And The Rose Blooms. Once More.
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An 298 – Lune 12, semaine 2
Margaery, Leonette, Loras & Garlan
Les dernières lunes avaient été riches en évènements pour le jeune homme. Lui qui avait passé la fin de son enfance et toute son adolescence à se former aux arts de la guerre et à suivre Lord Randyll Tarly en tant qu’écuyer. Il y avait tout d’abord eu le mariage avec son épouse Leonette Fossovoie, dorénavant Tyrell. Une femme qu’il ne connaissait pas, il n’eut l’occasion de rencontrer qu’une seule fois avant de lui prêter serment. La méfiance marqua le début de leur relation, puis ils apprirent à se connaître jour après jour. Aujourd’hui, Garlan lui fait pleinement confiance, il n’aurait pu rêver d’une meilleure femme à ses côtés et il éprouve de forts sentiments pour son épouse.
Il y eu également l’arrivée d’un cortège Lannister à Hautjardin pour venir officialiser les fiançailles entre Loras et Cersei. Son jeune frère était en âge de se marier, il était beau et pouvait donc attirer bon nombre de dames. Bien que la maison suzeraine de Castral Roc fût très puissante, le Galant trouvait que la fiancée de son frère était vieille par rapport à lui. Ils n’étaient pas du tout de la même génération et il craignait donc qu’il ne soit jamais heureux dans son mariage.
Il y eut également les fiançailles entre Willos et Daenerys Targaryen, le deuxième fils de Mace ne s’attendit pas du tout à cet événement ! Il n’avait entendu aucune rumeur, aucun bruit de couloir sur ça, ça lui est arrivé dans le pif du jour au lendemain. Après, était-ce vraiment surprenant ? Non. Les Tyrell avaient servis loyalement les Targaryen lors de la rébellion de Robert Baratheon. On peut dire que c’était une sorte de récompense et cela leur permettait de s’assurer de la loyauté des suzerains du Bief.
Cela faisait maintenant presque quarante jours qu’ils chevauchaient vers la capitale, Port-Réal. Une petite troupe serait déjà arrivée depuis longtemps. Mais le voyage en convoi rendait obligatoire des arrêts fréquents pour se ravitailler, pour panser les bêtes, etc… Le trajet était des plus éreintants quand on n’avait jamais voyagé aussi longtemps. Ce n’était pas son cas, il s’était déjà rendu à la capitale alors qu’il était encore l’écuyer du seigneur de Corcolline et à d’autres rares occasions. Une partie du cortège des Lannister était également présent dont Lord Tywin et la nouvelle fiancée de son frère.
A l’horizon, on apercevait les contours de la capitale se dessiner, ils ne tarderaient à arriver. Il vit des yeux s’émerveiller en apercevant au loin le Donjon Rouge et le Grand Septuaire. Une rafale de vent dans leur direction ramena une odeur caractéristique de la capitale, l’odeur de merde, surement celle des bas quartiers. Une odeur qui ne l’outrait pas outre mesure, après tout, tous les quartiers de Hautjardin ne sentaient pas la rose. Il accompagnait régulièrement sa jeune sœur lors de ses œuvres de charité, et il s’en était acclimaté. Garlan regarda autour de lui et vit plusieurs personnes, et même des chevaliers, se mettre un tissu devant le nez et la bouche pour ne pas à avoir supporté cette odeur. Il chevauchait aux côtés de plusieurs de ses compagnons et c’est bien sûr Odric qui commenta ce fâcheux événement :
« - Ptain ! A croire ke tout c’maudit peuple a désidé d’aller chier en mêm temps ! »
Ser Mullendore n’hésita pas à lui lancer une pique, après tout c’était de bonne guerre entre eux deux :
« - Ce n’est pas pire que quand vous allez aux latrines, Odric ! Puis vous allez vous acclimater, on y est pour un moment.»
Le reste de ses camarades de route s’esclaffèrent et approuvèrent. Sur ces mots, Garlan donna deux coups d’étrier dans les flancs de sa jument pour la faire avancer plus rapidement et chevaucha jusqu’à arriver aux côtés de son frère qui se trouvait à proximité du carrosse convoyant son épouse et sa sœur. Loras semblait bien pensif, à vrai dire, il semblait morose depuis leur départ de Hautjardin. L’arrivée du chevalier à ses côtés n’arriva même pas à l’extirper de ses pensées. Garlan se rapprocha de lui aussi près qu’il put et passa frénétiquement sa main dans les cheveux de son frère en disant de façon enthousiaste :
«- Allez souris un peu, petit frère ! Je n’aime pas te voir faire la tête comme ça ! »
Pendant que son frère retrouvait ses esprits, Garlan s’approcha de la fenêtre du carrosse dans lequel son épouse, sa sœur et son frère se trouvaient. Son regard croisa le leur, sourire tendre aux lèvres, il engagea la conversation :
« Après plusieurs semaines de voyage, nous sommes presque arrivés ! Cela sera pour toi l’occasion de recroiser certaines de tes connaissances, petite sœur. Quant à vous, ma mie, il me semble que vous n’y avez jamais mis les pieds, n’est-ce pas ? »
Il interloqua également son frère aîné :
« Je n'ai jamais eu l'occasion de croiser la princesse Daenerys auparavant, et toi ? J'ai par contre entendu que de bonnes choses à son sujet. »
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An 298 – Lune 12, Semaine 2
Margaery, Leonette, Loras & Garlan
C'est sous un soleil pâle aux rayons diffus que le carrosse, flanqué de quatre cavaliers bien armés, s'était engagé sur la Route de la Rose. Derrière les rideaux de lins qui protégeaient des relents de poussière qu’engrangeait le cortège, le paysage avait défilé au trot léger. Quarante jours. Quarante jours que l'on était en route. Calées entre les coussins de soie et des velours, les passagères se laissaient bercer par le léger remue de l'attelage ; et malgré les fréquents arrêts dans les auberges, elles s'étaient peu à peu abandonnées au sommeil. Voyager longtemps n'était jamais des plus plaisant, et si parfois, un jeu de carte ou des chants les avaient distraites, il avait pour la majeure partie du temps fallu pendre son mal en patience. Pourtant, pour sa part tout du moins, un souffle d'excitation l'avait toujours tenue en éveil. Et lorsque ses compagnes dormaient paisiblement, Margaery avait franchi les barrières de prudence et passé un œil par la portière pour tenter de distinguer un paysage familier. Mais ses maigres souvenirs ne lui permettaient pas de distinguer un tournant d'un carrefour et avec une moue déçue, elle s'était de nouveau laisser retomber entre les coussins. Depuis sa première - et unique ! - visite à Port-Réal, elle ne pensait plus à rien d'autre. La Cour, le Roi, le prince... Un monde qu'elle avait appréhendé, et dont elle était ressortie grisée. Elle n'avait depuis eu qu'une seule hâte : retrouver ce monde où elle s'était sentie si à l'aise, et si heureuse. Le contenu des lettres échangées avec Aegon, restées secrètes, enveloppaient encore ses rêveries, et alors que l'on approchait de la Capitale, Margaery fermait amoureusement les yeux en se remémorant la dernière.
« Port-Réal est en vue, mon Seigneur ! » La voix tonitruante du capitaine de la garde la fit quelque peu sursauter. Rabattant les rideaux, elle passa la tête à la portière : contre l'horizon, on pouvait bien voir les remparts de la Capitale, le clocher du Septuaire et bien sûr, les tours du Donjon Rouge. Des volutes de fumée s'échappaient de ce qui devait certainement être des cheminées, et on pouvait déjà entendre les premiers cris de vie. Un frisson parcouru son échine, et un immense sourire se dessina sur ses lèvres. Enfin ! La vue de la pierre ocre contre le ciel bleu l'avait revigorée, et elle pouvait sentir une vague chaleureuse la prendre au corps. Posant une main légèrement tremblante sur le bras de sa compagne de droite, Margaery souffla : « Voyez, ma Sœur ! Nous arrivons ! » En vérité, Leonette Tyrell n'était pas sa sœur mais l'épouse de son frère Garlan. Mais à la minute où les Sept avaient lié la jeune Fossovoie à la Rose Dorée, Margaery l'avait accueillie comme un membre à part entière du reste de la famille. Elle avait eu à cœur de l'intégrer pleinement, et du reste, elle était ravie : seule fille entourée de trois garçons, Leonette était devenue la sœur qu'elle n'avait pas pu avoir. Oh combien elle l'avait martelé de ses récits de la Capitale, et lorsqu'il avait été question pour Garlan de s'y rendre, Margaery n'avait pas eut besoin de grand chose pour le persuader de l'emmener ! Ce dernier s'était d'ailleurs rapproché du carrosse et remarqué la mine radieuse de sa benjamine. « Nous verrons cela, mon Frère ! Peut-être que six Lunes passées, l'on m'aura totalement oubliée au Donjon Rouge ! » fit-elle gaiement, en passant une main par la portière pour y attraper celle du jeune homme et la serrer contre la sienne. Monté sur sa jument, Garlan tenait plus que jamais du guerrier ; sa silhouette imposante intimait respect et admiration, et elle ne pouvait s'empêcher de le dévorer des yeux. « Par les Sept, quelle allure tu as ! N'est-il pas, Leonette ? » ajouta-t-elle, en pinçant affectueusement sa belle-sœur. Son regard naviguait entre les deux : elle trouvait le nouveau couple adorable, et comme à son habitude, Garlan lui montrait l'exemple de ce qu'était un mariage réussi.
Le cortège avançait toujours et bientôt, les odeurs nauséabondes venaient les trouver. Tout comme septa Nysteric et ses deux dames de compagnie - Daena Hightower et Abigaëlle Rowan, qui voyageaient également avec eux, la jeune fille plaça un mouchoir fleurant bon la menthe pour couvrir son odorat. C'était bien la seule chose qui ternissait l'image de Port-Réal à ses yeux : la pauvreté, et la mauvaise hygiène de vie. Une raison de plus qui l'avait poussée à demander à son père de faire précéder le convoi Tyrell de grandes quantités de vivres pour la population. La simple pensée de traverser les rues avec tout leur apparat, tandis que dans les rues, la famine et la maladie gangrénait la ville. Une mesure qui avait arraché un ricanement à celle qui, contrairement à Leonette, n'avait pas reçu son « Ma Sœur ! » avec le même enthousiasme : Cersei Lannister. Une semaine que ses fiançailles avec Loras avaient été annoncées et déjà, Margaery sentait que cette union serait des plus difficile à supporter. D'un coup, son regard cherchait celui de son frère. Tywin et sa fille les accompagnaient dans ce voyage, et elle savait que la présence des Lions l’insupportait au point que le d'ordinaire si fringuant Chevalier aux Fleurs semblait aussi terne qu'une rose fanée.
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298 | Lune 12
Loras & Margaery & Garlan & Leonette
Même s’ils voyageaient ensemble, leurs cœurs battant à l’unisson, Loras semblait à part. Une ombre dont la fierté n’était que mimétisme de celle qu’il lisait présentement chez d’autres, son regard fuyant les yeux qui cherchaient à s’en emparer. La sienne était éclatée, ensevelie quelque part au creux de son ventre. Au chaud, elle ressortirait un jour bientôt, lorsqu’ils descendraient pour de bon de leurs chevaux, ne les montant à nouveau qu’au moment de leur départ. Elle était peut-être mieux ainsi, dormant pour s’éveiller encore plus forte : growing strong, comme le voulaient les mots de leur famille. Les moments de faiblesse étaient de l’engrais pour toutes les fleurs qui désiraient fleurir. Nous ne pouvions pas toujours être forts Il l’avait appris lorsqu’il était enfant, aux côtés de Renly Baratheon, quand son petit corps tremblait sous le vacarme des orages et les gémissements des tempêtes, quand il triturait ses doigts pour essayer d’oublier la peine qu’il avait d’être loin des siens. Accalmie. En ce moment, il avait envie d’y retourner. Ces derniers jours, il s’était surpris à jeter des coups d’œil furtifs en diagonale de lui, au sud-est, comme un symbole, comme un petit signe qui ne servait à rien. L’attitude désagréable que le bâtard avait envers lui depuis près de quarante jours l’avait affaiblit bien plus que la présence de Cersei et Tywin Lannister au sein de leur groupe familial tricoté serré, même s’il ne s’était pas laissé marcher sur les pieds. Fidèle à ce qu’il était, il avait combattu l’attitude du bâtard par son arrogance tranchante. Sans savoir si Renly se trouvait à la forteresse, la méchanceté lui avait donné envie d’abandonner tout le monde et de galoper jusqu’au fin fond de l’Orage retrouver des bras qui ne lui avaient pas manqués depuis longtemps, imposer sa présence à Stannis jusqu’à ce que le benjamin+revienne s’il n’y était pas.
Pour un court instant, tout au plus quelques secondes, Loras baissa ses paupières et laissa le vent subtil caresser sa nuque, l’envelopper d’une étreinte tiède. Accueilli par l’odeur désagréable de Port-Réal – ne connaissaient-ils pas les bosquets de fleurs, là-bas ? – , une expression de dégoût profond déforma son visage boudeur. S’il n’était pas un grand amateur des longues minutes à se refaire une beauté, il ne l’était pas non plus des mauvaises odeurs. Son nez préférait de loin l’odeur fleurie d’Hautjardin ou l’odeur du gazon et de la pierre humide d’Accalmie ; celle de sa sœur et celle de l’homme qu’il aurait pu exiger qu’on chasse du troupeau, Tywin Lannister présent ou non. Soudain, une main rassurante glissa dans ses cheveux. Plus douce que tous les vents, elle désordonna ses cheveux, ce qui tira un grommellement à la fois amusé et agacé de la gorge de l’adolescent. Ses paupières s’ouvrirent et, à la demande de son grand frère, il sourit. Normalement, il aurait continué à faire la moue, à rester cloîtré dans son silence, mais le geste de Garlan l’avait ramené à ses jeunes années et avait planté dans son regard une lueur de tendresse qui effaçait la neutralité sombre qui caressait sans intérêt les formes menaçantes de la cité qui se traçaient au loin. Ce n’était pas la première fois qu’il se rendait à Port-Réal. Petite fierté du Bief, nous l’avions déjà amené à la cour pour qu’il puisse s’y pavaner.
Distraitement, la Rose Dorée tritura les lanières de cuir entre ses doigts. Il aimait cette texture sous sa peau : elle le suivait depuis toujours, agissant désormais comme une familiarité rassurante et calmante, tout comme la présence d’un animal à ses côtés ou qu’il chevauchait. Furtivement, son regard attrapa celui de Margaery qui semblait chercher le sien – il le savait à la manière dont ses prunelles semblables aux siennes avaient de balayer l’espace. Sagement, il lui accorda le même sourire faible mais sincère qu’il avait donné à son frère. La pauvre devait s’embêter, coincée dans ce carrosse fermé comme une petite prison ambulante. Si cela n’avait dépendu que de lui, il lui aurait proposé de monter derrière lui. Or, il ne jugeait pas adéquat de laisser Leonnette, si douce, et les autres dames seules avec Cersei Lannister. Redressant un peu son dos fatigué, la posture désormais droite et arrogante comme elle lui allait si bien, il laissa sa voix calme et doucement aiguë éclater au grand jour pour la première fois depuis quelques heures : « Je n’ai pas encore eu l’occasion de vous en parler, mais juste avant notre départ j’ai reçu une lettre du prince Viserys Targaryen. » Ne pas avoir eu l’occasion ; c’était un petit mensonge, il avait tout de même eu quarante jours pour le dire, mais il n’en avait pas eu la motivation. « Il m’invite à le rencontrer. Sa “porte m’est ouverte”, comme il l’a lui-même écrit. Il m’a proposé d’aller le voir à Dorne ou à Port-Réal, mais évidemment, je n’ai ni l’envie ni l’intérêt d’aller à Dorne. » Une petite pointe de fierté renaissante au fond des prunelles qui tirait sa force des exclamations de certains chevaliers près d’eux qui l’approuvaient dans sa non-envie d’aller faire le beau chez leurs ennemis naturels, il ramena quelques de ses boucles derrière son oreille droite. À nouveau silencieux, ses yeux d’or retournèrent admirer l’ombre du Donjon Rouge qui semblait de plus en plus écrasante plus ils s’avançaient vers Port-Réal.
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An 298 – Lune 12, semaine 2
Garlan, Leonette, Loras & Margaery
Quarante jours plus tôt, à l'aube, un carrosse avait quitté Hautjardin qui emmenait Leonette vers un de ses rêves. Elle n'arrivait toujours pas à croire qu'elle allait enfin voir la capitale : Port-Réal. Elle avait lu tellement d'ouvrages sur cette cité, sur les Targaryens, des légendes anciennes comme des histoires plus récentes, et enfin elle allait visiter ses lieux et rencontrer la cour, la famille royale. De toutes les personnes qui se trouvaient dans le carrosse, elle semblait être la plus excitée. Alors que la majorité avait somnolé la moitié du voyage, elle restait pendue à la fenêtre à admirer les paysages. Septa Nysteric lui avait conseillé plusieurs fois de fermer ce rideau, qu'elle allait se gâter le teint avec le soleil mais elle ne voulait pas manquer un seul moment de ce voyage. Enfin, alors qu'elle se posait la question "quel était ces pierres ocres que l'on voyait à l'horizon", un garde cria que Port-Réal était en vue. Alors était-ce là le fameux Donjon Rouge?
Leonette sentit sur son bras la pression de la main de sa belle-sœur. Lady Margaery venait de porter son regard sur la forteresse. Les deux jeunes filles, depuis leur rencontre lors du mariage, s'entendaient à merveille. La Rose avait tout fait pour que Leonette s'intègre dans la Famille Tyrell, une attention qui l'avait particulièrement touché et rassuré. Comme, avec le temps, cette complicité était allée crescendo, Leonette
- Ma chère sœur, c'est incroyable. C'est encore plus grand que je ne l'imaginais.
Tout à coup, la vue changea, un cheval venait de ses placer à leur côté. C'était Garlan, il venait aux nouvelles, le voyage touchant à sa fin. Il interrogea les deux sœurs sur leurs impressions et leurs attentes. Margaery fut la première à y répondre avec une pointe de mélancolie. Elle avait peur d'avoir été oublié. Non, cela était impossible aux yeux de Leonette, personne ne pouvait oublier Margaery Tyrell. Elle était d'une beauté que l’on n’oublie pas et son esprit marquait les mémoires.
- Garlan, je ne vous remercierais jamais assez de m'avoir emmené avec vous dans ce voyage.
Elle le regarda tendrement. Beaucoup lui avaient dit lors de son mariage qu'elle finirait par éprouver des sentiments pour son époux. Garlan était des plus parfaits de l'avis de nombreuses Bieffoises, mais elle n'en avait cru mot. Maintenant, elle reconnaissait qu'elle avait bien de la chance et qu'elle s'était totalement trompée sur son compte. Margaery dût se rendre compte de son regard insistant sur son mari pour lui poser une telle question.
- Oui, en effet.
Leonette rougit avec un petit sourire aux lèvres. Oui, son mari avait fière allure, il était si éblouissant, si élégant chevauchant ainsi à leurs côtés. Elle l'avait admiré plusieurs fois pendant le voyage. Pour tous les temps, elle l'avait trouvé séduisant et son cœur se gonflait de fierté en songeant qu'il était son époux. Elle était sienne, mais il était sien également.
Garlan s'éloigna du carrosse. Les premiers effluves de la ville se firent sentir. Comment une telle odeur pouvait-elle s'échapper de cette cité? Même les champs aux alentours de Cidre n'était pas aussi nauséabonds quand les paysans fertilisaient le sol avec du fumier. Leonette ne dérogea pas à la règle et comme ses amies du carrosse, porta à son nez un petit carré de soie parfumé. L'odeur ne s'atténua pas quand Loras s'approcha du carrosse pour parler avec les dames. Ce qu'il leur confia aiguisa la curiosité de Leonette.
- Une lettre du Prince Viserys? C'est un tel honneur. Pourquoi n'en avez-vous pas parlé plus tôt, Loras?
Leonette se contenta de cette question. Elle aurait voulu demander pourquoi il ne voulait pas aller le voir à Dorne mais savait les tensions qui existaient entre les deux royaumes. Sans le regarder, elle pensa à Willos, qui était dans le carrosse avec les femmes. Il avvait été blessé autrefois par un prince Martell. Ainsi même si elle avait envie de voir un jour les déserts de Dorne, ses palais merveilleux et ses habitants aux mœurs si singulières, elle le gardait pour elle.
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