Sous le regard des Sept [Robb Stark]
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Sous le regard des Sept
An 298 Lune 10
Robb Stark & Tymeon
Les rayons du soleil éclairaient le visage blanc de Sa Sainteté, dans ses vêtements d’un blanc immaculé, simplement ornementé d’un brocard d’argent finement brodé et d’un diadème de cristal qui renvoyait aux yeux de tous ces rayons divins, comme si cette couronne concentrait la lumière pour mieux éclairer les fidèles sujets de la Foi et que cette lumière suffisait à éloigner les ombres les plus menaçantes qui grandissaient dans le cœur des sceptiques. Cette lumière mettait en valeur les vitraux du très beau Septuaire de Baelor, chaque rayon, chaque faisceau lumineux mettant en avant le regard sévère mais juste du Père d’en Haut, la capuche sombre de l’Etranger, l’épée flamboyante du Guerrier ou le sein accueillant de la Mère. Dans cette atmosphère feutrée, dans laquelle les fidèles respiraient les fumées épicées de l’encens, se tenaient de nombreuses personnalités de la famille royale, comme c’était régulièrement le cas, pour assister publiquement et sous la haute sécurité des gardes du Guet à une prêche d’une de Leurs Saintetés On pouvait ainsi apercevoir ci et là des nobles de haute renommée venant de plusieurs régions des Sept Couronnes, comme le Nordien Robb Stark présent en tant que pupille, ou encore le Roi Rhaegar et certain des membres de sa cour, et certains des plus éminents ambassadeurs des Sept Couronnes. Tymeon se tenait debout, au centre de cette prestigieuse assemblée, au centre du Grand Septuaire de Baelor, dans ses habits de Sainteté, de blanc et d’argent, le visage serein et sérieux, aucune émotion ne transigeant de son regard ou même de ses gestes, tout n’était que contrôle. Après avoir accueilli les nombreux fidèles au sein du lieu de culte, Sa Sainteté Tymeon avait ouvert la messe par une prière dirigée envers les Sept, pendant que ses assistants allumaient des cierges et de l’encens, pour emplir l’atmosphère des éléments adéquats. Sa voix résonnait dans l’enceinte close, calme et autoritaire, ferme, pour inspirer une certaine solennité à la cérémonie.
Après avoir pratiqué les psaumes d’entrée dans la prière, et après que chacun ait eu l’occasion de penser à ses sombres péchés pendant la prière du silence miséricordieux, Sa Sainteté Tymeon se lança dans une prêche dont il avait le secret, reprenant un passage de L’Etoile à Sept Branches, remerciant par ce biais la paix qu’avait apporté le Roi Rhaegar sur le Royaume des Sept Couronnes après le règne du Roi Fou.
« Les Sept qui ne font qu’Un n’ont jamais eu pour intention de punir les pêcheurs d’un manque de Foi, ou de leurs péchés, ce serait les croire mesquins et les insulter de dieux vengeurs, ce qui n’est pas le cas dans notre si beau Sanctuaire. Aujourd’hui, nous consacrerons notre sermon et notre leçon spirituelle au rappel de l’action purificatrice des Sept dans leur combat contre le Mal.
Dans le Livre du Père, il y est explicitement dit la chose suivante, au Verset 27. Ainsi le Père bénit le Roi des Andals, et recueillit au sein de sa large main aux doigts burrinés Sept Etoiles brillantes dans la nuit noire pour les placer sur le front saint d’Hugor de la Colline. Ainsi était sacré le Premier Roi des Andals. Par ces Sept Etoiles, le Père d’en haut bénit par sept fois son front ceint qui lui porterait chance et gloire pour les sept générations à venir. Les Sept qui ne font qu’Un confièrent la destinée des Andals à cet homme, un homme simple, comme l’est notre Roi, et ce Roi fut le fer de lance des Sept pour vaincre le Mal qui s’était emparé du cœur des hommes et des terres du royaume. Chacun des Sept qui ne font qu’Un apportèrent une bénédiction particulière à cet homme saint. La Pucelle, charmante dans sa sainte pudeur, donna naissance par Sa seule Volonté à une merveilleuse jeune femme, souple comme le saule, vierge comme la Pucelle, que la Mère, au sein pendant et rempli du lait nourrissant de la vie, rendit plus fertile que les champs du Bief. Cette femme au ventre fertile offrit au Roi Saint quarante fils comme l’avait prédit l’Aïeule. Le Guerrier leur donna le courage et les armes, et le Forgeron dans sa grande mansuétude frappa le fer sept jour et sept nuits pour sortir des flammes des Sept Enfers une armure d’argent pour le Roi de la Colline. Et c’est ainsi que béni sept fois par les Sept Hugor de la Colline vainquit le Mal et ses démons et les renvoya au-delà des Sept Enfers. C’est de cette engeance divine que naquit notre Bon Roi, qui par son cœur et sa Foi permit la paix des Sept sur le Royaume des Sept Couronne.
Mais vous tous aujourd’hui, ne croyez pas que ses efforts sont uniques car vous tous, nous tous, ensemble, nous sommes le fer de lance des Sept qui ne font qu’un. Nous sommes tous les enfants du Père et de la Mère, nourri au lait de sa mamelle pendante, nous tous sommes les descendants de la Pucelle fécondé par la Foi. Le Forgeron renforce nos corps et nos esprits par le marteau des événements, par les hivers froids et rudes, par les étés suffocants et torrides. Le Guerrier nous insuffle le courage de la vie, et c’est notre Foi, guidé par les mystères de l’Etranger qui aujourd’hui nous permet à nous tous d’être les épées du Roi. Nous sommes, tous ensemble, les enfants des Sept, leurs soldats, leur armée, et c’est par la force de nos prières que nous pouvons refluer le mal impie. La Foi nous a enseigné la paix, la générosité, et l’amour de notre prochain. Ensemble, tous ensemble, prions, pour nos pères, pour nos mères, pour nos épouses et époux, pour nos proches et surtout rendons gloire aux Sept et au Roi béni par eux pour la gloire de notre Royaume.
Gloire aux Sept qui ne font qu’Un, proclamons haut et fort notre voix, prions avec intensité et fièvre ; que vos cœurs battent pour les Sept, que nos armes percent le flanc de nos ennemis, et que nos prières renforcent notre Saint Roi et nos Sept protecteurs. "
La fièvre était montée dans la voix de Sa Sainteté dans ses dernières phrases. Pour ceux qui ne le connaissaient pas personnellement ne se doutaient pas qu’il ne croyait qu’à moitié à ses paroles et que pour lui ce qui comptait vraiment dans la Foi était la richesse du clergé, qui lui permettait de vivre dans le luxe et le péché sans aucune honte. Sa parfaite connaissance de L’Etoile à Sept Branches rendait l’illusion parfaite, et sa prêche avait enflammé les plus pieux de l’Assemblée, tandis que les plus austères à cette religion restaient fermés…
[…]
La messe se terminait et les fidèles sortaient chacun leur tour de l’enceinte richement décorée du Grand Septuaire de Baelor. Sa Sainteté demanda à ses assistants d’étendre les cierges et d’étouffer les encens pour terminer la cérémonie, tandis que lui-même s’occupait des Sept Huiles avec lesquels il avait béni certains des fidèles de l’assemblée. Tymeon rangeait les saintes huiles dans la sacristie d’or entre les statues de la Père et du Mère, l’un observant les fidèles d’un œil sévère et l’autre d’un regard doux et maternel. Il s’aperçut alors qu’un noble de la Cour traînait quelque peu dans l’enceinte du lieu sacré, il s’agissait du Jeune Loup Robb Stark… Le hélant de loin, Sa Sainteté lui demanda s’il souhaitait quelque chose de particulier, avec ce ton paternel qui lui était cher.
© DRACARYS
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La lumière au dessus de la tête de Robb Stark ne cessait de se diviser en une mulitude de rayons en raison de son passage au travers de l'immense étoile qui projetait sur l'immense assistance la lumière des Sept. Les yeux légèrement levés malgré son air grave, le Jeune Loup avait toujours du mal à détacher son regard de tant de beauté. Le Septuaire de Baelor était sans compter l'un des plus beaux endroits sur lesquel son regard avait pu se poser au cours de sa vie, et si le Nordien avait baigné depuis sa plus tendre enfance dans cette culture religieuse, il ne semblait pas s'y faire complètement.
Après tout, qu'importe le nombre de cérémonies auquel il avait du assister par son statut d'otage aux côtés du pieux roi Rhaegar, son coeur n'en demeurait pas moins aux Anciens Dieux, les divinités de son illustre famille, ceux qui n'avaient ni nom ni visage et pour lesquels on n'élévait plus de lieux dédiés depuis des sècles maintenant. Quoi qu'il en soit, sa précense en ces lieux n'était pas tant religieuse que politique, et en tant que pupille il se devait d'être aux côtés du Roi Dragon lors de cérémonies de cette importance, dont la piété multipliait les occasions. Voilà pourquoi il se trouvait dans l'assistance de cet office, très bien placé parmi les nobles mais un pas en retrait par rapport à la famille royale, pour ne surtout pas outrepasser sa position.
Robb était en train d'examiner le plafond du septuaire avec un étrange intérêt quand il vit apparaître la Sainteté chargée de diriger l'office. Bien que fasciné par la beauté du culte des Sept, il ne pouvait parfois s'empêcher de se demander pourquoi s'adresser à des Dieux, fussent-ils sudiers et faces d'une même divinité, était si compliqué, et pourquoi tant d'intermédiaires semblaient nécessaires, comme si tous les êtres humains n'étaient pas dignes de partager avec les Sept leurs inquiétudes et leurs louanges. Cette opulence était belle, et il admettait, mais elle n'en revêtait pas moins une certaine indécence.L'avantage du culte des Anciens Dieux étaient que Rois et paysans avaient toujours été placés sur un pied d'égalité, et qu'il suffisait à n'importe qui de prendre place sous un barral pour communiquer avec les divinités Nordiennes. Cela était partie des choses qui faisaient de lui, qu'importe son éducation à Port-Réal, un Nordien du plus profond de lui-même. Ici sur les terres de la Couronnes, les nobles avaient le droit à une religion privilégiée qui leur permet de s'attirer les faveurs des Dieux, tandis que les paysans n'ont que quelques septons errants et des septuaires de fortune pour tenter defaire valoir la beauté de leur âme.
Cependant, il n'était ni suffisamment pieu ni suffisamment prétentieux pour considérer que le Roi ainsi que la moitié de la noblesse du Donjon Rouge ici réunie adoraient de faux dieux, d'autant plus qu'il subodorait que les Dieux étaient plus le fait de l'humain que de l'univers. Cependant, il se disait que cette multitude d'êtres supérieurs qui peuplaient les panthéons de par Westeros ou Essos, Anciens, Sept, Dieu Noyé ou Multiface, même le Dieu rouge que son ami le Prince s'était mis à adorer, tiraient leur pouvoir de la foi des gens, et n'agissaient donc que là où on les priait. Une chose était néanmoins presque certaine pour lui, c'était que nul autre que les Anciens Dieux ne pouvait avoir de pouvoir sur le Nord où régnaient encore les barrals.
La Sainteté vêtue de blanc se tenait dignement devant l'assistance, déclamant d'une voix vibrante un sermons reprenant les origines cosmogoniques des Sept. Ne pouvant pas ne pas être impressioné par les consonnes pleines d'émotion de ce discours, Robb gardait un visage grave et respectueux pour ne pas dénoter dans l'assistance, continuant à se poser tout pleins de questions. Il regardait en quoi les visages humbles de la famille royale en comparaison de celui, tout plein de majesté, du prêcheur. Tous les humains devaient se soumettre aux Dieux, cela était hors de toute contestation pour Robb, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander si la soumission qu'il voyait sur tant de visages était tournée vers les Sept ou vers le prêcheur, envers un autre être humain.
Le Jeune Loup avait grandi au rythme des complots de pouvoir du Donjon Rouge. Contrôle et Puissance étaient peut-être au final les seul vrais Dieux à régner sur les hommes, les autres n'étant alors qu'un mirage. C'est un voyant les fronts baissés des personnages les plus importants de Westeros qu'il comprit enfin la pleine mesure de l'importance de la religion en tant que moyen de pouvoir.
Quoi qu'il en soit, il écouta avec attention et respect la totalité du prêche, tenant à coeur son rôle de pupille du Roi.
Quand la foule commença à se disperser, après la fin du sermon, il prit congé de la famille royale et se mit sans trop de raison à errer dans le septuaire, passant tour à tour devant chacune des alcôves destinées aux Sept.
Cependant, c'est devant une statue en particulier qu'il choisit de s'arrêter, celle de l'Etranger. Ce dieu était le plus craint et le moins honoré du septuaire, considéré comme la représentation à la fois du passage dans l'autre monde que de ce qui est inconnu, incompréhensible, monstrueux. Sa représentation disposait d'ailleurs à peine d'un visage. Cependant, Robb avait toujours ressenti une sympathie particulière envers l'Etranger, sans doute parce que son absence de caractérisation et cerugueux visge à peine défini lui rappelait un peu la vision nordienne des Anciens Dieux.
Il resta quelques instants sans mot dire devant cette alcôve, jusqu'à ce que le Jeune Loup entende quelqu'un héler dans son dos. Se retournant, il découvrit avec surprise sa Sainteté elle-même s'approchant dans sa direction. Un bel homme indéniablement, avec sa stature mince, sa crinière sombre et son regard perçant.
C'est alors que Robb se souvint d'une anecdote racontée par son ami Aegon, qui avait un jour croisé une Sainteté du Septuraire de Baelor au détour d'un bordel. Etait-ce lui, malgré les vibrations de sa voix durant le sermont et la chaleur de son interpellation? Le Nordien n'ignorait pas qu'il était chose courante chez les septons de prêcher une ascèse fantoche que ces derniers abandonnaient bien volontiers pour la chaleur des bordels, de se vêtir de blanc devant les fidèles pour se déshabiller devant les putains, chose que Robb continuait de trouver par ailleurs bien surprenante.
Quoi qu'il en soit, il inclina légèrement la tête en signe de respect et choisit de répondre au jeune homme avec déférence.
-Bonjour, votre Sainteté. Je ne faisais que jeter un oeil à ces alcôves.
Il leva ensuite le nez pour regarder de nouveau le plafond, le peu de sens artistique dont il était pourvu ne cessant de vibrer devant tant de beauté.
-Le Septuaire de Baelor est décidément un endroit magnifique qui ne cesse de me surprendre. Je me demande toutefois pourquoi l'Etranger est si peu honoré en ces lieux, malgré sa place parmi les Sept. Est-ce parce qu'il ressemble beaucoup aux Anciens Dieux que l'on vénère dans le Nord? Ou plus simplement car nous ne pouvons nous empêcher d'avoir peur de ce qui échappe à notre compréhension?
Après tout, qu'importe le nombre de cérémonies auquel il avait du assister par son statut d'otage aux côtés du pieux roi Rhaegar, son coeur n'en demeurait pas moins aux Anciens Dieux, les divinités de son illustre famille, ceux qui n'avaient ni nom ni visage et pour lesquels on n'élévait plus de lieux dédiés depuis des sècles maintenant. Quoi qu'il en soit, sa précense en ces lieux n'était pas tant religieuse que politique, et en tant que pupille il se devait d'être aux côtés du Roi Dragon lors de cérémonies de cette importance, dont la piété multipliait les occasions. Voilà pourquoi il se trouvait dans l'assistance de cet office, très bien placé parmi les nobles mais un pas en retrait par rapport à la famille royale, pour ne surtout pas outrepasser sa position.
Robb était en train d'examiner le plafond du septuaire avec un étrange intérêt quand il vit apparaître la Sainteté chargée de diriger l'office. Bien que fasciné par la beauté du culte des Sept, il ne pouvait parfois s'empêcher de se demander pourquoi s'adresser à des Dieux, fussent-ils sudiers et faces d'une même divinité, était si compliqué, et pourquoi tant d'intermédiaires semblaient nécessaires, comme si tous les êtres humains n'étaient pas dignes de partager avec les Sept leurs inquiétudes et leurs louanges. Cette opulence était belle, et il admettait, mais elle n'en revêtait pas moins une certaine indécence.L'avantage du culte des Anciens Dieux étaient que Rois et paysans avaient toujours été placés sur un pied d'égalité, et qu'il suffisait à n'importe qui de prendre place sous un barral pour communiquer avec les divinités Nordiennes. Cela était partie des choses qui faisaient de lui, qu'importe son éducation à Port-Réal, un Nordien du plus profond de lui-même. Ici sur les terres de la Couronnes, les nobles avaient le droit à une religion privilégiée qui leur permet de s'attirer les faveurs des Dieux, tandis que les paysans n'ont que quelques septons errants et des septuaires de fortune pour tenter defaire valoir la beauté de leur âme.
Cependant, il n'était ni suffisamment pieu ni suffisamment prétentieux pour considérer que le Roi ainsi que la moitié de la noblesse du Donjon Rouge ici réunie adoraient de faux dieux, d'autant plus qu'il subodorait que les Dieux étaient plus le fait de l'humain que de l'univers. Cependant, il se disait que cette multitude d'êtres supérieurs qui peuplaient les panthéons de par Westeros ou Essos, Anciens, Sept, Dieu Noyé ou Multiface, même le Dieu rouge que son ami le Prince s'était mis à adorer, tiraient leur pouvoir de la foi des gens, et n'agissaient donc que là où on les priait. Une chose était néanmoins presque certaine pour lui, c'était que nul autre que les Anciens Dieux ne pouvait avoir de pouvoir sur le Nord où régnaient encore les barrals.
La Sainteté vêtue de blanc se tenait dignement devant l'assistance, déclamant d'une voix vibrante un sermons reprenant les origines cosmogoniques des Sept. Ne pouvant pas ne pas être impressioné par les consonnes pleines d'émotion de ce discours, Robb gardait un visage grave et respectueux pour ne pas dénoter dans l'assistance, continuant à se poser tout pleins de questions. Il regardait en quoi les visages humbles de la famille royale en comparaison de celui, tout plein de majesté, du prêcheur. Tous les humains devaient se soumettre aux Dieux, cela était hors de toute contestation pour Robb, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander si la soumission qu'il voyait sur tant de visages était tournée vers les Sept ou vers le prêcheur, envers un autre être humain.
Le Jeune Loup avait grandi au rythme des complots de pouvoir du Donjon Rouge. Contrôle et Puissance étaient peut-être au final les seul vrais Dieux à régner sur les hommes, les autres n'étant alors qu'un mirage. C'est un voyant les fronts baissés des personnages les plus importants de Westeros qu'il comprit enfin la pleine mesure de l'importance de la religion en tant que moyen de pouvoir.
Quoi qu'il en soit, il écouta avec attention et respect la totalité du prêche, tenant à coeur son rôle de pupille du Roi.
Quand la foule commença à se disperser, après la fin du sermon, il prit congé de la famille royale et se mit sans trop de raison à errer dans le septuaire, passant tour à tour devant chacune des alcôves destinées aux Sept.
Cependant, c'est devant une statue en particulier qu'il choisit de s'arrêter, celle de l'Etranger. Ce dieu était le plus craint et le moins honoré du septuaire, considéré comme la représentation à la fois du passage dans l'autre monde que de ce qui est inconnu, incompréhensible, monstrueux. Sa représentation disposait d'ailleurs à peine d'un visage. Cependant, Robb avait toujours ressenti une sympathie particulière envers l'Etranger, sans doute parce que son absence de caractérisation et cerugueux visge à peine défini lui rappelait un peu la vision nordienne des Anciens Dieux.
Il resta quelques instants sans mot dire devant cette alcôve, jusqu'à ce que le Jeune Loup entende quelqu'un héler dans son dos. Se retournant, il découvrit avec surprise sa Sainteté elle-même s'approchant dans sa direction. Un bel homme indéniablement, avec sa stature mince, sa crinière sombre et son regard perçant.
C'est alors que Robb se souvint d'une anecdote racontée par son ami Aegon, qui avait un jour croisé une Sainteté du Septuraire de Baelor au détour d'un bordel. Etait-ce lui, malgré les vibrations de sa voix durant le sermont et la chaleur de son interpellation? Le Nordien n'ignorait pas qu'il était chose courante chez les septons de prêcher une ascèse fantoche que ces derniers abandonnaient bien volontiers pour la chaleur des bordels, de se vêtir de blanc devant les fidèles pour se déshabiller devant les putains, chose que Robb continuait de trouver par ailleurs bien surprenante.
Quoi qu'il en soit, il inclina légèrement la tête en signe de respect et choisit de répondre au jeune homme avec déférence.
-Bonjour, votre Sainteté. Je ne faisais que jeter un oeil à ces alcôves.
Il leva ensuite le nez pour regarder de nouveau le plafond, le peu de sens artistique dont il était pourvu ne cessant de vibrer devant tant de beauté.
-Le Septuaire de Baelor est décidément un endroit magnifique qui ne cesse de me surprendre. Je me demande toutefois pourquoi l'Etranger est si peu honoré en ces lieux, malgré sa place parmi les Sept. Est-ce parce qu'il ressemble beaucoup aux Anciens Dieux que l'on vénère dans le Nord? Ou plus simplement car nous ne pouvons nous empêcher d'avoir peur de ce qui échappe à notre compréhension?
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An 298 Lune 10
Robb Stark & Tymeon
Être en présence d'un Nordien dans ce septuaire était une chose bien rare, tellement rare que Tymeon n'en avait aucun souvenir. Pour lui, les seuls Nordiens qui avaient un jour osé rentrer dans un septuaire ne l'avait pas fait de plein gré, soit parce qu'ils étaient Mains ou alors mariés à un membre de la famille royale. Cette règle concernait essentiellement les nobles de haute lignée, tel que Robb Stark, pour les autres cela dépendait, mais on voyait rarement des simples manants du Nord à Port-Réal d'une manière ou d'une autre. Non, il était bien rare de tomber sur un Nordien dans un septuaire pour la simple et bonne raison que cette région du Royaume des Sept Couronnes ne croyaient pas dans les mêmes dieux que les habitants du Sud du Royaume. Ils comptaient parmi les derniers barbares à encore croire dans les Ancieux Dieux, ceux qui sont personnifiés par d'antiques barrals, aux face ancestrales sculptés par des êtres primitifs qui pensaient qu'un peuple mystique les avaient offert en cadeaux aux hommes pour être en communion avec les Anciens dieux. Mais comment des hommes pouvaient-ils croire dans des morceaux de bois ? Dans le sud du Royaume, suite à la progression de la Religion des Sept, de nombreux arbres sacrés avaient été arrachés, coupés, pour faire du bois de chauffage. C'était en quelque sorte une invasion idéologique et religieuse, pire qu'une croisade, une véritable guerre que les croyants des Sept avaient gagné, mais ces dernières décennies, les tensions s'étaient apaisées, et désormais le clergé des Sept tolérait la religion des Anciens dieux, au même titre que celle du Dieu noyé, mais avec encore plus de diligence et de miséricorde. Pour Leurs Saintetés, les Anciens Dieux avaient été vaincus par les Sept pour mieux diriger les Hommes dans l'obscurité d'un monde en proie à de multiples démons comme la corruption, le mensonge ou la violence sans aucune raison.
La tolérance, c'était bien la seule chose que pouvaient faire les septons envers les croyants de l'ancienne religion. C'était bien différent de la Religion du Maître de la Lumière, de R'hllor, ce démon des sept enfers qui corrompait l'esprit des innocents pour les retourner contre la bienveillance des Sept. Heureusement, cette religion n'était pas des plus prégnantes dans les Sept Couronnes, et Tymeon espérait bien que cette religion resterait à l'écart encore longtemps et que les Sept resteraient la religion dominante lui assurant une haute place dans la société. Voir un Nordien, croyant dans les Anciens Dieux, dans ce septuaire était donc étonnant, mais pas tant que ça. Après tout, le jeune homme avait été livré comme pupille du roi suite à la rébellion ratée de Robert Baratheon et d'Eddard Stark. Il n'était pas vraiment là de son plein gré, mais être pupille ne l'obligeait en rien à assister aux messes des Sept... A moins que Tymeon ne se trompe. C'était intéressant de voir un jeune nordien en ces lieux, et alors que ses assistants éteignaient les cierges un à un, il observait tranquillement le jeune homme déambuler dans le Septuaire de Baelor, les boucles brunes éclairées par la lumière du soleil qui passait doucement à travers les vitraux aux mille couleur qui scindaient la grande salle. Il était précisément à proximité de la statue représentant l'Etranger quand Sa Sainteté s'adressa à lui.
-Faites donc jeune seigneur, ne vous gênez pas. Les artistes se trouvent des mieux inspirés quand il s'agit de reproduire la vision qu'ils ont de nos Dieux, et je vous avoue qu'ils ont fait un travail remarquable dans ce Septuaire même si celui à Villevieille est tout aussi magnifique. Même les plus modestes septuaires comptent des œuvres d'art des plus inspirantes.
Des œuvres d'art qui n'étaient que la démonstration de la richesse du culte, une richesse qui avait beaucoup attiré Tymeon dans ses plus jeunes années, quand ses journées étaient ponctués de toutes sortes de clients qui venaient dans les bordels pour oublier la puanteur de leur existence, pour passer quelques instants de pure plaisir, sans penser aux conséquences, sans penser à sa vie, à sa famille, à ses devoirs envers la Couronne. Dans un certain sens, la religion permettait la même chose, en tout cas pour les religieux : ils ne devaient rien à personne et c'est ce qui plaisait tant à Tymeon. Pouvoir bénéficier de tout ce stupre, pouvoir se glisser dans de tendres étoffes des plus belles soies de tout Westeros, assouvir ses pulsions sexuelles avec les plus beaux spécimens dans les bordels, tout en étant admirés et respectés par tous : rien ne valait une telle liberté de vivre. Il n'avait jamais été aussi libre, même si pour beaucoup la religion était un carcan d'austérité, ce n'en était que la face visible. Certains critiquaient leurs habits luxueux, leurs bijoux opulents, mais ce n'est pas ce qui caractérisait le plus Tymeon. Il n'était pas comme certains de ses collègues qui arboraient plusieurs bagues d'or et d'argent à chaque doigt, ou comme septa Aglantine qui passait plus de temps à manger de délicieux repas qu'à prier. Non lui ne se complaisait que dans la luxure, et il se contenait de son brocard d'argent et de son diadème de cristal pour montrer sa fonction aux croyants. Mais il pouvait comprendre que pour un nordien, tout ce luxe pour un religieux détonnait.
Le jeune Nordien choisit néanmoins de rebondir sur ces statues, avec une question bien compréhensible : pourquoi cette isolement de l'Etranger ?
- Je vous remercie pour vos compliments, il est vrai que ce septuaire est magnifique. Il est reposant je trouve, les volutes d'encens et la la lumière des vitraux créent une atmosphère toute particulière.
Vous posez là une question que beaucoup de croyants d'autre religion se posent, mais parfois même les fidèles des Sept. L'Etranger représente l'inconnu mais aussi la mort. L'Etranger représente ce que nous ne connaissons pas, l'avenir, incertain et mystique, vous remarquerez d'ailleurs qu'il est représenté encapuchonné, comme si personne ne connaissait son visage. Certains disent qu'il s'agirait d'un visage de mort, d'autres qu'il ne serait que le vide. Comment un fidèle pourrait-il alors vénérer l'inconnu ? Comment pourrait-il prier pour la Mort ? Les seules prières existants dans les livres sacrés concernant l'Etranger appellent la clémence de celui-ci, on lui demande pardon, comme si à la frontière de la mort on souhaitait faire la paix et recevoir le pardon divin. On dit que le Père juge les vivants, mais les morts sont jugés par l'Etranger. Selon certains mestres, et notamment Marwyn le Mage, l'Etranger serait le Dieu Multiface, vénéré par les Sans Visages. A mon sens, l'Etranger est une face isolée des Sept qui ne font qu'un. Il représente l'inconnu et personne ne veut de l'inconnu, ce n'est pas rassurant, on veut des certitudes, des vérités. Je trouve que l'Etranger est incompris, tout simplement. J'ignore s'il y a une accointance entre lui et les Anciens Dieux, je ne peux que vous livrer ce que nous en dit L'Etoile à Sept Branches.
Mais dites moi, que faites-vous dans ce Septuaire, vous qui croyez dans les Anciens Dieux ? Vous auraient-ils décus ?
C'était fort peu probable, mais Tymeon était vraiment curieux, tant sur la foi du Stark que sur sa présence dans ce lieu. Une présence qui n'était pas pour lui déplaire, au contraire, lui qui était toujours avide de jeunes hommes charmants à ses cérémonies... L'Etranger représentait peut-être cela également, cette face de soi même que l'on cache aux autres, par peur d'être jugé, mais qui fait inextricablement partie de soi...
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Le jeune septon semblait apprécier sa présence en ces lieux. Sans doute n'ignorait-il pas qu'il était Nordien, et qu'à ce titre sa présence dans un septuaire était étrange. Quoi qu'il en soit, il avait raison sur quelque chose: Les oeuvres d'art du septuaire étaient particulièrement belles, et il en émanait cette solennité toute religieuse qui pouvait atteindre même les moins pieux des hommes. Même ceux qui priaient d'autres dieux.
Mais Robb ne cessait de revenir à ce qu'il considérait comme la grande contradiction de la religion des Sept: Comment peut-elle afficher une telle opulence, parfois jusqu'à l'indécence, tout en se prétendant touchée par le sort des miséreux? Quand les Dieux sommeillent dans des septuaires plus beaux encore que certains palais, comment peuvent-il comprendre de ce que vivent les petites gens? Le Jeune Loup était un noble, élevé dans le Donjon Rouge, et si Culpucier n'avait aucun secret pour lui, il n'avait nullement la vanité d'affirmer de comprendre complètement les gens du commun. Mais que des Dieux en apparaissent à ses yeux comme incapables, le gênait plus. Quoi qu'il en soit, il garda dans un premier temps ces réflexions impies pour lui, conscient de plus que la Sainteté aurait des arguments théologiques tirés de l'Etoile à Sept Branches à lui opposer qui seraient incapables de le convaincre. Il se contenta donc de lever le nez en hochant vaguement la tête aux paroles du prêtre, posant de nouveau son regard sur les beautés du septuaire.
Exactement comme il s'y attendait, la Sainteté était incollable sur le sujet, et quand Robb le lança sur une question qui avait du souvent lui être posée -le rapport à l'Etranger-, il fut capable de longtemps discourir sur le sujet, avec une érudition que le Jeune Loup était parfaitement incapable de mettre en défaut. Il devait se présenter régulièrement au septuaire pour des cérémonies dans l'ombre de la famille, ce n'était pas pour autant qu'il se passionnait pour la lecture de l'Etoile à Sept Branches. Sa septa le lui avait récité jusqu'à l'écoeurement, comme si elle espérait gagner sa place auprès des Sept en ramenent dans le droit chemin la brebis égarée des Anciens Dieux, mais cela n'avait fait que renforcer sa détermination à refuser la tutelle des Dieux de dame sa mère. Il était un Stark, et son coeur allait aux barrals, pas aux septuaires. Qu'importe qu'à Port-Réal ils soient incapables de l'écouter ou de lui apporter leur soutien. Ils attendaient son retour dans le Nord, et une fois le Neck franchi, ils guideraient ces pas. Il en était certain.
D'ailleurs, la Sainteté crut déceler dans sa présence en ces lieux une preuve de déception de sa part à l'encontre des Dieux de son père. En entendant ces mots, Robb ne put empêcher un petit rire de sortir de ses lèvres, ayant rarement entendu quelque chose de si absurde. Se rendant compte de son manque de politesse, il s'expliqua immédiatement auprès de Tymeon:
-Veuillez m'excuser votre Sainteté, je ne ris nullement de vous ou de votre foi. L'idée d'un Stark perdant fois en les Anciens Dieux me semblait juste cocasse. Navré de vous décevoir, mais je resterai un impie à vos yeux, je n'ai nulle intention de me détourner des dieux de ma famille. Qu'importe mon enfance à Port-Réal, j'appartiens au Nord, et les Sept n'ont pas de pouvoir là-bas, malgré tous les efforts des Andals pour abattre tous les barrals de Westeros.
Après tout, toute religion d'amour qu'elle pût se prétendre, la foi des Sept ne s'était imposée sur le continent à qu'à coup de guerres plus sanglantes les unes que les autres et à coup de haches dans les arbres-coeurs. Bien sûr, il était également impossible d'oublier la Foi Militante et tous ces ordres de fanatiques qui dans l'histoire avait souvent abandonné tout sens de la mesure au profil d'une épée et de l'Etoile à Sept Branches. Pourtant, Robb était incapable de citer un seul Nordien qui aurait tué un autre humain pour une divergence de foi. Mais peut-être y avait-il une certaine part de mauvaise foi, il était incapable de le savoir.
-Dites-moi, votre Sainteté, les impies sont-ils de tels pêcheurs pour les Sept? Si un adorateur d'autres dieux se comporte avec vertu, son hérésie ne peut-elle pas être pardonnée?
Robb leva de nouveau les yeux vers les alcôves, détaillant du regard les moindres détails de la beauté du septuaire. Mais si ces Dieux le refusaient malgré sa volonté de faire le bien, parce que ses dieux n'étaient pas "les bons", alors il ne voulaient pas de tels dieux, si enclins au jugement et à la condamnation.
Mais Robb ne cessait de revenir à ce qu'il considérait comme la grande contradiction de la religion des Sept: Comment peut-elle afficher une telle opulence, parfois jusqu'à l'indécence, tout en se prétendant touchée par le sort des miséreux? Quand les Dieux sommeillent dans des septuaires plus beaux encore que certains palais, comment peuvent-il comprendre de ce que vivent les petites gens? Le Jeune Loup était un noble, élevé dans le Donjon Rouge, et si Culpucier n'avait aucun secret pour lui, il n'avait nullement la vanité d'affirmer de comprendre complètement les gens du commun. Mais que des Dieux en apparaissent à ses yeux comme incapables, le gênait plus. Quoi qu'il en soit, il garda dans un premier temps ces réflexions impies pour lui, conscient de plus que la Sainteté aurait des arguments théologiques tirés de l'Etoile à Sept Branches à lui opposer qui seraient incapables de le convaincre. Il se contenta donc de lever le nez en hochant vaguement la tête aux paroles du prêtre, posant de nouveau son regard sur les beautés du septuaire.
Exactement comme il s'y attendait, la Sainteté était incollable sur le sujet, et quand Robb le lança sur une question qui avait du souvent lui être posée -le rapport à l'Etranger-, il fut capable de longtemps discourir sur le sujet, avec une érudition que le Jeune Loup était parfaitement incapable de mettre en défaut. Il devait se présenter régulièrement au septuaire pour des cérémonies dans l'ombre de la famille, ce n'était pas pour autant qu'il se passionnait pour la lecture de l'Etoile à Sept Branches. Sa septa le lui avait récité jusqu'à l'écoeurement, comme si elle espérait gagner sa place auprès des Sept en ramenent dans le droit chemin la brebis égarée des Anciens Dieux, mais cela n'avait fait que renforcer sa détermination à refuser la tutelle des Dieux de dame sa mère. Il était un Stark, et son coeur allait aux barrals, pas aux septuaires. Qu'importe qu'à Port-Réal ils soient incapables de l'écouter ou de lui apporter leur soutien. Ils attendaient son retour dans le Nord, et une fois le Neck franchi, ils guideraient ces pas. Il en était certain.
D'ailleurs, la Sainteté crut déceler dans sa présence en ces lieux une preuve de déception de sa part à l'encontre des Dieux de son père. En entendant ces mots, Robb ne put empêcher un petit rire de sortir de ses lèvres, ayant rarement entendu quelque chose de si absurde. Se rendant compte de son manque de politesse, il s'expliqua immédiatement auprès de Tymeon:
-Veuillez m'excuser votre Sainteté, je ne ris nullement de vous ou de votre foi. L'idée d'un Stark perdant fois en les Anciens Dieux me semblait juste cocasse. Navré de vous décevoir, mais je resterai un impie à vos yeux, je n'ai nulle intention de me détourner des dieux de ma famille. Qu'importe mon enfance à Port-Réal, j'appartiens au Nord, et les Sept n'ont pas de pouvoir là-bas, malgré tous les efforts des Andals pour abattre tous les barrals de Westeros.
Après tout, toute religion d'amour qu'elle pût se prétendre, la foi des Sept ne s'était imposée sur le continent à qu'à coup de guerres plus sanglantes les unes que les autres et à coup de haches dans les arbres-coeurs. Bien sûr, il était également impossible d'oublier la Foi Militante et tous ces ordres de fanatiques qui dans l'histoire avait souvent abandonné tout sens de la mesure au profil d'une épée et de l'Etoile à Sept Branches. Pourtant, Robb était incapable de citer un seul Nordien qui aurait tué un autre humain pour une divergence de foi. Mais peut-être y avait-il une certaine part de mauvaise foi, il était incapable de le savoir.
-Dites-moi, votre Sainteté, les impies sont-ils de tels pêcheurs pour les Sept? Si un adorateur d'autres dieux se comporte avec vertu, son hérésie ne peut-elle pas être pardonnée?
Robb leva de nouveau les yeux vers les alcôves, détaillant du regard les moindres détails de la beauté du septuaire. Mais si ces Dieux le refusaient malgré sa volonté de faire le bien, parce que ses dieux n'étaient pas "les bons", alors il ne voulaient pas de tels dieux, si enclins au jugement et à la condamnation.
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Sous le regard des Sept
An 298 Lune 10
Robb Stark & Tymeon
Tymeon était de ces hommes de foi pour qui la connaissance de la religion n'était pas un mystère, il avait eu l'occasion, lors de sa formation pour devenir septon, d'étudier l'Etoile à Sept Branches tellement souvent qu'il en connaissait chaque mot comme s'il avait lui-même écrit ses versets. Il avait une façon bien à lui d'expliquer la religion, il était en effet capable de s'adapter et d'adapter son discours selon les fidèles qu'il avait face à lui, et même parfois selon les infidèles. Avant d'avoir été nommé Sainteté, Tymeon avait écumé pendant de très nombreuses années les routes poussiéreuses de Westeros, parfois sur un dos de cheval, parfois à pied ou dans le chariot d'un fidèle consentant à prendre l'homme de foi dans son véhicule. Il avait affronté toutes sortes de population, des fidèles de Vivesaigues aux plus impies du Nord et de Dorne. Il n'y avait bien que les Îles de Fer que Tymeon n'avait jamais foulé, à tel point leur religion était ancré jusque dans les rochers de sel et qu'il était peine perdue d'essayer de les convaincre de croire aux Sept. Aucune chance. Certes le Stark avait raison dans son discours, dans le passé la Religion des Sept n'avait pas été des plus pacifiques et avait fait partie de ces ordres combattants les hérétiques en tout genre. C'était la sombre époque où les barrals brûlaient jusqu'à la souche, et seuls ceux du Nord avaient été épargné, ce qui n'empêchait pas certaines cités de compter en leur sein un septuaire, bien que de taille modeste. Tymeon s'était déjà rendu à plusieurs reprises dans le Nord, sûrement plus que le Stark qui était le prisonnier des Targaryen depuis la défaite de son père bien des années auparavant. Et il connaissait ces terres gelées et le manque de foi des Nordiens. Ils croyaient dans les Anciens dieux, ceux qui semblaient endormis depuis des lunes et des lunes, et qui ne se manifestaient que par l'intermédiaire d'arbres sculptés. Au fond, Tymeon ne s'en préoccupait pas. Après tout, la Foi tolérait l'Ancienne religion, les septons avaient cessé depuis longtemps les actes de violence envers ces populations, et Tymeon était encore plus tolérant que les autres. Après tout, lui-même ne croyait en aucun dieu, il n'était septon que pour le luxe et le pouvoir que cela lui procurait. S'il avait dû être un prêtre rouge pour avoir cette fortune et ce pouvoir, ce n'est pas un diadème de cristal qu'il aurait aujourd'hui mais un pendentif de rubis. Non, la Foi n'était qu'une façade cachant sa véritable nature pernicieuse. Néanmoins, il était de son devoir d'agir comme s'il était une Sainteté plus pieuse que les autres, pour un jour avoir l'opportunité de monter encore plus haut dans la hiérarchie ecclésiastique.
Une preuve de piété qu'il montrait à chaque fois en public, même dans sa conversation avec le Nordien. Une conversation interrompue par les rires du jeune homme.
- Ne vous excusez pas de vos rires, c'est tout naturel jeune seigneur. Je vous avoue m'être rendu à plusieurs reprises dans le Nord, lorsque j'étais encore septon itinérant, et la foi des Stark envers les Anciens Dieux n'est plus à démontrer, loin de là. Néanmoins, je me permets de m'opposer quand vous dites que les Sept n'ont pas de pouvoir là-bas. Les Sept sont partout, même dans les terres dépourvues de tout septuaire, et le Nord ne fait pas exception. De plus, votre mère fait partie des fidèles de notre religion, d'où la présence d'un septuaire à Winterfell même, montrant la présence des Sept jusque dans la capitale du Nord. Je confesse que la Religion des Sept a par le passé commis l'erreur de mener une croisade violente en détruisant vos symboles, mais aujourd'hui cette page est tournée, et nous prônons la tolérance de toutes les religions, dans la paix du Royaume la plus parfaite. Les religions guerrières sont révolues, nos religions doivent aujourd'hui rassurer plutôt que tuer. Je pense que malgré nos différences de croyance, nous pourrons nous entendre là-dessus n'est-ce pas ? J'aime à penser que la religion doit être dans le progrès et aider chacun plutôt que de faire preuve de force. Après bien entendu, comme dans toute guerre, seule la guerre de défense est une guerre juste, si les intérêts de la religion se trouvaient en danger, alors il serait bienvenu que la Religion des Sept reprenne les armes.
Cette idée de la guerre juste que développait Sa Sainteté était une raison hypocrite pour justifier une guerre... Ces mots étaient motivés par la montée inquiétante de la religion de R'hllor à Westeros, qui inquiétait certaines de Leurs Saintetés.
- Les pécheurs ne sont pas les impies, les pécheurs sont ceux qui ne respectent pas la Foi de chacun, ceux qui violent les règles établies par les Sept. Les impies ne sont pas à nos yeux des hérétiques, sinon le Nord serait peuplé d'hérétiques. Impiété et hérésie sont légèrement différentes, l'Ancienne religion n'est pas qualifiée d'hérésie. Mais bien entendu, si un fidèle d'une autre religion présente un mode de vie pur et respectueux de la Religion des Sept, pourquoi devrions-nous l'incriminer ? Nous n'avons à pardonner que les péchés, et la foi dans une autre religion n'est pas un péché, c'est juste un autre chemin spirituel que nous respectons. Le péché c'est le meurtre sans justification, c'est le viol, l'empoisonnement,... mais je ne vais pas vous en faire une liste précise, vous pouvez les retrouver dans L'Etoile à Sept branches. Auriez-vous un péché à vous faire pardonner jeune homme ? C'est le lieu idéal pour laver sa conscience vous savez.
Lui-même avait expié de nombreux péchés par le passé, son dos constellé de marbrures violacées et de cicatrices en étaient la preuve. Alors qu'il ne demandait que la prière et le don de soi – et d'argent – pour l'absolution des péchés d'autrui, Sa Sainteté pratiquait l'autoflagellation pour se punir de ses péchés. A moins que ce soit pour une autre raison qu'on ne peut dévoiler...
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Sa Sainteté ne sembla pas s'offusquer du rire qui avait échappé au Nordien, ce dont ce dernier lui fut reconnaissant. Il ne voulait pas passer pour grossier ou irrespectueux de la foi d'autrui, car il n'était rien de tout cela. Le prêtre l'assura même s'être rendu plusieurs fois dans le Nord, où avait pu constater le culte des Anciens Dieux par lui-même. Mais il avait raison sur le fait que les Sept avaient tout de même dépassé Moat Cailin, que certains Nordiens leur étaient fidèles. Dame sa mère, lady Catelyn, en faisait partie. De sang Tully, née dans le Conflans, il était logique pour la dame de Winterfell d'être restée fidèle à ses Dieux. Après tout...la rébellion était passée par là, sa famille avait été décimée, que lui restait-il d'autre que les Sept pour retrouverles siens?
Il évoqua également les croisades folles qui avaient lancées par le passé pour éradiquer les incroyants, se réjouissant de leur fin. Robb n'avait aucun moyen de savoir s'il pensait réellement de ça, ou s'il se contentait de lui dire que le Loup voulait entendre, mais il ne pouvait dans tous les cas qu'approuver. Les humains trouvaient déjà tant de raisons de se faire la guerre, il était à son sens inutile d'impliquer des Dieux qui se moquaient sans doute qu'on verse le sang pour eux.
-J'aimerais que chacun pense comme vous, votre Sainteté. Si la religion est là pour guider les humains, les amener vers le progrès et le salut, alors quel intérêt peut-on voir à convertir des personnes par la force? Il ne pourrait y avoir de vraie foie dans tant de violence. Je ne suis certainement pas bien placé pour parler des Sept comme si je les connaissais, mais j'ose espérer qu'une telle chose ne leur siérait pas. Je ne pense pas pouvoir soutenir le concept même de guerre sainte. Je ne crois pas qu'une guerre, quelle qu'en soit les raisons, soit autre chose que malheureuse et dévastatrice.
Robb reporta son regard vers la Sainteté, toujours impressionnante dans sa robe blanche, avec son diadème et son charisme de prédicateur. Le Nordien comprenait que tant de personnes trouvent la foi dans les Nouveaux Dieux. Indépendamment de ce qui relevait du théologique, les Sept avaient su s'entourer d'une mythologie puissante, de lieutenants illuminés qui souhaitaient autant le pouvoir terrestre que la rédemption, de cathédrales dont la beauté attiraient les foules... Le chuchotement des barrals semblait bien terne en comparaison de tout cela. D'un point de vue presque commercial, les Sept étaient une religion proche de la perfection.
Bien sûr, le Loup garda encore ces pensées pour lui-même, d'autant plus que le jeune homme en blanc souhaitait lui expliquer la différence entre le péché et l'impiété. Il était vrai que le Nordien utilisaient ces mots du vocabulaire religieux de manière presque interchangeable, sans se soucier outre mesure de la précision théoligique de son discours. Evidemment, face à une sainteté, au coeur du septuaire de Baelor, cela ne pourrait pas marcher. Il hochait doucement la tête en écoutant le prédicateur, sincèrement intéressé par son discours. Cette Sainteté lui semblait tout à fait sensée, malgré la fièvre de son discours devant la Cour un peu plus tôt, et il trouvait cela plutôt rassurant en quelque sorte.
Le Jeune Loup fut cependant sur le point de tourner les talons et de quitter les lieux quand il lui fut demandé de se confesser, même si en tant qu'adorateur des Anciens Dieux, personne ne pouvait réellement exiger ça de l'héritier de Winterfell. Après quelques secondes de silence, il finit cependant par reprendre la parole, les yeux ayant maintenant totalement cessé leur vagabondage autour des alcôves pour se fixer sur la Sainteté:
-Je ne suis pas certain de ce que vous entendez par péché. Je n'ai jamais tué, violé, volé pour quelque raison que ce soit. Je ne mens que pour ma survie au Donjon Rouge, comme tous les nobles qui s'y trouvent. Les sentiments qui n'ont pas de conséquences sont-il aussi des péchés? La colère, la haine, même si jamais elles ne sont exprimées, doivent-elles êtres punies également?
Effectivement, Robb n'avait rien fait de théologiquement répréhensible, quelle que soit la religion impliquée. Mais il ignorait si on pouvait le condamner pour la colère qu'il ressentait parfois à se trouver ici plutôt qu'ailleurs, la haine qu'il avait pu sentir pour ceux qui osaient de moquer de sa disgrâce sudière, la frustration par avance face à l'incompréhension des Nordiens qu'il ne manquerait pas de rencontre. Robb apparaissait à la face du monde comme quelqu'un de très policé, calme et maîtrisé, et peu avaient conscience de ce que son histoire avait pu semer comme émotions en lui. Bien sûr, le Nordien connaissait ses devoirs, et jamais il ne se permettrait de mettre cela en danger pour ces pulsions irrationnelles, cependant tout cela était bien présent, caché dans les profondeurs de sa conscience.
Il évoqua également les croisades folles qui avaient lancées par le passé pour éradiquer les incroyants, se réjouissant de leur fin. Robb n'avait aucun moyen de savoir s'il pensait réellement de ça, ou s'il se contentait de lui dire que le Loup voulait entendre, mais il ne pouvait dans tous les cas qu'approuver. Les humains trouvaient déjà tant de raisons de se faire la guerre, il était à son sens inutile d'impliquer des Dieux qui se moquaient sans doute qu'on verse le sang pour eux.
-J'aimerais que chacun pense comme vous, votre Sainteté. Si la religion est là pour guider les humains, les amener vers le progrès et le salut, alors quel intérêt peut-on voir à convertir des personnes par la force? Il ne pourrait y avoir de vraie foie dans tant de violence. Je ne suis certainement pas bien placé pour parler des Sept comme si je les connaissais, mais j'ose espérer qu'une telle chose ne leur siérait pas. Je ne pense pas pouvoir soutenir le concept même de guerre sainte. Je ne crois pas qu'une guerre, quelle qu'en soit les raisons, soit autre chose que malheureuse et dévastatrice.
Robb reporta son regard vers la Sainteté, toujours impressionnante dans sa robe blanche, avec son diadème et son charisme de prédicateur. Le Nordien comprenait que tant de personnes trouvent la foi dans les Nouveaux Dieux. Indépendamment de ce qui relevait du théologique, les Sept avaient su s'entourer d'une mythologie puissante, de lieutenants illuminés qui souhaitaient autant le pouvoir terrestre que la rédemption, de cathédrales dont la beauté attiraient les foules... Le chuchotement des barrals semblait bien terne en comparaison de tout cela. D'un point de vue presque commercial, les Sept étaient une religion proche de la perfection.
Bien sûr, le Loup garda encore ces pensées pour lui-même, d'autant plus que le jeune homme en blanc souhaitait lui expliquer la différence entre le péché et l'impiété. Il était vrai que le Nordien utilisaient ces mots du vocabulaire religieux de manière presque interchangeable, sans se soucier outre mesure de la précision théoligique de son discours. Evidemment, face à une sainteté, au coeur du septuaire de Baelor, cela ne pourrait pas marcher. Il hochait doucement la tête en écoutant le prédicateur, sincèrement intéressé par son discours. Cette Sainteté lui semblait tout à fait sensée, malgré la fièvre de son discours devant la Cour un peu plus tôt, et il trouvait cela plutôt rassurant en quelque sorte.
Le Jeune Loup fut cependant sur le point de tourner les talons et de quitter les lieux quand il lui fut demandé de se confesser, même si en tant qu'adorateur des Anciens Dieux, personne ne pouvait réellement exiger ça de l'héritier de Winterfell. Après quelques secondes de silence, il finit cependant par reprendre la parole, les yeux ayant maintenant totalement cessé leur vagabondage autour des alcôves pour se fixer sur la Sainteté:
-Je ne suis pas certain de ce que vous entendez par péché. Je n'ai jamais tué, violé, volé pour quelque raison que ce soit. Je ne mens que pour ma survie au Donjon Rouge, comme tous les nobles qui s'y trouvent. Les sentiments qui n'ont pas de conséquences sont-il aussi des péchés? La colère, la haine, même si jamais elles ne sont exprimées, doivent-elles êtres punies également?
Effectivement, Robb n'avait rien fait de théologiquement répréhensible, quelle que soit la religion impliquée. Mais il ignorait si on pouvait le condamner pour la colère qu'il ressentait parfois à se trouver ici plutôt qu'ailleurs, la haine qu'il avait pu sentir pour ceux qui osaient de moquer de sa disgrâce sudière, la frustration par avance face à l'incompréhension des Nordiens qu'il ne manquerait pas de rencontre. Robb apparaissait à la face du monde comme quelqu'un de très policé, calme et maîtrisé, et peu avaient conscience de ce que son histoire avait pu semer comme émotions en lui. Bien sûr, le Nordien connaissait ses devoirs, et jamais il ne se permettrait de mettre cela en danger pour ces pulsions irrationnelles, cependant tout cela était bien présent, caché dans les profondeurs de sa conscience.
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An 298 Lune 10
Robb Stark & Tymeon
Cacher ses pensées, ses véritables pensées, c'était un jeu auquel se prêtait Tymeon depuis si longtemps qu'il le faisait désormais naturellement. Sa stature, ses paroles, son comportement, tout était une façade, qu'il avait méticuleusement construit et derrière lesquels il s'était caché depuis des années durant, jusqu'à paraître pour un septon des plus respectables, reconnaissant les erreurs du passé de la religion des Sept, et tourné vers une religion ouverte, miséricordieuse plus que guerrière, et pourtant au fond de lui c'était tout autre chose. Qui aurait en effet imaginé que Sa Saintetré uisse fréquenter des bordels, en cachant à peine son pendentif en forme d'une étoile à sept branches, profitant des menus plaisirs que lui offrait la scandaleuse rue de la Soie ? Qu iaurait imaginé qu'il cultivait ses aventures au sein même du Septuaire, dans ses appartements sacerdotaux, et qu'il passait parfois ses soirées à se faire mal, au moyen de disciplines à sept crins, et parfois même il mettait un cilice autour de sa jambe, car la sensation de douleur lui apportait un bien-être incomparé, sans aucun rapport avec la religion même si la raison officielle était religieuse. Sa Sainteté Tymeon, un homme plein de perversion, qui passait pourtant pour moralement pur. Qui aurait pu se douter de l'inverse ? Concernant la place de la religion, il estimait qu'elle devait s'imposer, par tous moyens, et qu'elle devait acquérir davantage de pouvoirs, car la religion et le roi sont les deux garants de la stabilité d'un royaume. Aujourd'hui, le Royaume avait un Roi, mais elle manquait d'une autorité religieuse suffisamment crainte pour être dans le bon chemin, celui décidé par les ecclésiastes du Septuaire de Baelor, dont le lubrique Tymeon. Les croisades étaient finies, sauf si les prêtres rouges prenaient trop d'importance. Non, il fallait s'insinuer pernicieusement dans la population, la charmer et ensuite la soumettre. Les soumettre pour les amener au progrès, et imposer une paix devenue fragile.
- Croyez-moi Ser Robb, on ne convertit pas par la force, mais par la prière et la puissance de la Foi. Je respecte par exemple votre croyance dans les Anciens dieux, mas je ne peux qu'espérer que vous portiez un crédit plus ou moins fort à notre religion. Sans vous y forcer, juste en vous expliquant notre vision, pour qu'à terme peut-être vous soyez convaincus. Le Guerrier a certes forgé l'épée d'Hugor de la Colline, mais pour vaincre le Mal et non pour la mettre sous la gorge des non-croyants, le Père ne tolèrerait pas une telle injustice. Le Guerrier brise la lame des traîtres et renforce celle des fidèles.
Expliquer, toujours, inlassablement un discours auquel lui-même ne croyait pas. La Guerre ? Très peu pour lui. Il ne croyait pas tout ce qu'il disait, mais il croyait aux images et au sens que délivraient ces paroles. La Justice du Père ? C'était aux Septons de la délivrer, ils étaient ses envoyés sur le royaume, et dans le cas de Tymeon, même s'il n'avait pas une foi nécessaire, il usait et abusait allégrement de ce droit. Lui, ce qui l'avait attiré dans la religion, ce n'était pas la Foi ou les Sept, non c'était tout le luxe, la richesse, l'or et le pouvoir qui s'en dégageait, et il les avait eu. Le luxe des Sept était là pour asseoir leur autorité et convaincre les croyants de l'abondance qu'ils apportaient, une abondance toute relative qui provenait de la bourse de ces mêmes fidèles.
La confession, un acte primordial dans la Foi des Sept, et Tymeon lui-même s'y prêtait, de façon peu orthodoxe certes, en expiant ses péchés par le cilice et la discipline, infligé par ses moines assistants, qu'il avait perverti à ses plaisirs. Cette fois-ci, c'est lui qui se proposait d'être le confesseur de l'héritier des Stark. Il se doutait que le jeune homme ne serait pas enclin à se confesser de par sa propre foi mais c'était la moindre des politesses que de lui proposer, c'était son rôle en tant que Sainteté !
- Le péché varie en fonction du pécheur jeune homme. Ainsi, même si tuer ou voler est un péché, certains sentiments peuvent l'être également. Certains péchés sont uniquement spirituels, et si vous avez déjà eu de mauvaises pensées à l'égard de proches ou de personnes moins proches, des sentiments de colère ou de vengeance, ce sont de mauvaises pensées. Elles peuvent être justifiées ou non, mais le simple fait que vous vous posiez la question peut suggérer que vous hésitez sur la légitimité de vos sentiments. Si votre âme est lourde de ces doutes, il vous faut acquérir la plénitude, qui peut être atteinte par la confession ou la pénitence. Pensez-vous ressentir de la colère ou de la haine qui pèserait sur votre conscience ? Si tel est le cas, je peux vous écouter et conseiller votre âme, sans même que vous n'éprouviez la moindre once de croyance dans nos dieux. Puis-je vous soulager de vos tourments ser Robb ?
La situation du Nordien était délicate, et il était certain qu'il avait dû, à un moment ou à un autre, ressentir de la rancoeur, de la haine ou de la colère, une envie de se venger. Ce sont des sentiments acides dont il faut se débarrasser d'après les Saintes Ecritures. Malgré l'âme impure de Tymeon, il pouvait être ce confesseur. Confesser les puissants, n'était-ce pas le moyen de les tenir par leurs secrets ? Les écouter et leur murmurer à l'oreille, n'était-ce pas là le vrai pouvoir ? Le pouvoir d'autorité sur les puissants, sur ceux qui détiennent le pouvoir sur le réel ? Est-ce cela, le vrai pouvoir ?
- Confessez-vous...
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