Un tête a tête entre frère et soeur [Daenerys Targaryen/ Viserys Targaryen]

Daenerys n'aimait pas la capitale. Trop grand, trop somptueux et trop de monde. Les regards se posaient sur elle, la faisant rougir et baisser la tête alors qu'elle devait lever son menton fière de ce qu'elle était. Mais cela lui faisait peur. Les complots glissaient le long des briques rouges de la demeure de sa famille et elle n'y comprenait pas le sens. Les compliments atteignaient ses oreilles mais elle ne pouvait que sourire timidement, enfonçant sa tête dans ses épaules laissant ses jambes la guider vers des endroits plus calme de la forteresse. La jolie princesse à la chevelure d'argent n'osait pas sortir sans sa mère, où être séparer de l'un des siens. Bien qu'elle soit chez elle comme si elle était à Peyredragon, l'envergure de la demeure lui donnait l’impression d'être étrangère. Elle n'arrivait pas vraiment à appeler ce lieu : maison.

Mais être à la capitale ne comportait pas que des défauts. En effet, la douce enfant pouvait profiter du reste de sa famille qui ne vivait pas sur l'île des Targaryen. Et elle pouvait revoir Viserys, elle passait le plus clair de son enfance en sa compagnie et depuis quelques temps, il s'était éloignée et la benjamine de la famille souffrait de cet éloignement, de cette solitude qui semblait étreindre son cœur avec violence. Le prince s'était rendu à Port Réal bien avant elle, augmentant davantage la distance entre eux. Mais désormais vu que Daenerys était là, elle allait pouvoir revoir son aîné et tenter de comprendre pourquoi il s'éloignait d'elle. C'était peut-être un sentiment égoïste de sa part, mais elle avait vraiment peur de le perdre. Elle aimait beaucoup trop son grand frère pour le laisser s'échapper et lui tourner le dos. Elle avait encore besoin de lui, de son soutien, de pouvoir se réfugier dans ses bras quand elle n'allait pas bien.

Ses pas la guidèrent donc vers les appartements de Viserys. Elle se heurta à un homme de main de son frère et elle demanda d'une voix timide si elle pouvait le voir, ses pommettes rougissantes et finit par river ses prunelles améthystes sur le sol. Finalement, l'homme revint en lui demandant de patienter quelques instants. Obéissante, la demoiselle ne bougea pas, ses mains se tordant de malaise d'être ainsi, devant la porte des appartements de son frère. D'autres seraient entrés sans demander leur reste mais l'innocente fillette qu'elle était, ne pouvait faire cela. Finalement, l'homme de main de son frère lui ouvrit la porte, la faisant entrer dans les appartements. Son nez fut attaquer par une odeur étrange qui provoqua une légère grimace de surprise sur son visage angélique. Elle leva cependant les yeux vers son frère et son coeur sauta de joie de le revoir. Elle trouva bien pâle et commença à s'inquiéter, en se demandant si son mal était la cause de son attente.
"Viserys ! Tu vas bien ? Tu es tout pâle..."

Elle s'approcha de lui inquiète et à la fois heureuse de le retrouver. Un petit sourire timide flottait sur ses lèvres charnues. Le lieu n'importait plus, elle revoyait ce frère qui lui était cher à son coeur et c'était le principale.

Spoiler:

Une petite moue attristée s’installa sur le visage de la jeune demoiselle. Viserys allait devoir partir vivre à Dorne, auprès de sa future épouse, la princesse Arianne Martell. Daenerys ne connaissait pas la cousine de ses neveux et elle espérait qu’elle soit une femme douce que son frère puisse apprécier. La princesse argentée était triste de voir son aîné partir si loin d’elle, elle trouvait déjà l’éloignement de Port-Réal et Peyredragon bien trop grand mais là, avec ce mariage, il irait se perdre sur les terres arides de la région la plus septentrionale de Westeros. Ce serait mentir de dire qu’elle avait hâte d’assister à ce mariage car cela signifiait leur séparation définitive. Il pourrait surement ce revoir mais dans combien d’année ? Et combiner à ses propres fiançailles…Le cœur de Daenerys se serra à cette idée. Elle connaissait la haine entre les dorniens et les biefois. Leur rencontre serait d’autant plus rare à cause de cette animosité millénaire qui régnait entre les deux peuples.
« Cela m’attriste de te voir partir si loin. Je ne connais pas la princesse Arianne mais j’espère qu’elle te sera d’une compagnie agréable. J’aimerais que dans toute cette histoire tu puisses trouver une petite satisfaction. Même si elle est faible. »

Daenerys voulait que son frère soit heureux, bien qu’elle se doute qu’il ne pourrait l’être. Mais il pouvait profiter du temps qui leur restait pour se voir un maximum afin de combler ce temps qui leur manquerait dans les années à venir. La jeune fille alla s’assoir face à son frère quand celui-ci tira une chaise. Mais il se releva bien vite pour aller couvrir un tableau d’un drap. Un peu perdue par le comportement de son aîné, elle n’eu pas le temps de voir le tableau qui venait de recouvrir. Il semblait grand et visiblement Viserys ne souhaitait pas qu’elle le voit. Mais elle ne s’en formalisa pas. Elle connaissait les préoccupations de chacun à son encontre. Il souhaitait la protéger, la préserver et elle se complaisait la dedans, dans cette innocence qui lui était cher et que l’enfance lui prodiguait encore.

Son frère s’excusa de l’état de ses appartements qui était quelques peu encombrés. Et elle eut un doux sourire à ses mots. Viserys lui avait également énormément manquait. Le revoir, le retrouver irradiait son cœur de bonheur. Elle était sincèrement plus qu’heureuse de le revoir. La jeune dragonne se sentait libérer d’un poids quand elle le voyait, elle le retrouvait. Certes ils n’étaient pas chez eux, à Peyredragon mais peu importait le lieu, ils étaient de nouveau réunis et cela suffisait au bonheur de la petite princesse.
« Ne t’inquiète pas pour le désordre…Ce qui compte c’est que nous soyons de nouveau réunis. Ton absence de Peyredragon a laissé un vide et je suis heureuse de pouvoir te revoir. »

Daenerys baissa la tête quand il évoqua ses fiançailles avec Willos Tyrell. Elle ne connaissait absolument pas l’héritier de la maison suzeraine du Bief. Et elle avait peur d’avoir la curiosité de demander qui il était, en savoir un peu plus sur l’homme qu’elle devrait épouser. Sa seule consolation était qu’elle n’avait pas encore fleuri, elle n’était pas une femme et donc personne ne pouvait la marier tant qu’elle n’était pas devenue une femme à proprement parler. Elle n’était du coup pas spécialement pressé de voir le sang menstruel couler.
« J’ai peur Viserys… Je ne connais pas Ser Willos, je ne sais pas à quoi il ressemble, qui il est. Ma seule consolation c’est que j’ai encore un peu de temps. Tant que je n’ai pas saignée…je ne peux pas me marier…du moins j’espère que Rhaegar ne le fera pas… »

Les prunelles améthystes de la princesse brillaient d’inquiétude à ce sujet. Leur frère ne les avait pas prévenus en amont de leurs fiançailles, ils l’avaient appris comme le reste du Royaume ce qui effrayait encore plus la douce jeune fille.

Viserys chercha à rassurer la jeune fille. Même avec des lettres et s’il essayait de se voir souvent, il lui manquerait quand même terriblement. Rien ne pouvait substituer la vision d’un frère aimant, un regard protecteur et bienveillant. Cela changerait beaucoup de chose dans leur vie, dans celle de la petite princesse. Elle allait devoir partir, grandir, découvrir un nouveau lieu qu’elle devrait appeler maison. Mais pour le moment, dans son cœur, Peyredragon était sa maison. C’était le seul lieu où elle se sentait en sécurité, où elle se sentait bien. Elle ne voulait pas vraiment que ça change et pourtant cela devrait arriver et son cœur était triste d’avance à l’idée de se rendre à Hautjardin pour vivre au côté de Willos Tyrell.

Viserys lui montra un anneau qui ornait son doigts, une rose y était représenter. Un cadeau de la sœur de la fiancée de la jeune dragonne. Il lui assurait qu’elle pourrait trouver un soutien indéniable en elle. Mais Daenerys n’était pas très douée pur se lié d’amitié avec des gens qu’elle ne connaissait pas. Peut-être que lady Margaery était douce et attentive mais la réserve naturelle de la princesse argenté était bien souvent un obstacle. Elle espérait que les dire de son frère soit juste et qu’elle puisse trouver un soutien en la présence de cette rose dont son frère vantait les mérites. Elle aimerait surement pouvoir la rencontrer avant, peut-être que cette rose pourrait la rassurer sur la personnalité de son frère ? Et comme ça, elle pourrait se préparer dans son coin à ce qui l’attendait, priant les Sept pour retarder le plus possible sa première saignée.
« J’espère alors que nous pourrons devenir amie… Mais elle devra elle aussi un jour partir loin de chez elle non ? N’est-ce pas le destin qu’attend chaque femme ? Ta proposition me touche…mais…je ne voudrais pas mettre notre frère dans une situation délicate à cause d’un désir égoïste d’une petite fille… Les Tyrell ne risquent-ils pas de s’impatienter si nous attendons trop longtemps ? »

La petite princesse argentée ne voulait pas causer de trouble à son frère aîné. Elle ne connaissait pas grand-chose à la politique mais elle savait que lorsque des fiançailles étaient prononcées, le mariage avait bien souvent lieu dans l’année qui suivait. Sauf si la demoiselle ne fleurissait pas. Mais Daenerys avait déjà quatorze ans, sa première saignée ne devrait pas tarder à arriver. Si cela tardait trop la question de sa stérilité viendrait alors se propager à la cour. Elle ne voulait pas qu’une telle rumeur se répande au sein de la cour de son frère, elle ne voulait pas qu’une telle honte vienne alourdir le règne de son frère.

Daenerys pu sentir l’agacement et le dégout de son frère pour ses fiançailles. Elle était triste qu’il se sente ainsi, elle ne voulait pas le voir malheureux pour le restant de ses jours. La jeune princesse savait que leur père n’avait jamais réellement aimé les dorniens, le mariage entre Rhaegar et Elia avait pour seul but de vexer Tywin Lannister d’après ce qu’on lui avait dit. Elle n’avait aucun souvenir de la femme de son frère, elle était décédée alors qu’elle avait à peine un an. Elle ignorait comment avait été la dernière Reine des Sept Couronnes.
"Peut-être peux-tu demander à Rhaegar que la princesse Arianne vive à Port Réal avec toi tant que le prince Doran est en vie ? Cela pourrait te faire gagner quelques années hors de Dorne ? »

Une proposition innocente, sortie de la bouche d’une princesse innocente ne voulant que le bien de sa famille.

Le cœur de la douce petite dragonne rata un battement en apprenant que les Tyrell étaient présent à Port Réal. Une part d’anxiété s’insinua dans son sang à l’idée de rencontrer cette famille qui devrait devenir sienne bientôt. Peut-être que rencontrer lady Margaery l’aiderait à se sentir plus à l’aise et lui donnerait un peu de courage pour rencontrer son futur époux. Etait-il d’ailleurs présent au Donjon Rouge avec le reste des roses ? Si oui, une rencontre serait surement organisée pour que les deux fiancées puissent se rencontrer. Elle n’était pas pressée de cela, la peur de l’inconnu lui tordait le ventre. Elle ne connaissait pas grand monde en dehors de sa famille qui était plus que protectrice envers elle. Elle connaissait également Robb Stark et lady Wynafryd Manderly dont elle appréciait la compagnie. Mais en dehors d’eux, Daenerys ne connaissait personne. Elle n’avait pas de dame de compagnie comme Rhaenys. La princesse argentée, préférait sa solitude que le monde.
« Si cela ne te dérange pas, je veux bien oui que tu sois présent. Penses-tu que Ser Willos soit présent également ? Car si c’est le cas…je vais devoir le rencontrer non ? J’ai un peu peur de cette rencontre….Si je ne lui plais pas qu’est-ce qu’il se passera ? »

Des inquiétudes dont elle n’avait aucune réponse à ses questions. Ce monde dans lequel on la lançait lui était parfaitement inconnu. Elle avait toujours vécu en compagnie de sa mère, restant dans son ombre, dans ses pas, à l’abri de son regard protecteur et de sa présence maternelle. Toutes les questions liés à ses fiançailles, l’effrayait. Elle ne connaissait rien à l’ampleur du jeu politique et des alliances qui se créaient. Alors ses questions n’étaient que celle d’une jeune fille aux portes d’un monde qui l’effrayait bien trop. Mais elle n’avait pas le choix, Rhaegar le lui imposait.
Elle prit entre ses doigts d’enfants la coupe de vin que lui servait Viserys. Cependant elle ne porta pas la coupe à ses lèvres. L’alcool brûlant sa gorge n’était pas une sensation qu’elle appréciait beaucoup. Elle préféra écouter son frère qui lui annonça que c’était impossible que la princesse Arianne vienne vivre à Port Réal. Elle ne comprenait pas les subtilités de la politique mais son frère réussissait à lui expliquer les raisons avec des choses qu’elle comprenait : les sentiments. Mais elle voyait qu’avec un problème un autre se créer. Viserys serait-il capable d’apprécier sa nouvelle épouse dans une région qu’il n’aimait pas.
« Mais toi ? Si tu es malheureux là-bas ce n’est pas forcément mieux ? Comment pourrais-tu l’aimait si tu ne te plais pas là-bas ? »

Toutes ses choses étaient bien trop compliqué aux yeux de la petite princesse. Elle ne comprenait pas tout ce qui se tramait. Son innocence était bien trop grande. Elle n’était qu’une enfant encore. Mais son frère changea de sujet, en lui annonçant qu’il avait un présent pour elle. Les yeux de Daenerys se mirent à briller, intrigué par ce que pouvait bien lui offrir Viserys. Il posa devant elle un parchemin et lui expliqua ce que c’était. Elle fronça les sourcils intrigués. Une encre invisible que seuls les flammes ou le soleil pouvaient révéler. Une encre secrète, magique ?
|i]« Est-ce de la magie Viserys ? » [/i]

Elle regardait le parchemin et la fiole d’encre se demandant comme cela pouvait bien fonctionner si la magie n’était pas derrière tout cela. Elle avait entendu que sur Essos, la magie était plus présente qu’à Westeros. Elle n’en avait jamais vu à l’œuvre et elle était toute excitée par ce présent qui semblait magique à ses yeux.

Ser Willos était donc présent et un petit frisson parcouru le dos de la petite princesse mais elle tenta de ne rien laisser paraître. Elle craignait cette première rencontre. Et même si Viserys lui assurait qu’elle était parfaite et qu’elle ne pourrait que plaire à son fiancé, Daenerys n’était pourtant pas convaincu. Elle avait tout de la parfaite princesse valyrienne physiquement, elle le savait. Ses longs cheveux argentés, son teint opalin et ses yeux améthyste si caractéristiques de leur lignée. Cependant elle était timide, réservé, peureuse et peu à l’aise en société. On n’attendait pas forcément cela d’une princesse royale, de la sœur du Roi. La douce jeune fille avait peur de décevoir les siens, elle ne voulait pas voir la déception sur leur visage.
« Je veux bien que tu sois présent oui… je n’ai pas le caractère des princesses que raconte les légendes… Elles ont le gout pour l’aventure alors que moi…un rien m’effraie. Je n’ai pas leur courage et leur assurance… Mais j’essaierai de faire honneur à notre famille. »

Elle ferait son maximum pour rendre ses frères et sa mère fière d’elle, même si cela serait difficile de surpasser ses peurs et ses doutes. Il était temps pour Daenerys de grandir, d’affronter le monde, de le voir différemment, de devenir une véritable princesse comme Rhaenys pouvait l’être. Cela ne serait pas simple et suivre le chemin de la facilité serait tentant, mais elle devait être une dragonne. Petit à petit, pas à pas. Peut-être qu’elle réussirait un jour à être un peu plus sûre d’elle. Mais pour le moment, elle n’était que la petite fille qui se cachait derrière les jupes de sa mère car effrayait par le monde extérieur.

Il y avait bien des choses qui lui échappaient. Et Viserys avait surement raison dans ses mots. Leur bonheur n’avait pas sa place, ils devaient agir pour le bien de leur famille, de la Couronne. Ils devaient aider Rhaegar pour consolider ses alliances, son règne. Et cela nécessité sacrifice. Daenerys trouvait cela relativement injuste mais elle se doutait que ce sentiment d’injustice qu’elle ressentait n’était dû qu’à son jeune âge, un jour surement elle comprendrait les subtilités du jeu des pouvoirs. Elle ne pouvait que contempler et essayer d’apprendre.
« Tu as raison oui… Nous devons soutenir Rhaegar et son pouvoir… »

Soutenir un frère qu’elle ne connaissait que trop peu. Mais c’était ainsi, on ne pouvait rien y faire et la princesse argentée savait qu’il était impossible de regarder en arrière pour voir le passé et si dire qu’on aurait pu faire les choses différemment. Il fallait tourner les yeux vers l’avenir et tenter de le rendre meilleur.

Son frère ignorait si cette encre était magique, il put juste lui expliquer comme cela fonctionnait. La chaleur révélait le message. La chaleur, le feu. Des notions correspondant parfaitement aux dragons qu’ils étaient. Et d’après Viserys, leur courrier pourrait être lu par des yeux indiscrets. Bien que sa naïveté ne voie pas pourquoi leur courrier pourrait être surveillé, elle adorait le cadeau de son aîné. Un sourire heureux naquit donc sur le visage de Daenerys.
« Oh oui cela me plait énormément ! Merci beaucoup Viserys ! Puis-je essayer pour voir comment ça fonctionne ? »

Elle leva ses yeux émerveillés vers son fère, espérant avoir une réponse affirmative à sa requête.

Les légendes étaient écrites pour faire rêver, non pour forcément représenter la réalité. Mais l’esprit naïf et enfantin de la petite princesse argenté, préférait garder ses légendes et ses histoires pour vraie, afin de continuer de rêver et de pouvoir toujours avoir des étoiles brillant aux fonds de ses prunelles améthystes lors qu’elle lisait ses histoires merveilleuses. Même si son frère lui affirmait le contraire. Tout le monde avait des qualités et des défauts, le prince ou la princesse parfaite n’existaient pas, cela, Daenerys le savait parfaitement. Elle l’avait compris depuis plusieurs années quand on lui avait appris l’histoire de Westeros. Certains princes étaient plus illustre que d’autres mais son grand frère était l’exemple même qu’il n’était pas parfait avec les évènements de la rébellion qui avait couté la vie à leur père. Mais son frère ne rentrerait pas dans les légendes des histoires.

Les pommettes de la jeune dragonne rougirent sous les compliments de son frère. Mais elle n’était pas convaincue sur le fait qu’elle était capable de faire de grande chose. On lui aurait dit Rhaenys, elle aurait été d’accord. Sa nièce possédait une force de caractère que Daenerys admirait. Elle était belle, courageuse, forte et caractérielle. Cela venait peut-être de son sang dornien qui ressortait de façon assez flagrante chez la jeune femme. Comparé à elle, la princesse argentée, n’avait rien de ce caractère magnifique. Elle possédait juste le charme, l’aura des Targaryen avec ses longs cheveux argentés et ses yeux améthystes caractéristiques du sang valyrien qui coulait dans ses veines. Elle était douce, timide, réservée et docile. Elle n’avait aucun dragon fougueux dans sa poitrine pouvant montrer sa force ou autre. Mais peut-être que cela était dû à son jeune âge ? Elle n’en savait rien.
« Je ne suis pas sure d’être capable de grande chose…Rhaenys serait plus apte à faire de grand-chose, elle est forte et courageuse. Je ne suis pas dure d’avoir sa force un jour, même si tu me guides dans ce monde que je ne comprends pas aujourd’hui. »

Daenerys arrivait aux portes du monde des adultes. Il ne fallait plus qu’elle fleurisse pour devenir une femme. Son corps était celui d’une jeune femme désormais. Mais elle ne l’était pas encore réellement. Et cela rassurait la petite princesse pour le moment. Elle n’avait pas vraiment envie de grandir, le monde de l’enfance lui paraissait si doux. Mais on ne lui laissait pas le choix, elle devait devenir cette princesse qu’on voulait qu’elle soit. Elle devait porter son nom avec honneur et épouser Willos Tyrell que cela l’effraie ou non.

La petite princesse s’installa et attrapa la plume tout en écoutant les instructions de son frère avec sérieux. Puis une fois qu’elle eut bien tout comprit, elle plongea la plume dans l’encre classique et comment à écrire sur le parchemin, faisant bien attention à laisser suffisamment de place entre les lignes pour pouvoir y glisser les mots de l’encre invisible. Une fois fait, elle prit une plume non taché par l’encre noir et écrivit avec l’encre invisible. Ce n’était pas facile d’écrire sans voir les lettres formés par le mouvement de son poignée. Ce n’était pas un exercice facile et elle espérait ne pas avoir fait de fautes ou d’avoir superposée des mots sans s’en rendre compte. Quand elle eut terminé, elle déposa délicatement la plume et attrapa le parchemin, en soufflant doucement pour faire sécher l’encre plus rapidement.
« Ce n’est vraiment pas facile d’écrire sans voir ce qu’on écrit ! »

La princesse se leva et se dirigea vers la fenêtre où le soleil percé. Elle leva le parchemin vers l’astre brûlant et attendait que la lumière chauffe le support, impatiente de voir ses mots apparaître devant les yeux. Cela ne prit que quelques secondes avant que les mots ne se révèlent un à un. Un sourire émerveillé s’empara des lèvres de Daenerys qui put contempler son écriture invisible. Elle se tourna vers Viserys avec les yeux brillant.
« C’est merveilleux !! Merci beaucoup Viserys !! »

La petite princesse se rapprocha de son frère pour le prendre dans ses bras, un signe d’affection qu’elle ne se permettait qu’avec lui et sa mère. Elle était réellement heureuse de ce cadeau qui lui avait offert.

La notion de sang pur était assez étrange pour Daenerys, elle savait que dans sa famille il avait été longtemps coutume de se marier entre frère et sœur, mais les rumeurs disaient que cela pouvait conduire à la folie, la même folie qui avait touché leur père, le Roi Aerys. La princesse argentée ne savait donc pas vraiment quoi penser de cette notion. Cela permettait de conserver les traits typiquement valyrien de leur famille, des cheveux argentés et des yeux améthystes ou bleus, des caractéristiques physiques propres à leur famille. Mais l’histoire avait montré que cela pouvait être conservé en s’unissant à d’autres familles. Aegon possédait les mêmes traits valyriens qu’eux et pourtant sa mère était une dornienne. Seule Rhaenys n’avait pas hérité de leur ascendance. Est-ce que leur physique était si important que cela pour conserver la pureté de leur lignée ? La jeune fille n’en savait rien, elle n’avait pas vraiment d’avis trancher sur la question. Surement plus tard cela viendrait.
« Tu as s’en doute raison. »

Son frère referma ses bras sur elle, tendrement. Cela lui avait manqué, Daenerys ne pouvait le nier, Viserys lui avait terriblement manqué et le retrouvé emplissait son cœur de joie. Dans l’ombre de ses appartements, elle se sentait en sécurité à ses côtés, comme si rien ne pouvait lui arriver. Il la guidait dans ce monde, il l’avait toujours fait. Et quand il s’était éloigné d’elle, la princesse argenté s’était retrouvé quelque peu perdue, ne sachant comment avancer. Mais désormais c’était derrière eux, ils étaient de nouveau réunis et elle ne désirait pas qu’on lui arrache son frère de nouveau.

L’idée de créer un code secret entre eux, enchanta Daenerys qui releva son regard vers Viserys, les yeux brillant. Cela rajouterait du mystère à leur courrier que personne ne pourrait décoder et comprendre en dehors d’eux. Même si ce n’était pas pour tout de suite, la jeune fille était excitée à l’idée de pouvoir créer ce langage qui leur serait propre. Il lui faudrait probablement du temps pour l’assimiler mais elle apprenait vite, cela ne serait surement pas un problème très longtemps. Ils pourraient s’envoyer des corbeaux et garder contact sans avoir peur que leur courrier soit lu. C’était quelque chose qui permettrait de retrouver cette complicité qu’il avait depuis de nombreuses années.
« Je serais ravis d’apprendre un code secret pour nos courriers ! Mais nous avons le temps encore. »

Daenerys n’en voulait pas à son frère de s’être éloignée. Elle avait souffert son absence, elle ne pouvait le niais mais désormais c’était derrière eux et elle était plus qu’heureuse de le retrouver. La jeune fille refusait de laisser la rancune s’installer, elle n’avait pas lieu d’être entre eux. Elle voulait oublier et continuer d’avancer à ses côtés, reprendre leur habitude comme avant, comme si rien ne s’était passé, comme si le temps n’avait pas eu d’emprise sur leur relation.
« Je ne t’en veux pas Viserys, tu avais surement des raisons. L’importance c’est que nous soyons de nouveau réunis. Peu importe ce qu’il s’est passé. Ne nous perdons pas dans le passé. »

La princesse argenté avait appris une chose, ne pas regarder en arrière de risque de se perdre dans la nostalgie. Il fallait aller de l’avant et construire son avenir. Et Daenerys savait qu’en compagnie de son frère, cela serait bien plus facile désormais.