[EXPRESS] Rhaegar Targaryen & Garlan Tyrell & Grand Septon

    Le Roi fronça les sourcils quand Garlan annonça qu’il avait une requête difficile à formuler. Puis il la formula. Il souhaitait que des femmes puissent intégrer l’ordre donc devenir chevalier malgré leur sexe. Le Grand Septon se redressa et commença à s’insurgée mais Rhaegar le fit taire d’un geste de la main. C’était un point des plus intéressants qu’il soulevait là et des souvenirs bien vieux et bien douloureux remontèrent à l’esprit du monarque. Il se revit quinze années plus tôt au tournoi d’Harrenhal à jouter et à voir ce chevalier mystérieux qui n’était d’autres que sa lady Lyanna. Elle aurait pu être chevalier et il était certain que d’autres femmes pouvaient être ainsi. Il avait laissé sa propre fille apprendre à se battre. Rhaegar n’était pas fermé à la proposition. « Oui j’ai vu des femmes se battent mieux que certains hommes, j’en ai vu jouter avec brio et elle avait ce désir devenir chevalier mais leur sexe ne leur permettait pas. » L’homme de la foi s’agita. « Je comprends votre Sainteté que cela vous parait déplacé et avant-gardiste. Mais je vous rappelle que feu mon épouse votre Reine vient d’une région où les femmes se battent mieux que beaucoup d’homme de nos contrées. » Mais cela n’allait surement pas plaire. « Cela ne plaira pas aux nobles Ser Garlan. Beaucoup ne sont pas prêts à une telle avancée. » « Votre Majesté…cela ne peut se faire !!! » Le roi réfléchit. Il était vrai que cela serait difficile. « Trouvons un terrain d’entente. Uniquement les femmes rejoignant l’ordre peuvent prétendre à ce titre et si elle rejoigne l’ordre uniquement pour l’obtenir, elles se verront destitués de ce titre… et bien sur toutes devront être testées afin de s’assurer de leur bonne volonté. » Le grand Septon marmonna dans sa barbe mécontent. « Je désire que cela reste secret votre Majesté. Cela ne doit pas se répandre dans les Sept Couronnes. »
   

La réaction du Grand Septon ne se fit pas attendre et comme Garlan l’avait prévu, ce dernier paraissait outré de sa proposition. A vrai dire le Bieffois ne comptait guère sur l’appui de sa sainteté, mais sur celui du Roi. Et ce dernier fit taire les protestations d’un geste de main.  Rhaegar fit parler son expérience en disant qu’il avait vu plusieurs femmes combattre aussi bien que des hommes et même mieux ! Mais que le titre de chevalier leur était refusé à cause de leur sexe.

C’est vrai que l’épouse de Rhaegar avait été une dornienne, une région dans laquelle les femmes ont beaucoup de droits et de libertés que la majeure partie des autres régions de Westeros. Il n’était donc pas étonnant qu’il ait des raisons d’appuyer sa proposition. Le Roi l’avertit de la difficulté de la tâche, Garlan haussa les épaules et répondit :

«- Je ne le sais que trop bien, votre Majesté. Cependant, je pense que cela sera une opportunité pour des femmes de prouver ce dont elles sont capables et d’incarner des valeurs qu’elles n’ont pu jamais défendre auparavant. »

Devant l’opposition du Grand Septon, le Roi voulait trouver un terrain d’entente en proposant que seul les femmes, rejoignant l’ordre, pourraient devenir chevalier et qu’elles seront destituées de leur titre si elle ne l’ont rejoint que pour l’obtenir. Garlan ignorait complétement il allait pouvoir les tester, mais bon il trouverait bien un moyen, peut-être que le Roi lui soufflerait des idées.

« Cela me convient, merci votre Majesté. »

Par contre, la demande du Grand Septon l’interloqua. Il s’adressait au Roi certes, mais Garlan voulait intervenir, le Roi le remettrait à sa place s’il avait jugé qu’il n’avait pas à intervenir :

« Je me permets d’intervenir même si vous vous adressiez au Roi, votre sainteté. Mais je ne vous comprends guère sur ce point. Vous demandez à ce que tout cela reste secret, mais si une femme devient chevalier, elle en portera le titre, on ne peut pas le dissimuler, car cela son droit de se représenter lors des mêlées et des joutes ; à la vue de tous.  Des rumeurs se créeront et se diffuseront rapidement, puis un jour tout le monde sera au courant. Ne serais-ce pas plus sage de ne pas essayer de le cacher ? Je ne dis pas de mettre la chose sur le devant de la scène, mais de laisser-aller le courant des événements. »

    La proposition du roi sembla plaire à Garlan mais le Grand Septon voulait que cela soit caché. Les nobles n’étaient pas prêt à une telle avancé, le peuple non plus. Les mœurs des Sept Couronnes étaient misogynes et cela n’était prêt de changer. Mettez une héritière au lieu d’un héritier et cela enflammé les jeux politiques ne menant qu’à des guerres sanglantes. Alors des femmes chevaliers…des femmes sachant se battre n’étaient déjà pas bien vues dans la plupart des contrées du Royaume mais avec le titre de chevalier, cela serait encore moins bien vu. Garlan tenta de discuter avec le religieux mais celui-ci resta intraitable. « Non non, cela ne doit pas se savoir. Cela mettrait à mal la notoriété de sa Majesté. Le peuple n’est pas près, les nobles non plus. Nous risquons beaucoup trop gros. » Rhaegar soupira. Il ferma les yeux un instant pour réfléchir. La question était épineuse. Effectivement les tournois mettraient les identités des demoiselles à jour. Mais le Grand Septon n’avait pas tort, le peuple n’était pas prêt et encore moins les nobles. « Vos deux paroles se valent. Avec les mœurs actuelles, cela risque d’être une décision des plus impopulaires. Mais la question des tournois…des rumeurs… Nous devons effectivement limité les bruits sur ce fait ser Garlan. Je ne veux pas de nouvelle rébellion car une femme portera le titre de chevalier. Lors des tournois, il est possible de s’inscrire avec des surnoms, nombreux sont les chevaliers mystères. Le mieux c’est qu’elles concourent ainsi. Caché. S’ils s’avèrent que l’un d’entre elles gagnent…Il faudra essayer que la rumeur ne gonfle pas trop vite. Etouffer les rumeurs sera la priorité. Et un jour peut-être, le Royaume sera prêt. Mais la transition doit se faire en douceur et lentement. Cela reste secret au maximum. Si ça finit quand même par ce savoir, et bien que les dieux nous accordent leur clémence. »
   

Sa Sainteté restait sur ses positions et semblait ne pas entendre ses arguments. En plus de cela, il ne proposait aucune solution alternative, aucun moyen pour que cela ne reste « secret ». Il présentait juste son désaccord total, ne faisant pas vraiment avancer le débat. Pourtant Garlan, lui, pouvait comprendre ce que le religieux avançait. La femme avait une place peu enviable dans la société, le plus souvent peu considérée, à part dans certaines régions. Il ne serait guère facile de faire changer les mœurs, encore une fois cela ne pourrait se faire à l’échelle d’une vie.

Le Roi, encore une fois, était bien plus conciliant en essayant de trouver une solution et un compromis au problème soulevé. Le Targaryen ne souhaitait pas une nouvelle rébellion, cela pouvait se comprendre après ce qu’il avait traversé. Cependant le chevalier ne savait pas si l’intégration des femmes dans l’Ordre pouvait vraiment faire soulever une troupe armée contre le régime. Mais la rébellion Greyjoy était encore assez récente dans les esprits et sa Majesté ne voulait surement prendre aucun risque.

Garlan comprit qu’il devrait faire des compromis s’il voulait que son ordre voit le jour :

«- J’y consens, votre Majesté. Je ne compte pas vous mentir, donc je vous le dirais en toute franchise et honnêteté. Si un jour une femme viendrait à s’illustrer au sein de l’ordre, ne comptez pas sur moi pour étouffer ces rumeurs. Elle aura prouvé sa valeur et aura tout mon respect, ainsi que ma reconnaissance. Je ne souhaite pas créer de conflits, mais j’estime que ce n’est pas mon travail d’éteindre les rumeurs, il me semble que c’est le domaine d’expertise de l’Araignée…   »

Bien que Varys soit utile, Garlan n’avait que peu d’estime envers ce personnage qu’il jugeait peu fiable, bien trop fourbe à son goût. Le jeune homme était quelqu’un de fier et franc, il n’aimait pas mentir ou répandre des rumeurs sur quelqu’un. Après une courte pause, il reprit :

« Il me semble que vous vouliez aborder d’autres détails comme le financement de l’Ordre, votre Majesté ? »

    Garlan céda et accepta les propositions du Roi. Tout le monde devait faire un effort. Mais il annonça également que si une femme venait à s’illustrer, il ne ferait rien pour éteindre la rumeur, que c’était plus le rôle de Lord Varys. Il avait raison sur ce point. Rhaegar mettrait l’araignée dans la confidence de cet ordre dès que ce dernier verrait le jour afin qu’il puisse prendre les dispositions nécessaire. « Il va de soi que Lord Varys sera mis au courant et devra faire son possible pour maintenir le secret. Et si une femme venait à s’illustrer…que cela serve au peuple pour évoluer en douceur. Etes-vous d’accord avec les termes votre Sainteté. » Le vieil homme réfléchit un instant avant d’acquiescer. Cette question était donc régler et ils pouvaient passer à la suite. Le financement. « Oui, fondé un tel ordre nécessite des fonds. Si vous devez former des hommes et donc des femmes, il vous faut des armes, des chevaux, des vivres. La couronne peut participer, nous avons des fonds alloués à ce genre de projet honorable. Mais nous ne pourrons pas tout vous fournir. Votre famille possède une grande richesse pour les vivres, si elle vous soutien dans votre entreprise, peut-elle prendre part au financement ? Cela vous fera un appuie supplémentaire non négligeable en plus de la couronne. » Avoir des appuis, des alliances. Même pour un ordre cela était nécessaire. Les Tyrell possédaient le cœur fertile de Westeros, sans eux la famine s’abattrait surement sur toutes les régions. S’ils soutenaient l’entreprise de l’un des leur peut-être que cela permettrait d’amener les idées de Ser Garlan plus en douceur dans les mœurs de Westeros.