Can't take my eyes off of you. | ft. Lyarra Cerwyn
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Quelle journée. Quelle semaine. Pire, quelle année. Combien de temps avaient-ils passés dans ces lieux, depuis combien de temps étaient-ils accueillis ? Cela faisait presque une année, lui semblait-il. Cela faisait, en réalité, beaucoup moins longtemps, mais cela lui donnait cette impression.
Il croisait souvent le roi, voyait au loin sa chevelure argenté. Il hésitait puis se disait ensuite qu'il valait mieux attendre l'entrevue officielle. Il remettait parfois en doute la paternité de ce dernier, comment pouvait-il être son père ? Ils étaient si différents. Jon avait les yeux gris sombre, les cheveux noirs. Il était un loup, pas un dragon. N'avaient-ils pas tous pu se tromper en le déclarant fils de Rhaegar ? Tous, il songeait à Eddard et Howland Reed, surtout. Puisqu'eux seuls étaient au courant. Ne s'étaient-ils pas fourvoyés ? Ne voyaient-ils pas qu'il n'y avait aucune ressemblance de près comme de loin entre le loup blanc et le dernier dragon ? Mais les faits étaient là, c'était à lui de se faire à l'idée une bonne fois pour toute. Ce secret le rongeait un peu plus chaque jour, s'enfermant toujours et plus dans ce mutisme et en même temps ce besoin d'exploser sa colère. Alors lorsque c'en était trop, il se rendait aux simulacres de bois sacré et il y priait. Il priait que le temps passe plus vite, il priait avoir enfin une occasion de parler avec son père de sang. Lui exposer les faits, puis repartir au Nord. Tout comme il aurait aimé rester en ces lieux, auprès de son vrai père, apprendre de lui et rattraper ces quinze années perdues.
Ce secret le rongeait, il ne pouvait le confier à personne et on lui avait de toute façon dit qu'il ne fallait jamais parler à qui que ce soit, de quoi que ce soit, à Port-Réal. Que tout se savait toujours et qu'il valait mieux garder pour soi tout ce que l'on savait. Alors il l'avait fait. Et il n'exposerait ce fait qu'une fois face à Rhaegar Targaryen : vous êtes mon père. Et puis quoi ? Vous êtes mon père, aimez moi ? Non. Vous êtes mon père, assumez moi ? Non plus. Ou peut-être que si : vous êtes mon père, assumez. Et il sentait qu'il allait passer pour un fou, qu'on l'enfermerait sûrement mais qu'importait, puisque la vérité aurait éclatée, enfin.
Il faisait une de ces promenades habituels dans les lieux qu'il connaissait désormais plutôt bien. Il longeait les murs, qui ne l'impressionnaient désormais plus. Il revenait des bois sacrés ou ce qui était sensé en être un, il aurait eu les mains dans les poches, s'il en avait seulement eu. Alors ses bras balançaient nerveusement tandis qu'il marchait. Il saluait les même nobles qui passaient aux même heures, nobles qui souriaient chaque fois de le croiser. Même heure, même routine qui s'était installée. Bonne journée, Snow, oui, bonne journée à vous lady-je-ne-sais-pas-quoi. Il répondait juste d'un mouvement de tête, comme toujours, souhaitant une agréable journée à ces gens. Il soupirait ensuite, pour lui-même. Au moins, on le saluait, c'était toujours ça, se disait-il. Ils l'appelaient certes Snow mais on lui parlait tout de même, on ne se contentait pas de baisser la tête pour l'ignorer. Mais Jon avait du mal à voir les côtés positifs que la vie avait, depuis un temps.
La goutte d'eau faisant déborder le vase, ce fût très probablement lorsqu'en s'avançant, il reconnut une chevelure. Car il l'aurait reconnu parmi toutes. Mais ce n'était pas cette chevelure, qui fit déborder le vase de ce jour. Mais plutôt la personne qu'il jugeait trop proche d'elle.
Ah, Lyarra Cerwyn. Sa meilleure amie, cela il en était certain. Il avait mis des lunes à pardonner sa fuite, mais elle n'avait jamais baissé les bras, même s'il n'avait pas été tendre avec elle. Et il avait fini par lui pardonner, comprenant qu'elle n'y avait été pour rien dans sa fuite. Des fois la vie ne laisse aucun choix. Des fois ? Non, la vie ne laissait jamais le choix. Mais le reste était incertain à ses yeux, il ne savait jamais comment juger les situations et il finissait par baisser les bras plutôt que saisir les possibles chances qui s'offraient à lui.
Jon s'approchait, d'un pas un peu trop lourd et furieux en voyant les deux si proches. Que faisaient-ils, exactement ? Il avait, comme à son habitude, ses sourcils froncés et son air de chien battu l'avait quitté pour son air de chien menaçant. Il plissait le nez. Il jaugeait l'homme, à quelque mètres. Que faisait-il là, pourquoi si proche ? N'avait-il pas mieux à faire que venir importuner Lyarra ? N'avait-il pas mieux à voir, mieux à faire que l'approcher ? Pourquoi ne le repoussait-elle pas ? Il ne savait pas, juste que ça l'énervait assez pour intervenir.
Un regard vers l'homme, qu'il jaugeait une fois de plus mais de face, puis vers Lyarra. A croire qu'il était déçu, sans même savoir ce qu'il attendait en particuliers ni pourquoi il se mettait dans cet état colérique.
Un ton froid, dur. Lui qui, en temps normal, avait une voix calme, était calme, même, quand la jeune femme était là. Etait-ce un instinct protecteur ? Il ne savait pas, ne réfléchissait même pas à ce qu'il était entrain de faire, il finissait même par ne plus chercher à se l'expliquer : il était là, énervé, face à cet homme trop proche de son amie à son goût. Se moquant bien qu'il n'ait pas son avis sur le sujet. Dans le pire des cas, il dirait qu'il avait pour mission de veiller sur elle dans ces lieux, cette fosse aux serpents, qu'il devait faire attention à ce qu'aucun de ces serpent ne la morde.
Mais cette fois-ci, il jaugeait même Lyarra, déçu de ce qu'il se passait.
C'est à peine s'il l'avait regardé dans les yeux, il valait mieux partir maintenant, il se connaissait bien. Partir maintenant avant de faire des esclandres et jeter le mauvais oeil sur le Nord. Mais toujours énervé, il ne réfléchissait pas au pourquoi du comment, il partait juste, désireux de claquer une porte ou éclater un vase au sol. Excessif ? A peine. Avait-il cru que Lyarra ne serait jamais courtisée ? Il l'avait espéré, pour le peu qu'il avait songé qu'on la courtise. Ca n'aurait pas du l'étonner, elle était belle et atypique. Elle était différente, la différence attirait. Mais il ne voulait juste pas que cela arrive. Non, non et non. Jon semblait soudainement possessif, Lyarra n'était pourtant pas sienne et ne le serait sûrement jamais. Et il savait qu'il n'avait pas son mot à dire. Alors autant partir maintenant avant de commettre une bourde plus grosse que lui.
Il croisait souvent le roi, voyait au loin sa chevelure argenté. Il hésitait puis se disait ensuite qu'il valait mieux attendre l'entrevue officielle. Il remettait parfois en doute la paternité de ce dernier, comment pouvait-il être son père ? Ils étaient si différents. Jon avait les yeux gris sombre, les cheveux noirs. Il était un loup, pas un dragon. N'avaient-ils pas tous pu se tromper en le déclarant fils de Rhaegar ? Tous, il songeait à Eddard et Howland Reed, surtout. Puisqu'eux seuls étaient au courant. Ne s'étaient-ils pas fourvoyés ? Ne voyaient-ils pas qu'il n'y avait aucune ressemblance de près comme de loin entre le loup blanc et le dernier dragon ? Mais les faits étaient là, c'était à lui de se faire à l'idée une bonne fois pour toute. Ce secret le rongeait un peu plus chaque jour, s'enfermant toujours et plus dans ce mutisme et en même temps ce besoin d'exploser sa colère. Alors lorsque c'en était trop, il se rendait aux simulacres de bois sacré et il y priait. Il priait que le temps passe plus vite, il priait avoir enfin une occasion de parler avec son père de sang. Lui exposer les faits, puis repartir au Nord. Tout comme il aurait aimé rester en ces lieux, auprès de son vrai père, apprendre de lui et rattraper ces quinze années perdues.
Ce secret le rongeait, il ne pouvait le confier à personne et on lui avait de toute façon dit qu'il ne fallait jamais parler à qui que ce soit, de quoi que ce soit, à Port-Réal. Que tout se savait toujours et qu'il valait mieux garder pour soi tout ce que l'on savait. Alors il l'avait fait. Et il n'exposerait ce fait qu'une fois face à Rhaegar Targaryen : vous êtes mon père. Et puis quoi ? Vous êtes mon père, aimez moi ? Non. Vous êtes mon père, assumez moi ? Non plus. Ou peut-être que si : vous êtes mon père, assumez. Et il sentait qu'il allait passer pour un fou, qu'on l'enfermerait sûrement mais qu'importait, puisque la vérité aurait éclatée, enfin.
Il faisait une de ces promenades habituels dans les lieux qu'il connaissait désormais plutôt bien. Il longeait les murs, qui ne l'impressionnaient désormais plus. Il revenait des bois sacrés ou ce qui était sensé en être un, il aurait eu les mains dans les poches, s'il en avait seulement eu. Alors ses bras balançaient nerveusement tandis qu'il marchait. Il saluait les même nobles qui passaient aux même heures, nobles qui souriaient chaque fois de le croiser. Même heure, même routine qui s'était installée. Bonne journée, Snow, oui, bonne journée à vous lady-je-ne-sais-pas-quoi. Il répondait juste d'un mouvement de tête, comme toujours, souhaitant une agréable journée à ces gens. Il soupirait ensuite, pour lui-même. Au moins, on le saluait, c'était toujours ça, se disait-il. Ils l'appelaient certes Snow mais on lui parlait tout de même, on ne se contentait pas de baisser la tête pour l'ignorer. Mais Jon avait du mal à voir les côtés positifs que la vie avait, depuis un temps.
La goutte d'eau faisant déborder le vase, ce fût très probablement lorsqu'en s'avançant, il reconnut une chevelure. Car il l'aurait reconnu parmi toutes. Mais ce n'était pas cette chevelure, qui fit déborder le vase de ce jour. Mais plutôt la personne qu'il jugeait trop proche d'elle.
Ah, Lyarra Cerwyn. Sa meilleure amie, cela il en était certain. Il avait mis des lunes à pardonner sa fuite, mais elle n'avait jamais baissé les bras, même s'il n'avait pas été tendre avec elle. Et il avait fini par lui pardonner, comprenant qu'elle n'y avait été pour rien dans sa fuite. Des fois la vie ne laisse aucun choix. Des fois ? Non, la vie ne laissait jamais le choix. Mais le reste était incertain à ses yeux, il ne savait jamais comment juger les situations et il finissait par baisser les bras plutôt que saisir les possibles chances qui s'offraient à lui.
Jon s'approchait, d'un pas un peu trop lourd et furieux en voyant les deux si proches. Que faisaient-ils, exactement ? Il avait, comme à son habitude, ses sourcils froncés et son air de chien battu l'avait quitté pour son air de chien menaçant. Il plissait le nez. Il jaugeait l'homme, à quelque mètres. Que faisait-il là, pourquoi si proche ? N'avait-il pas mieux à faire que venir importuner Lyarra ? N'avait-il pas mieux à voir, mieux à faire que l'approcher ? Pourquoi ne le repoussait-elle pas ? Il ne savait pas, juste que ça l'énervait assez pour intervenir.
Un regard vers l'homme, qu'il jaugeait une fois de plus mais de face, puis vers Lyarra. A croire qu'il était déçu, sans même savoir ce qu'il attendait en particuliers ni pourquoi il se mettait dans cet état colérique.
Je vois que vous êtes en charmante compagnie.
Un ton froid, dur. Lui qui, en temps normal, avait une voix calme, était calme, même, quand la jeune femme était là. Etait-ce un instinct protecteur ? Il ne savait pas, ne réfléchissait même pas à ce qu'il était entrain de faire, il finissait même par ne plus chercher à se l'expliquer : il était là, énervé, face à cet homme trop proche de son amie à son goût. Se moquant bien qu'il n'ait pas son avis sur le sujet. Dans le pire des cas, il dirait qu'il avait pour mission de veiller sur elle dans ces lieux, cette fosse aux serpents, qu'il devait faire attention à ce qu'aucun de ces serpent ne la morde.
Mais cette fois-ci, il jaugeait même Lyarra, déçu de ce qu'il se passait.
Profitez-bien, Lady Cerwyn.
C'est à peine s'il l'avait regardé dans les yeux, il valait mieux partir maintenant, il se connaissait bien. Partir maintenant avant de faire des esclandres et jeter le mauvais oeil sur le Nord. Mais toujours énervé, il ne réfléchissait pas au pourquoi du comment, il partait juste, désireux de claquer une porte ou éclater un vase au sol. Excessif ? A peine. Avait-il cru que Lyarra ne serait jamais courtisée ? Il l'avait espéré, pour le peu qu'il avait songé qu'on la courtise. Ca n'aurait pas du l'étonner, elle était belle et atypique. Elle était différente, la différence attirait. Mais il ne voulait juste pas que cela arrive. Non, non et non. Jon semblait soudainement possessif, Lyarra n'était pourtant pas sienne et ne le serait sûrement jamais. Et il savait qu'il n'avait pas son mot à dire. Alors autant partir maintenant avant de commettre une bourde plus grosse que lui.
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Les journées étaient longues et il devenait compliqué de pouvoir innover afin de ne pas tomber dans l’ennui. La jeune femme arrivait, la plupart du temps, à s’occuper. Lecture, retranscription de parchemins, recherches généalogiques, poésie, promenade près des divers temples ou même peinture. Le savoir est le plus intellectuel des virus pour la jeune femme. Lyarra ne s’ennuyait sincèrement pas et semait son blé de la connaissance dans n'importe quel domaine qu'elle avait l'occasion de toucher du doigt. Le Nord lui manquait, surtout au début de son arrivée à Port Réal. Ce froid insidieux, ce temps brumeux. Cette neige magnifique. Cette perpétuelle nostalgie commençait à lui peser. Si elle avait fait le tour des royaumes, elle n’aurait trouvé mieux que ses terres nordiennes, elle en était convaincue. Mais elle était ici, à Port-Réal. Avec pour seul repère, son ami Jon. Celui qui était l’homme sur qui elle pouvait le plus compter. Celui en qui elle avait une confiance aveugle. Chère à son coeur, sa relation avec le jeune Snow n’avait presque jamais failli, à quelques détails près. Mais cela était devenu un réel détail et une histoire oubliée la concernant. Plus soudés que jamais, ils avaient fait le chemin du Nord jusqu’à Port-Réal.
Lyarra était sortie de la bibliothèque, le soleil tapait fort et un gémissement retenti lorsque que la chaleur lui tapa, en particulier,sur sa peau ivoire. Son esprit était encore occupé par ses longues heures de lecture lorsqu’elle avait croisé un Lord auquel elle avait déjà été présentée. Certes, la conversation durait depuis plusieurs minutes déjà. Certes, elle avait souri à l’une de ses phrases. Oui, le Lord était un jeune homme charmant. Oui. Et lorsqu’elle vit apparaître Jon Sow dans son champ de vision, elle comprit. Instantanément. Immédiatement, même. Aux traits de son visage, elle avait saisi que quelque chose n’allait pas. Elle remarqua que l’objet de la fureur qu’elle lisait dans ses yeux était le Lord avait qui elle parlait. Lyarra en était convaincue. Avant même qu’il ne lui parla. Avant même qu’il n’ouvre la bouche. Son regard ne mentait pas et elle ne connaissait que trop bien son ami pour s’être fourvoyé.
Foudroyant Lord Euston du regard, il sorti de sa bouche une phrase aux sonorités assassines. Les sourcils froncés, il arriva à leur niveau, tel un loup endiablé. «Je vois que vous êtes en charmante compagnie.» lâcha-t-il, acerbe. Dur. Sévère. Cinglant. Mais qu’avait Jon pour être dans cet état ? Que voulait-il dire par “ vous êtes en bonne compagnie” ? Ignorant son intonation caustique, elle préféra calmer le jeu et faire des présentations en bonne et due forme, légèrement gênée vis-à-vis de son interlocuteur de l’intervention inconvenante de son ami. Elle tenta de rattraper la situation.
«Jon, je vous présente Lord Eus...» Mais, Lyarra n’eu le temps de terminer sa phrase que Jon avait décidé de conclure la conversation en lui recommandant de bien profiter. Et en la nommant, non pas Lyarra, mais Lady Cerwyn. L’évitant du regard, il était reparti, aussi vite qu’il était arrivé. Jetant un oeil à Lord Euston qui était resté à ses côtés, elle arborait une mine interloquée. Piquée au vif de la vive et incompréhensive réaction de Jon, Lyarra se tourna vers le Lord.
« Veuillez m’excuser, messire....»
Arborant une légère révérence, et un sourire des plus faux, doublé d'une fossette sur la joue, elle saisit les pans de sa robe et accéléra le pas. Jon était déjà bien loin d’elle. Après une longue course après le loup, elle le rattrapa enfin, la sueur au front.
«Jon !» s'exclama-t-elle à demi-mots, ne voulant pas se faire remarquer. La fuite de Jon les avait éloignés de la foule environnante. Ils ne croisèrent bientôt, plus une seule âme.
Elle posa sa main sur son bras, mettant enfin une terme à sa fuite. Il se retourna, le regard noir. Pénétrant. Littéralement glaçant. Jamais elle n’avait vu Jon arborer ce regard et des traits si sévères sur son visage.
« Que t’arrive-t-il ?» La nordienne marqua une pause nécessaire, reprenant son souffle.
«Et ne me fait pas l’affront de me répondre qu’il n’y a “rien” je t’en conjure.» Se remémorant le regard de feu avec lequel il avait foudroyé Lord Euston, elle eut bon espoir de ne pas se tromper sur la nature de son mécontentement. Elle n'était pas dupe. Mais une seule question restait en suspens : pourquoi ? Le connaissait-il ? Était-ce un homme pas respectable ? Avait-il un antécédent avec lui ? L'incompréhension envahit son esprit. Qu’arrivait-il à Jon, de nature si calme et posée...
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