(FLASHBACK : An 298 / Lune 6) I Lost My Way, And Happened Upon His Chamber ❀ Aegon Targaryen
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I Lost My Way, And Happened Upon His Chamber
An 298 | Lune 6
Aegon & Margaery
Le séjour des Tyrell à Port-Réal touchait à sa fin. Dès le lendemain, lord Mace et sa fille, lady Margaery, se retireraient de la capitale pour s'en retourner vers les luxuriantes terres du Bief, forts des premiers échanges prometteurs avec Sa Majesté. Il était question, entre autre des traditionnels rapports sur les moissons - n'appelait-on pas le Bief "le Grenier de Westeros" ? - de joindre les deux maisons, en donnant à l'héritier de la Rose la jeune princesse Daenerys. Un grand honneur pour cette famille de grands loyalistes, et par lequel certainement, le Roi cherchait à récompenser ceux qui l'avaient soutenu durant les heures sombres de la rébellion. Pendant plusieurs semaines, les deux hommes s'étaient entretenus dans un secret quasi religieux, laissant la Cour à son quotidien, et à l'arrivée de lady Margaery Tyrell. En effet, désormais âgée de 15 ans, elle était en âge d'être présentée selon son rang et dès son arrivée, la benjamine Tyrell avait fait sensation : d'une beauté fraîche combinée à une belle promesse de sensualité, elle avait les meilleures manières, une grâce infinie et un rire si communicatif qu'elle n'eut pas tôt fait de séduire les nobles dignitaires du Donjon Rouge. Du reste, elle jouissait d'un atout inédit : l'amitié et le respect du propre frère du Roi, Viserys. Une curiosité que la jeune fille avait savouré, et qui s'était soldé par le plus précieux des compliments.
Dès son arrivée dans la grande salle du Trône de Fer, ployée en une révérence qui eut fait honneur à un empereur, les yeux noisette avaient croisé ceux du prince héritier, Aegon Targaryen. Elle devrait se souvenir à jamais de ce regard qui l'avait transpercée, et accéléré plus encore les battements frénétiques de son cœur déjà bien excité à la pensée de se retrouver devant Sa Majesté. Il ne ressemblait en rien à Viserys, mis à part peut-être la clarté des cheveux et du teint, si caractéristique chez les Targaryen. Mais là où le frère du Roi était chétif et un rien pâle, Aegon était éclatant de beauté, de jeunesse et de cette arrogance qui fait les Rois. Nul doute qu'il faisait déjà chavirer bien des cœurs, et que celui de la jeune fille saignerait bien vite lorsque le cortège Tyrell reprendrait la Route de la Rose... Mais en attendant, les deux jeunes gens s'étaient rarement quittés. Leur quotidien n'avait été que promenades dans les jardins, visites de la capitale et du Septuaire de Baelor et bien entendu, banquets en tout genre où systématiquement, le prince invitait la jeune fille à danser. Exercice dans lequel elle excellait. Bien que toujours chaperonnés, que ce soit par les femmes de la demoiselle ou encore les membres de la garde personnelle de Son Altesse, ils n'étaient que chuchotements, rires voir même, gestes volés. On racontait à qui voulait l'entendre que le prince ne lâchait plus la main de la jeune fille, et que cette dernière ne quittait jamais ses appartements avant plusieurs heures de préparatifs.
En ce dernier soir, et alors que la nuit commençait à être bien entamée, Margaery n'arrivait pas à dormir. Le rêve des derniers jours lui faisait tourner la tête, tant et si bien qu'une de ses femmes s'était un instant inquiétée que sa maîtresse ne couve une mauvaise fièvre tant les joues de la jeune fille étaient roses, et tant l'excitation parcourait ses membres chaque fois qu'elle savait qu'Aegon la réclamait auprès d'elle. Elle avait très chaud, et seul un mince châle de lin drapait ses épaules dénudées par l'ample chemise de nuit qu'elle avait revêtu. La longue chevelure, savamment brossée et lustrée, coulait le long de son dos en une cascade infinie de boucles brunes, et ses pieds étaient chaussés de fines sandales laissant apercevoir les délicates mais exquises chevilles. Une cloche - certainement du Septuaire - sonnait la première heure du matin et pourtant, elle était plus que jamais éveillée. D'ailleurs, elle n'était même pas dans sa chambre. Elle arpentait les couloirs de la forteresse, désespérément à la recherche d'un peu d'air frais pour soulager les vapeurs qui lui montaient, encore et encore. Elle eut donné n'importe quoi pour l'un de ces éventails que sa grand-mère avait pour habitude d'agiter, ou pour un verre de cidre bien frais. Mais au Donjon-Rouge, il n'y avait guère que le vin qui coulait à flots.
Plus elle marchait, plus elle s'égarait à travers les dédales qui lui semblaient plus imposants que jamais, plongés dans une quasi obscurité si ce n'était les quelques torches qui à son passage, jetaient des ombres mouvantes sur les murs de pierre ocre et sur les larges colonnes forgées dans la même masse. Curieusement, elle ne trouva aucun garde sur son chemin. A chaque détour, elle s'attendait à être brusquement arrêtée par un colosse en armure blanche et acier, la raccompagnant sans ménagements dans ses appartements. Mais en cette dernière nuit, tout semblait soudain possible. Margaery resserra son châle autour d'elle, réalisant soudain que la sueur qui perlait le long de son dos commençait à lui donner froid. Et alors qu'elle frissonna quelques instants, elle se retrouva soudain face à une porte entrebâillée. Un rayon de lumière, probablement venu d'une bougie allumée, en filtrait et semblait magiquement lui montrer la voie. Jetant un coup d’œil de chaque côté pour voir si elle était suivie, la jeune fille mangea les quelques mètres qui la séparaient de la porte et entra.
Ce qu'elle y vit la figea à l'entrée. Il s'agissait d'une chambre spacieuse, richement décorée et emplie d'une odeur divine qu'elle pouvait reconnaître entre toutes : celle des roses. En effet, un bouquet garni gisait sur une table près d'un nécessaire à boire, et elle se rendit vite compte qu'il s'agissait du bouquet qu'elle avait cueilli le matin même pour Aegon. Son regard balaya alors la pièce pour se poser sur un gigantesque lit à baldaquins ; son cœur s'arrêta. Entre les draps d'un blanc lunaire, le prince semblait lire à même la lueur d'une bougie ; enfin, c'était avant que, sans doute attiré par le léger bruit des pas de la jeune fille, il eut tourné la tête et fixait l'intruse avec le même regard figé que le sien. Durant un moment qui lui sembla interminable, les deux jeunes gens se dévisageaient sans rien dire. Des bruits de pas dans le couloir tira cependant la jeune fille de son immobilisme, et la plongea dans une demi-révérence. « Votre Altesse... ! Je... Pardonnez-moi, je ne... ! » Rouge de confusion, la jeune fille fit volte face et voulait déjà se précipiter hors de cette chambre, et loin de ce prince qui décidément, la hantait tant qu'il arrivait à l'appeler jusqu'à elle, dans l'intimité de sa chambre, au beau milieu de la nuit !
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Aegon & Margaery
Adossé à la fenêtre de mes appartements, le vent doux et léger faisait virevolter mes cheveux d'une couleur aussi pure que l'or. Les rayons lunaires venaient éclairer mon visage, réduisant ma pupille à une taille infime, faisant ressortir le mauve de mes yeux. J'observais, inlassablement, attendant que quelque chose ne se passe. Mais rien, simplement le calme. Les ruelles de la capitale étaient faiblement éclairées par les torches disposaient aux quatre coins et aucun bruit ne venait anéantir la sérénité qui s'était imposée, si ce n'est quelques sons provenant des quelques animaux ayant élu domicile aux alentours de la capitale. Ainsi je restais là, fixant la mer que je pouvais apercevoir de la hauteur qui m'était allouée grâce à mes appartements. En cette soirée, j'étais songeur. Depuis plusieurs semaines, la cour comptait de nouveaux invités. La famille Tyrell de Hautjardin avait fait le déplacement jusqu'à la Capitale, afin de discuter des potentielles fiançailles entre ma tante et le fils du suzerain du Bief. Plusieurs membres imminents de cette maison avaient donc fait le déplacement, passant du patriarche à sa seule et unique enfant, une jeune femme ravissante et gracieuse.
Elle avait été présentée à la cour comme il était d'usage lorsqu'une femme atteignait un certain âge et qu'elle s'y rendait. Et il allait sans dire qu'elle avait marqué chaque personne, tant sa beauté éclatante égalait sa présence d'esprit. Elle combinait une attitude irréprochable à une grâce féminine infinie qui semblait tout à elle, que peu de femmes savaient posséder. Son corps ne possédait aucuns défauts, car la peau pâle dont elle était pourvue contrasté avec le châtain de ses épais cheveux qui tombaient, longeant les courbes de son corps. Dès qu’elle avait été présentée, je l’avais remarqué, puisque j'étais présent pour accueillir toute sa famille. Et dès qu’elle était entrée au sein de la salle du trône, j’avais croisé ce regard typique des femmes qui peuplaient le Bief. Ce regard noisette qui m’atteignit, se plongeant dans mes yeux bleus, clairs comme le ciel mais à la pointe de mauve qui faisait toute la fierté de ma famille. Deux physiques qui s’opposaient en tout point, tel le soleil et la lune, mais tout deux s’entraînant dans des danses endiablées, ne cessant jamais d’intervertir leurs positions. Profitant des quelques jours qui nous avaient été allouées, la cour nous voyait ainsi bien souvent tous les deux. Des balades et des visites, c’était ce qui avait rythmé ce quotidien si différent, un quotidien que j’avais apprécié plus que de raison. Puis ainsi, tels les deux astres qui sillonnaient le ciel, nous avions partagé d’innombrables danses lors des banquets, aux yeux de tous, à l’admiration de tous et surtout, de toutes. Car quelle femme n’enviait pas la place de Lady Margaery Tyrell, dame de Hautjardin ? Beaucoup de celles qui se trouvaient à la cour ne cherchaient qu’une chose, obtenir mes faveurs. Mon regard à chaque fois que nous partagions une danse était différent de celui que j’avais bien souvent, portant une lueur qui semblait nouvelle, embrasant mon iris ; me faisant dévorer la jeune femme des yeux. Les murmures étaient présents, pas qu’entre nous mais dans tout le Donjon Rouge où chaque personne parlait de cela. Un événement, disaient certains, car l'on me voyait bien peu d'une telle façon. C'était si rare et tous se questionnaient depuis bien longtemps à cause cela, de savoir quand est-ce que le roi annoncerait mes fiançailles. Surtout que j'avais été nommé Prince de Peyredragon une année auparavant, mais cela ne semblait presser mon père.
Plusieurs jours que ce petit jeu durait, mais cela devait bien cesser à un moment car la famille Tyrell allait quitter la capitale pour rentrer chez eux, dans le Bief. C'était la cause de mon insomnie, de cette attitude songeuse qui était la mienne en cette nuit. Cherchant un moyen de me vider l'esprit, j'empoignais un livre qui se trouvait sur une table pour ensuite m'allonger dans mon lit, couvrant mon corps d'un drap de soie. Seule la lueur d'une bougie éclairait la pièce et me permettait de voir les inscriptions sur les pages, que je tournais à chaque fois que j'en finissais une. Trop peu pris par ma lecture et avec la fenêtre de mes appartements toujours ouverte, j'entendis pleinement la cloche qui sonna pour la première heure du matin. J'avais balayé la pièce du regard à cet instant, restant fixé sur le bouquet qui ornait ma table ; un bouquet de roses, qui m'avait été offert par la dame de Hautjardin et que j'avais volontiers installé dans ses appartements. C'était un simple geste, mais c'était le signe éphémère de la journée que nous avions passé ensemble, dès que les premières lueurs de l'aube s'étaient annoncées. Son odeur emplissait l'air et mes narines, me rappelant le parfum de celle avec qui j'avais passé tant de temps.
Et c'était ainsi qu'une nouvelle fois, mon esprit se détourna de son chemin pour retourner dans le flot de souvenirs qui se formaient déjà suite aux jours que j'avais passé en compagnie de la lady. Des souvenirs agréables, qui sonnaient étranges. L'image de son sourire trônait majestueusement dans un coin de mon esprit, si vif mais insaisissable. Je n'avais pas eu le temps de m'y perdre que des pas, certes légers et doux, s'étaient faits entendre à l'entrée de mes appartements. Ma porte était désormais complètement ouverte, me laissant entrevoir une silhouette que je pouvais reconnaître entre mille. Mais je ne bougeais pas, toujours entre mes draps, plongeant mon regard dans le sien. Nul doute que si je me voyais dans un miroir, je devais avoir l'air hébété par la situation. Et le rouge qui montait à ses joues ne me faisaient pas détourner le regard, tandis qu'elle prenait la parole, semble-t'il gênée. Un fin sourire venait de naître au coin de mes lèvres, que je ne contrôlais pas.
Lady Margaery...
J'avais dis cela sur un ton sympathique, mais bas, en me levant de mon lit rapidement. Je n'étais habillée que d'une chemise en soie, extrêmement ample et d'un pantalon. Une piètre tenue pour une telle entrevue. Les bruits de pas dans le couloir venaient jusqu'à mes oreilles et nul doute que si quelqu'un surprenait cette incongrue situation, les rumeurs ne tarderaient pas à naître des bouches de chacun.
Dépêchez-vous d'entrer, personne ne doit vous voir ici.
Je lui avais suggéré cela rapidement, cette fois-ci sur une voix plus assurée. J'étais conscient des risques que cette entrevue pouvait causer, plus sur sa personne que sur la mienne. Personne ne devait la voir en ma présence, à une heure si tardive.
Vous aussi, vous n'arrivez pas à dormir ?
Car tel était le cas, elle était la raison de mon insomnie. Je ne me voilais pas la face sur un tel sujet, les jours que j'avais passé avec elle s'étaient écoulés d'une telle vitesse que cela me déplaisait. L'idée qu'elle quitterait la capitale le lendemain, cessant ces activités qui changeaient mon quotidien, me déplaisait. Il y avait une part de jeu dans cet interdit, qui par contre, rendait cela excitant et plaisant. Chose qui avait élargi le sourire de mes lèvres au fur et à mesure que je m'approchais d'elle.
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An 298 | Lune 6
Aegon & Margaery
Sa voix douce, mais néanmoins impérieuse, réprima son envie furieuse de quitter les lieux. Du reste, il avait raison : si elle croisait une âme dans ces couloirs qui semblaient reprendre vie, c'était le déshonneur sur elle, sur sa famille mais également, sur lui. Que dirait-on, que penserait-on si on la voyait ainsi courir des appartements princiers, presque nue et au beau milieu de la nuit ? Elle déglutit, ferma les yeux et soupira. Sa main restée en suspend sur la poignée de la porte s'y crispa alors et, d'un mouvement sec, elle consentit à refermer la porte. Cependant, elle ne pouvait s'empêcher de s'assurer que personne ne l'avait suivie ; aussi, elle apposa une oreille attentive contre le bois, cherchant à déceler si quelqu'un les avait entendus. Mais comme par magie, le silence semblait de nouveau déployer ses ailes sur le Donjon. Aucun bruit de pas, aucun éclat de voix ne perçait depuis le dehors ; c'était comme si elle avait imaginé les bruits qui avaient suscité chez elle une réaction si violente. Elle chercha alors son souffle, tout en portant machinalement une main à son sein pour essayer de réprimer les furieux battements de son cœur qui se succédaient à un rythme beaucoup trop rapide. Doucement alors, elle se retourna.
Il se tenait à présent débout, près de son lit ; la faible lueur émanant de sa bougie l'auréolait tout entier, et malgré la simplicité de sa chemise et de son pantalon, il lui semblait plus beau encore. Si effigie devait être faite du Chevalier, sans doute se servirait-on des traits du jeune prince héritier pour la parfaire. Encore que certains septons y verraient une insulte : ne disait-on pas qu'Aegon Targaryen s'était converti au culte de R'hllor, le Dieu de la Lumière ? Durant leurs longs moments passés ensemble, ils n'en avaient jamais parlé, mais la rumeur avait dépassé les murs de Port-Réal et était arrivée jusqu'à Hautjardin... Mais à cet instant précis, alors qu'il la regardait de cet air insistant qui la hantait depuis des jours, Margaery se passait bien de savoir si Aegon Targaryen priait les Anciens, les Septs, le Dieu Noyé ou quelconque autre divinité. Ne comptait que pour elle cette silhouette élancée, dont les cheveux clairs et les yeux violet comptait pour elle d'avantage que n'importe quelle croyance. Tout en s'approchant d'elle, son éternel sourire en coin aussi joueur que charmeur, il s'inquiétait de savoir si elle non plus, n'arrivait pas à dormir. Si elle arrivait à dormir ? Les battements de son palpitant s'accéléraient à nouveau. Comment pouvait-elle décemment dormir ? C'était comme si une force extérieure la tirait des bras des Morphée en une torture culpabilisante : quoi ? Elle osait songer dormir alors que chaque heure passée dans le monde du repos était une heure volée à sa présence ? Les petites cernes bleutés qui commençaient à souligner ses yeux noisette étaient un triste témoin de ces nuits sans sommeil. Elle secoua alors la tête, ses boucles accompagnant doucement son mouvement. « Non... » finit-elle par lâcher, timidement, et pas plus haut que le bruissement de la soie. Et lui non plus. Elle le réalisait brusquement. Elle leva alors ses yeux vers lui, cherchant à déceler derrière ce sourire ce qu'il pouvait bien dissimuler. Etait-il un oiseau de nuit, ou bien son éveil était-il lié à autre chose ? Elle n'osait pas demander. A la place, elle chercha de son regard quelque chose où l'accrocher, afin de reprendre son souffle et définitivement calmer ses sens qui semblaient en ébullition depuis qu'elle avait foulé le sol de cette pièce !
Son regard se posa alors de nouveau sur le bouquet de roses qui trônait sur la petite table. Les yeux noisette naviguaient entre les pétales odorantes et la silhouette princière qui se tenait à présent toute proche de lui. Un faible sourire se dessina alors sur ses lèvres. « Vous les avez gardées... » C'était comme si elle n'y croyait pas. Les jours qu'ils venaient de passer ensemble lui revinrent en mémoire, et elle ferma un instant les yeux pour laisser chaque image imprégner son esprit. Dans quelques heures, tout ceci cesserait, et les Lunes se succèderaient cruellement avant qu'elle ne puisse à nouveau le revoir. Une petite boule se fermait dans son ventre et en ouvrant les yeux, elle lui adressa un regard à la fois tendre et triste. « Je crois que si je me mettais à dormir, j'aurais peur que tout disparaisse. Ces derniers jours ont été si... » Sa voix se brisa. Elle resserra un peu plus son châle contre ses épaules, cherchant ses mots. Après tout, si elle était triste de partir, que pouvait-il en être pour lui ? Elle avait été une énième jeune fille bien née à être présentée à la Cour, il en viendrait d'autres après elle. « Pardonnez-moi, mon Prince. Mais j'imagine que je ne veux pas perdre un seul instant avant de devoir repartir... Nous prenons la Route de la Rose dès le matin. » Une lueur espiègle s'alluma alors au fond de ses yeux, et elle sentit ses membres se détendre quelque peu. « Je pourrai dormir durant le voyage... Mais avant que tout ne redevienne comme avant, je veux encore rêver un peu... » Son regard se posa alors sur la bougie qui brûlait encore sur la table de chevet. « Vous lisiez... ? J'ai conscience de vous avoir dérangé, je ne... Pardonnez-moi. »
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Aegon & Margaery
J’étais resté bloqué plusieurs secondes sur mon lit, la fixant d’un regard intense et profond tandis que mes yeux améthystes brillaient à la lueur de la chandelle qui se trouvait à ma gauche, sur la table de chevet. Il y avait quelque chose m’empêchait de détourner mes yeux d’elle, me forçant encore et encore à la regarder, dans cet accoutrement si maigre. Elle avait une allure gracieuse, si agréable à regarder. Mon corps ne répondait plus, mais le sien semblait s’être aussi figé ; comme si le temps s’était suspendu autour de nous. Mais ça n’était qu’une impression, car les minutes s’écoulaient et l’heure de son départ approchait de plus en plus. Un rappel qui avait eu bon de me faire sortir de mes songes, tandis que les doigts de la dame s’étaient entourés fermement autour de la clanche et qu’elle avait fermé la porte avec férocité. Un fin sourire éclaircit mes lèvres, elle choisissait donc de rester au sein de mes appartements afin que personne ne la voit en ma compagnie à une telle heure. Un choix qui était tout à mon honneur, qui me plaisait car c’était les seules heures qu’il me restait à passer en sa compagnie. Je ne savais pas encore très bien comment aller reprendre mon quotidien, comment j’allais me faire à cette absence qui allait sûrement me peser pendant plusieurs jours - peut-être même plus -, mais j’espérais déjà la revoir. Et pourtant, nous ne nous étions pas encore quittés. Je l’observais toujours, tandis qu’elle se retournait lentement. Sa main était portée au niveau de son sein, de son coeur. Quant à moi, j’avais quitté mes draps, me tenant désormais face à elle, debout dans cette tenue qui n’avait rien de digne, rien de princière. Mais pourtant, mon allure, elle, avait tout de celle d’un prince.
Je fis quelques pas, cherchant à réduire la distance qui se trouvait entre la dame de Hautjardin et moi. Le sourire au coin des lèvres, charmeur mais demeurant sympathique venant éclairer mon visage pour l’éblouir, malgré la fatigue qui pouvait bien peser. Mais j’en oubliais bien vite ce fait, à force de regarder la jeune femme si intensément. À ma question, elle secoua la tête de gauche à droite tout en me répondant au négatif. Ainsi, comme moi, son sommeil était troublé. J’observais longuement son corps, baissant mon regard jusqu’à ses pieds ; la détaillant, de haut en bas. Jusqu’à ses chevilles, si fines mais si graciles… Je reportais ensuite mon regard jusqu’à elle, sur elle.
Vous hantez mes pensées, ma dame…
De simples mots, qui étaient lourds de sens. Que je n’avais pas l’habitude de dire mais je n’avais jamais ressenti ces sensations. Cette chose qui faisait que tout mes sens étaient en émoi. Puis la jeune femme quitta mon regard, cherchant un autre appui, ce que je ne manquais pas de remarquer. Ses yeux se fixèrent sur le bouquet de rose, auquel je lançais brièvement un regard pour ensuite me planter à quelques mètres d’elle. À ses paroles, elle semblait surprise que j’ai gardé les fleurs qu’elle m’avait offert, pourtant, pour rien au monde je m’en serais débarrassé. L’odeur qu’elles déployaient dans la pièce venait me rappeler le parfum de la jeune femme, l’odeur de ces roses si caractéristiques. Ainsi, je les avais placé sur la table où je travaillais quand j’avais quelque chose à faire, afin de pouvoir les regarder, en respirer l’odeur, m’en imprégner. Me souvenir, tant qu’il en était possible grâce à ces fleurs, des doux moments que j’avais passé en la compagnie de Margaery de la maison Tyrell. Un prénom qui sonnait à mes oreilles comme une mélodie, sublime et enivrante.
Si c’était vous que je pouvais garder à mes côtés…
Des paroles qui venaient de filer entre mes lèvres rapidement, non pas comme un murmure, presque comme une prière plutôt. Une chose qui n’aurait jamais dû sortir, qui n’était pas possible, encore moins avec les fiançailles négociées entre ma tante et le frère aîné de la jeune femme.
Mes excuses, ma dame, c’était déplacé.
Ma voix venait de reprendre davantage de sérieux, mais une pointe de tristesse était perceptible. Mon sourire s’était tari suite à mes paroles, mais pas pour longtemps, car il se redessina bien vite au coin de mes lèvres suite aux paroles de la jeune femme.
Merveilleux. Est-ce le mot que vous cherchez, Lady Margaery ?
Car c’était bien ainsi que je considérais les moments que j’avais passé avec cette femme, qui avait su attiser mon regard dès la première seconde où j’avais croisé le sien. Cela semblait si irréel, je comprenais la sensation qu’elle pouvait bien ressentir à l’idée de quitter le capitale après les moments que nous avions passé ensembles et que j’aurai souhaité, si la possibilité m’avait été offerte, multiplier davantage. Mais nous n’avions pas toujours le choix, nous avions des devoirs envers nos maisons. Je ne perdais pas un seul morceau de ses paroles et de sa voix si mélodieuse.
Alors ne perdons pas un seul instant, restons ensembles pour cette dernière nuit qui nous est allouées. Profitons de chaque seconde, qui sait quand nous pourrons nous revoir.
Je n’avais pas perdu une miette de la lueur qui s’était allumée dans mes yeux, tandis que je lui avais répondu avec beaucoup plus d’entrain. Plus de sureté dans mes paroles. Je ne voulais pas la voir quitter la capitale, mais elle devait retourner chez elle. Et je ne savais pas quand est-ce que j’allais bien pouvoir la revoir, si je la revoyais un jour.
Croyez-vous vraiment que vous ayez pu me déranger ? Ce n’est nullement le cas, alors ne vous excusez pas.
Proche d’elle, je portais ma main jusqu’à son visage où je remettais une mèche en place. D’un geste doux et avenant, l’observant, la dévorant du regard. Mes pupilles trahissaient le désir que j’éprouvais à son encontre, tandis que je l’invitais à s’asseoir sur le lit d’un bref geste de la main.
Souhaitez-vous que je ferme la fenêtre ?
La nuit n’était pas particulièrement froide, mais elle était finement vêtue et je ne souhaitais pas qu’elle tombe malade.
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