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Lions & Roses
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Lions & Roses
An 298 - Lune 10
Hautjardin
Un immense cortège se déplaçait depuis plusieurs jours à travers les Terres de l’Ouest. Ils allaient vers le Sud, vers les frontières du Bief. Le cortège était impressionnant et, s’il n’y avait pas eu en de nombreux endroits la bannière au Lion d’Or rugissant sur champ rouge, d’aucuns auraient pensé qu’il s’agissait là de la famille royale en personne. C’était là bien des gens de hautes importances qui se déplaçaient. En tête de ligne chevauchait, sur son destrier blanc, Lord Tywin Lannister. Son visage était grave et son regard, même s’il ne pouvait encore le distinguer, était braqué sur Hautjardin, sur son objectif. Il ne disait mot et chevauchait en silence, tout comme les gardes qui l’encadraient. Au plus près de lui se trouvait son garde personnel, Ser Daemon Sand de la Grâcedieu, que le Vieux Lion avait élu son garde personnel et homme de main. Le Dornien ne le quittait jamais et se trouvait constamment posté aux portes des salles où officiait le Lion de Castral-Roc. Ce dernier était fort satisfait de ses services et, si Ser Daemon n’avait plus rien à prouver aux yeux de Lord Tywin, non loin derrière lui se trouvait un autre jeune soldat venu de Port-Lannis ; Lann. Posté dans la garde de Daven Lannister à la Dent-d’Or, c’est son frère, Ser Kevan, qui lui vanta les mérites de ce jeune soldat à la loyauté et à l’honneur inébranlable. Lord Tywin ne le connaissant guère, il l’avait fait venir quelques jours plus tôt à Castral-Roc pour s’entretenir avec lui et finalement, l’avait incorporé à sa garde rapprochée durant ce voyage.
Derrière le Lord Suzerain de l’Ouest venait une longue cavalerie de chevaliers, aux armures rutilantes, leurs heaumes au Lion brillant au soleil. Tous étaient munis de lances et un chevalier sur deux voyait la sienne décorée d’un long fanion à l’emblème de la maison Lannister. Derrière eux se trouvaient plusieurs lourds carrosses. Devant eux chevauchait Lord Tyrion Lannister, l’héritier difforme du Vieux Lion. Lord Tywin avait longtemps hésité à convier son fils au voyage, mais laisser l’héritier à Castral-Roc alors que l’ensemble de la cour de Lord Tywin se rendait à Hautjardin aurait pu réellement passer pour un signe de honte. Bien qu’il n’ait que très peu d’amour pour son fils, Lord Tywin est bien obligé de constater qu’il fait partie de sa famille, chose sacrée pour lui tout comme pour celle qu’il s’apprêtait à rencontrer, Lady Olenna Tyrell.
Les carrosses de bois décorés d’or contenaient l’ensemble des dames de Castral-Roc, dont la fille de Lord Tywin, Cersei Lannister, ainsi que ses dames de compagnie. D’autres carrosses et charrettes, décorés avec moins de fastes et d’or, transportaient les affaires de toutes ses hautes personnalités et de quoi se restaurer sur la route. Enfin, une autre vingtaine de chevaliers fermait le cortège. Derrière eux, la route était toute pleine des traces des roues des carrosses et des sabots des chevaux. Il fut heureux que le temps se soit montré relativement sec ces derniers jours, car une route embourbée aurait considérablement ralenti l’avancée du cortège, et Lord Tywin ne pouvait se permettre d’être retardé. D’autres affaires l’attendaient, dont une dès son retour à Castral-Roc, avec Daven Lannister. Il lui enverrait un corbeau depuis Hautjardin pour l’informer de son retour lorsque l’affaire sera conclue…et positivement conclue, l’espérait-il.
Les frontières du Bief se rapprochaient et plus le cortège léonin avançait, plus l’on pouvait commencer à voir un groupe de cavaliers au loin. Immobiles, ils paraissaient attendre quelque chose. L’un des cavaliers chevauchant aux côtés de Lord Tywin se porta en avant, afin de voir de plus près de qui il s’agissait. Lord Tywin le vit faire plusieurs dizaines de mètres au galop avant de virer sur sa gauche pour faire demi-tour et revenir vers la grande délégation Lannister.
Rose d’or sur champ vert, Mon Seigneur. Une délégation Tyrell.
Je les ai informés de notre arrivée prochaine. Lord Mace nous envoie une escorte.
Ils poursuivirent jusqu’à leur hauteur. Un jeune homme se porta légèrement en avant. Lord Tywin ne l’avait encore jamais vu, mais déduisit de qui il s’agissait. Connaissant le handicap de Willos Tyrell, cet homme-là n’en souffrait nullement et son visage était celui d’un homme dans la force de l’âge. Aussi, une fois à portée de voix, Lord Tywin le salua d’un signe de tête tout en arrêtant son cheval, imité par le reste du cortège :
Ser Garlan.
Derrière le Lord Suzerain de l’Ouest venait une longue cavalerie de chevaliers, aux armures rutilantes, leurs heaumes au Lion brillant au soleil. Tous étaient munis de lances et un chevalier sur deux voyait la sienne décorée d’un long fanion à l’emblème de la maison Lannister. Derrière eux se trouvaient plusieurs lourds carrosses. Devant eux chevauchait Lord Tyrion Lannister, l’héritier difforme du Vieux Lion. Lord Tywin avait longtemps hésité à convier son fils au voyage, mais laisser l’héritier à Castral-Roc alors que l’ensemble de la cour de Lord Tywin se rendait à Hautjardin aurait pu réellement passer pour un signe de honte. Bien qu’il n’ait que très peu d’amour pour son fils, Lord Tywin est bien obligé de constater qu’il fait partie de sa famille, chose sacrée pour lui tout comme pour celle qu’il s’apprêtait à rencontrer, Lady Olenna Tyrell.
Les carrosses de bois décorés d’or contenaient l’ensemble des dames de Castral-Roc, dont la fille de Lord Tywin, Cersei Lannister, ainsi que ses dames de compagnie. D’autres carrosses et charrettes, décorés avec moins de fastes et d’or, transportaient les affaires de toutes ses hautes personnalités et de quoi se restaurer sur la route. Enfin, une autre vingtaine de chevaliers fermait le cortège. Derrière eux, la route était toute pleine des traces des roues des carrosses et des sabots des chevaux. Il fut heureux que le temps se soit montré relativement sec ces derniers jours, car une route embourbée aurait considérablement ralenti l’avancée du cortège, et Lord Tywin ne pouvait se permettre d’être retardé. D’autres affaires l’attendaient, dont une dès son retour à Castral-Roc, avec Daven Lannister. Il lui enverrait un corbeau depuis Hautjardin pour l’informer de son retour lorsque l’affaire sera conclue…et positivement conclue, l’espérait-il.
Les frontières du Bief se rapprochaient et plus le cortège léonin avançait, plus l’on pouvait commencer à voir un groupe de cavaliers au loin. Immobiles, ils paraissaient attendre quelque chose. L’un des cavaliers chevauchant aux côtés de Lord Tywin se porta en avant, afin de voir de plus près de qui il s’agissait. Lord Tywin le vit faire plusieurs dizaines de mètres au galop avant de virer sur sa gauche pour faire demi-tour et revenir vers la grande délégation Lannister.
Rose d’or sur champ vert, Mon Seigneur. Une délégation Tyrell.
Je les ai informés de notre arrivée prochaine. Lord Mace nous envoie une escorte.
Ils poursuivirent jusqu’à leur hauteur. Un jeune homme se porta légèrement en avant. Lord Tywin ne l’avait encore jamais vu, mais déduisit de qui il s’agissait. Connaissant le handicap de Willos Tyrell, cet homme-là n’en souffrait nullement et son visage était celui d’un homme dans la force de l’âge. Aussi, une fois à portée de voix, Lord Tywin le salua d’un signe de tête tout en arrêtant son cheval, imité par le reste du cortège :
Ser Garlan.
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Ab 298 – Lune 10
Ouestriens & Bieffois
La demande de son père n’avait pas tardée après l’arrivée d’une missive venue de Castral-Roc. Enfin demande…C’était plutôt un ordre auquel Garlan s’exécuta sans rechigner, sa mission restait d’importance, ils allaient être les hôtes des Lannister, et un des devoirs primordiaux d’un hôte était d’accueillir ses invités comme il se doit, mais surtout de veiller à leur protection. Avoir l’honneur d’accueillir et d’escorter un suzerain aurait été une mission pour un héritier, mais ces maudits dorniens l’avaient estropiés, Lord Tywin allait donc devoir se contenter du second fils. Le Galant espérait qu’il n’y verrait aucun ombrage, de réputation c’était un homme qu’on disait intelligent, donc qui serait à même de comprendre la situation de leur maison. Le château avait été en effervescence ces derniers jours pour pouvoir loger tout ce beau monde, on s’assura que tout le monde ait des appartements décents, de quoi se sustenter à foison, de la bière et du vin pour le fils du Vieux Lion qu’on disait amateur d’alcool. Ce qui préoccupa davantage Garlan fut la sécurité des invités, il ne voulait pas que sa maison se couvre de déshonneur en ayant failli à son devoir primordial, il se le refusait.
Le soleil illuminait les champs et prairies alentour, cette région était rarement sujette à des tempêtes ou intempéries d’importance, c’était vraiment avec ce magnifique temps qu’on pouvait profiter de la beauté des paysages du Bief. Une troupe de cavaliers attendait patiemment la délégation de l’Ouest. Cette troupe, Garlan l’avait composée personnellement, une trentaine de cavaliers. Quand la nouvelle se répandit, de nombreux chevaliers de hautes familles se prononcèrent en demandant l’honneur de faire partie de l’escorte, c’était toujours une bonne chose de participer à ce genre d’événement pour se faire connaître par les grands des contrées voisines. Le Tyrell déclina la majorité des demandes, faire partie d’une noble maison, aussi puissante soit-elle, ne leur donnait pas forcément des talents innés au combat et beaucoup d’entre eux était si pédant et arrogant qu’ils pisseraient bien sur le code de la chevalerie s’ils en avaient l’occasion.
Il n’y avait donc pas tant de chevaliers que ça dans la trentaine d’hommes qui attendait patiemment le long de la route de l’Océan qui reliait Castral-Roc à Hautjardin. On comptait de nombreux sergents montés, ils n’avaient pas vraiment fier allure, ils ne portaient pas de belles et scintillantes armures comme dans les contes, mais c’était de vieux briscards, Garlan leur accordait sa pleine confiance et savait qu’il pourrait compter sur eux. Le deuxième fils de Lord Mace s’était toujours voulu discret et ne cherchait nullement à éblouir leurs invités par une armure des plus clinquantes, pas de heaume pour le chevalier et son armure était dissimulée sous un surcot aux couleurs de sa maison avec deux roses dorées brodées dessus, rappelant son statut de second fils, son emblème personnel.
Les hommes commençaient à s’impatienter, ça faisait un moment qu’ils attendaient là, certains parlaient d’attendre à Hautjardin qu’ils arrivent, mais ça ne faisait guère sérieux. Le silence commençait à se faire pesant et c’est Odric qui décida de le rompre,en crachant à terre avant de s’exprimer:
« - Chi j’orais su que le vieux lion il y aurait mis autant de temps pour s’bouger ses fesses, j’aurais pu m’taper une catin au bordel en attendant ! »
La majorité s’esclaffa, Garlan eut un sourire, mais roula des yeux, la fidélité était une valeur qu’il prônait, mais il ne pouvait pas la faire appliquer à tous ses compagnons d’arme, c’était impossible. Ce fut une coïncidence qu’Odric parle du Lannister, car une bannière d’un lion rugissant sur fond rouge venait d'apparaître au loin. Un éclaireur. Le reste de la délégation ne tarda pas à se faire voir, un impressionnant convoi, quelques carrosses richement décorés, tout un tas de cavaliers en armures scintillantes et clinquantes, Lord Tywin savait marquer son arrivée. Le vent balayait les bannières Lannister et Tyrell, le vieux lion menait son troupeau et s’arrêta dès qu’il fut à porter. Il le salua et Garlan le lui rendit s’un respectueux signe de tête :
«- Lord Lannister. » Il scruta un bref instant le reste de la délégation des Terres de l’Ouest, ses yeux tombèrent sur un visage qui ne lui était pas inconnu. Daemon Sand. Un Dornien. Le suzerain semblait donc s’entourer d’hommes de peu d’honneur, quelle tristesse. Garlan ne comptait pas rechasser les vieilles histoires du passé, il ne souhaitait pas que cela entrave les négociations à venir. Il ferait abstraction du passé et se contenterait de l’ignorer pour le moment. Son sourire se voulait bienveillant et accueillant, il salua le reste de la délégation d’un signe de tête et s’adressa autant à Lord Tywin qu’à son escorte : « Soyez tous les bienvenus sur les terres verdoyantes et fleurissantes du Bief. En espérant que votre voyage ne fut pas trop épuisant, si tel était le cas, vous aurez, je n’en doute pas, tout le loisir de vous requinquer à notre arrivée à Hautjardin. »
Il se tourna à nouveau vers le suzerain des Terres de l’Ouest :
« Ma maison est déjà préparée pour vous recevoir à Hautjardin, ainsi si vous n’y voyez nul inconvénient, nous pouvons nous mettre en marche. »
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PS: Je corrige les fautes demain, je vais me coucher. =O
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An 298 - Lune 10
Hautjardina
Régulièrement frappés des lames qui tombaient le long de leurs flancs, les caparaçons d'or et de sang n'avaient de cesse de se faire entendre. L'air était doux. Il glissait sur leurs visages comme un voile. Le vent était tombé. Pourtant la rumeur de mille sabots creusant la terre troublait la quiétude de la mi-journée à la manière d'un orage d'été. Le silence n'existait pas dans cette unité mouvante qui était devancée d'une lieue du grondement dont elle faisait trembler le sol, et de dix par sa seule réputation. Nul autre tambour pour rythmer leur marche que la respiration lourde de leurs montures, pas d'autres caps que la route choisie par l'homme qui se tenait à leur tête. De se retrouver ainsi au coeur de cette masse n'évoquait aucune ivresse au bâtard qui se trouva même pris par moment lors de leur voyage d'une mélancolie muette en se rappelant le son feutré des chevaux foulant le sable. Si ce n'était pas une armée qui s'avançait alors, cela en avait tout l'air, tant l'allure du trot de leurs animaux, parfois, s'accordait si bien que l'on eut cru entendre le tambour qui guidait les soldats vers la bataille. Ecoutez, Hautjardin, semblait clamer la cadence des destriers, voici le Lion qui approche. L'Ouest arrivait, et Tywin Lannister avant lui.
Son regard épousait les collines verdoyantes, les champs qui s'épanouissaient à l'infini se déroulaient devant eux comme de riches étoffes exposées aux yeux du Lord et de ses hommes. Cela faisait plusieurs heures maintenant qu'ils s'enfonçaient dans le Bief. La nature autour d'eux lui avait auparavant semblé indéfinie et créé tout à la fois; les plaines aussi bien que les chemins, tout était si fertile et si bien soumis aux caprices de l'humain, que le paysage qui lui paraissait alors presque artificiel dans son mépris, lui avait souvent causé de se perdre par le passé. Désormais, le brun s'y sentait plus à son aise. Et le parfum lourd des cerisiers et des fleurs sauvages qui l'avait autrefois incommodé fendait son visage sérieux d'un imperceptible sourire. La végétation seule n'était pas responsable de son émoi naissant.
Il prenait une grande inspiration, fermant un instant ses yeux pour laisser advenir à son souvenir l'image d'un jeune garçon aux boucles d'ambre fondu lorsque la tête de sa jument se releva soudain. Mieux que lui sans doute, la grise connaissait sa route au travers de cette végétation qu'elle avait tant parcouru ces dernières années. Elle fouetta l'air de son panache cendré avant de laisser échapper un hennissement plaintif et léger. Son cavalier lui laissa tout le loisir de s'exprimer sans la réprimer. Une antilope d'argent, paraissait-il, trottant en retrait du somptueux étalon du Lord Suzerain. Ils ne tarderaient plus maintenant à voir se dresser devant eux les murailles qui faisaient la fierté de la famille à la Rose.
Daemon était tout aussi serein lorsque l'ombre d'un groupe de cavaliers surgit à l'horizon, les attendant visiblement. Tandis qu'il guidait son destrier des sables à la suite du Lord Suzerain, la tête du dornien se pencha légèrement sur le côté et ses yeux bleus se plissèrent. Lorsque finalement le cortège s'arrêta sous l'impulsion du vieux Lion, son visage s'était redressé et n'affichait plus rien que l'ombre d'un sourire narquois habillé d'un regard caressant. Droit et nonchalant sur sa monture, il ne prit guère la peine de rendre le salut de celui qui se tenait à la tête de la délégation Tyrell. Devant l'éclat contrarié qui traversa brièvement le regard du Galant en l'apercevant, nombre de chevaliers auraient sans doute chercher à se défaire de son attention. Pas le Sand. Qu'il fut seul ou cent, l'adversaire ne serait sans doute jamais assez nombreux pour accabler son esprit, et le pousser à démordre de l'honneur d'être une cible. D'ailleurs sa jument, pour rééquilibrer son arrêt sans doute, céda d'un pas en avant, le portant davantage encore vers le célèbre frère de Willos. Toujours aussi coincé, pensa-t-il, témoin affligé des salutations certes protocolaires, mais affreusement pompeuses du chevalier. N'ayant nul besoin de la moindre grimace pour exprimer son sentiment, et n'ayant nul droit à la parole, ses yeux de velours supportés par un sourire aussi fin que faux léchaient le corps du bieffois d'un dédain silencieux.
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LIONS & ROSES
Hear me Roar
La cavalerie était en marche. Et elle pressait le pas, sûrement impatiente de regagner les étendues verdoyantes de Hautjardin. L'excitation se faisait ressentir par delà les plaines et les chemins martelés de sabots et de carrioles aux roues impétueuses. Cersei ne disait rien. Elle contemplait le paysage s'échapper par l'unique lucarne qui trônait à sa droite. Elle comptait les secondes qui, trop lentement à son goût, s'égrenaient les unes après les autres. Elle était droite, digne malgré la cohue de ses sentiments. Si elle avait souhaité se confronter à Père les premiers temps, elle s'était finalement emmurée dans une résignation silencieuse. Pourtant, l'amertume se lisait aisément sur ses traits de femme impitoyable. Cette alliance ne l'enchantait guère. Il n'était pas difficile de l'entrevoir, même si elle n'en insinuait rien. Alors, elle profitait de ces quelques instants d'accalmie où, elle pouvait encore n'être qu'elle-même. Bientôt, son unique mandat serait d'être serviable, accessible et sincèrement enjoué de cette alliance prochaine. Elle inspira profondément pour ne pas pester une fois de plus à cette réalité qui serait bientôt la sienne. Et, elle déversa son courroux sur Jaime qui, de là où il se trouvait, ne pouvait rien y faire. Il était tellement plus simple de s'en remettre aux Dieux et à ce qu'Ils lui avaient retiré. Son frère n'aurait pas permis un tel affront. Elle le savait. Et, cette certitude l'accablait davantage encore.
Pour le voyage, Cersei n'avait exigé que son unique amie d'enfance. Ses autres Dames se trouvaient plus loin, dans un carrosse où elles devaient, sans aucun doute, s'exhaler de ce périple. Elle les imaginait se languir de rencontrer les hommes de la maison Tyrell. Cette idée lui fit froncer les sourcils. C'était écœurant. Mais, là encore, elle ne s'en insurgea pas ouvertement. De toute évidence, elle n'ouvrirait la bouche que lorsqu'elle y serait contrainte. En attendant, elle préférait ravaler ses inepties dans l'espoir de s'étouffer avec elles. Le cortège s'interrompit. Mais, Cersei ne cilla pas. Elle ferma simplement ses paupières pour ne pas tressaillir de cette rage qui bouillonnait secrètement en elle. Quelques voix résonnèrent au loin. Elle crut distinguer celle de Père. Alors, elle se pencha légèrement vers l'ouverture qui ne lui offrait qu'un champ de vision limité. Elle ne vit pas réellement ce qui s'animait face aux drapeaux de pourpre et d'or. Sans doute était-ce l'escorte verdoyante des Tyrell. Sans doute était-ce ses futures entraves qui venaient enfin l'éconduire. Cersei secoua paresseusement ses cheveux blonds. Elle était à l'étroit dans cette carriole. Elle était à l'étroit dans cette robe tout juste ajustée pour l'occasion. Elle était à l'étroit dans sa condition de femme. Et, il n'y avait personne pour la comprendre, du moins, pour regarder au delà de sa chevelure étincelante.
« Je suis navrée de t'infliger une telle mascarade », souffla-t-elle alors à Lady Drox qui, elle non plus, ne parlait pas. Elle tourna son regard clair en direction du sien, osant lui adresser un rictus pincé, sans aucune âme. « Mais il m'aurait été difficile de faire cela, sans une amie auprès de qui me rendre. » Son visage se détendit, l'espace d'un instant, alors qu'elle ne la quittait pas des yeux. Skarithra était l'unique personne en qui elle avait véritablement confiance. Après tout, elle avait eu quelques longues années pour lui prouver sa loyauté. Elle se pencha légèrement vers elle pour lui exposer une mine à la fois inquisitrice et taquine. « Et puis, peut-être que tu y rencontreras de quoi redorer le blason de ta maison, toi aussi. » Et elle gloussa, partagée entre l'ironie et le désarroi. Dans quelques heures, l'avenir de Cersei serait fixé. Dans quelques heures, elle serait probablement vouée à épouser Loras Tyrell. Ce n'était qu'un enfant contrairement à elle. Et, elle ne comprenait toujours pas ce qui s'était passé dans la tête de Tywin pour qu'il n'envisage cette union. Elle lissa nerveusement la soie de sa robe carmin, distraite par quelques plans d'évasions sans queue ni tête. « Maudit soit cette alliance », chuchota-t-elle si bas qu'il fallut tendre l'oreille pour l'entendre. Mais Cersei n'avait nul autre choix. Alors elle se redressa, les traits tirés en une détermination factice.
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