I caught myself. | ft. Rhaegar Targaryen
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I Caught Myself
les milles et une nuit.
Rhaegar Targaryen & Nymeria Sand
An 299, lune 1.
Cela allait désormais faire une année que l'aspic était à la Capitale. Une année fort mouvementée et palpitante, et qui toucherait bientôt à sa fin.
Comme chaque soir, Nymeria avait attendu le couché du soleil pour prendre les chemins secrets menant jusqu'aux appartements royaux. Elle n'en connaissait que trop bien le chemin, si bien qu'elle pouvait y aller les yeux fermés ou dans le noir. Toujours les même pas, la même direction, qu'elle prenait matin et soir, inlassablement. Des sourires contrôlés, des émotions contrôlées, tout était toujours contrôlé dans son aspect, même ses robes et les moindres plis, même ses cheveux qu'elle avait appris à coiffer plus noblement que sa lourde tresse noire.
Sa famille lui manquait, c'était une évidence, mais elle avait fini par s'habituer à cela, les lettres aidaient aussi, entretenir une correspondance avec sa famille aidait à tenir le coup sur cet aspect, et chaque nuit qu'elle passait, allait si vite en compagnie du roi... Elle ne les voyait pas passer. Dès l'instant où elle passait par cette porte secrète après ce long tunnel, le temps semblait lui jouer un vilain tour et passer en un instant. Il était évident qu'elle avait pris goût à ces retrouvailles nocturnes, elle ne manquerait pas la moindre occasion d'en passer une sinon.
Contrairement aux journées où l'aspic faisait attention à porter des robes non-transparente, au soir, elle se permettait des tenues qu'elle aurait porté à Dorne les soirs où elle s'amusait. Des robes colorées, un tissu délicat et outrageusement transparent, signe qu'elle ne portait pas de dagues. Sauf une, qu'elle gardait toujours à sa cuisse, plus pour se rassurer que par utilité, dague qu'elle déposait chaque soir sur un meuble des appartements royaux.
Plus que jamais, l'aspic savait qu'il fallait savourer ces moments où elle avait une telle proximité avec le roi, songeant qu'après sa mission, cela n'arriverait plus. Elle avait toujours profité de la vie comme si chaque jour était le dernier, c'était du moins ce qu'elle pensait : assouvir tous ses désirs notamment. Mais il y avait certains luxes auxquels on prenait goût, des habitudes qui s'installaient, auxquelles on prenait goût aussi. Elle qui n'aimait pourtant pas la routine, aimait beaucoup celle-ci, des retrouvailles secrètes, que personne ne connaissait, avec un homme qu'elle considérait à la fois comme son meilleur amant et l'un de ses plus cher ami. Ce qui, elle le savait, en société, aurait été inacceptable. Alors le secret leur allait bien et comme l'aspic n'aspirait à rien de plus que ce qu'elle avait déjà grâce à sa maison paternelle, ce secret resterait secret quoi qu'il devait arriver.
Elle avait donc passer la porte, entrant sans faire de bruits dans les appartements royaux, à la recherche de cette chevelure argentée reconnaissable parmi toutes. Un sourire naissait sur ses lèvres charnus, ce sourire qu'elle n'avait pas le luxe d'avoir en journée à la Cour : un sourire sincère. Elle ne se pressait toute fois pas, commençant plutôt ce petit jeu qu'elle aimait tant, avançant lentement, telle une prédatrice face à sa proie, le regard assuré, le pas assuré et souple. Elle ignorait ce qu'il était entrain de faire mais elle le saurait bientôt, puisqu'une fois la chevelure d'argent dans son sillage, elle s'avançait dans sa direction. Combien de temps pour qu'il ne la remarque ? Quelque secondes ? Une, deux minutes ?
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But it is one thing to read about a dragon, and another to meet one.
Rhaegar Targaryen & Nymeria Sand
La journée du roi avait été longue et les doléances de ses sujets, nombreuses. Rhaegar s'était retiré dans ses appartements sans avoir mangé, une étourderie qui lui arrivait souvent lorsqu'il était absorbé par son devoir royal. Ser Barristan Selmy lui avait déjà mentionné en riant que la plus grande de ses responsabilités était d'assurer la sauvegarde du roi non pas par l'efficacité de sa garde, mais bien en rappelant au monarque quel avait été le moment de son dernier repas. Aussi Rhaegar avait-il rejoint ses appartements fatigué et d'une humeur incertaine. Il s'était installé à son secrétaire et tentait depuis plusieurs minutes de rédiger une lettre à l'intention de Doran Martell, prince de Dorne, au sujet des fiançailles de son frère Viserys et d'Arianne Martell.
Le Dragon avait toujours eu une élocution vif-argent, et sa plume était à son image, capable d'être tantôt acérée, tantôt subtile. Pour l'instant, néanmoins, il ne parvenait pas à écrire au Prince. Dorne avait été l'alliée traditionnelle des Targaryen depuis des générations, et les Martell étaient leurs cousins éloignés. Lorsque le Dragon était en guerre, le Serpent répondait à l'appel. Depuis, Rhaegar avait humilié sa défunte épouse en enlevant la promise d'un autre, qu'il aimait, et si Elia lui était revenue après la Rébellion, ses frères Oberyn et Doran n'avaient jamais pardonné les actes impulsifs de leur monarque. S'il n'avait été qu'un homme, il aurait tenté de mieux leur expliquer, de leur faire parvenir les excuses les plus sincères qui soient; mais il n'était pas un homme, un individu. Lorsqu'il s'exprimait, il parlait pour la Couronne, pour la grande famille dont il était à la tête. Il ne pouvait que bien rarement faire ce qu'il désirait réellement; en bien des façons, un paysan était plus libre qu'un roi.
Il fronça les sourcils et se massa une tempe d'un de ses longs doigts de musicien. Des doigts aussi aptes à tirer de langoureuses notes d'un instrument qu'à saisir une épée par la garde, au vol. Le jeu d'alliances dont l'avenir se dessinait prenait davantage forme de jour en jour, et le roi tentait de les solidifier autant que faire se pouvait. En vérité, occupé qu'il était à tenter de maintenir la paix dans le royaume, à s'assurer de la préparation de son fils le prince héritier et à ne jamais se préoccuper de ses propres envies, il était las. Il laissa échapper un bref soupir. Le poids de la couronne ne devrait jamais devenir une habitude, disait son père dans ses quelques bonnes années, et depuis le temps qu'il avait été couronné, Rhaegar n'avait jamais senti le fardeau s'alléger par habitude. Il sentait encore la responsabilité qui lui incombait, plus encore alors qu'il régnait depuis de longues années.
Il sentit son arrivée davantage qu'il ne l'entendit, car Nymeria avançait toujours d'un pas feutré et alerte. Néanmoins, une certaine ... qualité changeait dans l'air, et il savait presque toujours à la seconde près qu'elle était entrée dans ses appartements. Si elle avait toujours visité le monarque après la tombée du jour, l'heure de son arrivée pouvait varier, aussi était-il rare que Rhaegar l'attende. Il estimait grandement celle qui était devenue son amante et son informatrice, mais étant celui qu'il était, fier, il ne l'attendrait pas comme un adolescent épris d'une dame. Il ne se retourna pas, tentant une dernière fois de rédiger sa lettre. « J'ai fait venir une nouvelle importation de vin de ta terre natale. Sur la table derrière toi. »
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les milles et une nuit.
Rhaegar Targaryen & Nymeria Sand
Quelque secondes suffisaient à Nymeria pour voir comment pouvait se passer la soirée, ou du moins, comme elle débuterait. Le dragon ne semblait pas encore d'humeur à se prélasser, il y avait des soirs, ainsi, où le travail s'acharnait sur ses épaules lourdes. Nymeria avait, à son sens, suffisamment rappelé qu'elle était là pour lui alléger ce poids, si elle le pouvait, pour se permettre de ne pas le lui répéter une énième fois. Elle laissait couler, s'il avait besoin de souffler, il savait exactement où la trouver, il y avait aussi et surtout des affaires où elle ne pouvait ni aider, ni conseiller, des choses qui la dépassaient, bien que son égo tente de la convaincre que rien n'était trop haut pour elle.
Elle prenait ses mots comme une invitation à patienter, arrivait-elle un peu trop tôt ?
- Mon roi désirerait-il une coupe ?
Elle appréciait toute fois ce qu'il avait fait, faire venir du vin de Dorne. Nymeria avait beau être habituée au luxe, elle n'en n'aimait pas moins ces petites intentions. Sa terre natale n'était pas exactement Dorne, elle le lui avait déjà confié -en Haut-Valyrien, même- mais Volantis. Mais elle ne le corrigeait pas, en un sens, c'était Dorne qui l'avait réellement fait naître et être qui elle était, quand, à Volantis, elle avait surtout vécu dans une pièce pendant six années. Alors pour patienter quelque instants encore, elle s'était rendue jusqu'à cette table et avait versé deux coupes de vin, en apportant ainsi une au roi dragon.
- Ce n'est point une coupe qui suffira à altérer tous tes sens.
Elle ne savait que trop bien qu'en ces moments, ces moments où l'on réfléchissait, les dernières choses que l'on souhaitait était être dérangé, par le bruit ou parfois d'autres petits détails. Elle s'était donc avancée jusqu'à lui, veillant toujours à ne faire pas plus de bruit que nécessaire, bien que dans un autre but cette fois et elle avait déposé la coupe de vin juste à côté de lui, sur le bureau. Elle venait toute fois poser sa main sur l'épaule du monarque, un léger sourire aux lèvres. C'est d'une voix douce, mais assurée, qu'elle s'était mise à parler, pour ne pas non plus en rajouter.
- Qu'est-ce qui semble te préoccuper jusqu'à si tard ?
Il pouvait aussi ne pas lui répondre, bien qu'elle soit légèrement inquiète. Mais elle avait côtoyé bien assez longtemps les hommes de haut rang pour savoir que parfois, il n'y avait pas d'horaire pour le travail. Doran n'en n'avait pas, mais pouvait encore espérer compter sur Manfrey, le lysien qu'elle avait autrefois côtoyé n'en n'avait pas non plus. Elle-même, lorsqu'elle se devait d'être sérieuse, n'avait pas d'heures. Elle trempait ses lèvres de sa coupe, se délectant de ce breuvage corsé qui lui manquait plus qu'elle ne voudrait bien l'avouer.
Ainsi donc, le ton donné, elle ne se perdait pas encore en paroles. Au lieu de ça, elle faisait le tour des lieux qu'elle ne connaissait désormais que trop bien. S'il voulait lui dire, elle avait toujours une oreille tendue, sinon, elle attendrait un peu. C'était l'un des risque aussi de désirer un roi, après tout. Elle n'avait même pas plongé son nez dans ce qu'il écrivait lorsqu'elle était à côté de lui, chose qu'elle aurait normalement fait, mais l'affection qu'elle éprouvait, l'amitié surtout, l'obligeait plus ou moins à cette forme de respect et de patience. Nymeria n'était clairement pas une femme patiente, pas avec n'importe qui. Mais elle n'était pas une enfant non plus. puis finalement, elle retournait vers le monarque, posant à nouveau une main délicate sur son épaule.
- As-tu mangé ? T'es-tu reposé, ne serait-ce que cinq minutes, aujourd'hui ?
Cela partait d'une bonne intention. Avait-il pris cinq minutes pour lui aujourd'hui ? Elle n'était pas sa mère, pour lui dire ce qu'il avait à faire, mais ne serait-ce qu'une amie soucieuse, qui pensait que le surmenage n'avait rien de bon.
- Peut-être serais-tu plus productif après une légère pause.
Si elle voulait profiter aussi de ces cinq minutes ? Egoïstement, quelque part, oui, songeant que ces minutes, elle n'en n'aurait bientôt plus. Elle pointait donc le verre de vin, prendre deux, cinq minutes, au moins, pour boire un peu, penser à autre chose. Il faisait déjà noir dehors, les étoiles étaient de sorties.
- Enfin soit, pense simplement à toi, quelque fois.
Elle se contentait donc de cela pour l'instant, se dirigeant non loin du balcon pour mieux apercevoir les étoiles, sans toute fois poser un pied dehors. Elle buvait une nouvelle gorgée de vin en regardant la beauté du ciel cette nuit là, toutes ces étoiles qui étaient de sorties.
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Rhaegar Targaryen & Nymeria Sand
Rhaegar avait beau tenter de terminer la lettre pour laquelle il manquait cruellement d’inspiration, il appréciait la présence tranquille et languide de la Dornienne dans ses appartements. N’étant pas dupe, il se doutait qu’elle ne le laisserait pas travailler bien longtemps, posant une coupe sur son secrétaire et une main sur l’épaule du monarque. Quelle ironie, de trouver tant de douceur à la présence d’une Aspic dans sa vie. Elle lui demandait ce qui le préoccupait jusqu’à si tard. Il lui accorda enfin un regard, détaillant de ses prunelles améthyste le visage de la jeune femme.
Il savait depuis des lunes la véritable raison de la venue de l’ambassadrice à Port-Réal, une part de franchise s’étant établie entre les deux amants depuis qu’il l’avait confrontée en lui posant des questions toujours plus précises. Si la jeune Aspic lui était loyale à certains égards, le Dragon n’était pas un membre de sa famille - il ne lui reprochait pas ses allégeances, rien n’aurait pu le détourner d’un Targaryen. Si les amants avaient appris à circonscrire les sujets dont ils pouvaient librement parler, ils ne parlaient que bien rarement de la famille de Nymeria. Trop de souvenirs, trop de regrets chez le monarque, qui avait sincèrement apprécié ses beaux-frères, jadis.
À la vérité, il n’était pas risqué pour lui de parler avec la jeune femme de ce qu’il faisait - au pire elle se tairait à cet égard, ce qui ne changeait pas la situation; au mieux, elle en parlerait à son oncle, et contribuerait peut-être à peindre un portrait plus humain du roi auprès des frères Martell. « J’essaie sans succès d’écrire à ton oncle. Il semblerait que toutes mes leçons de rhétorique et mes heures passées à lire et composer me font défaut. »
Nymeria avait quitté le balconnet, où les reflets lunaires éclairaient sa peau de façon exquise. Rhaegar jeta un regard à son brouillon, et mit sa plume de côté. Il sourit lorsqu’elle lui demanda s’il avait mangé. « À croire que vous allez tous vous y mettre. Si ça continue, je devrais nommer un nouveau poste à mon conseil, chargé de mon horaire alimentaire. » Sa voix était amusée, tout comme ses yeux. « Il n’empêche que tu as raison. Je n’y arriverai pas ce soir, de toute manière. Peut-être demain. » Il la suivit du regard, et du pas, lorsqu’elle prit place près du balcon, la dominant de sa haute stature. Un vent frais soufflait sur la capitale, peignant de délicieux frissons sur la peau de la jeune femme. Le roi retira sa propre longue veste, qu’il posa sur ses épaules délicates. Il sourit « Une première, pour toi, qu’un homme veuille te couvrir de vêtements supplémentaires. » Le ton, légèrement moqueur, n’était pas dénué d’affection, car il avait appris à apprécier la compagnie de l’ambassadrice, cette dernière année. « J’ai peine à croire qu’il y a presque un an que tu résides à Port-Réal. » Les lunes défilaient et ne se ressemblaient pas, et semblait-il que les années s’accumulaient sans que le roi en prenne conscience.
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