Take pains. Be perfect. - Maddy
Invité
Informations
Personnage
Badges
&
Robar
The heart is an arrow. It demands aim to land true.
Elle le fuyait. La réalisation l’avait pris à la gorge au tournant d’un couloir et il y avait eu quantité de disputes, de bouderies et d’éclats de voix de la part de Maddy à son égard et ce depuis qu’ils se fréquentaient intimement, mais jamais, jamais, elle ne l’avait fui. Robar admettait sans peine qu’il pouvait être difficile à suivre, trop léger, presque cruel dans son détachement, mais surement, surement, Maddy avait conscience qu’elle était différente ? Elle l’avait vu devenir et être sans s’encombrer des mensonges et des trop grandes vérités que la vie lui avait jetés à la figure, avait survécu elle-même à tant de terribles effrois qu’il eut du mal à comprendre le changement d’attitude.
Premièrement, il fallut la localiser. Maddy, toute rousse qu’elle était, connaissait Roches-aux-runes et ses environs encore mieux que ses propriétaires. Le jeu du chat et de la souris enclenché, Robar s’aperçut qu’il n’y avait rien de simple à trouver la jeune femme et, lorsqu’il le faisait, cette dernière semblait accablée d’une montagne de devoirs et de travaux qui ne lui permettait donc pas de rester en place une seule seconde à ses dires. La première fois, Robar s’en amusa, la seconde également, intrigué par la façon dont son incandescente maîtresse l’évitait. A la troisième pourtant, la patience s’émoussait déjà et il avait silencieusement fait signe aux deux autres matrones présente au lavoir de les laisser seuls lorsqu’il l’aperçut, les bras plongés dans l’eau savonneuse recouvrant les draps épais du château. « Tu ne chantes pas aujourd’hui. » Fit remarquer le chevalier, croisant les bras en s’appuyant sur une des poutres de bois. Il l’observait d’un œil attentif, décelant tout au plus les yeux rougis. Ah. Elle avait pleuré. Robar fronça légèrement les sourcils avant de regarder l’eau. La mort de Yohn était dure pour eux tous et l’homme avait toujours été apprécié du Val et de ses vassaux et serfs, certes, mais Robar n’était pas complètement stupide non plus et se doutait que ce n’était pas là tout.
Premièrement, il fallut la localiser. Maddy, toute rousse qu’elle était, connaissait Roches-aux-runes et ses environs encore mieux que ses propriétaires. Le jeu du chat et de la souris enclenché, Robar s’aperçut qu’il n’y avait rien de simple à trouver la jeune femme et, lorsqu’il le faisait, cette dernière semblait accablée d’une montagne de devoirs et de travaux qui ne lui permettait donc pas de rester en place une seule seconde à ses dires. La première fois, Robar s’en amusa, la seconde également, intrigué par la façon dont son incandescente maîtresse l’évitait. A la troisième pourtant, la patience s’émoussait déjà et il avait silencieusement fait signe aux deux autres matrones présente au lavoir de les laisser seuls lorsqu’il l’aperçut, les bras plongés dans l’eau savonneuse recouvrant les draps épais du château. « Tu ne chantes pas aujourd’hui. » Fit remarquer le chevalier, croisant les bras en s’appuyant sur une des poutres de bois. Il l’observait d’un œil attentif, décelant tout au plus les yeux rougis. Ah. Elle avait pleuré. Robar fronça légèrement les sourcils avant de regarder l’eau. La mort de Yohn était dure pour eux tous et l’homme avait toujours été apprécié du Val et de ses vassaux et serfs, certes, mais Robar n’était pas complètement stupide non plus et se doutait que ce n’était pas là tout.
L’homme passa une main pleine de défaites inavouées dans ses cheveux blonds avant de ciller. La jalousie rendait généralement merveilleusement bien sur Maddy, elle se faisait flamme et il n’avait jamais eu peur de se brûler. Sa chaleur coulait sur sa peau dans un bien-être qui n’avait jamais été véritablement mis à mal. Pourtant, il la découvrait lointaine aujourd’hui, presque effrayée, et le tableau le déconcertait. Il connaissait les femmes, blondes et brunes et rousses et quelques sourires et quelques paroles, l’épée en soleil brillant au poing, bien sûr, il connaissait, mais Maddy était différente. « Que se passe-t-il ? » Ça ne lui ressemblait pas et il aimait autant en avoir le cœur net.
Un flash devant ses yeux.
Un sans image. Il ne l’avait jamais vu, l’autre, la princesse. Inconnue au bataillon. Belle probablement, les Targaryen étaient aussi beaux que leurs âmes sinistres. Ils mimaient si bien l’éclat qu’on se laissait aveugler facilement. Robar cilla à nouveau, comprenant lentement ce qui était en train de se passer. « Tu sais. » Ce n’était pas une question, une simple constatation et il s’approcha de quelques pas, le genou effleurant la roche grise du lavoir humide. « Maddy, regarde-moi. » Il pencha son visage, cherchant des yeux ceux de celle qu’il avait embrassé tant de fois. « C’est pour ça que tu me fuis ? » Il y avait de quoi se dit-il sobrement et c’était là preuve de la droiture d’âme de la jeune femme. Il ne pouvait guère lui en vouloir. S’il était parfaitement honnête, il aurait pu même ajouter que lui aussi fuyait au final, les conséquences encore flous, l’acceptation si parfaitement tiède. « Les mariages, c’est rarement choisi et tu connais aussi bien que moi les contes de fées: les chevaliers ne refusent pas les princesses. » Il eut un sourire désabusé avant d'hausser les épaules. Comme si cela pouvait alléger quoi que ce soit. « Tant de choses peuvent changer d’ici là. » Robar fit la grimace, l’idée d’être lié aux Targaryen lui laissant immanquablement un gout toujours amer. Il avait écrit au dragon ensoleillé, volontiers indolent dans sa missive, terriblement inconséquent comme si tout ceci était une vaste plaisanterie. « J’aurai préféré que tu sois simplement jalouse. » Il ne mentait pas et dans un mouvement suave, il trempa sa main dans l’eau avant d’en asperger de quelques gouttes à peine le visage cristallin de sa dulcinée. « Si je te laisse me noyer quelques secondes, ça marche ? »
Un flash devant ses yeux.
Un sans image. Il ne l’avait jamais vu, l’autre, la princesse. Inconnue au bataillon. Belle probablement, les Targaryen étaient aussi beaux que leurs âmes sinistres. Ils mimaient si bien l’éclat qu’on se laissait aveugler facilement. Robar cilla à nouveau, comprenant lentement ce qui était en train de se passer. « Tu sais. » Ce n’était pas une question, une simple constatation et il s’approcha de quelques pas, le genou effleurant la roche grise du lavoir humide. « Maddy, regarde-moi. » Il pencha son visage, cherchant des yeux ceux de celle qu’il avait embrassé tant de fois. « C’est pour ça que tu me fuis ? » Il y avait de quoi se dit-il sobrement et c’était là preuve de la droiture d’âme de la jeune femme. Il ne pouvait guère lui en vouloir. S’il était parfaitement honnête, il aurait pu même ajouter que lui aussi fuyait au final, les conséquences encore flous, l’acceptation si parfaitement tiède. « Les mariages, c’est rarement choisi et tu connais aussi bien que moi les contes de fées: les chevaliers ne refusent pas les princesses. » Il eut un sourire désabusé avant d'hausser les épaules. Comme si cela pouvait alléger quoi que ce soit. « Tant de choses peuvent changer d’ici là. » Robar fit la grimace, l’idée d’être lié aux Targaryen lui laissant immanquablement un gout toujours amer. Il avait écrit au dragon ensoleillé, volontiers indolent dans sa missive, terriblement inconséquent comme si tout ceci était une vaste plaisanterie. « J’aurai préféré que tu sois simplement jalouse. » Il ne mentait pas et dans un mouvement suave, il trempa sa main dans l’eau avant d’en asperger de quelques gouttes à peine le visage cristallin de sa dulcinée. « Si je te laisse me noyer quelques secondes, ça marche ? »
CODAGE PAR AMIANTE
Invité
Informations
Personnage
Badges
&
Robar
The heart is an arrow. It demands aim to land true.
Pour chasser l’odeur de fumée des chandelles fraîchement éteintes, l'insulaire avait ouvert la fenêtre de sa petite chambre de bonne. Le jour se levait, un tiède rayon de soleil vint alors caresser la joue de la jeune domestique encore endormie. Inutile de s’éclairer à outrance... Cependant, autre chose l’arrêta suite à son geste, laissant son regard planer sur le paysage qui s’offrait à sa vue. La servante sans nom entendit le chant des oiseaux. Cela pouvait sembler banal, mais il y avait bien longtemps qu'elle n’avait pas prêté attention à ce mince instant de beauté que voulait bien lui offrir la nature. Elle ne fut pas émue, mais intriguée, car en elle un écho nostalgique résonna sur les notes de musique de l’animal à plume. Tout était si calme au-dehors, comme figé par la brume d'un matin frileux et dès lors, le silence lui semblait être omniprésent, seulement rompu par ces oiseaux qui chantaient le jour.
La domestique du Val était emmitouflée dans une épaisse couverture. Assise au rebord de sa petite fenêtre, un doux sourire se dessina sur son visage cristallin tant la vue l'apaisait. Elle observait ces animaux voler près du soleil levant. Ils étaient tout aussi majestueux que merveilleux et offraient à Maddy un spectacle qu'elle n'était pas prête d'oublier. Et finalement, elle se rendit compte qu'elle les enviaient. Ils pouvaient caresser les nuages sinueux, danser avec les vents d'Est, mais surtout, disparaître en un seul battement d'aile. La fuite leur serait alors si facile. Rien ne semblait pouvoir les retenir... Il y avait quelques jours déjà, l'insulaire avait tenté de quitter les terres des Royces, mais un seul regard en arrière lui avait fait changer d'avis. Ysila était la seule personne qui savait ce qu'elle avait fait et connaissait ainsi la véritable raison de sa blessure qui ornait son front. Elle était la gardienne d'un secret qu'elle ne voulait pas dévoiler, pas encore du moins... Maddy sentit une boule d'angoisse gagner son estomac. Puis, des larmes vint à brouiller sa vision et malgré sa violente envie de ravaler ses sanglots, elle s’effondra en silence. Une fois encore.
Le travail l'abrutissait. Ce n'était pas seulement une façon de fuir son jeune amant, mais cela occupait aussi son esprit embrumer par la tristesse. Sans une véritable occupation, une petite voix s’insinuait dans l'esprit de la servante sans nom et elle se faisait plus pressante lorsqu'il se trouvait près d'elle. C'était comme une litanie qui ne l'a quittait pas : les femmes sans noms ne gagnent jamais contre les princesses. Du levé au couché, elle se répétait cette phrase comme un mantra, se persuadant que tout ira pour le mieux, parce qu'ainsi allait le monde.
Maddy ne prêtait aucune attention aux deux lavandières qu'elle avait accompagné, elle les entendaient discuter et glousser, mais rien ne semblait abattre le mur qu'elle avait battit autour d'elle. La fille du Stone était incroyablement silencieuse et cela ne lui ressemblait pas. Elle se contentait de travailler et profitait du vent qui s'engouffrait dans sa chevelure de feux. Elle sentait son souffle glacé dans sa nuque qui lui provoquait des frissons. Il était comme des claques revigorantes qui lui asséchait le visage. Ses paupières étaient lourdes et gonflées par le manque de sommeil, mais rien ne pouvait l'empêcher de plonger ses mains dans cette eau savonneuse, hormis cette voix masculine qui la fit sursauter. La jeune femme n'avait pas besoin de regarder son interlocuteur, elle savait pertinemment qui était cet homme, mais malgré ses questions, elle restait murée dans un silence presque gênant.
Son regard électrique était concentré sur le drap qu'elle frottait contre la planche en bois, en réalité, cela lui donnait une bonne excuse. Le regarder dans les yeux était au-dessus de ses forces, parce qu'alors il serait qu'elle était au courant pour ses futures fiançailles. Puis il vint le moment où il la délivra d'un secret qui était trop lourd à porter. Cela faisait bien longtemps qu'elle savait, elle l'avait appris bien avant lui, dans un sombre petit placard et pour seule réponse elle haussa silencieusement les épaules. Pourtant, malgré ce manque flagrant de communication, le Royce continua à la questionner et finit par prononcer la seule phrase qu'elle refusait d'entendre : « les chevaliers ne refusent pas les princesses ». Entendre ses quelques mots lui déchiraient littéralement le cœur. Il la remettait à sa petite place insignifiante. Les femmes sans noms ne gagnent jamais contre les princesses, parce qu'elles ne sont rien en comparaison des femmes royales.
Il se rapprocha un peu plus d'elle et aspergea son visage d'eau. Une fois encore, l'insulaire sursauta. Elle sut alors qu'il ne renoncerait pas. Robar était maladroit, mais toutes ses petites actions réussirent à détruire un pan de sa forteresse. Maddy sortit ses mains de l'eau et les essuya sur le bas de sa robe. Finalement, après avoir inspiré le plus d'air possible, elle eut le courage d'affronter son regard et de tout avouer.
- Andar me l'a dit le soir où il a perdu son fils... Je ne voulais pas de l'apprendre avant que lui le fasse. Je suis désolé.
Elle était désolée pour tellement de choses. Pour ne rien lui avoir dit, pour avoir tenté de fuir, pour tout ce qui allait arriver. Pour tout en réalité. Rien de tout cela était juste. Maddy était partagée entre la tristesse et la colère. Elle avait mérité d'être heureuse. Aucun destin ne leur était favorable..
- Moi j'ai eu un mariage d'amour. C'est bien la seule chose que les petites gens comme moi ont. Le choix d'épouser les personnes qu'elles aiment.
Cette phrase était comme une réponse à sa justification pour accepter ce mariage. Les chevaliers se marient avec les princesses et c'est tout. Et pourtant, Maddy n'était pas de basse naissance, pas comme on l’entendait du moins. Elle aussi avait vu le jour dans un château, certes, il n'était pas aussi grand que ceux des Royces ou des Targaryens, mais il avait lui aussi une grande histoire. Du sang Descartes coulait dans ses vaines, le sang d'une très ancienne famille qui était présente à l'âge des héros.
- Je ne peux pas être jalouse contre elle. C'est une princesse et moi je suis... seulement moi. C'est comme une guerre, l'un des deux camps à toutes les chances de gagner, mais j'ai déjà perdu, souffla-t-elle comme une âme en perdition.
Elle aimait être à ses côtés, elle se sentait toujours en sécurité et était touchée par ce qu'elle voyait en lui. Sa dignité, sa force, sa fragilité refoulée... D'une certaine façon, il la fascinait.
- Tu penses réellement que ce mariage ne se fera pas ? Soyons honnête l'un envers l'autre. C'est une alliance qui est importante pour les Royces. De cette manière, vous vous assurez du soutien des Targaryens, quoiqu'il se passe, cette famille sera là pour vous.
Son regard se fixa dans le sien et s'humidifia. Elle retenait ses larmes et y parvenait miraculeusement. C'était à peine si elle osait bouger ou même respirer.
- Depuis toutes ses années, on se berçait d'illusions...
Aujourd'hui, leurs bulles avaient éclaté. Et depuis, elle suffoquait.
La domestique du Val était emmitouflée dans une épaisse couverture. Assise au rebord de sa petite fenêtre, un doux sourire se dessina sur son visage cristallin tant la vue l'apaisait. Elle observait ces animaux voler près du soleil levant. Ils étaient tout aussi majestueux que merveilleux et offraient à Maddy un spectacle qu'elle n'était pas prête d'oublier. Et finalement, elle se rendit compte qu'elle les enviaient. Ils pouvaient caresser les nuages sinueux, danser avec les vents d'Est, mais surtout, disparaître en un seul battement d'aile. La fuite leur serait alors si facile. Rien ne semblait pouvoir les retenir... Il y avait quelques jours déjà, l'insulaire avait tenté de quitter les terres des Royces, mais un seul regard en arrière lui avait fait changer d'avis. Ysila était la seule personne qui savait ce qu'elle avait fait et connaissait ainsi la véritable raison de sa blessure qui ornait son front. Elle était la gardienne d'un secret qu'elle ne voulait pas dévoiler, pas encore du moins... Maddy sentit une boule d'angoisse gagner son estomac. Puis, des larmes vint à brouiller sa vision et malgré sa violente envie de ravaler ses sanglots, elle s’effondra en silence. Une fois encore.
Le travail l'abrutissait. Ce n'était pas seulement une façon de fuir son jeune amant, mais cela occupait aussi son esprit embrumer par la tristesse. Sans une véritable occupation, une petite voix s’insinuait dans l'esprit de la servante sans nom et elle se faisait plus pressante lorsqu'il se trouvait près d'elle. C'était comme une litanie qui ne l'a quittait pas : les femmes sans noms ne gagnent jamais contre les princesses. Du levé au couché, elle se répétait cette phrase comme un mantra, se persuadant que tout ira pour le mieux, parce qu'ainsi allait le monde.
Maddy ne prêtait aucune attention aux deux lavandières qu'elle avait accompagné, elle les entendaient discuter et glousser, mais rien ne semblait abattre le mur qu'elle avait battit autour d'elle. La fille du Stone était incroyablement silencieuse et cela ne lui ressemblait pas. Elle se contentait de travailler et profitait du vent qui s'engouffrait dans sa chevelure de feux. Elle sentait son souffle glacé dans sa nuque qui lui provoquait des frissons. Il était comme des claques revigorantes qui lui asséchait le visage. Ses paupières étaient lourdes et gonflées par le manque de sommeil, mais rien ne pouvait l'empêcher de plonger ses mains dans cette eau savonneuse, hormis cette voix masculine qui la fit sursauter. La jeune femme n'avait pas besoin de regarder son interlocuteur, elle savait pertinemment qui était cet homme, mais malgré ses questions, elle restait murée dans un silence presque gênant.
Son regard électrique était concentré sur le drap qu'elle frottait contre la planche en bois, en réalité, cela lui donnait une bonne excuse. Le regarder dans les yeux était au-dessus de ses forces, parce qu'alors il serait qu'elle était au courant pour ses futures fiançailles. Puis il vint le moment où il la délivra d'un secret qui était trop lourd à porter. Cela faisait bien longtemps qu'elle savait, elle l'avait appris bien avant lui, dans un sombre petit placard et pour seule réponse elle haussa silencieusement les épaules. Pourtant, malgré ce manque flagrant de communication, le Royce continua à la questionner et finit par prononcer la seule phrase qu'elle refusait d'entendre : « les chevaliers ne refusent pas les princesses ». Entendre ses quelques mots lui déchiraient littéralement le cœur. Il la remettait à sa petite place insignifiante. Les femmes sans noms ne gagnent jamais contre les princesses, parce qu'elles ne sont rien en comparaison des femmes royales.
Il se rapprocha un peu plus d'elle et aspergea son visage d'eau. Une fois encore, l'insulaire sursauta. Elle sut alors qu'il ne renoncerait pas. Robar était maladroit, mais toutes ses petites actions réussirent à détruire un pan de sa forteresse. Maddy sortit ses mains de l'eau et les essuya sur le bas de sa robe. Finalement, après avoir inspiré le plus d'air possible, elle eut le courage d'affronter son regard et de tout avouer.
- Andar me l'a dit le soir où il a perdu son fils... Je ne voulais pas de l'apprendre avant que lui le fasse. Je suis désolé.
Elle était désolée pour tellement de choses. Pour ne rien lui avoir dit, pour avoir tenté de fuir, pour tout ce qui allait arriver. Pour tout en réalité. Rien de tout cela était juste. Maddy était partagée entre la tristesse et la colère. Elle avait mérité d'être heureuse. Aucun destin ne leur était favorable..
- Moi j'ai eu un mariage d'amour. C'est bien la seule chose que les petites gens comme moi ont. Le choix d'épouser les personnes qu'elles aiment.
Cette phrase était comme une réponse à sa justification pour accepter ce mariage. Les chevaliers se marient avec les princesses et c'est tout. Et pourtant, Maddy n'était pas de basse naissance, pas comme on l’entendait du moins. Elle aussi avait vu le jour dans un château, certes, il n'était pas aussi grand que ceux des Royces ou des Targaryens, mais il avait lui aussi une grande histoire. Du sang Descartes coulait dans ses vaines, le sang d'une très ancienne famille qui était présente à l'âge des héros.
- Je ne peux pas être jalouse contre elle. C'est une princesse et moi je suis... seulement moi. C'est comme une guerre, l'un des deux camps à toutes les chances de gagner, mais j'ai déjà perdu, souffla-t-elle comme une âme en perdition.
Elle aimait être à ses côtés, elle se sentait toujours en sécurité et était touchée par ce qu'elle voyait en lui. Sa dignité, sa force, sa fragilité refoulée... D'une certaine façon, il la fascinait.
- Tu penses réellement que ce mariage ne se fera pas ? Soyons honnête l'un envers l'autre. C'est une alliance qui est importante pour les Royces. De cette manière, vous vous assurez du soutien des Targaryens, quoiqu'il se passe, cette famille sera là pour vous.
Son regard se fixa dans le sien et s'humidifia. Elle retenait ses larmes et y parvenait miraculeusement. C'était à peine si elle osait bouger ou même respirer.
- Depuis toutes ses années, on se berçait d'illusions...
Aujourd'hui, leurs bulles avaient éclaté. Et depuis, elle suffoquait.
CODAGE PAR AMIANTE
Invité
Informations
Personnage
Badges
&
Robar
The heart is an arrow. It demands aim to land true.
Il avait sentit l’éloignement dans la façon abrupte qu’elle eut d’essuyer ses mains sur le coton blanc soigneusement noué à sa taille. Elle ne pouvait pas lui faire ça. Maddy avait été une constante. Si les nuages s’amoncelaient autour de son front blond, le sourire lumineux de la servante les écartait avec patience et naturel, de quoi l'émerveiller, de quoi le séduire. Toujours.
Il n’avait jamais été un homme facile, l’austérité quasi spartiate des sentiments soigneusement cachés par une exubérance de surface nimbée dans la sympathie, les rires éclatants et les multiples conquêtes.
Robar semblait aimer beaucoup.
Robar en réalité aimait très peu.
« Andar me l'a dit le soir où il a perdu son fils... Je ne voulais pas de l'apprendre avant que lui le fasse. Je suis désolé. » Les doigts du chevalier tapotèrent la pierre froide sans dire mot et ce durant quelques secondes suspendues. Le souvenir de l’enfant perdu mais surtout de la douleur toujours présente au coin des cils de son frère passa comme un ange entre les deux jeunes gens et Robar déplia ses longues jambes, faisant quelques pas enfin, esquissant un sourire vers Maddy. « Il n’y a jamais de secrets dans ce château, je te l’ai déjà dit. » Il le lui avait répété tant de fois tandis qu’elle pestait sur le fait qu’on allait les voir, il le lui avait dit en riant la bouche scellée à la sienne, les mains cherchant les cordons de sa robe…des souvenirs semblait-il presque.
Non.
Elle ne pouvait pas lui faire ça.
La première fois qu’il l’avait vu, elle était de rouge, le même que celui de son armure. Elle en était recouverte à son insu, le bord des yeux et les lèvres, les boucles soyeuses et le cœur. Sa peine était presque tangible, comme une enveloppe lourde qui rendait ses gestes fragiles et sa silhouette trop fine quand elle passait dans les couloirs. Rouge comme la marque laissé par ses mains sur ses cuisses, la première fois, parce qu’il avait été trop empressé de la déshabiller. Rouge comme toute les gifles qu’elle lui avait offerte les yeux charriant des éclairs, les paroles dures au bout de la langue.
Il aurait mieux valu qu’elle crie et hurle, elle lui aurait moins écorché l'âme que cette douleur sans fin qu'elle lui montrait.
« Je ne peux pas être jalouse contre elle. C'est une princesse et moi je suis... seulement moi. C'est comme une guerre, l'un des deux camps à toutes les chances de gagner, mais j'ai déjà perdu »
Il fronça les sourcils, secoua la tête. Il avait horreur des complications, du goût amer que laissaient les espoirs perdus. C’était précisément pour ça qu’il était adroit durant les joutes et les combats : on avait un ennemi devant, on avait juste à trouver la faille. L’épée était pointe, le corps, arc. Il fallait viser et toucher. « Importante pour les Royce… »répéta-t-il dans une œillade moqueuse qu'il dirigea vers le ciel. Elle avait raison à sa manière la jolie Maddy, l’avenir de la famille était là au détour d’une alliance prestigieuse. « Les Targaryen ne soutiennent qu’eux-mêmes, ma douce. On ne peut pas refuser. » Le blond ramena une mèche rebelle en arrière. Gloire et Lumière. Une des plus anciennes maisons, du sang des andals et des premiers hommes dans les veines épousant celui –pristine – des dragons maîtres et seigneurs des Sept Royaume.
Le sourire teinté de sarcasme se creusa. « Je suppose que le geste est bon, qu'il a été dicté par de pieux désirs de paix et de gratitude... ou alors que c’est une énième manière de nous rappeler qui a le pouvoir et quel camp choisir à l’avenir. » Il n’avait aucune confiance dans les dragons mais savait tenir son rang. Son père était mort sur leurs terres, son frère avait perdu une part de son âme sur les champs de batailles contre la famille régnante et aujourd’hui il fallait payer la bonté de ne pas avoir succombé à tout ça. Il n'avait pas le droit de se soustraire et le prix en était si adorable, si scintillant. Une princesse. Une d’or et de soleil frais. Tant de lumière pour un Val endeuillé.
Robar en avait ri, comme à l’accoutumé.
C’était drôle.
Pourquoi personne ne voyait la plaisanterie ?
C’était si terriblement drôle.
« Ce n’est pas une tragédie. » Finit-il par lâcher en se renfrognant légèrement. Il refusait les coupures. Il refusait de plier à sa façon. On acceptait le poids des traditions, celle du dû à son clan, les sacrifices, mais il était hors de question d’admettre une quelconque souffrance. Il valait mieux rire. « Ne soyons pas dramatique. » Il était sceptique en vérité. Il ne voyait pas comment une princesse de Port-Réal allait s'accoutumer aux montagnes et vallées de sa région. Il ne croirait à tout ça que quand il la verrait. Il s'imaginait de ses adolescentes capricieuses accoutumés à milles prétendants et qui n'avaient jamais rien fait de leurs dix doigts.
Il posa son regard sur les mains de Maddy, écorchées du travail, légèrement rose de l'eau froide. Robar déglutit. Il fallait se convaincre. La convaincre aussi. Les paroles de faïence éclaboussèrent l’espace entre eux. Des illusions. Robar la tira contre lui, les doigts crispés autour d’une taille un peu humide du travail accompli, l’ombre de son corps enveloppant le sien.
(Les histoires commencent toujours de la même façon. La fin n’est pas tributaire du début. La fin n’est tributaire de rien, elle peut aller dans un sens comme dans un autre. Mais le début lui ne change jamais.)
Il était une fois une jeune femme aux cheveux couleur pain d’épices qui se tenait perdu prés d’une fontaine en ne sachant visiblement pas si elle devait pleurer, soupirer ou sourire. Pain d’épice odorant sucré de miel. Elle avait l’air convaincue de ce qu’elle disait et s’il avait été homme à se vexer, il l’aurait fait. Plus ou moins. Ou pas. Des hésitations qu’elle lui avait opposées, Robar n’en conservait qu’un souvenir diffus, un tremblement dans les bras quand elle les nouait sur lui, un recul fantomatique des lèvres comme le reflux d’une vague, avant de venir s’écraser sur lui, plus fort encore.
Ils avaient toujours su.
« Il n’y a pas d’illusions… juste un compte-à-rebours. »
Ah.
On admettait au moins ça. Elle avait toujours été si parfaitement honnête avec lui. Il avait des obligations, des codes de chevalerie, des serments à droite à gauche. On disait oui si facilement quand on portait une épée, on la mettait au service de tant de monde. En vérité, Robar ne la portait que pour Andar, Waymar et Ysilla. Pour eux uniquement.
Ses longs doigts vinrent épouser les contours du visage de la jeune femme et si l’expression se fit ombre avant de reprendre un sourire désuet, le geste était empreint d’une certaine délicatesse. La pulpe du pouce passa sur le velouté des lèvres. « Ne pars pas. » S’il te plait.
Il était une fois une jeune femme aux cheveux couleur pain d’épices qui se tenait perdu prés d’une fontaine…
Il n’avait jamais été un homme facile, l’austérité quasi spartiate des sentiments soigneusement cachés par une exubérance de surface nimbée dans la sympathie, les rires éclatants et les multiples conquêtes.
Robar semblait aimer beaucoup.
Robar en réalité aimait très peu.
« Andar me l'a dit le soir où il a perdu son fils... Je ne voulais pas de l'apprendre avant que lui le fasse. Je suis désolé. » Les doigts du chevalier tapotèrent la pierre froide sans dire mot et ce durant quelques secondes suspendues. Le souvenir de l’enfant perdu mais surtout de la douleur toujours présente au coin des cils de son frère passa comme un ange entre les deux jeunes gens et Robar déplia ses longues jambes, faisant quelques pas enfin, esquissant un sourire vers Maddy. « Il n’y a jamais de secrets dans ce château, je te l’ai déjà dit. » Il le lui avait répété tant de fois tandis qu’elle pestait sur le fait qu’on allait les voir, il le lui avait dit en riant la bouche scellée à la sienne, les mains cherchant les cordons de sa robe…des souvenirs semblait-il presque.
Non.
Elle ne pouvait pas lui faire ça.
La première fois qu’il l’avait vu, elle était de rouge, le même que celui de son armure. Elle en était recouverte à son insu, le bord des yeux et les lèvres, les boucles soyeuses et le cœur. Sa peine était presque tangible, comme une enveloppe lourde qui rendait ses gestes fragiles et sa silhouette trop fine quand elle passait dans les couloirs. Rouge comme la marque laissé par ses mains sur ses cuisses, la première fois, parce qu’il avait été trop empressé de la déshabiller. Rouge comme toute les gifles qu’elle lui avait offerte les yeux charriant des éclairs, les paroles dures au bout de la langue.
Il aurait mieux valu qu’elle crie et hurle, elle lui aurait moins écorché l'âme que cette douleur sans fin qu'elle lui montrait.
« Je ne peux pas être jalouse contre elle. C'est une princesse et moi je suis... seulement moi. C'est comme une guerre, l'un des deux camps à toutes les chances de gagner, mais j'ai déjà perdu »
Il fronça les sourcils, secoua la tête. Il avait horreur des complications, du goût amer que laissaient les espoirs perdus. C’était précisément pour ça qu’il était adroit durant les joutes et les combats : on avait un ennemi devant, on avait juste à trouver la faille. L’épée était pointe, le corps, arc. Il fallait viser et toucher. « Importante pour les Royce… »répéta-t-il dans une œillade moqueuse qu'il dirigea vers le ciel. Elle avait raison à sa manière la jolie Maddy, l’avenir de la famille était là au détour d’une alliance prestigieuse. « Les Targaryen ne soutiennent qu’eux-mêmes, ma douce. On ne peut pas refuser. » Le blond ramena une mèche rebelle en arrière. Gloire et Lumière. Une des plus anciennes maisons, du sang des andals et des premiers hommes dans les veines épousant celui –pristine – des dragons maîtres et seigneurs des Sept Royaume.
Le sourire teinté de sarcasme se creusa. « Je suppose que le geste est bon, qu'il a été dicté par de pieux désirs de paix et de gratitude... ou alors que c’est une énième manière de nous rappeler qui a le pouvoir et quel camp choisir à l’avenir. » Il n’avait aucune confiance dans les dragons mais savait tenir son rang. Son père était mort sur leurs terres, son frère avait perdu une part de son âme sur les champs de batailles contre la famille régnante et aujourd’hui il fallait payer la bonté de ne pas avoir succombé à tout ça. Il n'avait pas le droit de se soustraire et le prix en était si adorable, si scintillant. Une princesse. Une d’or et de soleil frais. Tant de lumière pour un Val endeuillé.
Robar en avait ri, comme à l’accoutumé.
C’était drôle.
Pourquoi personne ne voyait la plaisanterie ?
C’était si terriblement drôle.
« Ce n’est pas une tragédie. » Finit-il par lâcher en se renfrognant légèrement. Il refusait les coupures. Il refusait de plier à sa façon. On acceptait le poids des traditions, celle du dû à son clan, les sacrifices, mais il était hors de question d’admettre une quelconque souffrance. Il valait mieux rire. « Ne soyons pas dramatique. » Il était sceptique en vérité. Il ne voyait pas comment une princesse de Port-Réal allait s'accoutumer aux montagnes et vallées de sa région. Il ne croirait à tout ça que quand il la verrait. Il s'imaginait de ses adolescentes capricieuses accoutumés à milles prétendants et qui n'avaient jamais rien fait de leurs dix doigts.
Il posa son regard sur les mains de Maddy, écorchées du travail, légèrement rose de l'eau froide. Robar déglutit. Il fallait se convaincre. La convaincre aussi. Les paroles de faïence éclaboussèrent l’espace entre eux. Des illusions. Robar la tira contre lui, les doigts crispés autour d’une taille un peu humide du travail accompli, l’ombre de son corps enveloppant le sien.
(Les histoires commencent toujours de la même façon. La fin n’est pas tributaire du début. La fin n’est tributaire de rien, elle peut aller dans un sens comme dans un autre. Mais le début lui ne change jamais.)
Il était une fois une jeune femme aux cheveux couleur pain d’épices qui se tenait perdu prés d’une fontaine en ne sachant visiblement pas si elle devait pleurer, soupirer ou sourire. Pain d’épice odorant sucré de miel. Elle avait l’air convaincue de ce qu’elle disait et s’il avait été homme à se vexer, il l’aurait fait. Plus ou moins. Ou pas. Des hésitations qu’elle lui avait opposées, Robar n’en conservait qu’un souvenir diffus, un tremblement dans les bras quand elle les nouait sur lui, un recul fantomatique des lèvres comme le reflux d’une vague, avant de venir s’écraser sur lui, plus fort encore.
Ils avaient toujours su.
« Il n’y a pas d’illusions… juste un compte-à-rebours. »
Ah.
On admettait au moins ça. Elle avait toujours été si parfaitement honnête avec lui. Il avait des obligations, des codes de chevalerie, des serments à droite à gauche. On disait oui si facilement quand on portait une épée, on la mettait au service de tant de monde. En vérité, Robar ne la portait que pour Andar, Waymar et Ysilla. Pour eux uniquement.
Ses longs doigts vinrent épouser les contours du visage de la jeune femme et si l’expression se fit ombre avant de reprendre un sourire désuet, le geste était empreint d’une certaine délicatesse. La pulpe du pouce passa sur le velouté des lèvres. « Ne pars pas. » S’il te plait.
Il était une fois une jeune femme aux cheveux couleur pain d’épices qui se tenait perdu prés d’une fontaine…
CODAGE PAR AMIANTE
Invité
Informations
Personnage
Badges
&
Robar
The heart is an arrow. It demands aim to land true.
Les masques étaient finalement tombés. Plus aucun mensonge, plus aucune supercherie ne pouvait à présent lui venir en aide. Le rêve qu’elle nourrissait en silence était à présent perdu à jamais, elle ne pouvait plus faire semblant, ni retarder l’inévitable. La servante ne pouvait vivre plus longtemps dans les bras du noble. Durant des années elle avait accepté d'entendre les gloussements des autres domestiques, apparemment, leur relation plus ou moins discrète, plus ou moins sérieuse les faisaient rire. La jeune Maddy les avaient même surprises à parier sur son compte, mais elle ne s'était pas offusqué (en apparence). Il était vrai qu'aucun secret ne résistait aux servantes du Val, elles avaient des yeux et des oreilles partout, et elles finissaient toujours par les échanger. C'était comme des moyens de paiement, puis qu’après tout, c'était la seule richesse qu'elles possédaient. En réalité, toutes ses femmes étaient à l'image des petits oiseaux de Varys. Et malgré ce qu'elles pensaient de son attachement pour ce Royce au sourire mielleux, elles se protégeaient, à leurs manières. C'est pour cette raison qu'elle supportait en silence – ou non – les nombreuses humiliations dont elle semblait être la cible. Jamais l'insulaire s'en était prise à ses amies, puisque pouvaient-elles réellement lutter contre lui ? Maddy savait pertinemment comment il pouvait être charmeur et comment il était facile de succomber à ce regard empli d’émerveillement. Et encore aujourd'hui, alors qu'il cherchait désespérément obtenir son attention, elle avait envie de se réfugier dans ses bras.
Pourtant, malgré ce désir ardent, elle s'abstenait. L'insulaire serrait les dents et attendait qu'il se lasse. Mais il était resté. Et pour cette jeune femme, cela voulait dire beaucoup de choses, même si lui l'ignorait. Tout comme elle, il était perdu, mais Robar ne cherchait pas à se convaincre elle, mais lui-même. Ce « on ne peut pas refuser » était difficile à entendre, mais il avait raison. La famille Royce ne pouvait dire non Targaryen. Personne ne le pouvait. Malheureusement...
Maddy avait cette impression horrible d'être écrasé et d'étouffer. Sa bulle d'illusion avait éclaté et dès lors, elle avait rejoint se monde réel qui n'était pas aussi beau qu'auparavant. Et ce sentiment allait s’aggraver en entendant les deux petites phrases qui glissèrent entre les dents du Royce : « Ce n’est pas une tragédie. Ne soyons pas dramatique ». Était-il réellement en train de faire ce qu'il faisait ? Voulait-il réellement l'énerver ? Ce n'était pas une tragédie pour cette femme, c'était bien pire, au-delà des mots. Il y a bien des années, après être revenu de son île, elle avait compris qu'elle était tombée amoureuse de Robar au moment même où il l'avait prise dans ses bras. Ce sentiment n'était sans doute pas réciproque à cette époque, mais elle était certaine qu'il tenait à elle, sinon il ne serait pas ici. Mais alors, pourquoi agissait-il de cette manière ? Souhaitait-il la blesser ? Ou la pousser dans ses retranchements ? Ses sourcils se froncèrent montrant cette pointe d'agacement et son incompréhension. Toutefois, avant qu'elle puisse dire quoi que ce soit, il la fit venir à lui. À ce moment-même, elle avait simplement besoin de son amour, qu'il lui dise que tout ira bien, mais ce n'étaient pas ces mots qu'elle entendra. Il utilisait le terme : compte-à-rebours alors qu'elle voulait l'entendre dire qu'il tenait à elle.
Hélas, même s'il lui demanda de rester avec cette douceur qui lui ressemblait tant, il était trop tard. Elle avait entendu cette phrase qui l'avait profondément agacé. Ses mains réchauffaient son visage avec une chaleur qu'elle connaissait déjà. La sienne. Il l'amadouait et dès lors, son esprit lui ordonnait de le repousser. Pourtant, elle restait. Elle aussi. Ses mains refroidit par l'eau gelée se posa délicatement sur son torse. Elle ressentait le battement de son cœur à travers ces vêtements et son regard, perdue jusqu'alors, se plongea dans le sien et s'en fut finit de ses bonnes résolutions. Elle ne voulait plus s'éloigner de cet homme qui l'avait tant fait rire. Sans un seul mot, sans préméditation, elle l'embrassa. Ce baiser était doux et violent à la fois, naturel et tout aussi irrationnel. Ce geste d'amour était une évidence. Mais contrairement à ce qu'elle pensait, il avait le goût amer d'un adieu. Robar devait à son tour accepter l'inévitable. Ce qu'ils avaient partagé était dorénavant du passé. Il allait devenir l'époux d'une princesse, et c'est tout ce qui comptait à présent.
- Notre compte-à-rebours est arrivé à zéro. Nous n'avons plus de sable dans notre sablier.
Son timbre de voix avait été plus rauque qu'elle ne l'aurait voulu, mais c'était plus fort qu'elle. Maddy lui en voulait pour tout ce qu'il avait dit avant. Toutefois, comme à son habitude, elle était partagée entre son envie d'être auprès de lui et sa jalousie débordante. Comme disait ce vieux adage, « chasser le naturel et il revient au galop ». Avoir prononcé ses quelques mots l'avait soulagé, mais lorsqu'elle commençait, il lui était difficile de se taire.
- Tu essaies encore de m'amadouer avec ta douceur et avec ce regard... Et arrête de me regarder de cette manière !
La servante sans nom se dégagea douloureusement de son emprise et épousseta sa robe humide. Elle se devait être forte. Pourtant, elle était encore à porter de bras pour Robar. Elle arrivait à encore sentir son odeur, ce qui l’agaçait d'autant plus. Tout était un prétexte pour l'énerver.
- Et bien sûr que oui, c'est une véritable tragédie ! Peut-être pas pour toi, mais pour moi ça l'est.
Elle le frappa avec sa main gauche, de toutes ses forces, comme-ci cela pouvait faire sortir toute cette colère qui l'animait. Et son regard qui était autrefois doux et triste était à présent luisant d'animosité.
- Tu peux pas me demander de rester alors que tu fais tout pour me rendre folle.
Il n'y avait plus de caresse, seulement des gestes plus ou moins agressif. Depuis le début, elle s'était résignée. Elle avait été choquée par cette annonce et avait refusé d'y croire, mais Andar ne lui mentait pas. Ensuite elle avait pleuré toutes les larmes de son corps, elle avait même tenté de fuir au loin. Mais jamais elle n'avait été en colère. Malheureusement, c'est contre ce Royce qu'elle éclatait.
- Pour toi tout ira bien, tu auras une femme magnifique qui va te faire des enfants à ne plus en compter. Tu finiras par l'aimer parce que c'est ce que tu fais, tu aimes ce qui t'entoure. Et pendant ce temps-là, pendant que TOI tu profiteras de ta nouvelle vie, moi je laverais ses vêtements, je... Je serais à son service. À toute heure du jour et la nuit. Alors ne me dis pas que ce n'est pas une tragédie. Si nos places avaient été différentes, jamais – ô grand jamais – tu n'aurais osé le dire et encore moins le penser.
Oui elle le convenait, c'était puérile de sa part, mais cela lui faisait tellement de bien. De toute manière, c'était décidé, la servante cracherait dans la soupe de sa future dragonne.
Pourtant, malgré ce désir ardent, elle s'abstenait. L'insulaire serrait les dents et attendait qu'il se lasse. Mais il était resté. Et pour cette jeune femme, cela voulait dire beaucoup de choses, même si lui l'ignorait. Tout comme elle, il était perdu, mais Robar ne cherchait pas à se convaincre elle, mais lui-même. Ce « on ne peut pas refuser » était difficile à entendre, mais il avait raison. La famille Royce ne pouvait dire non Targaryen. Personne ne le pouvait. Malheureusement...
Maddy avait cette impression horrible d'être écrasé et d'étouffer. Sa bulle d'illusion avait éclaté et dès lors, elle avait rejoint se monde réel qui n'était pas aussi beau qu'auparavant. Et ce sentiment allait s’aggraver en entendant les deux petites phrases qui glissèrent entre les dents du Royce : « Ce n’est pas une tragédie. Ne soyons pas dramatique ». Était-il réellement en train de faire ce qu'il faisait ? Voulait-il réellement l'énerver ? Ce n'était pas une tragédie pour cette femme, c'était bien pire, au-delà des mots. Il y a bien des années, après être revenu de son île, elle avait compris qu'elle était tombée amoureuse de Robar au moment même où il l'avait prise dans ses bras. Ce sentiment n'était sans doute pas réciproque à cette époque, mais elle était certaine qu'il tenait à elle, sinon il ne serait pas ici. Mais alors, pourquoi agissait-il de cette manière ? Souhaitait-il la blesser ? Ou la pousser dans ses retranchements ? Ses sourcils se froncèrent montrant cette pointe d'agacement et son incompréhension. Toutefois, avant qu'elle puisse dire quoi que ce soit, il la fit venir à lui. À ce moment-même, elle avait simplement besoin de son amour, qu'il lui dise que tout ira bien, mais ce n'étaient pas ces mots qu'elle entendra. Il utilisait le terme : compte-à-rebours alors qu'elle voulait l'entendre dire qu'il tenait à elle.
Hélas, même s'il lui demanda de rester avec cette douceur qui lui ressemblait tant, il était trop tard. Elle avait entendu cette phrase qui l'avait profondément agacé. Ses mains réchauffaient son visage avec une chaleur qu'elle connaissait déjà. La sienne. Il l'amadouait et dès lors, son esprit lui ordonnait de le repousser. Pourtant, elle restait. Elle aussi. Ses mains refroidit par l'eau gelée se posa délicatement sur son torse. Elle ressentait le battement de son cœur à travers ces vêtements et son regard, perdue jusqu'alors, se plongea dans le sien et s'en fut finit de ses bonnes résolutions. Elle ne voulait plus s'éloigner de cet homme qui l'avait tant fait rire. Sans un seul mot, sans préméditation, elle l'embrassa. Ce baiser était doux et violent à la fois, naturel et tout aussi irrationnel. Ce geste d'amour était une évidence. Mais contrairement à ce qu'elle pensait, il avait le goût amer d'un adieu. Robar devait à son tour accepter l'inévitable. Ce qu'ils avaient partagé était dorénavant du passé. Il allait devenir l'époux d'une princesse, et c'est tout ce qui comptait à présent.
- Notre compte-à-rebours est arrivé à zéro. Nous n'avons plus de sable dans notre sablier.
Son timbre de voix avait été plus rauque qu'elle ne l'aurait voulu, mais c'était plus fort qu'elle. Maddy lui en voulait pour tout ce qu'il avait dit avant. Toutefois, comme à son habitude, elle était partagée entre son envie d'être auprès de lui et sa jalousie débordante. Comme disait ce vieux adage, « chasser le naturel et il revient au galop ». Avoir prononcé ses quelques mots l'avait soulagé, mais lorsqu'elle commençait, il lui était difficile de se taire.
- Tu essaies encore de m'amadouer avec ta douceur et avec ce regard... Et arrête de me regarder de cette manière !
La servante sans nom se dégagea douloureusement de son emprise et épousseta sa robe humide. Elle se devait être forte. Pourtant, elle était encore à porter de bras pour Robar. Elle arrivait à encore sentir son odeur, ce qui l’agaçait d'autant plus. Tout était un prétexte pour l'énerver.
- Et bien sûr que oui, c'est une véritable tragédie ! Peut-être pas pour toi, mais pour moi ça l'est.
Elle le frappa avec sa main gauche, de toutes ses forces, comme-ci cela pouvait faire sortir toute cette colère qui l'animait. Et son regard qui était autrefois doux et triste était à présent luisant d'animosité.
- Tu peux pas me demander de rester alors que tu fais tout pour me rendre folle.
Il n'y avait plus de caresse, seulement des gestes plus ou moins agressif. Depuis le début, elle s'était résignée. Elle avait été choquée par cette annonce et avait refusé d'y croire, mais Andar ne lui mentait pas. Ensuite elle avait pleuré toutes les larmes de son corps, elle avait même tenté de fuir au loin. Mais jamais elle n'avait été en colère. Malheureusement, c'est contre ce Royce qu'elle éclatait.
- Pour toi tout ira bien, tu auras une femme magnifique qui va te faire des enfants à ne plus en compter. Tu finiras par l'aimer parce que c'est ce que tu fais, tu aimes ce qui t'entoure. Et pendant ce temps-là, pendant que TOI tu profiteras de ta nouvelle vie, moi je laverais ses vêtements, je... Je serais à son service. À toute heure du jour et la nuit. Alors ne me dis pas que ce n'est pas une tragédie. Si nos places avaient été différentes, jamais – ô grand jamais – tu n'aurais osé le dire et encore moins le penser.
Oui elle le convenait, c'était puérile de sa part, mais cela lui faisait tellement de bien. De toute manière, c'était décidé, la servante cracherait dans la soupe de sa future dragonne.
CODAGE PAR AMIANTE
Invité
Informations
Personnage
Badges
&
Robar
The heart is an arrow. It demands aim to land true.
A peine les mots prononcés qu’il la sent s’enflammer silencieusement. Il la préfère ainsi. Objectif atteint. Plutôt une saine colère qu’une tristesse dont il ne sait canaliser l’essence. Le pays des larmes lui était par essence étranger. On ne pleurait pas quand on était chevalier, c’était la coutume, malsaine et désastreuse. On ne pleurait pas. Ni quand votre mère glissait sous terre, ni quand votre frère restait des heures face à l’horizon sans un mot, ni quand on recevait un coup ou que l’on réduisait l’autre au sol. Les dieux le savaient, il était plus simple de rire ou de se faire destruction. On y perdait moins. La vie était une route plus ou moins enlisée, plus ou moins boueuse et il fallait avancer, c’était ce qu’on attendait d’eux tous. Il fallait toujours avancer.
Il aurait pu le lui dire, des mots couleur groseille aux senteurs acides, des mensonges recouverts de ganache sucrée et réconfortante. Tout ira bien. Il se mort la lèvre, les mains cherchant à se l’accaparer, fébrile et prudent sur le tissu de la jupe de fortune qu’elle avait mise. La délicate fragrance de ses mèches rousses glisse comme un venin dans ses poumons. Il aurait pu lui dire de partir, aussi, de se sauver un peu l’âme et beaucoup les sentiments. Il aurait même dû le faire, mais il veut et désire et il y a si peu de remèdes à tout ceci, si peu d’échappatoire. Le visage se met à fourmiller, le corps est parcouru d’un délicieux frisson lorsqu’elle percute sa bouche de la sienne en un indicible abandon.
Non.
La main glisse sur le cou pour la rapprocher un peu plus – la faire perdre pied s’il le faut - et si elle noue ses mains autour de sa nuque, il la presse un peu plus contre lui, bouche entrouverte et urgence salutaire dans un souffle qui s’emballe. Il refuse un peu de lui dire au revoir mais on sait, n’est-ce pas ? L’inévitable marche des événements qui obscurcissent l’excitation trouble de corps en magnets. Il l’embrasse encore, sait déjà ce qu’elle va dire quand elle trouve la force de se détacher. « - Notre compte-à-rebours est arrivé à zéro. Nous n'avons plus de sable dans notre sablier. » Le regard se fait noir un bref instant puis confus. A moins que ce ne soit le contraire. Elle a toujours été là, dès son adolescence. Il l’a toujours désiré, de façon insolente mais constante, le tourbillon brûlant constitué de milles impressions à son contact.
Robar a horreur de ça.
Perdre pied n’est pas dans ses habitudes alors il se redresse, la couve d’un regard comme des appels à plus, à ce qui ne doit pas être dit. Il a horreur de penser à des choses triviales en cet instant : la chaleur de ses lèvres, l’ardeur de sa langue, le goût de sa bouche, le parfum de ses boucles, la douceur de sa poitrine s’écrasant contre lui… il se mord la lèvre quelques secondes, regarde ailleurs finalement, enregistre dans un coin de son esprit les paroles qu’elle prononce d’un souffle court. Respirer. Il peut encore -elle est si proche après tout- il suffirait de tendre ses mains, de la happer à nouveau contre lui, de se laisser sombrer plus en avant encore. L’envie picote l’épiderme, celui de palper la moindre parcelle de son corps mais il ne peut pas, il ne peut pas. Il peut bien lui donner les baisers les plus passionnés du monde, ils ne pourront jamais…
La gifle claque dans l’air et sur sa joue comme un réveil brutal. Il cille, la regarde, les lèvres encore toute rouges, à l’instar de son humeur, elle a l’air à la fois sauvage et exquise.
(Et le rouge lui va si bien.)
Il a un rire moqueur, sans joie. Une énième insolence. Bien sûr que la princesse serait magnifique a-t-il envie de lui dire. Une 'petite' égratignure en pâture. Il pourrait même ajouter qu’il avait eu vent de rumeurs sur le dragon d’or, belle comme des rayons de soleil chatoyant lui parvenant en cascade, belle et éclatante, blonde comme un soleil d’été et la peau si douce qu’elle lui ferait sans doute l’effet de se baigner en eau rafraîchissante. Hilarant et si cruel. Le sourire se meurt, le coin des lèvres incrédules. Si les choses avaient été inversés… il serait partit. Il en était certain. Ou peut-être qu’il serait resté et aurait fait de leurs vies un enfer.
Robar a horreur de tout ça.
De la conscience de la précarité de ce qu’ils ont, des iris trop brillantes sur son visage en cœur, du cœur qui bat sous les vêtements cintrés. « Est-ce que tu veux encore m’embrasser ? » La voix est sourde autant que le regard qu’il lui jette. Lui le voulait mais lui ça n’avait pas beaucoup de poids sans elle.
Il se rapproche, lentement, à la manière de ceux qui savent et qui attisent. Il avait trop d’estime pour Maddy pour lui demander d’être sienne malgré tout, sa langue trop dédaigneuse pour le terme de maîtresse. Il en avait inconsciemment aussi trop pour la princesse lointaine, se refusant à lui infliger ça.
Il n’y avait pas d’issu, aucune.
La pensée le dégrise et il promène les doigts sur son bras, de bas en haut, touche ce qui est insupportable, se fond dans la douleur. Il baisse les yeux sur son visage, les pommettes parsemées de taches de rousseur, la peau blanche, les cils noirs recourbés et la nostalgie aiguë – déjà – lui étreint le torse. « Fais-le. » Il y a du désarroi quelque part dans le métal de la voix, de la mélancolie enfouie dans l’ordre quasi martial. L’effroi de savoir que oui, elle peut partir et qu’il n’y a pas à intervenir dans sa décision, que Roches-aux-runes deviendrait fantôme de leurs étreintes.
Il lui semble que la promesse d’un baiser se fait plus douce maintenant mais que ses mains se font poigne. Il lui semble que tout ceci n’est pas fini encore.
Pas tout à fait.
Pas complétement.
(La joue brûle encore un peu mais moins que le reste. Tellement moins.)
Il aurait pu le lui dire, des mots couleur groseille aux senteurs acides, des mensonges recouverts de ganache sucrée et réconfortante. Tout ira bien. Il se mort la lèvre, les mains cherchant à se l’accaparer, fébrile et prudent sur le tissu de la jupe de fortune qu’elle avait mise. La délicate fragrance de ses mèches rousses glisse comme un venin dans ses poumons. Il aurait pu lui dire de partir, aussi, de se sauver un peu l’âme et beaucoup les sentiments. Il aurait même dû le faire, mais il veut et désire et il y a si peu de remèdes à tout ceci, si peu d’échappatoire. Le visage se met à fourmiller, le corps est parcouru d’un délicieux frisson lorsqu’elle percute sa bouche de la sienne en un indicible abandon.
Non.
La main glisse sur le cou pour la rapprocher un peu plus – la faire perdre pied s’il le faut - et si elle noue ses mains autour de sa nuque, il la presse un peu plus contre lui, bouche entrouverte et urgence salutaire dans un souffle qui s’emballe. Il refuse un peu de lui dire au revoir mais on sait, n’est-ce pas ? L’inévitable marche des événements qui obscurcissent l’excitation trouble de corps en magnets. Il l’embrasse encore, sait déjà ce qu’elle va dire quand elle trouve la force de se détacher. « - Notre compte-à-rebours est arrivé à zéro. Nous n'avons plus de sable dans notre sablier. » Le regard se fait noir un bref instant puis confus. A moins que ce ne soit le contraire. Elle a toujours été là, dès son adolescence. Il l’a toujours désiré, de façon insolente mais constante, le tourbillon brûlant constitué de milles impressions à son contact.
Robar a horreur de ça.
Perdre pied n’est pas dans ses habitudes alors il se redresse, la couve d’un regard comme des appels à plus, à ce qui ne doit pas être dit. Il a horreur de penser à des choses triviales en cet instant : la chaleur de ses lèvres, l’ardeur de sa langue, le goût de sa bouche, le parfum de ses boucles, la douceur de sa poitrine s’écrasant contre lui… il se mord la lèvre quelques secondes, regarde ailleurs finalement, enregistre dans un coin de son esprit les paroles qu’elle prononce d’un souffle court. Respirer. Il peut encore -elle est si proche après tout- il suffirait de tendre ses mains, de la happer à nouveau contre lui, de se laisser sombrer plus en avant encore. L’envie picote l’épiderme, celui de palper la moindre parcelle de son corps mais il ne peut pas, il ne peut pas. Il peut bien lui donner les baisers les plus passionnés du monde, ils ne pourront jamais…
La gifle claque dans l’air et sur sa joue comme un réveil brutal. Il cille, la regarde, les lèvres encore toute rouges, à l’instar de son humeur, elle a l’air à la fois sauvage et exquise.
(Et le rouge lui va si bien.)
Il a un rire moqueur, sans joie. Une énième insolence. Bien sûr que la princesse serait magnifique a-t-il envie de lui dire. Une 'petite' égratignure en pâture. Il pourrait même ajouter qu’il avait eu vent de rumeurs sur le dragon d’or, belle comme des rayons de soleil chatoyant lui parvenant en cascade, belle et éclatante, blonde comme un soleil d’été et la peau si douce qu’elle lui ferait sans doute l’effet de se baigner en eau rafraîchissante. Hilarant et si cruel. Le sourire se meurt, le coin des lèvres incrédules. Si les choses avaient été inversés… il serait partit. Il en était certain. Ou peut-être qu’il serait resté et aurait fait de leurs vies un enfer.
Robar a horreur de tout ça.
De la conscience de la précarité de ce qu’ils ont, des iris trop brillantes sur son visage en cœur, du cœur qui bat sous les vêtements cintrés. « Est-ce que tu veux encore m’embrasser ? » La voix est sourde autant que le regard qu’il lui jette. Lui le voulait mais lui ça n’avait pas beaucoup de poids sans elle.
Il se rapproche, lentement, à la manière de ceux qui savent et qui attisent. Il avait trop d’estime pour Maddy pour lui demander d’être sienne malgré tout, sa langue trop dédaigneuse pour le terme de maîtresse. Il en avait inconsciemment aussi trop pour la princesse lointaine, se refusant à lui infliger ça.
Il n’y avait pas d’issu, aucune.
La pensée le dégrise et il promène les doigts sur son bras, de bas en haut, touche ce qui est insupportable, se fond dans la douleur. Il baisse les yeux sur son visage, les pommettes parsemées de taches de rousseur, la peau blanche, les cils noirs recourbés et la nostalgie aiguë – déjà – lui étreint le torse. « Fais-le. » Il y a du désarroi quelque part dans le métal de la voix, de la mélancolie enfouie dans l’ordre quasi martial. L’effroi de savoir que oui, elle peut partir et qu’il n’y a pas à intervenir dans sa décision, que Roches-aux-runes deviendrait fantôme de leurs étreintes.
Il lui semble que la promesse d’un baiser se fait plus douce maintenant mais que ses mains se font poigne. Il lui semble que tout ceci n’est pas fini encore.
Pas tout à fait.
Pas complétement.
(La joue brûle encore un peu mais moins que le reste. Tellement moins.)
CODAGE PAR AMIANTE
Invité
Informations
Personnage
Badges
&
Robar
The heart is an arrow. It demands aim to land true.
Maddy était en rage, ce qui lui permettait d'avoir chaud malgré le froid mordant qu'il faisait cette journée-là. Ou étais-ce simplement leurs proximités presque insoutenables qui lui coloraient les pommettes de ce rouge qu'il aimait tant ? Elle ne pouvait le dire. Il lui aurait été plus facile de croire que c'était sa colère qui l'enveloppait de cette chaleur invisible et non ses désirs les plus ardents.
Prise toute entière par sa déception, la main de la servante, c'était élevé et sans crier gare, elle s'était abattit avec force sur le visage du chevalier. Elle-même avait du mal à réaliser ce qui venait de se passer. Aucune servante n'était autorisée à levé la main sur un homme et encore moins sur un héritier, mais l'insulaire n'était pas qu'une domestique. Plus depuis longtemps. La gifle que Robar venait de recevoir avait été instinctive, comme une ultime tentative de la part de l'inconscient de l'insulaire pour les ramener à la raison. Elle avait paniqué lorsqu'elle avait commencé à s'égarer dans le regard couleur océan, et ce fut la seule chose qui lui vint à l'esprit pour reprendre le contrôle avant qu'il ne soit trop tard. La rouquine le connaissait parfaitement, elle savait comment il fonctionnait et toutes ses manigances pour obtenir son attention. Elle avait voulu viser le torse, mais sa main était attirée par son visage, comme-ci le vent avait pousser ses bras. Mais malgré cette brutalité, malgré ses mots qui était si difficile à prononcer, il riait. Tout ceci n'était qu'une vaste plaisanterie à ses yeux et cela l'enrageait d'autant plus. Il ne semblait pas écouter ses mots, tout ce qu'il voulait, c'était profiter de la vie, mais tout n'était pas qu'un jeu. Loin de là. Surtout, lorsqu'il s'agissait des sentiments d'une personne. À ce moment précis, elle avait l'impression de ne pas compter et pourtant, elle savait que ce n'était pas le cas. Sinon, serait-il encore auprès d'elle ? À la supplier du regard ? Maddy était tellement perdue. Que devait-elle faire ? Au fond d'elle-même, elle savait qu'il pouvait avoir les deux, la femme et puis l'autre, celle qui se cache dans l'ombre. Mais voulait-elle réellement être celle qui planerait au-dessus d'un mariage qui allait la consumer à petit feu ? Pourrait-elle accepter toute cette humiliation qui la suivrait à la trace ? Et observer leurs bonheurs sans rien dire ? Elle n'était pas faite pour la tristesse, mais pour le bonheur.
La servante sans nom avait senti la majeure partie de colère s'être évanouie ou moment où elle l'avait giflé, mais cette nouvelle situation lui faisait presque regretter de l'avoir perdue. La rage, c'était simple, elle connaissait. Ce nouvel état d'esprit, en revanche... Elle était désespérée. Lui aussi, à sa manière. Sa nouvelle phrase – fortement maladroite – l'affligea. Maddy était interdite devant cette demande. Ce n'était pas le bon moment, pas maintenant, pas après tout ce qu'elle venait de dire. Il ne comprenait décidément pas ce qu'elle voulait réellement. À leurs rencontres, la servante le voulait à l'écoute, rassurant, mais il avait été l’inverse. À présent, elle voulait qu'il hurle à son tour, qu'il montre qu'il était lui aussi touché par cette situation, mais rien. Tout deux n'avaient pas les mêmes demandes et aucun des deux n'arrivaient à satisfaire l’autre. Son visage malgré sa colère apparente restait impassible à cette question. Bien sûr qu'elle voulait succomber à ses pulsions, même après tout ça, elle souhaitait encore sentir sa peau contre la sienne, ressentir sa chaleur, sa tendresse et sa violence. Mais malgré son manque de réponse, lui s'avança vers elle avec une lenteur presque irréel. Son regard et ses doigts lui effleuraient le bras, cela devenait de plus en plus difficile de lui résister, mais elle tenait bon, parce qu'elle le devait. Elle était la raison quand lui était la déraison, c'était ainsi.
Robar tentait d'obtenir un ultime baiser, un baiser qu'elle lui refusait. L'insulaire plongea son regard dans le sien, leurs cœurs bondissaient dans leurs poitrines, le souffle court, ils s'observaient, se détaillaient... La peur, l'adrénaline, la colère, le désir, l'amusement... Tant d'émotions qui transperçaient leurs esprits à cet instant, tant de possibilités futures et de scénarios probables... Mais elle lui refusait encore et toujours de l'embrasser. Elle poussa un long soupir avant de reprendre la parole, son ton était étonnamment calme, bien que toujours un peu méfiant, si ce n'était cassant.
- Qu'est-ce que tu attends vraiment de moi ?
Cela serait si simple si pour une fois, il lui parlait. Réellement. Elle avait besoin de savoir ce qu'il ressentait, mais il n'était pas homme à se confier. En réalité, elle ne lui laissa pas le temps de répondre, parce qu'elle avait trop peur d'entendre sa réponse. Et s'il voulait qu'elle parte ? Sa vie entière était à Roche-aux-Runes, pourrait-elle être heureuse en dehors d'ici ?
- J'ai déjà essayé de partir, de m'éloigner de ce qui nous attends, de te fuir. Mais je n'ai pas réussi. J'ai fait demi-tour et je me suis même prise cette foutue branche qui m'a fait tomber de mon cheval. La domestique se mordit la lèvre en regardant au loin, juste pour éviter son regard. Je voudrais juste fermer les yeux et oublier, simplement oublier. Je... Je suis juste fatigué Robar, je n'ai plus la force de...
Si jusqu'alors elle avait réussit à retenir ses larmes, une d'entre elle roula sur sa joue et coupa nette ce qu'elle voulait dire. « De me battre pour nous », voilà qu'elle était sa pensée, mais une pensée qu'elle tua dans son silence. Oui, à ce moment précis, ce nous existait encore. Maddy pleurait d'énervement et de désespoir, cette larme salée roulait sur sa joue refroidie par un vent peu clément. Elle passait par un ascenseur émotionnel, c'était comme chuter d'une falaise puis la remonter. Passant de la colère au tourment.
L'insulaire s'avança près de lui, colla son front et son nez contre le sien. Elle sentait son haleine caresser le duvet de sa peau et fermait ses yeux brûlée par la fatigue et les larmes. Ses pouces caressaient légèrement sa nuque tendue. Ils avaient tous les deux besoins de cela, mais elle coupa la poire en deux, elle ne satisfaisait pas réellement sa soif de baiser et il lui offrait un moment rassurant sans réellement que cela vienne de lui. C'était juste un moment de tendresse prit dans un compromis presque idéal. La chaleur de sa main sur sa nuque par un froid pareil lui donna l'impression que sa peau réagissait en l'affublant de milliers de petits picotements.
- Je n'aurais jamais dû te gifler de la sorte. Pardonne-moi.
Maddy le pensait réellement, c'était comme régler ses affaires. Remettre les idées à plats, remettre les conteurs à zéro.
Prise toute entière par sa déception, la main de la servante, c'était élevé et sans crier gare, elle s'était abattit avec force sur le visage du chevalier. Elle-même avait du mal à réaliser ce qui venait de se passer. Aucune servante n'était autorisée à levé la main sur un homme et encore moins sur un héritier, mais l'insulaire n'était pas qu'une domestique. Plus depuis longtemps. La gifle que Robar venait de recevoir avait été instinctive, comme une ultime tentative de la part de l'inconscient de l'insulaire pour les ramener à la raison. Elle avait paniqué lorsqu'elle avait commencé à s'égarer dans le regard couleur océan, et ce fut la seule chose qui lui vint à l'esprit pour reprendre le contrôle avant qu'il ne soit trop tard. La rouquine le connaissait parfaitement, elle savait comment il fonctionnait et toutes ses manigances pour obtenir son attention. Elle avait voulu viser le torse, mais sa main était attirée par son visage, comme-ci le vent avait pousser ses bras. Mais malgré cette brutalité, malgré ses mots qui était si difficile à prononcer, il riait. Tout ceci n'était qu'une vaste plaisanterie à ses yeux et cela l'enrageait d'autant plus. Il ne semblait pas écouter ses mots, tout ce qu'il voulait, c'était profiter de la vie, mais tout n'était pas qu'un jeu. Loin de là. Surtout, lorsqu'il s'agissait des sentiments d'une personne. À ce moment précis, elle avait l'impression de ne pas compter et pourtant, elle savait que ce n'était pas le cas. Sinon, serait-il encore auprès d'elle ? À la supplier du regard ? Maddy était tellement perdue. Que devait-elle faire ? Au fond d'elle-même, elle savait qu'il pouvait avoir les deux, la femme et puis l'autre, celle qui se cache dans l'ombre. Mais voulait-elle réellement être celle qui planerait au-dessus d'un mariage qui allait la consumer à petit feu ? Pourrait-elle accepter toute cette humiliation qui la suivrait à la trace ? Et observer leurs bonheurs sans rien dire ? Elle n'était pas faite pour la tristesse, mais pour le bonheur.
La servante sans nom avait senti la majeure partie de colère s'être évanouie ou moment où elle l'avait giflé, mais cette nouvelle situation lui faisait presque regretter de l'avoir perdue. La rage, c'était simple, elle connaissait. Ce nouvel état d'esprit, en revanche... Elle était désespérée. Lui aussi, à sa manière. Sa nouvelle phrase – fortement maladroite – l'affligea. Maddy était interdite devant cette demande. Ce n'était pas le bon moment, pas maintenant, pas après tout ce qu'elle venait de dire. Il ne comprenait décidément pas ce qu'elle voulait réellement. À leurs rencontres, la servante le voulait à l'écoute, rassurant, mais il avait été l’inverse. À présent, elle voulait qu'il hurle à son tour, qu'il montre qu'il était lui aussi touché par cette situation, mais rien. Tout deux n'avaient pas les mêmes demandes et aucun des deux n'arrivaient à satisfaire l’autre. Son visage malgré sa colère apparente restait impassible à cette question. Bien sûr qu'elle voulait succomber à ses pulsions, même après tout ça, elle souhaitait encore sentir sa peau contre la sienne, ressentir sa chaleur, sa tendresse et sa violence. Mais malgré son manque de réponse, lui s'avança vers elle avec une lenteur presque irréel. Son regard et ses doigts lui effleuraient le bras, cela devenait de plus en plus difficile de lui résister, mais elle tenait bon, parce qu'elle le devait. Elle était la raison quand lui était la déraison, c'était ainsi.
Robar tentait d'obtenir un ultime baiser, un baiser qu'elle lui refusait. L'insulaire plongea son regard dans le sien, leurs cœurs bondissaient dans leurs poitrines, le souffle court, ils s'observaient, se détaillaient... La peur, l'adrénaline, la colère, le désir, l'amusement... Tant d'émotions qui transperçaient leurs esprits à cet instant, tant de possibilités futures et de scénarios probables... Mais elle lui refusait encore et toujours de l'embrasser. Elle poussa un long soupir avant de reprendre la parole, son ton était étonnamment calme, bien que toujours un peu méfiant, si ce n'était cassant.
- Qu'est-ce que tu attends vraiment de moi ?
Cela serait si simple si pour une fois, il lui parlait. Réellement. Elle avait besoin de savoir ce qu'il ressentait, mais il n'était pas homme à se confier. En réalité, elle ne lui laissa pas le temps de répondre, parce qu'elle avait trop peur d'entendre sa réponse. Et s'il voulait qu'elle parte ? Sa vie entière était à Roche-aux-Runes, pourrait-elle être heureuse en dehors d'ici ?
- J'ai déjà essayé de partir, de m'éloigner de ce qui nous attends, de te fuir. Mais je n'ai pas réussi. J'ai fait demi-tour et je me suis même prise cette foutue branche qui m'a fait tomber de mon cheval. La domestique se mordit la lèvre en regardant au loin, juste pour éviter son regard. Je voudrais juste fermer les yeux et oublier, simplement oublier. Je... Je suis juste fatigué Robar, je n'ai plus la force de...
Si jusqu'alors elle avait réussit à retenir ses larmes, une d'entre elle roula sur sa joue et coupa nette ce qu'elle voulait dire. « De me battre pour nous », voilà qu'elle était sa pensée, mais une pensée qu'elle tua dans son silence. Oui, à ce moment précis, ce nous existait encore. Maddy pleurait d'énervement et de désespoir, cette larme salée roulait sur sa joue refroidie par un vent peu clément. Elle passait par un ascenseur émotionnel, c'était comme chuter d'une falaise puis la remonter. Passant de la colère au tourment.
L'insulaire s'avança près de lui, colla son front et son nez contre le sien. Elle sentait son haleine caresser le duvet de sa peau et fermait ses yeux brûlée par la fatigue et les larmes. Ses pouces caressaient légèrement sa nuque tendue. Ils avaient tous les deux besoins de cela, mais elle coupa la poire en deux, elle ne satisfaisait pas réellement sa soif de baiser et il lui offrait un moment rassurant sans réellement que cela vienne de lui. C'était juste un moment de tendresse prit dans un compromis presque idéal. La chaleur de sa main sur sa nuque par un froid pareil lui donna l'impression que sa peau réagissait en l'affublant de milliers de petits picotements.
- Je n'aurais jamais dû te gifler de la sorte. Pardonne-moi.
Maddy le pensait réellement, c'était comme régler ses affaires. Remettre les idées à plats, remettre les conteurs à zéro.
CODAGE PAR AMIANTE
Invité
Informations
Personnage
Badges
&
Robar
The heart is an arrow. It demands aim to land true.
La naïade se fait pluie. Il la sent lui échapper encore et encore et toujours, le fantôme de son baiser lui brulant les lèvres. Il a l’art de l’enrager sans le moindre effort et il en sourirait presque si l’heure n’était pas si grave. Elle attend des mots qui ne peuvent pas venir. Lui dire quoi ? Je te veux, tu me veux mais… mais.
Foutu conjonction de subordination.
Il craque pourtant, se retrouve au bord d’un gouffre, la serre trop fort jusqu’à tracer des cercles qui deviendront bleus sur ses articulations fines. Elle veut quoi ? Qu’il meurt devant elle ? Qu’il renie sa famille ? Qu’il dise non à la plus puissante lignée des Sept Royaume ? De quoi faire jaillir du sang en bouillons du sol du Val, de quoi assurer une disgrâce ineffaçable qu’un des siens devra fatalement payer. Elle oubliait la douce, la belle, la si merveilleuse Maddy : on était noble, on avait l’opulence et de la viande dans son assiette, on connaissait l’oisiveté et le port des épées, mais on ne s’appartenait pas, jamais. Les barreaux avaient d’étranges symboles faits de mots comme des couperets, faits d’écus héraldiques compliqués et de souvenirs millénaires.
- Qu'est-ce que tu attends vraiment de moi ?
Il a les mots au bord des lèvres. Les sentiments en pagaille sur la langue qu’il aimerait juste glisser sur la sienne. C’est douloureux tant c’est épuisant. C’est mortel tant c’est éphémère. Non. Les sentiments mènent à perte. Il se redresse, fronce les sourcils. Son visage d’ordinaire si bienveillant et léger n’est qu’amas de cuivre. On cherche la paix mais il n’a jamais été question de refuser la guerre. Et pourquoi pas ? Puisqu’il est ici son propre ennemi.
Il y a son nom, ses atours qui tournent dans sa tête. Maddy. Amour. Trésor. Il les écrase un par un, se fait marbre. La tradition est toute puissante, il ne fera pas les même erreurs que Rhaegar qui a anéantis des vies entières pour le bien-être de sa petite personne.
Elle en conclura qu’il ne l’aime pas assez.
Sottises. Amères et flagrantes conneries.
Il l’aime de trop.
Le regard se détourne à la vue de la larme, le poing se fait blanc de rage et d’autre chose autour de la taille gracile avant de lâcher. Elle est crème et c’est terrible, c’est comme un baume sur une brûlure, du miel sur une gorge enflammée et les mots sont là, dans le souffle incohérent et les iris azur. « Ne fais pas ça. » Il gronde, la voix rauque. Il sent à peine le vent sur la vallée - la leur – elle est chaude contre lui et ce serait si facile de s’effondrer sur elle, en elle, de ne plus s’en lasser ni en sortir. Le désir est sublime dans sa simplicité. On pourrait s’enfuir toi et moi. - Je n'aurais jamais dû te gifler de la sorte. Pardonne-moi. C’est comme une seconde gifle plus douce. Plus dévastatrice. Il écrase à nouveau sa bouche contre la sienne, la fait reculer sous son poids. Peu importe. Baiser d’adieu ou baiser de rage. Tu m’emmerdes Maddy, toi et tes cheveux et ton corps et tes larmes et tout le reste. C’est l’arrogance ultime de vouloir la défaire alors qu’il se désagrège en ce moment même. Perdu le sourire, perdu le flegme et la brillance. Il faudra faire bonne figure, complaire. Ne pas se montrer jaloux quand il la verra avec un autre. Chacun son chemin soi-disant. De quoi crever en gros. Il sent le mur derrière elle, il l’entend un peu sous la violence arbitraire de son étreinte avant de se reculer tout aussi furieusement, presque heureux d’avoir laisser une trace rouge sur sa bouche un peu gonflée.
Il devrait le lui dire. Ce n’est pas compliqué de dire qu’on aime.
( C’est juste le monde à ses pieds.)
Robar recule et la toise, l’expression indéchiffrable. Elle est vestale, prière, sacrifice, trop de mots pour une seule personne. C’est pire maintenant qu’il a mis de l’espace. « La gifle n’était pas désagréable. » Le ton léger et moqueur est revenu. Il gère mieux la nonchalance. Il inspire lentement, le masque du sourire impertinent glissant avec peine sur une douleur silencieuse. « Désolé d’avoir trop serré. » La taille, les poignets, le cœur. Il époussette une poussière imaginaire de son pourpoint, ramène ses cheveux blonds en arrière. « Maintenant que nous nous sommes absous de nos fautes respectives, je suppose que la conversation est terminée. » Le métal rutile dans la voix. Il lui en veut. Si peu. Tellement. Trop importante. Il fronce le nez et s’éloigne sans un regard.
Pour de bon cette fois-ci.
Foutu conjonction de subordination.
Il craque pourtant, se retrouve au bord d’un gouffre, la serre trop fort jusqu’à tracer des cercles qui deviendront bleus sur ses articulations fines. Elle veut quoi ? Qu’il meurt devant elle ? Qu’il renie sa famille ? Qu’il dise non à la plus puissante lignée des Sept Royaume ? De quoi faire jaillir du sang en bouillons du sol du Val, de quoi assurer une disgrâce ineffaçable qu’un des siens devra fatalement payer. Elle oubliait la douce, la belle, la si merveilleuse Maddy : on était noble, on avait l’opulence et de la viande dans son assiette, on connaissait l’oisiveté et le port des épées, mais on ne s’appartenait pas, jamais. Les barreaux avaient d’étranges symboles faits de mots comme des couperets, faits d’écus héraldiques compliqués et de souvenirs millénaires.
- Qu'est-ce que tu attends vraiment de moi ?
Il a les mots au bord des lèvres. Les sentiments en pagaille sur la langue qu’il aimerait juste glisser sur la sienne. C’est douloureux tant c’est épuisant. C’est mortel tant c’est éphémère. Non. Les sentiments mènent à perte. Il se redresse, fronce les sourcils. Son visage d’ordinaire si bienveillant et léger n’est qu’amas de cuivre. On cherche la paix mais il n’a jamais été question de refuser la guerre. Et pourquoi pas ? Puisqu’il est ici son propre ennemi.
Il y a son nom, ses atours qui tournent dans sa tête. Maddy. Amour. Trésor. Il les écrase un par un, se fait marbre. La tradition est toute puissante, il ne fera pas les même erreurs que Rhaegar qui a anéantis des vies entières pour le bien-être de sa petite personne.
Elle en conclura qu’il ne l’aime pas assez.
Sottises. Amères et flagrantes conneries.
Il l’aime de trop.
Le regard se détourne à la vue de la larme, le poing se fait blanc de rage et d’autre chose autour de la taille gracile avant de lâcher. Elle est crème et c’est terrible, c’est comme un baume sur une brûlure, du miel sur une gorge enflammée et les mots sont là, dans le souffle incohérent et les iris azur. « Ne fais pas ça. » Il gronde, la voix rauque. Il sent à peine le vent sur la vallée - la leur – elle est chaude contre lui et ce serait si facile de s’effondrer sur elle, en elle, de ne plus s’en lasser ni en sortir. Le désir est sublime dans sa simplicité. On pourrait s’enfuir toi et moi. - Je n'aurais jamais dû te gifler de la sorte. Pardonne-moi. C’est comme une seconde gifle plus douce. Plus dévastatrice. Il écrase à nouveau sa bouche contre la sienne, la fait reculer sous son poids. Peu importe. Baiser d’adieu ou baiser de rage. Tu m’emmerdes Maddy, toi et tes cheveux et ton corps et tes larmes et tout le reste. C’est l’arrogance ultime de vouloir la défaire alors qu’il se désagrège en ce moment même. Perdu le sourire, perdu le flegme et la brillance. Il faudra faire bonne figure, complaire. Ne pas se montrer jaloux quand il la verra avec un autre. Chacun son chemin soi-disant. De quoi crever en gros. Il sent le mur derrière elle, il l’entend un peu sous la violence arbitraire de son étreinte avant de se reculer tout aussi furieusement, presque heureux d’avoir laisser une trace rouge sur sa bouche un peu gonflée.
Il devrait le lui dire. Ce n’est pas compliqué de dire qu’on aime.
( C’est juste le monde à ses pieds.)
Robar recule et la toise, l’expression indéchiffrable. Elle est vestale, prière, sacrifice, trop de mots pour une seule personne. C’est pire maintenant qu’il a mis de l’espace. « La gifle n’était pas désagréable. » Le ton léger et moqueur est revenu. Il gère mieux la nonchalance. Il inspire lentement, le masque du sourire impertinent glissant avec peine sur une douleur silencieuse. « Désolé d’avoir trop serré. » La taille, les poignets, le cœur. Il époussette une poussière imaginaire de son pourpoint, ramène ses cheveux blonds en arrière. « Maintenant que nous nous sommes absous de nos fautes respectives, je suppose que la conversation est terminée. » Le métal rutile dans la voix. Il lui en veut. Si peu. Tellement. Trop importante. Il fronce le nez et s’éloigne sans un regard.
Pour de bon cette fois-ci.
CODAGE PAR AMIANTE
Invité
Informations
Personnage
Badges
Robar Royce a écrit:Maddy
&
RobarThe heart is an arrow. It demands aim to land true.Cette phrase était telle une litanie douloureuse qui s'éternisait dans son esprit. Elle était légale d'une ritournelle agaçante qui refusait de se taire. De simples mots la réduisaient au silence... La domestique était donc devenue trop mélodramatique pour lui ? Il se refusait de se mouiller davantage ? Et pourtant, malgré cet ordre qui l'a déconcertait, il l'embrassa à son tour, l'emportant par son empressement et son désir. Maddy le ressentait une fois encore, ce goût amer d'un adieu non désiré. C'était un baiser si doux et si violent à la fois. Le désir est une expérience muette du manque, du refus de se laisser séparer ou l'on pressent obscurément une vérité sans la comprendre. Maddy était prise tout entière par ce besoin bestial d’être dans ses bras, elle avait une fois encore succombé par cet homme aux fossettes rougit. Et pour une fois, c'est lui qui fut la raison et elle qui gémit à leur séparation.
Ma domestique sans nom était perdue, tant dans ses pensées que dans ses sentiments. Il lui interdisait d'être larmoyante et pathétique, refusait de répondre à une simple question, mais l'embrassait sauvagement et à présent, il blaguait. Elle ne savait plus comment se comporter avec cet homme qui avait réussit à briser sa carapace d'ivoire. Finalement, il se comportait comme n'importe quel noble qui utilisait les servantes pour satisfaire leurs pulsions masculines. Il épousseta son pourpoint comme-ci elle l'avait salit et remit ses cheveux en arrière. Tandis qu'elle se recula légèrement et croisa les bras, elle avait cette étrange sensation qui ne l'a quittait pas. Il allait partir. Sans un regard en arrière. Sans elle. Et ce fut exactement ce qu'il fit.
Il avait osé agir comme un goujat, comme-ci que leur histoire n'avait eu aucune importance. Elle était accablée. Depuis le début, il lui avait fait croire aux monts et merveilles, il l'avait courtisé encore et encore, jusqu'à ce qu'elle craque et qu'elle s'abandonne dans ses bras, bien qu'elle soit décidée de s'éloigner. Il avait insisté. Elle avait fini par abandonner toute forme de résistance pour être de nouveau dans ses bras. Mais alors qu'il avait gagné, il décida de la quitter. Maintenant.
Maddy l'observa partir, les larmes aux yeux, envahit par une rage indescriptible. Il avait osé lui faire ça. Mais malgré cette rancœur brûlante, c'est la peine qui fut la plus forte. Ses jambes se plièrent en deux, la laissant s'écraser sur le sol humide et se mit à pleurer dans les bras réconfortants des deux matrones qui n'étaient finalement pas si loin.CODAGE PAR AMIANTE
Informations
Personnage
Badges
|
|