Tombent les masques... (feat. Lucas Nerbosc)
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Tombent les masques...
An 299 - Lune 4 - Semaine 4
Feat. Lucas Nerbosc
Je quittais mes appartements d’un pas décidé, enfilant mes gants de cuir noir fourré tout en faisant claquer mes bottes sur les dalles du couloir. Ma cape de velours noir flottait légèrement derrière moi tandis que je descendais les escaliers vers le hall d’entrée. Tout était calme depuis le décès de Lady Loriane Vance, ma mère. Elle était très appréciée ici et même si je n’ai jamais été très proche d’elle et que plus d’une fois, je lui avais tenu tête, je ressentais le poids de sa disparition comme n’importe qui ici… ça en devenait parfois suffocant… Les évènements liés à son enterrement étant maintenant derrière nous et nos invités partis, je m’étais dit qu’il me fallait me changer les idées…et changer d’air, même pour un ou deux jours.
Je finissais de fixer ma coiffe dans mes cheveux quand j’entendis des pas venant sur ma gauche. Je tournais légèrement la tête ; c’était père.
Où vas-tu ainsi apprêter ? Nous portons encore le deuil.
Et c’est pourquoi je me suis vêtue de noir, père. Dois-je pour autant vivre recluse dans ma chambre ? Non, je ne pense pas…
Mhmm…Tu n’as pas répondu à ma question. Où vas-tu ?
Je levais les yeux au ciel, agacée.
A Corneilla père. Je dois avoir le cœur net d’une certaine…chose… Je ne resterais pas longtemps ; un jour, deux tout au plus. Je transmettrais nos amitiés à Lord Tytos et excuserait notre absence.
Karyl Vance hocha la tête.
Ne soit pas trop longue ; Bel Accueil a besoin d’une Dame…
La façon dont il le dit m’attendrit. Je le pris dans mes bras et l’embrassais sur la joue :
Je vous le promets. Dîtes au revoir à grand-père de ma part. Je ne l’ai pas vu de la journée. Je passerais par Atranta ; cousin Hugo et Ellery m’accompagneront à Corneilla.
Père hocha la tête, me serra en retour dans ses bras puis me laissa partir. Dans la cour, le vent s’engouffra dans ma cape, la faisant virevolter derrière moi. J’allais droit vers mon cheval, déjà prêt et sellé dans la cour par l’un de nos garçons d’écurie. Je me mis en selle, tournais bride et passais les portes de Bel Accueil au trot avant de prendre le galop.
Je finissais de fixer ma coiffe dans mes cheveux quand j’entendis des pas venant sur ma gauche. Je tournais légèrement la tête ; c’était père.
Où vas-tu ainsi apprêter ? Nous portons encore le deuil.
Et c’est pourquoi je me suis vêtue de noir, père. Dois-je pour autant vivre recluse dans ma chambre ? Non, je ne pense pas…
Mhmm…Tu n’as pas répondu à ma question. Où vas-tu ?
Je levais les yeux au ciel, agacée.
A Corneilla père. Je dois avoir le cœur net d’une certaine…chose… Je ne resterais pas longtemps ; un jour, deux tout au plus. Je transmettrais nos amitiés à Lord Tytos et excuserait notre absence.
Karyl Vance hocha la tête.
Ne soit pas trop longue ; Bel Accueil a besoin d’une Dame…
La façon dont il le dit m’attendrit. Je le pris dans mes bras et l’embrassais sur la joue :
Je vous le promets. Dîtes au revoir à grand-père de ma part. Je ne l’ai pas vu de la journée. Je passerais par Atranta ; cousin Hugo et Ellery m’accompagneront à Corneilla.
Père hocha la tête, me serra en retour dans ses bras puis me laissa partir. Dans la cour, le vent s’engouffra dans ma cape, la faisant virevolter derrière moi. J’allais droit vers mon cheval, déjà prêt et sellé dans la cour par l’un de nos garçons d’écurie. Je me mis en selle, tournais bride et passais les portes de Bel Accueil au trot avant de prendre le galop.
***
Après plus d’une semaine de trajet, nous arrivâmes en vue de Corneilla après avoir traversé le Trident au niveau de Vivesaigues. Nous entrâmes dans la cour de Corneilla au pas ; des garçons d’écurie venant déjà à notre rencontre. Nous mîmes pied à terre et j’enlevais mes gants en me tournant vers mes accompagnateurs. J’allais leur parler lorsqu’un garde de la maison Nerbosc vint à moi, me demandant qui il devait annoncer. Je me tournais vers lui, un grand sourire (et faux !) sur le visage :
Lady Liane de la Maison Vance de Bel Accueil ainsi que Ser Hugo et Ellery de la Maison Vance d’Atranta. Nous venons voir Lord Tytos et son fils, Ser Brynden.
Nous informerons Lord Tytos de votre présence. En revanche, Ser Brynden est absent.
Je haussais les sourcils et fis une moue dédaigneuse à cette réponse :
Absent ?! Comment cela, absent ?
Il allait me répondre lorsque son regard fut attiré par un mouvement sur sa droite. Je suivis son regard et mon visage s’éclaira d’un sourire (sincère cette fois !) en voyant mon ami, Ser Lucas Nerbosc, venir à notre rencontre. Je fis de même, tendant mes mains vers lui, toute à la joie de le revoir après mes deux années passées loin du Conflans :
Mon cher Lucas ! Voilà longtemps que nous ne nous sommes vus ! Comment allez-vous ? Nous avons tant de choses à nous dire !
Lady Liane de la Maison Vance de Bel Accueil ainsi que Ser Hugo et Ellery de la Maison Vance d’Atranta. Nous venons voir Lord Tytos et son fils, Ser Brynden.
Nous informerons Lord Tytos de votre présence. En revanche, Ser Brynden est absent.
Je haussais les sourcils et fis une moue dédaigneuse à cette réponse :
Absent ?! Comment cela, absent ?
Il allait me répondre lorsque son regard fut attiré par un mouvement sur sa droite. Je suivis son regard et mon visage s’éclaira d’un sourire (sincère cette fois !) en voyant mon ami, Ser Lucas Nerbosc, venir à notre rencontre. Je fis de même, tendant mes mains vers lui, toute à la joie de le revoir après mes deux années passées loin du Conflans :
Mon cher Lucas ! Voilà longtemps que nous ne nous sommes vus ! Comment allez-vous ? Nous avons tant de choses à nous dire !
DRACARYS 2017
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Corneilla avait à peu près retrouvé son calme après la visite de la famille royale. Enfin si l’on faisait fit du récent remue-ménage qu’il y avait eu du côté du personnel de la demeure des Nerbosc et des fausses accusations qui avaient touchées l’écuyer de Garlan Tyrell. Mais les invités étaient rentrés chez eux et Brynden était parti avec la princesse argentée et son convoi pour Dorne. Lucas avait peu à peu retrouvé sa routine, celle qu’il aimait tant avoir lorsqu’il restait plus de quelques jours chez lui. L’émissaire du Conflans s’était accordé une petite pause à Corneilla puisqu’il savait que la prochaine fois qu’il reprendrait la route, beaucoup de kilomètres l’attendraient et il ne pouvait dire encore avec précision quand il serait de retour sur ses terres natales. Si quelque chose se présentait après le mariage de la soeur d’Andar, cela pourrait encore changer ses plans, Lucas était habitué depuis le temps à s’adapter aux actualités et au besoin de son père. Tel était son engagement auprès de sa famille et de sa région. Lucas passa une bonne partie de la matinée dans le jardin à s’entraîner avec le maître d’armes. Il ne cherchait pas à égaler son aîné, il savait qu’il en était tout simplement incapable, mais cela ne l’empêchait pas de vouloir se maintenir à un niveau décent, à défaut de progresser nettement. L’exercice lui permettait aussi de moins songer à la jolie brune qui hantait ses pensées depuis qu’elle avait franchit les portes de Corneilla pour retrouver Castel-Bois. Il avait dit ce qu’il avait sur le coeur, il n’avait aucun regret. Pourtant le temps s’était mis en suspension depuis et il avait peur d’avoir dépassé ses limites à elle. Mais il ne pouvait pas y songer chaque instant de sa journée, sinon il ne serait plus bon à rien. La concentration que le combat demandait de lui, l’obligeait à lâcher ses questionnements, sans quoi il prenait deux fois plus de coups de la part du maître d’armes.
Une fois l'entraînement terminé et son nombre de coups encaissé, Lucas remercia l’homme et repris son chemin vers l’enceinte principale de Corneilla pour retrouver ses appartements. Alors qu’il se passait un linge sur le visage pour en nettoyer la sueur de l’effort, une voix familière, bien qu’énervée, le ramena sur terre. Il baissa le tissu pour découvrir Liane Vance, visiblement mécontente de ce qu’un serviteur lui annonçait. Lucas se racla la gorge afin d’attirer l’attention sur lui. Il jetta le bout de tissus sur une épaule avant de marcher en direction de sa vieille amie. S’il avait été impressionné par la Vance lors de leurs premières rencontres, il avait appris à voir au-delà du fort tempérament et ne la craignait plus, il était même content de pouvoir la compter comme une amie. “Liane, quel plaisir de vous voir ! Vous excuserez ma tenue, je viens de finir mon entraînement” dit-il à son adresse avec un grand sourire alors qu’elle se dirigeait également en sa direction. “Je vais très bien, comme vous ne pouvez en douter avec un tel sourire, n’est-ce pas ?” Néanmoins son sourire se fit plus modéré lorsqu’il aborda le sujet suivant. “Oui, un certain temps que nous ne nous somme pas vu. Je n’ai pas encore eu l’occasion de vous faire part de mes condoléances, face à face, alors je saisis l’occasion. Comment vous portez-vous Liane ?” Alors que cette dernière lui répondait, Lucas fit un signe rapide au garçon qui attendait de filer pour retourner vaquer à ses activités. Il prenait le relais avec leurs invités à présent. Même s’ils continuaient de parler, Lucas invita d’un geste du bras la nouvelle arrivante à pénétrer dans la demeure des Nerbosc. “J’ai cru comprendre que vous cherchiez mon frère ? Vous l’avez raté de peu, il est parti la semaine passée pour Lancehélion, avec la Reine Douairière et la princesse Daenerys, afin d’assister au mariage de son frère avec la princesse de Dorne.” Lucas fit une courte pause, repensant aux nerfs à vif de son père cette semaine. Si Liane était aussi enflammée, une rencontre avec son paternel à ce jour n’était peut-être pas la meilleure idée. “Mon père est très occupé aujourd’hui, donc à moins que cela ne soit une urgence, si vous restez quelques jours parmi nous, vous le verrez sans faute au dîner de ce soir. En attendant, je peux peut-être vous accomoder Lady Vance ?” proposa-t-il avec un rire de bon coeur alors qu’ils débouchaient dans la grande salle.
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Tombent les masques...
An 299 - Lune 4 - Semaine 4
Feat. Lucas Nerbosc
Si nous avions été en privé, j’aurais serré Lucas Nerbosc dans mes bras, tant j’étais heureuse de le revoir. A l’inverse, si mon sourire ne quittait pas mon visage, je lui accordais les salutations et la petite révérence de rigueur envers le second fils de notre Seigneur et Suzerain. Il s’excusa en raison de sa tenue, il est vrai, loin d’être la plus appropriée qu’il soit pour me recevoir. Qu’importe, j’avais l’habitude. Je ne comptais plus les fois où, à Atranta, je voyais mes nombreux cousins déambuler dans la cour et dans les couloirs du château dans la même tenue.
Ne vous excusez pas voyons ! J’ai l’habitude de voir la gente masculine ainsi vêtue. dis-je avec un air espiègle dans le regard. Je suis d’ailleurs venue avec mes cousins Ser Hugo et Ser Ellery…que j’ai bien peur d’avoir perdu, depuis que je vous ai vu. Ils ne manqueront pas de venir vous saluer.
Il se fit ensuite flatteur à mon égard. Je me mis à rire, lui donnant une légère tape près de son épaule droite :
Oh quel flatteur vous faîtes, Ser Lucas ! Surtout ne cessez jamais de le faire ; vous savez à quel point j’aime être flattée.
J’avais prononcé ces mots sur le ton de la plaisanterie mais toute personne me connaissant bien - ce qui est son cas - savait qu’en l’occurrence, j’étais on ne peut plus sérieuse. Je repris en revanche contenance à la mention de l’encore récent et funeste événement qui frappa notre famille. Mon rire s’évanouit aussitôt et mon visage perdit momentanément de sa joie à l’idée de revoir l’un de mes meilleurs amis. Je lui répondais donc, tout en le suivant vers l’intérieur du château sur son invitation :
Merci Lucas…J’ai toujours été plus proche de mon père que de ma mère mais nous l’aimions tous énormément…moi y compris même si je pouvais parfois être infecte avec elle, j’en conviens… De vous à moi, j’avoue être rongée par le remords mais il est trop tard à présent pour demander pardon… J’ai repris les charges qui incombe à la première dame de Bel Accueil, épaule mon père et mon grand-père et tente de consoler mes sœurs. Emphyria est la plus jeune et la plus touchée de nous trois par cette tragédie. J’envisage de l’emmener avec moi lorsque je me rendrais de nouveau à Salvemer, dans la famille de notre mère. Peut-être cela lui fera-t-il du bien... Je m’en remets aux Dieux quoi qu’il en soit…Peut-être les vôtres seraient-ils plus cléments à mon égard… ?
A l’intérieur, je donnais mes gants, chapeau et cape à une domestique et suivais Lucas qui m’informait sur la présence…ou plutôt l’absence de son frère aîné. A sa mention et au nom de sa fiancée, j’eus soudain un choc qui, j’ose espérer, ne s’est pas vu sur mon visage. Je préférais tout de même détourner la tête le temps de me ressaisir. Ainsi, les rumeurs disaient vrai… Cette gamine est fiancée à Brynden finalement… Mon plan a échoué… Après avoir rencontré Brynden lors de ma première venue à Corneilla à la fin de la guerre, je m’étais arrangée pour être souvent sur son chemin ou pour passer du temps en sa compagnie. Car si j’étais amenée à hériter du domaine de Bel Accueil un jour, je n’aurais pas hésité à laisser tout ceci à Rhialta si je m’étais vue mariée à un futur suzerain. Au fil des années, j’avais joué de mes charmes sur Brynden sans jamais pourtant lui laisser avoir ne serait-ce qu’un baiser. Je voyais bien que je lui plaisais mais, si je ne ressentais aucun sentiment profond pour lui, le temps m’amena à la même conclusion de son côté, autrement il aurait déjà fait des pieds et des mains pour m’avoir…Du moins c’est ce que je pensais. Il me faudrait avoir une conversation avec lui à son retour, sans que l’enfant qui lui servira de femme ne soit dans les parages… Je m’empressais cependant de répondre à Lucas, car mon silence commençait à se faire beaucoup trop long:
Bien sûr mon cher, cela va de soi. Après tout, je n’ai pas prévenu le Seigneur votre père de ma venue. Je le saluerai avec grand plaisir au dîner ce soir, et lui apporterai de vive voix les excuses de Lord Karl mon grand-père, au sujet de notre absence lors de la venue de la Princesse Daenerys et de sa mère… Je tâcherais de me contenter de votre compagnie pendant ce temps-là…
Je le regardais du coin de l’œil et me mis à rire, ce qui résonna dans la grande salle où nous venions de pénétrer. Je m’arrêtais soudain et, n’y tenant plus, alla droit au sujet qui m’agaçait tant intérieurement. Mon caractère étant ce qu’il est, ce même agacement fut notable dans ma voix, que je tâchais encore de garder calme et de nuancer par la présence d’un sourire, masque pour camoufler ce qui se tramait en moi :
Pardonnez-moi ma franchise mon ami, mais…j’ai passé deux ans dans le Bief, ai entendu maintes rumeurs d’abord sur les fiançailles de la Princesse Daenerys avec Lord Willos Tyrell puis, en partant précipitamment de Villevieille en raison de la santé de ma mère, voilà que j’apprenais que celles-ci n’étaient plus d’actualité et que la jeune sœur du Roi était à présent promise à votre frère aîné. La venue récente de cette délégation royale était-elle pour confirmer ces fiançailles ?
Une très faible lueur d’espoir brillait dans mon regard mais ma conscience me susurrait déjà : Prépares-toi à être grandement désappointée…
Ne vous excusez pas voyons ! J’ai l’habitude de voir la gente masculine ainsi vêtue. dis-je avec un air espiègle dans le regard. Je suis d’ailleurs venue avec mes cousins Ser Hugo et Ser Ellery…que j’ai bien peur d’avoir perdu, depuis que je vous ai vu. Ils ne manqueront pas de venir vous saluer.
Il se fit ensuite flatteur à mon égard. Je me mis à rire, lui donnant une légère tape près de son épaule droite :
Oh quel flatteur vous faîtes, Ser Lucas ! Surtout ne cessez jamais de le faire ; vous savez à quel point j’aime être flattée.
J’avais prononcé ces mots sur le ton de la plaisanterie mais toute personne me connaissant bien - ce qui est son cas - savait qu’en l’occurrence, j’étais on ne peut plus sérieuse. Je repris en revanche contenance à la mention de l’encore récent et funeste événement qui frappa notre famille. Mon rire s’évanouit aussitôt et mon visage perdit momentanément de sa joie à l’idée de revoir l’un de mes meilleurs amis. Je lui répondais donc, tout en le suivant vers l’intérieur du château sur son invitation :
Merci Lucas…J’ai toujours été plus proche de mon père que de ma mère mais nous l’aimions tous énormément…moi y compris même si je pouvais parfois être infecte avec elle, j’en conviens… De vous à moi, j’avoue être rongée par le remords mais il est trop tard à présent pour demander pardon… J’ai repris les charges qui incombe à la première dame de Bel Accueil, épaule mon père et mon grand-père et tente de consoler mes sœurs. Emphyria est la plus jeune et la plus touchée de nous trois par cette tragédie. J’envisage de l’emmener avec moi lorsque je me rendrais de nouveau à Salvemer, dans la famille de notre mère. Peut-être cela lui fera-t-il du bien... Je m’en remets aux Dieux quoi qu’il en soit…Peut-être les vôtres seraient-ils plus cléments à mon égard… ?
A l’intérieur, je donnais mes gants, chapeau et cape à une domestique et suivais Lucas qui m’informait sur la présence…ou plutôt l’absence de son frère aîné. A sa mention et au nom de sa fiancée, j’eus soudain un choc qui, j’ose espérer, ne s’est pas vu sur mon visage. Je préférais tout de même détourner la tête le temps de me ressaisir. Ainsi, les rumeurs disaient vrai… Cette gamine est fiancée à Brynden finalement… Mon plan a échoué… Après avoir rencontré Brynden lors de ma première venue à Corneilla à la fin de la guerre, je m’étais arrangée pour être souvent sur son chemin ou pour passer du temps en sa compagnie. Car si j’étais amenée à hériter du domaine de Bel Accueil un jour, je n’aurais pas hésité à laisser tout ceci à Rhialta si je m’étais vue mariée à un futur suzerain. Au fil des années, j’avais joué de mes charmes sur Brynden sans jamais pourtant lui laisser avoir ne serait-ce qu’un baiser. Je voyais bien que je lui plaisais mais, si je ne ressentais aucun sentiment profond pour lui, le temps m’amena à la même conclusion de son côté, autrement il aurait déjà fait des pieds et des mains pour m’avoir…Du moins c’est ce que je pensais. Il me faudrait avoir une conversation avec lui à son retour, sans que l’enfant qui lui servira de femme ne soit dans les parages… Je m’empressais cependant de répondre à Lucas, car mon silence commençait à se faire beaucoup trop long:
Bien sûr mon cher, cela va de soi. Après tout, je n’ai pas prévenu le Seigneur votre père de ma venue. Je le saluerai avec grand plaisir au dîner ce soir, et lui apporterai de vive voix les excuses de Lord Karl mon grand-père, au sujet de notre absence lors de la venue de la Princesse Daenerys et de sa mère… Je tâcherais de me contenter de votre compagnie pendant ce temps-là…
Je le regardais du coin de l’œil et me mis à rire, ce qui résonna dans la grande salle où nous venions de pénétrer. Je m’arrêtais soudain et, n’y tenant plus, alla droit au sujet qui m’agaçait tant intérieurement. Mon caractère étant ce qu’il est, ce même agacement fut notable dans ma voix, que je tâchais encore de garder calme et de nuancer par la présence d’un sourire, masque pour camoufler ce qui se tramait en moi :
Pardonnez-moi ma franchise mon ami, mais…j’ai passé deux ans dans le Bief, ai entendu maintes rumeurs d’abord sur les fiançailles de la Princesse Daenerys avec Lord Willos Tyrell puis, en partant précipitamment de Villevieille en raison de la santé de ma mère, voilà que j’apprenais que celles-ci n’étaient plus d’actualité et que la jeune sœur du Roi était à présent promise à votre frère aîné. La venue récente de cette délégation royale était-elle pour confirmer ces fiançailles ?
Une très faible lueur d’espoir brillait dans mon regard mais ma conscience me susurrait déjà : Prépares-toi à être grandement désappointée…
DRACARYS 2017
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Si Lucas avait été surpris de trouver Liane Vance dans sa cour, il n’en était pas moins heureux de retrouver une amie qu’il n’avait pas vu depuis trop longtemps. S’il avait su qu’ils attendaient de la compagnie, Lucas se serait changé et habillé de manière présentable, mais la Vance l’avait pris de court. Comme il s’en excusait, Liane se montrait compréhensive, habituée à voir ses cousins d’Atranta dans le même genre de tenue. Il lui offrit alors un sourire gracieux en remerciement, alors qu’il faisait les derniers pas qui les séparaient encore. Et comme le Nerbosc affichait ouvertement la joie qu’il avait à revoir son ami de Bel-Accueil, cette dernière plaisanta sur sa capacité à la flatter. Le chevalier s’arrêta alors nettement et pris un air outré. “De la flatterie Lady Vance ? Et moi qui pensais simplement être quelqu’un d’extrêmement agréable et sympathique… Vous doutez de ma sincérité à ce point ?!” Il savait que ça n’était pas le cas, comme elle savait qu’il n’était pas réellement outré. A une autre époque, il ne se serait pas permis une telle familiarité avec l’héritière, impressionné par son caractère, mais les temps avaient changé et leur relation aussi. C’est pourquoi il se montrait particulièrement flatteur et taquin avec Liane, il savait que c’était le ton qui fonctionnait le mieux pour tous les deux.
Néanmoins, Lucas partagea ses condoléances dans le plus grand des sérieux l’instant d’après. Le visage de Liane perdit instantanément son rayonnement solaire et le chevalier s’en voulu d’avoir abordé le sujet aussi sec, pourtant il lui avait semblé que c’était la moindre des politesses vis à vis de son amie. Il écouta alors sa réponse avec un air compatissant, un triste sourire au coin des lèvres, tandis qu’ils progressaient dans les couloirs de Corneilla. “Il n’est jamais facile de perdre un parent Lady Vance, c’est une perte à laquelle on ne s’habitue pas et qui surprend chaque fois. Votre mère était un repère à Bel-Accueil, bien sûr que son absence doit se faire sentir, mais je ne doute pas non plus que vous faites de votre mieux pour palier à cela, vous êtes forte Liane, vos soeurs ont de la chance, tout comme votre père et votre grand-père. Salvemer est une bonne idée néanmoins, je suis sûre que cela fera le plus grand bien à votre soeur. Quant à mes Dieux Lady Vance, je les préfère évidement aux Sept, mais ils ne m’ont pas empêché de pleurer ma propre mère pour autant, alors je ne sais que vous dire à ce sujet… Je ne peux guère vous proposer d’aller à notre barral compte tenu de ce que les Bracken en ont fait dans le temps...”
Le ton se fit plus léger mais pas bien moins sérieux l’instant d’après lorsque Lucas se mit à parler diplomatie. Visiblement Liane cherchait à rencontrer Brynden ou Tytos, mais aucun des deux n’étaient vraiment disponible pour diverses raisons. Il tenta de les expliquer et exprima son souhait de représenter suffisamment pour satisfaire leur invité d’honneur. Le silence de la jeune femme à ses explications le surpris quelque peu, mais comme elle se détournait un instant, le Nerbosc ne chercha pas plus loin et en profita pour faire un signe à un domestique de leur amener à boire et de quoi grignoter. Lucas s’approcha d’une chaise qu’il tira afin que Liane puisse s’asseoir. Il vit enfin son visage et elle lui sembla déçue, embarrassée et il ne comprenait pas bien quelle pouvait en être la raison. Ses sourcils se froncèrent. “Tout va bien Liane ?” Et comme si de rien était, la brunette retrouva son sourire habituel et lui répondit avec l’aplomb qui lui était habituel. Lucas retrouva également le sourire à la petite pique qu’elle avait lâché à son encontre. Il se laissa tombé dans la chaise opposée. “Vous exigez de moi une flatterie que vous êtes nullement en mesure de répliquer… je me sens extrêmement blessé Liane, j’espère que vous le regretterez…” dit-il avec un air faussement abattu. Comme la domestique revenait avec du vin et un plateau de fruits, Lucas la remercia et la congédia, il s’occuperait du service. “Je pense que je peux parler au nom de tous les Nerbosc et même des dragons pour le coup et dire que les raisons de votre absence à ce repas étaient parfaitement légitimes. On aurait tous préféré je pense qu’il n’y ait pas cette triste disparition et que la fête se passe en votre compagnie, malheureusement, les Dieux en avaient décidé autrement…” dit-il en remplissant deux coupes de vin. Lucas lui tendit la coupe et pris la sienne, alors qu’il s’appuyait confortablement comme le dossier du fauteuil, observant Liane avec attention comme elle semblait si sujette à des changements d’humeur en ce jour.
Les récentes fiançailles de Brynden semblait être un sujet qui rendait l’héritière de Bel-Accueil particulièrement curieuse. Peut-être même était-ce là la raison pour laquelle elle avait demandé à voir Brynden. Lucas les avait vu assez proches par le passé, mais rien de suffisamment notable à son esprit pour saisir pleinement le fond du propos. Il ne put retenir un petit rire amusé à la question de Liane tellement elle lui avait semblé naïve. Il était persuadé qu’elle avait ça volontairement, loin de se douter de la réalité de sa question. “Il s’agissait un peu plus que de confirmation Liane ! Les fiançailles étaient déjà confirmées lorsque la princesse et sa mère ont pris la route pour Corneilla, il s’agissait de leur rencontre officielle.” Il fit une brève pause pour boire une gorgée de vin. Il était assez doux, avec la pointe sucrée propre aux cuvées de La Miélaie. “Il est vrai que beaucoup de choses ont changé brusquement concernant les fiançailles, mais Olenna Tyrell en était la grande orchestratrice, sûrement que tes deux années dans le Bief t’avaient habituées aux manigances de la Reine des Épines ?” Si quelqu’un dans cette pièce était familier aux manières du Bief et à la politique de la douairière Tyrell, c’était certainement plus Liane que Lucas. “Pourquoi, vous aviez des raisons de penser que ce mariage ne se ferait pas ? Vous avez entendu quelque chose durant votre voyage sur des prétendants pour la princesse ?” reprit Lucas un peu naïvement, mais inquiet néanmoins. Il s’était décollé du dossier, penché vers Liane. Les Nerbosc n’apprécieraient pas de voir les dragons revenir sur une telle alliance sans une bonne raison et un bon dédommagement. Sans compter que les deux fiancés s’étaient bien entendus et que Lucas appréciait de savoir que Daenerys serait la prochaine dame de Corneilla.
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An 299 - Lune 4 - Semaine 4
Feat. Lucas Nerbosc
J’avais presque oublié à quel point l’on pouvait passer par tous les aspects émotionnels possibles et imaginables lorsqu’on était en présence de Lucas Nerbosc. Ce qui était bien sûr loin de me déplaire ! Ainsi, j’étais passée du rire, lorsqu’il plaisanta sur son côté flatteur, agréable et sympathique, à la tristesse, en repensant au décès encore récent de ma mère, tandis qu’il me réconfortait en me parlant du décès de Dame sa mère et de ses Dieux. Il m’offrit même la possibilité de me recueillir auprès de leur barral, étant donné que les Nerbosc vénèrent, à l’instar des Nordiens, les Anciens Dieux. Je ne sais si j’aurais accepté ; ces arbres blancs au feuillage d’un rouge ardent et gravé d’un visage m’ont toujours impressionné, même si je n’en ai vu que de simples représentations dans les livres. Quoi qu’il en soit, les ravages du passé ont malheureusement privé la Maison Nerbosc de leur lieu de prière. Les Bracken sont passés par là… Si nous étions aussi cordiaux envers les Bracken que les Nerbosc, il est une chose que mon grand-père a autant répété à moi comme à mon père : « Dans cette histoire, mieux vaut rester en-dehors… ». Ces querelles sont si vieilles que plus personne, aujourd’hui, ne croit à une meilleure entente entre ces deux maisons. Aussi avions-nous choisi la neutralité et ne répondions ni aux provocations et excès de colère à l’encontre des Nerbosc de la part de Lord Jonos, ni à ceux, pouvant être tout autant véhéments, de Lord Tytos. Je me contentais donc de hocher la tête en signe de compréhension à la mention de la maison au cheval cabré et le sujet fut clos.
A l’intérieur, je pris place sur la chaise que Lucas avança vers moi et piochais dans le plateau de fruit qu’avait rapporté le domestique, tout en lui assurant que j’allais bien, comme il s’inquiétait de mon soudain silence. De ma main libre, je me saisis de la coupe que me tendait Lucas avec un petit signe de tête accompagné d’un sourire en guise de remerciement alors qu’il m’expliquait que lui, comme le reste de sa famille, comprenait pourquoi nous les Vance n’avions pas participé à l’accueil de la délégation royale. Je bus une gorgée de vin, en appréciais le goût sur mon palais et répondis :
C’est fort aimable à vous, mon ami. Je transmettrai cela à Lord Karl ainsi qu’à mon père.
Je fus cependant interloquée par son rire soudain à ma question au sujet des probables fiançailles de Brynden. Je le regardais de façon on ne peut plus sérieuse tandis qu’il me répondait ce que je craignais d’entendre. Durant mon séjour dans le Bief, et plus précisément à Hautjardin, je n’ai malheureusement pu que très peu échangé avec celle dont on disait la personnalité et le caractère si…piquant. Quelques mots de politesse échangées avec Lady Olenna, des banalités mondaines et les amitiés des Vance du Conflans, dont elle avait semblé n’en avoir que très peu entendu, ce qui me vexa suffisamment pour lui présenter mes respects et tourner les talons… Voilà tout ce que j’avais retenu d’elle. En tout cas ne s’est-elle pas vantée d’être celle sur qui je devrais en premier lieu déverser toute ma colère !! Que connaissait-elle du Conflans ? De quel droit s’immisçait-elle dans les alliances de nos Suzerains ?! Peut-être parce qu’elle désirait « s’excuser » que l’alliance entre Ser - ou plutôt Lord Willos - ne se faisait pas avec la Princesse Daenerys et c’est pourquoi elle offrit cette prestigieuse alliance à la famille royale ?! Oui…peut-être…mais au fond ses raisons étaient bien le cadet de mes soucis et de mon courroux. L’important était le résultat…Et ce résultat n’était pas celui que j’attendais, ni celui qu’espérait mon père, lui qui avait imaginé que les nombreuses occasions passées avec Brynden Nerbosc joueraient un jour en ma faveur et en celle de notre famille. Voilà en effet une alliance bien plus prestigieuse que celle initialement prévu avec un vulgaire Frey. Oui j’aurais gardé mon héritage, mais je l’aurais volontiers cédé à Rhialta si cela m’avait rendu Dame de Corneilla, épouse du futur Suzerain du Conflans…
Lucas s’était entretemps penché vers moi, alors que j’étais en proie au refoulement de ma colère. Ma question l’avait à son tour inquiété car il me demandait si peut-être j’avais entendu des rumeurs qui laisseraient entendre un possible revirement des Targaryen envers les Nerbosc…Ooooh que j’aurais aimé lui répondre par l’affirmative. Mais en cet instant, je me trouvais devant mon ami, l’un des seuls sinon le meilleur ami que je puisse avoir en ce monde. Celui qui malgré mon difficile caractère, a su voir qu’au fond, ce n’était qu’une façade que je me donnais. L’air dur et autoritaire d’une femme élevée pour prendre la suite d’une longue lignée d’hommes, Seigneurs d’une importante maison conflanaise. De plus, la colère bouillonnait tellement en moi que Lucas aurait tout de suite vu que je lui cachais la vérité.
Je me levais de ma chaise, mes doigts pianotant sur ma coupe de vin. Je fis quelques pas énervés, rapides, non loin de ma place et de Lucas, le visage et le regard braqués vers le sol, fermés. Dans la salle, nous étions presque seuls, mis à part quelques domestiques qui s’afféraient par endroit, certains nettoyant, d’autres s’occupant des feux ou des torches murales. N’y tenant plus, je revins vers Lucas et lui dit d’un air abrupt entre mes lèvres et mes dents serrées :
Faîtes-les sortir…tous.
Puis, me rendant compte que je m’adressais au second fils de notre Suzerain - certes mon ami - et en sa demeure, je me repris et rajoutais un :
S’il-vous-plaît.
Sans le lâcher des yeux, lui faisant ainsi comprendre que ce que j’avais à dire était très important…une vraie révélation en réalité.
A l’intérieur, je pris place sur la chaise que Lucas avança vers moi et piochais dans le plateau de fruit qu’avait rapporté le domestique, tout en lui assurant que j’allais bien, comme il s’inquiétait de mon soudain silence. De ma main libre, je me saisis de la coupe que me tendait Lucas avec un petit signe de tête accompagné d’un sourire en guise de remerciement alors qu’il m’expliquait que lui, comme le reste de sa famille, comprenait pourquoi nous les Vance n’avions pas participé à l’accueil de la délégation royale. Je bus une gorgée de vin, en appréciais le goût sur mon palais et répondis :
C’est fort aimable à vous, mon ami. Je transmettrai cela à Lord Karl ainsi qu’à mon père.
Je fus cependant interloquée par son rire soudain à ma question au sujet des probables fiançailles de Brynden. Je le regardais de façon on ne peut plus sérieuse tandis qu’il me répondait ce que je craignais d’entendre. Durant mon séjour dans le Bief, et plus précisément à Hautjardin, je n’ai malheureusement pu que très peu échangé avec celle dont on disait la personnalité et le caractère si…piquant. Quelques mots de politesse échangées avec Lady Olenna, des banalités mondaines et les amitiés des Vance du Conflans, dont elle avait semblé n’en avoir que très peu entendu, ce qui me vexa suffisamment pour lui présenter mes respects et tourner les talons… Voilà tout ce que j’avais retenu d’elle. En tout cas ne s’est-elle pas vantée d’être celle sur qui je devrais en premier lieu déverser toute ma colère !! Que connaissait-elle du Conflans ? De quel droit s’immisçait-elle dans les alliances de nos Suzerains ?! Peut-être parce qu’elle désirait « s’excuser » que l’alliance entre Ser - ou plutôt Lord Willos - ne se faisait pas avec la Princesse Daenerys et c’est pourquoi elle offrit cette prestigieuse alliance à la famille royale ?! Oui…peut-être…mais au fond ses raisons étaient bien le cadet de mes soucis et de mon courroux. L’important était le résultat…Et ce résultat n’était pas celui que j’attendais, ni celui qu’espérait mon père, lui qui avait imaginé que les nombreuses occasions passées avec Brynden Nerbosc joueraient un jour en ma faveur et en celle de notre famille. Voilà en effet une alliance bien plus prestigieuse que celle initialement prévu avec un vulgaire Frey. Oui j’aurais gardé mon héritage, mais je l’aurais volontiers cédé à Rhialta si cela m’avait rendu Dame de Corneilla, épouse du futur Suzerain du Conflans…
Lucas s’était entretemps penché vers moi, alors que j’étais en proie au refoulement de ma colère. Ma question l’avait à son tour inquiété car il me demandait si peut-être j’avais entendu des rumeurs qui laisseraient entendre un possible revirement des Targaryen envers les Nerbosc…Ooooh que j’aurais aimé lui répondre par l’affirmative. Mais en cet instant, je me trouvais devant mon ami, l’un des seuls sinon le meilleur ami que je puisse avoir en ce monde. Celui qui malgré mon difficile caractère, a su voir qu’au fond, ce n’était qu’une façade que je me donnais. L’air dur et autoritaire d’une femme élevée pour prendre la suite d’une longue lignée d’hommes, Seigneurs d’une importante maison conflanaise. De plus, la colère bouillonnait tellement en moi que Lucas aurait tout de suite vu que je lui cachais la vérité.
Je me levais de ma chaise, mes doigts pianotant sur ma coupe de vin. Je fis quelques pas énervés, rapides, non loin de ma place et de Lucas, le visage et le regard braqués vers le sol, fermés. Dans la salle, nous étions presque seuls, mis à part quelques domestiques qui s’afféraient par endroit, certains nettoyant, d’autres s’occupant des feux ou des torches murales. N’y tenant plus, je revins vers Lucas et lui dit d’un air abrupt entre mes lèvres et mes dents serrées :
Faîtes-les sortir…tous.
Puis, me rendant compte que je m’adressais au second fils de notre Suzerain - certes mon ami - et en sa demeure, je me repris et rajoutais un :
S’il-vous-plaît.
Sans le lâcher des yeux, lui faisant ainsi comprendre que ce que j’avais à dire était très important…une vraie révélation en réalité.
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Si Lucas avait été étonné en voyant arriver Liane Vance à Corneilla, il se rendait doucement compte qu’il n’était pas au bout de ses surprises ce jour là pour tout ce qui touchait à celle qui hériterait un jour de Bel-Accueil. Les quelques mots polis et sincères échangés au début laissaient place à quelque chose de plus complexe et sombre que le chevalier ne semblait pas en mesure de deviner, il se sentait totalement l’ombre. Peut-être que Brynden ou Tytos auraient pu saisir les enjeux de sa visite immédiatement, puisque après tout, c’était eux qu’elle avait demandé à voir, ils devaient bien avoir des éléments qu’ils n’avaient pas eu le loisir de partager avec lui. Mais cela ne différait rien au résultat. C’était Lucas qui se tenait dans la grande salle avec son amie Vance et il ne parvenait pas à comprendre ses réactions. Il avait bien conscience que son voyage de plusieurs années dans le Bief avaient pu la changer, sans oublier la récente mort de sa mère, mais cela ne l’aidait guère plus à appréhender les comportements de la jolie brune. Le Nerbosc se montrait calme, particulièrement observateur pour être sûr de ne pas commettre d’impair. Il avait l’habitude d’avoir à faire à des gens au fort tempérament, son père en premier. Il paraissait même qu’il tenait de lui sur cet aspect, de la bouche même des autres Nerbosc présents à Corneilla. Il ne voulait pas avoir le malheur de dire un mot de travers qui déclencherait la colère de Liane, après quoi il serait bien trop compliqué de raisonner convenablement. Il lui semblait d’ailleurs que la Vance elle-même cherchait à se contrôler et à se tempérer. Au moins elle faisait des efforts et y mettait de la bonne volonté, la moindre des choses que Lucas pouvait faire, en ami, c’était de l’aider.
Le chevalier avait répondu assez naturellement aux questions de Liane, ne comprenant pas bien leur véritable sens, car il avait bien compris qu’il ne s’agissait pas d’un échange de banalité, mais de véritables interrogations. Que pouvait bien venir faire les fiançailles de Brynden dans tout cela ? Il n’avait jamais vu son aîné et l’héritière particulièrement proche, il n’avait jamais entendu parler de romance entre eux, Liane ne lui avait jamais confié avoir des vues sur son frère, comme ce dernier ne lui avait jamais avoué avoir eu une aventure avec la brune piquante. Mais peut-être qu’aucun des deux ne s’était véritablement montré honnête avec lui à ce propos, c’était une hypothèse qu’il n’excluait pas, alors qu’il sondait les réactions de la Vance au fur et à mesure qu’il évoquait les différents faits sur lesquels il avait été interrogé. Les sourcils du jeune homme se froncèrent franchement lorsqu’il vit Liane quitter la table pour faire se mettre à marcher nerveusement. Il s’écarta un peu de la table, comme s’il allait se lever, pourtant il demeura assis, attendant un quelconque signal de la part de son amie. Après un long silence, la brune toute de noir vêtue revint vers lui et lui intima assez fermement de faire sortir les domestiques de la pièce. “Pa… pardon ?” bégaya Lucas avec ses yeux écarquillés. Il était plus étonné par la demande qu’il ne s’offusquait de la manière dont elle s’était adressée à lui. Liane reprit la parole pour ajouter une forme de politesse, mais son ton était resté le même. Cependant, c’est dans son regard sombre que le Nerbosc y vit la véritable supplication. Il soutint un instant ce regard, ses sourcils se courbant une nouvelle fois d’une manière trahissant sa réflexion, puis se fut à son tour de quitter son fauteuil. Ce n’est qu’une fois redressé qu’il rompit le contact visuel avec la Vance pour poser ses yeux les domestiques de part et d’autre de la pièce. “Laissez-nous s’il vous plaît, nous avons tout ce qu’il nous faut. Veiller à fermer les portes derrière vous, merci.” Il leur offrit un sourire poli, sans joie, s’excusant presque de la sorte de se trouver obligé à agir de la sorte, tellement loin de ses habitudes. Puis il se racla la gorge et regarda avec insistance un instant son amie. “Cela vous convient-il ?” Il avait légèrement penché la tête pour accompagner sa question, avant de se laisser tomber sans grâce dans le fauteuil. “Maintenant il va falloir me parler honnêtement Liane. Qu’est-ce que tout cela veut dire ?” Il reprit sa coupe entre ses mains. L’envie de vin commençait à se faire sentir, pourtant il ne parvenait pas à baisser la garde le temps de porter le verre à ses lèvres. La tension qui avait remplie la salle était trop forte pour cela.
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Tombent les masques...
An 299 - Lune 4 - Semaine 4
Feat. Lucas Nerbosc
Les bras croisés, je suivais du regard les domestiques qui quittaient la pièce. Certains se dépêchaient, fixant leurs pieds et évitant de croiser mon regard où celui de leur maître. D’autres jetaient un regard quelque peu surpris sur ce dernier, n’étant visiblement guère habitués à ce genre de demande venant du second fils du Suzerain du Conflans. Je me fichais bien de ce que ces domestiques pouvaient bien penser de moi, ou aller répéter dans mon dos dans leurs quartiers… Au contraire, mon regard se changea en éclair de foudre sur le dernier d’entre eux, bien trop lent à mon goût. Croisant le miens, il accéléra le pas et referma la porte derrière lui. Enfin seuls…et maintenant Liane ? Comment vas-tu annoncer à ton meilleur ami que les vues que tu avais sur son frère n’étaient que purement intéressées ?! Mes lèvres se pincèrent à cette pensée et pour la première fois de ma vie, j’étais…mal à l’aise, moi qui suis pourtant toujours si pleine d’assurance. Je hochais sèchement la tête à sa question mais restais encore muette. Mes yeux croisèrent son regard bleu. J’y lus un mélange d’amusement, d’interrogation et de tension, des sentiments loin de me faciliter la tâche…
J’entrouvrais la bouche alors qu’il reprenait lourdement place dans son fauteuil, m’interrogeant sans détour sur les significations de mon comportement. Mes bras se décroisèrent et je me mis à me triturer les doigts. Pendant un instant, mon regard fit tout pour éviter celui de Lucas. Je voulais gagner du temps, essayer de trouver les mots justes sur la vérité que j’allais lui avouer…mais plus je réfléchissais, plus les mots s’embrouillaient et se mélangeaient dans mon esprit. Finalement, je décidais de dire clairement le fond de ma pensée…avec beaucoup trop de franchise :
Des années…Lucas ! Des années que je te connais, toi et ton frère aîné ! Des années que j’ai passé avec toi et avec lui, parfois uniquement avec lui et tu n’as jamais été au courant, à voir l’expression de ton visage !
Un rire mi-gêné, mi-nerveux, s’échappa de ma gorge, avant que je ne lâche :
Par les Sept et tes Anciens Dieux, ça aurait dû être MOI !!! MOI, tu entends ?! criais-je, pointant un index tremblant de colère sur ma poitrine. Et le flot de colère continua à se déverser librement à travers ma bouche :
Cette gamine aux cheveux gris qui vient à peine d’avoir ses premières lunaisons… ! Ha ! Est-ce là une femme descente pour le futur Suzerain du Conflans, NOTRE belle région, Lucas ?! Tout ce qu’elle a de plus que moi, c’est son nom…Targaryen…
Il était sorti de ma gorge tel un vulgaire crachat, mais je n’en avais pas encore terminé :
Et je me suis laissée dire qu’il n’y avait pas plus mijauré et enfantin que cette petite Princesse bien née ! Quelle belle affaire pour le Conflans et pour les Nerbosc…Brynden méritait mieux ! Il méritait une vraie femme, pas une enfant ! Il me méritait MOI ! J’ai suffisamment passé de temps avec lui uniquement dans ce but !!
Et…voilà…je l’avais dit…Pas comme je le voulais, mais je l’avais dit. Je pris soudain conscience de mes mots et, bien qu’étant encore folle de rage et de colère, les poings serrés à m’en blesser les paumes de mes mains avec mes propres ongles, j’en vins à redouter la réaction de Lucas…
J’entrouvrais la bouche alors qu’il reprenait lourdement place dans son fauteuil, m’interrogeant sans détour sur les significations de mon comportement. Mes bras se décroisèrent et je me mis à me triturer les doigts. Pendant un instant, mon regard fit tout pour éviter celui de Lucas. Je voulais gagner du temps, essayer de trouver les mots justes sur la vérité que j’allais lui avouer…mais plus je réfléchissais, plus les mots s’embrouillaient et se mélangeaient dans mon esprit. Finalement, je décidais de dire clairement le fond de ma pensée…avec beaucoup trop de franchise :
Des années…Lucas ! Des années que je te connais, toi et ton frère aîné ! Des années que j’ai passé avec toi et avec lui, parfois uniquement avec lui et tu n’as jamais été au courant, à voir l’expression de ton visage !
Un rire mi-gêné, mi-nerveux, s’échappa de ma gorge, avant que je ne lâche :
Par les Sept et tes Anciens Dieux, ça aurait dû être MOI !!! MOI, tu entends ?! criais-je, pointant un index tremblant de colère sur ma poitrine. Et le flot de colère continua à se déverser librement à travers ma bouche :
Cette gamine aux cheveux gris qui vient à peine d’avoir ses premières lunaisons… ! Ha ! Est-ce là une femme descente pour le futur Suzerain du Conflans, NOTRE belle région, Lucas ?! Tout ce qu’elle a de plus que moi, c’est son nom…Targaryen…
Il était sorti de ma gorge tel un vulgaire crachat, mais je n’en avais pas encore terminé :
Et je me suis laissée dire qu’il n’y avait pas plus mijauré et enfantin que cette petite Princesse bien née ! Quelle belle affaire pour le Conflans et pour les Nerbosc…Brynden méritait mieux ! Il méritait une vraie femme, pas une enfant ! Il me méritait MOI ! J’ai suffisamment passé de temps avec lui uniquement dans ce but !!
Et…voilà…je l’avais dit…Pas comme je le voulais, mais je l’avais dit. Je pris soudain conscience de mes mots et, bien qu’étant encore folle de rage et de colère, les poings serrés à m’en blesser les paumes de mes mains avec mes propres ongles, j’en vins à redouter la réaction de Lucas…
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