Entre Loup et Faucon : le mal du pays [Flashback Robb Stark & Elbert Arryn]
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Entre Loup et Faucon : le mal du pays
298, Lune 11, Semaine 3- Bois-du-roi
Robb Stark & Elbert Arryn
Elbert avait été malgré lui entraîné jusqu'à la fin du Banquet. Ce n'était pas vraiment sa volonté mais entre les conversations et les gens qui le retenaient, il n'avait pût faire autrement. Le jeune homme avait envoyé le jeune Martyn son écuyer, faire démonter la tente et préparer les chevaux. Il était temps pour eux de rentrer mais leur destination finale ne serait pas Port-Réal. En effet, Elbert se devait tant par devoir et honneur que de prendre la route pour le Val. Une escale se ferait sûrement à Port-Réal pour vérifier que sa mère serait du voyage ou n'aurait pas déjà rejoint la délégation Royce. C'était la moindre des choses que de s'assurer que sa mère voyageait en sécurité. Son frère était tout de même à l'article de la mort. Elbert se faisait du soucis pour son oncle et s'il avait écouté seulement ses sentiments, il aurait filer à la première heure avec les enfants de la Roche-aux-Runes mais son devoir l'obligeait à faire bonne figure pour le Val. Après tout n'était il pas le meilleur ambassadeur de sa région ? Il ne comptait pas le rester bien longtemps. La capitale n'avait rien à lui offrir et il ne craignait pas Lysa Arryn. Sa mère l'avait toujours eu en horreur et craignait pour la vie de son fils mais Elbert était assez grand pour prendre ses propres décisions. Il avait besoin de retourner sur les terres qui l'avaient vu naître. Il n'était sans doute pas le seul dans ce cas au sein de la cours royal. Si l'on prenait l'exemple de Robb Stark, lui aussi devait rêver de parcourir à nouveau les routes du Nord. Il y avait cependant une différence entre leur deux cas : Elbert avait choisi de se rendre à Port-Réal. Le nordien lui y avait été contraint et obligé.
Le jeune homme marchait dans l'obscurité de la forêt, une torche à la main. Il venait de quitter le banquet d'un pas rapide. Il ne mettrait que quelques minutes à rejoindre son cheval à ce rythme. Martyn était un enfant malin et il avait sans doute veiller à ce que tout soit prêt pour l'arrivée du chevalier. Le jeune écuyer allait découvrir une nouvelle région, une nouvelle culture, de nouveaux paysages, plats et personnes. Cela lui ferait le plus grand bien. Éloigner l'enfant de la perfidie de la capitale lui semblait tout aussi judicieux que son propre retour dans le Val d'Arryn. L'air frais de la nuit caressait son visage. Dans la nuit, toutes les forêt possédaient un caractère lugubre mais il en fallait plus pour effrayer le jeune homme. Par instant, il entendait des rires parfois féminin, parfois gras et imbibé d'alcool. Certains chevaliers devaient bien s'amuser, racontant leur hauts faits, souvent enjolivés par le vin et l’orgueil, ou courant les jeunes femmes, bien nées ou non. Elbert ne comptait pas faire partie de ceux-là. De temps à autres, un bruissement se faisait entendre dans les buissons. Les animaux nocturnes poursuivaient leur existence, parfois dérangés par les hommes, mais pas forcément couards pour un sou.
Il arrivait maintenant à l'entrée du campement. Lorsqu'il pénétra dans ce lieu, il vu un homme d'arme à moitié débraillé, la pense à l'air, courant après une jeune gueuse, sans doute une domestique, qui semblait s'amuser de cette petite partie de chasse. D'autres tentes semblaient plus calmes et avisées. Les plus sages devaient sans doute essayer de trouver le sommeil et d'autres n'avaient tout simplement pas encore rejoins leur domicile de fortune. Le Chevalier atteignit finalement sa propre maison de tissus qui était presque entièrement démontée. Ne trônait plus que la toile au couleur des Arryn que deux hommes étaient en train de replier tant bien que mal. Les chevaux étaient déjà apprêtés. La voix de son écuyer lui parvint alors d'entre les deux équidés.
«Nous pourrons bientôt partir Ser Elbert. Les chevaux sont déjà sellés et la tente ne devrait plus tarder à être chargée.»
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ENTRE LOUP ET FAUCON: LE MAL DU PAYS
Le banquet prenait doucement fin, sous le signe des festivité malgré la tragédie qui avait touché la famille Royce au cours de la chasse. Robb n'avait pas immédiatement appris que le lord de Roche-Aux-Runes avait été blessé en sauvant la vie de son ami cher, le Prince héritier Aegon. Déjà attristé par la nouvelle, il avait été frappé d'effroi en apprenant que son presque frère n'avait vu sa vie éparnée que par l'immense abnégation du noble valois. Il n'avait jamais ignoré que les bannerets de la maison Arryn étaient connu pour leur sens de l'honneur, mais cela de prendre une résonnance toute personnelle pour le Jeune Loup.
Il avait d'ailleurs entraperçu Ser Elbert Arryn au cours du banquet. Robb n'avait encore pas eu l'occasion de se faire connaître de lui, même si ce n'était pas l'envie qui manquait au Nordien. Après tout, il savait l'affection immense du seigneur son père pour Jon Arryn, le seigneur du Val chez qui il avait été envoyé en pupillage. La propre soeur de sa mère, lady Lysa, l'avait d'ailleurs épousé, et quitté le Conflans pour prendre la charge de Dame du Val. Ce qui liait, bien que de manière ténue, Robb et Ser Elbert par un lien du mariage.
La soirée avait cependant reprit son cours, et le Jeune Loup avait passé dans un premier temps un agréable moment en compagnie de la Dame de Blancport avant de se voir brusquement par l'ordre de la Reine mère, porté par Ser Barristan. La Dame de Peyredragon exigeait de voir Vent Gris sortir de sa vue, pour aucune raison valable. Il fallait cependant s'incliner, et le Nordien avait obtempéré en ravalant son amertume. C C'était là le lot quotidien de son exil à Port-Réal.
Il avait laissé lady Wynafryd retourner à ses obligations auprès de la Prince Rhaenys, tandis que lui avait quitté la zone du banquet qui se terminait, en espérant retrouver Vent Gris. Mais il ne fallut quelques minutes à déambuler, même dans le noir, pour se rendre compte que son sombreloup s'était éloigné de là où il avait comprit ne pas être le bienvenue. Cela déchirait le coeur du Nordien de ne pas retrouver son ombre lupine, même s'il savait qu'elle reviendrait très bientôt.
C'est alors qu'il se rendit compte qu'il était arrivé à l'endroit qui avait utilisé pour implanter les tentes des différentes maisons. Celle devant laquelle le Jeune Loup se tenait maintenant portait la couleur bleue et le motif au faucon représentatif de la maison Arryn. Devant cet abri de fortune s'affairaient plusieurs personnes, dont un qu'il reconnut comme Ser Elbert, qu'il avait aperçu un peu plus tôt au cours du banquet. Il semblait sur le départ, ce que Robb pouvait comprendre. Sans doute souhaitait-il se rendre au plus au chevet de Lord Royce.
Après une seconde d'hésitation, le Nordien s'approcha de quelques pas, bien décidé à saluer le chevalier. Il ne comptait pas lui prendre trop de son temps, juste le saluer comme il lui semblait convenable.
Robb attendit bien d'entrer dans le champ de vision de Ser Elbert pour prendre la parole afin de ne pas sembler arriver de manière impromptue. Une fois qu'il fut certain d'avoir été remarqué par ce dernier, il prit la parole:
-Ser Elbert Arryn, n'est-ce-pas? Je suis Robb Stark, neveu de lady Lysa. Je n'ai pas eu l'occasion de vous saluer durant le banquet, j'espérais pouvoir le faire avant que vous ne partiez.
Il s'était exprimée de manière polie sans pour autant se montrer guindé. Le Jeune Loup ne connaissait rien de la personnalité du chevalier, et ignorait comment il serait accueilli. De plus, le moment était mal choisi.
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Entre Loup et Faucon : le mal du pays
298, Lune 11, Semaine 3- Bois-du-roi
Robb Stark & Elbert Arryn
Le jeune homme venait de vérifier une nouvelle fois que les chevaux étaient bien prêts lorsqu'il se retourna et remarqua la présence d'un jeune homme qu'il ne reconnu pas tout de suite dans les premières secondes de sa détection. Il s'agissait de Robb Stark, fils de Lord Eddard de Winterfell. La référence à sa tante n'était pas très flatteuse au vu du peu d'estime et d'amour que le jeune chevalier portait à Lysa Arryn. Quant au Seigneur de Winterfell, son opinion était tout autre. La plupart des souvenirs qu'il gardait de cet homme datait de son enfance. Il se souvenait du nordien comme d'un homme honorable, qui passait beaucoup de son temps avec Robert le rebelle. Quelque part, pour le jeune Arryn, ils avaient été une espèce de modèle pour lui. Ils avaient le droit de s'entraîner à l'épée, faisait partie intégrante de la vie aux Eyriés. Tout ce que le petit Elbert rêvait de faire mais ne pouvait pas encore accomplir de par son jeune âge. Ce furent des moments emplit de nostalgie en y repensant. Jamais ô grand jamais il ne leur en voulu pour leur rébellion. Ils avaient agis en homme d'honneur pour essayer d'obtenir réparation pour la faute commise par le roi Rhaegar. Son père était mort en suivant Brandon Stark. La vie était ainsi faite et il avait apprit avec le temps à mettre sa rancœur pour les dragons de côté ce qui était un peu obligatoire étant donné son projet initial d'épouser une dame de la famille royale. Le Faucon prit alors la parole d'une voix calme et polie afin de répondre au jeune loup.
«C'est bien moi. Et vous vous devez être Robb de la maison Stark. Ne vous inquiétez pas. Je ne fus pas des plus loquaces pendant le banquet. La santé de mon oncle me préoccupe et je m'apprêtais à regagner Port-Réal au plus vite pour aller m'enquérir de son état.»
Elbert pensait que le jeune Stark comprendrait tout naturellement. Au même moment, il eut un bruit de chute et les deux hommes qui étaient occupés de plier la tente venaient de s'étaler à terre, en voulant trop forcer sur le tissu et avaient renversés les piquets formant la structure de l'habitation de fortune dans un petit fracas métallique. Cela signifiait qu'il n'allait pas partir tout de suite. Martyn soupira et partit donner un coup de mains aux deux hommes, non sans s'être d'abord incliné face au jeune loup. Martyn était un garçon bien éduqué et poli.
«Et voici mon écuyer, le jeune Martyn de la maison Lannister. Comme vous venez de l'entendre, je ne suis pas prêt de partir tout de suite. Nous pouvons donc poursuivre les salutations.»
Le jeune homme soupira calmement avant de se rapprocher du jeune homme. Il n'avait malheureusement rien à lui offrir. Pas de vin, pas de nourriture. L’accueil bien que chaleureux se résumerait au strict minimum.
«Je n'ai malheureusement nul siège à vous offrir, ni aucune victuaille, ni vin mais je gage que le banquet a pu vous en offrir bien plus qu'il ne faut pour être rassasié. C'est tout de même bizarre, nous avons vécu des années à Port-Réal mais nous ne nous sommes jamais réellement parlé malgré le fait que nous soyons tous deux des étrangers sur ces terres. Vous êtes plutôt proche du prince Aegon de ce que j'en sais ? »
C'était une conversation qui se voulait banale ou polie. Elbert n'avait plus aucun intérêt à se rapprocher de tel ou telle personne proche d'une princesse. A présent, il savait que le plan de sa mère était quasi voué à l'échec. Il prenait enfin ses propres décisions sans se laisser influencer par la matriarche et par les Sept ! Qu'est ce que c'était bon de se sentir à nouveau en véritable maître de son destin.
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ENTRE LOUP ET FAUCON: LE MAL DU PAYS
Le chevalier mit manifestement quelques secondes à le reconnaître, ce dont Robb ne se formalisa nullement, se prêtant volontiers à ce rapide examen visuel. Ser Elbert prit néanmoins la parole, aimable malgré l'empressement que montrait ses hommes autour de lui. Il était manifestement sur le départ, et le Jeune Loup ne comptait pas lui prendre une seconde de trop.
Le faucon se présenta, et signala sa volonté de rejoindre Port-Réal au plus vite. Cela était parfaitement compréhensible, même si le Nordien apprit que Lord Royce était l'oncle du chevalier. Il maîtrisait sur le bout des doigts la généalogie du Nord et celle des Targaryen, mais pour les autres régions sa connaissance était plus générale. Cela le toucha encore plus cependant. Ser Arryn devait être très inquiet.
-Cela me semble bien naturel. Lord Royce a fait preuve d'héroïsme aujourd'hui, et je prierai les Dieux pour qu'ils le rendent aux siens.
Robb était sincère, et ce d'autant plus que cet acte d'exception avait eu lieu pour sauver la vie d'un des êtres les plus chers de sa vie, son presque frère le Prince Aegon. L'idée seul que ce sanglier ai pu lui arracher la vie l'horrifiait. Certains seigneurs du Val vénéraient encore les Anciens Dieux, et le Jeune Loup prierait pour la vie du seigneur de Roche-Aux-Runes sous le barral du Donjon Rouge. Les Valois étaient connus pour leur sens de la chevalerie et du devoir, et lord Royce venait de le prouver de la plus tragique des manières.
C'est à ce moment qu'un bruit sourd se fit entendre, et la tente au faucon s'effondra sous les yeux surpris du Jeune Loup. Un jeune garçon, que le chevalier présenta comme son écuyer, Martyn Lannister, s'éloigna pour aider à mettre de l'ordre dans ce soudain désordre. Nul doute que le départ de Ser Elbert serait quelque peu retardé.
-Ne vous souciez de rien de tout cela, je ne cherchais qu'à faire votre connaissance avant votre départ pour la capitale.
Bien évidemment que le faucon avait d'autres choses à penser que lui offrir l'hospitalité comme si de rien de grave ne venait d'arriver à un membre de sa famille. Quoi qu'il en soit, la surprise du Arryn quant à leur rencontre tardive était justifiée, d'autant plus que Robb avait suffisamment arpenté le couloirs du Donjon Rouge pour en connaître quasiment par coeur chacun des habitants. Le Nordien connaissait depuis longtemps la présence du Valois, mais n'avait jamais eu l'occasion de se faire connaître de lui avant cette nuit. Il n'avait pas non plus profité des entraînements de son ami le Prince avec le chevalier, bien qu'il lui en avait déjà parlé par le passé. Il semblait que le moment était finalement bien choisi pour combler cette lacune.
-Il est vrai que nous n'avions pas eu l'occasion de nous entretenir auparavant, ce que je regrette. Mais je suis effectivement proche du Prince Aegon, qui m'avait déjà parlé des entraînements que vous avez pu lui prodiguer d'ailleurs. J'ai également eu la chance de m'entraîner à ses côtés durant ces années à Port-Réal. Votre oncle a sauvé la vie de mon plus cher ami aujourd'hui, Ser Elbert. Ma reconnaissance lui sera acquise éternelelement pour cela.
Sa proximité avec le fils du Roi n'était ignorée de personne sur les Terres de la Couronne, ce qui lui avait d'ailleurs valu nombre de jalousies. Comment un otage, le fils d'un Lord vaincu gardé ici pour contenir toute veilléité de revanche, avait pu prendre une place aussi importante dans la vie de celui qui prendrait un jour place sur le Trône de Fer? Cela faisait sourire en coin le Jeune Loup, lui qui avait conscience que cette amitié avec le futur Roi serait le seul véritable atout qu'il retirerait de son enfance en pupillage.
-Cela fait longtemps également que vous avez quitté vos terres. Les Eyriés doivent vous manquer j'en suis sûr.
Le château imprenable sur lequel régnait le mentor de son père et sa tante, celui qui côtoyait le ciel depuis des siècles sans jamais avoir été conquis, si bien que la région portait le nom d'une famille comme aucune autre en Westeros. Le Jeune Loup espérait avoir un jour l'occasion de poser les yeux sur la Porte Sanglante et sur cette forteresse qui défiait le temps. Peut-être un jour pourrait-il entendre de la bouche du seigneur du Val des histoires sur la jeunesse de son père et de son ami le Cerf, dont il avait hérité du prénom.
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Entre Loup et Faucon : le mal du pays
298, Lune 11, Semaine 3- Bois-du-roi
Robb Stark & Elbert Arryn
Quels dieux prieraient-ils ? Ceux du Nord, « les anciens » de ses racines ou les Sept, ceux des gens qui l'avaient élevés ? Une question fort intéressante que le jeune homme se refusa de poser par politesse.
«Il a accompli le devoir de tout sujet envers son roi, ou plutôt son prince. Il s'est montré brave et honorable. Puisse les dieux l'honorer de pouvoir continuer de vivre et en bonne santé et ne pas lui envoyer la visite de l’Étranger avant mainte et mainte années.»
Le jeune loup désirait faire sa connaissance avant son départ. Voilà qui était plutôt étrange. Ce ne fut pas les occasions qui manquèrent ces dernières années. Pourquoi en profiter seulement maintenant ? Avait-il une requête à formuler ? Une conseil à lui donner ? Une menace ? Cette venue soudaine l'intriguait mais il préférait attendre pour poser la question. La réponse viendrait peut-être d'elle même sans qu'il n'ait à creuser. Après que le loup ait manifesté de nouveau remerciements et hommages à l'encontre de l'oncle du Chevalier du Val, ce dernier prit à nouveau la parole.
«Il est du devoir des chevaliers confirmés d'aider les plus jeunes à s'améliorer. Vous vous entraînez donc avec le Prince ? Je suis surpris de ne jamais vous avoir vu vous joindre à l'une de nos séances. De ce que j'en sais, Lord votre père était un solide combattant. Je me souviens encore de quand je l'épiais enfant lorsqu'il s'entraînait en compagnie de Robert Baratheon. Deux jeunes hommes pourtant opposés tant dans le style et dans le caractère mais pourtant lié par une admirable amitié.»
Ne connaissant pas bien le caractère de Robb, le jeune homme se demandait si le lien qui l'unissait au Prince du Royaume était similaire à celui qui reliait jadis le porte étendard de la rébellion et le Seigneur de Winterfell. L'histoire se répéterait-elle ou le futur était-il plus incertain ?
«L'amitié est une chose rare qu'il nous faut cultiver. Ne l'oubliez pas, même quand vous regagnerez les terres qui vous ont vus naître. »
La discussion dériva enfin sur la contrée natale. Le sujet était inévitable. Elbert ne pouvait nier que le Val, ses montagnes et les Eyriés lui manquait énormément. C'était l'univers dans lequel il était, né , avait grandit et avait fait ses premières gammes. Il y possédait un tas de connaissances, d'amis ou encore de gens qu'il appréciait moins.
«Le Val, les Eyriés, Lord Jon. Tout cela me manque bien évidemment. Je pense que même un homme qui fuirait sa terre natale, poursuivit par la justice de son seigneur, regretterait de devoir quitter la terre qui l'a vu naître. Avez vous déjà visité le Val d'Arryn ? Si ce n'est pas le cas vous devriez. Nous y avons de beau panorama. La vue aux Eryés est aussi imprenable que le château. Goëville est également une charmante petite ville. Peut-être aurez vous l'occasion d'y faire un saut lorsque vous aurez l'opportunité de rentrer dans le Nord.»
La tragédie qui touchait son oncle n'avait pas influencé son choix. Il avait déjà décider de retourner sur les terres de Lord Jon mais l'accident qui frappa Lord Royce avait quelque peu précipité les choses. Peut-être qu'ainsi, il serait plus simple de faire comprendre sa décision à sa mère. Delenna serait sans doute bouleversée en apprenant la nouvelle.
«J'avais déjà pris la décision de retourner dans le Val avant la chasse. A présent, mon départ risque d'être plutôt précipité. Vous avez bien fait de vous être décidé à venir me parler. Avez vous déjà planifié une possible visite auprès de votre famille à Winterfell ?»
Le Arryn se demandait comment le jeune homme serait perçu par les hommes du Nord. Comme l'un des leurs ou comme un étranger ? Tous les membres de sa famille seraien ils heureux de le revoir ou certaines distances allaient malheureusement se créer entre eux ?
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ENTRE LOUP ET FAUCON: LE MAL DU PAYS
Bien sûr, le Ser répondit sobrement aux remerciements de Robb quant à l'acte héroïque de son oncle, le seigneur de Roche-Aux-Runes. Le Nordien retrouvait dans cette simple déclaration les valeurs de la chevalerie qui lui étaient chères, même si son propre adoubement n'arriverait jamais, trop sudier pour ses futurs bannerets. Lui qui nourrissait tant d'admiration pour des figures telles que celles de Barristan Selmy par exemple, ne pouvait que s'incliner devant le geste de Lord Royce.
Mais bien vite, Ser Elbert revint sur le sujet du Prince Aegon, s'étonnant manifestement de ne l'avoir jamais vu se joindre à eux. Mais il était sans doute difficile pour quelqu'un d'extérieur de comprendre à quel point sa place au Donjon Rouge était délicate. Il avait plus partagé avec son frère de l'été qu'avec n'imprte qui d'autre, mais il n'avait jamais pris part aux autres aspects de sa vie, avec d'autres nobles ou encore à Peyredragon, douloureusement conscient que lui n'était pas Prince, mais un otage de la Couronne. Durant des années, il avait choisi de rester dans l'ombre du palais royal, de peur prendre une place qui n'était pas la sienne et d'être méprisé plus encore pour cela. Lucerys Velaryon était d'ailleurs leur seul véritable ami commun, le reste de leurs existences prenant des chemins différents au fur et de mesure de leur avancée.
-Tout ce que je sais du maniement des armes, je l'ai appris en même temps que le Prince. D'une manière générale, j'ai bénéficié de la même éducation que lui malgré mon statut à la Cour. Mais je n'ai jamais voulu m'immiscer dans d'autres aspects de sa vie en tant qu'héritier Targaryen. J'ai conscience du poids que peut représenter ma présence et mon amitié pour lui.
Espérant que cela écarterait ce que le Jeune Loup croyait évacuer comme du doute dans la voix du Faucon, Robb ne put retenir un éclat d'enthousiasme sur son visage quand il l'entendit évoquer son père et Robert Baratheon. Comment n'avait-il pas pu y penser de lui-même? Ser Elbert avait environ dix ans de plus que lui, et avait donc connu la vie de Eddard Stark et du Cerf aux côtés de Jon Arryn! Se mordant la langue pour ensevelir le Valois sous les questions, il reprit contenance avant de reprendre la parole.
-Me feriez-vous l'honneur de me parler d'eux? De Robert Baratheon...et du seigneur mon Père? Peu de personnes à la Cour l'on côtoyé suffisamment pour m'en parler, vous me feriez un immense honneur.
Et peu de personnes auraient envie de parler à un fils de traître de son père, aurait-il pu ajouter. Mais il n'était pas là pour pleurer son sort, il espérait seulement quelques mots, quelques images auxquelles il pourrait se raccrocher, pour invoquer dans son esprit cette famille perdue. Le Val était ami du Nord depuis longtemps, partageant pour beaucoup le sang des Premiers Hommes. Peut-être cela compterait-il.
-Je n'ai encore jamais eu l'occasion de poser les yeux sur le Val, mais je tiens à le faire un jour. Je n'ai aucun doute sur la beauté de cette région. Si les tragiques circonstances vous font précipiter votre retour, vous devez être impatient de rentrer chez vous. Pour ma part, un retour chez moi ne dépend pas de ma volonté, mais de celle de sa Majesté le Roi. C'est à lui de prendre cette décision.
Robb était parvenu à prononcer ces mots sans laisser aparaîitre la moindre colère ou la moindre tristesse, seulement cette neutralité protocolaire qu'une enfance entre les murs du Donjon Rouge lui avait imprimée au fer rouge sur le visage. Il savait cependant que le Prince Viserys nourrissait un projet de voyage vers le Mur dont il lui avait proposé de faire partie. Il avait été très reconnaissant au Dragon pour cette proposition, même s'il ne nourrissait que peu d'espoirs à ce sujet et ne préférait donc pas l'évoquer, de peur d'être déçu.
-Cela fait maintenant longtemps que vous vivez à la Cour, Ser Elbert. Puis-je vous demander ce que vous retirez de ces années à la capitale, après avoir vécu votre enfance dans le Val?
Lui-même n'avait jamais connu que les murs du palais royal, et le Jeune Loup trouvait intéressant d'avoir le point de vue de quelqu'un qui avait connu à la fois Port-Réal et le fief légitime de sa famille.
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298, Lune 11, Semaine 3- Bois-du-roi
Robb Stark & Elbert Arryn
Robb Stark semblait être capable de faire preuve de discernement. S'il était l'ami du Prince, il n'oubliait pas qu'il serait un jour roi et qu'il ne pouvait pas faire partie intégrante de sa vie comme il aurait pût le faire avec un autre fils de noble. Après tout, il n'était qu'un otage pour la Couronne. Sous prétexte d'être une pupille, le terme précité était d'application. Si Lord Stark se décidait par exemple à se soulever contre l'autorité du Roi, Elbert ne donnait pas cher de la tête du jeune loup.
«Et vous faîtes bien de garder une certaine distance. Un jour vous serez amené devenir Suzerain du Nord et vos émotions ne devront pas prendre le pas sur votre jugement.»
Lui aussi fut un jour amené à être héritier de sa région natale mais le destin en décida par la suite autrement, laissant Lysa Arryn accouché du jeune Robert. Si Elbert trouvait que ce dernier était trop faible et trop couvé, il ne manifestait aucune haine envers le garçon qui lui avait volé sa place. Il en allait autrement pour sa génitrice aux cheveux auburn. La requête du jeune nordien risquait malheureusement d'être un peu faussée. En effet, les souvenirs qu'il gardait de ces deux hommes étaient tout sauf objectif. Lorsque vous êtes un enfant, vous ne percevez pas le monde aussi subtilement qu'un adulte. Votre vision est influencée par le prisme de votre ignorance, de votre méconnaissance mais aussi de votre naïveté.
«Je n'étais qu'une enfant. Je ne pourrais vous dresser un portrait fidèle mais si vous y tenez. Robert était un jeune homme vigoureux, fort et puissant. Il se dégageait de lui une véritable force et quand vous le voyez se battre, même le plus averti et le plus courageux des chevaliers y aurait réfléchi à deux fois. Il possédait une personnalité forte, un caractère bien trempé et une bonne dose d'impulsivité.»
Robert Baratheon n'était pas forcément le sujet qui intéressait le plus le jeune Stark mais il fallait savoir faire languir son public avant de lui offrir ce qu'il désirait vraiment. Tout l'art de mener une conversation. Le regard un peu perdu dans ses souvenirs, le Arryn reprit la parole.
«Votre père était plus posé. Moins spontané et moins sanguin que ne l'était Robert. C'était un jeune homme honorable et serviable. Toujours fourré avec Robert. Il se battait bien et respectait l'autorité de Jon Arryn. J'en garde un souvenir positif mais tout ceci me semble si loin à présent. Mon père était ami avec feu votre oncle Brandon. Il est partit avec lui demander des comptes à Port-Réal après l'enlèvement de votre tante Lyanna. Il est mort là bas, tout comme le frère de votre père. Je m'excuse de ne pas pouvoir vous fournir de plus amples détails. »
Encore une chose que le jeune loup ignorait peut-être. Leur famille était donc réellement lié par le flot incontrôlable du destin. Le respect et l'amitié qui unissait son grand oncle Jon avec le père de Robb et l'amitié qui liait Elbert Arryn senior avec l'oncle du nordien, Brandon. Un destin cruel et funeste pour ces deux derniers. Pourtant, Elbert ne manifestait aucune haine envers les propriétaires de Winterfell et sa colère envers les dragons s'était peu à peu apaisée pour ne plus apparaître du tout dans son esprit. Il fallait être capable d'enterrer le passé pour continuer à vivre. Le jeune loup était fort curieux. Il posait de multiples questions, cherchant sans doute des réponses pour se rassurer. Elbert était-il l'homme adéquat pour répondre à ses interrogations ?
«Je ne cache nullement ma joie de retourner sur les terres qui m'ont vue naître. Je me demande juste si mon absence ne sera pas mal perçue par certains. Vous devez sans doute nourrir les mêmes craintes pour le jour où vous retournerez dans le Nord. Mon séjour au sein de la cours royal m'a permis de forger de nouvelles amitiés, d'apprendre à me familiariser avec d'autres cultures, des gens d'horizons différents mais j'en garde aussi un certain goût amer. Mes échecs répétés pour mes tentatives d'épousailles me restent quelque peu en travers de la gorge. Port-Réal est un nid de vipère où l'on doit faire attention à l'endroit où nous posons nos pieds. Je serais heureux de retourner dans le Val.»
Elbert n'avait jamais totalement adopté la capitale du royaume. Il n'aimait pas l'ambiance qui régnait au sein de la ville, ni au Donjon Rouge. Pas plus que tous les flagorneurs qui séjournaient à la cours. Un homme d'honneur n'y avait pas sa place et il avait toujours estimé avoir eu du mal à y faire son trou mais il gardait en mémoire des rencontres inoubliables, comme celle de Lady Aelinor Connington, dame de compagnie de la princesse Rhaenys Targaryen.
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