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Quand deux princes se rencontrent ✹ Viserys Targaryen & Oberyn Martell [FB]

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Quand deux princes se rencontrent

Viserys Targaryen & Oberyn Martell


❈ An 298, lune 10
Port-Réal



Du prince Oberyn Martell au prince Viserys Targaryen

Viserys,

De cette missive vous est confirmée l’entrevue que nous avions planifié il y a de cela plusieurs lunes par échange de corbeaux. La route fut encombrée, comme souvent, et ce n’est que la veille au soir que je suis arrivé à la capitale. N’ayant eu d’autres choix que de ne pas répondre présent à la date de notre rendez-vous, j’espère ne pas vous avoir fait de l’humeur. Acceptez donc que nous nous voyions aujourd’hui. Je serai dans vos quartiers à l’heure que nous avions prévu pour ledit rendez-vous qui dut être déplacé.

Vous faisant parvenir ce mot bien trop tard, il vous sera inutile de me répondre. Je verrai bien si vous répondrez présent.


Oberyn Martell


Le morceau de parchemin fut signé, roulé, ciselé et tendu au messager. Oberyn déposa sa plume sur son secrétaire, en faisant comprendre à son homme d’un signe de tête qu’il était temps de faire passer le message. Mais avant que ce dernier ne passe la porte, la Vipère s’était ravisée. Il reprit le papier de ses mains et le congédia, songeant à la surprise que cela pouvait provoquer chez le prince Targaryen si Oberyn débarquait sans être annoncé. Cette décision soudaine n’était que caprice, le genre de choses qu’il faisait depuis toujours. Il prit soin de se débarrasser du vain billet, en déposant sa plume sur son secrétaire. Il n’était pas seul dans sa chambre ; son écuyer dormait toujours. Ses ronflements résonnaient entre les quatre murs et la Vipère n’eut pas le cœur à les faire cesser. La nuit avait été longue pour tous les deux. Leur arrivée fut extrêmement tardive, et le corps nu du ronfleur entre les draps de satin rouges supposait qu’ils ne s’étaient pas contentés de profiter des quelques heures de sommeil qu’ils pouvaient soutirer. Le temps n’était pas aux regrets, et jamais un cerne n’avait daigné prendre place sur le visage du prince. Sans perdre un instant, il commença à se vêtir. Ses vêtements hurlaient son appartenance aux régions chaudes. De longs motifs dorés cousus dans des tissus jaune et orangés ornaient ses épaulettes. Sa tenue se finissait en robe et tombait le long de son corps. En plus de l’exotisme s’ajoutait une note de noblesse à sa parure. Ainsi pouvait-il se pavaner autant qu’il le désirait, arborer ses airs de prince et user de ses manières. Ordinairement, ce genre de pensées n’occupait pas son esprit. Seulement, à Port-Réal, tout semblait être question d’apparence. Ainsi revêtait-il ses chaînes dorées et ses bijoux dorniens. Une fissure descendait jusqu’à son nombril, laissant sa poitrine et ses bijoux semi-visibles. Il avait l’air princier, sans traverser pour autant les frontières de l’austérité. Il laissait cela à la petite noblesse qui en dépendait tant. Son écuyer avait enfin émergé et s’était mis à la tâche, cirant précieusement les chaussures qu’Oberyn porterait en ce jour. Sans un mot partagé, les deux amants de la veille se lorgnaient en silence.
Le soleil avait gagné du terrain depuis son réveil. Il ne s’était pas glissé jusqu’à son zénith, mais il s’en approchait dangereusement. Port-Réal était active depuis plusieurs heures maintenant. Sortir de cet infernal donjon rouge était une épreuve particulière. Oberyn haïssait la foule qui, sans cesse, hantait les couloirs de la forteresse. C’est d’un pas pressant qu’il s’en éloigna pour emprunter les chemins qui menaient à la ville. Cela faisait un petit temps qu’il n’était pas revenu à la capitale. Non pas qu’elle lui manquait, au contraire ; le temps passé en dehors s’apparentait à des vacances. Il suffisait d’arpenter les rues comme s’apprêtait à le faire Oberyn pour se rendre compte du pourri de la ville. Outre le donjon rouge qui s’apparentait à un îlot de richesse, les côtes moins nobles de la cité étaient dramatiques, déplorables. Il connaissait un certain nombre de ses habitants. Des prostituées, mendiants ; la ville en possédait un nombre conséquent. Toutes les villes des Sept Couronnes étaient touchées par ce fléau, mais la capitale était un exemple flagrant de cette séparation qui subsistait entre riche et pauvre. Oberyn ne se prétendait pas d’une piété exemplaire – l’eut-il fait et nous lui aurions ri au nez. Il ne prétendait pas même de ressentir de la tristesse et de la compassion à l’égard des pauvres. Il n’était pas le combattant des infortunés, ne guerroierait jamais contre la noblesse et sa flopée de privilégiés. Il était simplement conscient des coulisses de la Beauté. Il connaissait la vie hors des châteaux, des forteresses meublées et confortables. Il avait vu la veuve nourrir ses bébés avec de la terre. Il avait vu le mendiant s’étouffer dans ses propres déjections, avait aperçu des enfants assister au spectacle terrible de la mort de leur génitrice. Il avait lui-même tué patriarche, matriarche, frère, sœur, cousin et cousine. Mais souvent, il se demandait si les puissants prenaient parfois conscience de l’horreur. Parfois écrivait-il des vers en pensant aux mendiants et aux démunis qu’il avait côtoyé. Dans son voyage en Essos, il avait été en contact avec l’immondice, les basfonds de leur race d’humains. Il ne plaignait ni la veuve ni l’orphelin, n’avait pas de pitié pour le père esseulé et ne pleurait pas devant les massacres des innocents. Il tenait simplement à avoir conscience de leur existence. Ces pensées relevaient de tergiversions, mais c’étaient celles qui le traversaient lors de ses détours à Port-Réal. Questionner le pouvoir, constater l’austérité et le raffinement dont cette région ne pouvait plus se passer, s’interroger sur les plus puissants qui ne voyaient le peuple que de loin, qui ne le constatait que depuis les hauts balcons du haut donjon. Il rencontrerait un prince aujourd’hui, un prince dont on disait du bien dans les rues. On le couvrait de louanges pour quelques égards que ce dernier avait eus pour le peuple. Les bonnes paroles que l’on entendait étaient singulières, venant d’un peuple qui si souvent parlait en proférant des insultes. Non, la Vipère ne tenait pas cette populace dans son cœur. S’il semblait haïr tant cette cité, ce n’était que par expérience de l’exotique. Il préférait nettement le charme des plus petites métropoles, ou encore des villes plus sauvages comme il était aisé d’en trouver de l’autre côté du détroit.
Sa venue ne se résumait pas seulement à son entrevue avec ce fameux prince inconnu qui prétendait épouser son Arianne. Ses détours par la capitale trouvaient leurs raisons dans ses nombreuses visites à sa famille, plus particulièrement à sa bâtarde, Nymeria Sand, qui logeait au donjon rouge depuis le début de l’an. Sans doute ne comprendra-t-il jamais pourquoi sa famille était vouée à se mélanger avec les Targaryen. L’histoire des Martell possédait ses exemples, et plus récemment, sa défunte sœur fut mariée à l’actuel roi. Plus récemment encore, Nymeria avait avoué entretenir une liaison avec le dragon. Cette annonce avait su le rendre furieux, lui qui nourrissait une certaine rancune pour cet homme, qui avait humilié sa douce sœur il y a de cela un moment. Si beaucoup de personnes auraient oublié et pardonné sous le poids des années, ce n’était pas le cas d’Oberyn, dont la fierté était trop grande, trop importante pour effacer. Il ne comprenait pas l’étoffe dont était fait le dragon, suffisamment imposante pour oser renforcer l’affront en rôdant près de Nymeria. Que pouvait faire Oberyn ? Que devait-il faire ? La vérité était que choix il n’y avait pas. Sa fierté devait être ravalée, sa volonté protectrice oubliée. Il ne devait rien arriver à sa bâtarde, et de cela, il s’en tenait informé régulièrement. Ces nombreuses visites n’étaient pas anodines. Il n’avait aucune confiance, pas avec eux. Et maintenant devait-il rencontrer le fiancé de sa nièce. Sa douce nièce, qui lui ressemblait tant, devait épouser un des leurs. Ce caractère de vipère devra apprendre à côtoyer au quotidien le frère de Rhaegar. Elle devra porter ses héritiers, les élever, les aimer. De Myriah Martell à Arianne, l’histoire était vouée à se répéter. Les Targaryen et les Martell avançaient ensemble depuis bien longtemps, mais les événements de ces décennies ne plaisaient guère au prince Oberyn. Il s’agissait pourtant d’une fatalité qu’il allait devoir dompter ; c’est ce qu’il comprenait des conjonctures actuelles. Peut-être apprendrait-il comment avec le temps. Il n’appréhendait pas son imminente rencontre. Au contraire s’en réjouissait-il. Cerner le personnage était une de ses priorités. Découvrir quel homme allait prendre la main de sa très chère Arianne, pour qu’il était capable de tant de choses. Mais il ne se faisait point d’illusions. Une rencontre n’était jamais suffisante pour délirer les intrigues royales. Les caractères étaient si souvent ambigus ; saisir un homme était un art. Lire les caractères, les dégrossir et les révéler était tâche difficile. S’il était doué pour de nombreuses choses, les relations faisaient exception. Bien sûr connaissait-il les rouages de la séduction. Le Royaume entier le savait capable d’amadouer quiconque pour le mener dans sa couche. Séduire lui était accessible, il en avait les atouts. Mais hors de cela et hors des tracés familiaux, le relationnel ne lui était pas aisé. Même les discussions avec son frère s’avéraient être extrêmement difficiles. Il eut été piètre diplomate, quoique sa franchise le rendait féroce négociateur et défenseur d’intérêts. Ainsi avait-il simplement tenu à rencontrer cet homme avant que mariage ne se fasse. Il savait qu'il n'était pas le seul à ne pas approuver cette alliance. Il connaissait à Dorne des amis qui partageaient ses réticences. Jamais pourtant n'avait-il extériorisé son avis. Il ne s'y était pas opposé ouvertement pour la simple et bonne raison qu'il s'était décidé à suivre les décisions de son frère Doran, le prince régent. Lors de la prochaine rencontre fraternelle par contre, ce dernier entendrait les fureurs de la Vipère.
Sa marche à travers les rues de la ville touchait à sa fin. Il avait traversé quelques marchés, s’était fait reconnaître, avait reconnu, parlé, discutaillé de tout, mais surtout de rien. Il était allé à la rencontre de quelques gens, était parvenu à déclencher une querelle chez un marchand de cristal. Une broutille, vraiment ; la Vipère s’était contentée de critiquer ses œuvres, et cela avait été suffisant pour déclencher la colère du vendeur. Certains mots avaient été proférés avant que l’on en vienne aux mains. Le carnage fut conséquent, beaucoup d’œuvres que le fabricant jurait rigides finirent par céder et éclater sur le sol. Finalement, une connaissance d’Oberyn vint séparer les deux hommes et, dans un élan d’amabilité, les pots cassés furent dédommagés par le Martell. Si tous ces événements n’occupèrent qu’une matinée, il était maintenant temps pour lui de reprendre le chemin du donjon rouge et de rencontrer Viserys. Il se permit toutefois un dernier détour, en des lieux où il était toujours le bienvenu ; les fameux bordels. C’est où il passa le reste de la matinée, dans ces temples de luxure qui pullulaient dans les grandes agglomérations. Il en était fier habitué, en connaissait les gérants et se faisait reconnaître par les jeunes hommes et femmes qui y travaillaient corps et âme, mais surtout corps. L’amusement y fut tel qu’il y passa même le début de l’après-midi, avant de finalement reprendre sa route en direction des appartements royaux. C’est en milieu d’après-midi qu’il reparut dans les couloirs du donjon, après les avoir quittés en matinée. Il avait choisi de ne pas prévenir son arrivée ni d’excuser son absence au rendez-vous de la veille, après avoir été retardé dans ses voyages par quelques incidents de parcours. Il débarquerait ainsi à l’improviste chez le prince, qui ne pourrait donc pas se préparer pour ladite entrevue. Ainsi réserva-t-il son après-midi pour le prince et irait-il rencontrer sa fille et sa nièce en début de soirée, avant de rapidement repartir pour le Sud dans les jours à suivre. Port-Réal ne lui était agréable qu’à petites doses dont il savait ne pas abuser. Ainsi se retrouva-t-il rapidement devant les appartements du prince Viserys Targaryen, face à ses gardes postés devant les grandes portes. Peut-être n’était-il même pas là ; il n’y avait qu’un seul moyen de le savoir. « Prince Oberyn Martell, de Lancehélion. Je suis ici pour rencontrer le prince Viserys Targaryen. »



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Quand deux princes se

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Port Real | An 298 lune 10 | Viserys et Oberyn


Le jeune prince avait entendu toute la journée la venue du prince Oberyn, comme il était convenu. Mais après de longues heures le prince avait convenu qu'il ne viendrait pas. Les voyages n'étaient jamais une science sure, et parfois des imprévues était souvent a déplorer. De part la terre, ou l'on pouvez être ralentis par les mauvais temps, les colporteurs et autre incident, et par la mer pour peu que l'on soit victime de mauvais temps ou de maladie telle que le scorbut ou bien pire. Aussi, Viserys n'en prit pas ombrage, et un jour de retard était bien trop peu pour s'inquiéter en avant et envoyer des éclaireurs s'enquérir du prince Oberyn. Si d'ici quelques jours, il n'y avait aucune nouvelle, il se pencherait sur la question ou en parlerait à son frère le Roi.

Il en profita pour prendre un repas chaud qu'il fit monter dans ses quartiers par ses serviteurs, un magnifique cygne tout blanc, qu'on avait fait cuire puis remit les plumes dessus. Viserys avaient lu que les oiseaux étaient la viande la plus noble, car ceux-ci capable de voler, étaient de fait plus proches des septs paradis. Il profita donc de l'oiseau  filandreux, avant de se pencher durant la soirée sur la préparation de mixture et de philtre utilisant mortier et pilon, avec pour toute compagnie son conjurateur.

La nuit fut calme, et le prince se leva tardivement, ayant décidé de paresser au lit comme d'accoutumer. Remettant en place la mélasse de ses idées, il fit sonner sa petite cloche pour faire venir ses serviteurs qui se chargeraient de remplir le baquet d'eau chaude, et également son petit-déjeuner qui se composait de blanc-manger et de fruit pour aujourd'hui. Le jeune prince émit un bâillement avec d'avaler la sucrerie avec gourmandise, et de se glisser dans le bain chaud. Après quelque temps de détente, il se sécha et se dirigea vers sa commode, pour arranger ses cheveux, et s'oindre de parfum à base de narcisse et d'autre plante en provenance du Bief.

Il songeait à son futur mariage, et tout ce que cela impliquait, Rhaegar voulais le ligoter avec ce mariage, et l'envoyer loin en exil à Dorne, loin des agissement de la cour. Il parlait de la paix, mais Viserys savait que c'était plus profond que cela. Il devait payer pour son frère et réparer ses erreurs, lui qui avait fait acte de parjure envers son serment de mariage avec son aventure avec la Stark. Le jeune prince se mit a balbutier quelques mots de contrariété sur la situation qu'on considéra comme exaspérante. Il devait se sacrifier pour assumer les erreurs de son frère aîné. Il s'empressa de déloqueter son armoire et de choisir ses habits avec soin comme à son habitude. Préférant une magnifique houppelande en sois couleur argent parsemée de fil d'or. Le jeune prince adorait les couleurs criardes d'Essos et il était conscient de coûter une fortune en garde-robe a la couronne, mais c'était de bonne guerre, compte tenu de ce qu'il devrait exécuter pour celle-ci.

Pour l'heure, il se contentait de sourire à la cour de son frère, et de faire miroiter l'image d'un prince content de son sort, et bienveillant. Une image dont le peuple et une partie de la petite noblesse, c'était prise d'affection et dont le prince avait su se vêtir aussi aisément que la plus belle de ses tenues d'apparat. En politique, l'important après tout n'était pas la vérité, mais ce que les gens croyaient avant tout. Et son rapprochement avec la foi était bien entendu a la foi stratégique et nécessaire.

Il avait prévu de passer l'après-midi avec le conjurateur afin d'étudier les vieux texte ancien traitant d'ésotérisme qu'il avait fait importer d'Essos ou d'ailleurs par des chemins plus ou moins détourné. Cela pouvait semblait ennuyeux pour beaucoup, mais pour le Dragon de l'Est le pouvoir pouvais être découvert a tout instant dans ces vieux livres. Après tout le conjurateur de par sa science lui avait déjà concocter quelque philtre et était de conseil avisé. Ne lui avait il pas fait apporté cette plante venue d'Essos que le prince faisait régulièrement brûlé dans un grand brasero au centre de la pièce afin de le détendre ? Aujourd'hui le brasero était vide, l'heure était à l'étude et non a la détente...

Ser Boros Poindacier l'épée lige du prince gardait comme à ses habitudes les quartiers du prince. Son maître était avec ce maudit conjurateur a étudier quelque mystère dont le chevalier ne savait rien. Revêtue de son livrée noire, il était posté devant les portes des appartements de son prince, à attendre, montant la garde avec stoïcisme. Son regard inquisiteur s'arrêta sur le Prince Dornien, alors que celui-ci se présentait afin de requérir son entrevue avec le Dragon de L'Est. Il inclina lentement la tête et ouvrit la porte lentement, pour s'adresser à son seigneur.

-Le Prince Oberyn de la Maison Martell , mon prince. Il est arrivé.

Le Dragon de l'Est leva son regard vers son protecteur et opina lentement de la tête, avant certifier à Boros qu'il pouvait entrer. Il pouvait facilement se louvoyer de la bâtarde de Dorne envoyé par le Prince pour le rencontrer, mais le frère du Prince Doran, et l'oncle de sa promise, c'était bien entendu inenvisageable.

"Faites-le ,entrer, il est le bienvenu. Momir vous pouvez disposer nous reprendrons cela plus tard."

Le chevalier noir s'écarta pour laisser pénétrer le prince dornien dans les quartiers du dragon, tandis que le conjurateur s'inclinait bien bas devant le prince avant de franchir d'un pas vif la porte, se permettant de glisser son regard reptilien vers Oberyn inclinant la tête en guise de salut, avant de prendre la sortie en gardant son silence.

Les quartiers du prince étaient visiblement encombrés, il y avait énormément d'objet posé sur les meubles, des flacons et philtre étranges, des objets et autre curiosité d'Essos, dont une statut assez précise d'un zequion, animale originaire de l'Empire du Yi-ti. Certaines tapisseries étaient des représentant de ce qu'était ou pouvais être l'ancienne Valeria, et d'autre représentant des paysages caractéristique de l'autre continent, il était aisé sur l'une de reconnaître le Titan de Bravos, gardant fièrement le port. Le Dragon de l'Est ce retrouvé assit devant une grande table, qui était en partie jonchée de livre ancien a en juger les pages de certains et aux titres ésotériques et nébuleux pour beaucoup. Il était en train de les rassembler en une pile sans doute pour les déposer dans l'élégante bibliothèque a droite son lit recouvert de fine draperie de soie.

"C'est un plaisir de vous voir Prince Oberyn. Bienvenu a Port Real, j'espère que votre voyage s'est bien déroulé."

Le Dragon de l'Est esquissa un sourire à son invité, il n'avait pas envie de s'encombrer du protocole au sein de ses propres quartiers, d'autant plus que cela serai pour ainsi dire bientôt un membre de sa famille de par son mariage. Il ne lui échapper pas cependant que si le frère du prince était venu, c'était sans doute pour le jauger, et faire un rapport fidèle au Prince de Dorne. S'il avait eu le temps et le loisir de le faire il aurais sans doute fait de même avec Arianne Martell, mais cependant, il était bien trop accaparé par ses propres projets pour l'heure. Et de toute façon quoi qu'il en pense, il épouserait la princesse, alors il n'était peut-être pas nécessaire de vouloir lever le voile du mystère trop vite la concernant.

"Vous allez à ma plus grande joie, provoquer bien des sourires qui illumineront le visage de notre nièce et notre neveu que nous avons en commun. La Princesse Rhaenys est énormément attachée a ses origines maternelles, et il en va de même du prince héritier. Ils seront des plus ravis de vous voir à la capitale"

Ses yeux améthyste glissèrent sur son invité, si particulier, le jaugeant. Il fut heureux de voir que les couleurs des vêtements Dornien étaient moins austères que ceux de sa propre contrée. Les nobles de la couronne et des environs n'avaient aucun goût pour la beauté et l'art du paraître, ce qui n'était pas du tout le tempérament du dragon de l'Est.


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Quand deux princes se rencontrent

Viserys Targaryen & Oberyn Martell


❈ An 298, lune 10
Port-Réal



Oberyn faisait son entrée dans les appartements du prince. Aussitôt l’imposant chevalier noir écarté, la Vipère pouvait librement se glisser dans les quartiers du dragon. Avant même de découvrir le fameux prince, ses yeux se posèrent sur le second inconnu de la pièce qui, participant ainsi à la cérémonie, s’inclina si bas qu’Oberyn crut le perdre quelques instants. Il lui adressa un regard bienveillant, tout en le laissant quitter la pièce. C’est lorsqu’il entendit la porte se fermer derrière lui qu’il porta son attention à son hôte. Il était néanmoins difficile de ne pas s’étonner de l’état des lieux. L’austérité qu’il s’attendait à déplorer était absente. Au lieu de cela, un remarquable désordre décorait la pièce. Des objets qui semblaient rares, étranges et exotiques étaient disposés çà et là, de façon hasardeuse sur les étagères. Quittant des yeux le prince, il s’intéressa à ces collections, sans songer une seconde au manque de politesse dont il faisait preuve en inspectant les quartiers du prince inconnu. Sa curiosité ne pouvait le laisser agir autrement. Ainsi explora-t-il ces quelques bizarreries, d’un air passionné. Le Targaryen avait décidément un certain goût, consta-a-t-il en appréciant les différentes tapisseries qui se présentaient sous ses yeux. Sans aucun doute, beaucoup de ces trésors provenaient de l’autre côté du détroit, régions qu’Oberyn lui-même avait aimé découvrir. Ce qui impressionna définitivement le dornien se trouvait du côté du prince ; ces épais ouvrages aux allures rares et précieuses. De toutes les personnes qui avaient tenté de lui décrire le dragon, aucune n’avait fait été d’autant de goût pour la culture et le savoir. L’intelligence et l’érudition étaient des traits qu’Oberyn appréciait, mais il les redoutait également. Les hommes en quête de savoir se trouvaient bien souvent être des hommes dangereux. Dans un monde où la bêtise régnait en maître, où le peuple n’était qu’analphabètes et démunis de notions scientifiques, les hommes qui tenaient entre les mains les clés de la connaissance se trouvaient irrémédiablement en possession d’un pouvoir évident. Si la force de l’esprit ne faisait pas foi en combat singulier, elle remportait les combats diplomatiques et menait la plupart des guerres. Il était ainsi aisé de se soulever au-dessus de la stupidité de la plèbe, quand notre statut nous le permettait. Le rapport à la connaissance définissait si bien l’homme ; la question était de savoir à quelles fins les nobles se cultivaient. La quête de pouvoir était une voie comme une autre. La Vipère ne l’avait pas empruntée. Pour lui, sa volonté de s’élever relevait d’un désir personnel.
L’accueil de son hôte le sortit définitivement de ses pensées baladeuses. Ses considérations s’envolèrent tandis que, devant lui, Viserys Targaryen lui souhaitait la bienvenue à la capitale. Pour la première fois, il découvrit le visage qui se cachait derrière une si haute réputation. Il rencontrait enfin ce prince qui, par pure volonté ou sentiment d’inaccomplissement, avait pris plaisir à s’exiler à Peyredragon et à passer tout ce temps loin de sa famille royale. Sa route n’avait jamais croisé la sienne jusqu’alors, ce qui était curieux après toutes ces années où leurs deux familles avaient été liées par des liens sacrés. Quand Elia résidait à Port-Réal, le cadet Martell passait la plupart de son temps à l’accompagner ici et là, dans ses intrigues à travers le donjon rouge. Viserys s’était isolé. Il était le rejeton Targaryen qui régnait aujourd’hui en maître sur ses appartements princiers dans la partie la plus noble de la forteresse. La Vipère découvrait cet homme. Ses longs cheveux d’un blond pur qui tombaient sur ce visage si fin, si angélique. Sa carrure n’était pas celle d’un homme de combat, ni celle d’un érudit. Son nez pointu lui donnait une certaine prestance princière qu’Oberyn n’appréciait guère. Il ne le trouvait décidément pas beau, si éloigné de la beauté que l’on ventait à la lignée des Targaryen. À cette pensée, le visage d’Arianne lui traversa l’esprit. Elle qui était la fierté de Dorne, qui brillait par sa beauté transcendante. Une beauté qui semblait s’être éteinte à la mort d’Elia… mais cela avait si peu d’importance dans les considérations politiques. Peut-être même qu’Oberyn serait le seul à déplorer cette différence, peut-être même que Viserys plaisait à certains.
Son voyage depuis Dorne avait été chaotique. Cela ne mettait que 13 jours de voyage à cheval pour venir à Port-Réal depuis Lancehélion. Sous le poids des années, Oberyn connaissait le trajet par cœur. Il en connaissait tous les risques, savait quel chemin privilégier, quels raccourcis éviter. Il n’avait cependant pas prévu de tomber sur quelques mécréants dorniens, qui mirent du grabuge sur leur route. Son écuyer manqua de perdre la vie ; finalement, il n’eut qu’une jambe endommagée. Il fallut l’abriter au plus vite et lui apporter des soins. Par miracle, une auberge se situait à mi-chemin, et quelques hommes possédaient de légères connaissances en matière de soin. Lorsqu’ils reprirent la route, une journée s’était écoulée. Il eut alors été difficile de faire parvenir une missive à Port-Réal, et le Martell jugea cela inutile. Le prince comprendrait probablement. « Je connus meilleurs voyages pour sûr, mais je suis là et c’est alors l’essentiel. Vous me voyez désolé de ce malheureux jour de retard. Sans doute avez-vous deviné que la route fut capricieuse. Je suis arrivé dans la nuit. Je pris ce matin la liberté d’envoyer mon écuyer consulter un de vos mestres. Le pauvre homme ne sortira pas sans cicatrice de ce voyage, j’en ai bien peur. » Son ton était jovial, ses mots respectueux.
Il était toujours intéressant de rencontrer les personnes importantes du royaume. Tout comme Oberyn devait sûrement l’être, ces derniers étaient bien souvent précédés de leur réputation. Ainsi pouvait-on s’amuser à reconnaître les traits préalablement décrits, ou les réfuter. Lorsque Viserys évoqua Aegon et Rhaenys, un sourire apparut sur les lèvres du Martell. Il irait effectivement à leur rencontre le lendemain – si son neveu était présent à Port-Réal - puisque tel était le motif de sa venue à la capitale. Si sa rencontre avec le futur époux d’Arianne était un événement qu’il avait attendu, il n’était pas simplement venu pour cela. Sa fille, Nymeria, recevrait également une visite. « C’est avec empressement que j’irai à leur rencontre durant mon court séjour. Ma fille également se trouve au donjon rouge. Nymeria Sand. Je la rejoindrai dans la soirée pour festoyer. » Un court silence, durant lequel Oberyn se déplaça dans la pièce, retournant vers les étranges collections du prince. « Vous avez le goût pour l’exotisme. Des trésors rapportés de voyage, je présume ? Passer de l’autre côté du détroit est une expérience, vous en conviendrez. Il est toujours intéressant de se frotter à ces cultures, si différentes des nôtres, si captivantes. » Du bout des doigts, il parcourut la couverture d’une sorte de grimoire, un vieux et épais livre qui prenait poussière sur une étagère quelconque. « L’homme tout à l’heure. Un conjurateur de Quarth ? Leurs lèvres ne trompent pas. Un effet de l’Ombre du Soir, si mes souvenirs sont bons. Cette substance m’a toujours intriguée. En avez-vous déjà goûté ? » Il pivota pour faire face au prince. « Pourquoi s’encombrez de ce genre de mages ? Le dépaysement doit être radical. Quoique, le donjon rouge est assez lugubre. Leur espèce d’hôtel ne doit pas être mieux. Que projetez-vous de faire avec un tel homme ? Les rumeurs les concernant ne sont pas toutes jolies. Et leurs yeux… D’étranges hommes, d’étranges hommes. » Il s’approcha une nouvelle fois de Viserys, en écoutant ses réponses attentivement. « Avez-vous déjà rencontré ma belle Arianne  ? Que savez-vous d’elle ? » demanda-t-il finalement, une fois ces affaires de conjurateurs se dissipèrent des conversations.



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Donjon rouge | An 298 Lune 10 | Oberyn et Viserys


Le visage du Dragon de l'Est laissa échapper une ombre d'inquiétude. Il savait que le chemin pouvait parfois était plus long que prévu, par de nombreux caprices du destin, mais si l'écuyer du prince devait aller voir un des Mestres, c'est qu'il y avait eu bien plus que du mauvais temps ou la route impraticable. Il espérait sincèrement que le Mestre puisse faire quelque chose afin que l'écuyer ne soit pas trop incommodé par cette aventure.

"Vous m'en voyez navré prince Oberyn. J'espère pour votre écuyer que cela ne sera pas trop grave. Quant à la famille que nous avons en commun, croyez moi, ils en seront plus que ravis. Rhaenys est très attaché a ses origines maternelles et je pense qu'elle voudra sans aucun doute vous entendre parler de votre pays natal comme d'accoutumer."

Il était sincèrement satisfait de savoir que la princesse aurait du plaisir à voir un membre de sa famille aussi lointain. Sa nièce avait perdu sa mère, et Viserys savait que cela pouvait être dur. Perdre un parent était une plaie béante qui ne se refermait jamais. Il arrivait souvent à lui même de repenser a son père, le roi Aerys II et même si il était monstrueux pour le reste du monde, il était dans le cœur du jeune prince. Il choisit volontairement d'éluder le sujet de Nyméria, jusqu'a présent il avait tout fait pour l'éviter, et cela avait plutôt réussi, bien que cela ne durerait pas éternellement si l'ambassadrice dornienne s'obstiner.

Ses yeux pétillèrent cependant quand le prince Oberyn parla d'Essos tandis qu'il contemplait sa collection. C'était toujours une fierté pour lui d'exposer ses trésors et ses curiosités, mais il était visiblement bien plus satisfait d'avoir l'avis positif d'un homme qui non seulement était un aventurier, mais qui plus est avait traverser le détroit.

"Je n'ai hélas jamais pu voyager en Essos, c'est une chose que Rhaegar n'aurait pas permis. Je n'ai pu voyager qu'au travers les récits des marchands qui venaient à Peyrdragon me vendre des morceau de l'histoire de leur contrée ou de, pars les livres. C'est en grande partie ainsi que j'ai acquis ces objets venants de bien des horizons. Peut-être un jour pourrais, je découvrir cette expérience, et découvrir par moi la globalité de ce monde au lieu d'en collectionner des fragments."

Viserys ne perdait pas de vue également qu'Essos était le berceau de biens des civilisations différentes. Toutes les peuplades de Westeros étaient venues de l'Est, des premiers hommes aux Valyriens, et systématiquement chaque venue de l'Est avait soumis les gens s'étant installer à l'Ouest. Au-delà de la fascination que cela pouvais représenter, et de l'admiration que Viserys avait pour les gens d'Essos il se tenait surtout informé par nécessité et besoin, afin que les Sept Couronne ne souffrent pas à nouveau d'une nouvelle vague que le destin aurais envoyer se briser sur le continent de l'Ouest.

Il cligna un instant des yeux quand Oberyn, fit mention des conjurateurs, pour une fois quelqu'un en savait plus que lui au sujet de son conseiller ou du moins de ces origines, et cela, déstabilisât quelque peu le Targaryen. Il glissa ses doigts les uns contre les autres pour les joindre avant de prendre la parole posément.

"À vrai dire non, c'est un liquide qui fait partir des secrets de leur ordre, ce que je respecte, je n'ai pas abusé de ma position pour lui soutirer la recette, bien qu'il m'est dit que cela lui permet de faire preuve de faculté ésotérique. Ces connaissances me sont précieuses, je lui dois en partie ma collection, qui d'autre qu'un habitant d'Essos peut au mieux reconnaître quand un marchand essaye de me vendre une relique ou une contrefaçon ? Il me permet d'avoir accès a des connaissances et des points de vue que les Mestres n'ont pas."

Viserys leva les yeux vers son interlocuteur quand celui-ci se tournait pour parler de sa nièce la princesse Arianne. Il fixa le Prince Dornien en penchant légèrement la tête sur le côté, esquissant un sourire amusé par la question.

"Je n'ai malheureusement pas eu le loisir de rencontrer votre nièce la princesse. Aussi, je ne sais rien d'elle, oh bien sûr il y a les dires que tous racontent. Et ils sont des plus élogieux, on dit que la princesse Arianne est aussi belle qu'intelligente, que si son père est le soleil de Dorne, elle est l'étoile de beauté qui l'éclaire quand la nuit tombe sur votre pays."

Les rumeurs allaient à bon train en effet au sujet de sa promise, et Viserys y avait accorder une écoute, mais il savait ce que valaient les rumeurs, elle étaient véridique, mais jamais précise, et encore moins complète.

"Mais cela ne me suffit pas pour dire que je sais quelque chose de la princesse Arianne, tant que je n'aurais pas eu le plaisir de la rencontrer en personne et appris a la connaître. Et je pense que vous partagez le même point de vue que moi. C'est le pourquoi de votre présence ici. Ne pas vous contenter de mes rumeurs, mais voir quel genre d'homme je suis. Et je ne peu vous en vouloir, si ma petite Soeur Daenerys, ou Rhaenys devait se marier avec un homme, c'est aussi ce que j'aurais fait."

Le prince glissa un instant ses doigts sur un pichet en argent posé sur la table et attira à lui deux coupes, pour faire lentement le service. Laissant le vin carmin de la treille coulée dans les deux coupe. Il n'était certes pas préparé à recevoir Oberyn, mais il y avait toujours de quoi boire. Les Redwyn avaient était fort généreux avec le prince targaryen lorsque celui-ci était passé dans le Bief, et le vin de la treille étant son préféré, il y avait toujours de quoi satisfaire le désir du prince dans ses appartements.


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Quand deux princes se rencontrent

Viserys Targaryen & Oberyn Martell


❈ An 298, lune 10
Port-Réal



En écoutant les paroles du prince, Oberyn comprit que la simple fréquentation d’un Targaryen lui était insupportable. Le donjon rouge, les traits de Viserys qui n’étaient pas si différents de ceux du Roi, l’évocation de son neveu et de sa nièce ; tout servait à lui rappeler sa défunte sœur. Il repensait à Elia, tandis que le jeune dragon discourait seul. Il avait toujours été clair pour lui que jamais il ne finirait son deuil. Jamais ne se remettrait-il de sa mort, jamais il n’aurait la conscience apaisée. Une légère rancœur allait de pair avec la tristesse. Soudain se demanda-t-il où se trouvait le frère de Viserys ; combien de murs séparaient les deux hommes. L’idée de le rencontrer à la capitale ne lui était guère venu à l’esprit. Il salua sa stupidité lorsque cette pensée s’empara de son esprit. Il tenta de se concentrer sur les paroles de son hôte, de chasser ces pensées intrusives. Rien n’y faisait, un flot trop important le ravageait. Il parvenait néanmoins à s’assurer de ne rien laisser transparaître. Son visage demeurait impassible à ces émotions, si elles avaient vaincu intérieurement, l’extérieur se montrait plus coriace. À la commissure de ses lèvres apparaissait même un très léger sourire. Il faisait bonne figure, sans doute était-ce le plus primordial. Il entendait les propos de Viserys. Sa voix résonnait dans ses oreilles et se mêlait au tourbillon de ses pensées. Il restait immobile, résistait à la bataille qui faisait rage dans sa tête. Le souvenir d’Elia Martell ne s’éteindrait pas de sitôt, il continuerait de vivre des années durant dans le cœur de son frère. Il s’agissait alors de l’unique choix de la Vipère. Que pouvait-elle faire ? Se venger ? Mais de qui ? Il n’était pas fou. Il ne savait que trop bien que cette haine qu’il portait pour Rhaegar était démesurée. Son affront avait été un choix discutable, qui ne méritait pas tant de violence. Pourtant Oberyn ne pouvait penser autrement. Il devait avoir quelqu’un à blâmer, et il n’y avait que les fous qui blâmaient les mestres. Les maladies hivernales étaient courantes. L’hiver était un fléau que tout le monde redoutait, c’était un cataclysme mortel qui s’abattait de temps à autre et qui entraînait avec lui des âmes innocentes. C’était cette conscience de l’absurdité de ses sentiments qui le retenait d’agir impulsivement, pourtant reconnaissait-on souvent qu’il s’agissait-là de son trait de caractère le plus dominant. Viserys lui rappelait ses haines, tout comme Rhaenys et Aegon le lui rappelaient, mais c’était encore différent. En Rhaenys reconnaissait-il le caractère de sa sœur, en Aegon la douceur de ses traits. Le prince, quant à lui, ne lui remémorait que la violence de ses sentiments. Il n’était pas simple pour Oberyn de se tenir là, comme il le faisait aujourd’hui. Elia était son talon d’Achille, son point faible le plus terrifiant. Et ce sentiment de faiblesse, il le haïssait au plus haut point. « Je vous remercie de votre bienveillante inquiétude quant à mon écuyer. J’aime à penser qu’il est fort homme. Sans doute sera-t-il prêt à reprendre la chevauchée dans très peu de temps. Voyager à mes côtés est dangereux. Il connut bien pire par le passé. » Sa voix avait été légèrement plus entraînante qu’il ne l’eut souhaité. Sans doute était-ce sa façon de se débarrasser de ces émotions intruses et de reprendre le fil de la discussion qu’il pensait avoir perdu. Bien heureusement pour lui, ce n’était guère le cas. En observant la réaction de Viserys, sa réponse trouvait résonance ; il avait craint quelques secondes que son inattention le mène à perdre sa crédibilité envers le Targaryen. Apparemment n’était-ce point le cas. Aussi, ses derniers mots servirent à lui remémorer quelques souvenirs de voyage qu’il avait partagé avec son écuyer. Ce léger subterfuge suffit à mettre un terme à la pensée ravageuse d’Elia. Il pouvait à présent consacrer toute son attention au prince, qui l’accueillait si vaillamment dans ses quartiers et qui attisait quelque peu sa curiosité. Il se devait de pousser encore la discussion, et de découvrir quelques nouveaux traits à cet inconnu, en étant parfaitement conscient de son incapacité à le cerner entièrement. Les gens de la haute n’était pas si facilement lisibles. « Rhaenys est toujours ravie de me voir à la capitale, vous avez raison. Il me tâte de la rejoindre dans ses appartements. J’ai pour coutume de lui ramener des coquillages. Ceux que l’on trouve à la sortie de Lancehélion, les rejetés de la mer d’Été. Dorne est une région splendide, vous devriez vous sentir chanceux de la rejoindre dans quelques lunes. » Cette fierté nationaliste, il ne pouvait la réfuter. Il ne pouvait retenir de venter les beautés de sa région lors de ses discussions, mais c’était vrai. Lancehélion était une cité resplendissante. Tout comme l’était Port-Réal, mais seulement une des deux villes était peuplée d’imbéciles.
Il écouta les réponses que lui apportait le prince. Le regret qu’il exprima, mis sur le compte de ses obligations familiales servirent à rappeler à la Vipère que tout le monde ne jouissait pas d’une autant vaste liberté que la sienne. Il était conscient que sa vie n’avait été que succession de plaisirs. Jamais il n’avait regretté être le cadet de la famille ; il n’était retenu par aucune obligation. Son titre de prince dornien perdit tout son poids à la naissance des fils héritiers de son frère. Seul son cœur le reliait à Dorne. Il était capable de tout pour sa famille et sa région ; mais cela ne le retenait pas de parcourir des distances incommensurables, de traverser le détroit quand il le souhaitait et de se déplacer comme bon lui semblait. Tout n’avait été que liberté jusqu’alors. Il n’avait jamais été père indigne pour autant. Il avait été là pour ses filles, rendait visite régulièrement à toutes ses bâtardes, ses neveux, ses amis. Sans doute ne perdrait-il jamais sa passion pour les voyages. Une passion que le prince n’avait pas le droit de partager. « Je ne vous souhaite que cela. Découvrir ce monde de vous-même. Les livres offrent de belles illusions, mais rien ne vaut le plaisir des sens. » C'était sincère ; c'était ce qu'il souhaitait à tous. Il continuait toujours d’examiner les possessions du dragon. De somptueux trésors s’y trouvaient. Il ne pouvait décidément pas s’arrêter sur tous, mais certains retenaient son attention. Apparemment, cela ne gênait guère son hôte, alors ne se retiendrait-il pas. Certains réveillaient des bribes de souvenirs qu’il pensait oubliés à jamais. Quelques piqures de rappel lui étaient agréables. Il avait vécu quelques histoires étonnantes dans ces contrées étrangères. Il était si bon parfois de quitter ses rivages natals pour se retrouver loin de ses repères, se dépayser de ses habitudes et de ses coutumes. Cela forçait à l’ouverture d’esprit et sans doute participa à développer les pensées qui animent Oberyn. Après avoir écouté tout ce que le prince avait à dire, et en songeant à toutes ses histoires de voyage, il se mit à conter une anecdote, sans doute la plus mémorable. « Essos est un magnifique continent. J’espère que vous vivrez le bonheur de vous y rendre. Je me souviendrai toujours de ma venue à Quarth, qui est une cité bien différente de celles que nous connaissons en Westeros. » Sans se demander si l’histoire pouvait intéresser le prince, il se lança dans sa narration. « C’était il y a quelques années. Ma sixième bâtarde était encore une toute petite fille. Elle devait avoir 6 ans. Je décidai de la prendre avec moi pour cette traversée du détroit. Je n’avais encore jamais rien fait de la sorte, mais il m’avait semblé judicieux de l’emmener au large. Elle exprimait des envies de voyage suffisamment prononcées pour qu’Ellaria concède à la laisser partir quelques temps. Elle était toute jeune, peut-être était-ce une erreur direz-vous ? Les enfants grandissent si vite, vous seriez étonnez. » Un sourire restait accroché à ses lèvres, alors qu’il tentait de se remémorer au mieux les événements. Quelques détails se mélangeaient dans ses souvenirs, mais l’important demeurait. Une pointe de nostalgie se devinait et dans sa voix et dans ses yeux qui, brillants, suggéraient la beauté de l’anecdote. « Mais je sais reconnaître mes erreurs. Cela en était une. D’une manière ou d’une autre, un mercenaire parvint à m’enlever ma fille. Une seconde d’inattention, elle s’était envolée. Un de mes hommes avait aperçu le coupable. Nous nous empressâmes de le suivre à travers toute la cité. Jamais je ne sus ce que cet homme avait contre moi. Qui l’avait envoyé et pour quelles raisons. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il n’était pas seul. Il avait sa propre petite armée de mercenaires. Obella avait été enfermée dans une pièce, au fond d’une lugubre maison. Nous dûmes tout renverser, tuer des hommes à mains nues. Le combat fut sanglant. J’avais cinq hommes, il en avait huit. Quand le combat fut terminé, j’étais le seul encore en vie. Mon écuyer de l’époque s’était sacrifié et avait éliminé le dernier fumier. Je m’empressai d’aller retrouver ma fille. Vous êtes-vous déjà battu, mon prince ? Avez-vous déjà tué pour votre vie ? Cela vous prend toute votre énergie. Votre corps tout entier ne tient plus après la bataille. Ma vigueur ce jour-là ne s'épuisa pas tant que je ne revis pas ma fille. » C’était en cette témérité digne des contes que résidait la beauté de l’anecdote. La distance qui sépare un enfant de son père est négligeable lorsque ce dernier est prêt à tout faire pour venir en renfort. Oberyn était ce genre de père. Il avait beau avoir huit bâtardes, et plus encore, éparpillées dans le royaume ; si un jour l’une d’elle était en danger, plus rien d’autre n’avait d’importance. Elles en étaient conscientes. « Lorsque je la retrouvai enfin, elle était toute calme. Oisive, assise sur le sol, sa poupée à la main. Je me souviens de son regard innocent, de son air interdit. Elle ne comprenait rien, ne savait pas ce que son père venait de faire pour elle. Elle était si douce, si tendre. Je me souviens du discours que je lui tins. Je lui dis que j’aurais pu tout faire exploser pour elle. J’aurais pu déclencher une guerre, lever des troupes. Si Doran m’en avait empêché, je ne l’aurais pas écouté. J’aurais mis Quarth à feu et à sang. » Un léger silence s’installa entre eux deux. Cela faisait longtemps qu’Oberyn s’était détourné des collections étrangères pour faire face au prince. Il acheva son anecdote d’un ton solennel. « Je ne peux plus croire en l’innocence du monde. J’ai vu trop de choses. Je sais que qui que vous soyez, quelqu’un vous veut du mal. C’est pour cela qu’l faut être capable de tout pour notre famille. C’est ce que je vous demande d’être. Passionnément, impulsivement capable de tout pour ma nièce, lorsqu’elle sera votre épouse. Vous ne la connaissez pas encore, mais cette femme est un trésor. Beaucoup témoignent qu’elle me ressemble énormément. Ils ont tort. Elle est mieux, beaucoup mieux que moi. Elle n’a pas mes défauts, détient toutes mes qualités et de nombreuses autres. Elia était semblable, elle jouait dangereusement avec les frontières de la perfection. Certains lui voudront du mal, à ma belle Arianne. Comme on a voulu du mal à Elia Martell. Même si vous résiderez à Dorne, vous devrez la protéger. Pouvez-vous m’en faire la promesse ? » Ses yeux de vipère scrutaient ceux du prince. Cette question était précoce, pouvait paraître même inconvenante, mais la réponse n’était guère intéressante. Si le prince était malhonnête, sans honneur, il se contenterait de mentir. Ce n’était pas important. Le propos était amené subtilement, accompagné d’une légère menace sous-jacente. Ainsi Viserys connaissait les attentes du cadet Martell. Il était en quête d’honneur. S’il ne supportait pas ce mariage, il espérant tout de même que les rôles seraient remplis avec un respect solennel. Il doutait de la fidélité du dragon. Ne s’en inquiétait guère. Mais un affront comme celui de Rhaegar ne devait pas se produire, ne se produirait pas. De cela, il s’en assurerait à l’avenir.  



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Quand deux princes se

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Port Real| Année 298 Lune 10 | Oberyn et Viserys


Le Dragon de L'Est arqua un sourcil. Il se demandait comment voyager le prince Oberyn. Viserys avait fait qu'un voyage dans sa vie, et c'était au Bief. Et cela sans ses hommes vêtus de la livrée noire, de ses courtisans piaillant les attentions du prince blanc. Sans compter musicien et autre artiste qui voyageaient avec le prince, profitant de son patronage et son or. Il voyait difficilement des brigands, ou d'autre personne hostile s'en prendre à un tel convoi. Trop de témoins a supprimé, et même les gens ne sachant pas se battre pouvaient parfois poser quelques soucis, et cacher des ressources insoupçonnées.

Le prince Dornien, lui vantait la beauté de Dorne, il s'efforça de garder le sourire. Non, il ne se sentait pas chanceux, et ce, malgré la beauté de la principauté, et l'honneur et la grandeur de ses habitants. Autrefois, peut-être, il aurait était fort enthousiaste de vivre dans ce pays qu'il avait toujours considéré comme de fier loyaliste a la couronne. Mais plus aujourd'hui... Il y voyait la manœuvre politique de Rhaegar et l'odieux chantage qu'il lui avait fait. Soit c'était lui qui partait à Dorne, soit Daenerys en épousant Quentyn. Rhaegar savait très bien que Danny était la seule chose qui pouvait faire courber l'échine a son jeune frère et il avait su manipuler la chose d'une main de maître. Le mariage matrilinéaire avec Arianne Martell, lui laisser un goût de cendre dans la bouche qu'il s'empressa d'effacer avec une gorgée de vin de la treille. Peut être avec le temps se sentirais t'il honnoré, mais pas pour l'heure, pas avec ce mariage qui lui retirer l'héritage qui aurait due lui revenir de plein droit de par sa naissance, un droit que son frère Rhaegar lui avait spolier.

"Parfois les sens, aussi mentent prince Oberyn, mais je vous remercie. L'avenir nous le dira, mon voyage dans le Bief pour visiter le Septuaire étoilé et la Citadelle fut des plus enrichissant."

Il écouta par la suite le récit du prince, glissant sa main vers un petit coffret sur la table, ou était ranger plusieurs petits gâteaux au miel, il en prit un entre ses doigts et le glissa délicatement entre ses lèvres, tout en écoutant le discourt du Prince, avec le plus vif intérêt comme à chaque fois qu'on parlait d'Essos. On pouvait voir ses yeux améthyste brillants et réveur rien qu'en imaginant ces contrées si lointaines ou magie et mystère règnent en maître. Il arqua un sourcil quant à la mention de sa fille, combien de bâtards ce prince avait t'il ? Quel champ d'action il avait... C'était bien plus que Viserys n'avait jamais pu avoir de son frère ainé. Mais en l'écoutant, il comprit bien vite pourquoi Rhaegar ne lui avait jamais permis de quitter Westeros. Il n'était pas un combattant, ou du moins, il était un piètre combattant... Aegon avait bien essayé d'enseigner à son oncle, mais c'était peine perdue. Il leva les yeux vers le prince dornien, le jaugeant d'un air respectueux. Si cette mésaventure était arrivée à Daenerys, jamais il n'aurait pu prendre d'assaut frontalement la maison. Certes, d'autres stratagèmes auraient pu être mis en place comme une embuscade sur le commanditaire des mercenaire ou sur les mercenaires eux même, dans les rues. Mais jamais il n'aurait eu le même résultat.

"Non,prince Oberyn, je n'ai jamais tué un homme, mais j'en ai vu mourir... Quand j'étais enfant. Mon père me montrait le sort qu'il réservait aux traîtres et aux conspirateurs. Mais je n'aime pas voir le sang versé inutilement. Je suis homme à me battre avec les mots et n'utiliser l'épée qu'en dernier recours. Et de ce côté-là, bon nombre de noble chevalier, et de seigneur serait prêt à me prêter les leurs ainsi que leurs bras si la cause est juste."

C'était un demi-mensonge, Viserys n'avait aucun problème a versé le sang. Il était nécessaire de supprimer ses ennemis sur l’échiquier politiques, et bien que le prince n'avait encore jamais intrigué dans ce sens, il n'avait aucun scrupule à détruire une vie uniquement pour effacer l'individu du plateau de Cyvosse. Il n'avait exprimé aucun dégoût quand il avait vu de ses propre yeux les deux Stark mourir, le père bouillonnant sous le feu grégeois, en armure, tandis que son fils s'étranglait devalt le spectacle. Il avait vu le désespoir, et la mort de prêt, et cela, ne l'émeuve nullement. Enfant, il avait toujours cru que c'était ainsi que devait agir un roi tout-puissant. Punissant tel un dieu les pauvres fourmis qu'étaient les mortels, au moindre acte de défiance. Aujourd'hui, son père était mort, une épée plantée dans le dos avait eu raison du roi Aerys II. Viserys savait qu'il fallait plutôt faire cela dans l'ombre. Il savait qu'il était faible frontalement, ne sachant pas bien se défendre, il préférait attendre patiemment et frapper dans le noir, a l'insu de tous. Tant qu'il prenait l'apparence d'un homme de paix et de compromis, on ne pouvait le critiquer pour sa faiblesse, ou sa lâcheté. En se vêtant d'un manteau de vertu et de tolérance, le prince se prémunissait des attaques.

Il sortit de ses pensées quand Oberyn revint a la charge, ce qui lui fit l'effet d'une gifle alors qu'il parlait de sa nièce la princesse Arianne et de ses exigences. Il ne s'était pas attendu à cela, et il était pris au dépourvu. Mais en même temps, il trouvait ses exigences légitimes. Ne faisait-il pas de même pour Daenerys, gardant souvent un œil sur elle, et la protégeant au mieux des intrigues, et essayant de la préparer à celles-ci. C'était peut-être ça l'amour après tout songeât le dragon de l'Est. Il se fut songeur, prenant son temps pour répondre au Prince. Il n'était pas question de mentir, un mensonge était facile à prononcer, surtout pour un prince targaryen. Non, il choisissait ses mots avec soin.



" Sachez que je ne suis pas mon frère Prince Oberyn. Quand la princesse et moi-même serons unies sous le regard des Sept, je respecterai mes engagements, car ils auront était prêter devant les hommes et les dieux. En cela, vous pouvez être tranquille, nous allons former une famille, ceux qui s'attaqueront à l'un d'entre vous, s'attaqueront de fait a moi. Et peut-être qu'un jour, je serai digne de la réciprocité."

Il prit doucement une gorgée de vin de la treille à nouveau, pour sentir le goût du nectar épicée contre sa langue, et se laisser aller à cet instant de gourmandise avant de reprendre sereinement.

"Je ne serai jamais comme vous, et pour tout vous dire, je vous admire d'être capable de prendre l'épée pour protéger les siens.C'est une qualité louable. Mais j'escompte d'autre talents, que je serai ravi de mettre au service de votre famille, le moment venu."

Ce n'était peut-être pas ce que le Prince Oberyn voulait entendre, mais au moins il savait à quoi s'attendre de sa pars. Il lui serait difficile de concilier ses ambitions personnelles et ses proches devoirs, néanmoins s'il se dépêchais, il pourra conclure les bases de ses affaires avant d'être unie a Dorne et a sa fiancée et porté ce consacré de fait pleinement a sa relation entre la princesse et lui.

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Viserys Targaryen & Oberyn Martell


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Le récit avait eu comme effet de lui assécher la gorge. Il s’empressa de porter à sa bouche la coupe et de goûter enfin au breuvage du prince. Ledit nectar caressa ses papilles et glissa délicatement le long de sa gorge, avec une légèreté toute particulière. Un bon vin de la Treille qui devait être onéreux, pensa-t-il, bien qu’à titre personnel, son cœur avait une préférence marquée pour le vin de Dorne, connu à travers le Royaume pour son goût exotique. Si Oberyn eut manqué d’écoute au début de leur entrevue, ce n’était plus du tout le cas. Il était bon orateur mais excellait dans l’art de l’écoute, lorsqu’il daignait s’intéresser aux autres. Il écoutait le prince, montrait vivement de l’intérêt et de la curiosité à son égard. Il était perspicace, observait attentivement les faits et gestes de son hôte, pour ne pas louper un moindre acte manqué. Viserys Targaryen avait eu parfaitement raison, quelques discours auparavant. Oberyn n’était pas venu pour une visite de courtoisie. Sa mission était toute autre ; celle de le découvrir, de percevoir quel homme allait épouser cette nièce à qu’il tenait sincèrement. Les hommes qui s’approchaient de la belle princesse connurent le même traitement, à quelques exceptions près. Daemon Sand n’avait pas eu à vivre cela. Oberyn le respectait bien trop, et le portait dans son estime et dans son cœur. Pendant quelques instants, il pensa à cet homme, qui redoubla de bravoure et de courage pour rencontrer les plus grands afin de quémander la main de la femme qu’il aimait. Cette demande provoqua une hilarité générale, pour se transformer plus tard en affront. La Vipère ne pouvait s’empêcher de trouver cela injuste. Profondément ancré dans son esprit se trouvait une pointe de romantisme mêlée à de la pure niaiserie. Il ne put s’empêcher pendant une fraction de secondes de trouver cela injuste. L’amour de Daemon avait été si pur, celui de Viserys inexistant. S’il n’avait été le cadet, sans doute aurait-il lui-même été victime d’un inéluctable hymen. Ils allaient pourtant fêter leur union, sans se connaître préalablement, ne sachant que rumeurs et racontars. Ils s’encombreront alors de serments, en faisant des promesses qui n’existeraient que quelques temps, avant d’être brisées, corrompues, perverties. À se demander comment pouvait-on encore avoir la foi, quand les cérémonies religieuses les plus importantes se voyaient être bafouées sans remords pour servir aux politiques. Il ne s’agissait plus de se révolter contre ces pratiques, il fallait les subir et les supporter. Ainsi donc un homme dont on ventait la piété allait marier une inconnue qu’il ne manquerait pas de salir la couche de ses maîtresses. Une pensée brillante affirmait que les désastres étaient prévisibles. Peut-être était-ce le cas de ce mariage.
« Parfois les sens aussi mentent, Prince Oberyn » avait déclaré le Dragon de l’Est. Une phrase suffisamment mystérieuse pour que la Vipère s’y attarde. Quelles étaient les idées suggérées ? Qu’avait-il voulu dire ? Sous-entendre, peut-être ?  Cela était intriguant, mais pourtant ne s’était-il guère expliqué. Oberyn crut bon de ne pas poser de questions. Était-ce important ? Il avait décidé de ne pas s’en préoccuper, pensant que même si des précisions avaient été demandées, la requête aurait brillamment été balayée d’un jeu de discours. L’évocation de son père fut cependant plus éloquente. Oberyn arqua un sourcil, surpris de le voir évoquer ce sujet. Il ne s’était pas attendu à cela lorsqu’il avait posé sa question, et le regrettait légèrement. Il était toujours difficile de parler du Roi fou, mais davantage en présence de sa famille. Cela relevait de la controverse ; que pensait la famille ? La chute d’Aerys II Targaryen était un récit de trahisons et avait presque mené à la fin du règne des Targaryen. Quand des êtres chers se transformaient en monstres, arrêtions-nous de les aimer pour autant ? Que se passait-il dans la tête de la famille royale lorsqu’elle songeait à leur défunt patriarche ? Quelles avaient été les raisons de la folie de ce roi ? Une légère grimace traversa le visage d’Oberyn lorsque le prince contait ses sombres expériences avec son père. Que s’était-il passé dans la tête de l’enfant dragon, lorsque son père brûlait des supposés traîtres ? Les quelques angoisses concernant les pensées de Viserys doublèrent de puissance à l’évocation d’une possible armée capable d’être levée en cas de besoin. Il ne doutait pas des puissances belliqueuses de la famille royale, mais comment le prince pouvait parler à titre personnel ? Et quelle était son idée d’une cause juste ? Des craintes infondées commencèrent à prendre forme, avant de finalement s’affadir pour disparaître en quelques instants. Une deuxième gorgée de nectar vint remettre de l’ordre dans ses idées ; puis une troisième, une quatrième. Il tentait encore de déchiffrer le prince, était curieux de le voir réagir à ses demandes de promesses.
Il ne passa pas à côté de la surprise de Viserys lorsque la requête fut prononcée. Il ne s’attendait visiblement pas à cela et il devait avoir rapidement compris que ses mots devaient être pesés, sous-pesés et réfléchis avant d’être prononcés. « Sachez que je ne suis pas mon frère Prince Oberyn » pour une quelconque raison, ces quelques mots rassurèrent le prince dornien. Il savait qu’il ne s’agissait que de mots, que la plupart des paroles étaient prononcées sans réflexion, mais il ne pouvait s’empêcher d’afficher un très léger sourire, presque insaisissable. S’il ne le pensait pas, Viserys avait bien choisi ses mots et avait deviné comment abonder dans le sens de son interlocuteur. Il ne laissa pas un instant de répit. Il lui coupa très légèrement la parole, lui répondant en chevauchant ses derniers mots. « Je ne vous demande pas de porter une épée, mon prince. Il ne suffit que d’un regard pour deviner que vous n’êtes pas un combattant hors pair. Un second regard dirigé à cette pièce et je vous ai quelque peu cerné ; vous êtes un intellectuel. Vous ne vous battez pas, vous réfléchissez, vous dirigez vos hommes, vos armées. Je ne vous demande absolument pas de me ressembler. Les hommes comme moi sont toxiques dans une famille. Je suis trop impulsif, vous devez certainement être plus réfléchi. » Il s’accorda quelques instants de réflexion. Lui aussi choisissait ses mots, puisque visiblement le prince ne le comprenait qu’à moitié. « De nombreux actes de fourberie me sont attribués. Ce que certains nomment lâcheté, je le considère stratégique. Vous n’avez pas besoin de porter une épée. Tous les moyens sont bons pour protéger sa famille. » Il s’agissait d’être sérieux, digne et fier. Les demandes du dornien trouvaient leurs racines dans une insécurité constante qu’il ressentait lorsqu’il traitait avec les Targaryen. À nouveau ; les promesses étaient faites pour être bafouées, les paroles n’étaient que du vent, mais les mensonges étaient si bons. Il savait qu’il ne conclurait rien aujourd’hui. Ce n’était pas son but. Il était déjà rassuré de ne pas savoir Viserys outrageusement odieux ou cruel. Il avait même été agréablement surpris en le découvrant si intéressant. « Mais je ne vais guère vous embêter davantage avec ces demandes de promesses frivoles. J’espère simplement que ces paroles sauront trouver écho. Vous auriez peut-être agi comme je le fais, si vous aviez été à ma place. » Il marqua une légère pause, avant de surenchérir. « J'espère ne pas vous avoir été désagréable. Mais peut-être devriez-vous vous habituer. Les dorniens ne sont pas... comme vos gens, ici, à Port-Réal. Il y a une certaine hypocrisie qui ne traverse pas certaines frontières. Vous réjouissez-vous de nous rejoindre dans le Sud ? »



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Port Real| Année 298 Lune 10 | Oberyn et Viserys


Le Targaryen porta à ses lèvres sa propre coupe pour siroter sereinement le nectar du Bief. Il n'avait pas peur d'afficher sa gourmandise, il était comme il était, et il avait bien vu mainte et mainte que fois qu'une conversation où il servait à boire et a manger était bien plus bénéfique. Beaucoup s'étaient déjà livrées au prince, bien plus détendu après un repas, en tête-à-tête, avec de la bonne chair, et le vin coulant à flots. Ils baissaient facilement leur garde, et les mots de Viserys se glissaient alors plus facilement dans leur esprit. Corrodant leurs raison, rongeant les poutres de leurs objections peu à peu, jusqu'à les faire céder pour qu'ils viennent de son côté avec une grande aisance.

Il esquissa un sourire aux dires du prince Martell, oui, ils étaient visiblement différents, comme les facettes d'une pièce de monnaie, et pourtant chacune de ses faces étaient complémentaire. Oberyn était visiblement le manieur d'épée, l'homme courageux de la famille Martell, et son frère Doran, l'autre facette, l'homme réfléchi, le politicien. Il en était peut-être pareil pour Viserys et Rhaegar.

"Nous sommes, comme nous somme prince Oberyn. Chacun a sa place, et je pense que vous êtes trop dur avec vous-même. Nous avons tous nos parts d'ombre et de lumière, mais ce qui importe, c'est d'être là pour les siens qu'importent les défauts et les imperfections dont nous somme pourvue. Je suis peut-être plus réfléchie, mais j'ai aussi mes propres faiblesses. Et là ou vous vous reprochez d'être impulsif, on me reproche de ne pas assez l'être. D'être peut être un peu trop "bieffois et précieux" comme dirait ma charmante génitrice."

Viserys parlait sereinement, glissant non nonchalamment une main dans sa chevelure argentée, les réajustant machinalement alors qu'il conversé tranquillement. L'expression faciale du Targaryen était impassible, comme un masque de porcelaine, ne trahissant aucune émotion. Sa plus grande protection était sa maîtrise de celui-ci, et son visage son expression était la première muraille pour se protéger de ses interlocuteurs. Il suffisait de montrer une émotion pour qu'elle soit interpréter. Montrez de la peur et vous êtes faible, montrez de la colère et vous paraissez sujet à l'emportement trop rapidement. Il valait mieux être neutre, cela pouvait déranger les gens, mais cela ne laissait pas de prise.

"L'honneur est dans la fin et non dans les moyens Prince Oberyn. L'important reste le résultat. L'histoire prouve cette maxime, demandez donc à ces comploteurs de l'Ouest. Lann le futé n'a t'il pas utiliser de rouerie et de veulerie pour volé au Casterly, Castral Roc, leur forteresse imprenable ? L'important Prince Oberyn est comment l'on présente vos exploits, vos détracteurs vous présenterons comme un tricheur, mais si vous vous donnez la peine de cultiver l'image et de faire naître dans l'esprit du commun quelque chose de plus favorable. Changez l'idée de fourberie, en ingéniosité est parfois assez simple."

Après tout, c'était ainsi qu'il avait agi, en donnant pain et espoir au peuple, il s'en était fait son champion. Comment le peuple pouvait maintenant trouver des défauts au prince qui lui donnait l'aumône, et la nourriture ? Ils ne pouvaient que le défendre, propager des histoire bénéfique, et s'en prendre a ceux qui était les ennemis du Dragon de L'Est. Il n'avait fallu que pour cela un peu de temps, et le fait de s'intéresser a eux. Il est fort rare que le géant se baisse pour donner aux fourmis, et de par leur vision extrêmement limitée elles ne pouvaient avoir que gratitude sans comprendre que tout cela n'était qu'un plan a vaste échelle. Il n'en dit pas plus cependant, le prince Oberyn devait être suffisamment malin pour le comprendre et suivre sa propre voie. Peut-être, ne cherchait-il pas également à se protéger et se moquait de l'opinion des autres ? Viserys l'aurait sans doute rejoint sur ce point quelques années s'il n'avait pas goûter a l'affection de la foule. Il avait appréciait cela et avait compris qu'il pouvait receler un grand pouvoir de l'affection des petites gens.

"Je l'aurais fait également pour Daenerys, oui. Je me soucie d'elle depuis le berceau, depuis sa naissance a Peyrdragon lors de cette période sanglante et obscur que fut la rébellion de l'usurpateur."

Le prince laissa un instant vagabondé son regard dans le vide, alors qu'il se souvenait de l'orage et de la puissante tempête, tandis que sa mère accouchait dans l'austère forteresse de Peyrdragon. À ce moment-là, il n'était pas certains du sort de sa famille. Rhaegar allait, il triompher ? Son père allait t'il survivre ? Qu'allait devenir sa famille. Cette angoisse elle était toujours là même maintenant, enfouit profondément dans son cœur. L'incertitude, l'inconnu, crée par le facteur humains. Ces vassaux pernicieux qui s'étaient soulever pour des prétextes incohérents.

"Nullement, j'aurais abrégé l'entrevue si c'était le cas, ne vous en faite pas."
Il laissa échapper cependant un petit rire au sujet de l'hypocrisie, il n'y croyait guère. Étais ce du fait qu'il était désabusé, ou qu'il comprenait la nécessité de celle-ci.

"Je ne voudrais nullement manquer de respect à la terre qui sera bientôt mon foyer, mais je doute que l'hypocrisie s'arrête comme par magie à la frontière de Dorne. Les hommes sont tous les mêmes, vous, moi eux. Les nons dits ou les mensonges sont des rempart ou des bouclier, visant à nous protéger tout aussi bien qu'une armure ou des armes. En ce qui me concerne, il est trop tôt pour parler de réjouissance. On se réjouit souvent quand on sait qu'une bonne chose va arriver. Je ne sais rien de votre contrée, ni de ses habitants. Je peu seulement espéré que cela se passe bien, pour tous les parties. Mais voyez vous cette incertitude, je la paye par mon manque de prévoyance. Je me suis trop éloigné de la capitale, plongé dans mes études, et mes grimoires, à m'essayer de percer les secrets que nous avions perdus depuis l'âge des héros. Pendant ce temps, mon frère, le roi s'est autorisé de disposer de ma vie selon son bon vouloir, comme l'on bouge un pion de Cyvosse. "

Il prit une gorgée de vin, prenant une longue inspiration son regard embrassa la pièce, il se voyait mal dire à Oberyn que son mariage avec sa nièce était un sacrifice consenti. Qu'il avait fait cela pour Daenerys, pour qu'elle soit dans le Bief heureuse, là où a Dorne elle n'aurais pu. C'était un jeu cruel, et Rhaegar avait frappé la seule faiblesse de Viserys. Daenerys... Pendant un instant, il laissa transparaître sa peine sur son visage. Son visage était impassible, et pourtant, on pouvait lire dans son regard violacé une certaine forme de tristesse devant ce choix injuste. Cela dura pourtant que quelques instants fugaces avant que le prince se reprenne. Il ne s'était pas vraiment rendu compte de cette légère absence, et repris lentement la parole

"Tout cela s'est fait derrière mon dos, et j'aurais préféré que l'on me prépare à ce mariage, j'aurais eu le temps d'en apprendre sur Dorne, pourquoi pas de la visiter. Cela dit, c'est le lot de tous les princes d'être a la disposition des désir de leur ainés, a quelques exceptions près semble t'il."

Il accorda un sourire amical et amusé à Oberyn en faisant cas de sa situation comme exception. Le prince ne lui reprochait rien au contraire quelque part, il l'enviait, il ne s'était jamais marié, et avait pu vivre ce qu'il avait à vivre. Certes, il avait nombre de bâtards, c'était bien le seul point noir que pouvais lui trouver le dragon de l'est.


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Quand deux princes se rencontrent

Viserys Targaryen & Oberyn Martell


❈ An 298, lune 10
Port-Réal



Les deux princes n’étaient peut-être pas si différents ? L’idée qu’il y avait une quelconque similitude entre les fraternités des deux hommes traversa momentanément l’esprit du prince dornien. Bien que sa relation avec son frère eût toujours été saine, les difficultés ne cessaient de les faire trébucher. Dès leur plus jeune enfance ils furent opposés l’un à l’autre. On pointait du doigt leurs différences, hurlait à l’un de ressembler à l’autre, et à l’autre d’assagir son frère. Oberyn avait toujours été considéré comme le problème. Il était le cadet, le fils qui n’avait su suivre les chemins tracés par ses aînés. Il n’était pas suffisamment sage comme son frère, pas assez doux et réfléchi comme l’était Elia. Il différait tant, dans son comportement, dans ses pensées. Il grandissait dans l’ombre des exploits de son frère, se voyait recevoir d’innombrables punitions, était sans cesse comparé à Doran. Si le récit de son enfance semblait affreux, il ne l’avait pas vécu ainsi. Il avait en quelques sortes toujours su qu’il serait différent et qu’il serait jugé pour cela. Il était né prêt à cette différence et l’avait portée comme une familière fatalité. Il ne s’était pas plaint de son traitement, le comprenait et le respectait. Il ne se rebellait pas particulièrement, aimait son frère d’un amour bienveillant, adorait sa sœur plus que tout au monde. Ses parents ne cessaient d’être admirés par leur dernier fils, l’amour avait toujours été tant présent. Une sorte de conscience de tout cela avait pris place très tôt dans les esprits des Martell. Lorsque l’impulsif dornien faisait une bêtise, personne ne se scandalisait. Une routine voulait que punition soit attribuée, alors elle le serait. Oberyn ne chercherait point à se défendre, ne tenterait pas d’y échapper. Il la subirait fièrement, puis recommencerait à agir comme il désirait. Si certains vantaient le caractère de la Vipère Rouge, il fallait bien réaliser qu’il n’était rien d’autre qu’un enfant trop gâté, que les gifles et les tâches ne parvinrent à changer. Doran avait toujours compris et respecté cette différence. Il avait toujours évoqué une sorte de destin, un tracé dans lequel ils avaient été obligés de tomber. Ainsi était-il né pour gouverner, et Oberyn l’était pour… Que faisait-il ? Vagabonder ? Voyager ? S’amuser ? Quand un inconnu cherchait à connaître le prince, il y avait toujours une sorte de malaise quant à ses occupations. Personne ne parvenait jamais à mettre un nom sur son parcours. Quels étaient ses projets ? En avait-il seulement ? Quelques mauvaises langues se plaisaient à dire qu’il vivait pour la débauche. Les mauvaises langues semblaient avoir raison, quelques fois. Avait-il déçu ses parents ? S’était-il éloigné des aspirations familiales ? Les dynasties dorniennes ne songeaient que très peu à cela. Oberyn n’était pas héritier, personne ne se souciait de ce qu’il faisait. Il ne représentait guère Lancehélion, il agissait librement, comme il l’entendait. Si sa famille, et par extension sa région voulait de lui qu’il se mêle aux politiques, alors il le ferait. Si l’appel du devoir devait sonner un jour, il n’hésiterait pas à laisser ces années de pure liberté derrière lui. Pour le moment, pas l’ombre d’une responsabilité ne venait perturber sa parfaite quiétude – ce n’était qu’une question de temps. Sans doute devra-t-il se mêler des affaires du Royaume à l’avenir. Peut-être même qu’il serait contraint de venir habiter dans cette ville, pour un temps. Il n’était sûr de rien, si ce n’est de ses convictions. S’il était en désaccord constant avec Doran, il ne ferait rien qui irait à l’encontre des volontés de son frère le prince régent.
Il écouta la réponse de Viserys. Pendant un instant, il dut étouffer un rire qui venait chatouiller sa gorge. Oberyn n’avait pas été dur avec lui-même ; il avait été honnête, il avait reconnu ses fautes. Un léger sourire déformait ses lèvres. Il s’agissait de la première fois que quelqu’un le sous-entendait critique à l’égard de sa personne. Les autres voyaient pourtant juste en lui décelant un surplus d’amour-propre. Il écouta néanmoins les dires de son hôte, en arborant un air sérieux, bien qu’il lui fût difficile de maintenir son sérieux. Comme si Oberyn Martell avait eu besoin, un jour, d’un discours rassurant. « Vous êtes trop durs avec vous-même » entendit ainsi l’homme le plus vaniteux de Dorne. « Je suis peut-être plus réfléchi » le discours poussait à croire le contraire. Avait-il oublié la réputation de la Vipère Rouge ? « Vous vous reprochez d’être impulsif » jamais un tel reproche avait été envisagé par Oberyn. Il était impulsif, c’était un fait. C’était un trait de caractère toxique, voilà un autre fait. Cette toxicité, il l’arborait fièrement. Il apporta sa coupe vers ses lèvres et s’enquit d’une forte gorgée de vin, ce qui lui permettait de camoufler un éventuel sourire trompeur et de réprimer le rictus qui montait dangereusement sa gorge depuis le début de la tirade. Il avait décidé de ne pas réagir, de ne pas exprimer le malaise qu’il ressentait en écoutant la réaction de Viserys. Il hochait la tête, feintait une compréhension et gardait ses pensées silencieuses. Cela était sans doute mieux ainsi ; qu’aurait-il dit, sinon quelques inepties et propos frivoles ? Il restait silencieusement perplexe, contemplait les prunelles princières en sirotant sagement. La suite de son discours suffit néanmoins à relever son intérêt et faire cesser la moquerie étouffée… pour la remplacer par une subordination qui serait elle aussi condamnée à demeurer aphone. Les considérations sur l’honneur qui lui étaient offertes le révoltèrent intérieurement. S’il était le premier à tricher lors des duels, s’il était faiseur de troubles invétéré, il n’en fut pas moins scandalisé. Sans doute le discours aurait-il résonné autrement dans l’esprit de la Vipère s’il n’avait été tenu par un Targaryen, un prince Targaryen qui plus est. Il le considéra quelques instants, impassible face aux émotions qui l’assaillaient, en feintant même un léger sourire. Son air approbateur s’était, quant à lui, envolé de son visage. Il plissait les yeux, ce qui suffisait à lui procurer un air intéressé par le dangereux flot de paroles. « Changez l’idée de fourberie en ingéniosité est parfois assez simple. » Donnait-il maintenant des conseils pour se glisser au rang d’ordure targaryenne ? Les pensées du prince dornien étaient dures à présent, mais le discours était alarmant. Il le fut davantage lors de la seconde évocation du Roi fou, camouflée cette fois-ci mais présente par l’évocation de la rébellion de Robert. La question que se posait le dornien concernant cet événement ne portait pas sur les hypothétiques événements qui se seraient produits si victoire usurpatrice il y avait eu ; le scénario le plus effrayant pour lui était la survie d’Aerys II. Jamais, ô grand jamais avait-il regretté ces événements-là. Il ne s’était mêlé de cette guerre uniquement pour hurler l’humiliation que sa sœur subissait. La rébellion de Robert trouvait de justes raisons ; la victoire targaryenne n’était pas regrettable, mais elle ne le réjouissait guère. Le règne des dragons n’était simplement pas prêt d’être terminé ; il avait tant perduré. Peut-être faudrait-il encore des décennies, des siècles avant qu’un autre nom ne marque l’histoire du Royaume. Peut-être l’avenir était à l’individualisation, aux révoltes pour l’indépendance. Un pouvoir centralisé était-il la seule possibilité ? L’esprit conquérant des Targaryens, qui devait couler dans leur sang, ne leur permettait décidément pas d’y réfléchir. Si une région réclamait son indépendance, alors guerre serait déclarée. Le conflit se réglerait dans le sang. Si par miracle, les armées royales venaient à être vaincues, alors la région serait répudiée, déclarée ennemie du Royaume. Les frontières se fermeraient, des blocus économiques se formeraient et les malheurs se déchaîneraient sur ce bout de terre aux volontés révolutionnaires. Il était encore impensable, aujourd’hui, de voir le Royaume perdre une de ses Couronnes. C’est ce que souhaitait pourtant Oberyn. Mais dans quelques lunes, sa région se verrait une nouvelle fois officiellement liée au règne dragon.
Si la première ombre de ressemblance lui avait paru amusante, lorsque Viserys confirma qu’il aurait agi comme Oberyn concernant sa famille, le dornien ne put s’empêcher d’être envahi par une vague de déplaisance. Les opinions de son interlocuteur devenaient compliquées à concevoir. Le rejeton royal, prince aimé du peuple, dont la piété était admirée et clamée, pensait que l’honneur ne résidait pas en l’acte. C’était cet homme qui serait lié à son Arianne. Cet homme qui prétendait que le résultat était tout ce qui importait. Que fallait-il comprendre ? Que laissait-il sous-entendre ? Que le massacre d’innocents relevait de détails historiques ? De virgules frivoles dans l’histoire d’un Royaume ? Fort heureusement n’avait-il pas de pouvoir, si ce n’est celui que lui procurait sa notoriété et son léger titre. Oberyn doutait même de ses intérêts pour la politique. Le seul point positif était qu’il serait tantôt expédié à Dorne, qu’il y demeurerait. Mais si un jour il parvenait à se glisser au pouvoir… Cette pensée ne traversa pas son esprit.

Enfin changea-t-on de sujet. Un sujet sur lequel il pouvait se prononcer librement. Il l’écouta attentivement, avant de répondre à ses propos. « Mes paroles sont bien souvent réfléchies, pesées et contrebalancées avant d’être prononcées. Lorsque je me permets de tels sous-entendus concernant la Couronne, c’est d’après un lourd constat que j’échafaude d’après une grande expérience. Comme vous le savez, j’ai beaucoup voyagé, j’ai beaucoup constaté. Quelque chose règne sur ces Terres, dans cette ville plus particulièrement. Quelque chose de plutôt négatif. C’est ce que je suggérais par l’évocation de l’hypocrisie. » La concentration se faisait intense. Il devait brillamment réfléchir pour ne pas trahir certaines pensées qui, dans un mauvais jour, le transformerait en ennemi du pouvoir. Car malgré toutes ses opinions, aussi dures étaient-elles, jamais ne représenterait-il un risque. Jamais ne deviendrait-il un rebelle, un ennemi du pouvoir. Du moins, pas sous ces événements. La paix était si préférable. « Ne trouvez-vous pas les gens ici trop avides de leur confort, de leurs privilèges ? J’ai toujours trouvé cela quelque peu malsain. Une surdose de raffinement et vous voilà perdu dans des considérations irréalistes sur un monde dont vous n’apercevez que le joli côté. Quittez donc la capitale, fréquentez les roturiers. Allez dans ces régions appauvries, le Conflans en est riche. Parlez à ces pauvres gens, à la sale populace. Cette piqure de rappel sur nos conditions est toujours positive. Elle pousse à développer les idées. » Il s’en sortait relativement bien. Ses opinions récemment développées n’étaient bêtement trahies. Il souriait, sirotait entre ses phrases, faisait quelques pas dans la pièce, toujours en s’intéressant aux possessions exotiques du prince. « Je pense qu’il est judicieux de se rappeler que nos conditions sont exceptionnelles, que la plupart des habitants du Royaume vivent de tristes destins. Ils méritent un bon pouvoir, un pouvoir bienveillant. Ils méritent que nous fassions ce que ne pouvons… » Il alla rechercher le regard de Viserys, en lui souriant amicalement. « … mais on me dit du bien de vous. Je n’ai de craintes vous concernant. Vous vous êtes montrés concernés et, dans les rues, on vous dit charitable. Le peuple vous aime bien, j’espère que vous l’apprécier tout autant. » Il abandonna enfin sa curiosité et ses airs de fouineur, pour se poser enfin aux côtés de son hôte, sur un siège adjacent. « Ainsi appréhendez-vous Dorne. Je ne peux que vous comprendre. Je sais d’expérience que beaucoup craignent nos terres, nos comportements, nos mœurs. Il est vrai que nos façons de vivre diffèrent quelque peu. Vous vivrez un véritable choc culturel, mais voyez cela avait réjouissance. Vous verrez de nouveaux paysages, découvrirez une nouvelle culture. » Il finit son verre. « Concernant Arianne. J’avais bien deviné que ce mariage ne vous réjouissait guère, et vous me le faites comprendre par vos mots. Cependant, ma nièce est exceptionnelle, vous devez le comprendre. Vous êtes chanceux. Je ne vous dirai pas combien d’hommes en sont dingues. » Il songea un instant à Daemon Sand, mais ne lui accorda pas plus de pensées. Il se focalisait sur le dragon. Un doux rire quitta ses lèvres lorsqu’il lui parla ainsi. Un rire cristallin qui confirmait une certaine bienveillance. « Il est vrai que je suis une exception. Doran n’a jamais réussi à faire exactement ce qu’il voulait de moi. Je suis trop indiscipliné pour cela. Ceci dit, de toutes les unions forcées, la vôtre semble bien réjouissante. Vous allez épouser la plus belle femme de Dorne. Si la beauté est frivole, elle est quand même là. Ne perdez pas votre temps à détester votre mariage et la vie que votre frère vous a apparemment administré de force. Profitez-en plutôt. La vie n’en sera que plus joyeuse. »



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Quand deux princes se

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Port Real| Année 298 Lune 10 | Oberyn et Viserys


La terre est le dirigeant, et le dirigeant est la terre, c'était une phrase qu'il avait noté dans l'un de ses écrits. Mais lié à la terre, il y avait en effet le peuple, c'est ce que négligeait les seigneurs en effet . Une chose que Viserys avait pris soin de noté, et il s'était rapproché du peuple de Port Real, en se montrant. Ses mises en scène et ses dons réguliers, et ses belles paroles avaient fait de lui en peu de temps un prince visiblement apprécié. Il ne lui avait fallu qu'un peu de temps et quelques pièces pour en arriver à un résultat plutôt enviable.

Viserys était lui-même attacher son confort et a ses privilèges plus que quiconque, il suffisait de voir ses appartements, pour s'en rendre compte. Il s'était bâti une sphère dorée où il régnait en maître, récoltant par-ci par-là les serviteurs, et les courtisant qui le suivait pour espérer des faveurs. À Peyrdragon, il s'était bâti son propre monde, et l'avait maintenant déplacer à Port Real pour son propre confort. Il était tout comme eux... Avide de pouvoir et de richesse, il était un dragon et derrière son masque et ses sourires timorée, il savait très bien qu'il en voulait toujours plus. Mais avoir le pouvoir ne suffisait pas... Tous les rois Targaryen , l'avaient eu, ce qui compter, c'était aussi l'usage qu'on en fait. De quelle façon rentrer dans l'histoire.

"Je ne saurais le dire, je suis a la capitale depuis fort peu de temps au final. J'ai toujours vécu à Peyrdragon. Et là-bas, les gens sont simples, mais ils ne sont pas dans la misère comme c'est le cas pour une partie de la population a Port-Real."

Il opina lentement aux paroles d'Oberyn et prit une gorgée de son verre terminant la coupe qu'il déposa sur la table, avant de reprendre calmement.

"Vous avez entièrement raison, et je vous avoue que je ne comprends pas pourquoi personne ne fait rien. Au-delà de la condition horrible de ces pauvres gens... Le seigneur devrait se souvenir qu'on les jugera aussi sur la condition de leurs sujets. La grandeur d'un monarque se juge également sur la qualité de vie de son peuple. Il n'y aucun honneur a siéger sur un tas de boue, en cachant cela par des artifices vains et surtout de ne rien faire pour y remédier."

Il n'était pas Rhaegar en effet, le peuple de port Real était au service des targaryen et ils méritaient plus que cela. Plus que la sordide vie de Culpucier, plus que la misère et la famine. Plus que de faire la mendicité. Ils étaient venus depuis des générations se mettre sous le giron protecteur de la couronne, et celle-ci n'avait su leur permettre de vivre correctement. Viserys ne le tolérait pas... Cette décadence, ces gens pauvres et mourant de faim était un problème. Oh non pas pour humanisme, le cœur du prince était morts... Et desséché, il n'avait nulle empathie pour son peuple et n'avait jamais réussi à se mettre à niveau de leur souffrance. Cependant, le constat était qu'ils étaient des taches... Leurs pauvretés étaient l'aveu d'échec de sa famille. Des trous disgracieux et imparfaits, dans la tapisserie du pouvoir qu'avait tisser les targaryens depuis des siècles. Il rayonnerait un jour, et avec lui son peuple... Qui l'élèverait sa condition miséreuse. Non, pas, car c'était le destin des être humain de vivre sous des conditions acceptables, mais simplement, car le peuple de port réal était celui des Targaryen, de fait, il devrait s'élever au-dessus des sujets des seigneurs classique pour que leur condition rayonne sur sa famille. Il effectua cependant une petite moue avant de prendre la parole à nouveau.

"Je fais de mon mieux, mais c'est cela qui me frustre. J'ai l'impression que quoi que je puisse faire, ce n'est qu'une pierre jeter dans une vaste marre, je crée des ondulations, mais l'eau se figera à nouveau et cela reviendra comme avant. Ce que j'apporte au peuple est un répit et non une réponse a leurs malheurs. Quand je serai parti a Dorne, ils ne m'auront plus, et cela, signifia un retour en arrière. J'ai beau être prince, je n'ai pas le pouvoir d'influer sur les véritables sujets... C'est le privilège de mon frère, et visiblement son peuple ne semble pas être à l'ordre du jour."

Les actes de Rhaegar le dépassaient et il était compliqué pour lui de voir et comprendre ses agissements. Il avait déjà par ses bêtises provoqué une guerre civile qui aurait pu être évitée. En courant après de vaines chimères, il avait provoqué des dégâts considérable sur l'empire targaryen que ses ancêtres c'était consacrée à bâtir et a protéger depuis des générations. Les actes du roi étaient incompréhensibles pour personne et c'est sur cela que jouait Viserys, en semant le doute et la crainte dans l'esprit des gens, de façon a ce qu'ils se tournent tout naturellement vers lui pour régler les affaires plus délicates.

Il esquissa un sourire bien plus franc quand le prince se glissa pour être à ses côtés. Oberyn l'amusé, car contrairement aux autres de la cour, il allait directement au but. Il n'était pas simplement voir pas possible pour Viserys de prévoir ses prochains coups, et cela était rafraîchissant

"Ce qui m'a déplu, c'est comment le mariage fut négocié, du moins de mon côté, j'ignore si le prince Doran a était plus transparent sur le sujet. Honnêtement, si mon frère m'avait mis dans la confidence il est certains que la finalité aurais était la même et que ces contrariétés que vous avez vu n'auraient jamais exister. Je suis certains qu'avec un peu de temps le sourire me viendra d'autant plus si je dois être au coté d'une personne de l'envergure de la princesse Arianne."

La remarque d'Oberyn sur sa nièce l'amusa. Il ne doutait pas de la cour d'admirateurs que la princesse devait avoir. Mais est ce pour son exception comme le prince le prétendait ou pour ses titres. Combien de jeunes filles faisaient les yeux doux au prince Viserys depuis sa venue à port Real, ou quand il avait parcouru le Bief? Il songea un instant aux paroles du frère cadet du régent

"Est ce du seulement a votre indiscipline ? On dit de votre frère que c'est un homme sage et profondément humain, peut être a t'il voulut vous voir comme son frère plutôt qu'autrement ? Si c'est le cas, c'est profondément rassurant..."


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Quand deux princes se rencontrent

Viserys Targaryen & Oberyn Martell


❈ An 298, lune 10
Port-Réal



Oberyn observait attentivement son interlocuteur lorsque celui-ci articulait ses réponses. Au moins a-t-il l’air sincère, pensa-t-il en analysant ses propos. Les deux hommes se ressemblaient sur un autre point ; tous deux jouissaient d’un certain confort qu’ils ne pourraient abandonner. Le prince dornien avait lui-même son lot de possessions, de curiosités auxquelles il tenait particulièrement. Si ses collections se faisaient moins chaotiques que celles du dragon, il comprenait parfaitement la démarche. Il comprenait les réponses qui lui étaient données. Comment ses critiques auraient-elles pu trouver échos chez un homme qui n’avait voyagé, qui manquait cruellement de perspective ? Souvent s’était-il interrogé sur les qualités nécessaires à un bon souverain. Sans doute cette question se perspective faisait partie des prérequis. Il s’agissait de bon sens ; il fallait comparer les systèmes, en observer les différences et retenir le positif. Aussi, il était persuadé que les rébellions étaient nécessaires et, à l’issu d’un certain temps, inévitables et irrépressibles. Elles amenaient des vents nouveaux, parfois exotiques, étrangers. Elles changeaient les idées, retournaient les perspectives et redéfinissaient les systèmes. Il y avait quelque chose de malsain aux grandes dynasties régnantes. L’évolution semblait stagner, ralentie. Les visages pouvaient se succéder, les archétypes étaient répétés. Il y avait également un aspect profondément négatif chez le monarque qui naissait héritier. Considérer avoir le droit légitime de régner venait avec ses obsessions malsaines pour le pouvoir. Ce qui était fondamentalement différent chez le vainqueur d’une rébellion ; lui avait gagné son droit d’accéder au trône, se sentait méritant pour d’autres raisons.
Les pensées se succédaient vainement dans l’esprit de la Vipère. Les flammes des chandelles tremblaient vaillamment, quelques-unes émettaient leurs derniers éclats avant de s’éteindre dans un concert d’ultimes crépitements. Les yeux d’Oberyn scrutaient les profondeurs vides de sa coupe, qu’il ne tarda pas à poser sur la table, à côté de celle du prince. Il fit danser ses doigts sur son accoudoir, en écoutant toujours le flot de paroles avec intérêt. Viserys avait un goût prononcé pour le discours, cela se devinait aisément et s’entendait. Il parlait d’une voix vive, intéressée. Il semblait prendre goût dans la discussion, s’intéresser aux paroles d’Oberyn mais également aux siennes. Qui pour le juger ? Aimer s’entendre parler n’était une tare, mais une solide habitude qui poussait à l’éloquence. Le peuple de Port-Réal n’était charmé par le mutisme, sans doute l’avait-on entendu parler. Il semblait parfaitement à l’aise dans cet art. Sa voix était claire, flutée, bien étrangère aux discours monotones et aux intonations désincarnées des plus vieux de la Cour. Elle était agréable à entendre, quoique parfois trop modulée. Il n’était pas inhabituel d’ouïr quelques intonations féminines, qui se mêlaient toutefois aux allures princières qu’il dégageait. Ses longs cheveux dorés qui tombaient fébrilement sur son visage ne manquaient pas d’être doucereusement agités par les articulations nécessaires à ses paroles distinctes. Pendant quelques instants, Oberyn lui attribua des allures royales. Cette prédisposition à la loquacité avait quelque chose de réellement admirable, pourtant son invité du Sud ne pouvait s’empêcher de considérer la dangerosité d’un talent aussi précieux. Il s’interrogea d’abord sur les degrés de conscience que le prince avait sur ses capacités ; un homme devenait dangereux lorsqu’il avait un talent pour le verbe. Il devenait redoutable lorsqu’il prenait conscience de ce dernier. Puis il songea aux mille manières d’user d’une brillante éloquence. Il avait été effrayé par ses propos, maintenant craignait-il sa façon de s’exprimer. Il repensa à sa façon naturelle de cracher ses angoissantes opinions.
Il fit rouler ses lèvres l’une sur l’autre, pensif, avant de finalement briser le silence qu’il avait permis entre eux deux. « Je pense avoir été autant surpris que vous en entendant parler de cette union. Non, le prince régent Doran ne fut pas plus transparent que votre frère, vous pouvez me croire. Ma foi, vous et moi, nous ne sommes que des princes. Pas même héritiers. Il convient pour nous de subir les décisions, non de les discuter. Je le dis avec toutes les fatalités de ma position. Il n’y a pas grand-chose à faire. Personnellement, je ne l’ai jamais regretté. Je n’aurais pas su me hisser à la hauteur de mon frère. Une fois que vous en arrivez à penser tout cela, vous sauvegardez et du temps, et de la salive. Un homme ne devient efficace qu’en comprenant et en acceptant son statut. » Il s’était hissé hors de son siège, ne supportant guère de rester assis davantage, d’autant plus que sa coupe était vide et qu’il n’avait été servi une seconde fois. Il se dirigea lentement vers une fenêtre, en laissant les quelques rayons langoureux du soleil traverser les fins tissues des rideaux pour venir frapper chaleureusement sa chair. Il prit une profonde et silencieuse inspiration, en pivotant légèrement sa tête pour s’adresser au prince, qu’il apercevait au coin de ses yeux. « Lorsque j’ai appris la nouvelle du mariage, j’étais furieux. J’ai serré les poings, j’ai décrit ma rage dans ses moindres détails pour les quelques correspondances que j’entretenais, j’ai été montré mon mécontentement à mon frère. Je lui ai dit que cette union n’était qu’une occasion de vivre de nouveaux affronts. Je l’ai questionné sur les nécessités d’un tel mariage. Je l’ai même supplié de me donner de justes raisons, de m’expliquer dans les moindres détails son raisonnement. J’ai aimé la réaction de Doran. Pas sur le moment, bien sûr. » Un léger rire nostalgique le fit quelque peu sursauter, qu’il essuya rapidement pour continuer son anecdote. Aucune rancœur ne se ressentait dans sa voix. Simplement une vive nostalgie, mêlée à un semblant de maturité. Comme s’il lui semblait avoir grandi depuis. « Il ne me répondit pas. Il n’apporta aucune réponse, ne fit échos à aucune des dizaines de questions que je lui avais soumises de force. Il me regarda et rompit l’entrevue. J’eus envie de l’étriper. Puis je compris enfin qu’une telle discussion aurait été frivole. Peu importe les réponses qu’il aurait pu donner, peu importe les raisons qu’il aurait pu décrire, il ne savait que trop bien que je désapprouverais et qu’il s’agissait d’une discussion de sourds. Il fut plus malin que moi et nous sauva tous deux d’une énième dispute tout autant inutile que les autres. Que pouvais-je faire ? Sinon accepter ce fait et passer outre. C’est ce que j’ai fait. C’est ce qui m’amena aujourd’hui dans vos appartements, c’est ce qui me mènera à m’asseoir sagement dans un siège, en regardant ma tendre Arianne épouser un dragon. » Ses yeux caressaient la vue, s’imprégnaient du paysage, rebondissaient sur ses trésors. « Vous m’avez questionné à propos de mon frère. Je peux tout dire sur lui, mais je sais qu’il me considère, qu’il m’aime tout autant que je l’aime. Nous avons toujours été liés et le serons toujours, malgré les apparences. Beaucoup de gens aiment à penser que nous nous révulsons mutuellement. Ce n’est pas le cas. Il me sait dévouer et admirable, je le connais aimant et également admirable. Si j’accepte ses décisions avec autant de facilité, c’est parce que je sais qu’il ne veut que le bien, que mon bien. N’avez-vous donc pas les mêmes certitudes ? »



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Viserys Targaryen
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Quand deux princes se

rencontrent

Port Real| Année 298 Lune 10 | Oberyn et Viserys



En effet, ils n'étaient que les cadets et ils devaient se plier aux ordres. C'était une vérité universelle, et pourtant pars moment, il s'était pris à s'imaginer maître de sa propre destiné. Certaines rumeurs flottaient encore dans les murs de port Real, et dans les souvenirs des plus anciens. Ceux qui se souvenaient à quel point le Roi fou préféré son fils cadet a l'ainé, et de sa volonté à demi-caché de voir le Dragon de l'Est être son héritier. En cela Viserys tiendrait éternellement rancune à la famille Lannister qui en sus d'avoir tuer son père, l'avait potentiellement privé d'une couronne qui aurait pu lui revenir. Tôt ou tard il prendrait revanche sur les lions pour ce fait, mais il avait le temps. Tywin était bien trop intimidant pour lui et il s'en méfiait grandement. Mais le lion était vieux et le gnome semblait tout autant plus faible et plus facile a tourmenté quand il en aurait l'occasion.

"Vous avez raison prince Oberyn. Mais parfois, l'esprit se plaît à penser ce que nous aurions pu faire dans des situations donner. L'imagination et le rêve nous offre parfois des paysages et des situations plus magique et enviable que notre propre condition et il arrive que l'on s'y perde. Comprendre où est sa place est une chose, mais tout homme ne devrai t'il pas avoir pour volonté d'améliorer son quotidien ?"

Le dragon de l'Est se leva à son tour alors qu'il se dirigea vers une de ses étagères, caressant de son index les reliures des anciens livres qui trônaient dans sa bibliothèque signe de son érudition et de sa richesse. Tandis qu'il écoutait le prince patiemment notant avec intérêt l'histoire afin de se faire une idée de ce qu'il en était a Dorne. Il avait commencé sa collecte d'informations bien avant, mais chaque point de vue collecter se devait ensuite d'être recoupé avec les autres de façon a ce qu'il sache avec exactitude ce qui l'attendait dans ce pays si lointain.

"Je suis navré que vous ayez vécu cette alliance sur de mauvais jours et j'espère qu'avec le temps et l'avenir vous pourrait reconsidérer la question et voir en celle-ci quelque chose de bénéfique a la fois pour nos familles respective, mais également pour la personne de votre nièce la princesse."


Une femme qu'il allait sans aucun doute servir, il était frustrant au final de se voir offert ainsi par son frère.Il n'avait ni titre, ni terre, ni responsabilité. Tout au plus ferait t'il de la figuration à Dorne, et se contenterai de gagner le cœur d'un peuple qui maintenant lui semblait encore meurtrie par les actions de son royal frère. Il payait cher ce batifolage avec la Stark, maudite soit son nom. Sans elle, la reine Elia serait sans doute encore en vie, et les relations avec Dorne, inviolée. Au final, il éprouvait une satisfaction sordide à savoir que la famille du loup géant avait était briser. Son père n'avait il pas fait bouillir leur patriarche et regarder le fils ainé s'étrangler tout seul comme le mufle bêta qu'il était ? Et maintenant son frère avait pris en otage le fils ainé de l'actuel seigneur de winterfell. Ce n'était que justice pour tout les tors que cette famille de vermine avait causer a la couronne, et bien entendu aux sept couronnes en entier.

"C'est des certitudes que j'aurais pu avoir quand j'étais enfant, avant la rébellion. Il est difficile de savoir pour qui travailles un roi. Est ce pour le bien de son peuple ? Le bien de sa famille comme vôtre frère ? Ou son propre bien ? Je n'ai aucune certitude concernant Rhaegar, surtout compte tenu de la façon dont il m'a fait accepter cette union."

Il marqua une pause fermant ses yeux un instant comme pour se remémorer ses instants où il avait était en conversation avec le roi. Un léger rictus s'esquissa sur son visage pâle qui déformait de prime son expression angélique qu'il abordait d'ordinaire.

"Ce n'est nullement un secret que je porte a ma petite sœur Daenerys, un fort attachement. C'est une jeune fille innocente, et d'une grande bonté, avec laquelle j'ai grandi et veiller avec un soin de plus constant. La préservé des intrigues de la cours et des choses mauvaise de ce monde est une chose qui me tient énormément a cœur. J'y suis grandement attaché et mon frère le sait. Quand j'ai appris cette union, j'ai également demandé, exiger des explications, essayer de négocier des termes, de prendre en main ce que je considérer comme m'a destiné et mon devenir, qui devait un minimum me regarder. Contrairement à votre frère qui a eu la sagesse de ne pas répondre. Rhaegar s'est contenté de me dire que cette alliance se ferait avec ou sans moi. Que si je n'acceptais pas cela serai Daenerys qui serait envoyer à Dorne, et que j'en prendrais de fait la responsabilité. Il a fortement sous-entendu qu'elle ne se plairait pas au sein de votre principauté, qu'elle n'avait pas l'adaptabilité dont je pouvais faire preuve. J'ai dû me ranger à l'avis de mon frère. N'y voyait aucune offense envers Dorne, qui je pense aurais mit énormément de soin à accueillir ma petite sœur. Mais je sais au fond de mon cœur que sa place n'était pas parmi vous et qu'elle se doit de rester parmi les siens dans les terres de la couronne. Mon frère m'a donné un faux choix, et savait pertinemment que je ferai passer le bien de Daenerys avant le mien. Voilà pourquoi contrairement à vous, je n'ai pas les mêmes certitudes concernant mon frère ainé."

Le Dragon de l'Est s'humecta les lèvres, alors qu'il se dirigea vers la carafe pour reprendre un verre de vin. Buvait-il trop pour cette entrevue ? Le Dragon de l'Est s'humecta les lèvres, alors qu'il se dirigea vers la carafe pour reprendre un verre de vin.


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