[FlashB] The words have of powers Δ Tywin/Jo'
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Tywin Δ Jorelle
L'an 295, lune 12, semaine 1
Alors que l'aube se dessinait lentement dans un ciel nuageux, l’ours indompté se faufilait dans la cour de Castral Roc. Jorelle était très différente des autres dames de cette maison, elle ne portait aucune robe qui marquait sa taille, sa chevelure n’était pas coiffée d’une manière très sophistiquée… La petite Mormont avait gardé – malgré la chaleur écrasante de l’ouest – ses pantalons, mais aussi sa longue tresse épaisse qu’elle gardait sur son épaule. Elle était très reconnaissable, surtout lorsqu’elle était entourée par des fanfreluches.
Éloigné de la grande demeure des Lannister, caché de tous, Jorelle débutait son entraînement avec l'un des hommes de leurs hôtes. Gonflant sa poitrine, respirant profondément, le cœur palpitant sous l'adrénaline d'un combat nouveau, elle prit ses épées. Elle ne se mouvait pas avec grâce, mais peu lui importait, cet exercice n'était pas censé être agréable à voir. Si lui montrait sa force en l'attaquant de front, elle, elle essayait de se montrer rusé, esquivant ses coups qui devenaient de plus en plus violents. Il n'aimait pas quand elle l'empêchait d'atteindre sa cible. Elle bougeait rapidement, tentant désespérément de bien repositionner ses pieds. Il pouvait utiliser cette même force pour lui donner un coup d'épaule et l’ours indompté tomberait lamentablement, mais pour que cela arrive, il devait se rapprocher, risquant d'être touché par une de ses épées. En se repositionnant correctement, elle fit sa première attaque, allongeant son bras droit, le croisement de fer provoqua une vibration qui résonnait dans son épaule. Une douce sensation qui laissa apparaître un sourire sur son visage luisant de sueur. Plus tard, le soldat fit baisser son épée avec la sienne et elle en profita pour utiliser son deuxième sabre pour atteindre sa cible. Jorelle eus l'effet escompté, elle lui toucha la cuisse avec le plat de sa lame. Furieux, il l'attaqua d'une manière extrêmement vive, s'approchant dangereusement de sa position, l'obligeant à reculer à chaque fois qu'il frappait. Il anticipa même un de ses coups – trahit par son propre regard – il attaqua une fois encore et bloqua son arme, ainsi que son bras. Il la désarma en l'espace de quelques secondes. La Mormont la laissa tomber au sol avec un grognement de douleur. Elle secouait sa main gauche à présent désarmée. Il connaissait ses faiblesses, la nordienne était moins efficace avec cette main.
Maintenant armée que d'une seule arme, elle pouvait à son tour utiliser son bras comme arme. Emportée par la violence de cette nouvelle double parade et elle manqua de tomber au sol. L’ours indompté était sans doute doué au combat, mais il avait beaucoup plus de force qu’elle. Tout ce qu’elle pouvait utiliser contre lui, c'était sa rapidité et ses connaissances sur ses faiblesses à lui. Elle fit de nouveau plonger son épée, déterminée à trouver cette ouverture qui se refuser à elle. Comme auparavant, il pivota sur sa droite, à la différence que cette fois-ci, elle enchaîna brutalement. C'était à son tour de grogner alors qu’elle s'empressait de lui sourire fièrement, erreur fatale. Énervé, il se fatiguait plus vite, mais il devenait d'autant plus dangereux. Il se fendit en avant au lieu de battre en retraite comme elle avait espéré et avec une pirouette fortement habile, il arriva à se décaler sans qu’elle eût le temps de réaliser comment il avait fait. Le plat de sa lame claqua contre son ventre, dépité de la lenteur de sa réaction, lui flanqua un nouveau coup sur son bras armé. Le souffle coupé, il vint à sa rencontre, avait-il été brutal ? Oh que oui. Petit à petit, sa respiration devenait plus calme, elle ne luttait plus pour récupérer le souffle qui lui manquait. L'entraînement continua plus tard, après ce moment de repos, elle reprit ses deux épées. Le rythme s’intensifiait, mais aucun des deux ne voulaient se rendre. Acier contre acier, elle le voyait changer, laissant sa colère du début s’apaiser pour se concentrer sur le combat. Et finalement, c'est lui qui gagna. Il avait réussi à la distraire, utilisant ses propres techniques pour la décontenancer.
Son visage perlait de sueur, mais cela ne l’empêchait pas de retourner vers la population. Encore rouge par l’effort, elle se mêla à la foule qui s’était réveillée quelques heures plutôt. Jorelle devait à présent retrouver son aîné et surtout, manger quelques choses.
Alors que l'aube se dessinait lentement dans un ciel nuageux, l’ours indompté se faufilait dans la cour de Castral Roc. Jorelle était très différente des autres dames de cette maison, elle ne portait aucune robe qui marquait sa taille, sa chevelure n’était pas coiffée d’une manière très sophistiquée… La petite Mormont avait gardé – malgré la chaleur écrasante de l’ouest – ses pantalons, mais aussi sa longue tresse épaisse qu’elle gardait sur son épaule. Elle était très reconnaissable, surtout lorsqu’elle était entourée par des fanfreluches.
Éloigné de la grande demeure des Lannister, caché de tous, Jorelle débutait son entraînement avec l'un des hommes de leurs hôtes. Gonflant sa poitrine, respirant profondément, le cœur palpitant sous l'adrénaline d'un combat nouveau, elle prit ses épées. Elle ne se mouvait pas avec grâce, mais peu lui importait, cet exercice n'était pas censé être agréable à voir. Si lui montrait sa force en l'attaquant de front, elle, elle essayait de se montrer rusé, esquivant ses coups qui devenaient de plus en plus violents. Il n'aimait pas quand elle l'empêchait d'atteindre sa cible. Elle bougeait rapidement, tentant désespérément de bien repositionner ses pieds. Il pouvait utiliser cette même force pour lui donner un coup d'épaule et l’ours indompté tomberait lamentablement, mais pour que cela arrive, il devait se rapprocher, risquant d'être touché par une de ses épées. En se repositionnant correctement, elle fit sa première attaque, allongeant son bras droit, le croisement de fer provoqua une vibration qui résonnait dans son épaule. Une douce sensation qui laissa apparaître un sourire sur son visage luisant de sueur. Plus tard, le soldat fit baisser son épée avec la sienne et elle en profita pour utiliser son deuxième sabre pour atteindre sa cible. Jorelle eus l'effet escompté, elle lui toucha la cuisse avec le plat de sa lame. Furieux, il l'attaqua d'une manière extrêmement vive, s'approchant dangereusement de sa position, l'obligeant à reculer à chaque fois qu'il frappait. Il anticipa même un de ses coups – trahit par son propre regard – il attaqua une fois encore et bloqua son arme, ainsi que son bras. Il la désarma en l'espace de quelques secondes. La Mormont la laissa tomber au sol avec un grognement de douleur. Elle secouait sa main gauche à présent désarmée. Il connaissait ses faiblesses, la nordienne était moins efficace avec cette main.
Maintenant armée que d'une seule arme, elle pouvait à son tour utiliser son bras comme arme. Emportée par la violence de cette nouvelle double parade et elle manqua de tomber au sol. L’ours indompté était sans doute doué au combat, mais il avait beaucoup plus de force qu’elle. Tout ce qu’elle pouvait utiliser contre lui, c'était sa rapidité et ses connaissances sur ses faiblesses à lui. Elle fit de nouveau plonger son épée, déterminée à trouver cette ouverture qui se refuser à elle. Comme auparavant, il pivota sur sa droite, à la différence que cette fois-ci, elle enchaîna brutalement. C'était à son tour de grogner alors qu’elle s'empressait de lui sourire fièrement, erreur fatale. Énervé, il se fatiguait plus vite, mais il devenait d'autant plus dangereux. Il se fendit en avant au lieu de battre en retraite comme elle avait espéré et avec une pirouette fortement habile, il arriva à se décaler sans qu’elle eût le temps de réaliser comment il avait fait. Le plat de sa lame claqua contre son ventre, dépité de la lenteur de sa réaction, lui flanqua un nouveau coup sur son bras armé. Le souffle coupé, il vint à sa rencontre, avait-il été brutal ? Oh que oui. Petit à petit, sa respiration devenait plus calme, elle ne luttait plus pour récupérer le souffle qui lui manquait. L'entraînement continua plus tard, après ce moment de repos, elle reprit ses deux épées. Le rythme s’intensifiait, mais aucun des deux ne voulaient se rendre. Acier contre acier, elle le voyait changer, laissant sa colère du début s’apaiser pour se concentrer sur le combat. Et finalement, c'est lui qui gagna. Il avait réussi à la distraire, utilisant ses propres techniques pour la décontenancer.
Son visage perlait de sueur, mais cela ne l’empêchait pas de retourner vers la population. Encore rouge par l’effort, elle se mêla à la foule qui s’était réveillée quelques heures plutôt. Jorelle devait à présent retrouver son aîné et surtout, manger quelques choses.
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An 295 - Lune 12 - Semaine 1
feat. Jorelle Mormont
Les premières lueurs de l’aube venaient à peine de percer à travers les nuages de la nuit que le Vieux Lion se trouvait déjà affairé à son bureau, rédigeant maintes notes et en signant d’autres. Il aimait travailler dans la quiétude et le calme de ce moment qui suivait les derniers instants de la nuit, lorsque Castral-Roc dormait encore. Il renifla profondément, posant une note signée sur sa droite et en prenant une nouvelle sur sa gauche. Il la parcourait des yeux lorsqu’on frappa à sa porte :
Oui ? dit-il sans lever les yeux du parchemin.
Un bruit de porte qu’on ouvre puis qu’on referme, des bottes claquant sur le parquet de bois d’acajou verni ou devenant muettes sous les riches tapis de Myr, l’acier de l’armure qui cliquetait au rythme de celui qui s’avançait vers lui…
Bonjour Lord Tywin. Veuillez excuser cette intrusion matinale mais on me rapporte un fait important qui a eu lieu fort tôt ce matin…au camp d’entraînement Ouest…
Le Lion du Roc leva brièvement des yeux et aperçut Ser Forley Prestre, son heaume sous le bras, le regardant fixement et attendant visiblement un quelconque commentaire de sa part. Il reporta son regard bleu acier sur son parchemin :
Et bien ?
Mon Seigneur…L’une des…filles Mormont…Lady Jorelle… Elle a voulu s’entraîner avec l’un de vos chevaliers… balbutia-t-il.
Elle a voulu s’entraîner ou elle s’est entraîné, Ser Forley ?questionna-t-il sans relever les yeux.
Elle s’est entraînée mon Seigneur… Et elle a été bien malmenée…autant que son adversaire…
Cela m’a tout l’air d’être un entrainement dans les règles de l’art. Pourquoi me déranger pour si peu, Ser ?
Mon Seigneur…son adversaire demande réparation…Bien qu’il ait remporté leur duel, il refuse qu’une femme puisse s’entraîner et se battre ainsi tel un homme…qui plus est sur vos terres et dans votre demeure…
Et qui était son adversaire ?
Ser Lorent Lorch, mon Seigneur.
Lord Tywin posa sa plume et s’adossa à son fauteuil. Il était courroucé et agacé autant par le comportement de stupide de Ser Lorent Lorch que par la présence de ces Nordiennes. Ser Lorent était peut-être le représentant en chef de la Maison Lorch, maison de chevaliers fieffés de l’Ouest, et un combattant émérite, il était néanmoins pourri d’une fierté démesurée qui ne souffrait pas qu’on ose lui tenir tête. Visiblement, Jorelle Mormont lui a donné ce matin une petite leçon d’humilité qui ne pouvait qu’être bonne à prendre. Une telle attitude le conduirait inévitablement à sa perte, et perdre Ser Lorent Lorch n’était pas envisageable…Même si nul n’est irremplaçable.
A nouveau on frappa à la porte. Après avoir permis à la personne d’entrer, il vit qu’il s’agissait de ses domestiques personnels qui venaient lui apporter, comme d’habitude, son petit-déjeuner dans ses appartements privés. Pendant qu’ils installaient le tout à la table ronde dans la pièce attenante à celle où il se trouvait, il leur lança d’une voix forte :
Rajoutez un couvert.
Avant d’ajouter à l’encontre de Ser Forley :
Trouvez-moi cette Mormont et faîtes-la monter ici. Mettez également la main sur Ser Lorent. Je souhaite avoir une petite explication avec ces deux-là…
Ce sera fait, mon Seigneur.
Puis il s’inclina roidement et s’en retourna vers la porte, derrière les domestiques qui avaient terminé de préparer la table. Le Vieux Lion relut le dernier parchemin qu’il avait dans les mains avant l’arrivée de Ser Forley Prestre, le signa et se leva pour se diriger vers la table ronde, dans l’autre pièce. Il prit quelques raisons d’une grosse grappe posée au milieu du plat en or contenant toutes sortes de fruits puis s’en alla contempler le lever du soleil sur la mer depuis le balcon…ce moment où la rencontre du soleil et de l’eau créait se métamorphosait en lueurs dorées vacillantes sur la vaste étendue d’eau, aux pieds du fief des Lions de l’Ouest…
Oui ? dit-il sans lever les yeux du parchemin.
Un bruit de porte qu’on ouvre puis qu’on referme, des bottes claquant sur le parquet de bois d’acajou verni ou devenant muettes sous les riches tapis de Myr, l’acier de l’armure qui cliquetait au rythme de celui qui s’avançait vers lui…
Bonjour Lord Tywin. Veuillez excuser cette intrusion matinale mais on me rapporte un fait important qui a eu lieu fort tôt ce matin…au camp d’entraînement Ouest…
Le Lion du Roc leva brièvement des yeux et aperçut Ser Forley Prestre, son heaume sous le bras, le regardant fixement et attendant visiblement un quelconque commentaire de sa part. Il reporta son regard bleu acier sur son parchemin :
Et bien ?
Mon Seigneur…L’une des…filles Mormont…Lady Jorelle… Elle a voulu s’entraîner avec l’un de vos chevaliers… balbutia-t-il.
Elle a voulu s’entraîner ou elle s’est entraîné, Ser Forley ?questionna-t-il sans relever les yeux.
Elle s’est entraînée mon Seigneur… Et elle a été bien malmenée…autant que son adversaire…
Cela m’a tout l’air d’être un entrainement dans les règles de l’art. Pourquoi me déranger pour si peu, Ser ?
Mon Seigneur…son adversaire demande réparation…Bien qu’il ait remporté leur duel, il refuse qu’une femme puisse s’entraîner et se battre ainsi tel un homme…qui plus est sur vos terres et dans votre demeure…
Et qui était son adversaire ?
Ser Lorent Lorch, mon Seigneur.
Lord Tywin posa sa plume et s’adossa à son fauteuil. Il était courroucé et agacé autant par le comportement de stupide de Ser Lorent Lorch que par la présence de ces Nordiennes. Ser Lorent était peut-être le représentant en chef de la Maison Lorch, maison de chevaliers fieffés de l’Ouest, et un combattant émérite, il était néanmoins pourri d’une fierté démesurée qui ne souffrait pas qu’on ose lui tenir tête. Visiblement, Jorelle Mormont lui a donné ce matin une petite leçon d’humilité qui ne pouvait qu’être bonne à prendre. Une telle attitude le conduirait inévitablement à sa perte, et perdre Ser Lorent Lorch n’était pas envisageable…Même si nul n’est irremplaçable.
A nouveau on frappa à la porte. Après avoir permis à la personne d’entrer, il vit qu’il s’agissait de ses domestiques personnels qui venaient lui apporter, comme d’habitude, son petit-déjeuner dans ses appartements privés. Pendant qu’ils installaient le tout à la table ronde dans la pièce attenante à celle où il se trouvait, il leur lança d’une voix forte :
Rajoutez un couvert.
Avant d’ajouter à l’encontre de Ser Forley :
Trouvez-moi cette Mormont et faîtes-la monter ici. Mettez également la main sur Ser Lorent. Je souhaite avoir une petite explication avec ces deux-là…
Ce sera fait, mon Seigneur.
Puis il s’inclina roidement et s’en retourna vers la porte, derrière les domestiques qui avaient terminé de préparer la table. Le Vieux Lion relut le dernier parchemin qu’il avait dans les mains avant l’arrivée de Ser Forley Prestre, le signa et se leva pour se diriger vers la table ronde, dans l’autre pièce. Il prit quelques raisons d’une grosse grappe posée au milieu du plat en or contenant toutes sortes de fruits puis s’en alla contempler le lever du soleil sur la mer depuis le balcon…ce moment où la rencontre du soleil et de l’eau créait se métamorphosait en lueurs dorées vacillantes sur la vaste étendue d’eau, aux pieds du fief des Lions de l’Ouest…
© DRACARYS
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Tywin Δ Jorelle
L'an 295, lune 12, semaine 1
L'ensemble de son corps, endolori et courbaturé, protestait ouvertement contre le peu d'heures de sommeil qu'elle lui avait accordé les jours précédents. La Mormont luttait alors contre cette envie de retourner dans le lit douillet qu'elle avait délaissé pour un entraînement ardu. Une mauvaise décision qui lui coûtait cher, puisque non seulement elle avait perdu la plupart de ses duels, ce qui blessait sa fierté de nordienne, mais ce soldat avait aussi réussi à la blesser dans sa chaire. Elle plaçait sa main sur son estomac, comme-ci cela allait soulager la douleur lancinante qui persistait. Une pensée magique qui ne marchait guère, mais malgré la souffrance provoquée par le plat de sa lame, l'ours indompté souriait. Quoi de mieux pour commencer une journée qu'un combat loyal ? Cela la mettait de bonne humeur. Durant ses dernières heures, elle était libre d'être cette guerrière qui lui manquait tant. Jorelle n'avait pas besoin de faire des courbettes humiliante, ni à faire attention aux mots qu'elle utilisait, elle était simplement une combattante comme les autres. Ces derniers temps, la jeune Mormont se réveillait avec l'étrange sensation que les choses avaient changée. Elle ne pouvait pas dire pourquoi, ni comment, mais la plupart des certitudes qu'elle avait lui semblaient différentes, altérées, comme si le monde avait évolué sans que personne ne le remarque. Ce qui était absurde, malgré les traces laissées par les guerres passées, Westeros était toujours le même continent. Non, c’était elle qui avait grandit, son point de vue qui commençait à évoluer. Le monde lui semblait dorénavant plus grand, mais au-delà de sa superficie, il lui paraissait encore plus dangereux. Elle devait alors faire plus attention, ressembler davantage à Dacey et se faire plus discrète, mais cela lui était extrêmement difficile.
Jorelle frottait sa peau moite à travers le tissu de sa tunique et attacha son épaisse chevelure avec deux petits bâtons qu'elle avait trouvés. La jeune femme était habillée d'une manière bien simple pour une noble, mais à quoi cela servait-il de bien s'habiller pour un entraînement ? Personne ne pourrait penser que cette femme, vêtue comme un homme, portant deux épées sur le dos étaient de haute naissance. Seul le nord pourrait l'imaginer.
L'insulaire profitait de cette matinée bien trop chaud à son goût, elle souriait au passant qui l'a dévisageait presque, en somme, c'était une journée idyllique. C'est ce qu'elle aurait pu croire. Elle ne remarqua pas les hommes de Tywin, qui se plaça à ses côtés. Sans explication, sans aucune politesse, ils l'escortèrent aux châteaux. Elle avait beau grogner, poser des questions, se débattre, ils restaient de marbre. Bien dressé pensa t-elle. Les Mormont étaient réputées pour leur franchise, des paroles qui pouvaient être aussi affûtées que leurs armes. Chacune d'entre-elles avait déjà exprimé leur point de vue sans penser aux répercussions de leur action. Alors pourquoi devrait-elle se taire dans une telle situation ? Il n'y avait aucun motif valable pour qu'elle soit conduite de la sorte à leurs seigneurs. Après avoir poussé de nombreuses portes, monter de grande marche, elle se trouva face au grand Lannister.
- Puis-je savoir pourquoi je suis convoqué de la sorte ?
L'ensemble de son corps, endolori et courbaturé, protestait ouvertement contre le peu d'heures de sommeil qu'elle lui avait accordé les jours précédents. La Mormont luttait alors contre cette envie de retourner dans le lit douillet qu'elle avait délaissé pour un entraînement ardu. Une mauvaise décision qui lui coûtait cher, puisque non seulement elle avait perdu la plupart de ses duels, ce qui blessait sa fierté de nordienne, mais ce soldat avait aussi réussi à la blesser dans sa chaire. Elle plaçait sa main sur son estomac, comme-ci cela allait soulager la douleur lancinante qui persistait. Une pensée magique qui ne marchait guère, mais malgré la souffrance provoquée par le plat de sa lame, l'ours indompté souriait. Quoi de mieux pour commencer une journée qu'un combat loyal ? Cela la mettait de bonne humeur. Durant ses dernières heures, elle était libre d'être cette guerrière qui lui manquait tant. Jorelle n'avait pas besoin de faire des courbettes humiliante, ni à faire attention aux mots qu'elle utilisait, elle était simplement une combattante comme les autres. Ces derniers temps, la jeune Mormont se réveillait avec l'étrange sensation que les choses avaient changée. Elle ne pouvait pas dire pourquoi, ni comment, mais la plupart des certitudes qu'elle avait lui semblaient différentes, altérées, comme si le monde avait évolué sans que personne ne le remarque. Ce qui était absurde, malgré les traces laissées par les guerres passées, Westeros était toujours le même continent. Non, c’était elle qui avait grandit, son point de vue qui commençait à évoluer. Le monde lui semblait dorénavant plus grand, mais au-delà de sa superficie, il lui paraissait encore plus dangereux. Elle devait alors faire plus attention, ressembler davantage à Dacey et se faire plus discrète, mais cela lui était extrêmement difficile.
Jorelle frottait sa peau moite à travers le tissu de sa tunique et attacha son épaisse chevelure avec deux petits bâtons qu'elle avait trouvés. La jeune femme était habillée d'une manière bien simple pour une noble, mais à quoi cela servait-il de bien s'habiller pour un entraînement ? Personne ne pourrait penser que cette femme, vêtue comme un homme, portant deux épées sur le dos étaient de haute naissance. Seul le nord pourrait l'imaginer.
L'insulaire profitait de cette matinée bien trop chaud à son goût, elle souriait au passant qui l'a dévisageait presque, en somme, c'était une journée idyllique. C'est ce qu'elle aurait pu croire. Elle ne remarqua pas les hommes de Tywin, qui se plaça à ses côtés. Sans explication, sans aucune politesse, ils l'escortèrent aux châteaux. Elle avait beau grogner, poser des questions, se débattre, ils restaient de marbre. Bien dressé pensa t-elle. Les Mormont étaient réputées pour leur franchise, des paroles qui pouvaient être aussi affûtées que leurs armes. Chacune d'entre-elles avait déjà exprimé leur point de vue sans penser aux répercussions de leur action. Alors pourquoi devrait-elle se taire dans une telle situation ? Il n'y avait aucun motif valable pour qu'elle soit conduite de la sorte à leurs seigneurs. Après avoir poussé de nombreuses portes, monter de grande marche, elle se trouva face au grand Lannister.
- Puis-je savoir pourquoi je suis convoqué de la sorte ?
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CASTRAL-ROC | An 295 - Lune 12 - Semaine 1 | FEAT. JORELLE MORMONT
Le Vieux Lion l’entendit arriver de loin tant les vociférations de la fille Mormont se faisaient entendre depuis le bout du couloir qui menait à ses appartements. S’étant levé de son bureau, il se trouvait à son balcon, un verre d’eau à la main, en train de contempler le peuple s’agiter dans les ruelles de Castral-Roc en contrebas. Le vent, qui venait de la mer, lui ramenait de temps à autre quelques embruns salés qu’il inspira profondément, les yeux fermés. Il entendit la porte de ses appartements s’ouvrir derrière lui. Il se retourna, quitta le balcon et pénétra dans le grand salon où deux gardes venaient de lui ramener l’Ourse du Nord.
Lady Jorelle Mormont, Mon Seigneur.
Merci. Et Ser Lorent ? s’enquit-il.
Nous le cherchons encore, mon Seigneur.
Il acquiesça de la tête et fit un geste de la main pour les inciter à disposer. La porte ne s’était pas encore refermée que la Mormont fut plus que directe avec sa question envers le Suzerain de l’Ouest. Ce dernier la fixa longuement, détaillant sa tenue très masculine et simple qui n’allait pas à une femme de son rang, sa coiffure fait à la hâte, son visage brillant des dernières gouttes de transpiration liées à l’effort produit durant son entraînement… Inquisiteurs et durs, les yeux du Lion du Roc n’exprimaient en cet instant rien d’autre qu’une profonde exaspération à l’encontre d’une de ses invités du Nord dont il souhaitait, à mesure que les jours passaient, les voir très vite partir pour leur prochaine destination… Il passa sous silence la question et surtout le ton, peu approprié, dont fit preuve Jorelle Mormont à son égard et s’avança vers la table où son petit-déjeuner, accompagné d’un couvert supplémentaire pour Jorelle, était servi :
Asseyez-vous, Lady Jorelle.
Il prit place dans son fauteuil habituel, s’empara d’une pomme et tendit la corbeille où se trouvaient plusieurs brioches au beurre à la jeune femme. Il attendit qu’elle se serve avant de faire de même, trancha sa brioche en deux et, comme elle fumait encore légèrement, tout fraîchement sortie du four qu’elle était, il patienta et s’adressa à son invitée :
Je vous accorde beaucoup de liberté en vous permettant de vous entraîner avec mes hommes, bien que je ne tolère guère qu’une femme porte des armes, et que vous et vos sœurs puissiez aller et venir librement dans Castral-Roc et aux alentours. J’attends de votre part comme de vos sœurs un comportement irréprochable en retour. Compte tenu de mon désintérêt le plus total pour cet immense territoire qu’est le Nord, vous devriez apprécier d’autant plus vos permissions de séjour ici et les libertés que je vous octroie…
Il rapprocha de lui la motte de beurre et le pot de miel puis entrepris d’en tartiner un peu sur un morceau de brioche :
Et pour votre gouverne, je convoque qui je veux. Dois-je peut-être vous rappeler où vous êtes et qui est votre hôte ?
Il prit une bouchée, la mastiqua en silence tout en fixant la jeune Ourse. Lorsqu’il eut terminé, il reprit :
J’ai eu vent de votre entraînement avec Ser Lorent Lorch. Un très bon combattant, fier de ses qualités et atouts mais bouffi d’orgueil. Vous l’avez battu il me semble, mais Ser Lorent ne l’entend pas de la sorte. Je vous ai fait venir pour entendre votre version des faits ainsi que les siennes. Lui aussi je l’ai…convoqué…
Lady Jorelle Mormont, Mon Seigneur.
Merci. Et Ser Lorent ? s’enquit-il.
Nous le cherchons encore, mon Seigneur.
Il acquiesça de la tête et fit un geste de la main pour les inciter à disposer. La porte ne s’était pas encore refermée que la Mormont fut plus que directe avec sa question envers le Suzerain de l’Ouest. Ce dernier la fixa longuement, détaillant sa tenue très masculine et simple qui n’allait pas à une femme de son rang, sa coiffure fait à la hâte, son visage brillant des dernières gouttes de transpiration liées à l’effort produit durant son entraînement… Inquisiteurs et durs, les yeux du Lion du Roc n’exprimaient en cet instant rien d’autre qu’une profonde exaspération à l’encontre d’une de ses invités du Nord dont il souhaitait, à mesure que les jours passaient, les voir très vite partir pour leur prochaine destination… Il passa sous silence la question et surtout le ton, peu approprié, dont fit preuve Jorelle Mormont à son égard et s’avança vers la table où son petit-déjeuner, accompagné d’un couvert supplémentaire pour Jorelle, était servi :
Asseyez-vous, Lady Jorelle.
Il prit place dans son fauteuil habituel, s’empara d’une pomme et tendit la corbeille où se trouvaient plusieurs brioches au beurre à la jeune femme. Il attendit qu’elle se serve avant de faire de même, trancha sa brioche en deux et, comme elle fumait encore légèrement, tout fraîchement sortie du four qu’elle était, il patienta et s’adressa à son invitée :
Je vous accorde beaucoup de liberté en vous permettant de vous entraîner avec mes hommes, bien que je ne tolère guère qu’une femme porte des armes, et que vous et vos sœurs puissiez aller et venir librement dans Castral-Roc et aux alentours. J’attends de votre part comme de vos sœurs un comportement irréprochable en retour. Compte tenu de mon désintérêt le plus total pour cet immense territoire qu’est le Nord, vous devriez apprécier d’autant plus vos permissions de séjour ici et les libertés que je vous octroie…
Il rapprocha de lui la motte de beurre et le pot de miel puis entrepris d’en tartiner un peu sur un morceau de brioche :
Et pour votre gouverne, je convoque qui je veux. Dois-je peut-être vous rappeler où vous êtes et qui est votre hôte ?
Il prit une bouchée, la mastiqua en silence tout en fixant la jeune Ourse. Lorsqu’il eut terminé, il reprit :
J’ai eu vent de votre entraînement avec Ser Lorent Lorch. Un très bon combattant, fier de ses qualités et atouts mais bouffi d’orgueil. Vous l’avez battu il me semble, mais Ser Lorent ne l’entend pas de la sorte. Je vous ai fait venir pour entendre votre version des faits ainsi que les siennes. Lui aussi je l’ai…convoqué…
© Feniix
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Tywin Δ Jorelle
L'an 295, lune 12, semaine 1
L'ours du Nord luttait littéralement contre son instinct primaire. Il lui fallut une force sans pareil pour garder sous contrôle cette petite voix qui l'a poussait habituellement à agir. Aussi sauvage que le peuple libre, elle avait de grande difficulté à contenir son caractère, notamment son impulsivité qui lui compliquait souvent la vie. Sur son île, elle n'aurait pas hésité une seule seconde, elle aurait haussé la voix plus que de raison et quitter la salle tout en prenant soin de claquer la porte. Mais l'insulaire n'était pas chez elle. Jorelle était loin de son foyer, sur une terre inconnue qui prône davantage le paraître que la franchise. Un endroit où une femme comme elle était en danger. Il lui arrivait de se mettre en péril, mais son instinct de survie prenait le dessus. Qu'arriverait-il si la Mormont refusait d'obéir ? Si elle restait debout, camper sur ses positions, se tenant comme un soldat ? Si elle s'abstenait de prendre cette brioche cuite au four ? Que ferait alors cet homme au regard d'acier ? Resterait-il toujours aussi impassible ?
Tout comme ses sœurs, Jorelle avait grandit sans un homme pour les gouverner. L’Hermite ne vivait pas auprès d'elle et n'aidait nullement dans leurs éducations. Et que dire de son véritable père ? Lui ne savait même pas qu'elle existait. L'oursonne n'acceptait pas qu'un homme lui dicte une conduite et encore moins qu'il juge son comportement. Depuis sa naissance, on lui avait donné la possibilité d'être libre et d'agir selon son honneur. Alors subir une telle situation était difficile, surtout lorsque c'était contraire à tout ce qu'on lui avait appris. En outre, elle haïssait les morales, d'autant plus lorsque c'était un homme tel que lui qui les prodiguait. C'était humiliant et sa fierté refusait de l'accepter. Notamment lorsqu'il sous-entendait qu'elle était « libre » d'agir à sa guise puisqu'il n'avait aucune affaire avec son peuple. Les mains sous la table, elle serra si fort ses poings que ses phalanges blanchirent. Elle luttait pour ne rien laisser transparaître, mais son sourcil refusait de reprendre sa place initiale.
Le « grand » Lannister tartina sa brioche machinalement, pendant que Jorelle le fixait de son regard bleuté. Bien qu'elle ait une faim de loup, elle refusait de toucher à cette nourriture. Si elle pouvait plier sa fierté en acceptant de se faire réprimander, elle refusait de manger ce qu'il lui tendait. Il était évident que c'était le comportement d'une enfant gâté, mais elle ne pouvait faire autrement. C'était trop. L'ours du Nord était – en apparence – aussi froid qu'un iceberg, mais elle bouillonnait à l'intérieur. Non seulement parce que cette brioche paraissait délicieusement bonne, mais aussi parce qu'il se comportait une nouvelle fois comme le roi de Westeros. Elle haïssait les arrogants, mais mima un sourire pour répondre à cette question presque rhétorique. À ce moment-même, elle était certaine que beaucoup de femme serait tomber en sanglot devant ses menaces voilées, mais cette nordienne avait connue bien pire que les colères de ce vieil homme. Et tandis qu'il mangeait sa maudite brioche, elle caressait du pouce la cuillère qui se trouvait près d'elle.
J’ai eu vent de votre entraînement avec Ser Lorent Lorch. Un très bon combattant, fier de ses qualités et atouts mais bouffi d’orgueil. Vous l’avez battu il me semble, mais Ser Lorent ne l’entend pas de la sorte. Je vous ai fait venir pour entendre votre version des faits ainsi que les siennes. Lui aussi je l’ai…convoqué…
Jorelle se sentait comme prise au piège, avançant dans un labyrinthe les yeux bandés. Il voulait qu'elle parle. Il lui était facile de se faire taire, elle mordait sa langue, crispait sa mâchoire, mais lorsqu'elle sa langue se déliait, elle perdait le contrôle de ses mots.
- Hum je vois... dit-elle calmement en s’enfonçant dans sa chaise.
L'insulaire ne baissait toujours pas les yeux, elle restait fidèle à elle-même. Toute leur vie, les hommes pour se divertir cherchent de nouvelles choses à acquérir. Des envies, des désirs, des caprices... Tout ce qui est susceptible de les occuper assez longtemps pour qu'ils puissent se lancer dans une perpétuelle quête d'assouvissement. Alors, le but de toute leur existence est d'obtenir ce qu'ils souhaitent par tous les moyens. Mais une fois que ce désir est finalement assouvi, ils retombent dans l'ennui. Puis ils cherchent toujours de plus en plus de choses à avoir, bien qu'ils n'en aient pas besoin, ou n'en possèdent pas les droits. Car après tout, c'est l’inaccessible qui attire. Et qui finit par rendre fou si on ne l'obtient pas malgré tous nos efforts. C'est de cette façon qu'elle imaginait cet homme : taciturne en quête d’inaccessible.
- Je dois alors remercier, comment vous dite déjà ? Votre désintérêt le plus total pour les contrées du Nord. Sachez tout de même que si notre présence vous trouble à ce point, Dacey et moi-même, nous pouvons abréger notre séjour chez vous. Il serait dommage que mon... comportement... soit responsable de notre mésentente.
Jorelle s'adaptait à son interlocuteur, elle avait su garder son calme et utilisait l'ironie. Elle avait même délaissé sa franchise habituelle. Sa voix était claire et posée, mais elle pouvait entendre cette pointe plus aiguë qu'elle utilisait lorsqu'elle était en colère.
- Et concernant ce Ser Lorent Lorch... Je comprends qu'il est difficile pour un homme d'être vaincu par une femme. C'est tout aussi blessant qu'humiliant et cela est mauvais pour la réputation de sa famille, de sa maison et encore bien d'autres choses à laquelle je ne pense pas. Mais, parce qu’il y a toujours un mais... Sachez que ce n'est pas moi qui est remporté la plupart de nos duels, mais bien ce Ser Lorent Lorch.
Depuis le début de son discours, son visage se déformait à chaque phrase, ce qui lui permettait d’inciter sur certains mots. Soit son arcade se soulevait, soit elle haussait ses sourcils... Elle avait même prononcé distinctement et insisté sur le titre, le nom et le prénom de ce preux chevalier.
- Alors, que voulez-vous que je vous dise sur ses duels ? Hormis que votre homme n'a pas seulement un orgueil mal placé, il possède aussi une idiotie sans pareil.
Jorelle avait croisé ses jambes et croisé ses mains sur son ventre. Malgré la situation délicate, elle avait hâte de voir cet homme se justifier auprès de son hôte.
L'ours du Nord luttait littéralement contre son instinct primaire. Il lui fallut une force sans pareil pour garder sous contrôle cette petite voix qui l'a poussait habituellement à agir. Aussi sauvage que le peuple libre, elle avait de grande difficulté à contenir son caractère, notamment son impulsivité qui lui compliquait souvent la vie. Sur son île, elle n'aurait pas hésité une seule seconde, elle aurait haussé la voix plus que de raison et quitter la salle tout en prenant soin de claquer la porte. Mais l'insulaire n'était pas chez elle. Jorelle était loin de son foyer, sur une terre inconnue qui prône davantage le paraître que la franchise. Un endroit où une femme comme elle était en danger. Il lui arrivait de se mettre en péril, mais son instinct de survie prenait le dessus. Qu'arriverait-il si la Mormont refusait d'obéir ? Si elle restait debout, camper sur ses positions, se tenant comme un soldat ? Si elle s'abstenait de prendre cette brioche cuite au four ? Que ferait alors cet homme au regard d'acier ? Resterait-il toujours aussi impassible ?
Tout comme ses sœurs, Jorelle avait grandit sans un homme pour les gouverner. L’Hermite ne vivait pas auprès d'elle et n'aidait nullement dans leurs éducations. Et que dire de son véritable père ? Lui ne savait même pas qu'elle existait. L'oursonne n'acceptait pas qu'un homme lui dicte une conduite et encore moins qu'il juge son comportement. Depuis sa naissance, on lui avait donné la possibilité d'être libre et d'agir selon son honneur. Alors subir une telle situation était difficile, surtout lorsque c'était contraire à tout ce qu'on lui avait appris. En outre, elle haïssait les morales, d'autant plus lorsque c'était un homme tel que lui qui les prodiguait. C'était humiliant et sa fierté refusait de l'accepter. Notamment lorsqu'il sous-entendait qu'elle était « libre » d'agir à sa guise puisqu'il n'avait aucune affaire avec son peuple. Les mains sous la table, elle serra si fort ses poings que ses phalanges blanchirent. Elle luttait pour ne rien laisser transparaître, mais son sourcil refusait de reprendre sa place initiale.
Le « grand » Lannister tartina sa brioche machinalement, pendant que Jorelle le fixait de son regard bleuté. Bien qu'elle ait une faim de loup, elle refusait de toucher à cette nourriture. Si elle pouvait plier sa fierté en acceptant de se faire réprimander, elle refusait de manger ce qu'il lui tendait. Il était évident que c'était le comportement d'une enfant gâté, mais elle ne pouvait faire autrement. C'était trop. L'ours du Nord était – en apparence – aussi froid qu'un iceberg, mais elle bouillonnait à l'intérieur. Non seulement parce que cette brioche paraissait délicieusement bonne, mais aussi parce qu'il se comportait une nouvelle fois comme le roi de Westeros. Elle haïssait les arrogants, mais mima un sourire pour répondre à cette question presque rhétorique. À ce moment-même, elle était certaine que beaucoup de femme serait tomber en sanglot devant ses menaces voilées, mais cette nordienne avait connue bien pire que les colères de ce vieil homme. Et tandis qu'il mangeait sa maudite brioche, elle caressait du pouce la cuillère qui se trouvait près d'elle.
J’ai eu vent de votre entraînement avec Ser Lorent Lorch. Un très bon combattant, fier de ses qualités et atouts mais bouffi d’orgueil. Vous l’avez battu il me semble, mais Ser Lorent ne l’entend pas de la sorte. Je vous ai fait venir pour entendre votre version des faits ainsi que les siennes. Lui aussi je l’ai…convoqué…
Jorelle se sentait comme prise au piège, avançant dans un labyrinthe les yeux bandés. Il voulait qu'elle parle. Il lui était facile de se faire taire, elle mordait sa langue, crispait sa mâchoire, mais lorsqu'elle sa langue se déliait, elle perdait le contrôle de ses mots.
- Hum je vois... dit-elle calmement en s’enfonçant dans sa chaise.
L'insulaire ne baissait toujours pas les yeux, elle restait fidèle à elle-même. Toute leur vie, les hommes pour se divertir cherchent de nouvelles choses à acquérir. Des envies, des désirs, des caprices... Tout ce qui est susceptible de les occuper assez longtemps pour qu'ils puissent se lancer dans une perpétuelle quête d'assouvissement. Alors, le but de toute leur existence est d'obtenir ce qu'ils souhaitent par tous les moyens. Mais une fois que ce désir est finalement assouvi, ils retombent dans l'ennui. Puis ils cherchent toujours de plus en plus de choses à avoir, bien qu'ils n'en aient pas besoin, ou n'en possèdent pas les droits. Car après tout, c'est l’inaccessible qui attire. Et qui finit par rendre fou si on ne l'obtient pas malgré tous nos efforts. C'est de cette façon qu'elle imaginait cet homme : taciturne en quête d’inaccessible.
- Je dois alors remercier, comment vous dite déjà ? Votre désintérêt le plus total pour les contrées du Nord. Sachez tout de même que si notre présence vous trouble à ce point, Dacey et moi-même, nous pouvons abréger notre séjour chez vous. Il serait dommage que mon... comportement... soit responsable de notre mésentente.
Jorelle s'adaptait à son interlocuteur, elle avait su garder son calme et utilisait l'ironie. Elle avait même délaissé sa franchise habituelle. Sa voix était claire et posée, mais elle pouvait entendre cette pointe plus aiguë qu'elle utilisait lorsqu'elle était en colère.
- Et concernant ce Ser Lorent Lorch... Je comprends qu'il est difficile pour un homme d'être vaincu par une femme. C'est tout aussi blessant qu'humiliant et cela est mauvais pour la réputation de sa famille, de sa maison et encore bien d'autres choses à laquelle je ne pense pas. Mais, parce qu’il y a toujours un mais... Sachez que ce n'est pas moi qui est remporté la plupart de nos duels, mais bien ce Ser Lorent Lorch.
Depuis le début de son discours, son visage se déformait à chaque phrase, ce qui lui permettait d’inciter sur certains mots. Soit son arcade se soulevait, soit elle haussait ses sourcils... Elle avait même prononcé distinctement et insisté sur le titre, le nom et le prénom de ce preux chevalier.
- Alors, que voulez-vous que je vous dise sur ses duels ? Hormis que votre homme n'a pas seulement un orgueil mal placé, il possède aussi une idiotie sans pareil.
Jorelle avait croisé ses jambes et croisé ses mains sur son ventre. Malgré la situation délicate, elle avait hâte de voir cet homme se justifier auprès de son hôte.