[FlashB] Curiosity  is  bad  for  health Δ Andar/Jo'

Cet édifice – construit dans la sueur et dans le sang – était une promesse en or, un rêve devenu réalité. Dans son enceinte, chaque Valois est protégé du monde extérieur, puisque nul homme ne pourrait franchir ses portes s’ils n’étaient pas le bienvenu. Qui pourrait franchir ses grandes portes qui sont protégées par une montagne ? Qui pourrait escalader la façade de ce mont sans craindre une chute mortelle ? Personne, hormis les géants du Nord. Pour l’ours indompté, ils étaient les seuls à pouvoir briser cette promesse de protection. Toutefois, pour de simple soldat, cette forteresse était quasiment imprenable. Quelques jours plutôt, Jorelle avait vu les chemins tumultueux qui obligeaient la séparation des grands groupes, elle avait observé chaque point d’accès, leurs possibles failles qui n’en n’étaient pas. La nordienne était émerveillé par tout ce qu’elle voyait et était fière de se trouver dans ce château légendaire.

La Mormont était si excitée qu’elle ne trouvait pas de sommeil, elle passait alors beaucoup de temps à observer le monde à travers sa petite fenêtre. Elle n’arrivait pas à y croire, elle était réellement dans ce château et rêvait d’y habiter. Dans une telle demeure, plus aucun villageois de son île n’aurait à subir la violence des fer-nés. Ils seraient même à l’abri des marcheurs blancs. Tous ses Valois ne savaient pas à quel point ils avaient de la chance.

Ce matin-là, Jorelle quitta sa chambre en essayant de faire le moins de bruit possible, s’en allant presque sur la pointe de pied, ne souhaitant pas réveillé son aînée. Très peu de personnes rêveraient de visiter des geôles, mais c’était celui de l’insulaire. Elle voulait voir de ses yeux la beauté de ses prisons et le danger mortel qu’elle offrait. Elle se faufila alors dans les couloirs gelés du château, elle croisa certains soldats qui l’a dévisageait. Ce fut le même regard étonné qu’elle vît sur le geôlier qui accepta à contre cœur de la laisser visiter son antre. La Mormont n’en revenait pas, si bien qu’elle en fût interdite. Le vent fit virevolter ses deux longues tresses qui frappaient avec violence ses épaules, il faisait très froid, mais elle s’en moquait. Du moins, c’est ce qu’elle pensait à ce moment-même. Lorsqu’elle voulut quitter cette cellule pour en visiter une autre, elle glissa et se rattrapa sur la grande porte métallique qui se referma sous l’impulsion de sa chute. Tout aurait pu bien se passer, mais elle entendit un léger bruit qui n’envisageait rien de bon. La porte était bloquée, elle avait beau la tirer de toutes ses forces, elle ne bougeait pas. La seule chose qu’elle pouvait dire à ce moment-même était un « oups ».

Un long périple pour arriver jusqu'aux Eyries. Andar venue en visite en la demeure des Arryn avait croisé la route des clans des montagnes sur son chemin. Un combat périlleux, un combat d'où il s'en sortit mieux que le dernier lorsqu'il avait sauvé une jeune Rhoynar du nom de Sydän, qui le servait encore à ce jour. Des prisonniers avaient été faits et les hommes des Royce les escortèrent jusqu'à Jon Arryn pour qu'ils subissent un jugement. S'il s'était trouvé plus près de Roche-aux-runes, cela serait tombé sous le joug de son père, mais voilà, il n'était qu'à quelques heures de la grande porte, c'était donc en ce lieu qu'ils seraient jugés. Le sac de Port-réal lui avait ouvert les yeux et il n'était pas un adepte du sang versé sans justice. N'importe qu'ils soient vus comme des sauvages, ils vivaient dans le Val d'Arryn, étaient des personnes à part entière et donc méritaient une chance de s'expliquer face à Jon Arryn. C'était, ces mêmes pensées qui l'avaient poussé à garder l'enfant des Freux près de lui, la jeune Gudrun, partie à présent à la découverte du monde. Andar lui avait donné toutes les cartes en main pour qu'elle puisse s'en sortir, mais on ne pouvait pas dire qu'elle était la personne la plus intelligente qu'il ait connue et fort malheureusement, il n'y avait que sa force qui pourrait la faire se sortir des pires situations. 

Étant tôt le matin, ses prisonniers furent emmenés jusqu'à la prison des Eyriés et on proposa à Andar de quoi se restaurer, mais il préféra suivre les hommes de son suzerain jusqu'à la cellule de ses prisonniers. Il fallait toujours se méfier de ce peuple, quoiqu'ils se retrouvent en infériorité en nombre. C'est pourquoi, ils voulaient s'assurer qu'ils soient bien enfermés et espérait qu'ils n'iraient pas plonger dans le grand vide, mais au final, ce choix leur appartenaient. 

Se perdant dans ses pensées, il réalisa qu'il se retrouvait seul dans les longs couloirs de la prison. Haussant les épaules, un bruit de tapements dans une porte l'interpella. Essayaient-ils de s'évader ? Sortant son épée, il fit demi-tour et fut surpris de voir que le bruit venait d'une autre cellule. Quelqu'un essayait de tirer sur la porte, comme s'il était si facile de sortir ainsi, surtout sans la clef de geôlier, mais pris d'un doute, il préféra vérifier que la porte tenait bon face à la brutalité que se donnait le prisonnier. Poussant dessus, il fut surpris de la voir s'ouvrir d'un coup sec, mais surtout de remarquer que le prisonnier était une femme. Sans un mot, il jugeait du regard, la prisonnière. Qu'avait-elle fait pour se trouver enfermer en ce lieu ?

L'insulaire aurait vraiment aimé dire que c'était la première fois qu'elle se retrouvait enfermé dans une cellule, mais cela reviendrait à mentir. Son si long voyage ne lui avait finalement apporté que des ennuis, de belles rencontrent aussi, mais elle retenait davantage les désagréments qui semblaient la poursuivre. Pourquoi ne pouvait-elle pas être comme toutes ses dames qui passent leurs temps à coudre et à rêvasser ? L'intrépide ourse du Nord préférait vivre à ses conditions et hélas, cela ne plaisait pas à tout le monde. Toutefois, cette fois-ci, Jorelle n'avait offusqué personne, elle avait juste glissé lamentablement sur une pierre humidifiée par l'attitude. Celle-ci aurait pu attendre qu'une personne bien attentionnée vienne la chercher, mais elle n'était pas une dame en danger. Elle pouvait se libérer par ses propres moyens et au-delà de sa fierté de femme, elle refusait qu'on sache qu'elle avait réussi à s'enfermer toute seule. Alors elle donna des coups de pied dans cette grande porte, tirant de toutes ses forces, mais plus elle la cognait, plus ses pieds se rapprochaient vers le vide.

Jorelle se voyait déjà dormir sur le sol de cette prison mortellement dangereuse, mais un homme sorti de l'ombre à son ultime essai. Armé, il se dirigea vers elle. Que voulait-il faire avec son épée ? Voulait-il aider un homme à s'échapper ? Drôle d'idée et pourtant, elle ne voyait que cette option. Sans un mot, l'inconnu poussa la porte qui s'ouvrit, lui fut surpris de la voir et elle se frotta le nez qui était rougi par l'impact. Elle eut de la chance qu'il ne céda pas sous le choc. La mormont était solide.

- Qu'allez-vous faire avec votre épée monsieur ? Vous êtes dans un donjon, vous risquez fort d'être attaqué. A moins si vous souhaitez aider mon voisin de cellule de quitter ce lieu ? Si c'est le cas, le geôlier va devoir être remplacé de toute urgence, dit-elle en fixant l'arme.

Le tact n'était pas son fort, elle parlait sans réfléchir et ne mâchait jamais ses mots, c'est sans aucun doute pour cela qu'elle finissait autant de fois dans la misère.

- Je vous remercie pour votre aide, je dois l'avouer que je n'aurais jamais réussi sans votre… aide.

Il ne l'avait pas réellement aidé, il avait juste poussé une porte en croyant qu'elle était fermée, mais elle voulait être polie. Jorelle lui sourit et se rapprocha vers la sorti.

Une mâtinée forte en surprise, jamais, l'héritier de Roche-aux-runes aurait pensé se retrouver dans une telle situation. Lui, venu emmener des hommes des clans des montagnes, voulant être certains qu'ils entrent en prison sans ombrage, se retrouva, pour finir, seul dans les couloirs. En soi, rien de grave, avant d'entendre des gros coups contre une de porte. Son réflexe fut de sortir son épée et se diriger vers le bruit. Très étrange qu'une personne essaie de s'enfouir, comme s'il lui était possible d'ouvrir la porte de la cellule, ainsi. Par simple vérification, Andar poussa et se retrouver surpris de la voir bouger et faire apparaître, une jeune dame dans la prison. La jugeant de haut en bas, il se demandait bien la raison de sa présence en ce lieu. Qu'est-ce que cette femme avait bien pu faire à son suzerain ? La voyant frotter son bout de nez, rougi. Il n'allait pas s'excuser pour ce fait, surtout s'il s'agissait d'une prisonnière. D'une humeur toujours autant taciturne, il ne laissa aucun mot sortir de sa bouche, préférant l'observer en silence.

- Qu'allez-vous faire avec votre épée monsieur ? Vous êtes dans un donjon, vous risquez fort d'être attaqué. A moins si vous souhaitez aider mon voisin de cellule de quitter ce lieu ? Si c'est le cas, le geôlier va devoir être remplacé de toute urgence,

Son discours n'avait aucun sens, pourquoi viendrait-il aider un prisonnier à s'évader ? Son regard garda ses lueurs froides, tandis qu'il rangea son épée. Pour dire, elle ne paraissait pas bien farouche, et même s'il avait vu des femmes combattre et que celle en face de lui porter un pantalon, il se disait qu'il ressortirait son épée au moindre geste suspect.

- Je vous remercie pour votre aide, je dois l'avouer que je n'aurais jamais réussi sans votre… aide.

Son sourcil s'arqua au-dessus de son œil droit. Elle était vraiment étrange cette femme. Imaginait-elle vraiment qu'il était un hors-la-loi venu secourir ceux enfermer ? Cela lui semblait bien grotesque. Bon, il était vrai que sa tenue ne reflétait pas son statut social, par simple raison qu'il avait passée des jours à voyager et n'avait pas pris le temps de se laver et changer. 

- Je ne vous aide pas !

Il avait prononcé ses mots d'un ton neutre. Oui, il était étrange que la porte se soit ouverte quand il avait poussé, mais il n'avait fait que vérifier si elle tenait bon et n'avait pas penser la voir s'ouvrir. La voyant de plus en plus s'approcher de la sortir, il s'interposa, n'était pas prêt à la voir vagabonder dans le château de Jon Arryn, sans avoir plus d'informations. 

- Qui êtes-vous ? Qu'avez-vous fait pour vous retrouver ici ?

Par deux fois, l'ours impulsif fut mis en cage, mais bien que cette fois-ci, elle n'y était réellement pour rien, Jorelle était anxieuse. Comment allait-elle faire pour se sortir de cette geôle ? Tirer comme une folle sur ses barreaux glissant n'avait servit à rien et malheureusement, c'est un homme qui l'a sorti de son mauvais pas. Non seulement, cela avait blessé son ego de nordienne, mais il avait aussi osé pointer son épée vers elle. Était-elle si dangereuse ? Faisait-elle aussi peur pour qu'il veuille se protéger ? En plus de cela, son présumé héros agissait de manière contradictoire. L'inconnu avait ouvert cette porte grinçante, mais à présent, il ne semblait pas vouloir la laisser partir. La jeune Mormont parlait dans le vide, il la dévisageait et l'a fixait avec ce regard noir qui, pour le moment, le caractérisait. Toutefois, même si elle ne pensait pas avoir réussi à se faire comprendre, l'homme rangea son épée dans son fourreau.  

Il était silencieux jusqu'au moment où elle avança vers la sortit. Il ne l'aidait pas. Une phrase qui résonna dans cet endroit désolant. C'était à son tour de rehausser son sourcil droit. Alors pourquoi avait-il ouvert la porte ? Il brisa son silence pour la questionner.

- Qui êtes-vous ? Qu'avez-vous fait pour vous retrouver ici ?

Ainsi donc, il la prenait pour une prisonnière. Ceci expliquait donc cela... Il était étrange avec elle pour cette raison précise et non parce qu'elle était habillée comme un homme. Beaucoup de personnes étaient rebutées par son apparence, mais peut-être que lui était différent ou pas...

- Pourquoi devrais-je vous répondre ? Après tout, vous avez déjà fait votre opinion sur ma personne. Vous pensez que je suis qu'une vulgaire prisonnière qui cogne contre une porte pour retrouver sa liberté. Allez-vous au moins me croire quand je vous narrais le comment du pourquoi ?

Oui, elle était vexée. Elle n'avait pas apprécié être confondue avec une mécréante. Elle avait donc agit comme une enfant.

- J'ai glissé en sortant, je me suis rattrapé à la porte et elle s'est refermé sur moi.

Ses mots étaient accompagnés par des gestes. Puis, comme-ci que cela ne suffisait pas, elle s'approcha de la porte et la claqua. Oui, cette Mormont était la plus irréfléchie. Une fois encore, elle entendit ce petit clic bien caractéristique. Elle s'approcha des barreaux, priant les anciens dieux pour qu'elle ne soit pas enfermée avec cet homme.

- Au moins, vous ne pouvez que me croire maintenant. Une idée pour nous sortir d'ici ?

Ses mains étaient encore sur les montants humides de la porte, mais c'était retourné pour voir cet inconnu qui était toujours aussi sérieux. Jorelle ne souriait pas, elle montrait juste son visage désolée.

- Je suis Jorelle de la maison Mormont. Et vous alors ? Vous êtes ?

Elle venait de l'enfermé, il avait bien le droit de savoir à cause de qui.

La situation était étrange, non parce qu'il faisait face à une femme en pantalon, mais bien par la présence en ce lieu. Andar venait à se demander ce qui l'avait mené ici et surtout quoiqu'il gardait le silence, trouvait ses propos tout autant étranges. Pourquoi viendrait-il l'aider ? Ou bien n'importe qu'elle prisonnier . Pensait-elle qu'il était si facile de pénétrer en ce lieu avec ce genre de penser .. Il était tout aussi bizarre de voir une porte de cellule s'ouvrir. Les gardes avaient-ils oublié de la fermer ? Mais pourquoi n'avait-elle pas filé en silence au lieu de se battre ainsi et surtout de ne pas sortir. Andar se devait d'éclaircir cette histoire et il était hors de question qu'il la laisse sortir sans avoir le fin mot de l'histoire. Le chevalier s'interposa donc entre la sortie et la jeune femme, prêt à ressortir son épée s'il en ressentait le besoin, mais pour le moment, rien ne le poussait à le faire. La réaction de la prisonnière fit immédiate, à l'inverse de sa personne, elle n'hésitait pas à parler pour s'exclamer haut et fort.

- Pourquoi devrais-je vous répondre ? Après tout, vous avez déjà fait votre opinion sur ma personne. Vous pensez que je suis qu'une vulgaire prisonnière qui cogne contre une porte pour retrouver sa liberté. Allez-vous au moins me croire quand je vous narrais le comment du pourquoi ? J'ai glissé en sortant, je me suis rattrapé à la porte et elle s'est refermé sur moi.

Était-elle sincère ? Cela pouvait très bien être une belle excuse, mais après tout, il était vrai que la porte semblait plus coincer à son arrivée. Le doute s'immisçait dans son esprit, quand d'un coup, il la vit s'approcher de la porte et la fermer. Sa première pensée fut qu'elle était bien impulsive, mais face au bruit engendré par la porte, il leva les yeux au ciel. Ils étaient à présent, tous les deux enfermés, sa visite chez les Arryn commençait bien.

- Au moins, vous ne pouvez que me croire maintenant. Une idée pour nous sortir d'ici ?

Il ne put s'empêcher de s'approcher de la porte pour tenter de l'ouvrir, mais en vain, ils étaient bien coincés. Gardant son calme, son regard froid se posa sur la responsable de cet acte. Qu'est-ce qu'il avait fait aux anciens et nouveaux Dieux pour être puni ainsi. La sensation d'être enfermé ne lui était pas agréable, le ramenant vers le chemin des souvenirs de sa propre captivité dans les cellules de Port-Réal. Il ne se savait plus combien de temps avait duré son emprisonnement, mais à la fin, il en avait perdu la tête.

- Je suis Jorelle de la maison Mormont. Et vous alors ? Vous êtes ?

La maison Mormont ?! Il se retrouvait bien étonné de croiser un membre de cette famille dans le Val. Qu'est-ce qui avait pu mener cette ourse jusqu'ici ?! Il connaissait cette maison par des leçons de mestre durant son enfance, ainsi que pour avoir croisé les Mormont durant la rébellion et que son propre frère servait sous le commandement d'un des leurs. Un chef respectable d'après les dire de Waymar. S'éloignant de la porte, il répondit :

- Andar, fils de Yohn Royce, seigneur de Roche-aux-runes. 

À l'inverse, il ignorait si Jorelle avait entendu parler des siens, les Royce étaient une famille renommée, mais en vue du style vestimentaire de la jeune Mormont, il était probable qu'elle n'ait eu que faire des leçons de son propre mestre. 

- Les gardes finiront par repasser, des hommes des clans de montagnes vont devoir être amené face à Jon Arryn, nous pourrons agir à ce moment-là... 

L'île-aux-ours se retrouvait encore plus au Nord que Winterfell. Il se souvenait de Maege Mormony qui avait combattu lors de la rébellion, une femme pareille n'était pas facile à oublier, surtout qu'elle semblait bien s'entendre avec Brynden Tully, mais jamais, il n'était venu à lui parler. L'écuyer qu'il était à cette époque s'était retrouvé intimidé par la prestance de la guerrière. 

- Vous êtes la fille de Maege Mormont ? 

En dépit de la situation épineuse et le vent qui lui glaçait les os, l'oursonne du Nord appréciait ce moment. Elle profitait d'une compagnie peu chaleureuse et pouvait assistait à un spectacle qui était aussi rare que merveilleux. Le paysage s'étendait à perte de vue et cela rendait justice à la beauté du Val. Elle appréciait cette région, bien plus que celle des Lions ou des Dragons. L'insulaire souriait presque au soleil timide. Elle appréciait entendre les oiseaux chanter et les voir plongés dans le vide. Ils étaient sans crainte et sans peur. Contrairement à ses deux nobles, eux étaient libre de partir d'ici. Et tandis que tout deux se présentaient, elle en vit un se rapprocher dangereusement de la grande tour avant de replonger à nouveau dans la brume environnante.

Cet inconnu était bel et bien un noble, toutefois, elle ne se rappelait pas cette famille, mais pour gardé la face, elle prétendit que oui avec un sourire qui voulait tout dire. Étant enfant, elle préfère jouer dans le froid de l'été, plutôt qu'étudier. Si elle pouvait citer les familles du Nord, ce n'était pas le cas pour celle du Val, et du Conflans, et de l'Orage... En faite, elle ne connaissait que sa région, les autres ce n'était que de l'approximatif. Et pendant qu'elle réfléchissait à son manque de connaissance, le Royce mit un plan en place, un stratagème qui sonnait comme une invasion. C'est une remarque qu'elle allait lui faire, mais il l'a prit de court avec une question à laquelle elle ne s'attendait pas.

- Vous êtes la fille de Maege Mormont ? 

La jeune Mormont fit un pas en arrière, croisant les bras. Lui ne faisait pas semblant d'avoir des connaissances. Il connaissait sa famille. Toutefois, même si sa première réaction était la fuite, son visage ne montrait que la curiosité qu'elle ressentait.

- Oui, elle est bien ma mère.

Elle prit un instant avant de redevenir l'ours questionneur.

- Où est-ce que vous l'avez connu ?

Il lui paraissait bien jeune, bien trop pour être un de ses amants. Et si Jorelle était doué pour une chose, c'était bien pour l'observation. Elle avait aperçut se voile de tristesse traversé son regard lorsqu'il avait posé sa question. La rencontre qu'il avait eut avec sa mère lui rappelait de mauvais souvenir. En plus de ça, cet homme était trop jeune pour avoir été dans les bras de la grande Maege Mormont, mais bien assez âgé pour avoir combattu auprès d'elle. C'était une déduction hasardeuse mais elle se risqua à la formuler à haute voix.

-Vous l'avez connu pendant la rébellion, n'est-ce pas ? Vous avez combattu auprès d'elle ?

L'oursonne semblait avoir vu juste au vue de son langage corporel, c'est pour cela qu'elle lui sourit avant de frotter légèrement son nez qui lui faisait encore mal.

- Vous deviez être un écuyer à cette époque ? Ou alors vous êtes plus âgés qu'il n'y paraît.

Jorelle se maudissait elle-même, mais la curiosité était son plus grand défaut. Elle voulait tout savoir, sur tous le monde. C'était une grande manie qui pouvait agacé.

Il était rare qu'il évoque la rébellion, même un simple détail, étant toujours entouré des fantômes du passé, n'arrivant pas à reprendre le dessus sur ce moment chaotique de sa vie. Pourtant, il n'en gardait pas que des mauvais souvenirs, mais cela avait tellement fini que les morts emportaient tout le reste. Pourtant là, en faisant face à une Mormont, ses pensées se tournèrent vers Maege, une guerrière féroce qui l'avait de suite intimidé, à tel point qu'il ne s'était jamais adressé à elle. Jorelle lui rappelait sa mère, pour dire vrai, il portait peu de souvenir de son physique, mais les traits de la guerrière lui étaient familiers, elle devait forcément tenir de sa mère, étant encore loin de se douter ce qui se cachait derrière ce pressentiment de ressemblance. Voulant en avoir le coeur net, il lui demanda sans attendre si elle était bien sa fille. La première réaction de Jorelle fut de faire un pas un arrière croisant le bras, se refermant sur elle-même, puis son visage changea, se retrouvant appâté par la curiosité :

- Oui, elle est bien ma mère. Où est-ce que vous l'avez connu ?  

Il était honoré de pouvoir rencontre la fille d'une telle femme et se retrouvait désolée de l'avoir pris pour une prisonnière, mais il fallait dire que le contexte se prêtait à l'erreur. Tout allait bien, jusqu'au moment où elle posa la question fatidique, le visage d'Andar se ferma, un voile de tristesse parcourue son regard un instant. Il était difficile de retourner dans ses souvenirs, même si cette rencontre datait du début de la rébellion, bien avant le sac de Port-réal.

- Vous l'avez connu pendant la rébellion, n'est-ce pas ? Vous avez combattu auprès d'elle ?

Celle-ci semblait ne pas pouvoir s'arrêter quand une question sortait de sa bouche, une autre suivait rapidement. Andar n'avait encore rien répondu et pourtant, celle-ci semblait trouver la réponse à ses questions rien qu'en observant ses réactions, lui qui se pensait imperceptible se retrouvait bien étonné qu'elle puisse aussi bien lire en lui. 

- Vous deviez être un écuyer à cette époque ? Ou alors vous êtes plus âgés qu'il n'y paraît.

Et, une nouvelle question ! Jorelle semblait tout pouvoir analyser, tout pouvoir observer. La toisant du regard, il vint à se dire qu'il allait devoir lui répondre où elle ne s'arrêterait jamais de le questionner et viendrait à partir sur des sujets qu'il ne voulait surtout pas entendre. 

- Vous êtes incapable de vous arrêter n'est-ce pas ?!

De souvenir, ce n'était pas une particularité de MaegeMormont, mais après, il pouvait se tromper, l'époque ne s'y prêtait pas forcément. Ses yeux se plongèrent dans les siens quelques instants, imposant ainsi quelques instants de silence, puis il détourna la tête et se laisser emporter par la vue qu'offrait la cellule : 

- J'ai bien croisé votre mère durant la rébellion. La première fois que je voyais une femme guerrière, elle m'a fait forte impression. Mon maître lui portait aussi beaucoup de respect.

Par le terme maître, il signifiait bien qu'il était écuyer lors de la rébellion et qu'au final, elle ne s'était pas trompée. Les leçons de Brynden, jamais il ne les avait oubliés, un grand chevalier qu'il avait servi et dont il ne gardait que des bons souvenirs, il n'avait pas mérité sa fin. 

- Vous-a-t-elle déjà parlé de Brynden Tully ?

Il était de notoriété publique que la quatrième fille de Maege Mormont était curieuse. Et ce qui pour beaucoup était un défaut, pour cette jeune femme, c'était là, sa plus belle qualité. L'ours aimait comprendre et par-dessus tout, elle voulait connaître les secrets du monde. Malheureusement, ces flots de questionnements avaient tendance à agacer les personnes qui l'entouraient. Mais elle s'en fichait, si les anciens dieux l'avaient créé ainsi, c'était pour une bonne raison. Alors elle ne se gênait pas pour harceler ses sœurs, mais aussi ses divinités qui restaient incroyablement silencieuses. Toutefois, malgré ses quelques écarts de conduite, elle arrivait à contrôler ce besoin éreintant et cela faisait d'elle une meilleure observatrice. Le jeune valois avait beau la réprimander, Jorelle savait qu'elle avait vue juste. Le Royce était bel et bien un ancien jeune guerrier. Un écuyer de plus enrôlé dans une guerre qui ne le concernait pas.

Malheureusement pour cet homme, plus il parlait, plus cela attisait sa curiosité. Qui était donc cet homme ? Ce maître dont il parlait avec tant d'émerveillement et à la fois, tant de tristesse ? Elle n'eut pas beaucoup à attendre avant de connaître son nom. Il était l'écuyer de Brynden Tully. Les anciens dieux avaient un drôle d'humour.

- Ma mère a nommer son nom à plusieurs occasions. L'ours du Nord imposa un léger silence. Elle ne parle que très peu de cette période qui a marqué un grand nombre de guerriers. Tout comme vous, je présume.

Même si elle ne se rappelait que très peu de cette période, elle avait vu les changements que cela avait opéré sur son île. Il y avait plus de pleurs qu'en tant normal, plus de sombre secret, plus de silence... Et par-dessus tout, sa mère refusait de parler de cette triste période.

- Je tiens à m'excuser, vous êtes la proie de ma curiosité et je comprends tout à fait que vous ne vouliez pas vous confier à une inconnue.

Jorelle le savait très bien, sa qualité pouvait faire plus de mal que de bien. Alors il lui arrivait de s'excuser, surtout lorsque cela touchait le sujet sensible qu'est la guerre. En outre, cela lui permettait de parler d'autre chose. Pouvait-elle réellement parler de cet homme qui était son père ? D'un homme qu'elle n'avait jamais connue, mais dont la parenté prouvait qu'elle n'était qu'une bâtarde ?

- Tout ce qu'elle m'a dit sur Brynden Tully, c'est qu'il avait un grand sens du devoir. C'était un guerrier qui méritait de vivre plus longtemps... Et qu'il était mon père.

Voilà, c'était dit. Brynden était bien son père, mais avait-elle bien fait d'avouer ce secret ? Mais après tout, elle voulait en connaître plus sur lui. Si sa mère refusait de parler de son géniteur, peut-être que lui accepterait.

Évoquer la guerre s'était comme la revivre, ressentir tous ses sentiments comme s'il se passait à l'instant présent et pourtant, cela appartenait bien au passé. Les Tully n'étaient plus, cette famille de substitution avait payé le prix fort de leur dernière action, c'est pourquoi Andar, quoique Lisa ne soit pas totalement fiable, la servait avec loyauté, elle était l'une des dernières dans lequel coulait le sang de cette grande famille Conflanaise, et même s'il ne parlait jamais de passé avec elle, leur lien se retrouvait fort, quasiment indestructible. Là, encore, il était loin de se douter que la personne enfermée auprès de lui, se retrouvait à être la cousine de sa suzeraine. Oui, il avait bien tilté sur un air familier, mais l'avait rattaché à Maege Mormont, ne pouvait vraiment pas imaginer qu'elle était autant ourse que truite. 

Étrangement, face à toutes ses questions, même de premier abord, il se referma sur sa souffrance, il arriva à évoquer sa rencontre avec le seigneur de l'île-aux_ours actuels, ainsi que de parler de son ancien maître, Brynden Tully. Toujours vu comme des traîtres pour certains, ce n'était nullement le cas dans le Val, et malgré cette longue amitié, il n'en restait pas moins qu'Andar ne portait aucune rancune envers la nouvelle famille suzeraine du Conflans, ils avaient servi les Tully, jusqu'à un choix fatidique, un choix qui leur portait honneur, car en grandissant, Andar en était venu au même point que Tytos Nerbosc, et peut-être que c'est pourquoi, lors du Sac de port réal, la seule action de l'écuyer qu'il était fut de protéger une famille, car il faisait face à des innocents à cette guerre, un sacrifice qu'il n'avait pas voulu avoir sur sa conscience et pourtant, bien d'autres culpabilités aller se figer en lui. Finalement, il vint à demander si Jorelle avait entendu parler de Brynden Tully, elle était Nordienne, mais il préférait dans un sens, savoir s'il pouvait en parler sans se retrouver face à des remarques désobligeance de cet homme qu'il continuait d'idolâtrer. 

- Ma mère a nommer son nom à plusieurs occasions. Elle ne parle que très peu de cette période qui a marqué un grand nombre de guerriers. Tout comme vous, je présume.

Nul besoin de réponse avec des mots, comme il l'avait conclu un peu plus tôt, Jorelle semblait savoir lire en lui. Une sorte de don de son point de vue, car ce n'était pas donné à tout le monde de le faire. En tout cas, il se retrouva étonné de découvrir que Maege, tout comme lui, évoquait peu la rébellion, une grande guerrière pouvait-elle être aussi dévoré par les fantômes du passé ?!

- Je tiens à m'excuser, vous êtes la proie de ma curiosité et je comprends tout à fait que vous ne vouliez pas vous confier à une inconnue.

Imprévisible, Jorelle pouvait aussi être sage, le Royce commençait à l'apprécier et de plus en plus, l'impression de se tenir auprès d'une personne qu'il avait déjà côtoyé le surprenait. Il y avait vraiment quelque chose chez la jeune femme qui le ramenait vers le passé, mais il n'arrivait pas à mettre la main dessus. Jamais, il n'avait eu de véritable discussion avec sa mère, alors comment était-ce possible que la sensation de familiarité soit si forte.

- Tout ce qu'elle m'a dit sur Brynden Tully, c'est qu'il avait un grand sens du devoir. C'était un guerrier qui méritait de vivre plus longtemps... Et qu'il était mon père.

La première étape de sa phrase eut surtout le don de le rassurer, Maege avait décrit Brynden comme il aurait pu le faire, ce fut finalement la fin de sa phrase qui vint à le surprendre, pour ne pas dire à le figer sur place. Ses yeux dévorèrent le visage de Jorelle et tout d'un coup, tout lui parut plus clair. Même si elle devait ressembler à sa mère, cette familiarité tant ressentie venait du fait qu'elle était la fille de Brynden, il n'avait aucun doute de cette révélation autant par son physique, que par sa prestance et cette aura qu'elle pouvait projeter. 

- Je n'y avais pas prêté attention, mais maintenant que vous le dites, vous lui ressemblez.

Un fantôme du passé fait de chair et de sang, il ne pouvait plus la quitter du regard. C'était comme un cadeau des anciens et nouveaux dieux, une part de Brynden vivait toujours en Jorelle. Elle était tout ce qui restait de lui sur cette terre, en tout cas, pour ce qu'il en savait, vu qu'avant aujourd'hui, il ignorait totalement que le chevalier avait une fille. Le fait que cela veuille dire qu'elle était une bâtarde ne lui vint même pas à l'esprit, tout ce qui comptait, c'était qu'elle était la fille de Brynden.

- Votre père était un valeureux soldat, avec un sens de la justice incomparable, il est pour moi l'un des plus grands chevaliers qu'il est existé et j'ai eu beaucoup de chance de pouvoir le servir. Sa mort est très loin de refléter, le sens qu'il avait donné à sa vie.

Il ignorait encore, si Brynden avait eu la chance de connaître sa fille, ni même s'il en connaissait son existence, mais en ayant côtoyé l'homme sûrement il aurait reconnu son enfant comme le sien, même pourquoi ne pas chercher à épouser Maege Mormont. Réellement, il ne connaissait pas les coutumes sur l'ile-aux-ours, sachant simplement que Maege avait des filles avec des ours. 

- Connaissait-il votre existence ?

Jonchée sur le haut de cette grande tour, la jeune femme se mit à fixer l'horizon brumeux. Cela lui rappelait son chez elle, mais quelques choses manquaient... Les nuages n'apportaient aucun flocon de neige, seulement de la fine pluie qui faisait boucler sa chevelure au reflet roux. Toutefois, tout ce qui constituait cette prison lui rappelait sa demeure, les pierres humidifiées par le froid, la fumée blanche qui s'échappe de la bouche lorsqu'un Homme expire et puis il y avait cette conversation qui la ramenait dans le passé. Jorelle avait avoué un des plus grands secrets de sa mère, mais elle ne culpabilisait pas pour cela, puis qu’après tout, ce mystère la concernait. N'est-ce pas un mensonge finalement ? Elle avait grandi en pensant que son père était l’Hermite, mais il n'était rien de tout cela...

Le seigneur aux symboles étranges confirma les dires de sa mère, la Mormont ressemblait à son géniteur. Si Maege avait aimé Brynden, peut-être qu'elle ne voyait que lui dans le regard de sa fille. C'était étrange de penser à ça, de se rendre compte qu'elle n'était pas réellement la fille d'un ours, mais d'une truite et que par-dessus tout, elle partageait une histoire avec Cat.

- Il paraît oui.

Jorelle fit mine d'être flatté, mais en réalité, elle ne sait pas si elle devait l'être. Elle ne connaissait pas cet homme, seulement sa réputation. La jeune nordienne s'appuya contre le mur, ses mains caressa l'inscription qui était sculpter dans la pierre. Sûrement des Hommes qui souhaitaient laisser une trace d'eux.

- Votre père était un valeureux soldat, avec un sens de la justice incomparable, il est pour moi l'un des plus grands chevaliers qu'il est existé et j'ai eu beaucoup de chance de pouvoir le servir. Sa mort est très loin de refléter, le sens qu'il avait donné à sa vie.

Les paroles de cet homme lui faisaient chaud au cœur, il était un grand homme et comprenait ainsi pourquoi sa mère avait « aimé » ce personnage. Puis, il vint le moment fatidique, une question qui l'a travaillait depuis qu'elle avait appris son existence.

- Honnêtement... Je ne pense pas. Ma mère n'est pas le genre de femme... La légende des Mormonts doit perdu

Avant qu'elle puisse finir sa phrase, des soldats se mirent à rire dans le couloir.

Brynden avait un enfant, Brynden avait une fille. Il n'était pas mort sans héritage, outre ce qu'il avait enseigné à Andar, son sang coulait dans les veines de cette Mormontqui au final lui ressemblait. Elle ne portait pas le nom Tully, celui-ci avait disparu, mais grâce aux femmes de cette famille, ils ne disparaîtraient pas réellement, simplement porteront d'autres dignes noms, Stark, Arrynet à présent Mormont. Des noms dignes aux yeux du Royce. Détourner son regard lui était impossible, cette rencontre lui apportait un espoir, une sorte de paix, étrange pour lui de ressentir ses sentiments, et pourtant, cela était bien le cas. Brynden n'avait pas disparu sans rien laisser, pas comme Edmure, cet enfant mort trop jeune avant d'avoir eu la chance de découvrir la véritable vie. Bien sûr, le chevalier était encore bien incapable de passer outre à la rébellion, d'oublier ses souvenirs si prenants, de ne pas prendre un verre puis un autre, simplement pour pouvoir noyer sa tristesse et l'empêcher de faire surface.

Venant à décrire le valeureux chevalier qu'avait été son géniteur, il se devait de lui dire que sa mort ne reflétait pas le sens qu'il avait donné à sa vie. Oui, s'attaquer à des innocents ne lui avait pas rassemblé et l'avait-il réellement fait, Andar était incapable de répondre, n'ayant pas été auprès de lui durant le sac de Port-réal. Finalement, il vint à lui demander si son ancien maître connaissait son existence.

- Honnêtement... Je ne pense pas. Ma mère n'est pas le genre de femme... La légende des Mormonts doit perdu...

Des rires dans le couloir vinrent à faire taire Jorelle. La discussion devait donc se conclure ainsi, mais il avait bien saisi que Brynden était mort sans savoir qu'il avait un enfant. Un secret, voilà ce que c'était et Andar était prêt à garder sa révélation pour lui, autant pour Jorelle que son père. Du moins, elle lui avait permis de savoir la vérité et c'était un véritable cadeau.

Se devant d'agir, il vint à appeler les hommes du couloir qui vint de suite à la reconnaître. Andar était connu dans le Val d'Arryn. Les laissant sortir, il expliqua aux hommes de régler le problème de cette porte de cellule avant de se voir regagner ses appartements, tandis que la fille de Brynden prenait une autre direction. Andar ne serait peut-être jamais mené à la revoir, mais il était décidé à la protéger et à la soutenir, comme il le ferait pour toutes les filles de la famille Tully.