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[FB] Can't hold it anymore. I need you by my side. - Pv Catelyn Stark

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L'Hiver avait recouvert le Nord de son long manteau d'argent, déposant une mince pellicule de neige immaculée sur les contrées du loup, s'élançant du mur jusqu'aux frontières du Neck, donnant au territoire un aspect quelque peu irréel, majestueux. Néanmoins, aucun Hiver, aussi ardu soit-il dans les terres au Nord du Mur, n'aurait pu égaler l'atmosphère glaciale qui planait entre les murs noirs de Winterfell.

Cela faisait trois lunes que la Rébellion avait touché à son terme. La guerre civile avait marqué la chair et les esprits de tous les nordiens, ébranlant jusqu'à leur foi indéfectible envers les anciens dieux. Comment le monde pourrait redevenir comme il était avec tout le mal qui s'y était passé ? Comment la terre pourrait-elle donner les récoltes de demain alors qu'elle était gorgée du sang de ses maîtres ? Comment les femmes pouvaient-elles donner la vie, et par là enclencher la renaissance dont avait besoin la génération brisée des aînés, si leurs maris, leurs pères et leurs frères avaient tous été emportés par l'impitoyable fléau de la Guerre ?

Eddard Stark, alors âgé de 21 ans, s'était dressé, tel un phare dans la nuit, comme le pionnier de la reconstruction du Nord par ses habitants. Il veillait, chaque jour, à entretenir des liens solides avec l'intégralité de ses vassaux, passant ses journées à écrire à ces derniers, afin consolider l'unité de son peuple. Les nordiens devaient resté à tout prix unis, ou bien le malheur et le chagrin finiraient par retourner les anciens frères les uns contre les autres et le Nord s’étoufferait à nouveau dans son propre sang. Néanmoins, malgré son assiduité et son dévouement exemplaire à la guérison et au futur, jamais on ne vit d'homme plus malheureux que lui, du Mur jusqu'aux rives du Neck.

Ned n'était pas le genre d'homme à ouvrir son cœur à qui que ce soit. Sauf peut être à sa sœur Lyanna, mais sa tombe n'était pas des plus bavarde. Lui qui avait bien tout perdu dans cette maudite guerre avait encaissé, sans broncher, l'acharnement du malheur sur sa famille. Il n'avait jamais parlé à qui que ce soit de ce qu'il avait vu et ressenti, tant et si bien que la souffrance canalisé du loup se transforma bientôt en un étau le tenant à la gorge.

Il aurait pu trouver un peu de réconfort en la personne de son neveu, Jon, cette si petite créature que lui avait laissé sa petite sœur, qu'il avait apprit à aimer dès le premier regard. Le rire du bambin rappelait au sire de Winterfell des souvenirs d'une époque oubliée, d'une jeunesse à jamais perdue, entachée par le sang de la montagne de cadavre sur laquelle était perchée le trône de Fer. Néanmoins, le Stark ne pouvait concevoir de prendre du plaisir en compagnie du petit loup sans encourir à la fureur de son épouse, qui avait été si terriblement ébranlée par les évènements de la rébellion. Et comment Ned aurait-il pu lui en vouloir ? On lui avait arraché son petit de ses bras, en tribu d'une guerre qui n'avait jamais été la sienne, pour laquelle elle n'avait pas combattu. Comment aurait-elle pu tolérer un relâchement de la part de son époux alors qu'elle voyait ce bambin comme un terrible affront à son honneur ainsi que comme une souillure sur celui de son époux ? Eddard avait présenté Jon comme son bâtard, trahissant la confiance de sa femme et piétinant ainsi les restes de son cœur brisé. Le loup de Winterfell était tout bonnement persuadé qu'elle le haïssait, et ce pour un crime qu'il n'avait jamais commis. Il se sentit profondément désolé pour sa Catelyn, car il ne pouvait pas même imaginer lui révéler la vérité quand à ce bébé qu'elle haïssait à la mesure d'une mère privée de son enfant, condamnée à voir l'enfant d'une autre dans les bras de son mari. Il avait donné sa parole, et jamais, par les anciens dieux, Eddard Stark ne revenait sur sa parole. Il protègerait son neveu, coûte que coûte, et il ne s'autoriserait à révéler la vérité qu'à ce dernier, si le besoin s'en faisait ressentir.
Cependant, aucune parole d'honneur ne pouvait alléger le poids de la culpabilité, du chagrin et des remords du suzerain du Nord. Ces souffrances risquaient à tout moment de le faire flancher, et il craignait de ne pouvoir plus jamais se relever, écrasé qu'il était par les espoirs de tout un peuple alors qu'il aurait pu être le premier à ployer sous sa douleur.

C'est donc le cœur lourd que le loup vit le crépuscule baigner le château de sa lumière pâle, indiquant au Gardien du Nord qu'il était tant pour lui de rejoindre sa chambre conjugale. Cette idée suffît à l'angoisser ; son épouse ne lui avait pas adresser la parole depuis plusieurs semaines. Il parlait seul, et elle ne lui répondait parfois que par un regard assassin, chargé de reproches. Parfois, les larmes de la mère venait embrasser ses joues, poignardant au passage le cœur meurtri de Ned, qui aurait volontiers tout fait pour arracher son épouse à ce mutisme malheureux. Lorsqu'il poussa en douceur la porte de sa chambre, il la vit assise sur le lit, tressaillant légèrement, surprise par l'arrivée impromptue de son mari. Il n'osa risqué un regard en sa direction, fragilisé qu'il était car il n'avait pas la certitude de pouvoir à nouveau faire face au chagrin de la Tully.

Il se contenta de contourner le lit et de s'approcher d'une chaise au fond de la pièce, le plus loin possible de ce dernier. Il se débarrassa lentement de son grand manteau en peau de loup, qui étoffait considérablement sa carrure, tournant le dos à sa femme aux cheveux auburns. Sans la regarder, le loup ne put s'empêcher de briser le silence pesant d'une voix qu'il voulut la plus calme possible.

-Bonsoir, Ma dame.

Il n'eût aucune réponses, comme il s'y attendait. Une fois désarmé, il se retrouva simplement vêtu d'une chemise de lin blanc et d'un pantalon de coton noir. Il jeta un coup d’œil au présentoir accroché au mur face au lit conjugale. Sur ce dernier reposait Glace, gigantesque, soigneusement emmitouflée dans un fourreau élaboré de manière experte, donnant l'impression que la lame trouvait refuge dans la gueule béante d'un loup-garou. Les souvenirs d'Arthur Dayne revinrent brutalement à l'esprit du suzerain qui tenta de chasser ces noires pensées en se concentrant sur la pile de documents qui reposait sur la commode.

- Le Lord Wyman a eut une deuxième petite fille Catelyn, il y a deux jours. Il s'est empressé de m'écrire sur la nouvelle en toute hâte, tant et si bien que j'ai remarqué dans sa plume qu'il tremblait d'excitation lors de l'écriture de la lettre.

Ned tenta un petit rire prudent, qui ne lui ressemblait guère. Serrant les poings, il s'acharna à trouver un sujet qui arracherait une réponse à son épouse.

- Les Manderly disposent déjà d'une grande famille, mais il est toujours plaisant que de constater la naissance d'une nouvelle nordienne parmi nous. Nous devons resté un bloc uni. L'Hiver est bien là, après tout. Je ne crois pas te l'avoir déjà dit, mais cette petite s'appelle Wylla. J'espère seulement qu'elle trouvera sa place à Blancport. Nulles doutes que naître dans une grande famille telle que celle des Manderly est porteur de grandes difficultés, mais je suis certain qu'elle parviendra à être digne de ses aînés. Le sang du Nord coule dans ses veines, après tout.

Eddard cessa de feuilleter des documents sans les lires pour occuper son regard, et continua sur sa lancée.

-Dans sa lettre Wyman m'a confié que sa petite lui avait déjà donné un sourire. Alors qu'elle n'est âgée que d'à peine 48 heures ! Je ne l'aurais sans doutes pas cru si je n'avais pas été témoin de quelque chose de similaire. Je me souviens du premier sourire que m'a offert Jon, par exemple, et je ne l'oublierais pas de si-...

Le nordien se figea, conscient de sa terrible erreur. Il avait, inconsciemment, abordé le sujet. Ce sujet qui allait à présent lui apporter la tempête. Il ferma quelque temps les yeux, puis les rouvrit avant de se tourner vers Catelyn, prêt à faire face au blizzard qui avancait vers lui à toute vitesse, se tenant bien droit devant l'adversité, comme il l'avait toujours fait durant l'intégralité de sa vie. Il plongea son regard gris dans celui de la Tully et essaya de paraître inébranlable, si proche qu'il était de céder au poids qui l'écrasait depuis si longtemps du matin jusqu'au soir.

   

   
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Eddard & Catelyn Stark


Comment pouvais-je vivre…A cette époque, je n’en avais aucune idée… Je n’étais qu’une âme habitant un corps qui, par le miracle des Sept, se mouvait, s’alimentait et parfois, arrivait à prononcer quelques mots d’une voix chevrotante et faible. Le reflet que me renvoyait le miroir n’était pas flatteur…Mon teint était gris comme le ciel du Nord, mes cheveux avaient perdu leur éclat et j’étais obligée de reprendre certaines de mes robes, qui étaient devenues trop grandes pour moi… J’avais perdu le goût de vivre…

La nouvelle de ma famille, totalement disséminée par les Targaryen et leurs alliés, a été le premier choc terrible. Je perdais tous ceux qui m’étaient chers… Oncle Brynden, mon petit-frère Edmure, mon père…Ajoutez à cela l’absence de ma sœur Lysa, restée en sécurité aux Eyriés, et l’arrivée au pouvoir d’une famille qui avait choisi la trahison de la maison suzeraine du Conflans et qui s’en sort particulièrement bien en devenant les nouveaux Suzerains de la terre qui m’a vu naître et sur laquelle j’y ai tant de merveilleux souvenirs. Je me souviens encore de ce jour terrible où, rassemblant ce qu’il me restait d’affaires pour rejoindre le Seigneur mon mari, de retour sur ses terres, l’on vint me sommer de me hâter car je n’avais plus rien à faire en ces lieux avant de me signifier que, en guise de « Pardon royal », le Roi exigeait un otage du Nord…et que son dévolu s’était jeté sur mon fils, Robb, qui venait à peine de naître. Avec quelle férocité j’ai défendu ma chair et mon sang… Mon instinct maternel et protecteur prenait le dessus sur la peine qui m’affligeait…Deux hommes m’escortant jusqu’à Winterfell durent venir me tenir par les bras tant je me démenais, criant, hurlant, maudissant au possible le Roi et sa lignée de me prendre mon premier-né, dont les pleurs ne faisaient qu’attiser encore plus ma douleur et ma rage, comme si on marquait mon cœur au fer blanc…un fer blanc à l’effigie du Dragon Tricéphale…

Le voyage jusqu’à Winterfell me parut interminable. J’allais même jusqu’à prier qu’une quelconque bande de vauriens nous attaquent et viennent abréger mes souffrances en m’arrachant à ce monde dans lequel je ne désirais plus vivre. Mais alors je pensais à mon mari…Il avait épousé une Tully, une femme dont la maison avait toujours mis en avant le devoir, l’honneur et les valeurs familiales. Je me devais d’être forte pour les miens et pour lui, même s’il restait encore un étranger à mes yeux. Je fus impressionnée par la grandeur de Winterfell et par la hauteur de ses remparts. La cité semblait imprenable. Une part de moi s’y sentait en sécurité et pendant un bref instant, tandis qu’Eddard venait à mon encontre pour m’accueillir, je me disais que peut-être pourrais-je aller mieux ici… Jusqu’à ce qu’il me parle de lui…de son bâtard ramené de je ne savais où et issue de la première des gueuses croisée sur leur campement. Il me demandait de l’aimer comme un fils, de m’occuper de lui comme une mère… Je restais sans voix alors que je sentais mes yeux s’emplir de larmes, ma gorge se serrer et mon cœur se déchirer. Etait-il complètement stupide ou n’avait-il tout simplement pas de cœur ? Pas de sentiments ? Son fils légitime avait été pris par le Roi et il me demandait à moi de m’occuper d’un vulgaire bâtard issu d’un moment d’égarement ?! S’en fut trop… Je ravalais ma haine et ma douleur, lui lançais un regard noir et suivis ma femme de chambre. Ce jour marqua le début de mon silence à son égard.

Depuis, je vis dans le mutisme, le ressenti, la douleur et la colère, sentiments qui se trouvent exacerbés dès que mes yeux se posent sur le bâtard ou sur mon mari, ou que mes oreilles n’entendent ses pleurs ou la voix du Seigneur de Winterfell. Je daignais adresser quelques mots à Mestre Luwin, ce brave homme qui m’aida à mettre mon Robb au monde, mais là s’arrêtait ma générosité. Les pires moments étaient ceux, comme celui-ci, où mon mari devait me rejoindre pour la nuit. Nous ne pouvions faire chambre à part et donc, je me voyais forcer de subir sa présence chaque soir et chaque nuit. Du moins était-il assez intelligent pour ne pas avoir l’audace de vouloir me toucher…

Lorsqu’il entra dans notre chambre, je sursautais, tant j’étais perdue dans mes pensées. Je lui jetais un regard noir et empli de dégoût avant de me retourner, nattant mes cheveux pour la nuit d’un air absent. Il me salua, salut auquel je ne répondis rien, prétextant n’avoir rien entendu. Puis il se mit à parler de Lord Wyman Manderly de Blancport, un homme que je n’avais encore jamais rencontré. Je l’écoutais sans plus prêter attention à ce qu’il disait, fixant mes doigts progressant le long de ma natte. Mais c’est alors qu’il osa dire son nom…et évoquer un de ses souvenirs avec cet enfant qui grandissait chez nous, un endroit où il n’avait pas sa place tandis qu’un autre enfant, qui, lui, avait plus que n’importe quel autre enfant du Nord sa place à Winterfell, vivait loin des siens…loin de moi. Mes doigts se figèrent sur place. Je respirais avec difficulté tant la colère me suffoquait et tournais lentement mon visage vers mon époux. Je le vis flou tant mes yeux étaient remplis de larmes, des larmes de colère plus encore que des larmes de tristesse. Elles coulèrent d’elles-mêmes et celles qui avaient quitté mes yeux se voyaient immédiatement remplacer par de nouvelles…sans interruption. Je prix appui sur le lit et me levais, m’approchant du Gouverneur du Nord. Ma voix n’était qu’un murmure brisé par mes sentiments que je refoulais depuis mon arrivée ici et qui ne pouvaient plus rester dans mon cœur…Ils y étaient trop à l’étroit depuis la mention du premier sourire du bâtard :

Comment….peux…….tu……..seulement…….oser……..me parler………de ça ? Comment…..Eddard ?

Il n’était pas encore Ned, mon Ned, à cette époque :

C’est une heureuse nouvelle pour les Manderly et pour Lord Wyman mais si tu voulais réellement me faire intelligemment la conversation, ne crois-tu pas qu’il aurait été préférable de ne pas faire mention de ce…..bâtard que tu as osé ramener de ta..foutue guerre ?

Je laissais échapper un rire nerveux, essuyant mes larmes d’un revers rageur de la main. Ma voix prenait en amplitude à mesure que je parlais…D’ailleurs je ne parlais plus…je criais ma douleur longtemps tenue enfermée dans la cage de mon cœur :

J’aurais aimé pouvoir voir le premier sourire de Robb. J’aurais aimé pouvoir le prendre dans mes bras, le tenir et voir ses petites lèvres s’étirer en un sourire au son de ma voix…à la vue de mon visage…Le plus beau sourire qu’il m’ait été donné de voir… VOILA CE QUE TU AURAIS DÛ ME DIRE !!!

Je tremblais de colère. Je n’avais encore jamais été dans un tel état…

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A ce moment là, Eddard repensa aux mots d'un soldat nordien, auprès duquel il s'était battu lors de la rébellion.

- Pour sûr qu'les donzelles du sud, 'sont pas très farouches hein, rien n'voir 'vec nos donzelles à nous hein m'seigneur !

Si ce commentaire avait juste suscité l'amusement du suzerain, qui n'était pas un grand spécialiste de la gente féminine, le loup trouva en ce moment que cet homme était bien loin de la vérité. La colère de Catelyn avait été à la hauteur des craintes de Ned, et celui-ci eut volontiers croiser le fer une douzaine fois supplémentaire avec Arthur Dayne plutôt que d'avoir à faire face à ce déchaînement de rage et de souffrance.

Le visage mouillé de larmes de sa femme fit tressaillir le gardien du Nord tant la culpabilité de la voir dans un tel état était grande. Il se souvenait de leur nuit de noce, et même s'ils ne se connaissaient pas à l'époque, il l'avait trouvé d'une grande beauté le jour de leur mariage. Eddard ne put s'empêcher de penser que la femme souriante qu'il avait rencontré ce jour là à Vivesaigue était morte. Le Stark était convaincu qu'on avait arraché une part d'elle même à son épouse en même temps que son premier-né, et il ne put ainsi s'empêcher de se questionner à ce sujet : Si Robb revenait, retrouverait-il sa femme ? Dans son entièreté ?

Catelyn aborda brièvement le sujet du Lord Wyman, et Ned se fit la réflexion qu'il ne l'avait tout bonnement pas encore présenté à son épouse. Son sujet de conversation, dès le départ, avait été biaisé. Le loup songea alors qu'en plus de tout ce qui pesait sur l'âme de Catelyn, il y avait également son rapport à sa nouvelle condition de suzeraine. Ils n'avaient jamais vraiment discuter de la place qu'occupait Catelyn en tant que gardienne du Nord aux côtés de Ned ; A vrai dire, ils n'avaient jamais vraiment discuter de quoi que ce soit depuis leurs retrouvailles à Winterfell.

Eddard sentît son cœur se serrer. Il n'avait jamais échanger avec la Tully les moindres mots, ils ne s'étaient jamais parlé l'un à l'autre comme deux mariés étaient sensés le faire. Pas étonnant qu'il fut aussi gauche, aussi maladroit avec elle ! Comment trouver les mots justes, apaiser les souffrances d'une inconnue, avec laquelle la seule chose qu'on ait partagé soit sa couche et l'immensité d'un château désespérément vide, dans lequel on a beau cherché sans relâche la présence d'un fils, qui se trouve à des lieux de nous ?

Le Stark vit ses mains trembler, et chercha à le cacher indépendamment de sa volonté. Le lien qu'il ressentait en ce moment avec Catelyn était bien plus significatif qu'on ne pourrait le croire. Toute la souffrance qu'avait ressenti le couple, que les deux mariés s'étaient efforcé d'emmurer dans une tour de silence, semblaient lutter pour s'échapper de leur prison de pierre. L'armure de la Tully se fissurait, et de cette faille risquait de s'échapper, à tout moment, tous ce qu'elle avait tu, faute d'avoir une personne à qui parler. D'une certaine façon, Ned se sentait soulagé pour sa femme. Au moins pouvait elle laisser libre cours à ce qui la tourmentait, hurler à plein poumons toute l'incompréhension, toute la fureur et toute la peine qu'elle avait gardé pour elle jusqu'à maintenant. Il l'enviait. Il enviait sa chance d'avoir le droit de craquer. Et plus les sentiments de la Tully se déversait, plus Eddard sentait le monstre de sa douleur se débattre dans son cœur. Le loup en lui rêvait de briser ses chaînes, de hurler tout ce qu'il n'avait jamais pu dire.

La haine de Catelyn pour Jon se heurta aux souvenirs de Ned au sujet de sa sœur mourante. Pendant une seconde, une étincelle de colère luisit dans ses yeux. La haine de Catelyn était injuste. Le petit Snow n'était en rien responsable de tout ceci ; elle n'avait pas le droit de le blâmer ainsi.

- Ce n'est qu'un enfant, Catelyn ! Répondit finalement le seigneur de Winterfell en haussant le ton. Jon n'est pas responsable de tout ceci ! Il est temps que tu cesses de considérer ce bambin comme un criminel simplement de par sa propre existence ! Il est venu au monde, Catelyn ! Et il est ici à présent, dans notre demeure, car c'est ICI qu'est sa place ! Et nul part ailleurs !

Bien qu'il ait parlé sensiblement plus fort, Ned ne s'était pas pour autant permit de crier sur sa dame. Il avait gardé une voix sensiblement mesurée, imperceptiblement vibrante du torrent de sentiments qui retournaient le Stark de l'intérieur.

- Ce n'est pas sa faute... Répéta le loup, sa voix décroissante en volume au fil des mots. C'est la mienne. Si tu as quelqu'un à blâmer pour cet enfant, alors blâme moi.

Le teint du seigneur vira presque au grisâtre. Il était si fatigué de tout cela. De ses sentiments qu'il s'efforçait de contenir, de la situation dans laquelle il se trouvait à présent, contraint de disputer à sa femme l'intégrité de cet enfant qui n'était pas le sien. Finalement, dans une voix basse, frappée par le malheur, le loup reprit en relevant la tête vers son épouse.

- Jon n'est pas responsable de l'absence de Robb, et tu le sais. Mon... Mon bâtard n'a pas usurpé la place de notre fils, et je comprends à tes mots que je t'ai blessé en évoquant ce que nous n'aurons jamais avec notre premier né. Il n'est pas là, Catelyn. Notre fils n'est pas là. Nous n'assisterons pas à son premier sourire. nous n'assisterons à ses premiers pas. Nous ne l'entendrons jamais prononcer ses premiers mots. Nous n'entendrons jamais le bruit de ses petits pas raisonner dans le hall de Winterfell, pour briser ce silence dans lequel nous sommes emprisonné à présent.

La voix du loup se brisa. Il fut agité d'un tremblement, ce fut comme son visage venait de vieillir de plusieurs années. Il paraissait vieux et malade. Enfin, dans un ton qui se rapprochait d'avantage de la supplique que de la conversation, il ajouta :

-Je t'en prie, Catelyn... C'est suffisamment dur comme ça.

Il savait pertinemment qu'il manquait de tact. Que ce n'était pas là ce qu'il fallait dire, et qu'une telle remarque raviverait la colère de son interlocutrice. Et pourtant, il ne s'agissait là que de l'avertissement du veilleur sur le mur. Eddard arrivait à ses limites. Il ne pourrait pas en supporter d'avantage sans céder. Il sentait ses jambes trembler sous son poids, comme si elles étaient la dernière chose qui empêchait le Suzerain du Nord de s'effondrer aux pieds d'une mère éplorée, dont le chagrin pouvait bien avoir raison de la ténacité du seigneur de Winterfell.
 

 
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Eddard & Catelyn Stark


Je gardais les poings serrés, tellement serrés que mes ongles s’enfonçaient dans la paume de mes mains. Mais je ne ressentais aucune douleur. Je fulminais de colère devant cet homme qui se trouvait être mon mari. Au bout d’un moment, mes larmes cessèrent de couler. Je sentis mes yeux s’assécher tout comme les ruisseaux humides qu’avaient laissé mes larmes en roulant sur mes joues creuses et grises. Je le fixais inlassablement du regard. J’attendais sa réponse. Elle mit un certain temps à arriver mais quand elle arriva, j’eus un léger mouvement de recul car sa voix avait été plus forte que de coutume. Sans pour autant éclater en cris, elle imposait le silence. Aussi je l’écoutais. Pour la première fois depuis mon arrivée à Winterfell, il disposait de toute mon attention. Je m’attendais à ce qu’il prenne la défense de son bâtard, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il me dise de le blâmer lui. J’émis un léger rire un rien moqueur :

Il a sa place ici parce que tu es son père. Mais je ne suis pas sa mère, Eddard. Ne me demande pas de considérer cet enfant autrement que comme un étranger ou un intrus, car c’est ce qu’il est à mes yeux…C’est au-dessus de mes forces, je ne pourrais jamais le considérer différemment et ne me demande pas…plus jamais…de changer envers lui…Je ne peux pas…

Un sanglot s’échappa de mes lèvres :

Je ne peux pas……

Les mots qu’il eut ensuite firent disparaître ma colère…Aussi rapidement qu’elle était venue, aussi rapidement avait-elle baissé les bras au profit de mon incommensurable tristesse et douleur. Il disait vrai…Au sujet de mon petit Robb…Tout ce qu’il disait était vrai… Je n’ai jamais pu l’exprimer de vive voix…Uniquement en pensée, mais ce qu’il avait dit à voix haute était la vérité…Et elle était terrible à entendre. Je plaquais mes deux mains sur ma bouche pour étouffer au possible les vagues de sanglots qui allaient déferler sur mes lèvres. A nouveau, mes yeux se remplirent de larmes et à nouveau, les barrages que je tentais chaque jour vainement de construire cédèrent sur la pression de mes larmes. Je reculais et allais m’asseoir sur le lit. Mes jambes ne pouvaient plus soutenir mon poids, tant ma peine était grande.

Je me recroquevillais sur le lit, me pliais en deux tant mes sanglots me faisaient mal et me secouaient les côtes. Cependant, la voix brisée de mon mari me fit relever la tête vers lui. Comme par miracle, mes sanglots cessèrent presque instantanément face à cette supplique implicite prononcée par un homme que je croyais incapable de ressentir le moindre sentiment. Mes yeux le virent alors comme il était…Un homme aussi profondément meurtri que je l’étais moi. Là, devant moi, j’observais le rempart que s’était construit Eddard lentement se fissurer pour, enfin, me parler ouvertement de ce qu’il ressentait au plus profond de lui. De ma bouche, mes mains remontèrent sur mes joues, séchèrent mes larmes et mes yeux. Ces derniers posèrent alors un autre regard sur mon mari. Plus de colère…plus de haine…mais de la compassion, cette même compassion qui allait se transformer en un amour fort. Ce fut alors la première fois que j’allais l’appeler par ce surnom que je ne lui donnais qu’en privé et que seuls ses proches lui donnaient :

Ned…Ned je… mais mes mots s’étranglèrent dans ma gorge.

Ne pouvant poursuivre, je baissais la tête et, quand je la relevais, ce fut pour le regarder d’un air doux et pour lui tendre la main… Pour la première fois depuis notre mariage, je voulais l’avoir près de moi…

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Les traits et les rides du Loup de Winterfell étaient plus apparents que jamais, tant et si bien qu'on aurait pu croire la figure du suzerain comme taillée dans le roc. Cette pensée effleura quelques instants la réflexion de Ned, et il se surprit à constater qu'il serait bien plus heureux s'il en était ainsi. Il aurait aimé que sa chair soit de pierre, que son cœur ne soit qu'un grossier morceau de roche, car cela aurait peut être signifier une paix possible loin des sentiments qui l'accablaient. Il avait tant lutté contre cette part de lui même qui le rendait humain, contre ce morceau d'Eddard Stark qui criait vengeance, qui pleurait la mort de sa famille et souffrait de l'enlèvement de son fils aîné. En tant que seigneur de Winterfell, il s'était toujours interdit de laisser libre cours à cette part qui, dans un sens, était indigne de la figure héroïque que les nordiens avaient fait de lui. L'Honorable Eddard Stark, l'infaillible, le loup de Winterfell. Ned avait volontiers endossé ce rôle auprès des siens, s'érigeant seul au milieu des ruines de sa famille. Le suzerain s'était bâtit comme l'Atlas qui porterait la tragédie du monde sur ses épaules. Malheureusement, Eddard ne tenait ni de la pierre, ni de la chose divine. Son humanité se débattait en lui, tant et si bien qu'elle finirait sûrement par le ronger de l'intérieur.

Il écouta attentivement son épouse, et constata qu'au moins, à la différence des précédentes semaines, elle lui répondait véritablement. A lui. A cet homme qui n'avait jamais attiré que sa haine et son mépris. Ironiquement, Ned vit ça comme une amélioration significative. Le nordien n'osa pas esquisser le moindre geste envers son épouse. Elle paraissait si frêle, un si petit bout de femme pour une si grande tempête, ballotée par les vents de ses peines et de ses frustrations. Eddard serra les mâchoires lorsque Catelyn déclara que considérer Jon comme un fils était au dessus de ses forces. La tâche du suzerain n'était-elle pas tout autant au dessus de ses forces ? Le fardeau qui accablait Ned était bien supérieur à ce qu'il était capable de supporter, et pourtant il se tenait là, droit, aussi solide qu'il le pouvait. D'une voix qu'il voulut aussi douce que possible, Eddard répliqua.

- Je ne te demandes pas d'échanger Robb contre Jon. Jamais Jon ne sera ton fils. Néanmoins tu ne peux considérer cet enfant comme un étranger, ou un intrus, ou un usurpateur ! Je t'ai demandé de chérir cet enfant comme une mère parce qu'il n'en aura jamais, Catelyn ! Le garçon n'est pas un étranger que je t'imposes pour te tourmenter, c'est un Stark ! Mon sang coule dans ses veines !

Le loup s'humecta les lèvres, avant de soupirer.

- C'était une erreur que de te demander une telle folie. J'ai été aveugle à ton chagrin, à ta perte, et je t'ai ainsi placé sur les épaules un fardeau bien trop lourd à porter. Je souhaites donc aujourd'hui revenir sur ce que j'ai dit. Si je ne peux te demander d'offrir à cet enfant la chaleur que seule une mère peut donner, alors je te demanderais simplement de ne pas le pousser à se sentir comme un étranger entre ces murs ! Il est un Stark, son foyer et sa place sont à Winterfell, tout comme le foyer et la place de Robb seront TOUJOURS à Winterfell.

Le sanglot de son épouse ébranla Eddard, si violemment qu'il ne put que regarder, impuissant, sa femme se recroqueviller sur le lit dans une improbable position, ravagée par le libre cours de son chagrin. Le Loup remarqua que sa supplique avait arraché à la Tully son attention, mais il était dans un tel état qu'il ne fut en mesure de constater le changement du regard de la femme par laquelle il était persuadé d'être détesté.

Ned s'était mit à trembler de la tête aux pieds. Il sentait, à son tour, son armure s'effriter comme neige au soleil. Les verrous de son cœur cliquetaient, grinçaient, se fissuraient sous les implacables assauts du chagrin du loup. Et puis sa femme fracassa d'un coup de pieds les dernières résistances du suzerain.

-Ned... Ned je...


Les mots de la Tully firent écho, dans le coeur du Stark, aux dernières paroles de Lyanna.

-Promets le moi, Ned ! Promets le moi !


Ces deux voix, si proches, se mélangèrent l'une à l'autre dans l'âme du Stark. Finalement, ses jambes finirent par ployer sous son poids. Enfin, après tout ce temps, l'inébranlable loup de Winterfell tomba à genoux.
Il saisit avec douceur la main tendue de sa femme et laissa son front tomber mollement contre le genoux de la Tully. Il paraissait si pitoyable, à présent ! Prostré qu'il était aux pieds de la mère de son enfant.

- Je n'y arriverais pas, Catelyn, murmura Ned d'une voix comme éraillée, si différente du ton calme et assuré dont il usait toujours en toutes circonstances. Je ne peux pas. Je ne peux plus.

Très lentement, deux larmes glissèrent chacune sur les joues du suzerain du Nord. Sa respiration ne changea pas d'un pouce, il ne poussa pas le moindre sanglot. Ces larmes semblaient comme gelées sur la face de pierre du nordien. Finalement, enfin, Eddard Stark laissa les mots qu'il avait tant retenu s'échapper aux travers de ses lèvres.

- Ils ont brûlés vifs mon père et mon frère. Ils ont tué mon meilleur ami, celui que je considérais comme un frère. Ils m'ont prit mon propre fils... Et ma petite sœur est morte dans mes bras. Ils m'ont tout prit, Catelyn. Il ne me reste qu'un goût de cendre dans la bouche.

Ned prit un temps sa respiration avant de continuer.

- Je ne peux plus tenir debout plus longtemps, Catelyn. Je n'en ai plus la force.

Les paroles du loup s'enchainaient les unes après les autres. Tout ce qu'il n'avait jamais pu dire à qui que ce soit se déversait à présent tel un flot ininterrompu.

- J'ai dû ployé le genoux devant l'homme qui a kidnappé, puis tué ma petite sœur. J'ai dû m'incliner devant l'homme responsable de toutes ces tragédies, devant le kidnappeur de mon fils, parce que si je ne l'avais fait, personne d'autre ne l'aurait fait. Et c'est moi qui doit désormais empêcher mes bannerets de sauter à la gorge du dragon, alors que je le tuerais moi même si j'en avais l'occasion.

Enfin, Ned lâcha ce qui, sans conteste, lui pesait le plus.

- Si je cèdes, le Nord cèdera avec moi. Je suis le seigneur de tous les nordiens. Tous espèrent de moi que je sois digne de ma tâche. Je n'étais même pas sensé me tenir sur le trône de Winterfell, Catelyn. Je n'étais pas préparé à tout ceci, et pourtant j'ai tenu bon aussi longtemps que j'ai pu. J'ai tout supporté, je ne me suis jamais accordé la moindre faille. Mais ils m'ont prit mon fils. Je ne peux pas le serrer dans mes bras. Je ne peux pas voir dans ses yeux qu'il reprendra l'ouvrage de ma vie et celui de tous nos ancêtres avant nous. Chaque nuit, je repense à ce que l'on-t-a infligé à Vivesaigue. Chaque nuit, la culpabilité de n'avoir pas été là me perce le cœur. Je n'ai jamais vu mon premier né. On me l'a enlevé alors que je tournais le dos, sot que j'étais de croire que la perte de ma famille serait un châtiment suffisant aux yeux du dragon !

Finalement, le flot se tarît. L'abcès était vidé, et le seigneur de Wintefell gisait là, à genoux devant la femme à laquelle il avait tout révélé,. Et tant dit qu'il espérait que la Tully ne méprise point la faiblesse dont il venait de faire preuve, le Stark pu néanmoins percevoir, très légèrement, comme un allégement du poids qu'il avait eu sur le cœur.


 

 
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An 284



Eddard & Catelyn Stark

Je serais les dents si fort en l’attendant m’assurer que ce Jon était un Stark que j’en eu mal à la mâchoire. Je ne savais que trop bien que le sang de mon mari coulait dans ses veines. Mais je ne voulais pas donner mes larmes pour cet enfant qui vivait à nos côtés. Celles-ci n’était pas pour cet enfant, mais pour celui qui se trouvait si loin de moi. Je préférais donc garder le silence après que mes sanglots m’eurent secoué toute entière, des sanglots déchirants et douloureux qui eurent un effet que je n’aurais pas attendu sur le Seigneur mon mari.

Je le vis venir vers moi et vers ma main tendue, qu’il prit tendrement dans la sienne. Mais au lieu de s’asseoir à mes côtés comme je l’aurais attendu, c’est à genoux qu’il tomba devant moi. A cet instant, il n’avait plus du tout l’air d’être le froid et autoritaire Gouverneur du Nord…A cet instant, il n’était rien d’autre qu’un homme blessé dans son cœur à un point que je ne m’imaginais pas. Bien sûr, je savais à travers quelles pertes il était passé…Des membres de sa famille, des amis, sont morts sous les coups des Dragons ou de leurs alliés. En retrouvant l’une des seules personnes qui fassent encore parties de sa famille disséminée, autrement dit moi, il ne retrouva que tristesse et colère, sans compter ses dures obligations envers le Nord… Deux larmes silencieuses quittèrent ses yeux pour glisser sur ses joues tandis qu’enfin, son cœur s’ouvrait à moi. Il déversa un flot de paroles tel que je ne l’en avais encore jamais vu produire pour un autre de ses bannerets. Il me confia sa peine, ses doutes, ses craintes et, alors qu’en tant que mère, je pensais être celle de nous deux qui souffrait le plus de l’absence de Robb, sa terrible souffrance de s’être vu pris son fils. En écho à sa souffrance, mon cœur répondit en me faisant prononcer des mots que, dans mon état, je ne me serais pas cru capable de prononcer à voix haute.

Je ne sais que trop bien ce que tu ressens…

Mon regard se posa sur cet homme à genoux devant moi. Il n’y avait plus de colère…juste de la compassion et de la compréhension.

Mon père est mort. Mon frère est mort. Mon oncle est mort. Je n’ai plus aucun contact avec ma sœur depuis son départ pour les Eyriés. Ma famille est toute autant détruite et brisée que la tienne. On ne me rendra pas les corps des miens. Brûlés ou jetés dans une fosse commune…voilà leur tombeau alors qu’ils étaient de grands hommes… Comme ton père, ton frère, ta sœur, ton ami dont nous avons choisi de lui rendre hommage en donnant une partie de son prénom à notre fils…

Ma respiration se calmait, mes sanglots s’espaçaient, les battements de mon cœur reprenaient un rythme normal. Je serrais sa main dans la mienne, caressant du pouce ses doigts qui s’étaient mêlés aux miens. De ma main restée libre, je vins sécher ses larmes en passant mes doigts sur ses joues rendues rugueuses par sa barbe naissante. Je pris ensuite son menton dans ma main et lui fit doucement relever la tête pour qu’il me regarde :

Je ne te connais peut-être pas autant que je le voudrais mais j’ai pu constater par mes propres yeux que les gens, ici, te respectent énormément et te sont loyaux. Tu n’étais peut-être pas destiné à occuper cette position tout comme je n’étais pas destinée à devenir ta femme…Nous avons tous les deux perdus des personnes que nous aimions. Je ne peux peut-être rien faire pour Vivesaigues ou pour le Conflans mais je ferais tout ce qu’il m’est possible de faire pour t’épauler, car pour le meilleur et pour le pire je suis ta femme…et tu es mon mari… Je suis désolée de m’être laissée emporter.

Je marquais un temps d’arrêt, essayant d’esquisser un semblant de sourire, acte que je n’avais plus fait depuis que Mestre Luwin avait posé Robb sur mon ventre le jour de sa naissance.

Et je t’en prie ; ne te sens pas responsable de ce qui est arrivé à Vivesaigues. Quand bien même aurais-tu été là, les choses se serait passé de la même manière. Il nous faut maintenant rester forts…et uni pour notre bien, notre fils et pour le Nord car si les Dragons constatent la moindre faiblesse de ta part, ils considéreront avoir alors réellement gagner et je refuse leur laisser cette joie-là, pas que nous vivrons et qu’ils détiendront notre fils…

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