[FB] The Dornishman's Wife | pv.Ulwyck
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The Dornishman's Wife
An 297, Lune 9, Semaine 2
Ulwyck & Ryon
Le paysage immuable qu’avait été le désert le temps de leur voyage avait laissé la place aux toits terrasses et aux ruelles étroites. Le même soleil qui brûlait les murs de pierre crayeuse était transpercé de tours interminables. Les tours du Palais-Vieux. Suivant le cours de la Sang-Vert, les trois cavaliers avaient quittés les pâturages miraculeux de la Grâcedieux quelques jours auparavant. Les vents chargés de chaleur avaient été remplacés par l’air parfumé des embruns, alors qu’ils pénétraient dans la ville. Montés sur des pur-sangs dorniens, deux soldats vêtus de rouge et de noir étaient précédés d’un homme à l’allure sévère. Tous trois avaient le visage à moitié caché sous un turban savamment noué, et seul leurs regards bruns étaient laissés au loisir de la curiosité des passants qu’ils croisaient. Leurs vêtements faits d’étoffes nobles portaient encore le sable du désert resté prisonnier des plis du tissus. La robe de leurs montures luisait de sueur, leurs yeux cerclés de noir roulaient nerveusement, preuve que la fatigue du voyage n’avait pas altéré la fougue qui leur était connue par delà les Montagnes Rouges. Devant la foule qui encombrait les rues principales entièrements bordées d’étales surchargées et de badauds, l’Allyrion préféra emprunter les raccourcis qu’il avait appris à connaître au fil des années et du temps passé auprès du Prince Oberyn. Si la rotation soudaine effectuée par son cheval gris surpris un passant distrait, les deux soldats qui l’accompagnaient n’étaient plus étonnés de l’imprévisibilité de l’héritier qu’ils servaient. Plongée dans l’ombre, la ruelle était trop étroite pour laisser à deux hommes à cheval de progresser côte à côte. La fraicheur conservée par les murs que le soleil ne touchait jamais était cependant des plus appréciable, surtout après avoir subi les rayons de l’astre du jour sans autre ombrage que celui offert par un turban. Une forte odeur d’oignons et de cuisine pesait dans l’air, alors qu’il passait tout à côté de ce qui n’était autre que la taverne d’où s’échappait l’appétissant fumet.
Rapidement, une rumeur à l’ampleur croissante vint perturber la tranquilité de leur trajet qui avait pour but premier le palais des Martells. Arrêtant sa monture, Ryon tourna la tête dans la direction de la pagaille encore lointaine. Au bout d’un autre rue sombre, si longue qu’elle paraîssait être un tuyau, une grande agitation régnait. Des maisons sortaient nombre de curieux avides de voir ce qu’il se passait. Une voix vociférante au timbre rocailleux et brisé par la colère résonna entre les murs, dominant toutes les autres voix. “Restez ici.” Talonnant son étalon à la robe claire, il ne fallut à l’animal que quelques foulées d’un galop modéré pour sortir de la ruelle et retrouver la lumière du soleil de Lancehélion. L’hénissement de l’entier dont la fougue avait été bridée une seconde fois ne détacha guère l’attention que de quelques dorniens. La foule formait un corral humain qui encerclait un petit groupe, tous les yeux étaient tournés vers deux hommes en particulier. Le litige qui animait la fureur d’un homme bedonnant restait malgré tout un mystère pour l’Allyrion. Croisant le regard d’un homme qui s’était posté à la droite de sa monture, il abaissa le sien vers lui. “Que se passe-t-il?” Son visage toujours dissimulé par l’etoffe sombre, sa silhouette vêtue de manière plus humble que les nobles de Lancehélion pouvait le faire passer pour un homme du commun, à condition que l’on ne prêta pas trop attention à la ligne racée du cheval sur lequel il était juché. Le vieillard aux yeux si proches qu’il lui donnait tout l’air d’un cyclope lui offrit un sourire édenté pour moitié avant de lui répondre: “ Ce qui pousse toujours les hommes les uns contre les autres.”“Et qu’est-ce donc?” Le sourire du vieux dornien s’étira davantage “Une femme mon ami, une femme.” Dominant la foule, l’Allyrion avait sans doute la meilleure place pour assister à la scène, et seuls les enfants penchés aux fenêtres partageaient cet humble privilège. Ses yeux se posèrent sur celui qui criait depuis déjà plusieurs minutes, noyant d’insultes celui à qui il s’adressait. Son visage portait le type dornien sans en avoir la beauté, des traits grossiers pour un homme dont l’attitude entière dégoulinait d’une vulgarité que l’on avait cherchée à cacher sous une richesse nouvelle. “Qui est-ce?” “Celui qui gueule comme un porc? C’est Darnis. Marchand. Il possède plusieurs comptoirs dans la ville.” Tout autours d’eux la foule ne cessait de s’agrandir, laissant le travail quotidien de côté pour le temps que durerait le spectacle. “Que vend-t-il donc?”“Des tissus.” Se disant l’homme haussa les épaules, comme si cette information lui paraissait peu utile pour apprécier le conflit. Le vieil homme était mendiant, ainsi que son apparence le laissait deviner. Sur son front trônait un bandeau abîmé qu’il avait sans doute relevé de ses yeux quelques instants auparavant. “Te fais-tu passer pour un aveugle?” Le mendiant leva ses yeux globuleux vers lui, sans paraître destabilisé pour autant. “Sir, je suis aveugle seulement lorsque je ne suis pas muet. Je retrouve la parole que lorsque mes jambes ne peuvent plus me porter, et je marche à nouveau seulement lorsque je remet ce bandeau. Les temps sont durs pour les gens comme moi. Les coeurs sont durs à attendrir. Je fais ce que je dois faire pour survivre.” L’explication du vieillard l’heritier de la Grâcedieu autant qu’elle l’amusa, bien que son regard demeura sévère. “Tu paieras de ton sang ce que tu as fais fils de chienne! Je me délecte déjà du moment où petit cul dégueulera du sang quand je me serai chargé de toi avec ceci!” Le marchand brandissait dans sa main ce qui semblait être un marteau pour battre la viande ce qui laissait deviner la hâte dans laquelle il avait été cueillit pour avoir fait un si étrange choix d’arme. Lui faisant face, un jeune homme au regard noisette le toisait avec plus d’impertinence et de prétention qu’il n’en serait supportable pour quiconque. La boutonnière de sa chemise de lin clair était encore défaite, laissant libre court à l’iventivité de chacun pour imaginer la scène qu’avait découvert Darnis le Marchand en rentrant chez lui plus tôt que de coutume. “Ce garnement, je l’ai vu aller dans cette maison -vous savez c’est dans cette rue que je mendis- tous les jours depuis une semaine! Parfois même plusieurs fois par jour. Par contre, je n’ai aucune idée de qui cela peut être.” Le coassement du vieux mendiant parvint aux oreilles de Ryon, qui ne lui répondit pas. Car il savait bien qui était le jeune dornien qui semblait à l’origine de ce vaudeville auquel il assistait. La relativité de la folie dont on disait que chaque Uller était doté par rapport à l’incident faisait que l’Allyrion n’était ni surpris, ni inquiet pour celui qui avait été son écuyer. Car la folie des Lords de Denfert était autrement plus profonde que celle que beaucoup des spectateurs aurait pu prêter à Ulwyck à cet instant.
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Ce qui était beau quand vous étiez Ulwyck Uller, c'était qu'aucune femme ne vous résistait. Chevalier, charmeur, beau garçon ainsi qu'un amant des plus attentif, il faisait le bonheur de toutes les femmes qui tombaient sous son charme. C'était presque aussi facile que de voler une sucrerie de la bouche d'un enfant et le petit salopiaud en profitait plus souvent qu'à son tour. La semaine dernière, il avait séduite la fille d'un marchand et avait passé un agréable moment dans une ruelle en sa compagnie, caché derrière un muret. Un endroit certes peu confortable mais qui avait valait son pesant d'or. En cette journée, il avait décidé de répéter l'opération. Il avait guetté calmement que le marchand sorte de chez lui pour s'occuper de ses affaires avant de se présenter à la porte de la maison. Ce ne fut pas la jeune femme qui lui ouvrit la porte mais sa mère. Sa progéniture lui ressemblait en un peu plus jeune. Après s'être enquit de la présence de la jeune femme qui n'était point là, le jeune homme s'était dit foutu pour foutu et en deux trois temps mouvements et quelques paroles mielleuses et sous-entendu plus ou moins graveleux, il s'était retrouvé à l'intérieur. Il était d'ailleurs entrain d'embrasser cette généreuse mère de famille et de passer sa main sous sa robe pendant qu'elle détachait sa chemise quand le marchand était rentré et avait découvert la scène. Il n'avait pas fallu longtemps au pourceau pour charger comme un goret en rut ce que le Uller avait savamment évité pour prendre la poudre d'escampette mais le marchand n'en démordra pas et il se précipita dehors brandissant un marteau à viande et insultant copieusement le jeune Uller qui le toisait, s'amusant un peu de la situation et prenant de haut cet horrible mari éconduit.
«Allez voyons ! Je n'ai même pas eu le temps de conclure ! Ce n'était qu'un doigt ou deux ! Pas la peine d'en faire toute une histoire !»
Les insultes fusèrent à nouveau. Une veine palpitait sur le cou de l'homme et lui donnait l'impression qu'elle allait bientôt exploser. Faisant des gros moulinets avec son arme, il avança en direction d'Ulwyck qui l'esquiva en faisant quelques pas de côtés. L'homme était massif, rapide, pour quelqu'un de son gabarit mais le jeune homme avait déjà affronté des personnes bien plus redoutables.
«Ce n'est pas très grave quand même ! Elle semblait avide de ma personne ! Je n'allais pas refuser à une femme esseulée un peu de bonheur par les Sept ! Je ne suis qu'une pauvre victime dans cette histoire !»
L'homme chargea à nouveau et Ulwyck esquiva de peu, suffisamment néanmoins pour que le balourd de marchand ait percuté le mur et tombe sur son cul. Sortant sa lame, il frappa du plat de celle-ci sur la tête du malandrin avant de le surmonter pour lui coller quelque mandales non nécessaire. Juste pour le principe. Il dût lui briser le nez dans l'aventure à juger par le sang qui pissait. S'essuyant les mains sur la tunique du pauvre ère, il se permit d'ajouter quelques mots de son cru.
«J'étais venu voir ta fille à la base. Très souple d'ailleurs. Elle adore griffer le dos quand elle jouit. Je l'ai prise la semaine dernière dans une ruelle un peu plus loin. Elle avait de l'envie à revendre. Elle m'a aussi dit que tu lui frappais dessus quand elle faisait une erreur. Si j'apprends que tu as encore levé la main sur cette beauté, ce n'est pas ton nez que je prendrai la prochaine fois.»
Ponctuant la scène à sa façon, le dornien sortit son chibre de son pantalon et urina copieusement sur le pauvre marchand avant de reprendre sa route l'air plein d'entrain et un sourire satisfait sur son visage. En s'avançant dans la rue, il remarqua la présence d'un visage bien connu. Il ne fut pas surpris et parla avec joie et franchise !
«Ser Ryon ! Quel heureux plaisir de vous voir ici ! »
The Dornishman's Wife
An 297, Lune 9, Semaine 2
Ulwyck & Ryon
Ce qui était beau quand vous étiez Ulwyck Uller, c'était qu'aucune femme ne vous résistait. Chevalier, charmeur, beau garçon ainsi qu'un amant des plus attentif, il faisait le bonheur de toutes les femmes qui tombaient sous son charme. C'était presque aussi facile que de voler une sucrerie de la bouche d'un enfant et le petit salopiaud en profitait plus souvent qu'à son tour. La semaine dernière, il avait séduite la fille d'un marchand et avait passé un agréable moment dans une ruelle en sa compagnie, caché derrière un muret. Un endroit certes peu confortable mais qui avait valait son pesant d'or. En cette journée, il avait décidé de répéter l'opération. Il avait guetté calmement que le marchand sorte de chez lui pour s'occuper de ses affaires avant de se présenter à la porte de la maison. Ce ne fut pas la jeune femme qui lui ouvrit la porte mais sa mère. Sa progéniture lui ressemblait en un peu plus jeune. Après s'être enquit de la présence de la jeune femme qui n'était point là, le jeune homme s'était dit foutu pour foutu et en deux trois temps mouvements et quelques paroles mielleuses et sous-entendu plus ou moins graveleux, il s'était retrouvé à l'intérieur. Il était d'ailleurs entrain d'embrasser cette généreuse mère de famille et de passer sa main sous sa robe pendant qu'elle détachait sa chemise quand le marchand était rentré et avait découvert la scène. Il n'avait pas fallu longtemps au pourceau pour charger comme un goret en rut ce que le Uller avait savamment évité pour prendre la poudre d'escampette mais le marchand n'en démordra pas et il se précipita dehors brandissant un marteau à viande et insultant copieusement le jeune Uller qui le toisait, s'amusant un peu de la situation et prenant de haut cet horrible mari éconduit.
«Allez voyons ! Je n'ai même pas eu le temps de conclure ! Ce n'était qu'un doigt ou deux ! Pas la peine d'en faire toute une histoire !»
Les insultes fusèrent à nouveau. Une veine palpitait sur le cou de l'homme et lui donnait l'impression qu'elle allait bientôt exploser. Faisant des gros moulinets avec son arme, il avança en direction d'Ulwyck qui l'esquiva en faisant quelques pas de côtés. L'homme était massif, rapide, pour quelqu'un de son gabarit mais le jeune homme avait déjà affronté des personnes bien plus redoutables.
«Ce n'est pas très grave quand même ! Elle semblait avide de ma personne ! Je n'allais pas refuser à une femme esseulée un peu de bonheur par les Sept ! Je ne suis qu'une pauvre victime dans cette histoire !»
L'homme chargea à nouveau et Ulwyck esquiva de peu, suffisamment néanmoins pour que le balourd de marchand ait percuté le mur et tombe sur son cul. Sortant sa lame, il frappa du plat de celle-ci sur la tête du malandrin avant de le surmonter pour lui coller quelque mandales non nécessaire. Juste pour le principe. Il dût lui briser le nez dans l'aventure à juger par le sang qui pissait. S'essuyant les mains sur la tunique du pauvre ère, il se permit d'ajouter quelques mots de son cru.
«J'étais venu voir ta fille à la base. Très souple d'ailleurs. Elle adore griffer le dos quand elle jouit. Je l'ai prise la semaine dernière dans une ruelle un peu plus loin. Elle avait de l'envie à revendre. Elle m'a aussi dit que tu lui frappais dessus quand elle faisait une erreur. Si j'apprends que tu as encore levé la main sur cette beauté, ce n'est pas ton nez que je prendrai la prochaine fois.»
Ponctuant la scène à sa façon, le dornien sortit son chibre de son pantalon et urina copieusement sur le pauvre marchand avant de reprendre sa route l'air plein d'entrain et un sourire satisfait sur son visage. En s'avançant dans la rue, il remarqua la présence d'un visage bien connu. Il ne fut pas surpris et parla avec joie et franchise !
«Ser Ryon ! Quel heureux plaisir de vous voir ici ! »
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Ulwyck & Ryon
Sans surprise, l’héritier Allyrion retrouvait son écuyer dans une situation qu’il avait bien malgré lui connue à de maintes reprises, par le fait seul du Uller. Si le jeune dornien avait très fait montre d’un talent inné pour les armes, il avait eut tôt fait de manifester un caractère aux antipodes de la nature renfermée et presque austère de Ryon. Les années qu’avait duré son apprentissage avaient donc été aussi gratifiantes que pénibles pour le Soleil Noir. Et bien que le temps où il l’avait fait chevalier était déjà lointain dans sa mémoire, l’imprévisible Uller semblait avoir pris goût au décors de pierres blanches de la Grâcedieu, puisqu’il y revenait souvent, et pour de longs séjours.
Devant l’agitation latente de la foule accumulée autours des deux hommes qui s’invectivaient, le pur-sang gris secoua nerveusement sa tête, et sa queue de de crins noirs et gris mélés claqua tel un fouet dans l’air déjà suffoquant. Les injures proférées par le marchand grassouillet autant que les réponses suitantes d’impertinence du Uller animaient les spectateurs d’une certaine euphorie face à cette scène qui les sortait pour un temps de la morosité de leur quotidien. Le soleil dornien dardait ses rayons sur les fronts luisants autant que sur les murs de terre rougeâtre, et un homme qui n’était pas né à Dorne n’aurait pu le supporter avec autant d’aisance que ceux qui étaient présents à ce moment là, juste devant la maison du marchand de tissus. L’affrontement qui resta un moment simplement verbal entre le jeune noble et Darnis avait valeur de distraction pour les yeux sombres en mal de sensations qui étaient tout tournés vers l’étrange couple. Cela en était presque comique, mais cette histoire qui se répétait pour énième fois n’en avait pas perdu de sa saveur, bien que l’Allyrion n’approuva pas cette facette de la personnalité de son ancien écuyer. Aussi c’est un regard sévère et hautain qu’il posait sur le spectacle, le foulard noir qui couvrait son visage dissimulant un demi-sourire que sa fierté n’aurait pas admis d’accorder à l’indomptable Uller. Lorsque la joute verbale s’épuisa, les poings remplacèrent les mots, et la masse humaine s’en aglutina davantage autours des deux hommes, les uns poussant les autres afin d’obtenir le meilleur point de vue.
D’une pression sur la bride, Ryon fit reculer sa monture, mais ses yeux ne quittèrent pas la bagarre pour autant. L’issue de cette mélée était jouée d’avance, et le marchand tout juste bon à brandir un marteau à viande s’était rapidement vu dépasser par celui qui lui faisait face. Le pauvre Darnis ne pouvait guère que gémir devant le sort que lui infligeait le chevalier. Jamais mesuré, toujours dans l’excès, Ulwyck cru bon de baptiser l’homme de son urine. Un geste aussi vulgaire qu’attendu de la part du Uller, bien que la foule, au contraire du cavalier vêtu de noir, ne sembla pas partager l’avis de ce dernier. Par l’humiliation qu’il avait fait subir au marchand, l’ancien écuyer de l’Allyrion avait gagné les bonnes grâce d’un public qui lui était désormai tout acquis. Et aux rires vinrent se mêler quelques applaudissements, humbles remerciement du spectacle gracieusement offert par l’impertinence du chevalier de Denfert. “Darnis n’est pas apprécié par ici vous savez. Cette correction, nombreux sont ceux qui auraient souhaité la lui donner, et ce depuis longtemps, croyez moi!” La main aux doigts parés de bagues de Ryon alla chercher quelques pièces qu’il tendit ensuite au vieux mendiant. “Que les Sept vous gardent mon ami.” Sans avoir le temps de répondre au vieillard, la voix familière de son ancien écuyer l’apostropha, et il aurait bien voulu que ce dernier s’abstienne de venir à lui juste après avoir reboutonné sa braguette. “Ulwyck.” Ses yeux noirs cherchèrent le vieux dornien mais il avait déjà disparu dans la foule qui se dispersait. “Que fais-tu donc à Lancehélion?” Pressant ses jambes sur les flancs luisants de son cheval, les passants s’écartèrent afin de laisser passer le cavalier. Son attention se porta sur le marchand, que quelques âmes charitables - ses employés- étaient venues secourir, et étaient à présent en train de le trainer tant bien que mal à l’intérieur de la maisonnée. Le regard de l’Allyrion était empli des reproches qu’il savait inutile de formuler, puisque cela n’aurait pas été la première fois. Les années d’écuyages n’étaient pas venues à bout de la folie du jeune Uller, et ce n’était pas aujourd’hui que les choses allaient changer, de cela Ryon en avait parfaitement conscience. Du haut de son assise, son ombre se projetait sur le jeune chevalier telle une éclipse. “Je vais au Palais-Vieux. Si tu m’accompagne nous pourrons parler. A moins que tu n’ais d’autres problèmes du même acabit que les spectacle que tu viens d’offrir à régler?”
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An 297, Lune 9, Semaine 2
Ulwyck & Ryon
Ser Ryon semblait comme à l'accoutumé peu ravi des prouesses de son ancien écuyer. Il était morne. Aussi opposés que la glace et le feu ou le soleil et la lune, les deux hommes ne possédaient pas du tout le même caractère ce qui n'empêchait pas Ulwyck de respecter le vieil homme bien plus qu'il n'y paraissait. Au lieu de le féliciter ou de l'applaudir comme le fit une partie de la foule, Ryon préféra poser des questions. A l'éternelle curiosité de cet homme le laisserait toujours perplexe et pantois !
«Je suis passé prendre un peu de bon temps et visiter mes petites nièces. Peut-être me rendre aux Jardins Aquatiques en leur compagnie. Et vous Ser Ryon ? Quel bon vent vous amène dans cette modeste ruelle ?»
Le vieux chevalier sembla ne pas avoir à attendre qu'on lui pose la question pour répondre. Il prétendit vouloir se rendre au palais. Ulwyck n'y voyait aucun inconvénient et ne pût que sourire avec arrogance en entendant la nouvelle question du Allyrion. Il ferait mieux de retourner là bas avec lui. Cela ferait du bien à l'homme d'âge mur de discuter un peu avec son écuyer et de profiter un peu de sa fougue et de sa jeunesse. Il fallait bien le dérider de temps en temps et l'aider à sortir de sa coquille.
«Oh non je vous assure toutes les dames que je lutine au Palais Vieux ne sont pas mariées, ni fiancées. Du moins c'est ce qu'elle m'ont affirmées. Qui serais je pour remettre leur parole en doute ha ha ha ?»
Le jeune homme marchait au côté du cheval de Lord Ryon. Il n'était pas venu avec sa propre monture jusqu'ici alors il se contentait de la voie pédestre. Si le vieux chevalier désirait aller plus vite, il n'avait qu'à le prendre sur sa monture. Le jeune homme s'amusait de la situation. Se faire prendre la main dans le sac avait toujours eu un goût de satisfaction pour lui. Et puis c'était également une façon de monter que malgré ses efforts l'éducation qu'avait tenté de lui transmettre Ser Ryon n'avait pas réussi à le cadenassé ni à le changer. Y avait-il réellement quelque chose qui pouvait contenir un Uller ?
«Vous avez fait bon voyage ? Comment se porte Lady Ynis ? Et le petit Silas et Altai ?»
Pour lui les Allyrion faisaient partie de sa famille. Il avait vécu suffisamment d'années là bas pour pouvoir apprécier chacun des membres de la maison régnant sur la Gracedieu. Bon bien évidemment, il n'avait pas vu les deux derniers nés aussi souvent qu'il l'aurait voulu mais il avait souvent la bougeotte. Puis ils étaient encore jeunes. Le fantasque chevalier de Denfert se permit alors de faire un petit commentaire.
«Vous savez, ce marchand ! Ce n'était pas un homme recommandable. Il frappait allègrement sur sa femme et sa fille. Il fallait que quelqu'un lui donne une bonne correction et le remette à sa place. Je sais que vous n'approuvez jamais mes actions mais avouez que c'était tout de même drôle.»
Il n'avait à proprement parlé pas de sens de la justice développé. Si le marchand ne l'avait pas surpris en train de s'amuser avec sa femme, il n'aurait probablement pas pris de coups ni de jets d'urine. Peut-être si sa fille était venue lui demander, là il aurait agit mais dans l'optique de cette journée, il n'avait pas prévu de se battre. La vie mettait parfois des opportunités sur son chemin et il les saisissait avec brio.
© DRACARYS