Autour d'un verre [FB avec Jorelle Mormont]
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Autour d'un verre
An 295
Depuis quelques temps, il arrivait à Robb se traîner dans les tavernes de Port-Réal, quand il voulait échapper pour quelques temps à la pesanteur presque étouffante de l'existence de Cour dans laquelle il évoluait. Il avait déjà une stature de grand adolescent malgré son jeune âge, et c'était plaisant d'écouter les histoires de toutes ces personnes venues d'horizons infiniment différents raconter des anecdotes aussi quotidiennes qu'imvraisemblables. Dans ce genre de lieux, on pouvait rencontrer aussi bien de simples paysans des Terres de la Couronne que des aventuriers qui clamaient revenir tout juste des ruines fumantes de l'ancienne Valyria. Le jeune Nordien écoutait toutes ces histoires avec attention et passion, avec cet enthousiasme presque enfantin de celui qui cherchait à découvrir le monde par les yeux des autres.
Ce soir là, Robb s'était installé dans un coin d'une des tavernes de Port-Réal, habillé de manière neutre et bien décidé à ne pas attirer l'attention sur lui. Il avait seulement commandé une coupe de vin, et se contentait d'écouter à la volée les échanges qui pouvaient avoir lieu autour de lui. Mais les histoires ne parvenaient pas jusqu'à la surface de sa conscience, tant son attention était encore toute accaparée par la rencontre qui venait d'avoir lieu.
En effet, la veille, on était venu chercher le jeune Nordien alors qu'il était demandé par nulle autre que Lady Dacey Mormont, héritière de l'Ile-au-Ours actuellement en voyage à la capitale.
Le jeune Robb ne s'était certainement pas attendu à un échange de cet importance. Bien sûr il avait toujours su que cet instant arriverait un jour, qu'il lui faudrait un jour se confronter à la noblesse nordienne qui attendait sans doute de lui qu'il soit à la hauteur de Lord Eddard Stark, le seigneur de Winterfell. Mais lui n'était qu'un louveteau en cage, l'otage de la famille Targaryen. Comment pouvait-il ne pas rougir de honte devangt l'Ourse du Nord?
Il semblait qu'il était parvenu à conserver une certaine contenance face à Lady Mormont. Il ne pouvait rien faire pour dissiper les doutes qui ne manquaient pas d'obscurcir la confiance que cette dernière pouvait bien placer en lui. Néanmoins, le louveteau avait choisi de se montrer honnête face à l'Ourse, de lui faire comprendre qu'il avait bien conscience de la tâche qui serait la sienne, des difficultés qu'il ne manquerait pas de rencontrer. La rencontre avait tourné court car la Dame de l'Ile-au-Ours avait été prévenue par un garde que sa jeune soeur avait été arrêtée. Il était donc difficile pour Robb de savoir ce que la jeune femme avait bien pu penser de ce chiot dont elle avait fait la rencontre. Mais cela laissait le concerné bien songeur quant à ce peuple nordien qu'il connaissait malheureusement si peu.
En relevant la tête vers les différents convives également présents dans la taverne, Robb se rendit d'ailleurs compte que les voies qui s'invectivaient joyeusement évoquaient des lieux et des personnes bien lointaines: Ile-aux-Ours, Mormont...Etaient-ils des Nordiens également, arrivés à la capitale en même temps que Lady Dacey?
Curieux, Robb se leva, gardant à la main sa coupe de vin, et s'approcha doucement de la petite troupe avant de s'accouder non loin d'eux, avec l'espoir de capter quelques mots, quelque sensations de cette terre lointaine. Il ne connaissait certes pas le Nord, cependant il lui manquait tous les jours. Peut-être ces inconnus l'aideraient à en comprendre plus, sans pour autant devoir se justifier de son ignorance malgré son nom de Stark.
Feniix
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An 295
La jeune fille était bien décidée à ne pas faire d'esclandre, elle souhaitait juste profiter encore un peu de cette ambiance si chaleureuse et vivifiante. Les hommes riaient à en perdre haleine et les femmes se faufilaient entre les tables le sourire aux lèvres. Aucune d'entre-elles ne ressemblaient à une nordienne et encore moins à une Mormont. Trop chétif, trop occupé à apprivoiser les hommes pour une obtenir le plus d'argent, tant pour le service que pour leurs compagnies. La vie était dure sur l'île, mais aucune femme ne se rabaissait à ce point. Elle travaillait dur, sang et sueur pour leurs familles et leurs maisons. Elles n'avaient pas besoin de ce rabaissé à charmer les hommes par leurs sourires pour qu'il laisse plus d'argent sur la table avant de partir. De toute manière, il n'y avait même pas de réelle taverne chez les ours. Alors peut-être que si un tel lieu existait, sans doute qu'elles finiraient par agir de même. Cette dernière préférait croire qu'elles seraient plus intelligentes et qu'elle trouverait un moyen de s'en sortir. À cette époque, elle avait les idées bien tranchées sur la question, elle n'était pas encore assez mature pour comprendre que parfois, on est obligé de faire des choses qui nous rebute pour survivre.
La Mormont s'était alors installée dans le fond de la salle et fusillait du regard les hommes qui osaient l'approcher de trop près. La jeune fille ressemblait davantage à un soldat qu'à une femme avec cette grande cape qui cachait son bustier, seul son visage encore enfantin et très féminin la trahissait. Et puis il y avait son épaisse chevelure aux boucles rousses, elle les avaient attachés en tresse dans son dos, mais ils étaient trop soignés pour appartenir à un homme. Ce n'était pas réellement de son fait, mais Lyra aimait prendre soin de sa longue chevelure rebelle.
Finalement, prise toute entière par l'ennui, elle se leva pour quitter la taverne, mais une discussion piqua sa curiosité au vif. De sa petite taille, elle se tourna vers les hommes qui parlait de la garde de nuit. Les anciens dieux, même au loin, avaient réussi à la rapprocher de recruteur pour le grand mur. Quelles ne furent pas leurs surprises lorsqu'ils comprirent qu'une nordienne se trouvait à Port-Réal, d'autant plus lorsqu'ils apprirent qu'elle était la nièce de leur commandant. Ils invitèrent ainsi Jorelle à rester avec eux. Étaient-ils inquiets de laisser une jeune femme se balader seule dans les rues de la capitale ? Ce qui les poussèrent à la faire rester ou la nostalgie du grand froid ? Elle n'aurait pu le dire. Mais elle se sentait plus en confiance, suffisamment pour qu'elle détache sa cape. Assise, ils auraient pu croire qu'elle portait une robe, mais ils virent immédiatement que ce n'était pas le cas. Malgré les remontrances des soldats, des regards de travers, elle avait gardé son pantalon et elle en était fière.
Le petit groupe parla de leur belle région et de son dévouement pour la garde de nuit. Et tous se mirent à rire aux éclats lorsqu'ils narraient des histoires sur leurs voyages respectifs. Celui de Jorelle attirait l'attention, il était plus gras que les femmes en générale, ce qui rajoutait un charme à son éclat sauvage. Puis ils virent à échanger des avis sur la capitale.
- Aucun nordien n'aimerait vivre dans une telle ville. Tant pour leurs coutumes que pour cette odeur immonde qui inonde les rues. En plus, nous sommes diamétralement différents. La jeune femme but une gorgée qui lui brûla la gorge. Hier, j'ai été arrêté pour avoir osé donner mon avis. Certes, j'ai peut-être insinué que je le frappais s'il ne me laissait pas passer, mais ce n'est pas le but de mon histoire. Sur l'île-aux-ours, on est logé à la même enseigne, ici, les femmes sont soient des morceaux de viande ou... soient des morceaux de viande.
Ils eurent un rire qui ne plaisaient pas à la jeune femme, mais la vérité était là. Cette ville était corrompue jusqu'à la moelle. Mais eux restaient des hommes. Dès lors, elle pensa à l'héritier de son suzerain, allait-il lui aussi être compromis par cette ville et sa politique ? Jorelle se leva pensive et interpella une dame pour être de nouveau servi. C'est à ce moment qu'elle remarqua ce jeune homme qui les épiait. Son cœur se mit à accéléré, elle n'aimait pas être espionnée, mais ne savait pas si c'était elle qu'il observait ou les hommes qui faisaient des blagues granuleuses. L'alcool pouvait faire des ravages et faire perdre tout contrôle. Ils avaient juste oublié qu'ils se trouvaient près d'une noble, mais pouvait-elle les blâmer ? Elle ressemblait à une fille de basse naissance. Finalement, poussé par son impulsivité naturelle, elle alla s'installer à sa table.
- Alors, es-tu un espion envoyé pour me surveiller et vérifié que je n'agresse aucun garde ou es-tu simplement intéressé par la garde de nuit ? Si c'est le cas, ce soir ils ne sont pas en état de te recruter, mais le nord est facile à trouver. Dès que tu sens que tu vas perdre tes doigts, c'est que tu y es.
À vrai dire, elle sentait elle aussi les effets de l'alcool, mais elle était en capacité de se contrôler, pas comme ses compatriotes qui levaient leurs verres aux stark. Ce qu'elle fit en retard, provoquant un petit décalage entre sa table et la leur, mais qui ne fit pas remarquer par les corbeaux.
La jeune fille était bien décidée à ne pas faire d'esclandre, elle souhaitait juste profiter encore un peu de cette ambiance si chaleureuse et vivifiante. Les hommes riaient à en perdre haleine et les femmes se faufilaient entre les tables le sourire aux lèvres. Aucune d'entre-elles ne ressemblaient à une nordienne et encore moins à une Mormont. Trop chétif, trop occupé à apprivoiser les hommes pour une obtenir le plus d'argent, tant pour le service que pour leurs compagnies. La vie était dure sur l'île, mais aucune femme ne se rabaissait à ce point. Elle travaillait dur, sang et sueur pour leurs familles et leurs maisons. Elles n'avaient pas besoin de ce rabaissé à charmer les hommes par leurs sourires pour qu'il laisse plus d'argent sur la table avant de partir. De toute manière, il n'y avait même pas de réelle taverne chez les ours. Alors peut-être que si un tel lieu existait, sans doute qu'elles finiraient par agir de même. Cette dernière préférait croire qu'elles seraient plus intelligentes et qu'elle trouverait un moyen de s'en sortir. À cette époque, elle avait les idées bien tranchées sur la question, elle n'était pas encore assez mature pour comprendre que parfois, on est obligé de faire des choses qui nous rebute pour survivre.
La Mormont s'était alors installée dans le fond de la salle et fusillait du regard les hommes qui osaient l'approcher de trop près. La jeune fille ressemblait davantage à un soldat qu'à une femme avec cette grande cape qui cachait son bustier, seul son visage encore enfantin et très féminin la trahissait. Et puis il y avait son épaisse chevelure aux boucles rousses, elle les avaient attachés en tresse dans son dos, mais ils étaient trop soignés pour appartenir à un homme. Ce n'était pas réellement de son fait, mais Lyra aimait prendre soin de sa longue chevelure rebelle.
Finalement, prise toute entière par l'ennui, elle se leva pour quitter la taverne, mais une discussion piqua sa curiosité au vif. De sa petite taille, elle se tourna vers les hommes qui parlait de la garde de nuit. Les anciens dieux, même au loin, avaient réussi à la rapprocher de recruteur pour le grand mur. Quelles ne furent pas leurs surprises lorsqu'ils comprirent qu'une nordienne se trouvait à Port-Réal, d'autant plus lorsqu'ils apprirent qu'elle était la nièce de leur commandant. Ils invitèrent ainsi Jorelle à rester avec eux. Étaient-ils inquiets de laisser une jeune femme se balader seule dans les rues de la capitale ? Ce qui les poussèrent à la faire rester ou la nostalgie du grand froid ? Elle n'aurait pu le dire. Mais elle se sentait plus en confiance, suffisamment pour qu'elle détache sa cape. Assise, ils auraient pu croire qu'elle portait une robe, mais ils virent immédiatement que ce n'était pas le cas. Malgré les remontrances des soldats, des regards de travers, elle avait gardé son pantalon et elle en était fière.
Le petit groupe parla de leur belle région et de son dévouement pour la garde de nuit. Et tous se mirent à rire aux éclats lorsqu'ils narraient des histoires sur leurs voyages respectifs. Celui de Jorelle attirait l'attention, il était plus gras que les femmes en générale, ce qui rajoutait un charme à son éclat sauvage. Puis ils virent à échanger des avis sur la capitale.
- Aucun nordien n'aimerait vivre dans une telle ville. Tant pour leurs coutumes que pour cette odeur immonde qui inonde les rues. En plus, nous sommes diamétralement différents. La jeune femme but une gorgée qui lui brûla la gorge. Hier, j'ai été arrêté pour avoir osé donner mon avis. Certes, j'ai peut-être insinué que je le frappais s'il ne me laissait pas passer, mais ce n'est pas le but de mon histoire. Sur l'île-aux-ours, on est logé à la même enseigne, ici, les femmes sont soient des morceaux de viande ou... soient des morceaux de viande.
Ils eurent un rire qui ne plaisaient pas à la jeune femme, mais la vérité était là. Cette ville était corrompue jusqu'à la moelle. Mais eux restaient des hommes. Dès lors, elle pensa à l'héritier de son suzerain, allait-il lui aussi être compromis par cette ville et sa politique ? Jorelle se leva pensive et interpella une dame pour être de nouveau servi. C'est à ce moment qu'elle remarqua ce jeune homme qui les épiait. Son cœur se mit à accéléré, elle n'aimait pas être espionnée, mais ne savait pas si c'était elle qu'il observait ou les hommes qui faisaient des blagues granuleuses. L'alcool pouvait faire des ravages et faire perdre tout contrôle. Ils avaient juste oublié qu'ils se trouvaient près d'une noble, mais pouvait-elle les blâmer ? Elle ressemblait à une fille de basse naissance. Finalement, poussé par son impulsivité naturelle, elle alla s'installer à sa table.
- Alors, es-tu un espion envoyé pour me surveiller et vérifié que je n'agresse aucun garde ou es-tu simplement intéressé par la garde de nuit ? Si c'est le cas, ce soir ils ne sont pas en état de te recruter, mais le nord est facile à trouver. Dès que tu sens que tu vas perdre tes doigts, c'est que tu y es.
À vrai dire, elle sentait elle aussi les effets de l'alcool, mais elle était en capacité de se contrôler, pas comme ses compatriotes qui levaient leurs verres aux stark. Ce qu'elle fit en retard, provoquant un petit décalage entre sa table et la leur, mais qui ne fit pas remarquer par les corbeaux.
Feniix
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Autour d'un verre
Le jeune Robb écoutait d'un air distrait les conversations non plus concernantla Garde de Nuit, tout cela évoquant à son esprit des contrées inconnues. Il espérait bien avoir la chance de poser les yeux sur le Mur un jour -comment un suzerain du Nord pourrait-il bien régner sans connaître le Mur, après tout?
Une jeune fut invitée à se rejoindre aux hommes en noir, cette dernière évoquant sa haine de la capitale et sa vie sur l'Ile-aux-Ours. Sans doute faisait-elle partie de l'escorte Nordienne qui était arrivée à la capitale avec Lady Dacey, dont l'otage royal avait fait la connaissance très récemment. Lui-même ne connaissait pas l'Ile-aux-Ours, mais il ne pouvait qu'approuver intérieurement les mots de l'inconnue concernant les femmes. A Port-Réal, elles sont soit des nobles, soit des catins. Et la noblesse ne préserve que rarement les femmes d'être considérées comme des monnaies d'échange ou une valeur pécunière intrinsèque. Robb ne pouvait que difficilement contredire l'inconnue sur ce point.
Cependant, des pas se firent rapidement entendre dans sa direction, et Robb eut à peine le temps de lever les yeux qu'il aperçut la jeune femme s'asseoir en face de lui à sa table. Elle était vêtue d'un pantalon comme si elle était roturière, mais ses cheveux étaient entretenus avec soin et contredisaient cette image. D'autant plus qu'elle avait parlé d'une arrestation, or le Jeune Loup se souvenait bien que sa rencontre avec Lady Dacey avait été interrompue par la nouvelle de l'arrestation de sa jeune soeur suite à une altercation avec un garde. S'agissait-il de la même personne? Les circonstances semblaient proches, mais le Nordien n'avait aucune preuve, et il préféra donc réserver son jugement.
La jeune femme l'interpella sans douceur, lui demandant s'il était chargé de l'épier ou seulement intéressé par la Garde de Nuit. Robb ne put soudain que se rendre compte que l'inconnue n'avait pas plus que lui de moyen de l'identifier. Elle ne pouvait pas savoir à qui elle s'adressait. Il pouvait bien sûr donner son nom, mais quelque chose l'en empêcha. Il était parfois fatigué de toujours batailler pour devoir se faire une place en ce monde, et ce jour là, il n'avait pas envie de se justifier à l'infini. Alors il ne dit rien, se contentant de lever vaguement son verre quand les hommes en noir en firent autant en l'honneur des Stark, imités en cela par la jeune femme. Il semblait en tout cas que le Seigneur son père régnait avec honneur et devoir pour conserver la confiance des Nordiens, qui continuaient à s'en remettre à lui, et cela était plaisant à voir.
Il émit un léger rire en réponses aux paroles de l'inconnue, sans méchanceté aucune, avant de lui répondre:
-Les Nordiens ne sont pas ni nombreux à Port-Réal, il est normal que vous attiriez les oreilles curieuses.
Par habitude, il était resté au vouvoiement. Trop de temps passé à suivre l'étiquette de Cour le rendait peu instinctif au regard de la familiarité.
Robb avait un peu l'impression de jouer avec le feu. Mais cela restait moins risqué de s'adresser à celle qu'il supposait être une Mormont de la sorte plutôt que de décliner son identité direcrement. Il fit un signe au tavernier pour qu'il resserve son interlocutrice improvisé, tentant de garder le contrôle de son apparence malgré la situation et ses 12 ans.
-Qu'est-ce-qui amène des Nordiens à la capitale? Je comprends pour la Garde de Nuit, mais pour vous? L'Ile aux Ours, ce n'est pas à côté.
Il leva son verre pour en prendre une gorgée, arborant l'air curieux et ignorant de celui qui voulait simplement entendre une bonne histoire. De toute façon, il ressemblait à un presque enfant dans une taverne -ce qu'il était d'une certaine façon. Que risquait-il.
Son attention s'était donc momentanément détourné des frères jurés qui avaient repris leurs conversations bruyantes et enflammées, pour se concentrer sur l'Ourse, curieuse et attentive.
Feniix
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Autour d'un verre
An 295
La température du lieu lui provoquait des bouffées de chaleur ou était-ce la quantité d'alcool ingurgité qui enflammait ses pommettes ? À ce moment précis, la nordienne ne pouvait dire si c'était l'un ou l'autre, peut-être étaient-ce les deux finalement. Dénué de cape, de kilomètre de tissus qui pouvait former des robes, Jorelle était sans artifice. Seulement une très jeune femme portant une griffe d'ours en collier et avec un rire peu gracieux. Un seul regard pouvait la trahir, le nord transpirait de chacun de ses pores et avec cette peau aussi blanche qu'un flocon de neige... Non, elle ne pouvait pas renier ses origines. Alors cela ne l'avait pas étonné lorsque l'inconnu devina sa véritable origine.
Il n'était pas comme tous les hommes de cette taverne, bien sûr, elle avait remarqué qu'il paraissait bien plus jeune que tout ses hommes, mais ce n'était pas à elle de juger. Après tout, Jorelle n'avait pas eu de véritable enfance, pour sa propre survie, elle due devenir très tôt une adulte. Pas forcément responsable certes, mais elle avait fait du mieux qu'elle pouvait. Alors cela lui avait paru normal de faire comme les adultes, boire (un peu, beaucoup, énormément), avoir une vie sexuelle (pas toujours épanouie), travailler (pas toujours avec entrain)... Oui, malgré son jeune âge - quoi que soit disant passant n'est pas si jeune que cela - elle avait déjà bien vécue. Et c'est peut-être pour cela qu'elle n'avait pas peur de parler à des personnes dans les tavernes et encore moins d'être aussi franche. L'inconnu interpella du geste le tavernier, mais cette dernière n'avait pas compris que c'était pour la resservir.
-Qu'est-ce-qui amène des Nordiens à la capitale? Je comprends pour la Garde de Nuit, mais pour vous? L'Île aux Ours, ce n'est pas à côté.
Un sourire en coin, le regard plissé tout en relevant un sourcil, Jorelle fit étonner. Vidant sa chope, laissant planer le silence volontairement, elle ne le lâchait pas du regard.
- Je vois que vous n'avez aucun problème d'audition. Je suis bien de l'île-aux-ours, mais je suis davantage étonné du fait que vous connaissez cet endroit.
Son sourire se fit plus franc, il l'intriguait et se doutait qu'il n'était pas le petit ivrogne du coin. Non seulement, il ne roulait pas encore sous la table, et en générale, les simples habitants ne connaissaient pas son île. L'île-aux-ours pouvait tout aussi bien appartenir au fer-né – même si on soit, ce fut déjà le cas. Et dès lors, Jorelle se mit à le vouvoyer. Elle faisait confiance à son instinct et peut-être aussi, elle s'était adapté à son interlocuteur qui lui la vouvoie depuis le début. Un autre indice pour cette jeune femme à l'affût. Toutefois, même si sa curiosité la démangeait, elle ne le questionna pas sur sa famille et préféra orienter la conversation sur sa belle région.
- Alors, avez-vous déjà visité le Nord ? C'est quelque chose cette région, sentir le froid mordant sur sa peau qui peut engourdir les sens, boire la neige qui fond au soleil et ce blanc aveuglant...
Oui, cela pouvait se sentir dans sa voix enrouée par la fatigue et l'alcool, sa région lui manquait, bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Elle souriait, quittant son regard du sien, en fixant un horizon imaginaire, comme-ci qu'elle voyait son île.
- La capitale, même si je dois l'avouer à une jolie architecture, n'est rien face à cette terre.
La température du lieu lui provoquait des bouffées de chaleur ou était-ce la quantité d'alcool ingurgité qui enflammait ses pommettes ? À ce moment précis, la nordienne ne pouvait dire si c'était l'un ou l'autre, peut-être étaient-ce les deux finalement. Dénué de cape, de kilomètre de tissus qui pouvait former des robes, Jorelle était sans artifice. Seulement une très jeune femme portant une griffe d'ours en collier et avec un rire peu gracieux. Un seul regard pouvait la trahir, le nord transpirait de chacun de ses pores et avec cette peau aussi blanche qu'un flocon de neige... Non, elle ne pouvait pas renier ses origines. Alors cela ne l'avait pas étonné lorsque l'inconnu devina sa véritable origine.
Il n'était pas comme tous les hommes de cette taverne, bien sûr, elle avait remarqué qu'il paraissait bien plus jeune que tout ses hommes, mais ce n'était pas à elle de juger. Après tout, Jorelle n'avait pas eu de véritable enfance, pour sa propre survie, elle due devenir très tôt une adulte. Pas forcément responsable certes, mais elle avait fait du mieux qu'elle pouvait. Alors cela lui avait paru normal de faire comme les adultes, boire (un peu, beaucoup, énormément), avoir une vie sexuelle (pas toujours épanouie), travailler (pas toujours avec entrain)... Oui, malgré son jeune âge - quoi que soit disant passant n'est pas si jeune que cela - elle avait déjà bien vécue. Et c'est peut-être pour cela qu'elle n'avait pas peur de parler à des personnes dans les tavernes et encore moins d'être aussi franche. L'inconnu interpella du geste le tavernier, mais cette dernière n'avait pas compris que c'était pour la resservir.
-Qu'est-ce-qui amène des Nordiens à la capitale? Je comprends pour la Garde de Nuit, mais pour vous? L'Île aux Ours, ce n'est pas à côté.
Un sourire en coin, le regard plissé tout en relevant un sourcil, Jorelle fit étonner. Vidant sa chope, laissant planer le silence volontairement, elle ne le lâchait pas du regard.
- Je vois que vous n'avez aucun problème d'audition. Je suis bien de l'île-aux-ours, mais je suis davantage étonné du fait que vous connaissez cet endroit.
Son sourire se fit plus franc, il l'intriguait et se doutait qu'il n'était pas le petit ivrogne du coin. Non seulement, il ne roulait pas encore sous la table, et en générale, les simples habitants ne connaissaient pas son île. L'île-aux-ours pouvait tout aussi bien appartenir au fer-né – même si on soit, ce fut déjà le cas. Et dès lors, Jorelle se mit à le vouvoyer. Elle faisait confiance à son instinct et peut-être aussi, elle s'était adapté à son interlocuteur qui lui la vouvoie depuis le début. Un autre indice pour cette jeune femme à l'affût. Toutefois, même si sa curiosité la démangeait, elle ne le questionna pas sur sa famille et préféra orienter la conversation sur sa belle région.
- Alors, avez-vous déjà visité le Nord ? C'est quelque chose cette région, sentir le froid mordant sur sa peau qui peut engourdir les sens, boire la neige qui fond au soleil et ce blanc aveuglant...
Oui, cela pouvait se sentir dans sa voix enrouée par la fatigue et l'alcool, sa région lui manquait, bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Elle souriait, quittant son regard du sien, en fixant un horizon imaginaire, comme-ci qu'elle voyait son île.
- La capitale, même si je dois l'avouer à une jolie architecture, n'est rien face à cette terre.
Feniix
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Robb faisait tout son possible pour conserver son calme et continuer à paraître comme quelqu'un qui maîtrisait la situation. Pourtant, lui également sentait le rouge lui chauffer doucement les joues à mesure que le vin se faisait une place dans son organisme, et l'idée de continuer à cacher son identité face à celle qui était -avec de moins en moins de dout possible- une Dame de l'Ile aux Ours, le mettait dans un état de stress qu'il parvenait encore pourtant à cacher. Cependant, révéler son nom était la promesse d'une inquiétude plus grande encore, alors, coincé entre Charybde et Scylla, il choisissait ce qui lui semblait le moins préjudiciable à très court terme.
Le louveteau entra dans le vide du sujet, interrogeant la jeune femme sur les raisons de sa présence à la capitale. Cela lui permettrait peut-être d'être fixé sur l'identité précise de l'inconnue, mais également lui donnerait éventuellement l'occasion d'entendre des histoires passionnantes sur la contrée dans laquelle il aurait du voir le jour. Cette perspective était si excitante qu'elle en effaçait presque partiellement la crainte de se voir ainsi confronté à une dame de la maison Mormont, aussi peu respectueuse des convenance semblait-elle être. Elle semblait plus impulsive et franche encore que celle dont il avait fait la rencontre quelques jours auparavant, Dacey l'héritière de l'Ile aux Ours, et il préférait s'épargner ce qui ne manquerait pas d'être son implacable jugement sur sa personne.
Après un long silence et un sourire en coin, son interlocutrice confirma qu'elle venait bien de l'Ile aux Ours. Robb hocha doucement la tête en entendant cela, avant de lever son verre pour prendre une nouvelle gorgée de vin. Sa curiosité n'en était qu'attisée, et il mourrait d'envie d'interroger la jeune femme jusqu'à en avoir la gorge sèche sur ce qu'elle avait vu du Nord et des autres régions des Sept Couronnes. Il voulait aussi bien savoir ce qu'elle pensait du seigneur son père, de la maison Stark et de leur louveteau exilé à la Capitale. Peut-être aurait-il le courage de lui poser la question.
Pourtant, c'est l'Ourse qui enchaîna directement avec une question, lui demandant s'il avait déjà eu l'occasion de visiter le Nord. Ah, que son coeur l'espérait chaque jour qui passe, pensa le louveteau en entendant cette question. Et le peu d'images dont la jeune femme fit l'évocation faisait résonner dans la poitrine de l'otage royal des sensations et une mélancolie certaine. Il ne savait pas de quoi parlait son évocatrice, la seule neige était pour lui un rêve encore jamais réalisé. Et pourtant, combien il avait envie d'entendre l'Ourse lui en parler jusqu'à l'épuisement.
-Je n'ai jamais eu cette chance, malheureusement. Mais je ne désespère pas que ça arrive, dans quelques années.
Il était resté vague pour ne pas attirer trop de question sur sa situation, mais il ne voulait pas pour autant lui mentir éhontément. Le louveteau nourrissait un intérêt sincère pour ce qu'elle pourrait avoir à raconter à propos de sa terre natale.
-Vous semblez beaucoup aimer votre terre, et c'est vrai que la capitale ne doit pas avoir à vos yeux de nombreux charmes en comparaison.
Port-Réal était une cité magnifique, à dire vrai, mais la misère qui côtoyait la richesse rendait parfois cette beauté difficile à supporter. Et pour Robb qui n'avait jamais rien connu d'autre, cette beauté n'avait plus d'attraits, et il ne demandait qu'à rassasier son âme d'autres horizons.
Robb but une autre gorgée de vin, comme pour se donner du courage.
-Les nouvelles du Nord sont-elles positives? Les choses doivent être plutôt calme depuis la fin de la rébellion Greyjoy.
Il avait cela comme l'ignorant qu'il était, jouant de plus sur son apparence de jeune noble de la Couronne pour satisfaire sa curiosité. De par cette question, il souhaitait volontairement laisser toute latitude à la Mormont pour lui répondre à sa guide.
Feniix
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Autour d'un verre
An 295
Malgré les regards de biais, les boutades qui se voulaient faussement discrète, la jeune Mormont se sentait en sécurité. Ce sentiment était sûrement provoqué par son ivresse naissante et par le jeune âge de son compagnon du soir. En regardant de plus près la fréquentation de cette taverne, ils étaient tous les deux biens jeunes. Jorelle aimait observer les visages, retenir les moindres imperfections et la beauté dans les traits. Lorsqu’elle était plus jeune, c’était aussi naturel que de respirer. La mort était chose commune sur l’île et elle préférait retenir tout ce qu’elle pouvait pour se rappeler de ceux qui allaient disparaître un jour. Aujourd’hui c’était devenu un jeu, un passe-temps. Alors comme à chaque fois, elle avait observé toutes les personnes présentes et son nouvel ami. Il se voulait plus âgée, mais ses traits juvéniles le trahissaient, tout comme les siens. Pourtant, l’un comme l’autre paraissait être plus mature que leurs âges respectifs. C’était sa pensée du moment, mais n’était-elle pas embrumée par le liquide tiède ? Il était temps qu’elle freine sa consommation. D’autant plus qu’elle n’avait pas l’argent pour payer d’autres pintes. Et elle espérait vraiment que les membres de la garde de nuit paieraient réellement les chopes qu’ils lui avaient offertes.
Le jeune inconnu, nommé ainsi éternellement puisqu’elle n’était pas décidée de lui demander, la questionna sur sa région. Tous deux échangèrent brièvement sur le grand nord avant que tout s’envenime. S’il y a bien quelques choses qui n’était pas simple avec Jorelle, c’était bien son côté impulsif. Elle ne réfléchissait pas avant de parler et c’était d’autant plus compliqué lorsque l’alcool se mêlait à la discussion.
- Plutôt calme en effet, tenir en otage le dernier fils vivant de Balon semble être dissuasif. Elle trempa une nouvelle fois ses lèvres dans sa chope de bière tiède. Même si en réalité, il utilise le mot pupille pour rendre tout ça plus... acceptable.
Jusqu’ici, elle n’avait rien dit de particulier, mais la suite s’annonçait haute en couleur.
- Finalement, Ned à prit le fils d'un autre alors que son propre fils est lui aussi un pupille d'un autre. C'est un peu comme-ci il l'avait remplacé. C'est un cercle sans fin cette histoire.
Elle savait qu’il était dangereux de parler de ce sujet, n’ importe où et surtout, avec n’importe qui. Mais c’était Jorelle, elle n’arrivait pas à se soucier des conséquences.
- Le calamar parmi les loups et le loup parmi les dragons. Si on était joueur, on pourrait parier sur lequel d'entre-deux sera le premier à rentrer chez lui ou encore mieux, lequel d'entre-deux sera le premier à tourner le dos à ses véritables origines !
Une fois encore, comme pour se faire taire, elle enfonça son nez dans sa nouvelle chope.
Malgré les regards de biais, les boutades qui se voulaient faussement discrète, la jeune Mormont se sentait en sécurité. Ce sentiment était sûrement provoqué par son ivresse naissante et par le jeune âge de son compagnon du soir. En regardant de plus près la fréquentation de cette taverne, ils étaient tous les deux biens jeunes. Jorelle aimait observer les visages, retenir les moindres imperfections et la beauté dans les traits. Lorsqu’elle était plus jeune, c’était aussi naturel que de respirer. La mort était chose commune sur l’île et elle préférait retenir tout ce qu’elle pouvait pour se rappeler de ceux qui allaient disparaître un jour. Aujourd’hui c’était devenu un jeu, un passe-temps. Alors comme à chaque fois, elle avait observé toutes les personnes présentes et son nouvel ami. Il se voulait plus âgée, mais ses traits juvéniles le trahissaient, tout comme les siens. Pourtant, l’un comme l’autre paraissait être plus mature que leurs âges respectifs. C’était sa pensée du moment, mais n’était-elle pas embrumée par le liquide tiède ? Il était temps qu’elle freine sa consommation. D’autant plus qu’elle n’avait pas l’argent pour payer d’autres pintes. Et elle espérait vraiment que les membres de la garde de nuit paieraient réellement les chopes qu’ils lui avaient offertes.
Le jeune inconnu, nommé ainsi éternellement puisqu’elle n’était pas décidée de lui demander, la questionna sur sa région. Tous deux échangèrent brièvement sur le grand nord avant que tout s’envenime. S’il y a bien quelques choses qui n’était pas simple avec Jorelle, c’était bien son côté impulsif. Elle ne réfléchissait pas avant de parler et c’était d’autant plus compliqué lorsque l’alcool se mêlait à la discussion.
- Plutôt calme en effet, tenir en otage le dernier fils vivant de Balon semble être dissuasif. Elle trempa une nouvelle fois ses lèvres dans sa chope de bière tiède. Même si en réalité, il utilise le mot pupille pour rendre tout ça plus... acceptable.
Jusqu’ici, elle n’avait rien dit de particulier, mais la suite s’annonçait haute en couleur.
- Finalement, Ned à prit le fils d'un autre alors que son propre fils est lui aussi un pupille d'un autre. C'est un peu comme-ci il l'avait remplacé. C'est un cercle sans fin cette histoire.
Elle savait qu’il était dangereux de parler de ce sujet, n’ importe où et surtout, avec n’importe qui. Mais c’était Jorelle, elle n’arrivait pas à se soucier des conséquences.
- Le calamar parmi les loups et le loup parmi les dragons. Si on était joueur, on pourrait parier sur lequel d'entre-deux sera le premier à rentrer chez lui ou encore mieux, lequel d'entre-deux sera le premier à tourner le dos à ses véritables origines !
Une fois encore, comme pour se faire taire, elle enfonça son nez dans sa nouvelle chope.
Feniix
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Autour d'un verre
Robb ne pouvait s'empêcher de se demander comment la Dame réagirait si le nom de son interlocuteur était soudainement énoncé. Heureusement pour le Jeune Loup, cette dernière ne semblait pas particulièrement souciée par l'identité de ce jeune homme qui lui posait des questions sur le Nord. Elle avait l'impulsivité que lui-même n'affichait certainement pas, mais qu'il reconnaissait dans son propre sang quand il ressentait de la colère ou un emportement qu'il ne pouvait montrer. Voici à quoi ressemblait une véritable fille du Nord sans le vernis courtisan que lui-même avait cultivé comme armure au fil des années.
Il l'interrogea sur sa région, qui depuis la fin de la rébellion Greyjoy pouvait se considérer comme en paix. Bien sûr, Robb avait conscience que les choses étaient plus complexes que cela, que les cicatrices des rébellions étaient encore profondes, aussi bien dans les terres que dans les mémoires, néanmoins il ne demandait pas mieux que d'entendre l'avis de la jeune femme à ce sujet.
Cette dernière ne manqua pas d'ailleurs pas de lui en faire part. Elle évoquait à la présence à Winterfell du dernier fils du Kraken. Robb se demandait effectivement de temps à autres ce que pouvait bien vivre le jeune Theon, arraché à sa famille pour se retrouver dans la sienne. Mais contrairement au louveteau, Theon avait eu le temps de grandir auprès des siens, d'apprendre à les connaître. Comment avait-il vécu ce déracinement? Leurs expériences respectives étaient sans doute à la fois ininiment semblables et différentes. Peut-être un jour pourraient-ils échanger à ce sujet.
Robb tiqua cependant légèrement quand la Dame fit la comparaison entre Theon Greyjoy et lui-même, sans pour autant qu'elle puisse savoir à qui elle s'adressait. Elle n'avait certes pas tort sur le fond, sa présence à Port-Réal avait la même nature que celle du Fer-Né à Winterfell, dans une sorte d'ironie dont seules les forces divines pouvaient parfois être capables.
Cependant, que l'Ourse clame le caractère inévitable de son détournement de ses propres origines...Le Jeune Loup du faire un véritable effort pour ne pas laisser un éclat de colère apparaître sur son visage.
Ce n'était certes pas de la surprise. Certainement pas. Cependant, s'entendre clamer cela avec tant de légèreté et d'évidence, comme rien de tout cela ne pouvait être remis en doute...Cela était douloureux. Quoi qu'il en soit, il conserva son calme et bu une autre gorgée de vin avant de demander, avec l'air de celui qui s'intéresse sans avoir d'avis sur la question:
-Vous n'avez même pas l'air de croire une seconde à la fidélité de ce Loup, qui est pourtant votre futue suzerain si je ne m'abuse.
Il haussa les épaules pour ajouter à son attitude prétendument détendue, quand bien même il était intérieurement suspendu aux lèvres de l'Ourse, craignant son jugement moins que le ton léger et certain avec lequel elle ne manquerait sans doute pas de l'émettre. Etait-ce ainsi dans le Nord, on riait de l'héritier de Ned Stark sans penser une seconde qu'il saurait se montrer à la hauteur de son devoir?
Après tout, les Nordiens ne faisaient pas tant confiance aux noms qu'aux faits. Et dans son cas, les faits étaient simples: Il n'avait jamais connu sa famille, et vivait depuis toujours dans l'ombre des Targaryen qui avaient donc eu toute latitude pour lui apprendre ce que bon leur semblaient, et le renvoyer dans sa région quand bon leur semblerait. Oui, les faits ne parlaient pas véritablement à la faveur de sa fidélité et de son sens de l'honneur, il fallait bien le reconnaître.
Le louveteau but une autre gorgée de vin, avec un peu plus d'empressement que pour les autres, cette fois-ci. Il n'aimait pas particulièrement l'ivresse de par sa jeunesse, cependant en cet instant il hésiter à échanger la nécessaire cruauté de la vérité contre les douces vapeurs cervoisées de l'ignorance.
Feniix
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Autour d'un verre
An 295
La situation était plus que périlleuse, la Mormont n’était pas faite pour cette région. Trop de convenance, de connivence, de coup par-derrière. Jorelle était beaucoup trop honnête pour vivre auprès de ses personnes. Un trait de caractère qui faisait réagir l’inconnu. Il était étonné par sa réponse, oui, elle doutait de la fidélité du loup. Après tout, pourquoi devrait-elle confier sa famille les yeux fermés à un homme n’ayant connu que les Dragons ? Si elle n’aurait pas autant bu, elle aurait compris qu’il était bien intéressé par ses pensées, mais coupé de toute raison, elle fonçait dans son piège.
- Pour être suzerain, il faudrait déjà qu’il obtienne sa liberté et qu’il retrouve le chemin du Nord. Dit-elle avec un ton presque désabusée.
L’insulaire regardait autour d’elle, à la recherche d’un œil trop curieux dans leurs directions. Mais tous étaient occupés à boire, à rire et à tenter de draguer la jeune fille qui servait leurs boissons. Personne ne les regardait, ils ne prenaient pas en compte les deux jeunes qui parlaient d’un sujet bien épineux.
- Il est facile de prétendre qu’on est dans le même camp quand on a été éduqué dans un endroit tel que celui-ci. Ce n’est pas pour rien qu’on dit qu’ici c’est la guerre du trône qui prévaut.
La Mormont délaissa sa chope sur le côté, et s’avança le plus possible de l’inconnu, s’étalant quelque peu sur la table de bois. Aussi impulsive qu’elle pouvait l’être, Jorelle savait quand il fallait être discret et ce qu’elle allait dire pouvait être dangereux, surtout si c’était écouter par des oreilles indiscrètes. Toutefois, elle acceptait de prendre le risque avec ce jeune homme, peut-être était-ce dû à l’alcool qui lui déliait la langue ou à son regard qui semblait supplier d’en savoir plus. Cette dernière baissa sa voix qui se fit alors plus rauque qu’elle ne l’aurait voulu et ne se rendit même pas compte qu’elle avait délaissé son ton plaisantin.
- Il est vrai que je ne le connais pas, un peu comme lui à vrai dire. Il a vécu très loin du Nord, avec une autre famille qui a pris beaucoup à mon véritable suzerain. Un père, un frère, une sœur et un fils… Une liste bien courte comparée à tous les nordiens qui ont perdus la vie pour leurs félonies. Des personnes qui font autant de mal autour d’eux auront pu aisément retourner cet enfant contre sa véritable famille, contre son véritable peuple. En plus de ça, il n’a pas été éduqué comme un nordien, mais comme un noble du Sud.
Ses sourcils se fronçaient lorsqu’elle parlait des Targaryens et plus elle parlait, plus ses mots s’accéléraient. Jorelle avait rencontré une des leurs, c’était d’ailleurs grâce à Rhaenys qu’elle sorti des prisons du Donjon Rouge, mais cette action ne pouvait pas rattraper toutes les erreurs de sa famille.
- S’il arrive à prouver qu’il est digne de Ned, par des actes et non par des mots sans valeurs, alors peut-être qu’on l’acceptera, mais jamais il ne pourra renier son passé. Il sera toujours le fils qui a été élevé par d’autres.
Jorelle le fixait, scrutant son visage au moindre signe qui pouvait l’aider à comprendre l’inconnu. Très vite, elle lui avait fait confiance, mais il pourrait tout aussi trahir sa parole.
La situation était plus que périlleuse, la Mormont n’était pas faite pour cette région. Trop de convenance, de connivence, de coup par-derrière. Jorelle était beaucoup trop honnête pour vivre auprès de ses personnes. Un trait de caractère qui faisait réagir l’inconnu. Il était étonné par sa réponse, oui, elle doutait de la fidélité du loup. Après tout, pourquoi devrait-elle confier sa famille les yeux fermés à un homme n’ayant connu que les Dragons ? Si elle n’aurait pas autant bu, elle aurait compris qu’il était bien intéressé par ses pensées, mais coupé de toute raison, elle fonçait dans son piège.
- Pour être suzerain, il faudrait déjà qu’il obtienne sa liberté et qu’il retrouve le chemin du Nord. Dit-elle avec un ton presque désabusée.
L’insulaire regardait autour d’elle, à la recherche d’un œil trop curieux dans leurs directions. Mais tous étaient occupés à boire, à rire et à tenter de draguer la jeune fille qui servait leurs boissons. Personne ne les regardait, ils ne prenaient pas en compte les deux jeunes qui parlaient d’un sujet bien épineux.
- Il est facile de prétendre qu’on est dans le même camp quand on a été éduqué dans un endroit tel que celui-ci. Ce n’est pas pour rien qu’on dit qu’ici c’est la guerre du trône qui prévaut.
La Mormont délaissa sa chope sur le côté, et s’avança le plus possible de l’inconnu, s’étalant quelque peu sur la table de bois. Aussi impulsive qu’elle pouvait l’être, Jorelle savait quand il fallait être discret et ce qu’elle allait dire pouvait être dangereux, surtout si c’était écouter par des oreilles indiscrètes. Toutefois, elle acceptait de prendre le risque avec ce jeune homme, peut-être était-ce dû à l’alcool qui lui déliait la langue ou à son regard qui semblait supplier d’en savoir plus. Cette dernière baissa sa voix qui se fit alors plus rauque qu’elle ne l’aurait voulu et ne se rendit même pas compte qu’elle avait délaissé son ton plaisantin.
- Il est vrai que je ne le connais pas, un peu comme lui à vrai dire. Il a vécu très loin du Nord, avec une autre famille qui a pris beaucoup à mon véritable suzerain. Un père, un frère, une sœur et un fils… Une liste bien courte comparée à tous les nordiens qui ont perdus la vie pour leurs félonies. Des personnes qui font autant de mal autour d’eux auront pu aisément retourner cet enfant contre sa véritable famille, contre son véritable peuple. En plus de ça, il n’a pas été éduqué comme un nordien, mais comme un noble du Sud.
Ses sourcils se fronçaient lorsqu’elle parlait des Targaryens et plus elle parlait, plus ses mots s’accéléraient. Jorelle avait rencontré une des leurs, c’était d’ailleurs grâce à Rhaenys qu’elle sorti des prisons du Donjon Rouge, mais cette action ne pouvait pas rattraper toutes les erreurs de sa famille.
- S’il arrive à prouver qu’il est digne de Ned, par des actes et non par des mots sans valeurs, alors peut-être qu’on l’acceptera, mais jamais il ne pourra renier son passé. Il sera toujours le fils qui a été élevé par d’autres.
Jorelle le fixait, scrutant son visage au moindre signe qui pouvait l’aider à comprendre l’inconnu. Très vite, elle lui avait fait confiance, mais il pourrait tout aussi trahir sa parole.
Feniix
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Autour d'un verre
Robb était parvenu à conserver sa mine vaguement curieuse et affable tandis qu'il écoutait la Dame de la maison Mormont manifester son mépris et ses doutes quant à sa propre personne. Il n'en revenait pas lui-même. Il fallait bien croire qu'une enfance entière passée entre les murs de pierre et de marbre du Donjon Rouge avait fini par porter ses fruits sur le gamin qui portait pourtant le nom de Stark. Quoi qu'il en soit, en cet instant, il était plutôt reconnaissant à cette éducation de lui permettre de ne pas montrer son désarroi.
Bien sûr, il ne pouvait pas nier qu'il comprenait les raisons pour lesquelles la Nordienne nourrissait ces doutes. Après tout, il avait effectivement dans les veines le sang du Nord et du Conflans réuni, mais il ne connaissait rien de tout cela, et son univers se limitait au mur d'enceinte de Port-Réal. Un monde bien petit pour un coeur pourtant si grand.
Bien décidé à masquer les pensées qui pouvaient tempêter sous son crâne, le jeune garçon finit son verre cul sec avant de le reposer sur la table dans un tintement de verre et de bois. L'alcool commençait véritablement à lui monter à la tête, ou du moins aux jours, qu'il sentait chauffer légèrement. Mais après tout, rien de plus normal dans une taverne, et quand bien même il n'était encore qu'un gamin, il faisait déjà un peu plus grand que son âge.
-Je comprends mieux.
Sa phrase fut laconique, manifestement le jeune garçon cherchait ses mots, quand bien même il cherchait à le cacher sous l'attitude désinvolte de celui qui échangeait simplement avec une inconnue autour d'un verre.
C'est alors que la vérité le frappa. Tôt ou tard, quand il retournerait dans le Nord, quand il lui faudrait faire des preuves auprès de ses futurs bannerets, il se trouverait sans doute de nouveau face à cette jeune femme, dont il était presque sûr qu'elle était la jeune soeur de Lady Dacey, dont il avait fait la rencontre quelques jours plus tôt, au Donjon Rouge. Cette rencontre pouvait apparaître comme sans conséquence, serait pourtant amenée à se reproduire, d'ici quelques années sans doute. Parviendrait-il alors à se faire entendre face à cette femme, quand il ne serait non pas une rencontre dans un bar, mais le futur suzerain du Nord? Il ne pensait pas véritablement qu'elle serait à même de le reconnaître, tant cette future rencontre paraissait infiniment lointaine à ses yeux. Mais lui saurait. Parviendrait-il à se détacher de cette main qui serrait son coeur d'inquiétude?
-En tout cas, nul doute que le jour où ce louveteau retrouvera sa meute, il sera aussi admiratif de ses terres que vous l'êtes.
Il parvint à adresser un sourire ouvert et sincère à son interlocutrice. Elle était, à n'en pas douter, la meilleure ambassadrice possible pour cette contrée si éloignée de la capitale.
Robb se leva, attirant le regard de l'aubergiste auquel il fit un signe pour lui faire comprendre que l'ardoise de l'intrépide Nordienne était pour lui. Le tavernier hocha la tête et s'éloigna dans la direction d'une autre table. Il savait que le Nordien reviendrait payer, et contrairement à son amie d'un soir, il savait où il lui faudrait se plaindre si le gamin jouait les mauvais payeurs.
-Il va me falloir vous laisser, m'lady. Merci pour votre compagnie en tout cas. Peut-être nous reverrons-nous dans le Nord un jour, vous m'avez donné envie de m'y rendre.
Il remit négligemment sa veste en place sur ses épaules pour conserver une contenance. Après un dernier sourire à l'Ourse, il s'inclina infimement devant elle -sans tomber dans l'obséquiosité, la Mormont ne semblant certainement pas friande des histoires d'étiquette- avant de tourner les talons.
Une chose était sûre, au delà des douloureuses nouvelles qu'il avait pu recevoir de ce Nord qui n'avait manifestement que peu confiance en lui, le jeune Robb venait de faire la connaissance d'une Dame pour le moins singulière. Certes, avoir déjà rencontré Lady Dacey quelques jours plus tôt lui avait permis d'être moins surpris face à l'étrange mise de l'Ourse, mais elle demeurait spéciale à bien des aspects. Malgré l'amertume logée dans sa poitrine, il souriait en coin. Les Mormont étaient, à n'en pas douter, des Dames pour le moins extraordinaires.
HRP: Avec toutes mes excuses pour le retard Tu peux faire un post de clôture ou demander directement l'archivage, à ta contenance En tout cas ce fut un plaisir de faire ce RP avec toi, quand tu peux pour un RP de retrouvailles dans le Nord xD
Feniix
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Autour d'un verre
An 295
La conversation, au départ anodin, avait pris une tournure périlleuse, très périlleuse. Port Real ne lui apportait que des ennuis, mais l’inconnu ne semblait pas lui en tenir rigueur, du moins, c’est ce qu’il laissait percevoir. En temps normal, maître d’elle-même, elle aurait peut-être remarqué ce décalage dans son comportement, parfois trop chaleureux et à d’autres moments, trop sur la réserve. Mais ce soir-là, elle n’était pas apte à percevoir ses variations, ni à comprendre qu’elle avait fait des faux-pas. Toutefois, n’aurait-elle pas fait les mêmes sans cet alcool qui l’enivrait un peu trop ? N’avait-elle pas déjà fait pire ? La Mormont n’était pas l’archétype parfait d’une noble bien sous toutes les coutures et parfois, elle préférait l’être, parce que cela apportait moins d’ennuis, beaucoup moins.
L’Insulaire, un peu soucieuse, souriait quand même, un peu béat, un sourire qui se fit plus large en entendant : « il sera aussi admiratif de ses terres que vous l'êtes ». Il était vrai qu’elle aimait véritablement sa région, elle était… mystique et elle ne doutait pas que ce louveteau trouve en cette terre, de la beauté sauvage. La jeune Mormont aurait pu parler de ses terres durant des heures, mais le jeune inconnu devait s’en aller et pour réponse, elle répondit par un sourire peu gracieux, mais sincère.
À son départ, la nordienne alla rejoindre ses compagnons, leurs soirées continuèrent, laissant leurs sens et leurs bons sens disparaître sous l’influence de l’alcool. Jusqu’au moment où – elle ne pourrait dire qui – lança l’idée de réaliser des défis. Jorelle eut les défis, parce que forcément, une femme connaît la poésie, de réciter un poème. Elle dû chercher dans sa mémoire, elle n’aimait pas ce type de lecture, mais elle se rappelait d’un poème que sa nourrice récitait souvent pour l’endormir. Elle pensait que Jorelle ne l’écoutait pas, mais ce n’était pas la vérité, elle buvait ses paroles en affichant un visage désabusé. La fleurette, même si beaucoup de personnes l’oubliaient, faisait partie de leur vie et avaient tout de même, beaucoup apporté au Mormont. L’ours se leva sur son siège, éclaircissait sa voix et commença à épater toutes ses lourdeaux de corbeaux :
- Le ciel pleure ses larmes blanches. Sur les jours roses trépassés ; Et les amours nus et gercés. Avec leurs ailerons cassés. Se sauvent, frileux, sous les branches.
Ses doigts semblaient battre une mesure.
- Le vent dépouille les bocages. Les bocages où les amants. Sans trêve enroulaient leurs serments. Aux langoureux roucoulements. Des tourterelles dans les cages.
La jeune femme souriait, elle s'en rappelait encore, même si elle était certaine d'avoir oublié un passage, celui qui parlait de rubans.
- Les tourterelles ne sont plus. Ni les flûtes, ni les violes. Qui soupiraient sous les corolles. Des sons plus doux que des paroles. Le long des soirs irrésolus.
Elle interrompis son poème pour boire une gorgé de sa dernière bière, lui laissant le temps de creuser sa mémoire.
- Cette chanson – là-bas – écoute. Cette chanson au fond du bois… C’est l’adieu du dernier hautbois. C’est comme si tout l’autrefois. Tombait dans l’âme goutte à goutte.
Jorelle oublia une partie d'un poème, mais ses hommes n'allaient pas découvrir de sitôt qu'elle ne se rappelait plus de certains passages.
- Comme le vent brutal heurte en passant les portes ! Toutes, – va ! toutes les bergères sont bien mortes. Morte la galante folie. Morte la Belle-au-bois-jolie. Mortes les fleurs aux chers parfums !
Elle finit sa chope, comme pour donner une fin à son poème interminable à ses yeux et à ceux des corbeaux qui semblait tout de même impressionnant, s’imaginant peut-être qu'elle l'inventait, si surpris qu'une Mormont connaisse une complainte.
- Et toi, soeur rêveuse et pâlie. Monte, monte, ô Mélancolie. Lune des ciels roses défunts.
A ses derniers mots, elle descendit du tabouret, ainsi que le bar et retrouva Dacey, assise, bras croisé, revêtant son plus beau regard désapprobateur.
La conversation, au départ anodin, avait pris une tournure périlleuse, très périlleuse. Port Real ne lui apportait que des ennuis, mais l’inconnu ne semblait pas lui en tenir rigueur, du moins, c’est ce qu’il laissait percevoir. En temps normal, maître d’elle-même, elle aurait peut-être remarqué ce décalage dans son comportement, parfois trop chaleureux et à d’autres moments, trop sur la réserve. Mais ce soir-là, elle n’était pas apte à percevoir ses variations, ni à comprendre qu’elle avait fait des faux-pas. Toutefois, n’aurait-elle pas fait les mêmes sans cet alcool qui l’enivrait un peu trop ? N’avait-elle pas déjà fait pire ? La Mormont n’était pas l’archétype parfait d’une noble bien sous toutes les coutures et parfois, elle préférait l’être, parce que cela apportait moins d’ennuis, beaucoup moins.
L’Insulaire, un peu soucieuse, souriait quand même, un peu béat, un sourire qui se fit plus large en entendant : « il sera aussi admiratif de ses terres que vous l'êtes ». Il était vrai qu’elle aimait véritablement sa région, elle était… mystique et elle ne doutait pas que ce louveteau trouve en cette terre, de la beauté sauvage. La jeune Mormont aurait pu parler de ses terres durant des heures, mais le jeune inconnu devait s’en aller et pour réponse, elle répondit par un sourire peu gracieux, mais sincère.
À son départ, la nordienne alla rejoindre ses compagnons, leurs soirées continuèrent, laissant leurs sens et leurs bons sens disparaître sous l’influence de l’alcool. Jusqu’au moment où – elle ne pourrait dire qui – lança l’idée de réaliser des défis. Jorelle eut les défis, parce que forcément, une femme connaît la poésie, de réciter un poème. Elle dû chercher dans sa mémoire, elle n’aimait pas ce type de lecture, mais elle se rappelait d’un poème que sa nourrice récitait souvent pour l’endormir. Elle pensait que Jorelle ne l’écoutait pas, mais ce n’était pas la vérité, elle buvait ses paroles en affichant un visage désabusé. La fleurette, même si beaucoup de personnes l’oubliaient, faisait partie de leur vie et avaient tout de même, beaucoup apporté au Mormont. L’ours se leva sur son siège, éclaircissait sa voix et commença à épater toutes ses lourdeaux de corbeaux :
- Le ciel pleure ses larmes blanches. Sur les jours roses trépassés ; Et les amours nus et gercés. Avec leurs ailerons cassés. Se sauvent, frileux, sous les branches.
Ses doigts semblaient battre une mesure.
- Le vent dépouille les bocages. Les bocages où les amants. Sans trêve enroulaient leurs serments. Aux langoureux roucoulements. Des tourterelles dans les cages.
La jeune femme souriait, elle s'en rappelait encore, même si elle était certaine d'avoir oublié un passage, celui qui parlait de rubans.
- Les tourterelles ne sont plus. Ni les flûtes, ni les violes. Qui soupiraient sous les corolles. Des sons plus doux que des paroles. Le long des soirs irrésolus.
Elle interrompis son poème pour boire une gorgé de sa dernière bière, lui laissant le temps de creuser sa mémoire.
- Cette chanson – là-bas – écoute. Cette chanson au fond du bois… C’est l’adieu du dernier hautbois. C’est comme si tout l’autrefois. Tombait dans l’âme goutte à goutte.
Jorelle oublia une partie d'un poème, mais ses hommes n'allaient pas découvrir de sitôt qu'elle ne se rappelait plus de certains passages.
- Comme le vent brutal heurte en passant les portes ! Toutes, – va ! toutes les bergères sont bien mortes. Morte la galante folie. Morte la Belle-au-bois-jolie. Mortes les fleurs aux chers parfums !
Elle finit sa chope, comme pour donner une fin à son poème interminable à ses yeux et à ceux des corbeaux qui semblait tout de même impressionnant, s’imaginant peut-être qu'elle l'inventait, si surpris qu'une Mormont connaisse une complainte.
- Et toi, soeur rêveuse et pâlie. Monte, monte, ô Mélancolie. Lune des ciels roses défunts.
A ses derniers mots, elle descendit du tabouret, ainsi que le bar et retrouva Dacey, assise, bras croisé, revêtant son plus beau regard désapprobateur.
Poème : Albert Samain, Au jardin de l’infante
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