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An 299, Lune 1, semaine 1,

Voilà déjà deux lunes que le petit Silas avait été arraché aux siens par l’Etranger. La perte de son héritier avait plongé la mère dans un silence anormal. Elle ne quittait plus des yeux ni même d’un pas son petit dernier. Altaï, son trésor, son dernier fils encore en vie, sa raison de ne pas crier haut et fort qu’elle voulait retourner dans les Montagnes Rouges de son enfance. Une tristesse qui s’était accumulée avec la mort de sa fille Elia.

Mais entre ces moments de doutes et de détresse, Ynis Allyrion tenait sa vengeance sur les Sept. Femme pieuse, elle les priait pour obtenir le pardon de ce plan qui germait dans sa tête. Elle l’avait affirmé devant le mestre et Ryon. Le nom des Allyrion allait perdurer par leur descendance. Et si ce n’était de leur sang à tous les deux au moins il se rait de son sang. Son sang qui avait déjà tant couler lors de ses si nombreuses fausses couches. Mais Ynis commençait à avoir une idée en tête. Et elle devait en parler à son époux. Elle aurait aimé le faire plus tôt. Mais avec la perte de leur fils aîné, les choses ne s’étaient pas passées comme elle l’aurait voulu.

Ynis était debout sur le balcon de leur chambre conjugale. Elle venait de confier son fils à sa dame de confiance. Elle posait son regard sur les terres de La Gracedieu qui s’étendaient devant elle. Le vent léger du désert et de l’oasis toute proche venait caresser ses boucles blondes. Sa décision était prise. Mais saurait-elle la faire accepter par Ryon. C’était son époux et elle lui demandait de faire un terrible sacrifice. Elle ne savait s’il pourrait le supporter. Elle s’apprêtait déjà à recevoir ses foudres lorsqu’elle lui parlerait enfin. Une jeune fille passa le pas de la porte du balcon et l’Allyrion se retourna. « Vous m’avez demandée, Lady Allyrion ? » demanda-t-elle d’une voix claire. « Oui, va voir mon époux et dis-lui que je l’attends dans nos appartements. Je dois lui parler. Dis-lui que cela ne peut attendre, c’est très important. » fit la jeune mère en reportant son attention sur l’étendue de ses terres. Elle attendit un long moment avant que les pas de son époux ne se fassent entendre. Elle le laissa venir jusqu’à elle avant de lui faire face. « Ryon, il faut que l’on parle, c’est important. Tu me promets de m’écouter ? » demanda la jeune femme en plantant son regard océan de celui si sombre du Soleil noir. Les deux soleils se faisaient face et cette fois, le Soleil du matin allait se faire entendre. « Combien d’enfants avons-nous perdus Ryon ? Tu le sais ? Beaucoup trop à mon goût et je ne veux plus vivre cela. » fit Ynis Allyrion en soupirant. Oui le sujet serait bien leurs enfants. Enfants attendus, enfants désirés, enfants perdus, des cauchemars qu’elle ne supporterait plus très longtemps tant physiquement que mentalement. Et les pertes successives en quelques lunes de leur fille et de leur fils aîné n’arrangeaient rien.
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An 299, Lune 1, semaine 1



Ynis & Ryon

“Ces tracés ont d’ores et déjà été dessinés, mais nous voulions votre aval avant de commencer la constructions de ceux-ci.” Une longue main s’avança, ses doigts se posants sur le plan. “Cela empiète sur les cultures les plus proches des rives.” “ Oui Lord Ryon, si vous préférez, nous nous proposions de déplacer ces bâtiments-là, pour les édifier ailleurs - ici par exemple.” L’homme désigna un point sur la carte, mais celui à qui il s’adressait refusa net. “Non. L’emplacement n’est pas un problème. Au contraire. Plus ils seront construits près des zones de déchargements, mieux se sera. Modifier cela pour les bâtir plus à l’intérieur des terres nous contraindrait à aménager de nouvelles routes, et les surfaces cultivables ainsi perdues seraient difficile à compenser ailleurs.” Ses doigts tapotèrent silencieusement l’endroit où il s’étaient posés. “ Ce qui sera perdu là, serait-il possible de le recréer ici?” L’autre se pencha pour examiner l’emplacement désigné par le dornien. Sa mine se fit soucieuse et ses sourcils se froncèrent à peine, alors que son regard trop pâle pour cette région de Westeros se posait sur le visage dur de son interlocuteur. “Ce ne sont que roches et sable ici, mon seigneur.” Son cou de poulet s’arqua en direction du plan, et du ruban de terre dument désigné. “Surtout des roches.” L’attitude rigide de l’Allyrion ne s’en trouva pas défaite, alors qu’il se tournait vers le vieillard qui se tenait de l’autre côté de la large table, et qui était resté silencieux jusqu’ici. “Ce qui me taraude, Lord Ryon, ce sont les efforts que nécessiteront pareils travaux.” “ Sulvan, qu’en dîtes-vous?” S’avançant à peine, le vieux dornien retint contre son ventre rond comme une marmite le voile pourpre de son vêtement. “Cela est faisable.” “Mon seigneur, on ne saurait transformer tout le désert en un verger!” “Je connais Sulvan depuis longtemps maintenant. C’est lui qui s’est autrefois occupé de dessiner le réseau d’irrigation. S’il dit que cela est possible, alors, nous procèderont ainsi.” “Bien mon seigneur.” L’étranger n’y voyait peut-être là qu’une volonté de créer une contrefaçon des régions verdoyantes qu’il avait pu visiter, mais de cela, Ryon Allyrion ne se souciait pas. Sur la terrasse où ils étaient tous trois réunis, une large table dont le bois résineux luisait au soleil avait été installée. Les plans étaient posés parfois en perpendiculaire les uns par rapport aux autres, et pour empêcher l’imprévisible brise tiède de les emporter, des poids étaient disposés un peu partout, bien qu’oscillaient parfois les objets qui avaient cette vocation. La conjoncture était idéale pour lancer de pareils travaux, et l’appui du Prince confortait le Soleil Noir dans sa décision. “Lord Ryon.” La voix féminine et non attendue surpris quelque peu la petite assemblée, et tous se tournèrent vers la jeune fille. Le vieux Sulvan s’en désinteressa rapidement, et se pressant comme un écrou contre la table, il se pencha pour atteindre difficilement le petit plat où tuiles et autres sucreries avait jusque-là été ignorées. “Qu’y-a-til?” “Lady Ynis souhaite vous voir.” Devant l’absence de réponse du mutique dornien, la jeune servante s’empressa d’ajouter : “Elle a dit que c’était très important. Que cela ne pouvait pas attendre.” “Où dois-je la retrouver?” “Elle est dans vos appartements.” “Bien. Ce sera donc tout pour aujourd’hui. Nous nous reverrons dans une semaine.” Les deux hommes s’empressèrent saluer l’Allyrion en s’inclinant respectueusement. Comme une ombre, Ryon Allyrion disparu à l’intérieur de la demeure.

Lorsqu’il franchit enfin la large ouverture encadrée de voiles de lin qui ouvrait sur la terrasse, la née-Ferboys lui tournait le dos. En quelques enjambées, il avala la distance qui les séparaient encore, et ce ne fut que lorsqu’il se trouva tout près d’elle, qu’enfin, elle se retourna. Aussitôt elle lui sembla fébrile, mais le dornien ne s’en inquiéta pas plus que de raison, car les récents évènements justifiait une pareille attitude. Ses yeux étaient tels deux ampoules de verre dans lesquelles coulaient l’encre la plus bleue. Bien que sa jeune épouse ait été doté par les Sept d’une langue bien pendue, il était rare qu’elle exigea quoi que ce soit de lui. Pourtant ses paroles à ce moment-là prédisaient une requête qui serait bientôt formulée. La mort de leur héritier avait porté un coup dur à leurs espoirs déjà minces, mais le trépas de l’enfant était trop difficile pour qu’ils aient déjà évoqué ensemble ce futur qui s’assombrissait. Au lieu de ça, ils avaient passé le plus clair de leur temps séparés, le Soleil Noir avait en effet soigné son chagrin en occupant son esprit, s’investissant plus encore qu’il ne le faisait déjà dans l’entrainement militaire des soldats de la Grâcedieu, ainsi que dans les travaux qui avaient en quelques semaines à peine déjà esquisser un nouveau visage aux rives de la Sang-Vert. “Nous avons Altaï. Nous devons être là pour lui, et nous le serons.” Ses mains se saisirent de celles de la jeune femme, les rassemblant devant eux dans un geste tendre. Le fils qui leur restait n’était pas plus vigoureux que celui qu’ils avaient perdu à la fin de l’année passée, mais ils n’avaient plus d’autre choix que de prier pour qu’il fût suffisamment fort pour échapper au destin malheureux de son frère. La chaleur était étouffante malgré la bise, mais cela n’était d’aucune gêne pour le brun, qui n’avait jamais connu que ce climat. Ses yeux noirs glissaient sur le visage de son aimée, le scrutant avec le désir de deviner ce qu’elle lui cachait encore. “Que voulais-tu me dire?”


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Ynis avait été prudente. Elle ne voulait pas mettre en colère son époux. Et pourtant, elle savait presque déjà que ce qu’elle allait lui demander était risqué. Comment pourrait-il en être autrement. Demander cela à un homme c’était comme privé de sa couronne un héritier. Alors elle y était aller doucement, prenant grand soin des mots qu’elle utilisait.

Il était arrivé presque à pas de loup. Et il lui avait répondu très simplement. Oui il leur restait Altaï. Oui ils devaient être là pour lui. Parce qu’il ne leur restait plus que lui. Et c’était simple idée faisait frissonner la née-Ferboys. Il li avait pris les mains et les avait saisis avec force. Et finalement, il avait relancé la conversation pour savoir ce qu’elle voulait lui dire. L’air de la femme née dans les Montagnes Rouges s’assombrit un peu plus. « Il ne nous reste plus que lui, Ryon. Je te demandais combien nous avons perdu d’enfants. Tu ne m’as pas répondu et je ne peux t’en vouloir. Je ne le sais pas moi-même. Mais les deux derniers… je ne veux plus revivre une chose pareille, Ryon. » commença Ynis Allyrion. Elle détourna le regard, encore. Elle n’osait pas réellement regarder son époux en face. Peut-être parce que ce qu’elle allait dire était trop grave, trop important et peut-être aussi un peu honteux.

Puis la jeune femme inspira profondément et lâcha rapidement. « Je ne peux concevoir que ton fils dirige un jour La Gracedieu ! » Oh moins c’était clair. Elle ne connaissait pas réellement daemon Sand mais elle ne pouvait concevoir qu’un bâtard obtienne un jour la ville que ses fils devaient gouverner. « Tu comprends ? Je ne peux l’accepter. Jamais ton fils ne sera Lord de cette terre. ! » avait-elle presque crier, les yeux presque humides. Mais il n’y avait pas que cela. Elle devait réussir à dire ses craintes. Parce qu’elles étaient bien là. Ryon avait eu un fils en pleine forme et pas elle. Alors elle prit son courage à deux mains. « Tu sais Ryon, je dois savoir si notre problème vient de moi ou non. » et voilà, elle l’avait dit. Mais elle craignait plus que tout la réaction de son époux qui risquait d’empirer avec la suite de la conversation. Parce qu’annoncer sa plus grande crainte n’était que le début de la fin. Elle plongea enfin ses prunelles claires dans le regard ténébreux de l’Allyrion. Elle était prête à tout alors prise dans sa lancée, elle poursuivit. « Je suis presque certaine que cela ne peut venir que moi. Tu as déjà eu un fils qui a déjà atteint l’âge adulte. » Et cela peinait la jeune femme. Elle qui se voulait l’épouse et la mère idéal lors de son mariage, elle devait se rendre à l’évidence. Et que les Sept en soient témoin cela n’était pas faute d’essayer. A défaut d’avoir des enfants en pleine forme elle avait au moins été de nombreuse fois enceinte. On ne pouvait pas complètement dire qu’elle était stérile. Mais est-ce que cela suffirait à rassurer et Ryon Allyron et Lady Delonne.
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An 299, Lune 1, semaine 1



Ynis & Ryon

Le regard fuyant de la jeune femme l’inquiétait, quand elle faisait ordinairement montre d’un cran qui continuait de le surprendre. Mais aujourd’hui cette force semblait lui faire défaut, et les yeux bleus évitaient consciencieusement de croiser les prunelles sombres, et déjà pleines d’interrogations devant cette attitude. Les larges mains tenaient toujours celles de la dornienne, attendant une réponse, sinon un geste, qui le rassurerait. Mais il n’en fut rien. La voix claire était rendue quelque peu tremblante par l’émotion, mais quand Ryon Allyrion y avait tout d’abord vu la traduction du chagrin de sa jeune épouse, un sentiment bien plus sombre finit par s’en détacher. Les paroles de la née-Ferboys se firent dures et venimeuses, emplies d’une colère dont il était facile de deviner l’ancienneté et l’ampleur. De ce maux qu’il soupçonnait, le futur Lord découvrait à quel point cette crainte avait habité les pensées de son épouse. Longtemps le sujet avait été tu. A tort, il le savait désormais, l’Allyrion n’avait jamais franchement évoquer l’existence de son bâtard, pensant ainsi protéger la très jeune fille d’alors d’un fait qui aurait blessé sa dignité s’il y avait trop accordé d’importance devant elle. “Comment peux-tu te montrer aussi dure et venimeuse envers un homme que tu ne connais pas? Un homme que tu n’as jamais vu?” Déjà sa tête se relevait, signe d’une ire qui menaçait de s’éveiller, alors que ses yeux toisaient le jeune dornienne sans plus aucune tendresse. A cette heure-ci de la journée, la chaleur frappait la pierre immaculée de la forteresse, et le soleil de Dorne pesait sur leurs épaules comme sur leurs têtes. Bien que sa réputation faite depuis longtemps le disait mutique et peu prompt à l’emportement, seuls ceux qui connaissaient assez le Soleil Noir étaient avertis de l’envergure que pouvaient prendre ses rares colères. Un sentiment que son aimée ne lui avait jamais vu. Derrière son regard qui ne cillait jamais, son esprit allait souvent plus vite qu’il n’en laissait douter ses interlocuteurs. “C’est de moi que tu te défie en nourrissant pareille crainte.” Les derniers mots de son aimée, bien que ramenant ses pensées à un tout autre problème, n’apaisèrent pas la fureur que le dornien sentait naître en lui. Les larges mains avaient resserrer leur prise autours de celle de la jeune femme, brusquement et avec autorité, le geste tendre déjà oublié. Réalisant cela, il la libéra soudainement, et à son tour il se détourna d’elle, pour aller appuyer ses mains sur la balustrade de pierre taillée. Son regard s’était posé sur les contrebas de la demeure des Allyrions, observant distraitement les silhouettes des paysans et ouvriers qui travaillaient dans les champs et les plantations bordants le fleuve. Pas encore, pensa-t-il alors que la discussion se dirigeait vers l’objet de leurs souffrances depuis tant d’années déjà. Ryon Allyrion était fatigué. Fatigué de ces questions qui n’avaient plus lieu d’être posées, du moins c’était ce que lui pensait. Son âge ne l’aidait pas à se montrer plus patient face aux espoirs que nourrissait la jeune femme par rapport à ce mal qui l’empêchait de donner naissance à un enfant viable. Lui ne s’était jamais bercé d’illusions, et son coeur endurci n’avait plus d’autre souhait que de voir le fils qui leur restait survivre. “Cela ne sert à rien..” Le dornien avait parlé à demi-voix, alors que la née Ferboys continuer de déclamer ce qui devait pesait sur son coeur depuis bien longtemps. Une perte de temps, voilà comment il qualifiait déjà cette conversation qui n’aurait d’autre résultat que d’aiguiser une douleur qu’ils ne connaissaient que trop bien. A quoi bon continuer de s’acharner à trouver une réponse quand même les disciples de la Citadelle se trouvaient dépourvus de la moindre hypothèse? La fatalité, l’Allyrion avait eut le temps d’apprendre à l’accepter, mais Ynis était trop jeune encore pour admettre qu’il existait des choses contre lesquelles elle ne pourrait jamais rien. “Nous avons déjà parlé de tout cela.” Il avait dit cela brutalement, répondant violemment à son épouse. “Tu as entendu les mestres, j’étais là. Les choses sont ainsi et il est inutile de s’obstiner à se battre contre ce qui est.” Déjà ses paumes avaient quitté la pierre chaude sur laquelle elles reposaient, et il s’était tourné vers elle. “Quoi que tu ai comme idée, je ne saurais trop te conseiller de te la sortir de la tête, tu ne fais que te faire du mal en agissant de la sorte et en cultivant de telles pensées.” Son ton s’adoucit à peine “Cette discussion est terminée.” la fureur qu’il parvenait encore à contenir semblait être venue de nulle part, vestige d’un passé qui se trouvait injustement provoqué par celle qu’il aimait pourtant de tout son être. Ses derniers mots avaient sonné comme un ordre, une précaution pour lui qui ne voulait pas faire subir arbitrairement sa colère. Malgré tout Ryon Allyrion avait le sentiment que cela serait insuffisant à faire lâcher prise à l’opiniatreté de la dornienne venue des Montagnes. Comme une ombre il passait à côté d’elle, il n’aurait que quelques pas à faire avant de disparaître à l’intérieur de leurs appartements.


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« Il a ton sang ! Cela est amplement suffisant pour que je me méfie d’un tel homme. Il est TON fils mais pas le mien. Et mon devoir est de m’assurer de l’avenir du mien, du nôtre. Je n’agis qu’en tant que mère ! » lâcha agacée d’une telle incompréhension. Pensait-il qu’en ne parlant jamais de lui il pouvait la protéger ? Pensait-il qu’en ne parlant pas de lui, Ynis allait oublier jusqu’à son existence ? Il se trompait lourdement et la née-Ferboys l’avait visiblement ramené à la dure réalité. Elle, l’aînée des Ferboys, elle qui aurait dû devenir Lady de ses terres natales. En acceptant malgré elle de devenir Lady de La Grâcedieu, elle avait reporté son désir de maîtresse de maison ailleurs. Elle avait fini par accepter mais elle ne pouvait se résoudre à ne point assurer l’avenir du seul fils qui lui restait. Alors, oui, elle était dure et venimeuse mais lorsque le danger se fait de plus en plus présent la meilleure des défenses ne reste pas l’attaque ? Et alors que Ryon lui sifflait qu’elle se défiait de lui en nourrissant une telle crainte, les yeux de la dornienne se fixèrent dans le regard sombre de son époux. Et pour la première fois depuis leur mariage, Ynis se sentit soudainement très loin de lui. « Je ne me défie pas de toi. Crois-tu tant que cela que mes craintes sont infondées et idiotes ? Penses-tu que je ne devrais pas les avoir ? Crois-tu que je ne vois pas, que je ne vois plus les regards de ta mère ? J’adore Lady Delonne, mais sa façon de regarder mes fils comme s’ils n’étaient pas de son sang me rend malade. Elle n’ose rien dire pour le moment mais combien de temps cela durera avant qu’elle ne souhaite que tu fasses de ton fils l’héritier des Allyrion ? » lança la née-Ferboy au visage de son époux tant aimé. Elle connaissait Lady Delonne et elle savait aussi que la Lady de La Grâcedieu aurait préféré que ses petits enfants soient aussi vigoureux que ce bâtard que lui avait donné son fils il y a tant d’années. Elle détestait voir ce regard et pourtant, une partie d’elle-même comprenait la Lady de La Gracedieu. Comme t pourrait-elle réagir autrement. Elle pensait à l’avenir de son nom, elle pensait à l’avenir de son domaine et Ynis en faisait tout autant.

Ryon avait resserré son emprise sur ses mains. La jeune femme avait eu envie de lui dire qu’il lui faisait mal. Mais elle ne souffla mot préférant serrer les dents. Puis elle le laissa s’écarter d’elle. Du coin de l’œil, elle le vit rejoindre la balustrade et y poser ses mains. Elle ne bougea pas préférant lui expliquer ce qu’elle avait sur le cœur. Mais plus elle parlait et plus elle le sentait s’éloigner. Pa s physiquement, mais mentalement. Elle sentait bien qu’il ne comprenait pas. Il finit d’ailleurs par lui répondre brutalement que cela ne servait à rien. Ynis planta brusquement son regard dans celui sombre de son époux. Elle resta muette alors que son époux poursuivait, agacé. Il lui affirmait aussi qu’elle perdait son temps et qu’elle se faisait plus de mal qu’autre chose. Et finalement, il lâcha que la discussion était close. Fut à ce moment-là que Ynis sortit de sa torpeur. Alors qu’il se dirigeait déjà vers l’intérieur de leur chambre, Ynis se précipita et planta devant lui.

« Non ! »
cria-t-elle. « Non la discussion n’est pas terminée. Cesse donc de décider seul de la fin de cette discussion. Arrête donc d’agir envers moi comme si j’étais toujours cette petite fille que si tenait à tes côtés le jour de nôtre union ! Je ne suis plus cette enfant Ryon. Tu penses que je me fais du mal avec ces pensées. Mais que sais-tu de ma douleur ? Rien ! Tu ne sais rien ou si peu de chose. Tu sais pas la douleur que cela est de ne pas te donner l’hériter que tu mérites. Cette réalité me fait bien plus souffrir que la plus petite de mes idées pour parvenir à te donner ce fils ou cette fille qui pourra avoir une constitution normale. »

Ynis était furieuse. Et si elle sentait que la tension et l’agacement de son époux ne faisait que monter, la sienne aussi. Elle avait cure de se sentir comme une enfant fautive à ses bras. Elle ne supportait plus les regards lourds de sens. Alors Ynis avait décidé de ne pas lâcher l’affaire. Au bout d’un instant, Ynis reprit la parole. « Et toi, ne crois-tu pas que tu te fais du mal à perdre tout espoir ? Crois-tu que cela arrangera quoi que ce soit de fuir ? Tu fuis ce sujet comme on fuit un champ de bataille. Je ne te savais pas si couard sans quoi j’aurai préféré défier mon père plutôt que d’épouser un tel homme. » poursuivit avec véhémence la jeune femme venue des Montages Rouges. Elle savait ses mots durs et violent. Elle se doutait que ces paroles pourraient mettre en colère Ryon. Mais Ynis ne voulait plus le voir aussi silencieux. Le silence était pire que ses colères qu’on disait terrible. Pour une fois, elle voulait le voir sortir hors de ses gongs. Elle voulait qu’il montre sa peine au lieu de rester imperturbable. C’était insupportable et le regard de la dornienne s’attendait déjà à voir la colère changer son mari. Elle attendait qu’il lui parle. Elle attendait qu’il réagisse enfin comme l’homme blessé qu’il était. Elle le savait, il était blessé et meurtri par ces morts. Alors Ynis resta planter devant le futur Lord de La Gracedieu. Elle ne le quittait plus de regard fixant ses prunelles sombres. Ynis Allyrion était bien décidée à ne plus laisser le choix à son époux. Il n’éviterait plus ce sujet si délicat, jamais. Ryon ne se défilerait pas et Ynis allait y veiller. Et ce qui était certain, c’était que les cris allaient fuser. Car si Ryon pouvait entrer dans des colères noires, la dornienne des Montagnes n’était pas en reste non plus.
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