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Don't be afraid | pv abi

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Aux Eteules, An 299, lune 2, semaine 3

Jyana replia le bout de parchemin sur lequel était couché quelques mots. Une missive pour Arys Manning, son fiancé avec qui elle entretenait une correspondance depuis quelques semaines. Dans quel but ? Apprendre à discerner l’homme derrière le visage qu’elle avait vu à Port Réal. La Selmy ne se fiait pas aux apparences, et comme elle avait usé de ses charmes, l’usage des corbeaux permettait d’effacer ce détail qui avait arrangé la jeune femme et son père. Elle était fiancée. C’était tout ce qui importait, désormais il fallait maintenir ses fiançailles coute que coute. Sa cousine avait été verte de jalousie et de rage de voir Jyana réussir dans son entreprise, d’avoir réussi à faire oublier qu’elle n’était pas aussi vertueuse qu’on attendait quel soit. La vie aux Eteules n’avaient pas particulièrement changer. Elle devait juste mettre des bâtons dans les roues de cette cousine qui tentait par tous les moyens de mettre la jeune femme dans l’embarras. La fille d’Arstan ne se laissait cependant pas faire, une véritable guerre ouverte avait été déclarer entre les deux filles. L’information ne franchirait pas les lèvres de cette petite prétentieuse, heureusement pour Jyana, sa mère l’aidait grandement. La belle ne voulait pas mettre son frère sur le coup, elle préférait le voir se concentrer sur lui-même et faire le point sur ce qu’il ressentait pour une certaine lady Caron. Elle ne l’embêtait pas avec ses propres soucis.

Elle se leva donc et quitta son bureau pour aller chercher le mestre afin qu’il puisse envoyer sa lettre. Jyana voulait qu’elle parte au plus vite. Les semaines filaient à toutes allures, rapprochant inexorablement la date fatidique de la venue des Manning dans l’Orage pour célébrer les noces. Jyana ne se défilerait pas, elle ne tremblait pas. Elle ne ressentait qu’un vague pincement aux cœurs de devoir quitter son frère, de devoir le laisser seul ici. Alors elle espérait grandement, qu’avant son départ, que les choses entre lui et le rossignol aient avancés. C’était ce qui angoissait le plus la jeune femme au final. Laisser son frère seul. Cette fois ci c’était elle qui partait, non lui. Les rôles s’inversaient. Il était sûr qu’elle ne mettrait pas dix ans avant de revenir voir sa famille, mais elle passerait de longues lunes loin de chez elle. Ce ne serait pas facile de se séparer encore. Elle avait l’impression que son frère était rentrée trop récemment, ne leur permettant pas de rattraper le temps perdu.

Elle trouva finalement le mestre et lui confia sa lettre. Le vieil homme de sciences lui confirma qu’il enverrait un oiseau dès le soir même chez les Manning. La brune le remercia avant de tourner les talons pour prendre la direction des jardins. Elle avait donné rendez-vous à lady Abigaëlle Rowan afin de faire plus ample connaissance. Bethany était arrivée récemment chez les Selmy avec la jeune fiancée de son frère. Une biefoise. La Caron lui avait demandé de mettre à l’aise la petite fleur du Bief et pourquoi pas sympathiser. Après tout, elle serait la futur lady Caron de Serena. Les deux familles orageoises étaient très proche et si Ilyn et Beth se rapprochaient, une alliance encore plus solide naîtrait. Il fallait donc que la jeune fille soit suffisamment à l’aise avec les Selmy car elle serait amenée à les croiser régulièrement. Autant commencer par Jyana. Même si la fille du seigneur des lieux avait un caractère fort, digne des femmes de sa région, elle pouvait se montrer assez compréhensive et pouvait mettre son côté tempétueux de côté. Alors elle avait choisi les jardins, se disant que cela lui rappellerait le Bief et qu’elle serait peut-être plus à l’aise. Certes les jardins de la maison Selmy n’avait rien de ceux verdoyant de Hautjardin ou ceux des plaines de la Mander mais c’était mieux que rien. Des alouettes chantaient les arbres, insouciantes. L’air était chaud, légèrement sec, mais ce n’était pas étouffant. Jyana aimait cette chaleur douce et ce vent qui balayait les marches de Dorne, rendant les plaines fertiles et permettant une agriculture céréalière qui était la principale source de revenue de la maison Selmy. Ce n’était pas pour rien que le blason de leur maison était un épi de blé.

Elle attendit donc l’arrivée de la jeune fille, profitant du soleil sur sa peau claire, fermant les yeux, le visage tourner vers l’astre de feu, légèrement en arrière, prenant appui sur ses bras. Elle se sentait si bien ainsi, elle était chez elle, dans un environnement paisible et agréable. Elle adorait ses terres, celles de la Couronne était merveilleuse mais complètement différent. Alors elle profitait de chaque instant passé ici.

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J’aimais découvrir de nouvelle terre, et découvrir le monde, mais une avait échappé jusque là à ma curiosité : l’Orage. Des récits que j’avais entendu c’était sûrement cette région, ainsi que l’Ouest, qui me donnait le moins envie … Mais étant fiancé à un seigneur de l’Orage, je me devais bien d’aller le rencontrer ! Et de découvrir potentiellement mes nouvelles futurs terres. Heureusement, je n’étais pas seule dans ce long périple, en plus de Bethany Caron, avec qui je m’entendais plutôt bien, mon frère Andrew était du voyage. Et s’il souriait avec moi, avec les autres il était glaçant et ne s’ouvrait pas. Surtout avec les orageois, même s’il restait poli et courtois. Mais c’était une politesse glaciale. Du moment qu’il ne me faisait pas honte c’était tout ce que je demandais. Et il réussissait très bien à le faire.

Nous étions arriver chez les Selmy, alliés des Caron après une longue route, et j’étais heureuse de pouvoir me reposer un peu. J’en avais assez du carrosse … Et ce voyage avait l’avantage de me faire rencontrer les seigneurs de l’Orage. Mais j’avais beau faire tout les efforts du monde, à essayer de me montrer optimiste, je n’aimais pas cette région ! ET je crois que mon frère la haïssait … Mais bon, je ne disais rien. Mais depuis mes derniers pleurs dans les bras de Margaery, à Hautjardin, je n’avais plus versé la moindre larme, et je ne pleurais plus jamais ! Cependant je me devais de faire bonne figure, et même si je restais distante avec la majorité des seigneurs, tout en me montrant polie, j’avais rendez-vous aujourd’hui avec Jyanna Selmy, chez qui nous logions. Les Jardins. …

Je lissais du plat de la main la rose rose et argent que j’avais choisis pour aujourd’hui. On toqua et entra dans ma chambre mais je ne bougeais pas. C’était Andrew. Il s’approcha et fit signe à la servante de partir, ce qu’elle fit aussitôt. Immédiatement, Andrew se détendit. Je lui fis face et il me détailla. Ce qu’il me dit me fit écarquillais les yeux. Mais … Il avait raison ! Dans une lune et une semaine, j’aurais seize ans … Je passais une main dans mes cheveux pensive. Voilà qui était bien étrange … Devais-je en informer Bethany ? Aucune idée … Je verrais plus tard sûrement. Bien ! IL était l’heure d’aller à ce rendez-vous.

Andrew me prit le bras et m’escorta jusqu’aux jardins avant d’accepter de me lâcher le bras. Tout en me glissant sans bruit parmi les allées je comparai ce pauvre jardin à ceux du Bief … Encore que cette région près de Dorne était moins humide que le reste de la région. Mais ce jardin valait à peine celui de petits nobles du Bief … C’était désolant. Ceux de Boisdorés me manquaient énormément, le pire étant le grand arbre symbole de ma maison. Après quelques minutes de marches je finis par trouver la jeune femme. Si j’avais bien compris, elle allait bientôt se marier. Autant être amies … Mes pensées partirent un bref instant vers Willos, mais je me ressaisis et fis une révérence accompagné d’un sourire, qui semblait naturel, à Jyanna.

« Lady Jyanna, je vous remercie de votre invitation. C’est un plaisir de passer un moment avec vous. »

Comme Margaery me manquait ! Ainsi que Leonette et Desmera. Surtout Desmera. Si je m’étais écoutée j’aurais supplié pour qu’elle vienne avec moi, mais j’étais fière, je me devais de rester une lady du Bief, une puissante lady du Bief, je ne supplierais pas. Je resterais droite et fière, et s’il faut je ne serais plus qu’épine et la fleurs disparaîtrait.
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Aux Eteules, An 299, lune 3, semaine 2

Les bruits des pas approchant fit se redresser Jyana, ouvrant les yeux elle vit la jeune biefoise arrivée. Le soleil se reflétait dans ses cheveux blonds finement coiffé à la mode du Bief. L’oragoise la regarda faire une révérence parfaite auquel la jeune femme répondit avec un large sourire. La fiancée de Bryce était polie et connaissait visiblement toutes les étiquettes qui étaient dû à leur rang de femme noble. Si la Selmy était chez elle, Abigaëlle lui restait supérieur en rang. Les Rowan était une famille puissante alors que les Selmy était de loin beaucoup plus modeste. Leur statut de seigneur des marches leur conférait un respect agréable mais comparer au Caron ou au Swann ils n’étaient pas grand-chose dans le jeu se jouant dans la région. Mais peut-être que cela changerait si Bethany et Ilyn arrivaient à se rapprocher. Ce n’était pas une chose gagner d’avance mais Jyana ne perdait nullement espoir concernant son frère et son amie.
« Venez-vous assoir Lady Abigaëlle, ne restez pas debout. »

Jyana lui fit de la place sur le banc afin que la jeune fille puisse venir s’assoir à ses côtés. Ainsi, elles seraient plus à même de discuter et de faire connaissance. L’orageoise n’avait aucune mauvaise intention et n’avait pas l’intention de tester ou autre la future épouse du seigneur Caron. Elle espérait donc que la jeune biefoise ne se sente nullement mal à l’aise à ses côtés car ce n’était nullement le but. En bonne hôtesse, la jeune femme s’enquit du bienêtre de son hôte. Elle savait que Bethany mettrait plusieurs jours à se remettre du trajet à cause de son dos, c’était devenue une habitude pour l’orageoise d’aller passer une après-midi au chevet de son amie après un long voyage. Cependant ne connaissant pas encore la future épouse de Bryce, Jyana préférait demander par correction.
« Avez-vous pu récupérer de votre voyage ? J’espère que vous n’êtes pas trop dépaysée, j’ai entendu dire que les paysages d’orage étaient vraiment différents de ceux du Bief. »

La Selmy n’avait jamais mis les pieds dans cette région qui n’était pourtant pas très loin des Eteules. Elle en avait entendu parler par ses parents ou encore par Bethany très récemment. On lui avait décrit la région comme verdoyant, un véritable temple de douceur où il faisait bon vivre. C’était pour cela que Jyana avait choisi les jardins pour discuter avec Abigaëlle, afin qu’elle soit dans un lieu un peu plus familier pouvant lui rappeler sa région. C’était assez particulier de se dire qu’entre deux régions voisines, le climat pouvait être si différents. Contrairement à Dorne et au Nord où l’on savait les régions dans des extrêmes, le Dorne pour sa sécheresse et le Nord pour sa neige qui pouvait même tomber en été, même si cela restait rare. Jyana préférait le climat plus rude du Sud cependant, elle ne doutait pas qu’il faisait bon vivre dans le Bief mais elle n’aimait pas trop les climats trop doux.
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Jyanna Selmy semblait vraiment amicale, et animée de bonnes attention. Ma première septa m’avait un jour dit que les sept enfers étaient pavées de bonnes intentions. Devais-je rester sur mes gardes ou bien accepter de me détendre un peu ? Voilà qui était un drôle de choix ! Après un bref instant de réflexion, je m’autorisais à me détendre un peu. Mais juste un peu. Si je devais avoir l’approbation de quelqu’un, c’était sûrement bien plus des Caron. Bien que les Selmy soient les gens charmants. Je la remerciais lorsqu’elle me proposa de m’asseoir et m’installai près d’elle en l’observant avec attention. Elle était belle … Et faisait à peine vingt ans. Je notais également sa manière de coiffer ses cheveux. Personnellement, je gardais celle du Bief pour l’instant. Voir même pour jusqu’à mon mariage sûrement. Je porterais les cheveux tels une bonne orageoise seulement quand je devrais y vivre. ET encore, sans doute pas tout de suite.

Le voyage. Mes pensées s’envolèrent un instant vers les voyages que j’avais pus faire … La visite des Terres des Redwyne restait dans mon esprit le voyage le plus fantastique que j’avais fais pendant des années. Que dire de celui que je venais de faire ? Assise dans un carrosse à plus ou moins discuter avec ma futur belle sœur, à regarder le paysage, et à essayer de combattre la mauvaise humeur de mon frère aîné . Si je m’en étais remise ? Une bonne nuit de sommeil et tout était bon pour moi ! Je plaignais en revanche lady Bethany et son dos. Il faudrait que je repasse la voir un peu. Je souris un peu à Jyanna.

« Je me suis bien remise du voyage je vous remercie … »

La deuxième partie de sa phrase m’embêtait plus. Comment lui dire que l’ORage avait été probablement le dernier endroit, avec Dorne, où j’aurais voulu vivre ? À cause de tout ce que l’on disait dessus … Certes, ici le temps était visiblement plus clément que dans le reste de la région … Mais j’étais du Bief ! J’aimais les grands espaces verdoyants, les petits bosquets d’arbres, les grands jardins féeriques … Autant être honnête. J’avais trop connue que le Bief pour être seulement , pour l’instant habituée aux étendues moins vertes de l’Orage. Je répondis lentement.

« Je dois vous avouer être assez dépaysée pour l’instant. Cela change beaucoup du Bief … Et je n’ai guère voyagé dans d’autres régions que le Bief et les terres de la Couronnes. J’avais lu des textes sur l’Orage plus jeune, et avant mon départ … Mais c’est autre chose de les voir. On ne peut réellement comparer l’Orage et le Bief, les deux régions sont bien différentes. Chacune à ses qualités et son tempérament. »

Je voulais malgré tout éviter ce sujet … glissant … de savoir si j’aimais ou non la région. Je préférais passer sur un autre bien moins risqué, et plus tranquille. Au temps la remercier pour son hospitalité des plus agréable.

« Lady Jyanna, je voulais vous remercier pour votre hospitalité . Tout est parfait, et même si mon frère ne le montre pas, il est heureux de pouvoir enfin se dégourdir les jambes et profiter un peu de l’Orage. »

En espérant qu’il n’aille pas trop s’amuser avec les chevaliers et les gardes de cette maison sur le terrain d’entraînement. Quoi que … Vu qu’il faisait sa tête de mule, il devait sûrement vouloir être seul et frapper comme un idiot sur un poteau d’entraînement. Mais je ne voulais pas que nos hôtes prenne mal l’attitude d’Andrew. Mieux valait prévenir que guérir
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Les écrits sur les terres de l’Orage parlaient bien souvent des tempêtes et des orages qui s’abattaient sur la région avec violence, si cela était vrai pour la partie est, les marches ne possédaient guère ce climat, les gens ignoraient bien souvent que le temps quotidien qu’ils faisaient dans cette partie de Westeros, territoire souvent soumis au guérilla dornienne. Les marches étaient bien mystérieuses pour ceux n’y vivant pas. Mais c’était ce qu’aimait Jyana dans sa région, ce côté mystérieux, quelque peu dangereux par sa position et parfois soumis au caprice de la météo tempétueuse de l’est qui venait mourir au-dessus de leur tête. Il était vrai que la verdure n’était pas aussi luxuriante et immortelle que sur les terres de Bief mais tout avait du charme aux yeux de la cadette des Selmy.
« Les livres parlent peu du climat que nous possédons dans les marches. Cela entretient une pointe de mystère. Il faudrait que vous vous rendiez plus à l’Est pour retrouver les dire de vos livres. Mais je suis sûre qu’avec le temps vous vous y ferez. Ma mère était comme vous à son arrivée ici et désormais elle s’accroche à ses terres et son domaine comme personne. »

Un léger sourire rassurant vint étirer les lèvres de la brune, si sa mère avait réussi à s’habituer au climat de Westeros et des marches alors une bieffoise pouvait le faire. Aujourd’hui, la mère d’Ilyn et Jyana Selmy se sentait plus orageoise que jamais. La princesse de Qarth n’était plus, ses yeux noirs ne reflétaient plus le mystère de cette cité mais la tempétuosité dangereuse de l’Orage. Toujours aussi décrier mais ses enfants lui ressemblaient bien trop pour qu’on ne la force à la faire partir. L’héritier des lieux tenaient plus de sa mère que de son père. Si Jyana était plus de la trempe de sa grand-mère, elle avait héritier de la beauté de sa mère.

La jeune fille la remercia de l’hospitalité qu’avait preuve les Selmy avec la délégation de Bethany et d’Abigaëlle. Quant au frère de la jeune Rowan, il semblait effectivement plus renfermé que sa jeune sœur, mais il en fallait plus pour énerver les hommes de la maison de Jyana. Et si l’envie leur prenait d’en découdre sur un terrain d‘entraînement, personne ne s’en vexerait. Parfois, la brune aimerait pouvoir régler ses comptes avec sa cousine sur le sable d’un terrain, avec le chant des lames pour seule chanson. Mais elles étaient des femmes, elles ne pouvaient agir ainsi. Alors c’était coup bas sur coup bas, qui serait la plus maligne, qui ferait tomber l’autre la première ? Une guerre incessante entre les deux demoiselles.
« Ce n’est rien, les Carons sont nos amis et les recevoir est toujours un grand honneur. Et vous êtes une future Caron. Vous serez toujours la bienvenue ici, aux Eteules. Vous et votre famille. Et si je peux vous confier un secret, j’ose espérer que dans quelque temps, nos deux familles soient unis par les liens du mariage… »

L’œil de Jyana était devenu malicieux, si elle pouvait avoir la jeune bieffoise de son côté pour pousser Bethany et Ilyn dans les bras l’un de l’autre, cela lui faciliterait la tâche. La jeune orageoise avait bien vu les regards de son frère aîné. Ses joues rougissaient bien trop vite quand le rossignol était dans les parages et son esprit bien trop distrait. Heureusement que Bethany était beaucoup plus discrète.
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Visiblement le caractère de mon frère ne semblait pas déranger Lady Jyanna. C’était moi qu’il dérangeait le plus. Le comble quand il était des plus exquis avec moi. Une véritable crème et un véritable amour, qui se coupait en quatre pour me faire plaisir. Mais il avait décidé de se montrer sous son plus mauvais jour. Pourquoi pas ! C’était ses choix. Mais j’aurais aimé qu’il fasse des efforts. Ce à quoi il riait en m’embrassant le front. Comme lorsque nous étions enfants. Mais puisque visiblement cela ne dérangeait pas nos hôtes … Mais je lui en toucherais encore un mot. Il allait bien finir par entendre raison ! Quand à la région … Ainsi les Marches de Dorne ne ressemblaient en rien au reste de l’Orage … Et bien je n’étais pas pressé d’aller dans le reste de l’Orage. Quand à aimer l’Orage comme ma propre région … Mmmh … Je n’allais pas partir défaitiste … Mais j’en doutais fort. J’étais bien trop attachée au Bief, après tout, toute ma famille y vivait, et toute mes amies venaient du Bief. J’étais sûre que je resterais à jamais une dame du Bief, même si je devrais donner l’illusion que j’étais une femme de l’Orage. Peut-être que de cette manière je pourrais faire ressortir mes épines plus souvent.

Une futur Caron … Abigaëlle Caron … Je passais du Joyaux de Boisdorés à Épouse de Bryce Caron, un homme de vingt ans mon aîné. Il y avait des jours ou j’adorais ma vie … Quand à lier les Caron aux Selmy … Oh ! Oh … Bethany et … Ilyn ? Il me semblait que c’était le nom du frère aîné de la demoiselle. J’eus un mince sourire face au regard malicieux de la demoiselle. Depuis quand m’interaissais-je aux amours des autres alors que le mien était des plus … contrarié ? Je chassai cette pensée de mon esprit. Les Selmy étaient des alliés des Caron, me fâcher avec eux n’étaient clairement pas une bonne idée. Puis j’aimais bien lady Bethany qui était un amour, même si quelque part je lui en voulais d’avoir proposé cette alliance à mon père. Mais … elle méritait d’être heureuse. Autant aider la jeune Selmy dans cette entreprise. Je gagnerais quelques crédits à son égard. Et puis … si cela pouvait permettre à Bethany d’être heureuse. Je hochais la tête.

« Je ne connais encore très peu votre famille, et celle qui sera la mienne, mais je ne peux qu’espérer que les liens du mariage viendront consolider cette amitié … Peut-être pourrions nous … Mmmh … Peut-être permettre aux liens de se nouer plus rapidement. »

J’eus un fin sourire, je ne connaissais sans doute pas assez bien les deux personnes, mais organiser un dîner, faire passer quelques fleurs ne devaient pas être bien difficile … IL fallait juste être discrète et efficace. Je repoussais en arrière une de mes mèches de cheveux en me levant, j'avais envie de me dégourdir les jambes.

« Marchons un peu si vous le voulez bine ! Je crois que j'en ai assez d'être assise pour un petit moment. Et je me ferais un plaisir de découvrir vos jardins. »
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Abigaëlle semblait partante pour pousser l’un vers l’autre, les deux tourtereaux qui refusaient d’aller plus loin que de simple moment passer ensemble accompagner de quelques mots, et dans les meilleurs cas, d’un léger baiser voler dans un moment irréfléchi. Il fallait réussir à leur faire accepter l’idée que tout cela était possible. Ilyn serait surement plus compliqué que Bethany. La jolie Caron pouvait plus aisément accepter les choses, rationnaliser les faits et tenter d’arranger la situation. Quant à l’héritier des Eteules…C’était une autre affaire, il nierait tout en bloc, Jyana le savait pertinemment. Il dirait que ce n’était pas possible, que le rossignol était d’un rang trop supérieur au sien pour que tout cela soit réalisable. Le chevalier se faisait souffrir inutilement en refusant ce qui sautait aux yeux de la brune. Mais elle ne pouvait pas agir sur les deux fronts. Mais avec Abigaëlle ce n’était pas impossible.
« Je l’espère…Il faudrait les convaincre que leur histoire est possible et qu’ils pourraient… la rendre…plus officiel en la concrétisant devant les Sept… Lady Bethany devrait être plus facile à convaincre que mon idiot de frère… »

La jeune biefoise désirait se promener dans les jardins. Jyana lui sourit et se leva, attendant qu’elle fasse de même avant de glisser son bras sous le sien et de commencer à déambuler avec lenteur entre les plantes, arbustes et arbre qui décoraient le maigre jardin des Selmy. L’orageoise le trouvait jolie, il était à son gout. En réalité, elle n’avait connu que celui-là et ne savait pas vraiment à quoi ressemblait vraiment un jardin du Bief. Probablement rempli de fleurs de couleurs variés, d’arbre verdoyant, certains portant des fruits appétissant et autres détails que la jeune femme n’arrivait pas à s’imaginer. Il fallait bien avouer que ce n’était pas une des caractéristiques premières de l’Orage. Cependant, la jolie brune se mit à faire visiter le jardin à Abigaëlle.
« Nos jardins ne doivent probablement pas arriver à la cheville des jardins bieffois. Décrivez-moi comment ils sont ! Je n’ai jamais eu l’occasion de me rendre dans le Bief pour en voir de mes propres yeux et je dois bien avouer que je suis curieuse de que cela doit être. »

Peut-être qu’un jour, ses pas la conduiraient dans le Bief. Mais ce n’était probablement pas où cette année. Jyana était ne pleine préparation pour partir en direction des terres de la Couronne pour rencontrer son fiancé de façon plus sérieuse et moins rapide que lors de leur rencontre à Port Réal. Elle pourrait également peaufiner les détails de son mariage à venir. Alors les projets pour le Bief allait être reporté à plus tard. Cependant, elle ne perdait pas espoir de pouvoir les voir.
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J’eus un petit rire en voyant lady Jyanna traiter son frère d’idiot. Pourquoi pas … Je n’avais jamais traité mon aîné d’idiot, le plus jeune oui, mais pas Andrew. Mais je ne connaissais pas encore bien Ilyn Selmy pour pouvoir affirmer les propos de la jeune épis de blé. Je me contentais de hocher la tête poliment. Je verrais avec Lady Bethany, quelques mots glissé dans le carrosse … Ce genre de chose. Je devrais faire attention pour ne pas froisser les plumes du délicat rossignol, après tout c’était bientôt ma belle-sœur et je n’étais pas Cercey qui semblait vouloir se mettre le bief en entier à dos ! 

Je la laissais glisser son bras sous le mien, bien que cela fut étrange pour moi lorsque je tournais la tête de ne pas voir Desmera, Margaery ou bien Leonette. Mais bien Lady Jyanna. Je secouais légèrement la tête pour chasser mes idées noires. Je ne devais pas penser à mes amies pour l’instant, sinon je ne ferais que comparer la jeune orageoise à mes délicates fleurs qui me manquaient tant. J’espérais pour Leonette que tout se passe bien dans le Conflans. Elle était si délicate, tout le monde devait l’aimer déjà. J’observais avec attention le pauvre jardin autour de moi. C’était si étrange pour moi qui avait passé mes journées et une large partie de ma vie entouré des plus beaux jardins au monde … J’espérais quand même que celui de Serena serait un peu plus fournis que celui-ci. Vivre dans un endroit sans fleur et sans jardin digne de ce nom …

Je tournais le regard vers Jyanna et l’écoutais avec attention. Elle disait vrai. Son enthousiasme enfantin me fit sourire et je restais silencieuse encore quelques instants pour rassembler mes mots. Elle voulait une description des jardins du bief ? J’invoquais en moi les images du jardins des Redwyne, des Tyrell, et des Rowan savourant leur saveur quelques instant avant de parler.

« … Oui, il est vrai que vos jardins sont moins beaux que les notre, mais le sol n’est pas le même. Les jardins des Bieffois dépendent de chaque seigneurs. Chez ma famille, chez les Rowan, nos jardins sont plus petits, mais nous avions de grands bois. Au centre de notre jardin se tient l’emblème de ma maison, si on regarde par les fenêtres de notre demeures, on voit que les haies, les buissons, et les parterres de fleurs sont là pour mettre en valeur cet immense arbre. Il faudrait cinq hommes pour faire le tour du tronc en écartant les bras. Chez les Redwyne, leur jardins sont plus mystérieux mais ont une ambiance très paisible. Au centre de leur jardin se tient un grand miroir d’eau entouré de vignes et de rosiers. Les plus beaux jardins sont sans conteste ceux de Hautjardin. On a l’impression que la moindre fleurs y est un bijoux des plus précieux, les jardins s’étendent autour du château en pierre blanches. Les haies sont hautes et remplis d’alcôves, si bien qu’on a l’impression à la fois d’être seule et d’être entouré. Le soir et à l’aube , la brise apporte les odeurs du jardins, c’est un pur délices. Lorsque c’est la période de floraison, la plus belle expression serait de comparer les jardins à la palettes d’un peintre. À chaque regard on a l’impression de redécouvrir de nouvelles couleur, à chaque inspiration mille et un nouveau parfums viennent vous chatouiller le nez et les chants des oiseaux durent des heures entières. Même sous la pluie les jardins ne perdent en rien leur éclats. »

Je me tus un long instant, l’émotion me serrant la gorge. Cela ne faisait pas si longtemps que j’avais quitté le bief et pourtant j’avais l’impression que les larmes me montaient aux yeux à évoquer les splendeurs des jardins de chez moi. Je fermais un court instant les yeux. Je ne pleurais pas. Je souris à Jyanna.

« Je suis sûre que j’exagère un peu. Mais ils vous plairont j’en suis sûre. Le Bief est une région magnifique »

C’était pour moi la plus belle au monde, mais je n’avais pas un avis objectif. C’était impossible d’en avoir un.
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La jeune bieffoise lui parla des jardins de sa région, elle en parlait avec une véritable passion. Jyana la laissa donc parler sans l’interrompre. On avait appris à l’orageoise à ne jamais interrompre quelqu’un qui parlait avec ferveur d’une chose qui lui plaisait. Que ce soit pour ne pas froisser son interlocuteur ou alors pour une simple manœuvre politique fourbe. Dans la situation actuelle, la première option était privilégiée par la Selmy laissant Abigäelle vivre son discours, la laissant se dérider sans pression. La jeune Selmy savait que sa mission était de détendre la jeune femme, sympathiser avec elle. La voir se détendre ainsi était de bon augure, elle savait donc quel sujet plaisait à la jeune fiancée de Bryce. Elle en soufflerait probablement quelques mots à Bethany qui transmettrait à son frère. Tout un stratagème pour que la future dame de Serena se sente bien dans sa nouvelle maison, qu’elle puisse être la fière représentante d’une maison ancestrale de l’orage. Elle semblait fragile et émotive, sa région lui manquait, l’émotion dans sa voix était palpable pourtant bien éduqué, la demoiselle resta droite et fière. Un monde séparait les deux ladys. L’une douce, sensible et jeune fleure du bief, l’autre caractérielle, capricieuse et tempétueuse orageoise. Mais Jyana avait aussi appris l’art du paraître. Bien qu’elle devait avouer que la présence d’Abigaëlle ne la dérangeait pas. Un peu de douceur ne faisait de mal à personne, chose dont les Eteules étaient malheureusement dépourvu.
« Je ne doute pas que votre région soit magnifique, vous en parlez avec passion, je pouvais m’imaginer au milieu de vos jardins. J’espère avoir l’occasion de pouvoir visiter le Bief un jour. »

Est-ce que son propre mariage lui permettrait de voyager ? Elle l’ignorait. Arys était l’héritier des Manning, il allait être le futur Lord de Noirport et elle future Dame de Noirport. Les voyages ne seraient peut-être pas au gout du jour.
Un serviteur intercepta la balade des deux ladys. La brune arqua un sourcil interrogateur.
« Votre père vous demande lady Jyana. »

D’un léger mouvement de main, la Selmy le congédia. Le jeune homme s’inclina devant les deux dames avant de disparaître. Jyana se tourna vers sa compagne de balade.
« Ce fut un plaisir de faire votre connaissance Lady Abigaëlle, j’espère sincèrement que vous vous plairez dans l’orage. Nous nous reverrons au banquet. »

L’orageoise fit alors une jolie révérence à la bieffoise qui lui était supérieur en rang avant de rejoindre son paternel.
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Je me demandais brièvement si parler avec trop de passion des jardins du Bief n’était pas un peu contre productif … N’était-ce pas une marque comme quoi je ne me sentais pas à l’aise ici ? Mmmh … Elle me l’avait demandé, donc j’imaginais que faire étalage de la beauté des jardins du bief ne devait pas poser problème … Même si j’avais l’impression qu’elle cherchait quelque chose, je ne saurais pas dire quoi … Mais une impression étrange. Je souris en hochant la tête. J’avais sûrement donné un peu trop de détail, mais ce n’était pas ma faute, le Bief me manquait déjà … J’observais avec attention le serviteur venant demander à ce que lady Jyana d’aller voir son père. Je souris une nouvelle fois à la lady et répondis à sa révérence ainsi qu’à ses paroles.

« Plaisir partagé lady Jyana, je suis sûre que cela sera le cas, cela sera un honneur de partager la table avec vous. »

Je l’observais partir sans rien rajouter, restant immobile et silencieuse au milieu des pauvres jardins. Je n’osais pas imaginer ceux de Serena … Peut-être qu’ils étaient un peu mieux ? Qui sait réellement ? J’aurais sans doute dû mieux me renseigner sur mon futur lieux de vie … Mais je n’avais pas voulu, peut-être un mince espoir de voir les fiançailles disparaître dans un nuage de fumé ou quelque chose dans ce goût là ? Je secouais la tête et lissai ma robe, il était un peu tard maintenant j’avais l’impression … Bon ! Rejoindre Andrew et oublier un peu tout cela en restant avec lui, blottis dans ses bras, ou à le regarder se battre. C’était bien aussi. Je passerais juste voir avant lady Bethany pour m’assurer qu’elle allait bien. C’était quand même le minimum. Je pris une profonde inspiration et tournai les talons pour me diriger vers la chambre de la lady au rossignol.
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