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And The Rose Blooms. Once More.

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And The Rose Blooms. Once More

An 298 – Lune 12, semaine 2



Margaery, Leonette, Loras & Garlan

Les dernières lunes avaient été riches en évènements pour le jeune homme. Lui qui avait passé la fin de son enfance et toute son adolescence à se former aux arts de la guerre et à suivre Lord Randyll Tarly en tant qu’écuyer. Il y avait tout d’abord eu le mariage avec son épouse Leonette Fossovoie, dorénavant Tyrell. Une femme qu’il ne connaissait pas, il n’eut l’occasion de rencontrer qu’une seule fois avant de lui prêter serment. La méfiance marqua le début de leur relation, puis ils apprirent à se connaître jour après jour. Aujourd’hui, Garlan lui fait pleinement confiance, il n’aurait pu rêver d’une meilleure femme à ses côtés et il éprouve de forts sentiments pour son épouse.

Il y eu également l’arrivée d’un cortège Lannister à Hautjardin pour venir officialiser les fiançailles entre Loras et Cersei. Son jeune frère était en âge de se marier, il était beau et pouvait donc attirer bon nombre de dames. Bien que la maison suzeraine de Castral Roc fût très puissante, le Galant trouvait que la fiancée de son frère était vieille par rapport à lui. Ils n’étaient pas du tout de la même génération et il craignait donc qu’il ne soit jamais heureux dans son mariage.

Il y eut également les fiançailles entre Willos et Daenerys Targaryen, le deuxième fils de Mace ne s’attendit pas du tout à cet événement ! Il n’avait entendu aucune rumeur, aucun bruit de couloir sur ça, ça lui est arrivé dans le pif du jour au lendemain. Après, était-ce vraiment surprenant ? Non. Les Tyrell avaient servis loyalement les Targaryen lors de la rébellion de Robert Baratheon. On peut dire que c’était une sorte de récompense et cela leur permettait de s’assurer de la loyauté des suzerains du Bief.

Cela faisait maintenant presque quarante jours qu’ils chevauchaient vers la capitale, Port-Réal. Une petite troupe serait déjà arrivée depuis longtemps. Mais le voyage en convoi rendait obligatoire des arrêts fréquents pour se ravitailler, pour panser les bêtes, etc… Le trajet était des plus éreintants quand on n’avait jamais voyagé aussi longtemps. Ce n’était pas son cas, il s’était déjà rendu à la capitale alors qu’il était encore l’écuyer du seigneur de Corcolline et à d’autres rares occasions. Une partie du cortège des Lannister était également présent dont Lord Tywin et la nouvelle fiancée de son frère.

A l’horizon, on apercevait les contours de la capitale se dessiner, ils ne tarderaient à arriver. Il vit des yeux s’émerveiller en apercevant au loin le Donjon Rouge et le Grand Septuaire. Une rafale de vent dans leur direction ramena une odeur caractéristique de la capitale, l’odeur de merde, surement celle des bas quartiers. Une odeur qui ne l’outrait pas outre mesure, après tout, tous les quartiers de Hautjardin ne sentaient pas la rose. Il accompagnait régulièrement sa jeune sœur lors de ses œuvres de charité, et il s’en était acclimaté. Garlan regarda autour de lui  et vit plusieurs personnes, et même des chevaliers, se mettre un tissu devant le nez et la bouche pour ne pas à avoir supporté cette odeur. Il chevauchait aux côtés de plusieurs de ses compagnons et c’est bien sûr Odric qui commenta ce fâcheux événement :

« - Ptain ! A croire ke tout c’maudit peuple a désidé d’aller chier en mêm temps ! »

Ser Mullendore n’hésita pas à lui lancer une pique, après tout c’était de bonne guerre entre eux deux :

« - Ce n’est pas pire que quand vous allez aux latrines, Odric ! Puis vous allez vous acclimater, on y est pour un moment

Le reste de ses camarades de route s’esclaffèrent et approuvèrent. Sur ces mots, Garlan donna deux coups d’étrier dans les flancs de sa jument pour la faire avancer plus rapidement et chevaucha jusqu’à arriver aux côtés de son frère qui se trouvait à proximité du carrosse convoyant son épouse et sa sœur. Loras semblait bien pensif, à vrai dire, il semblait morose depuis leur départ de Hautjardin. L’arrivée du chevalier à ses côtés n’arriva même pas à l’extirper de ses pensées. Garlan se rapprocha de lui aussi près qu’il put et passa frénétiquement sa main dans les cheveux de son frère en disant de façon enthousiaste :

«- Allez souris un peu, petit frère ! Je n’aime pas te voir faire la tête comme ça !   »

Pendant que son frère retrouvait ses esprits, Garlan s’approcha de la fenêtre du carrosse dans lequel son épouse, sa sœur et son frère se trouvaient. Son regard croisa le leur, sourire tendre aux lèvres, il engagea la conversation :

« Après plusieurs semaines de voyage, nous sommes presque arrivés ! Cela sera pour toi l’occasion de recroiser certaines de tes connaissances, petite sœur. Quant à vous, ma mie, il me semble que vous n’y avez jamais mis les pieds, n’est-ce pas ?   »

Il interloqua également son frère aîné :

« Je n'ai jamais eu l'occasion de croiser la princesse Daenerys auparavant, et toi ? J'ai par contre entendu que de bonnes choses à son sujet. »

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An 298 – Lune 12, Semaine 2



Margaery, Leonette, Loras & Garlan

C'est sous un soleil pâle aux rayons diffus que le carrosse, flanqué de quatre cavaliers bien armés, s'était engagé sur la Route de la Rose. Derrière les rideaux de lins qui protégeaient des relents de poussière qu’engrangeait le cortège, le paysage avait défilé au trot léger. Quarante jours. Quarante jours que l'on était en route. Calées entre les coussins de soie et des velours, les passagères se laissaient bercer par le léger remue de l'attelage ; et malgré les fréquents arrêts dans les auberges, elles s'étaient peu à peu abandonnées au sommeil. Voyager longtemps n'était jamais des plus plaisant, et si parfois, un jeu de carte ou des chants les avaient distraites, il avait pour la majeure partie du temps fallu pendre son mal en patience. Pourtant, pour sa part tout du moins, un souffle d'excitation l'avait toujours tenue en éveil. Et lorsque ses compagnes dormaient paisiblement, Margaery avait franchi les barrières de prudence et passé un œil par la portière pour tenter de distinguer un paysage familier. Mais ses maigres souvenirs ne lui permettaient pas de distinguer un tournant d'un carrefour et avec une moue déçue, elle s'était de nouveau laisser retomber entre les coussins. Depuis sa première - et unique ! - visite à Port-Réal, elle ne pensait plus à rien d'autre. La Cour, le Roi, le prince... Un monde qu'elle avait appréhendé, et dont elle était ressortie grisée. Elle n'avait depuis eu qu'une seule hâte : retrouver ce monde où elle s'était sentie si à l'aise, et si heureuse. Le contenu des lettres échangées avec Aegon, restées secrètes, enveloppaient encore ses rêveries, et alors que l'on approchait de la Capitale, Margaery fermait amoureusement les yeux en se remémorant la dernière.

« Port-Réal est en vue, mon Seigneur ! » La voix tonitruante du capitaine de la garde la fit quelque peu sursauter. Rabattant les rideaux, elle passa la tête à la portière : contre l'horizon, on pouvait bien voir les remparts de la Capitale, le clocher du Septuaire et bien sûr, les tours du Donjon Rouge. Des volutes de fumée s'échappaient de ce qui devait certainement être des cheminées, et on pouvait déjà entendre les premiers cris de vie. Un frisson parcouru son échine, et un immense sourire se dessina sur ses lèvres. Enfin ! La vue de la pierre ocre contre le ciel bleu l'avait revigorée, et elle pouvait sentir une vague chaleureuse la prendre au corps. Posant une main légèrement tremblante sur le bras de sa compagne de droite, Margaery souffla : « Voyez, ma Sœur ! Nous arrivons ! » En vérité, Leonette Tyrell n'était pas sa sœur mais l'épouse de son frère Garlan. Mais à la minute où les Sept avaient lié la jeune Fossovoie à la Rose Dorée, Margaery l'avait accueillie comme un membre à part entière du reste de la famille. Elle avait eu à cœur de l'intégrer pleinement, et du reste, elle était ravie : seule fille entourée de trois garçons, Leonette était devenue la sœur qu'elle n'avait pas pu avoir. Oh combien elle l'avait martelé de ses récits de la Capitale, et lorsqu'il avait été question pour Garlan de s'y rendre, Margaery n'avait pas eut besoin de grand chose pour le persuader de l'emmener ! Ce dernier s'était d'ailleurs rapproché du carrosse et remarqué la mine radieuse de sa benjamine. « Nous verrons cela, mon Frère ! Peut-être que six Lunes passées, l'on m'aura totalement oubliée au Donjon Rouge ! » fit-elle gaiement, en passant une main par la portière pour y attraper celle du jeune homme et la serrer contre la sienne. Monté sur sa jument, Garlan tenait plus que jamais du guerrier ; sa silhouette imposante intimait respect et admiration, et elle ne pouvait s'empêcher de le dévorer des yeux. « Par les Sept, quelle allure tu as ! N'est-il pas, Leonette ? » ajouta-t-elle, en pinçant affectueusement sa belle-sœur. Son regard naviguait entre les deux : elle trouvait le nouveau couple adorable, et comme à son habitude, Garlan lui montrait l'exemple de ce qu'était un mariage réussi.

Le cortège avançait toujours et bientôt, les odeurs nauséabondes venaient les trouver. Tout comme septa Nysteric et ses deux dames de compagnie - Daena Hightower et Abigaëlle Rowan, qui voyageaient également avec eux, la jeune fille plaça un mouchoir fleurant bon la menthe pour couvrir son odorat. C'était bien la seule chose qui ternissait l'image de Port-Réal à ses yeux : la pauvreté, et la mauvaise hygiène de vie. Une raison de plus qui l'avait poussée à demander à son père de faire précéder le convoi Tyrell de grandes quantités de vivres pour la population. La simple pensée de traverser les rues avec tout leur apparat, tandis que dans les rues, la famine et la maladie gangrénait la ville. Une mesure qui avait arraché un ricanement à celle qui, contrairement à Leonette, n'avait pas reçu son « Ma Sœur ! » avec le même enthousiasme : Cersei Lannister. Une semaine que ses fiançailles avec Loras avaient été annoncées et déjà, Margaery sentait que cette union serait des plus difficile à supporter. D'un coup, son regard cherchait celui de son frère. Tywin et sa fille les accompagnaient dans ce voyage, et elle savait que la présence des Lions l’insupportait au point que le d'ordinaire si fringuant Chevalier aux Fleurs semblait aussi terne qu'une rose fanée.


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298 | Lune 12



Loras & Margaery & Garlan & Leonette


Même s’ils voyageaient ensemble, leurs cœurs battant à l’unisson, Loras semblait à part. Une ombre dont la fierté n’était que mimétisme de celle qu’il lisait présentement chez d’autres, son regard fuyant les yeux qui cherchaient à s’en emparer. La sienne était éclatée, ensevelie quelque part au creux de son ventre. Au chaud, elle ressortirait un jour bientôt, lorsqu’ils descendraient pour de bon de leurs chevaux, ne les montant à nouveau qu’au moment de leur départ. Elle était peut-être mieux ainsi, dormant pour s’éveiller encore plus forte : growing strong, comme le voulaient les mots de leur famille. Les moments de faiblesse étaient de l’engrais pour toutes les fleurs qui désiraient fleurir. Nous ne pouvions pas toujours être forts Il l’avait appris lorsqu’il était enfant, aux côtés de Renly Baratheon, quand son petit corps tremblait sous le vacarme des orages et les gémissements des tempêtes, quand il triturait ses doigts pour essayer d’oublier la peine qu’il avait d’être loin des siens. Accalmie. En ce moment, il avait envie d’y retourner. Ces derniers jours, il s’était surpris à jeter des coups d’œil furtifs en diagonale de lui, au sud-est, comme un symbole, comme un petit signe qui ne servait à rien. L’attitude désagréable que le bâtard avait envers lui depuis près de quarante jours l’avait affaiblit bien plus que la présence de Cersei et Tywin Lannister au sein de leur groupe familial tricoté serré, même s’il ne s’était pas laissé marcher sur les pieds. Fidèle à ce qu’il était, il avait combattu l’attitude du bâtard par son arrogance tranchante. Sans savoir si Renly se trouvait à la forteresse, la méchanceté lui avait donné envie d’abandonner tout le monde et de galoper jusqu’au fin fond de l’Orage retrouver des bras qui ne lui avaient pas manqués depuis longtemps, imposer sa présence à Stannis jusqu’à ce que le benjamin+revienne s’il n’y était pas.  

Pour un court instant, tout au plus quelques secondes, Loras baissa ses paupières et laissa le vent subtil caresser sa nuque, l’envelopper d’une étreinte tiède. Accueilli par l’odeur désagréable de Port-Réal – ne connaissaient-ils pas les bosquets de fleurs, là-bas ? – , une expression de dégoût profond déforma son visage boudeur. S’il n’était pas un grand amateur des longues minutes à se refaire une beauté, il ne l’était pas non plus des mauvaises odeurs. Son nez préférait de loin l’odeur fleurie d’Hautjardin ou l’odeur du gazon et de la pierre humide d’Accalmie ; celle de sa sœur et celle de l’homme qu’il aurait pu exiger qu’on chasse du troupeau, Tywin Lannister présent ou non. Soudain, une main rassurante glissa dans ses cheveux. Plus douce que tous les vents, elle désordonna ses cheveux, ce qui tira un grommellement à la fois amusé et agacé de la gorge de l’adolescent. Ses paupières s’ouvrirent et, à la demande de son grand frère, il sourit. Normalement, il aurait continué à faire la moue, à rester cloîtré dans son silence, mais le geste de Garlan l’avait ramené à ses jeunes années et avait planté dans son regard une lueur de tendresse qui effaçait la neutralité sombre qui caressait sans intérêt les formes menaçantes de la cité qui se traçaient au loin. Ce n’était pas la première fois qu’il se rendait à Port-Réal. Petite fierté du Bief, nous l’avions déjà amené à la cour pour qu’il puisse s’y pavaner.  

Distraitement, la Rose Dorée tritura les lanières de cuir entre ses doigts. Il aimait cette texture sous sa peau : elle le suivait depuis toujours, agissant désormais comme une familiarité rassurante et calmante, tout comme la présence d’un animal à ses côtés ou qu’il chevauchait. Furtivement, son regard attrapa celui de Margaery qui semblait chercher le sien – il le savait à la manière dont ses prunelles semblables aux siennes avaient de balayer l’espace. Sagement, il lui accorda le même sourire faible mais sincère qu’il avait donné à son frère. La pauvre devait s’embêter, coincée dans ce carrosse fermé comme une petite prison ambulante. Si cela n’avait dépendu que de lui, il lui aurait proposé de monter derrière lui. Or, il ne jugeait pas adéquat de laisser Leonnette, si douce, et les autres dames seules avec Cersei Lannister. Redressant un peu son dos fatigué, la posture désormais droite et arrogante comme elle lui allait si bien, il laissa sa voix calme et doucement aiguë éclater au grand jour pour la première fois depuis quelques heures : « Je n’ai pas encore eu l’occasion de vous en parler, mais juste avant notre départ j’ai reçu une lettre du prince Viserys Targaryen. » Ne pas avoir eu l’occasion ; c’était un petit mensonge, il avait tout de même eu quarante jours pour le dire, mais il n’en avait pas eu la motivation. « Il m’invite à le rencontrer. Sa “porte m’est ouverte”, comme il l’a lui-même écrit. Il m’a proposé d’aller le voir à Dorne ou à Port-Réal, mais évidemment, je n’ai ni l’envie ni l’intérêt d’aller à Dorne. » Une petite pointe de fierté renaissante au fond des prunelles qui tirait sa force des exclamations de certains chevaliers près d’eux qui l’approuvaient dans sa non-envie d’aller faire le beau chez leurs ennemis naturels, il ramena quelques de ses boucles derrière son oreille droite. À nouveau silencieux, ses yeux d’or retournèrent admirer  l’ombre du Donjon Rouge qui semblait de plus en plus écrasante plus ils s’avançaient vers Port-Réal.


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An 298 – Lune 12, semaine 2



Garlan, Leonette, Loras & Margaery

Quarante jours plus tôt, à l'aube, un carrosse avait quitté Hautjardin qui emmenait Leonette vers un de ses rêves. Elle n'arrivait toujours pas à croire qu'elle allait enfin voir la capitale : Port-Réal. Elle avait lu tellement d'ouvrages sur cette cité, sur les Targaryens, des légendes anciennes comme des histoires plus récentes, et enfin elle allait visiter ses lieux et rencontrer la cour, la famille royale. De toutes les personnes qui se trouvaient dans le carrosse, elle semblait être la plus excitée. Alors que la majorité avait somnolé la moitié du voyage, elle restait pendue à la fenêtre à admirer les paysages. Septa Nysteric lui avait conseillé plusieurs fois de fermer ce rideau, qu'elle allait se gâter le teint avec le soleil mais elle ne voulait pas manquer un seul moment de ce voyage. Enfin, alors qu'elle se posait la question "quel était ces pierres ocres que l'on voyait à l'horizon", un garde cria que Port-Réal était en vue. Alors était-ce là le fameux Donjon Rouge?

Leonette sentit sur son bras la pression de la main de sa belle-sœur. Lady Margaery venait de porter son regard sur la forteresse. Les deux jeunes filles, depuis leur rencontre lors du mariage, s'entendaient à merveille. La Rose avait tout fait pour que Leonette s'intègre dans la Famille Tyrell, une attention qui l'avait particulièrement touché et rassuré. Comme, avec le temps, cette complicité était allée crescendo, Leonette

- Ma chère sœur, c'est incroyable. C'est encore plus grand que je ne l'imaginais.

Tout à coup, la vue changea, un cheval venait de ses placer à leur côté. C'était Garlan, il venait aux nouvelles, le voyage touchant à sa fin. Il interrogea les deux sœurs sur leurs impressions et leurs attentes. Margaery fut la première à y répondre avec une pointe de mélancolie. Elle avait peur d'avoir été oublié. Non, cela était impossible aux yeux de Leonette, personne ne pouvait oublier Margaery Tyrell. Elle était d'une beauté que l’on n’oublie pas et son esprit marquait les mémoires.

- Garlan, je ne vous remercierais jamais assez de m'avoir emmené avec vous dans ce voyage.

Elle le regarda tendrement. Beaucoup lui avaient dit lors de son mariage qu'elle finirait par éprouver des sentiments pour son époux. Garlan était des plus parfaits de l'avis de nombreuses Bieffoises, mais elle n'en avait cru mot. Maintenant, elle reconnaissait qu'elle avait bien de la chance et qu'elle s'était totalement trompée sur son compte. Margaery dût se rendre compte de son regard insistant sur son mari pour lui poser une telle question.

- Oui, en effet.

Leonette rougit avec un petit sourire aux lèvres. Oui, son mari avait fière allure, il était si éblouissant, si élégant chevauchant ainsi à leurs côtés. Elle l'avait admiré plusieurs fois pendant le voyage. Pour tous les temps, elle l'avait trouvé séduisant et son cœur se gonflait de fierté en songeant qu'il était son époux. Elle était sienne, mais il était sien également.

Garlan s'éloigna du carrosse. Les premiers effluves de la ville se firent sentir. Comment une telle odeur pouvait-elle s'échapper de cette cité? Même les champs aux alentours de Cidre n'était pas aussi nauséabonds quand les paysans fertilisaient le sol avec du fumier. Leonette ne dérogea pas à la règle et comme ses amies du carrosse, porta à son nez un petit carré de soie parfumé. L'odeur ne s'atténua pas quand Loras s'approcha du carrosse pour parler avec les dames. Ce qu'il leur confia aiguisa la curiosité de Leonette.

- Une lettre du Prince Viserys? C'est un tel honneur. Pourquoi n'en avez-vous pas parlé plus tôt, Loras?

Leonette se contenta de cette question. Elle aurait voulu demander pourquoi il ne voulait pas aller le voir à Dorne mais savait les tensions qui existaient entre les deux royaumes. Sans le regarder, elle pensa à Willos, qui était dans le carrosse avec les femmes. Il avvait été blessé autrefois par un prince Martell. Ainsi même si elle avait envie de voir un jour les déserts de Dorne, ses palais merveilleux et ses habitants aux mœurs si singulières, elle le gardait pour elle.


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An 298 – Lune 12, semaine 2



Garlan, Leonette, Loras, Margaery & Willos

40 jours. Willos ne pouvait plus supporter le voyage, sa jambe lui faisait souffrir, et il mourrait d'ennui. Il avait quitté le domaine de HautJardin en cheval, mais rapidement, il avait rejoint son carrosse. Il tenait toujours à sortir de chez lui en montant à cheval avec ses frères, il restait héritier du Bief et avait besoin de montrer un semblant de force au peuple. Mais il rentrait vite dans un carrosse, ne supportant pas très longtemps la douleur de la chevauchée dans sa jambe blessée. Le peu de fois où il avait voyagé jusqu'alors, il s'était assis en compagnie de sa sœur et de l'épouse de son frère et il s'ennuyait à mourir, observant le paysage, distrait, tendant sa jambe sur les fauteuils, la pliant, avant de la tendre à nouveau, grimaçant au moindre choc, au moindre changement de terrain, tout en faisant l'effort de rester digne et gracieux en la présence de Leonette, chose dont il se fichait quand il était seul avec sa sœur. Et par dessus tout il pestait contre l'idée de ne pas pouvoir chevaucher avec ses frères, comme n'importe quel héritier de Westeros. Lui se retrouver coincé sur un fauteuil, à attendre que ça se passe, flanqué de gardes de chaque côté, avec un valet qui s'inquiétait sans cesses de l'état de l'héritier des Roses. Willos n'aimait pas voyager, mais son humeur sombre n'étaient pas due qu'au voyage, évidemment, 40 jours de chevauchée n'aidait pas à calmer les nerfs de l'aîné, ses frères passaient parfois dans les journées discuter avec lui, il jouait aux cartes, écoutait chanter les dames, il usait parfois de ses talents de conteur et des histoires qu'il connaissait pour les amuser, rendre le trajet intéressant. Et lors des pauses il allait discuter avec son père et sa grand-mère d'affaire d'état qui désormais le concernait. Willos leur en voulait légèrement de lui avoir caché les plans de mariage de ses frères. Mais Olenna s'ouvrait sur ses plans pour la fratrie, introduisant peu à peu Willos.

Le jeune héritier, le reste du temps, avait observé défiler les paysages, et les jours, il avait revu des endroits qu'il avait oublié, visité des villages qu'il n'avait pas encore rencontré. Il se rappelait ses jours en tant qu'écuyer, où il voyageait beaucoup plus. Puis ses quelques instants en tant que chevalier, il s'était senti libre d'aller visiter le monde. Pas très longtemps, mais assez pour voir certains endroits de Westeros. Alors l'esprit de Willos avait divagué, il se perdait dans ses pensées, et dans les lectures qu'il avait apporté, peut-être un avantage à sa condition, il pouvait continuer à lire, il s'empressait d'ailleurs de découvrir la bibliothèque du Donjon Rouge, c'était d'ailleurs la seule chose pour laquelle il avait hâte d'arriver. Il avait eu une boule au ventre depuis leur départ de Hautjardin, et la sensation ne devenait que plus envahissante au fur et à mesure qu'ils approchaient. Une boule d'angoisse qu'il ne savait qualifier. Il allait sûrement rencontrer sa fiancé pendant leur voyage à la capitale, et la famille de cette dernière. Le Dragon allait lui remettre sa sœur. Et Willos appréhendait tout ça, il n'y avait pas vraiment réfléchit à l'annonce de ses fiançailles, puis il avait finalement réalisé à qui il était fiancé et ce que cela impliquait.

Et puis il pensait aussi au mariage de Loras, le plus mâle de la fratrie avait été fiancé à Cersei Lannister, Willos n'avait pas forcément été enchanté par la nouvelle, ni par l'arrivée de la délégation des Lannister. Il avait néanmoins été courtois et accueillant envers cette famille puissante et importante à Westeros, il ne devait pas oublier que leur alliance était importante, il n'avait pas le loisir de suivre ses instincts qui ne le menaient pas vers les Lions. Il voulait protéger Loras, et il n'avait rien put faire pour ce mariage, il avait misérablement échoué là dessus.

Les jours s'étaient écoulés, les semaines après eux, et enfin, un matin en ouvrant les yeux on leur fit savoir que la capitale était en vue. Willos s'était aussitôt tendu, le visage fermé et bien sérieux pour l'héritier du Bief. Ses frères vinrent rapidement rejoindre le carrosse pour partager la nouvelle. Il écoutait à peine la conversation des autres en pensant à ce que leur arrivée représentait. Cependant il tournait le visage vers Loras à sa mention de Dorme « Loras dois-je te rappeler que ta dernière Reine était une Martell ? » Sa voix était douce mais ferme, Willos ne comprenait pas la haine commune de sa maison contre les Dorniens, l'aîné était d'un caractère pacifiste, et pour lui la querelle entre les Martell et les Tyrell n'avait pas de sens, de plus, si lui avait pardonné à Oberyn, il ne comprenait pas que ses frères ne le puisse pas. « Je suis content que le Prince Viserys souhaite te rencontrer. Tu peux être fier de toi Chevalier des Roses » Il adressait un sourire doux à son petit frère avant de se retourner vers son cadet. « Non...je ne l'ai jamais rencontrée. Et comme toi je n'ai entendu que les rumeurs sur sa beauté et sa douceur. » Le jeune héritier essayait de tendre sa jambe, trop endolorie par le voyage, il savait qu'il ne pourrait pas entrer à cheval à Port Réal et cette pensée le révoltait. Il n'osait imaginer ce que la famille Royal penserait si l'un de ses représentant venait les accueillir et qu'il voyait le futur époux de la Princesse sortir du carrosse. Willos soupirait avant de regarder Leonette « J'espère que vous aimerez notre séjour à la capitale ma sœur. Margaery pourra vous présenter à ses amies, comment aurait-on put oublier une si belle rose ici ? Je suis sûr que tu manquais à tout le monde. » Il lâchait un petit rire en bousculant doucement sa sœur. Tentant d'oublier ses états d'âmes.


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Margaery, Leonette, Loras, Willos & Garlan

Sa sœur était vraiment devenue une très belle femme, il savait que nombreux se détournaient à son passage et souhaitaient se retrouver à son bras. Après tout, elle était devenue une magnifique rose et tous les hommes étaient sensibles à la beauté à l’élégance d’une femme. Quand certains avaient la chance d’être en sa compagnie le temps d’une balade, des petits pervers égaraient leurs mains sur des zones qui leur étaient interdites. Quand elle était avec un homme, autre qu’un Tyrell, Garlan faisait en sorte de n’être jamais très loin et dès que l’un d’eux dérapait, PAF ! Il lui tombait dessus comme une massue et autant dire que là, il regrettait rapidement son geste !

Personne ne l’aurait oublié à Port-Réal, car on n’oublie pas une femme comme elle. Etait-il complétement impartial en pensant cela ? Certainement pas. Elle était sa sœur, c’était une des femmes qui comptait le plus à ses yeux et il savait qu’elle était prédestinait à de grandes choses, il en était convaincu. Willos fut plus rapide pour exprimer le fond de sa pensée, il lui avait coupé l’herbe sous le pied, il ne put que rajouter pour renforcer son propos :

«- Je ne peux qu’appuyer ce qu’a dit Willos. Ils seraient bien idiots de t’avoir oublié.   »

Son épouse le remercia de l’avoir emmené avec lui pour le voyage, elle n’avait jamais vu Port-Réal et curieuse comme elle était, il était sûr qu’elle aurait bien des lieux à explorer et des personnes à rencontrer. De quoi la satisfaire pleinement. Il lui répondit d’un sourire avenant :

« Il était hors de question d’aller à la capitale sans vous, Leonette.   »

Puis, aurait-il accepté d’être éloigné d’elle aussi longtemps ? Non. Des compliments fusèrent à son intention, il n’avait pas l’habitude d’être complimenté de cette façon. Ce l’eut presque désarçonné. Quelque peu flatté, il sourit bêtement en passant sa main à l’arrière de son crâne, comme s’il était gêné :

« Merci…   »

Son petit frère les informa qu’il avait reçu une lettre du prince Viserys. Garlan ignorait totalement que Loras avait une correspondance avec un membre de la famille royale, première nouvelle.  Enfin si le dragon lui avait envoyé une lettre, c’est qu’il y avait eu des échanges entre eux dans le passé. Sinon pourquoi le prince lui enverrait-il une lettre du jour au lendemain comme ça ? Bref, peut-être que le Galant avait mal compris ou qu’il n’avait pas toutes les informations.  En tout cas il s’agissait très clairement d’une invitation de son altesse à s’entretenir avec lui, à quel sujet précisément ? Garlan ne le savait pas et cela ne le regardait pas. Si son frère voulait le lui dire, il écouterait, sinon il n’irait pas chercher à l’embêter sur ce sujet s’il n’avait pas envie d’en parler.

En tout il avait bien raison de le rencontrer à Port-Réal, plutôt qu’à Dorne. Les animosités entre dorniens et bieffois ne remontaient pas à hier, elles étaient ancestrales. Elles ne s’éteindraient pas si facilement, les deux peuples étaient si différents, cela m’étonnerait qu’ils soient complétement en paix un jour :

« Tu as bien raison, Loras. Il ne se fait pas bon de se nommer Tyrell et de se rendre à Dorne. Inutile de rappeler ce qui est arrivé à nos ancêtres qui s’y sont aventurés… »

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An 298 – Lune 12, Semaine 2



Margaery, Leonette, Loras & Garlan

On badinait allègrement sur le chemin qui menait à la Capitale. Tandis qu'on se félicitait de ce que Loras avait reçu invitation personnelle du Prince Viserys, Willos et Garlan mettaient au défi ceux qui, à Port-Réal et en particulier au Donjon Rouge, auraient eu la sottise d'oublier leur jeune sœur. Ce à quoi Margaery répondit avec un joyeux éclat de rires. Son regard naviguait entre les membres de sa famille comme un papillon voltigeant au dessus des pétales de fleurs en plein éclosion, e un sentiment de vif bonheur l'irradiait toute entière. La tendresse qui forgeait du couple que formaient à présent depuis plusieurs mois Garlan et Leonette était une bien belle image, qu'elle ne se lassait jamais de regarder. Une raison supplémentaire qui étiraient ses lèvres en un joli sourire. L'enthousiasme qu'il lui semblait lire sur le visage de la jeune femme accentua le sien. Elle avait un instant craint que l'éloignement de Hautjardin, qu'elle avait désormais adopté comme demeure, lui serait lourd à porter, et qu'elle ne tirerait aucune joie de ce séjour que Margaery, elle, avait attendu avec une vive impatience. Tout près du carrosse, Loras et Willos trottaient à pas lent à leur fenêtre. Elle eut un geste tendre à l'égard de son frère ainé.  « Alors soit, je n'ai pas été oubliée ! Mais il me faudra être à la hauteur de ceux auxquels j'ai pu manquer... » ajouta-t-elle, la tête bien haute, faussement importante. Puis, elle jeta un regard espiègle à sa belle sœur, poussant un soupir bienheureux. Oui, elle était heureuse !

A mesure que la cité approchait, les premiers échos de la ville parvenaient aux voyageurs et avec eux, les effluves nauséabondes s'accentuaient. Le mouchoir à la menthe toujours plaqué contre son nez, elle murmura :  « Par les Sept... Qui est en charge de l'Intendance ? Je ne peux pas croire que rien n'ait été fait pour améliorer les conditions d'hygiène d'une ville qui se veut la capitale de notre Royaume ! » Son regard croisa celui de Septa Nysterica qui cachait son visage dans les plis de son voile, le petit doigt levé en signe de grande dignité. Pour toute réponse, elle haussa les épaules, comme si tout ceci lui était parfaitement inférieur. D'ailleurs, s'il y en avait bien une que ce voyage n'enchantait pas, c'était bien elle. La dévouée religieuse, qui avait passé la plus grande partie de son temps à veiller sur l'éducation de la demoiselle du château, s'était distinguée par de grands cris résonnant haut et fort dans les couloirs de Hautjardin, à l'idée que sa protégée, sa prunelle, son bourgeon de Mai, allait courir les rues de cet amas de viles diableries qu'on appelait Capitale. Non content qu'il fallait supporter dans leurs bagages deux Lions - elle n'avait jamais aimé les Lannister, pire, elle n'avait jamais aimé qui que soit d'autre que Margaery - la voilà qui devait en plus écoper d'un voyage peu confortable et être accueillie par un nuage de poussière et de merde ! Même à visage voilé, le dégoût lui était visible dans les petits yeux noirs qui lançaient des éclairs en direction de Garlan. Elle le tenait pour responsable de ses malheurs, et ne se priverait pas pour le lui faire savoir ! Non sans un certain amusement, la jeune fille chercha cependant la main de sa septa qu'elle tapota vigoureusement. « Allons, ma bonne, encore un peu de courage ! Bientôt, nous pourrons toutes nous prélasser dans un bon bain et nous rafraichir. Il me semble qu'il y a du cidre dans nos bagages, n'est-ce pas ? » ajouta-t-elle à l'égard de ses frères.

Elle se pencha une nouvelle fois à la portière, une longue mèche de cheveux bruns volant au vent au rythme du train du carrosse. Bien que l'air ne sentait pas bon, il la brise était agréable, et elle regardait avec envie ses frères qui chevauchaient à leurs côtés, bien droits en selle. Ô comme elle aurait, elle aussi, aimé voyager à dos de cheval plutôt que dans le confinement d'un appareil tel que leur voiture. Mais bien entendu, il n'en avait nullement été question. La place d'une femme, qui plus est de noble naissance, n'était pas jambes écartées sur la croupe d'un étalon, à même d'être la cible de quelques brigands ou pauvres alerté par le tourbillon que pouvait provoquer un si important attelage. Elle écoutait distraitement la conversation des hommes, son regard toujours braqué sur Loras. Ainsi donc, il avait reçu missive de Viserys. Elle-même avait eu la grâce de recevoir un corbeau, comme les nombreux autres depuis sa rencontre avec le frère du Roi, un an plus tôt. Il lui faisait part de son desarroi à l'idée de devoir bientôt épouser la princesse dornienne, Arianne Martell. « On la dit plus belle que le jour...  » fit-elle, un de ses doigts caressant le crin chatoyant d'un des chevaux. « Rien que pour voir une telle beauté, je serais curieuse de visiter Dorne. Et les Jardins Aquatiques ! N'est-ce pas toi, Willos, qui m'en comptait les merveilles autrefois ? Rappelle-toi, quand tu me faisais la lecture tard le soir... » Elle adressa un sourire plein de tendresse à son aîné ; les lectures s'étaient faites plus rares à mesure qu'elle grandissait, mais jamais elle n'oublierait ces moments passés avec lui. « Et vous deux ! » lâcha-t-elle, se tournant vers Loras et Garlan, « Ne faites pas les ronchons ! Si notre Bon Roi le décide, nous nous rendrons tous à Dorne ! Les Tyrell gardent les Marches depuis des nuits anciennes... Ne serait-ce que pour sa sécurité, je ne vois pas comment une Rose pourrait se garder de se rendre en la Principauté ! » Les femmes n'avaient pas non plus leur place en politique. Mais, en digne héritière de la Reine des Epines, Margaery exprimait ses opinions sans la moindre crainte de représailles !


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And The Rose Blooms. Once More.

298 | Lune 12



Loras & Margaery & Garlan & Leonette


Son regard ne resta pas longtemps accroché à l’horizon prometteuse, puisqu’il tourna la tête vers le carrosse dans lequel se trouvaient les femmes de la maison et Willos. Un sourire étendu presque jusqu’aux oreilles, le Tyrell ne nierait pas la fierté qui brûlait ardemment dans son cœur juvénile. Rares étaient les gens à avoir l’honneur d’attirer la compassion d’un Prince, mais cette raison personne n’avait besoin de la savoir. Dans l’absolu, il aurait préféré recevoir une lettre ventant ses exploits, mais il était stupide, dans ce cas-là, de demander le beurre et l’argent du beurre. « J’avais simplement oublié de vous le dire. Je suppose que la joie me l’a sortie de la tête. Enfin, ce n’est pas bien important non plus… » Affirma-t-il en mimant une modestie qui ne lui appartenait pas. Dans les faits, il n’était pas faux de croire qu’il attendait, d’une certaine manière qu’on lui demande s’il avait à faire au Donjon Rouge et à Port-Réal ou s’il ne faisait que la queue de veau comme d’habitude. Ceci étant dit, lorsqu’un nouvel effluve peu agréable chatouilla ses narines sensibles, il se demanda sincèrement ce qu’il était venu faire ici. À l’instant même, il n’avait qu’une seule envie : fourrer son visage dans un bosquet de roses. La chaleur et le soleil tapant, réchauffant leur peau, n’aidait pas réellement la cause, mais c’était probablement déjà mieux que la pluie. Par expérience, il pouvait affirmer que les averses ne faisaient qu’empirer les choses qui étaient, en soi, déjà pires. Pourtant, ce ne fut pas l’odeur désagréable qui le crispa soudainement, les mollets se serrant un peu plus contre les côtes de son cheval comme s’il craignait de tomber, mais la voix calme de son grand frère qui, malgré lui, apportait des mots de raison. Loras n’avaient pas grand-chose contre les dorniens, mais en présence d’une escorte presque en totalité Biefoise, il se retenait de louanger ceux qui vivaient de l’autre côté des Montagnes rouges. « On peut ne pas apprécier un peuple sans pour autant détester tous les gens qui en font partie, Willos. » Quant à lui, il était impossible de détester tout le monde. Pour cela, il faudrait d’abord avoir rencontré tout le monde, mais aussi être terriblement fermé d’esprit. C’était probablement, entre autres, un des plus grands défauts de leur père qui méprisait avant d’apprendre à connaître. Le compliment de l’hériter à son égard, s’il pouvait appeler cela ainsi, lui imposa un sourire doux et un regard reconnaissant. Les joues un peu roses comme à chaque fois que quelqu’un de cher exprimait sa fierté à son égard, il hocha silencieusement la tête. Il n’était pas toujours bien agréable avec Willos, au contraire, mais il ne le détestait pas et ne le détesterait jamais ; il le respectait.

« Je crois que le monde entier de porte dans son cœur, Margaery. Si le monde entier ne te connait pas encore, cependant, crois-moi qu’il ne tarde pas. » Fit-il en écho aux propos de ses frères. Le regard qu’il déposa sur sa sœur était doux et chaleureux, peut-être un peu protecteur. D’un coup de la main, le garçon chassa une mouche qui était venue l’embêter de trop près et qui avait sitôt conféré à son visage une légère grimace qui brisa instantanément l’aspect sérieux de ses propos. S’il y avait bien une chose dont il avait horreur, c’était des insectes volants. Il se tourna vers Garlan. « Tu sais, je ne dirais pas que je n’ai pas envie d’aller à Dorne par rancœur, mais plutôt par paresse, pour une fois que je me permets de penser ainsi, et parce que je n’ai pas envie de supporter leur chaleur qu’on dit lourde et insupportable. Ceci étant dit, je crois que le fait de s’y rendre, en tant que Tyrell, est soit relativement stupide comme tu le dis – il paraît que nous n’y ferions pas long feu –, soit à notre hauteur : en s’y rendant, nous montrerons que nous savons passer par-dessus les rancunes, que nous avons grandis et que nous valons mieux qu’un peuple qui vit dans le passé. »  Loras Tyrell ne savait absolument pas ce qu’il croyait lui-même dans ses propos, mais il avait ce petit désir personnel de toujours vouloir mieux penser et mieux faire que Garlan Tyrell, le chevalier parfait. Il avait un esprit de compétition mal placé, mais il y avait dans ses agissements beaucoup de traces de son immaturité encore bien présente. Il était beaucoup moins agaçant que lorsqu’il avait treize ou quatorze ans, mais des reliques de ces années subsistaient solidement. Tout comme à propos de Willos, il adorait Garlan du fond de son cœur, mais il ne savait pas toujours comment le montrer. D’autant plus qu’il y avait toujours une pointe de jalousie qui brûlait en lui. Il enviait la popularité de son ainé auprès du petit peuple, la reconnaissance qu’on lui accordait par rapport à ses bonnes valeurs. Comme à Willos, il lui adressa un sourire doux. Il n’était pas réellement d’humeur à démontrer de la joie, mais il faisait des efforts, sentant que son orgueil préférait qu’il se tienne toujours debout pour sa fratrie plutôt que de se morfondre sur son sort.  Lorsque Margaery louangea la beauté d’Arianne Martell – enfin, croyait-il à tort ou à raison –, ses doigts se crispèrent sur les ganses de cuir qu’il tenait solidement, la jalousie toujours plus forte au creux de son ventre. « Cependant, si ma sœur désir aller à Dorne… » Il se tourna vers elle, l’admiration dans les yeux. « Je la suivrais sans hésiter. » Une de ses mains lâcha ce qu’il tenait et il étira furtivement son bras pour prendre furtivement la main de Margaery dans la sienne et il la pressa affectueusement. « Je suppose que tu as raison, ma sœur. À vivre dans la crainte, nous n’avancerons jamais à rien. Peut-être que Viserys Targaryen nous invitera à son mariage, s’il ne l’a pas déjà fait. » Il savait que le Prince comptait beaucoup sur l’amitié des Tyrell qu’il considérait comme des alliés indispensables, alors la prémisse n’était pas impossible. Il ne savait pas à quel point le Prince était au courant du désamour des Biefois envers les Dorniens, mais peu importait l’opinion de leur père, Loras ne doutait pas un instant que Margaery et Willos risquaient de répondre positivement à une telle invitation.
« Qu’avez-vous prévu de faire, lorsque nous serons à Port-Réal ? » Demanda-t-il curieusement. Le futur, à cet instant même, était bien plus rapproché qu’éloigné. L’ombre de l’immense forteresse se définissait toujours un peu plus à chaque pas que faisaient leur cheval et l’affluence des gens qui vaquaient à diverses occupations autour d’eux signifiait qu’ils arriveraient bientôt en zone plus peuplée. À part rencontrer à nouveau Viserys Targaryen, Loras n’avait pas songé de quelle manière il exploiterait son séjour. Il s’entraînerait probablement, pour ne pas changer de son habitude, mais il souhaitait aussi pouvoir rencontrer de nouvelles personnes. Il craignait que son mariage à venir n’affecte sa réputation et sa liberté, et comme chacun de ces deux faits passaient beaucoup par les connaissances sociales, aussi bien commencer tout de suite à étendre son réseau…



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