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"The Sun also rises" | pv Ynis Allyrion, Ryon Allyrion, Nymeria Sand

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"The Sun also rises"

An 297 | Lune 13 | Semaine 3



Ynis Allyrion | Ryon Allyrion | Nymeria Sand | Elia Sand

L'alezan faisait rouler ses grands yeux noirs dans leurs orbites, relevant son nez haut vers le ciel alors qu'il exhultait d'un hénissement strident. Au dessus d'eux, il n'y avait qu'un ciel des plus bleus; un ciel d'été qui, depuis quelques heures maintenant, succombait peu à peu au voile sombre d'un orage venu du désert. Ils marchaient depuis l'aube. Derrière les nuages, le soleil de Dorne courrait vers le Midi. Ouvrant grand ses naseaux frémissants, l'étalon inspira  l'air chaud du désert tout en soulevant ses flancs suants de sa respiration rauque, profonde comme celle d'un taureau. Ses oreilles s'agitaient frénétiquement à mesure que la tempête approchait. Sur son dos siégeait une frêle silhouette à la peau de cuivre, fine et sèche, souveraine sur le puissant animal malgré l'enfant qu'elle apparaissait être alors avec sa taille d'insecte et ses longs cheveux, fileux et noirs. Contrairement à sa monture, la jeune fille ne craignait pas les caprices du ciel qu'elle savait brefs dans sa patrie. C'était avec un air de contentement pincé qu'elle s'était débarassée du turban qui entourait jusque là son crâne: La moiteur des berges surplombées par l'orage le lui avait vite rendu insupportable. Lorsque la brise lourde porta jusqu'à ses narines l'odeur du fleuve, son nez se froissa. Le parfum lui fit fermer un instant ses paupières. Rien n'aurait pu être plus différent de l'air de Lancehélion que cet air là. Il n'y avait rien dans l'athmosphère pour lui rappeler les plages de sable doux, et les vents brassés par les vagues de l'Océan qui se faufilaient contre les murs de pierre de la ville Ombreuse et qui retombaient, discrètement, sur les étales des marchands d'épices. Ici, tout n'était que terre, poussière brûlante, et, par quelques notes discrètes qui survivaient à l'écrasement de la chaleur omniprésente, des notes claires au relent putride nées du lit de la Sang-Vert. La rivière était le seul élément sous ses yeux qu'elle avait rouvert à être épargnée de l'ombre des nuages.
Les eaux saumâtres décochaient ainsi des flèches blanches vers leurs yeux, tours malicieux du fleuve, reflétant l'astre du jour comme un miroir éblouissant. Mais dans le mirage lumineux, bientôt des ombres apparurent. Elia porta une main paresseuse au dessus de son regard, scrutant avec attention le mouvement qui avait attiré son attention jusque là endormie par la cadence désormais régulière de leur avancée. Sur les rives rocailleuses, une jument pâle était apparue. Aussitôt rejointe par deux chevaux bais, elle menait d'un trot gracieux la marche d'un troupeau de quelques cent têtes qui fit bondir d'envie le coeur somnolant de la bâtarde.

Si les rives avaient été calmes, il n'en était plus rien désormais. Le poitrail de l'étalon, guidé par la main autoritaire de la jeune dornienne n'avait eu besoin que de quelques foulées pour dévorer la distance qui séparait la route des plages de grès léchées par le fleuve, et il bousculait désormais allègrement les animaux qui barbottaient paisiblement. le grand animal se frayait tant bien que mal un chemin parmi le labyrinthe de muscles et de crins, récoltant sur son passage nombre coups de dents et de sabots lorsque sa force dérangeait trop brusquement un congénère. Le soleil brûlait au dessus de leurs têtes. Mais la seule chaleur qui englobait alors Elia comme le ferait les bras d'un père, était celle de la harde, de tous ces corps puissants et poussiéreux du sable du désert. La touffeur qu'ils éxhalaient était telle que la brune s'était attendu en les voyant entrer dans les eaux du fleuves à voir de la vapeur caresser leurs silhouettes sveltes à la manière de braises que l'on aurait soudain plongé dans l'eau. D'un bond ponctué d'un hénissement  enthousiaste, le grand étalon plongea depuis la berge dans les eaux verdâtres, rompant définitivement la sérénité du cheptel. Entre les pattes des chevaux, des dizaines de moutons braillaient comme des enfants. La cavalière serrait la bride à son ardent coursier, mais elle ne pouvait controler toute une harde. Ignorant l'agitation qu'elle causait aux douces bêtes qui se crispaient en avisant le destrier étranger se faufiler dans leur masse solidaire malgré leurs protestations irritées, Elia contourna une dizaine de juments qui s'étaient regroupées autour des plus jeunes. Son cheval, Hécate, etait puissant. Mais on disait que des chevaux Allyrion on ne comptait parmi les plus rapides, que des juments. Si Elia voulait remporter la victoire face à l'orgueuilleux écuyer Dalt qui lui avait jeté le dit-défi à la figure quelques heures avant son départ, elle devait en acquérir une. Ou du moins, vérifier les rumeurs. Sa curiosité débridée l'avait portée au milieu de animaux. Sa détermination, quant à elle, la contraignait à ne pas quitter les lieux sans être assurée de détenir le cheval qui lui apporterait la consécration. Son choix s'était porté sur une jeune pouliche à la robe sombre et aux longues jambes de gazelle pâles comme la pierre blanche de la forteresse qui projetait son reflet implacable sur les eaux ténébreuses.
Cependant, elle eut à peine le temps d'aggriper la courte crinière noire entre ses doigts caleux que le jeune animal fut saisi de panique. D'un écart il voulu échapper à la main étrangère. Mais le cheptel était immobile autour de son anxiété solitaire, et resserré comme un étau qui le ramena vers le grand Alezan et sa cavalière. Ne lui laissant guère le temps de glisser sur son dos, la jeune rétive se dégagea avant de disparaitre derrière les silhouettes blanches des juments. Son regard recherchait déjà la fuyante lorsqu'un cri appelant son nom lui fit tourner bride. D'une embardée à la violence rare, la monture cuivrée s'éloigna d'un bond galopant, dégageant par là même l'emprise de la pouliche sur l'attention de sa cavalière qui s'empressa de rejoindre le garde qui l'avait enjointe à cesser ses jeux. La Grâcedieu était devant eux, et leurs hôtes les attendaient déjà.

Ses yeux se baladèrent vaguement sur la surface polie du Palais que l'on disait austère comme un nid de Septas, et ses épaules s'affaissèrent, déjà lassées de la triste rencontre que les on-dit lui avaient promis. Une lady religieuse jusqu'à la moelle, un héritier aussi intransigeant qu'abrupt ainsi qu'une épouse au ventre malade et aux accouchements multiples et malheureux. La cadette décocha un regard dur et espiègle à sa soeur qui chevauchait devant elle. Mues par sa curiosité d'enfant, ses prunelles d'ébène parcoururent  les courbes voluptueuses de l'aspic. Le voyage pourtant bref qui avait marqué sa propre mise de poussière, de sueur, et maintenant de l'eau vaseuse des rives ne semblait pas devoir avoir de prise sur la toilette de Nymeria. Elle grimaça un sourire. Lady Nym et Lady Lance, se laissa-t-elle penser non sans ironie à son propre égard. Qui en la comparant à sa gracieuse ainée aurait pensé à la baptiser elle aussi de ce titre? Pas elle, en tout cas, bien qu'elle ne détesta pas ce mince lien qui faisait écho à cette soeur qu'elle avait parfois tant de mal à comprendre malgré son admiration. Les subtilités d'esprit de la brune lui échappaient souvent, mais son instinct brutal pouvait quelques fois percevoir la vérité à travers la carapace d'étiquette et de charme de l'aspic à la longue tresse noire.  Elia avait compris sur leur chemin quel profond respect vouait Nymeria au futur Lord. Pourtant, alors que les gardes drapés du Rouge de la Grâcedieu leur ouvraient les immenses portes en bois de cyprès sculpté,  les seuls mots qui passèrent ses lèvres narquoises reflétèrent difficilement ce même raisonnement.

"Lui aussi il partage ton lit?"Lacha-t-elle à son attention avec une sincérité qui, si elle n'avait rien de véritablement méprisant, ne manquait pas de malice. Nymeria était Nymeria, et qui savait quel commerce elle entretenait avec cette famille-ci?
Sereine, elle contraint son animal au pas, accompagnant l'allure que sa soeur dictait à la petite suite qui les accompagnait. Ils entrèrent dans la grande cour. La batârde déchaussa ses étriers et laissa pendre négligement ses jambes de chaque coté du ventre de son cheval. "Elle aussi?"  renchérit-elle d'un ton mutin en faisant mine de corriger sa première question.


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An 297 | Lune 13 | Semaine 3



ynis allyrion | ryon allyrion | nymeria sand | elia sand

Dans la Cour carrée, une certaine agitation règnait. Les soldats qui s’y entrainaient étaient désormais écrasés par l’ombre des quatre hauts murs blancs qui les entouraient. Le fracas des lances et des épées qui s’entrechoquaient était amplifié par l’écho que renvoyait la pierre pâle à chaque coup porté, à chaque coup paré. Près de l’entrée des écuries qui faisaient la fierté des seigneurs des lieux, un homme à la chevelure grisonnante enseignait à quelques uns, plus jeunes, le débourrage des coursiers. C’étaient là des chevaux de guerre, bien que les pères et les mères de ceux que l’on domptait ce jour-là n’avaient jamais connu les champs de bataille. Malgré le chaos que tout cet affairement pouvait paraître, les hommes de la Grâcedieu s’étaient partagés l’espace dans une discipline militaire qui n’exigeait pas de repères pour que les limites fussent respectées de chacun. Le tout se faisait sous le regard impérieux de celui qui aurait un jour tout pouvoir sur le domaine des Allyrions. Mutique et immobile, seul son regard s’animait, observant avec attention l’entrainement de chacun. Son coeur portait encore le chagrin de la perte du nouveau-né qui aurait dû être son quatrième enfant. Elia aurait été sa première fille, elle n’avait pourtant jamais vécu. Quelques semaines trop tôt, sa jeune épouse avait été prise de contractions, donnant naissance à un enfant mort-né. Le petit corps avait été inhumé avec toutes les cérémonies d’usage. Il n’y avait pas eu de veillée à proprement parlé. Lady Delonne n’avait pas souhaité voir l’enfant. Ses yeux sombres se fermèrent l’espace d’un instant, pour mieux chasser de son esprit les souvenirs de cette nuit-là. Il ne les rouvrit que pour que son regard rencontre celui d’un soldat qui avançait vers lui. “Ser Ryon, Lady Nymeria et sa suite sont en chemin. Ils seront ici d’ici peu.” Ryon Allyrion laissa un silence répondre tout d’abord aux paroles du jeune homme. Son visage stoïque toisait le dornien avec autorité. “Bien. Vas prévenir Lady Ynis.” Le cavalier inclina respectueusement la tête avant de s’éloigner, et de disparaître dans les entrailles de la forteresse blanche. Le regard du Soleil Noir le suivit, avant de s’élever vers les hauteurs des murs, pour se poser finalement sur la terrasse de la chambre conjugale, et où il savait qu’elle se trouvait en ce moment-même. La nouvelle ne ravirait pas sa jeune épouse, et il devinait déjà l’opale de ses yeux vifs s’endurcir au souvenir de son grand-père. L’air chaud et moite de ce milieu de journée fut alors balayé par une brise dont la force ne cessa de croître, signe qu’un orage approchait. De lourds et épais nuages qui paraissaient presque noirs coulaient en direction de la Grâcedieu, leur silhouettes imposantes obscurcirent rapidement le ciel dornien. Comme cela n’arrivait que rarement dans le désert, la tempête allait bientôt faire rage. Et l’eau viendrait débarrasser la blancheur de la pierre de la poussière des dunes qui s’y était paresseusement posée. Si son aimée avait pensé se soustraire à cette invitée qu’elle tolérait à peine, le temps l’obligerait bien malgré elle à supporter sa présence.
Déjà les grandes portes s’ouvraient dans un grincement pénible, alors que pénétraient dans la Cour Carrée la fille du Prince et sa suite. A leur arrivée, les activités des soldats vêtus de carmin sombre et de noir cessèrent presque immédiatement, alors qu’ils s’écartaient pour laisser un large et confortable espace pour les cavaliers de Lancehélion. Le pas feutré de l’Allyrion glissait sur le sol rougeâtre de la cour, colorant ses bottes qui portaient encore sur le talon la poussière du désert. Son attention se porta tout d’abord à l’Aspic, à qui il offrit un sourire rare, bien qu’il fût à peine esquissé. “Nymeria, c’est toujours un plaisir de te recevoir ici.” Mais parmis les hommes aux uniformes ocre et rouge, la silhouette malingre de ce qu’il prit tout d’abord pour un petit garçon l’interpela. C’était pourtant bien une fille qui se tenait là, juchée sur un grand alezan. Il n’en fallut pas davantage à Ryon Allyrion pour deviner de qui il s’agissait. L’héritier ne s’adressa pas pour autant à elle, se contentant devant l’éclat sauvage du regard qu’il soutenait, d’un simple mouvement de la tête. Il arrivait à la hauteur de la première, lorsqu’il poursuivit : “Un orage se prépare. Rentrons vite, si tu le veux bien.” Deux jeunes hommes se détachèrent de la masse rouge et noire pour aller chacun se saisir de la bride des montures des soeurs. “Cela fait bien longtemps que tu nous a pas fait l’honneur d’une visite - Alran! Qu’en est-il des juments?” “J’ai envoyé quatre hommes pour les ramener, ser,  ils ne devraient plus tarder.” Acquiesçant aux paroles de celui qu’il venait d’interpeller, son bras s’étendit ensuite dans un geste invitant la Sand et sa jeune soeur à entrer. Le temps que dura leur chemin à travers les dédales de couloirs immaculés, l’Allyrion demeura aux côtés de Nymeria. Il la connaissait mieux qu’il connaissait aucune autre de ses célèbres soeurs, et ses visites régulières en avait fait un membre essentiel de l’entourage des Lord de la Grâcedieu. Le salon dans lequel ils entrèrent était une pièce aux larges dimensions, mais dont la décoration -force tapis et divans, meubles précieux et tentures- habillaient aux couleurs de la Maison des maîtres des lieux la pierre blanche et lisse des murs et du sol.


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Ryon Allyrion || Nymoucha || Elia Sand ||Ynis Allyrion

Ynis était là, sur la terrasse de sa chambre. Elle avait enseveli il n’y a pas si longtemps sa fille Elia. L’enfant née un peu trop tôt était mort-née. L’Etranger lui avait encore ravi un enfant et la mère avait du mal à s’en remettre. Ses nuits étaient encore ponctuées de pleur quand le silence se faisait. Et pourtant, face à ses enfants, elle faisait bonne figure. Ce matin, Silas lui avait demandé pourquoi il n’avait pas eu de sœur. La mère l’avait regardé en silence et n’avait su que répondre. « Viens dans mes bras mon ange » fit-elle en souriant. Elle se retint de laisser couler une larme le long de sa joue pâle. Elle le sera contre elle. Elle lui montra le soleil avant de reprendre. « Tu vois l’astre brillant ? Ta sœur est auprès de l’astre Soleil. Elle nous regard et son sourit illumine nos jours. » L’enfant sourit à sa mère, visiblement satisfait de la réponse de sa mère. Elle avait dû trouver les mots juste. Mais ce n’était pas facile, et Ynis avait été chercher au plus profond de son être les phrases qu’elle avait prononcées.

Ses fils étaient encore une fois avec elle en ce jour. On lui avait appris la venue de l’Aspic des Sables, Nymeria Sand, la fille aînée d’Oberyn Martell. Oberyn, celui-là même qui avait pris la vie de son grand-père. La née-Ferboys avait soupiré longuement témoignant de son envie certaine de l’éviter. Ses yeux s’étaient assombris tout comme le ciel à l’horizon annonciateur de pluie et d’orage. Le temps, même le temps voulait qu’elle la voit alors que la mère avait autre chose en tête. Son esprit était encore endeuillé et ses pas ne souhaitaient guère rencontrer ceux de la bâtarde. Ynis cajolait ses fils lorsqu’un soldat en armure passant la porte de sa chambre accompagné d’une jeune servante. Il ‘l’informa que l’Aspic était arrivée. Ynis replaça ses cheveux dans son dos et confia à sa nourrice les deux bambins. « Aide-moi à me préparer. » fit-elle à l’attention de la jeune fille. Cette dernière s’exécuta. Ynis enfila une robe rouge et or aux couleurs des Allyrion et coiffa ses longs cheveux d’or. Elle les laissa tomber sur ses épaules et son regard se posa sur la pluie orageuse qui commençait à tomber.

Ynis se leva parée des couleurs de La Grâcedieu et prête à faire face. Elle lissa sa robe rouge et or et quitta ses appartements et se dirigea vers la pièce où Ryon devait bientôt arriver en compagnie de l’aspic. Lady Allyrion alla s’asseoir en les attendant. Son cœur manquant subitement un battement lorsqu’elle fit face à Nymeria Sand et à une jeune fille qui lui ressemblait. Sûrement une autre fille de ce maudit Oberyn. « Nymeria Sand et… ? » fit la jeune femme aussi froide que les murs blancs de la forteresse des Allyrion. Elle n’était pas d’humeur à recevoir qui que ce soit et le fit qu’il s’agisse d’au moins l’une des filles de cet assassin n’arrangeait rien. Elle ne voulait pas faire l’effort, elle ne voulait plus faire d’effort et l’Aspic devrait s’en contenter. « Je suppose que mon époux vous a déjà souhaité la bienvenue en notre domaine. Il est donc parfaitement inutile que je le fasse. » poursuivit-elle en les invitants tout de même à venir prendre place à ses côtés sur une assise des plus confortables. Elle, elle avait pris place dans un fauteuil presque souverain qu’elle affectionnait particulièrement et d’ordinaire, réquisitionné par lady Delonne Allyrion. Elle plongea son regard clair dans les ténèbres de son époux et attendit que l’un d’eux ne parle.

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An 297 | Lune 13 | Semaine 3



Ynis Allyrion | Ryon Allyrion | Nymeria Sand | Elia Sand

 Elle aquiesçait vaguement à la réponse de sa soeur, impulsant à sa monture un trot léger puis l'arrétant soudain derrière la monture de cette dernière. L'étalon souleva sa tête en l'air et lâcha un ronflement sonore. Lorsque son sabot frappa le sol avec force et orgueil, l'onde de choc se répandit jusque dans les bras de la brune. Derrière eux, l’onde ténébreuse frissonnait en vagues régulières, au même rythme que les feuillages qui étaient balayés eux aussi par une brise brûlante. L'atmosphère était lourde d'humidité, faisant peser la chape de l'engourdissement sur les paupières de la brune. Dans les eaux maussades de la Sang-Vert, le ciel désormais sombre venait se reflétait et laissait, entre deux nuages de pluie, un rayon de soleil pâle venir caresser la rivière.
Alors qu’un nouveau nuage poussé par le vent d'orage libérait la lumière du soleil sur la verdure alentour, éclairant les murs blancs de la grande cour d'un éclat soudain et aveuglant, le destrier à la robe cuivrée fit un brusque pas de côté lorsqu’un groupe de jeune soldats se rangea contre un mur. Sa cavalière le laissa faire. Sans paraitre même prendre conscience de l'incartade, elle en avait épousé le mouvement avec un naturel qu'elle avait fait sien depuis longtemps, se contentant de fixer un regard à la curiosité dure dans les prunelles sombres de l'homme qui était venu les accueillir. Son regard ne le lacha que lorsque vint le temps pour elle de le poser à nouveau autour d'elle. Ses iris passaient sur les visages fatigués des gardes, les jaugeant chacun sans laisser le moindre mot passer ses lèvres pincées d'un sourire narquois.
L'alezan trépignait sous elle. Ses jambes fines, en prolongations parfaites de son impertinence, continuaient de se balancer nonchalament contre les flancs couverts de sueurs de l'animal, comme elles l'eurent fait si elle s'était trouvée assise au bord d'une chaise trop haute pour elle.
"Tu m'étonnes. "Marmonna-t-elle dans son turban lorsque le Maître des lieux exprima le plaisir qu'il avait de revoir son ainée. Toujours convaincue qu'elle était dans sa jeune science qu'elle connaissait la nature véritable de la relation qui se cachait sous cette froide courtoisie, la voix de l'héritier avait rattrapé son attention volatile, inconstante. Enfin, elle rejeta sa jambe droite derrière elle, puis se laissa glisser vers le sol jusqu'à mettre pied à terre. En dehors du vacarme des palefreniers et des montures dans la cour, le château semblait calme.

Précédés de l'Allyrion, ils entrèrent dans la salle où le hôtes entendaient les recevoir. Ecartant un pan de son turban, la Sand s'en débarassa d'un geste sec tandis que ses yeux à la lueur ombrageuse jugeait d'un regard soupçonneux l'endroit. A la voix qui-elle le devina- l'interpella alors, ses prunelles se posèrent sur la silhouette féminine qui occupait déjà la pièce. Elle s'avança vers elle d'un pas félin. Sa main allait sur son corps, épousseter sur ses cuisses, sur ses épaules, la poussière qui s'était déposée en paillettes ocres sur l'orange passé de son vêtement.
"Lady Lance."  Lui sourit-elle, une lueur malicieuse allongée au fond de ses grands yeux noirs. La fierté avait donné un timbre vibrant à sa voix, presque trop grave pour son âge et sa silhouette d'insecte. "Pour vous je serais Elia Sand, ma Dame." lachâ-t-elle en prenant place sur le tapis, appuyant son dos et posant son bras gauche sur l’un des coussins rigides qui faisaient office de dossier et qui entouraient les grands plateaux sur lesquels les mets seraient servis.
Elia inspira une grande bouffée des parfums épicés de l'encens, mais aussi celui des plats qui seraient bientôt disposés sur les plateaux de fer, sur un tapis à même le sol. Des plats aussi bien qu’un décorum bien plus rustique et adapté à la tente des hommes du désert qu’à la table d’un Lord, mais la jeune fille savait l’apprécier et reconnaitre son mérite, par delà même tous les divans de Lancehélion. Passer l'après midi sous la pluie dans la cour carrée ne l'aurait pas dérangée.
Affalée nonchalamment parmi les pans des riches étoffes usées de ses vêtements, observant devant elle la lumière du soleil mourant jouer dans les sculptures du moucharabieh, elle attendit. Sous peu, sa soeur prendrait certainement la parole, tuerait dans l'oeuf la verve venimeuse de la née-Ferboys, ou l'éclipserait d'un sujet de conversation comme elle seule savait en proposer pour apprivoiser les tensions qui pesaient au dessus de leurs têtes. Elle attendait, et quelques secondes à peine suffirent à lui imposer le désoeuvrement propre à la langueur. Son corps d'enfant étiré comme celui d'un chat parmi les coussins, à moitié allongée, elle rejeta sa tête en arrière. Sa fine tresse, hirsute et noire, coula contre son cou puis son épaule, tandis qu'elle fermait les yeux. Elle pensa tout d'abord à sa mère, imaginant ce qu'elle devait faire à cette heure de la journée. Ses pensées vagabondèrent ensuite vers son père, et elle se plut à construire dans un éclat d'esprit la rencontre entre le Prince cadet et la femme de Ryon. Un petit rire sorti de nulle part roula dans sa gorge, puis mourrut dans un soupir à peine bridé alors qu'elle pensait à ses petites soeurs. Excédée par le calme et l'immobilité, elle s'impatienta:
"Je croyais que vous aviez des enfants. Ou sont-ils?" Son ton brusque lui fit ouvrir ses yeux qui rencontrèrent aussitôt, au dessus d'elle, le plafond de pierre sculpté d'arabesques géométriques.


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Ryon, Elia, Ynis & Nymeria

Nymeria était d'une fierté accablante. Digne fille d'Oberyn Martell et d'une grande dame valyrienne, elle se sentait le devoir de montrer ce sang qui, à ses yeux, restait pur malgré le nom "Sand" qui la suivait. Elle se considérait comme une dame, distinguée si l'on pouvait l'être à Dorne. Avec les années et l'expérience, elle avait appris à combiner le désert et ses tempêtes de sable et la grâce. Il aurait été idiot de croire qu'elle avait toujours été la lady apprêtée qu'elle était désormais, plus jeune, elle avait été plus teigne et moins à cran sur ses tenues et le paraître. Mais le paraître, oh, le paraître, il était important désormais. Et ce paraître, lui apportait bien des richesses, il valait bien tous les efforts qu'elle faisait pour ça. Des bijoux et parfums qu'on lui faisait amener de Lys, un homme riche sur qui elle avait mis le grappin voilà des années et qui continuaient à croire qu'elle le suivrait à Lys pour devenir sa maîtresse favorite.

Comme à chaque fois qu'elle se rendait à la Gracedieu, Nymeria veillait à ne pas porter des vêtements trop transparents, elle savait ô combien les habitants de la Gracedieu pouvaient être embêtant là dessus contrairement à d'autres. Et il était impensable pour elle de faire des esclandres ici, où elle s'y sentait comme si elle avait un second foyer. Ailleurs lui importait pas, mais pas à la Gracedieu. Car Nymeria était ainsi : elle tenait à avoir de très bons liens avec les héritiers, héritières, les seigneurs et ladies des Maisons, car sait-on jamais, cela pouvait toujours servir.

Ce n'était pas souvent que sa petite soeur Elia partageait la route avec elle de la sorte, alors Nymeria en profitait, à sa façon. Outre les conversations, elle la regardait avec curiosité. Elia lui faisait souvent penser à Oberyn, mais il fallait aussi dire que toutes les filles d'Oberyn lui était semblable. Obara était sa force, Nymeria était son imprévisibilité, Elia était sûrement sa fougue. Sarella était son érudition et son côté voyageur. Et ainsi de suite. Mais Nymeria n'était pas particulièrement inquiète de l'attitude que pourrait avoir Elia à la Gracedieu, diplomate ou non, Elia était comme elle était et Nymeria serait sûrement une des dernière personne à vouloir la changer, Elia était bien libre d'agir comme elle le voulait, elle n'était pas sa mère ni son père pour lui dire ce qu'il fallait faire ou dire.

La réflexion de sa soeur sur sa relation avec Ryon Allyrion la fit rire sur l'instant, alors qu'elle tournait sa tête pour la regarder. Oui, elle avait bien dit ça et oui, elle était bien sérieuse. Nymeria en riait à nouveau. Si Nakhti était son amant favoris depuis des années, c'était avec les femmes qu'elle préférait être. Ca n'était un secret pour personne, Nymeria adorait et chérissait les femmes, leur courbes, leur douceurs et leur parfums. Mais quand Elia lui demandait aussi pour Ynis, Nymeria levait les yeux au ciel et murmurait juste pour Elia ;

- Je n'aime pas avoir de glaçon dans mon lit, je peux avoir mieux dans les Montagnes Rouges, si je veux une blonde.

Il n'y avait qu'à parler des jumelles Poulet qu'elle fréquentait depuis des années déjà, elle ne répondait toute fois rien sur Ryon, laissant sa petite soeur mariner, se demandant bien ce qu'elle oserait à nouveau dire. L'héritier de la maison, celui avec qui elle entretenait le plus de lien, venait les accueillir. Nymeria veillait alors à descendre de son étalon dornien, à quoi bon rester dessus pour maintenant ? Elle préférait le confier aux palefreniers, prenant toute fois avec elle sa sacoche.

- Ser Ryon, le plaisir est partagé.

Un sourire plus amicale sur ses lèvres, elle avait pris soin de retirer le bandeau de ses cheveux, laissant les quelque grains de sable tomber avec lui. Son épaisse natte noire retombait sur son épaule et en quelque mouvements, l'on n'aurait su deviner qu'elle avait chevauché pendant des heures au soleil. Ses pieds touchaient le sol et elle en ressentait presque une libération, elle qui pourtant adorait monter à cheval, en avait eu assez pour la journée.

- Bien trop longtemps il est vrai, et je crains que ma prochaine visite ne se fasse pas avant... Encore plus longtemps. Alors profitons donc ! Vivons l'instant.

L'aspic s'était vu confiée une mission de grande importance, celle de devenir ambassadrice de Dorne. Elle devrait donc se rendre à la capitale pour une durée indéterminée. Malgré le poids sur ses épaules, l'aspic semblait rester joviale. Il fallait toujours manier les apparences. Toujours. Mais comme on reviendrait dans un second foyer, l'un où on serait plus apaisée, plus calme, loin des intrigues de Lancehélion, elle n'avait pas beaucoup à se forcer. Comme une maison de repos, si l'on pouvait dire, car hormis l'épouse de Ryon, personne ne semblait vouloir faire de l'ombre à l'aspic. Elle se sentait toujours ici comme chez elle et le mariage entre Ryon et les Ferboys n'y changerait rien à ses yeux.

Elle reprenait donc sa place habituelle aux côtés de Ryon, invitant sa petite soeur à la rejoindre. Il était vrai que sa petite soeur ne s'était pas vraiment arrêtée ici, elle l'aurait déjà su et ils n'auraient pas eu l'air si étonnée de la voir.

- Cela doit faire longtemps que vous n'avez pas vu ma jeune soeur, Elia.

Nymeria elle-même n'avait que peu l'occasion de la voir autant qu'elle le voudrait, pas comme elle voyait Obara en permanence en tout cas. Obara était sûrement la soeur dont Nymeria était la plus proche, presque indissociable, sinon lors des voyages de Nymeria. Encore qu'elle comptait bien sur Obara pour la suivre à la Couronne.

Quand Ynis s'était approchée d'eux suffisamment près pour entendre ses mots, Nymeria se contentait de sourire, ça ne serait pas une Ferboys qui lui ferait perdre son sourire pour les actes de son père, ça, c'était sûr et certain. Nymeria était bien trop fière pour ne serait-ce que baisser le regard. Les manières de la lady étaient tout de même assez curieuse, on n'accueillait rarement l'aspic comme telle.

Le comportement de la nouvelle Allyrion ne la perturbait pas, Nymeria était ici comme chez elle et elle le savait, tant que ses liens avec Ryon étaient saufs, elle s'en moquait bien. Tout au plus, elle essaierait de décoincer la blonde, mais parler à un mur n'était pas ce qu'il y avait de plus intéressant à faire. On l'avait éduquée avec l'idée que les enfants à Dorne n'étaient pas victimes de ce que leur parents faisaient, voir donc cette haine perdurer avec les Ferboys lui donnait un goût amer. Mais soit, son père était son père, l'unique homme de sa vie et si elle devait assumer ses fautes, ainsi soit-il. Mais elle ne ploierait pas et ne baisserait pas les yeux, n'avaient pas du sang Martell dans les veines qui voulait.

Nymeria prenait donc place sur un coussin, déplissant les voiles de la robe ample et orange foncé qu'elle portait. Elle ne ferait pas d'esclandres et les pique de la Ferboys n'y changeraient - pour l'instant - rien, même si l'idée de lui dire qu'effectivement, Ryon avait souhaité bienvenue aux aspics et qu'ainsi, la Ferboys pouvait disposer si leur présences lui étaient si désagréable, lui traversait l'esprit. Mais ce fût sa soeur qui rompit le silence finalement, alors que Nymeria allait dire combien les lieux lui avaient manqués mais n'avaient pas trop changés depuis son départ. Si elle ne faisait pas d'esclandres et ne répliquait pas de façon cinglante, c'était bien parce qu'elle aimait bien trop Ryon Allyrion pour s'y laisser aller, plus que par courtoisie ou parce qu'elle se pensait trop digne pour ça. Toujours est-il qu'elle gardait sa posture droite et fière en jaugeant la Ferboys, qui, elle, semblait fixer son époux. Elle se contentait juste d'un ;

- Il est vrai, il serait inutile que la future dame de ces lieux souhaite la bienvenue à ses invités.

Une remarque sarcastique pourtant sortie avec une étrange douceur et qui était suivi d'un sourire non pas narquois, mais tout aussi doux que le ton qu'elle avait utilisé. Elle n'avait pas besoin d'être agressive pour s'exprimer mais il ne fallait pas non plus pousser trop loin les regards et les réflexions à leur égards. Elle sentait sa soeur de sa place, cette odeur chevaline qui avait fini par l'amuser - ou plutôt, les réactions d'Ellaria l'amusait - et elle se demandait comment la Ferboys allait réagir. Allait-elle osée une réflexion ou allait-elle avoir la présence d'esprit de s'arrêter là avec les piques et remarques étranges ? Nymeria posait un regard tendre sur sa petite soeur en pensant à tout cela. Quiconque la connaissait un minimum, savait que la dernière chose à faire devant l'aspic, était de s'en prendre à son sang. Elle tournait alors à son tour son regard vers Ryon.

- Voilà un moment que nous n'avons plus repris notre correspondance, comment allez-vous ? Veuillez m'excuser pour ce silence, j'ai du préparer mon voyage pour la capitale et cela m'a pris tout mon temps. Quelles nouvelles ?

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"The Sun also rises"

An 297 | Lune 13 | Semaine 3



ynis allyrion | ryon allyrion | nymeria sand | elia sand

Le Soleil Noir s’était avancé d’à peine quelques enjambées dans la pièce où les lords de la Grâcedieu recevaient ce jour-là leurs invitées, que déjà les deux femmes -qui ne partageaient rien d’autre qu’un âge semblable et une langue bien pendue- proclamaient devant lui l’hostilité mutuelle que le temps et les nombreuses venues de l’Aspic n’avaient jamais adouci. Les filles d’Oberyn ne tardèrent pas à trouver leur aise parmi les coussin installés sur des divans bas, la plus jeune, elle, préféra s’asseoir à même le tapis, ce qui ne le surpris pas tant, au vu de tout ce que le Prince avait pu lui dire de cette enfant que la Vipère Rouge n’arrivait pas dompter. Les pans sombres de ses vêtements dansaient contre ses bottes alors que son choix se portait sur une place qui n’avait pas d’autre qualité que d’offrir à celui qui l’occupait de pouvoir profiter pleinement de la vue offerte par les fenêtres, qui seraient laissées grandes ouvertes malgré la pluie. Mais même assis sur le divan brodé et garni de coussins, l’attitude de l’Allyrion restait inchangée, conservant la sévérité d’une statue, il ne se laissait pas aller à la nonchalance à laquelle les lieux et l’instant l’invitaient.
Pendant que les premières piques à peine dissimulées fusaient entre l’Aspic et le Soleil du matin, Ryon Allyrion ordonna d’un geste que s’approcha l’un des jeunes pages restés à la porte, et qui n’eût pas besoin qu’on lui dise à haute voix ce que l’on attendait de lui. Ses pas feutrées firent rapidement le tour de la petite assemblée, portant dans ses bras fins un plateau sur lequel reposaient des verres desquels s’échappaient des volutes de vapeur qui laissaient dans leur sillage un parfum de menthe. L’héritier lui-même se saisit de l’un d’eux, mais attendit qu’il en fut proposé à tous avant d’y tremper ses lèvres. Il restait immuable devant l’orage qui s’annonçait plus imminent à l’intérieur des ces murs qu’à l’extérieur où déjà, une pluie fine venait donner des tons plus sombre au sable et à la terre rougeatre de la Cour. Il ne s’était jamais interposé entre les deux jeunes femmes, leur chamailleries avaient pourtant des fondements on ne pouvait plus légitimes, mais il ne saurait prendre parti pour l’une ou pour l’autre. Son épouse savait parfaitement que l’affection de son époux, et à qui il la donnait, ne dépendait que de son bon-vouloir, et qu’aucun chantage ni menace ne pourrait venir changer les choix qu’il avait fait il y a longtemps déjà. La née-Ferboys posait sur lui un regard lourd de sens quand à ses propres sentiments sur le moment qu’elle se voyait obligée de partager avec la fille de l’assassin de son grand-père, la colère et la fierté faisaient briller l’azur de ses yeux d’une façon qui était loin de la douceur et de la bonté qui n’avaient j’amais été feintes, et que l’on pouvait y lire le reste du temps. Celle que tous appelaient Lady Nymeria malgré son statut de bâtarde s’adressa alors à lui, coupant court -pour un instant- aux échanges venimeux qui avaient été le début de ce moment partagé dans le salon aux murs blancs. “Je ne saurai t’en vouloir pour cela Nymeria. Ton père m’en avait averti, je savais que tu avais d’autres choses à faire que de m’écrire. Par ailleurs, accepte mes sincères félicitations pour ta nomination, malgré leur retard. Le Prince Do…” La voix effrontée de la gamine étalée à même les coussins vint interrompre sa réponse à l’Aspic, et ses yeux se posèrent alors sur le visage qui était alors tourné vers le plafond. Mais d’un regard qu’il adressa à sa jeune épouse, il laissa entendre qu’il laissait à cette dernière le choix de faire venir leurs deux jeunes enfants à la rencontre des filles du Prince Oberyn, avant que son attention ne revienne à la brune de Volantis. “ A propos d’enfants… je ne sais si Oberyn a évoqué cela avec toi, mais je suppose que non, au vu des responsabilités auxquelles tu dois te préparer.” Parler de cela à la fille de la Vipère ne serait pas du goût de son aimée, l’Allyrion en avait bien conscience. Mais il préférait que le fait soit annoncé par lui, plutôt que d’une façon qui risquait d’être provoquée par une pique maladroite et involontaire. “ Récemment, nous avons perdu une petite fille. Ce fut une épreuve douloureuse, autant pour nous que pour nos deux fils. J’en avais averti ton père car nous lui avions donné le nom de sa soeur, Elia.” Tandis qu’il laissait à l’Aspic le temps de prendre la mesure de cette nouvelle, surtout au vu des tensions qui animaient ses liens avec son épouse, il posa le verre vidé du thé sucré sur l’un des larges plateaux posés devant eux. Changer de sujet s’avérait nécessaire pour la suite de la conversation, car l’Allyrion ne souhaitait pas voir cette entrevue se transformer en champs de bataille. “Permet-moi de te dire, c’est un choix bien surprenant qu’à fait le Prince Doran en te nommant ambassadrice. N’y vois pas là la preuve que je ne t’estime pas à la hauteur de cette mission, mais au vu des moeurs nordiennes, c’est une décision qui a presque des allures de provocation.” Au dehors le souffle de la brise à peine raffraichie par la pluie fut brisé par le galop qui résonna bientôt entre les murs de la Cour Carrée. Aux hennissements se mêlaient les voix des hommes qui rassemblaient les juments et leurs poulains et les triaient avant de les faire entrer dans les immenses écuries. Mais alors que le parfum lourd des bêtes trempées leur parvenaient, Ryon Allyrion se rendit compte qu’une odeur chevaline était en réalité déjà présente dans la pièce, et qui, pour une fois, n’était pas de son fait. “ Si Silas a terminé sa leçon avec le mestre, peut-être pourrait-il venir avec son frère saluer nos invitées?” Cette fois il s’adressait uniquement à Ynis, et ses yeux s’étaient posés sur le visage aimé avec douceur.


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An 297 | Lune 13 | Semaine 3



Ryon Allyrion || Nymoucha || Elia Sand ||Ynis Allyrion

Ynis n’était clairement pas d’humeur à recevoir des invités. Et le fait qu’il s’agisse de deux des filles bâtardes d’Oberyn Martell n’arrangeaient rien. En réalité, qu’elles soient bâtardes ou non n’y changeait strictement rien. Elles auraient été légitimes que la née-Ferboys n’aurait pas agi différemment. Quoi qu’elle se serait peut-être un peu plus retenue mais c’était clairement à voir. L’identité de leur père jouait bien plus de sa relation avec les deux aspics qu’autre chose. Alors oui, elle ne les avait pas accueillies à bras ouvert. Mais qu’importe, son époux s’en était sûrement très bien chargé lui-même. Il n’y avait qu’à voir la presque complicité qui unissait la plus vieille des aspics et le futur Lord de La Grâcedieu. Chose qui énervait encore un peu plus la mère.

La plus jeune se présenta sous le nom de Lady lance et puis précisa son nom. Elia, Ynis lui jeta un regard indescriptible. Elle n’avait jamais fait le rapprochement entre le prénom qu’elle avait donné à sa fille et celui de l’une des filles de la vipère rouge. Non, Ynis Ferbos-Allyrion l’avait choisi en l’honneur de la reine Elia Martell, épouse Targaryen. Et elle qui n’aimait pas les aspics, elle se retrouvait dans une position qu’elle n’appréciait pas d’avantage. Fort heureusement, ce sentiment fut vite balayé par la réplique de Nymeria Sand, l’aînée des deux jeunes filles. La voix était douce, aucune teinte de pic à l’horizon et c’était bien cela qui agaçait la blonde. Elle sentait les crochets venimeux de la fille d’Oberyn Martell à travers ses paroles presque amicales et cela la fit légèrement frissonner.

Puis l’aînée des invités s’adressa à nouveau à Ryon. Ynis se crut un peu épargnée et pensait qu’elle pourrait simplement servir de décor puisqu’elle ne pouvait décemment quitter les lieux. Mais lorsque la plus jeune lui demanda si elle n’avait pas des enfants et où ils étaient, son regard clair s’assombrit. Ses yeux océan ressemblait d’avantage aux tempêtes maritime qu’à une mer calme et sans vague. Elle posa instinctivement une main sur son ventre et serra le point en lançant un regard noir et courroucé à son époux. Ryon devait répondre et vite avant que la fille des Montages Rouges ne montre son plus terrible visage. Elle pouvait faire bonne figure à condition seulement qu’on ne l’emmène pas sur ce terrain-là. Il y avait des sujets qu’il valait mieux éviter, et rappeler, quand bien même sans le vouloir la mort récente de sa fille était l’n d’eux. Et lorsque Ryon parla de cela au passé, le sang de la jeune femme dont le cœur pleurait encore l’enfant perdue ne fit qu’un tour. Elle se leva d’un bond et fit quelques pas.

« Fut une épreuve douloureuse ? Dois-je en conclure que tu as déjà tourné la page, Ryon ! » Sa voix avait fusée, assassine dans la pièce. Elle le fusilla du regard comme chacune des deux aspics présentes dans la salle. Puis elle alla à la fenêtre pour se remettre d’une crise nerveuse qu’elle regrettait déjà. Mais le fait était que l’étendre parler ainsi de leur fille l’avait fait sortir de ses gongs. Puis elle revint à sa place initiale et regarda le dornien d’un air incrédule. Était-il réellement sérieux lorsqu’il proposait que leurs garçons viennent saluer les filles de l’assassins d’un aïeul ? La jeune femme hésita un instant et puis finit par répondre. « Pourquoi pas. Je vais aller les chercher. Altaï doit être avec leur nourrice à l’heure qu’il est. » fit-elle en se relevant et en se dirigeant vers la porte qui menait à un petit corridor. Elle avait vidé d’une traite le gobelet remplit de thé chaud et l’avait posé délicatement à côté de son assise avant de partir.

Ynis Allyrion franchit les nombreux couloirs la séparant des appartements des deux jeunes garçons. Comme elle le soupçonnait, elle retrouva son plus jeune, Altaï en compagnie de sa nourrice qui n’était autre que celle de leur mère. L’Allyrion n’eut même pas besoin de dire quoi que ce soit que la nourrice s’approcha d’elle pour l’embrasser sur le front. Elle poussa ensuite l’enfant vers sa mère qui la rejoignit d’un pas mal assurer. Puis elle alla récupérer son aîné, plus touché par la mort de cette enfant que son cadet. Silas était plus vieux, il comprenait parfaitement le drame qui s’était joué entre les murs blancs de la forteresse qu’était La Grâcedieu. Une fois ces deux enfants avec elle, Yis Allyrion reprit le chemin de la grande salle. Elle franchit à nouveau les portes alors que la discussion allait bon train entre son époux et les deux aspics. Elle alla se rasseoir à sa place et prit sur ses genoux son plus jeune. L’aîné, lui alla rejoindre son père sous le regard bien veillant et adoucit de leur mère. La seule présence des enfants avait apparemment calmé la mère. Ou bien était-ce peut-être le ronronnement de ses deux chats qui se faisait entendre à ses côtés. Les deux minettes de la jeune femme l’avaient suivi jusqu’ici et elles prenaient maintenant royalement place à ses pieds, vautrées comme des princesses dorniennes. « Silas et Altaï, nos deux fils, Lady Elia Sand comme vous sembliez intéressée, peut-être que votre curiosité est désormais satisfaite. » fit d’un ton plus doux la mère qui gardait dorénavant toujours un œil sur ses fils adorés. D’ailleurs un sourire ne manqua pas de se profiler aux coins de ses lèvres en voyant Silas tenter d’escalader les jambes de son père pour s’y trouver un refuge. Elle laissa un silence s’installer puis elle ajouta. « Silas, Altaï, voici… Lady Nymeria et Lady Elia. » Sa voix s’était presque étranglée en prononçant t leur nom. Il n’était pas facile de na point sortir une quelconque pique à leur égard. Mais lorsque son fils prit la parole, Ynis sentit les larmes lui monter aux yeux. « Oui mon trésor, Elia, comme votre sœur. » avait-elle répondu avec émotion à son aîné. Le garçon avait alors tourné la tête en direction de la plus jeune des filles du prince Oberyn Martell présentes.


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An 297 | Lune 13 | Semaine 3



Ynis Allyrion | Ryon Allyrion | Nymeria Sand | Elia Sand

 Toutes les filles d'Oberyn avaient hérité de son regard de serpent disait l'adage. Mais comment reconnaitre les yeux d'un serpent dans ses grandes orbes d'un noir vaguement curieux, semblant toujours préoccupées par un intêret qu'elles jugeaient digne d'elles seules, et avec, lové au fond de ses iris comme une langueur impénétrable, la paresse d'où naissait la franchise redoutable dont elle usait habituellement de provocations et de défis, et qui échappait à toute contrainte, toute courtoisie. Contre son dos et ses bras nus, le tapis rugueux couvert de coussins s'appuyait, et la mollesse la prenait, malgré l'irritation de la laine rèche contre sa peau qui piquait ses omoplates au travers de la soie usée de son vêtement. Inconsciemment, elle avait légèrement rejeté la tête en arrière, exposant sa gorge souple et douce comme la peau d'un faon. Un sourire en coin soulevait imperceptiblement le coin gauche de sa bouche. Nyméria avait été entrainée -à moins qu'elle n'eut reçu ce don de quelque façon innée que ce fut- à se comporter avec une fierté princière. Ses mots ravissaient toujours sa cadette, comme un poulain se réjouissait de voir ses ainés se cabrer plus haut que lui. Elle ne se redressa brusquement qu'en reniflant le thé brûlant sur le plateau que l'on tendait vers elle. La brune mourrait de soif, et ce fut avec joie qu'elle trempa ses lèvres sèches dans l'eau fumante, déglutissant le feu du liquide goulument. Elle essuyait avec l'interieur de son poignet une goutte qui courrait le long de son menton lorsque la sentence tomba. La menthe sur ses lèvres se mélait désormais à l'âcre parfum chevalin qu'elle portait sur ses membres.
Son propre nom sonnait si étrange dans la bouche du Lord qu'elle faillit ne pas le reconnaitre. Peu après, aussi soudain que l'orage qui s'était porté à hauteur du ciel, la Lady aux cheveux d'or avait fait entendre cette colère propre aux dorniens du Nord. La bâtarde était trop jeune pour réaliser pleinement la cruauté de l'instant, de tous ces mots et de toutes ces épreuves que l'on taisait et qui écharpaient pourtant leurs hôtes de souvenirs inconstants. Mais ils fusaient, flèches silencieuses qui vibraient entre les époux et, bien qu'elle ne put en comprendre la nature exacte, la jeune aspic les ressentait, chacune aussi distinctement que si elles lui étaient adressées. La pluie au dehors battait doucement la terrasse de son clapotis rafraichissant, et bientôt l'odeur de pierre humide fit son chemin jusqu'à son nez. Elia ne bougeait plus du tout. Ses prunelles couronnées d'épais sourcils sombres suivaient les pas de l'épouse de leur lueur farouche. Envahie d'un calme dont elle ne se savait pas capable, immobile de tout son être, à part la respiration et le pouls, comme un daim à l'affut du bruit de la flèche du chasseur. Elle réalisait qu'elle retenait son souffle. Etait-ce car il s'agissait d'une fille, car elle aussi aurait porté le nom de sa défunte tante, elle l'ignorait, mais ce décès l'ébranlait quelque part. Celle qui aurait pu être une soeur pour ces enfants qu'elle ne connaissait pas encore et qu'elle avait réclamé ainsi que l'on réclamait à voir les chiots d'un fermier. Une soeur. Elle en avait tant.

La mère avait quitté leur présence, laissant la jeune fille replonger presque immédiatement  dans sa langueur insouciante. "Pfiou." lâcha-t-elle dans un soupir soulagé en haussant ses sourcils hirsutes, échangeant un bref regard avec sa Lady de soeur. Cette dernière avait été pris à parti par le Lord, sur lequel la cadette porta son tour ses yeux feignants.  L'homme semblait aussi rigoureux et austère que les murs pâles de sa demeure. Sa silhouette drapée de noir jouxtait celle, d'un orange sanguin et langoureux, de la fille d'Oberyn, dans un tableau fait de contrastes mais où la confrontation qu'elle s'était attendu à apercevoir cédait le pas à une atmosphère teintée d'un respect mutuel et d'une complicité que rien ne laissait soupçonner de prime abord. Son nez se fronça, septique. L'aura de discipline que l'héritier dégageait faisait tiquer la brune, qui se demandait comment Nyméria s'y prenait pour ne pas céder et pour le laisser s'imposer ainsi sans même le piquer ainsi qu'elle le faisait toujours des hommes, et des femmes aussi. Lui, un ami de l'aspic, de son père le Prince? Elia avait le plus grand mal à l'imaginer. Mais Nyméria pouvait être si étrange dans ses amitiés, et son père était si imprévisible qu'elle décida de laisser aux affres du destin cette brêve réflexion, abandonnant aux autres ces subtilités qui lui avaient toujours échappé.
Du bout de son doigt désoeuvré, elle faisait tourner doucement le verre en équilibre sur les dessins du tapis, comme dans l'espoir de le faire tournoyer ainsi que l'on parvenait à le faire, parfois, avec les pièces d'or. L'atmosphère décontractée qui avait repris ses droits acceuillit à nouveau la silhouette de la Ferboys, qui passa la porte en compagnie de sa progéniture ainsi que de deux chats qui se glissaient sur son chemin. Le verre s'immobilisa.
Elle avait pivoté pour mieux pouvoir observer les enfants que l'on amenait. "Peut-être,"répondit-elle avec nonchalance à la Lady vêtue d'écarlate. Elle examinait les garçons avec curiosité. Pourquoi pas? D'un mouvement souple et instinctif elle se releva, enjamba dans la foulée le plateau sur lequel la théière en fer crachait encore sa vapeur, pour ensuite aller s'assoir en tailleur directement aux pieds du couple. Désormais à hauteur des enfants, elle observa d'un air vaguement intrigué le poupon qui s'accrochait à sa mère avant de lui préférer son frère sur lequel elle fixa un regard aussi singulier que celui que l'ainé lui avait porté en apprenant son prénom. Elle avait aquiescé aux interrogations perplexes qu'elle lisait dans les yeux sombres du bambin, et qui trouvaient écho dans une première réponse soufflée par la voix douce de la mère de ce dernier. Elia le jaugea de pied en cap, s'amusant de sa timidité. Etrange fruit que ce garçon, avec sa peau pâle, presque bleutée, ses boucles d'or blanc et ce visage mince percé de deux grands yeux à l'obscurité toute paternelle.
Aussi, de la même manière qu'elle l'eut fait si elle était elle-même encore agée de quatre ans, elle laissa un sourire aux allures narquoises se dessiner naturellement sur ses lèvres abimées. Son sourcil droit se haussa, désobligeant, et ses paupières lourdes s'abaissèrent légèrement sur son regard dubitatif."Tu ne m'as pas l'air très courageux, pour un garçon." le taquina-t-elle d'une voix rieuse, et serieuse de cette maturité feinte que les enfants imitaient parfois.



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Ryon, Elia, Ynis & Nymeria

Nymeria connaissait bien les lieux, assez pour savoir comment il convenait de prendre ses aises, sur quel coussin précis s'asseoir - puisqu'elle les avait tous tester il y a quelque années, pour savoir lequel serait le plus confortable - et elle savait par avance quels types d'accueils pouvaient leur être réservés. L'animosité d'une Ferboys ne pouvait donc pas l'atteindre, quand bien même elle ne trouvait pas cela juste de devoir "souffrir" des erreurs de son père, elle ne comptait pas entrer dans le jeu de la future dame de ces lieux, sinon quelque réflexions qu'elle venait de s'accorder, pour réponses aux petites piques. Elle ne changeait pas son attitude, son comportement actuellement doux et avenant, chaleureux et affirmé même. Son énervement n'était pas un cadeau qu'elle offrirait volontiers. Et elle ne comptait pas non plus laisser de malaise s'installer, elle n'était pas venu là pour ça, mais bien pour voir un ami de longue date.
- Je vous remercie, ser Ryon, j'espère me montrer digne de ce titre.

Agir comme elle le souhaitait à Dorne était une chose, à la Couronne, ce serait une autre paire de manches. Chaque mot, chaque sourire, chaque expression, chaque vêtement, chaque mouvement, tout devrait être minutieusement contrôlé, prévu, prédit par ses propres soins. Quitte à parfois mettre son égo sur-dimensionné de côté. Cette mission n'était pas que pour elle, quand bien même elle appréciait grandement ce signe de confiance qu'on plaçait en elle, cette mission était surtout pour sa principauté. Et il était hors de question de faillir à ça, personne ne pourrait l'empêcher d'être digne de son titre, elle en était persuadée. Il avait une nouvelle à lui annoncer. Soit. Elle ouvrait grand les yeux quand il lui confiait de quoi il s'agissait, elle pouvait donc imaginer sans trop de peine, quand bien même ne le ressentirait-elle pas comme Ynis, que ne serait-ce qu'entendre le prénom Elia devait être compliqué. Elle hochait alors la tête, pensivement, oscillant entre le chevalier qu'elle ne connaissait que trop bien et son épouse.

- Vous me voyez sincèrement désolée pour votre perte, lady Ynis. Vous aussi, ser Ryon.

Elle se mordait juste la langue pour ne rien dire de plus suite à la remarque de la femme à son époux, elle n'était pas là pour s'occuper d'histoires de mariage et de couple, ça ne la regardait aucunement, pas plus que sa soeur. Si seulement elles pouvaient ne pas assister à cela. Mais Nymeria ne saura sûrement jamais ce que pouvait être la douleur de perdre un enfant et ne pouvait pas se mettre à la place d'Ynis, elle ne pouvait que se montrer désolée par cette perte, c'était malheureusement des choses qui arrivaient fréquemment. Elle ne pouvait que se montrer désolée pour cela, ni plus ni moins. Elle ne demandait pas non plus devant lady Ynis comment elle surmontait cette épreuve, ni à Ryon. Il ne fallait pas être érudit pour savoir que l'épreuve n'était pas fini ni surmontée. Et ce n'était pas un sujet sur lequel il convenait, à son sens, de s'éterniser.

Ryon confiait alors son inquiétude quant à son nouveau titre. Parce qu'elle estimait et même aimait énormément cet homme, Nymeria n'aurait pas de réplique cinglante à son encontre et toujours pour ces raisons, elle prenait le temps de réfléchir à ses mots.

- Il est vrai que le choix peut paraître provocateur. Ser Manfrey Martell aurait pu aider, mais il est occupé à la capitale lorsque mon oncle se repose, comme vous le savez déjà. Mon père avait ses propres occupations, notre prince a donc choisi une personne de confiance dans son entourage et m'a désignée. Mon nom peut paraître comme une insulte à leur yeux mais je parviendrai très certainement à leur faire passer outre ce nom. Je représente Dorne et la maison Martell, après tout. La maison Targaryen, notamment notre roi, sait quel attachement a Dorne pour ses bâtards. J'ose en tout cas imaginer que le roi s'en souvienne. Nous verrons bien ce que les autres nordiens en pensent, pour ce que cela importe...

Si elle ne mentionnait pas directement la nordienne avec qui il avait trahi Dorne tout entier, elle n'en pensait pas moins. Elle était rancunière, Elia avait été sa tante, Nymeria l'avait peu connu, mais l'avait connu tout de même, assez pour se rappeler sa douceur. Et si Dorne avait des moeurs légères et connaissait bien des seigneurs qui avaient épouse et amantes de coeur à la fois, il s'agissait là d'un roi qui, en temps que prince, avait lui-même choisi de défier son père en épousant une dornienne, il n'avait pas été forcé de le faire. Mais les Targaryen et leur caprices. Chaque fois qu'elle pensait aux Targaryen, les même idées tournées, les même pensées, toujours. Elle plissait le nez, essayant de chasser ces pensées. La famille avait une trop grande importance dans sa vie, peut-être. Toujours était-il que l'avis des autres du nord ne lui importaient pas. Ce n'était pas eux qu'elle servait, c'était Dorne et la maison Royale.

Les enfants arrivaient peu après. Nymeria n'avait aucun instinct maternelle, mais elle avait beaucoup de soeurs dont elle avait aimé s'occuper, même si aucun instinct maternelle n'était apparu même là. Peut-être était-ce pour cela qu'elle ne demandait pas à Elia de venir s'asseoir correctement sur un coussin plutôt qu'au sol, peut-être était-ce pour cela qu'elle ne lui demanderait pas non plus de bien se tenir ou bien parler.

Son amitié avec le futur seigneur de ses lieux pouvait peut-être paraître atypique et elle lui demandait beaucoup d'efforts pour être travaillée, beaucoup d'efforts pour ne pas dire un mot plus haut que l'autre et ne pas céder à son impulsivité, mais cela valait la peine. Et quelque part, les véritables amitiés étaient ainsi, non ? On tirait le meilleur de l'autre. Encore que cette amitié pouvait prendre des allures quasi paternelle parfois. Mais c'était toujours pour cette amitié que Nymeria se retenait des réflexions ou de lever les yeux au ciel en entendant et constatant certaines choses, certains comportements, se passant sous ses yeux ou parvenant à ses oreilles.

Elle fût surprise qu'on la présente aux enfants qu'elle avait déjà vu, cela ne faisait pas si longtemps que cela qu'elle n'était pas venu, non ? Ou les enfants avaient-ils cette capacité à oublier rapidement ? Cela lui échappait sur l'instant. Et pour éviter une quelconque provocation supplémentaire et inutile, elle évitait de rire à la réflexion de sa petite soeur, vers qui elle tournait le regard. Non, elle ne comptait pas s'excuser pour elle ni même lui trouver d'excuse si jamais son comportement venait à froisser, un peu de changement ne pouvait pas être si négatif, non ? Et puis, Ynis semblait s'être adoucie, ce qui était déjà un peu mieux.

- Ils ont grandis. Cela risque d'être d'un banal, mais, j'ai beau avoir six soeurs donc quatre que j'ai pu voir grandir, je ne me souvenais pas qu'ils grandissaient aussi vite.

Les années passaient trop rapidement, sans qu'elle ne les voit défiler. Un jour elle arrivait à Westeros, le lendemain elle était envoyée à la Couronne pour représenter Dorne, sans songer un instant que son aspect valyrien pouvait lui être utile à la capitale et en compagnie des Targaryen. Mais ser Ryon l'avait vu grandir, lui aussi, alors qu'à ses yeux, Ryon demeurait inchangé, peut-être de plus en plus dur au fil des années mais elle voyait encore en lui ce qu'elle avait vu il y a des années de ça. A sa soeur, elle s'adressait cette fois ;

- Tu arrives, toi, à te rappeler quand tu étais assez petite et que tu grimpais sur les genoux de notre père ?

Quelles bêtises avaient pu faire Elia, petite ? Ne serait-ce que pour embêter leur père. A bien y songer, toutes les aspics étaient passées par la phase où elles embêtaient leur père. Elles avaient été recadrées ou s'étaient assagies, sauf Elia. Puis elle voyait cet enfant sur les genoux de Ryon, elle le regardait. Les années passaient, les responsabilités se faisaient de plus en plus lourdes. Elle regardait ensuite le plus jeune des deux, essayant de voir sous son apparente timidité quel tempérament il pouvait bien avoir. Bambin braillard ou calme.

- - M'aurais-tu déjà oubliée, Silas ?

Un nouveau regard vers le plus âgé, un ton déjà plus chaleureux et amusée, toujours dans l'idée de détendre un peu l'atmosphère qui se faisait pesante. Elle qui venait plus souvent à la Gracedieu que dans n'importe quel fief de Dorne, elle espérait au moins que le petit se souviendrait d'elle. Elle remarquait aussi qu'aucune mention sur le bâtard de ces lieux n'avait été faite, le sujet était-il sensible face à Ynis ou n'y avait-il simplement rien à dire ? Si elle aimait jouer avec le feu et embêter son monde, elle se retenait, pour l'instant, d'évoquer le sujet.

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