquer. « Non, tu n'es pas une pouliche, pas le moins du monde. Tu fais partie des plus belles fleurs du continent, tu es faite d'or, ma soeur. » Il cessa les chatouillis, venant effectuer un léger baiser sur la joue de sa soeur. Il le pensait vraiment, pour lui, sa soeur était la personne la plus précieuse à ses yeux. Plus importante que tout autre chose, ayant plus de valeur que mille diamants. C'était ainsi qu'il le percevait et il n'était pas prêt à changer de façon de penser à son sujet, ça n'arriverait sûrement jamais. Ils avaient une relation véritablement privilégiée, plus soudés que des jumeaux et ils se plaisaient à être proche, délaissant cependant leur petit frère qui ne demandait pas à être mis à l'écart, mais qui de part sa jeunesse, était plus insupportable qu'autre chose. Et ça aussi, il n'était pas prêt à faire en sorte que ça change. Il appréciait Thaddeus, ce n'était pas le problème. C'était son petit frère et s'il venait à devoir faire quelque chose pour lui, il le ferait assurément. Mais de là à passer du temps avec lui, alors qu'il était si jeune et qu'ils étaient si différents... Andrew devait passer pour un monstre quand il s'énervait contre lui, mais il n'arrivait pas à composer avec la jeunesse de son frère. Lui-même avait été jeune, évidemment, mais il n'avait pas été ainsi. Lui avait recherché l'approbation de son père, alors que son petit frère recherchait la sienne, sachant pertinemment que son père ne daignerait pas à la lui accorder ; il avait eu l'exemple avec son aîné. « Oh, seulement aux plus belles femmes que je rencontre. » Il lui offrit un sourire, venant poser sa main sur son épaule. Andrew était quelqu'un de galant, mais ne profitait jamais de son statut pour espérer coucher avec une femme ; il n'avait d'ailleurs eu qu'une seule conquête à l'heure actuelle, une seule et unique, qui était survenue car il avait bu un peu trop de vin. Peut-être serait-il mauvais avec sa femme au lit, mais au moins, elle pourrait s'assurer qu'il n'y aurait pas de bâtard un jour car il n'appréciait pas le fait de voler de lits en lits. « Nous savons tout deux que j'ai toujours été un beau parleur galant, même si j'ai bien souvent un visage ferme et je m'en rends compte ! » Il marquait un légère pause. C'était vrai, il ne souriait que peu à part pour être galant envers les dames et c'était l'usage qui demandait cela, pas une marque de sincérité. Mais il souriait sincèrement aux personnes qu'il aimait, dont les membres de sa famille. « Je ne jouerai jamais à cela avec toi.. et bientôt, avec les cheveux coupés, le charme n'opéra plus ! » Il disait cela pour la taquiner encore, car il savait à quel point elle appréciait sa longue tignasse. C'était elle qui l'avait poussé à garder les cheveux plus longs, après qu'ils aient passé un pacte ; il devait couper ses cheveux que lorsque sa soeur se marierait. Mais il fallait avouer qu'ils espéraient que cela arriverait bien plus tard, pas à l'aube de ses seize ans. Pourtant, c'était d'usage d'être fiancé, pour une femme, dans ces eaux là. Andrew aurait alors les cheveux coupés pour le jour du mariage de sa soeur, comme pour fêter cet événement mais pas dans le bon sens du terme. Cela lui permettrait en quelque sorte de faire le deuil, car il perdait sa soeur qui troquait le nom de Rowan pour celui de son époux, celui de Caron. C'était comme pour sceller une époque révolue, pour tourner la page. « Cesse tes inepties, père n'aurait pas été jusqu'à te marier à ce vieux fou sénile ! » Il marqua une nouvelle pause, cette fois-ci, il était pensif. Tout le monde connaissait la réputation de lord Walder Frey, un homme qui gouvernait une puissante maison mais qui, à sa mort, allait laisser bien des troubles de succession à n'en pas douter. Il avait pris de nombreuses épouses, avait de nombreux enfants et dominer la maison Frey revenait à dominer une position clé du Conflans. Abigaëlle commença à chanter et Andrew écoutait attentivement, toujours assis face à sa soeur qui elle, était debout. Il lui tenait les mains et l'écoutait attentivement chanter cette mélodieuse chanson, qu'il aimait tout particulièrement. Elle était simple mais extrêmement douce, elle était relaxante et cela lu faisait le plus grand bien. Les deux Rowan furent interrompus par un serviteur qui était entré dans la pièce et avait écouté Abigaëlle chanter, avant de repartir aussi vite quand il avait vu le regard d'Andrew à son encontre. « Il faut toujours qu'il y ait quelqu'un pour venir déranger... » Il caressa le bras de sa douce, une caresse douce, chaleureuse et qui se voulait réconfortante. « Mais ne t'inquiète pas, tu lui as sûrement fait une excellente impression. Ta voix s'améliore de jours en jours, tu étais parfaite. » Il vint déposer un léger baiser sur sa joue, pour la féliciter. Il appréciait toujours quand il écoutait sa soeur chanter, car il savait qu'elle avait un grand talent. Plus que bien des dames qui s'amusaient à chanter. Il reprit sa tasse de thé en main, dégustant une légère gorgée. « Veux-tu que je te resserve du thé ? » Il lui avait dit ça d'une voix qui montrait qu'il ne voulait que son bien.

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« Insinue tu que mon futur époux devra agripper ma crinière pour pouvoir me chevaucher ? »

Je n’avais pas pus m’en empêcher, c’était sortit tout seul. Il m’avait provoqué et j’avais répondu instinctivement. C’était … assez maladroit de ma part de dire ça, sachant que j’avais beaucoup de mal à ne pas paniquer en imaginant ma nuit de noce. Ce que j’évitais au maximum d’ailleurs. Je n’avais pas envie d’y penser. L’agacement d’Andrew face à ma fausse proposition d’épouser Walder Frey me fis sourire et je lui caressais la joue. Il arrivait à me faire rire en me chatouillant, c’était bien l’un des rares qui pouvait le faire ! Je tirais gentiment sur les mèches longues de mon frère. Ça allait me manquer de ne plus pouvoir passer ma main dans ses cheveux longs.

Je sentis ses doigts surs mon bras, un sourire vient éclairer mon visage devenu morne à cause de la présence du serviteur et je saisis les doigts de mon frère pensive. Je n’avais pas vraiment de mérite et tout le monde pouvait chanter comme moi en travaillant sérieusement. Je souris néanmoins face au compliment de mon frère et acceptai une tasse de thé. J’avais finis la mienne.

« Dire que j’aurais pus être à jamais dégoûté du chant par Septa Ula … Tu as eu de la chance de ne jamais vraiment la subir… Je n’ai jamais compris pourquoi père avait choisit cette septa … »

Je secouais la tête. La septa avait été toujours très dur avec moi, pas seulement parce qu’elle me tirait les oreilles mais il lui était arrivée une fois ou deux de m’interdire de manger pour une fois incroyable … Je ne me souvenais même plus lesquelles pour dire … Je fronçais les sourcils. Si j’aimais comme mon frère l’ambiance des bibliothèques, mais j’aimais aussi sortir et profiter de l’air frais. Le mieux étant de lire ou de chanter dans les jardins. Je penchais la tête vers mon frère et lui fis un petit sourire :

« Je sais que les jardins n’ont pas l’envergure des notre, mais je n’ai pas envie de rester enfermer, allons nous dégourdir les jambes, s’il te plaît Andrew. Peut-être trouvera tu quelques adversaires au terrain d’entraînement, j’aime bien te voir te battre. »

Après tout, il était mon chevalier qui portait mes couleurs. J’aimais le voir se battre c’était vrai, à chaque fois j’avais l’impression qu’il dansait autour de ses adversaires sans que ceux ci n’arrivent à le toucher. Je me demandais un instant si contre Bryce il resterait le meilleur : pour moi seul Garlan et Loras étaient meilleurs que lui. Je me levais souplement et bus une nouvelle gorgée de thé avant de laisser ma tasse sur le guéridons. Je dénouais l’un des rubans qui retenait quelques unes de mes mèches en arrière et lui tendis pour qu’il accroche ses cheveux. Si j’aimais passer mes doigts dans ses cheveux, j’aimais encore plus voir le visage de mon frère. Surtout quand il se battait, il avait l’air d’un grand lion sauvage. Ou du Guerrier en personne.

« Si je suis une fleur d’or, alors tu es un arbre d’or sur qui je pourrais à jamais compter et qui ne se laissera jamais abattre. »

Je lui tendis les mains pour que je le redresse afin de prendre son bras et de marcher un peu avec lui. Je chassais seulement les mèches qui maintenant glissaient quelques peu devant mes yeux. Mais ce n’était pas important. J’attendais juste mon frère.
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Love of a brother.

Love of a brother. ft Abigaëlle Rowan10



Andrew & Abigaëlle

Andrew fronça presque aussitôt les sourcils à l'entente des paroles, qui lui déplurent fortement. Si dans d'autres circonstances, il aurait pu en rire, là c'était bien loin d'être le cas. Sa soeur se comparait à un vulgaire animal et s'il était le premier à l'avoir fait, d'une certaine façon, il ne voulait pas s'imaginer les ébats de sa soeur et de son vieil époux, qu'il soit lord ou non. « La prochaine fois, abstiens-toi de telles paroles. » Sa voix avait été sèche et bien trop sérieuse, contrastant avec le reste du temps qu'ils avaient passé ensembles jusque là. Il ne cachait pas du tout le fait que cela l'avait déplût. « Si je suis prêt à rire de bien des choses, ça n'est pas le cas de ça. Et sache que le moment venu, je préfère être ignorant de comment cela se passera avec ton époux. » Il avait poursuivi avec la même intonation, toujours dans ce même but de lui faire naturellement comprendre qu'il n'appréciait pas de sujet. « Cela dit, peut-être aurais-tu été mieux aux côtés du vieux lord Frey. Tu aurais une grande famille ! » Sa voix avait repris un peu d'éclat, il cherchait à changer de sujet, trouver quelque chose sur lequel rire plutôt qu'un sujet tel que le précédent. Elle tirait sur ses cheveux il ne broncha pas, bien trop habitué par cela, elle le faisait quasiment tout le temps quand ils étaient ensembles et seuls, sans compagnie et quand il n'y avait aucune personne externe à leur petite cercle restreint. Andrew écarta sa soeur, se levant et la laissant s'asseoir sur son fauteuil pour ensuite prendre en main la théière, vidant un thé dans sa tasse puis s'en resservant à lui-même. Il resta ensuite debout face à sa soeur. « Crois-tu que mon mestre était plus sympathique que ta septa ? Il avait des ordres de père, comme les maîtres d'armes. Tu ne sais pas ce que c'était ! » Il marqua une pause, profitant d'un léger temps pour porter sa tasse jusqu'à ses lèvres puis pour avaler une gorgée. « Je dois admettre que de ce côté là, mes leçons étaient peut-être dures à Cendregué, mais je préférais largement ! Seul problème, tu n'étais pas à mes côtés. » Le temps de son écuyage avait été plaisant, même si ça n'avait pas été de tout repos et loin de là, même. Mais il avait été loin de son père et c'était le positif qu'il retenait. Pourtant, lord Androw n'était pas de tout repos mais malgré tout, il n'était pas son père, ça avait été différent. « Bonne idée ! Il est vrai que je commençais à avoir les jambes engourdies. » C'était la raison pour laquelle il était resté debout après avoir resservi du thé. Andrew était plein d'énergie, il avait souvent besoin de se dégourdir. « Cela dit, je n'ai pas envie de combattre quiconque. Je veux passer du temps avec toi, pas aller affronter quelqu'un. » Il attendit que sa soeur ne se lève pour ensuite partir, à ses côtés. Ils quittèrent rapidement la bibliothèque et se mirent à vagabonder dans les couloirs. « Mais tu auras d'autres occasions de me voir m'entraîner, ne t'inquiète pas ! » Même si elle allait se marier prochainement, ils allaient quand même retourner jusqu'à Boisdoré à un moment ou un autre et là-bas, Andrew s'entraînait souvent. Ils déambulaient dans les couloirs, toujours en direction des jardins. « Je peux être tout ce que tu veux, pour toi. » Il lui offrit un sourire sincère. « Et oui, tu le sais. Evidemment que tu pourras toujours compter sur moi, même une fois que tu seras mariée. » Encore un nouveau rappel à ce sujet, mais c'était d'actualité, c'était normal. « D'ailleurs, tu as intérêt à m'envoyer de très nombreuses missives, à chaque fois qu'un événement se produira ! » Cela comprenait les événements mineurs mais aussi et surtout ce qui touchait aux grossesses. S'il n'aimait pas le futur époux de sa soeur, cela ne se répercuterait pas sur les enfants de cette dernière. Jamais.

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Je savais que ma pique n’allait pas plaire à Andrew avant même qu’il n’ouvre la bouche, je ne répondis même pas, n’ayant pas envie de partir dans une dispute. Notre dernière datait d’une halte à une auberge lors du voyage il y a quelques semaines et je n’avais nullement envie de recommencer, cela ne servait à rien. Je laissais les mots de mon frère glisser sur moi sans bouger, tout en l’écoutant. Un mince sourire naquis à nouveau sur mes lèvres lorsqu’il parla de nos maîtres respectifs. Je répliquais aussitôt.

« Tout nos maîtres ont été sévère d’une certaines manières. Heureusement que nous étions ensembles … Je pourrais regretter de ne pas être venue avec toi à Cendregué. Tu m’en as toujours dis beaucoup de bien. »

Je souris tendrement en regardant mon frère. Avec sa taille haute, ses cheveux longs et son caractère en plus de me faire penser à un lion, il me faisait penser à un jeune étalon puissant, fougueux qui ne se laissait jamais dominer autrement que par ses émotions. Je ris, je ne pus m’en empêcher, c’était tellement drôle ce que disait Andrew ! Je lui soufflais juste avant de sortir de la bibliothèque.

« Mais tu combats aujourd’hui encore mon frère, tu combats la présence de mon fiancé à mes côtés. »

Je chassais une de mes mèches de cheveux qui tombait dans mon visage en faisant un clin d’œil à mon frère. Je ne lui en voulais nullement, j’étais heureuse près de lui. Quand à le voir s’entraîner je ne m’inquiétais pas, j’avais l’impression que tout les deux jours je le voyais défier les chevaliers de ma futur maison. Je serrais mes longs doigts autour de son bras et posais de nouveau ma tête contre son épaule. Il n’avait pas besoin de le dire en permanence, mais c’était tellement agréable de l’entendre dire cela … Je savais malgré tout qu’à jamais je pourrais compter sur lui. Nous étions bien trop proche pour qu’un simple mariage brise nos liens.

« Je t’écrirais même lorsqu’il n’y aura rien à dire ! Tu auras l’impression d’être encore à mes côtés. Je te le promets. »

Et je tiendrais parole. Quitte à envoyer plusieurs lettres par jours. Qui pourraient me blâmer de donner des nouvelles à ma famille. Personne. Et j’espérais presque secrètement pouvoir informer, avant Bryce, Andrew d’une grossesse. Même si je n’en n’étais pas sûre de pouvoir le faire. J’avais finis par apprendre à me repérer seule ici et je conduisis sans aucune difficultés mon frère dehors. Il faisait beau et une brise soufflait, juste ce qu’il fallait pour ne pas avoir trop chaud. J’observais le jardin avec attention, je crois que je ferais de mon passe temps l’amélioration des jardins. Je me souvenais très bien de ceux de La Treille. Alors que nous nous engagions dans les jardins j’entendis un bruit de pas derrière nous. Je fis tourner mon frère avec moi pour faire face à Lord Bryce. Je fis une révérence accompagné d’un sourire, il s’inclina devant moi.

« Lady Abigaëlle, j’espérais pouvoir faire une promenade avec vous.
- Je suis désolée Lord Bryce, j’ai prévu de passer la journée avec mon frère. Mais que diriez vous demain d’une sortie à cheval tout les trois ? »

Je jetais un regard à mon frère prête à lui écraser le pied au besoin pour réussir à lui arracher un mot de politesse. Il avait intérêt à soutenir le projet … Je détaillais toujours à la fois mon frère et mon fiancé. Il ne valait pas Wyllos qui pour moi représenté le type d’homme qui me plaisait réellement, mais j’aurais clairement put tomber sur bine pire, quelque part j’avais de la chance.
Bryce : #003300
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Love of a brother. ft Abigaëlle Rowan10



Andrew & Abigaëlle

Andrew avançait dans les couloirs d'un pas modéré, sa soeur n'ayant pas répondu à ses paroles acerbes qui pourtant, étaient tout ce qu'il y avait de plus normales selon lui. Il n'avait pas le moins du monde appréciait et il le faisait savoir, car il ne comptait pas se retenir de dire ce qu'il pensait à sa soeur. Ce n'était pas prêt d'arriver même et elle le savait sûrement, car il avait toujours tenu à lui dire ce qu'il pensait ; totalement sincère, il ne cachait jamais rien, préférant crever ce qui pouvait être un abcès dès qu'il commençait à y avoir quelque chose de désagréable. « Effectivement, nos maîtres ont toujours été sévère. À croire que père comptait nous mener la vie dure, comme si cela servait à quelque chose... » Il fronça les sourcils, toujours en marchant aux côtés de sa soeur. Leur père n'avait pas été facile et ça avait été loin d'être le cas, mais ils s'en étaient accommodés au fil du temps. « Peut-être cela a-t'il fonctionné, après tout... Nous sommes comme il a voulu. » Peut-être qu'il avait réussi, que son unique but était d'avoir des enfants comme il désirait aux dépends d'avoir une relation aimable avec eux. Au contraire de cela, c'était plutôt conflictuel. « Si tu avais été là, tout aurait été si différent ! Je crains que cela nous aurait porté préjudice... » Ensembles, ils étaient bien différents de quand ils étaient seuls. La solitude lui avait permis de se concentrer totalement sur ses leçons et ses entraînements, alors qu'avec sa soeur... Il aurait sûrement été trop occupé à être avec, il aurait été moins assidu. « Je crains que ce combat ne soit pas le plus glorieux que j'ai mené, ni même celui qui portera le plus ses fruits. » Quoiqu'il advenait, il finirait par perdre, perdre sa soeur. Il ne pouvait rien faire contre ces fiançailles, rien du tout et cela, il ne le savait que trop bien. « Mais il vaut mieux combattre et perdre, plutôt que n'avoir jamais combattu. » Quand bien même cette cause n'était pas la plus glorieuse, il ne comptait pas la lâcher d'aussitôt. Enfin, ça n'était pas dans ses projets en tout cas même s'il faisait un léger effort par rapport au futur époux de sa soeur, afin d'essayer de mettre tout à plat ; mais il n'allait pas l'aimer pour autant, ça, ce n'était clairement pas à l'ordre du jour. Andrew suivait toujours sa soeur alors qu'ils pénétraient enfin au sein des jardins, qui étaient bien loin de valoir ceux de Boisdoré, La Treille ou même n'importe quel autre demeure typique du Bief. Ils en faisaient leur particularité, en quelques sortes, car les fleurs, les arbres, les champs, étaient quelque chose d'extrêmement courant sur leurs terres. « Vraiment, tu n'as pas beaucoup de chances de ce côté là. Ces jardins ne sont pas à la hauteur des nôtres et quoiqu'il arrive, qu'importe les efforts de ton fiancé, cela ne pourra pas devenir égal à ceux des demeures du Bief... » Bien-sûr, ils possédaient aussi leur petite touche personnel, ils avaient leur particularité mais rien qui plaisait à Andrew. Il n'était pas totalement méchant dans ses paroles, car il l'avait déjà dit à sa soeur qu'il reconnaissait pleinement que Serena avait un charme bien à elle, mais c'était tout. Il ne faisait pas plus d'efforts à ce sujet. Quand des pas se firent entendre derrière les deux Rowan, Abigaëlle poussa son frère à se retourner et c'était ce qu'il fit, en observant lord Bryce et en le jugeant, discrètement, de haut en bas. Puis, il s'inclina légèrement en signe de politesse. Une révérence tout ce qu'il y avait de plus solennel. Il écouta les paroles de sa soeur, affichant un léger sourire alors qu'une pointe presque imperceptible de provocation trônait dans son regard. « Effectivement, cela serait un plaisir de partager une balade en votre compagnie, afin de... » Il marqua une courte pause, d'à peine quelques secondes. « Faire connaissance. » Il laissa un sourire apparaître sur son visage, dans l'imposant effort de paraître agréable.

DRACARYS 2017
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