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Les oiseaux moqueurs s'envolent | pv Talya

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Les oiseaux moqueurs s'envolent


Et là, - c'est comme un nid sans plumes, sans chaleur,
- Où les petits ont froid, ne dorment pas, ont peur.




Les finances du Royaume... C'était là une tâche ardue, mais dont s'acquittait sans mal Petyr. Assis à son bureau, des piles de parchemins venus de toutes contrées posées sur son bureau, il s'affairait à les lire en détail, réfléchissant à quelles dettes rembourser, à qui faire des emprunts ou encore où investir. Évidemment, il était aussi question d'arnaquer quelques idiots qui ne semblaient pas comprendre à quel genre de jeu jouait Lord Baelish. Ils ne faisaient donc que peu attention à la personne à qui ils faisaient confiance, mais surtout avec qui ils faisaient affaire. Autant dire que le Grand Argentier du Roi Rhaegar en profitait allégrement. Les caisses du Royaume semblaient n'avoir de cesse de se remplir, et il fallait dire que le semblant de dépression de l'actuel Roi y aidait bien : il suffisait à Petyr d'imaginer Robert Baratheon sur le Trône, suite à sa victoire, se payant nombre de festins, d'orgies et de fêtes en tous genres.
Au moins, Rhaegar ne balançait pas tout l'argent des Sept Couronnes par les fenêtres.

Alors qu'il était penché sur un parchemin venant de la Banque de Fer elle-même -il s'agissait donc certainement d'une affaire de la plus haute importance-, il entendit un long grincement, suivi d'un claquement de porte. Il fronça légèrement les sourcils, se reculant légèrement dans son fauteuil pour regarder qui osait venir l’importuner. Mais une agréable surprise l'attendait là.
Un sourire prit aussitôt place sur son visage, tirant quelque peu ses traits, tandis qu'il lâchait le parchemin qu'il tenait entre ses mains pour le laisser retomber sur le bureau. Se levant, il s'avança immédiatement vers elle, contournant son bureau pour se trouver à sa hauteur. Il posa simplement une main sur l'épaule de la jeune fille.

-Talya, très chère cousine ! Son sourire et son expression faciale n'indiquaient que de la bienveillance. D'un mouvement du bras, il l'invita à s'asseoir. Quel plaisir de vous voir ici, à la capitale. Quel bon vent vous amène par ici ? Qui donc vous a menée à mon bureau ?

Retournant de l'autre côté de son bureau, il prit les piles de parchemins en tous genres un à un, les rangeant soigneusement dans des tiroirs prévus à cet effet. Il appela alors une servante qui se trouvait dans la pièce d'à côté, lui demandant une bouteille de son meilleur vin et deux coupes. Il se devait de fêter l'arrivée de sa cousine à Port-Réal, bien évidemment. S'asseyant à sa place habituelle, il écarta les dernières babioles qui traînaient sur son bureau, laissant alors de la place pour que la servante y dépose deux coupes et une bouteille de la Treille. Il remplit les deux verres, en tendit un à la jeune Talya.

-Voilà bien longtemps que nous ne nous étions pas vus. J'imagine que vous êtes lasse du Val, de notre humble demeure et peut-être même du célibat. Son regard se mit à briller, Littlefinger ayant bien des idées en tête. Quel âge avez-vous ? Dix-sept, dix-huit ? Voilà des années que vous devriez être mariée. Il haussa légèrement les épaules, effectuant un mouvement agacé de la main. Peu importe, il n'est jamais trop tard.

De son sourire narquois à son regard bleu-gris et brillant d'une intelligence perfide, il gardait toujours cette même mine enjouée, comme si revoir sa cousine était la plus grande de ses préoccupations. A vrai dire, il avait bien des idées quant à son avenir.

-Vous vous plairez certainement à Port-Réal. Êtes-vous venue seule, de votre plein gré ? Il eut un léger froncement de sourcils, mais son sourire revint pourtant l'instant d'après. Aucun malheur ne vous est arrivé, j'espère. Une si jolie jeune femme. J'imagine également que vous êtes très intelligente, n'est-ce pas ? Son sourire se fit plus grand. Après tout, qu'est-ce qu'un oiseau moqueur sans intelligence, chère cousine ?

crédit - Joy


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Les oiseaux moqueurs s'envolent.
★ Le temps ne pouvait sauver 32 années de mensonges, assurément.

   
   
 
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Petyr Baelish
Retrouvailles
...
Le porte s'était claqué sur le visage doux et naïf d'un Prince, et, de l'autre côté, se trouvait le nid d'un oiseau moqueur plein d'ambition, dont la jeune femme se méfiait bien plus qu'elle ne se méfiait des dragons.


Frapper ? À quoi cela peut bien servir ici ? L’on ne gêne jamais personne, les gens riches sont bien peu occupés, n'est-ce pas ? De ce principe, j’ouvris la porte du bureau de l’oiseau moqueur le plus réputé des Sept Couronnes. Jamais une porte ne s’était ouverte avant tant de rapidité, et dans un grincement si doux, presque agréable à mon ouïe. Ah, quelle est douce, la chanson des gonds qui grincent, loin de ceux qui ont tant souffert là-bas, loin, du fait du Val et ses roches abruptes. Et puis, la politesse s’en était allée par la familiarité avec laquelle j’avais agi auprès de l’étrange jeune homme aux cheveux d’argent. Jeune homme, qui, au-delà de se retrouver en tête de liste de ses demoiselles de Cour, n’était autre que l’héritier du trône, celui qui succéderait bien plus tôt qu’il ne le pensait pas à son père. Moi ? Médisante ? Je n’en ai pas la sensation. Venant à peine d’arriver dans la belle capitale, que l’écho de la folie du roi Rhaegar m’était déjà parvenu à l’oreille. Il allait sans dire que si un oiseau si visible que moi avait pu l’entendre, qu’avaient bien entendu ceux qui étaient grassement payés par le Maître des Chuchoteurs ? Qui pouvaient bien le savoir. Pauvre enfant, qu’il allait être mal assis, dans cette salle morbide, on l’on ne croise, dit-on, que des crânes de dragons qui s’amassent, immenses, les uns contre les autres, et dont le plus petit ne dépasse même pas Meraxès ? La lignée des dragons se vouait à mourir, disaient- les plus coriaces, ceux qui n’avaient pas digéré la défaite, râlant encore tous les maux du monde, quinze années passées pourtant.

Il me fallait alors sourire, et portait, un sourire faux devant le roi des sourires faux se trouvait être une tâche bien plus ardue qu’elle ne put y paraître de prime abord. Le bureau de Littlefinger me semblait immense, bien loin des salles froides et réduites dans lesquelles j’avais eu le déplaisir d’évoluer. Oui, on savait y faire pour rendre heureux le faiseur d’or de la couronne. Après tout, le lieu était à l’image de l’homme, tout aussi faux, et tout aussi dépourvu de principes. Bien que mon palpitant battît la chamade dans ma poitrine, je fis bien vite calmer par la vue de l’oiseau moqueur. N’avait-il donc pas eu la chance de vieillir ? Il n’avait pas bien changé depuis notre dernière rencontrée, et celle-ci datait pourtant de bien des années, bien avant l’arrivée de ma fidèle amie. Certes, le temps avait joué de ses plus belles mélodies sur son visage, il avait teinté ses cheveux de mèches grisâtres, et l’avait affublé de quelques ridules. Que pouvait-il y faire de toute façon ? Trente-deux années ne peuvent sauver l’apparence d’un homme et la méchanceté, autant que l’abandon ne pouvait faire jouer la balance en sa faveur. Les dieux m’en pardonnent, bien qu’il fût le dernier membre vivant de notre lignée, je ne pouvais pas le voir en peinture, il m'exécrait de naissance, cela devait être physique…

Pourtant, il me fallut me laisser faire, docilement, comme l’oiseau dans la cage qui se laisse apprivoiser lentement. Je n’en demeurais pas moins dégoûtée par son attitude. Placée, face à lui à présent, je laissais mon corps s’écrouler quelques secondes dans le fauteuil qui se trouvait face à lui. Douce miséricorde est celle qui offre un aussi douillet siège à un gueux. Je me redressais alors, attrapant entre mes doigts, la coupe de vin. Il fallait le reconnaître, il était doué pour mettre les petits plats dans les grands, et, s’il n’était pas un minimum heureux de me retrouver, au moins faisait-il bien semblant. Bien mieux que moi, assurément.

Il ne me parût pas seulement doué pour les manières, il l’était tout autant de paroles. Une qualité que je me surprenais à me reconnaître en lui. Soit. Ne pouvant pas réussir à répondre à ses multiples questions, je le laissais alors s’exprimer, me contentant de retenir les diverses questions afin d’y répondre plus tard. Et, parfois, de peur d’en oublier quelques-unes, je fis tantôt des hochements positifs, tantôt des hochements négatifs, bien que je doutasse qu’il les remarqua un seul instant. Ainsi, l’écoutant d’une oreille faussement attentive, je fis bien plus attention à ses rictus, il allait bien falloir que je m’accommode à son faciès si l’idée de venir m’installer à Port Réal se faisait plus concrète. Bien qu’elle le fût déjà beaucoup, je le pensais assez malsain pour que l’idée que deux Baelish vivent dans le même bourg le dérange au plus au point. L’instant pour parler était enfin mien, et je ne lâchais pas ce temps de parole avant d’avoir fini ma propre tirade, d’une voix que j’espérais plaisante, quelque peu taquine, mais cela se voulait de famille, disait-on :


▬ Dix-neuf années ont passé depuis ma naissance et je n’y ai vu que le val, l’envie d’ailleurs se fit bien plus pressante depuis que la tour s’est trouvée vidée de compagnie plus agréable. Quant à celui qui m’a accompagné jusqu’ici, il s’agit d’un homme dont les cheveux sont presque d’argent, il est fort probable qu’il s’agisse de notre futur Roi.



Alors, je laissais mes lèvres s’enivrer de la douceur du vin, du vin de la treille, un vin bien connu que je n’eus pas le plaisir de goûter jusqu’à présent. Les lèvres alors peintes du délicieux nectar, j’en venais à répondre à sa dernière remarque. Un sourire fendit mon visage, d’un seul côté seulement, ce rictus, je le tenais de lui, tant on me l’avait répétée plus jeune. Et, d’une voix se voulant vouée à la docilité est enclin d’un léger rire mesquin, je fis alors :


▬ Un oiseau moqueur sans intelligence ? Un titan, de toute évidence, mon cher cousin.


L’envie de le dénommer de par son immonde sobriquet - mais si plaisant à mon oreille pourtant, ne manquait pas. Mais il fallait savoir caresser l’oiseau moqueur dans le sens des plumes.


Car l’oiseau moqueur, las de se moquer, peut aussi se venger.


© Never-Utopia

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Les oiseaux moqueurs s'envolent


Et là, - c'est comme un nid sans plumes, sans chaleur,
- Où les petits ont froid, ne dorment pas, ont peur.




Petyr voyait bien tout le dégoût qu'il pouvait inspirer à sa jeune cousine. Il le comprenait, l'acceptait mais ne pouvait pourtant la laisser le mépriser ainsi trop longtemps. Il avait des plans, beaucoup de plans. Grands ou petits, ambitieux ou non, peu importait, tous avaient leur importance. Si, au départ, il avait été très indécis quant à l'arrivée si soudaine et inattendue de Talya à la capitale, des idées commençaient déjà à germer dans son esprit.

Tandis qu'il portait sa coupe à ses lèvres, Littlefinger stoppa brusquement tout mouvement pour fixer la jeune fille au chat. Ainsi donc, elle avait déjà fait la connaissance du prince.
Si il aurait aimé pouvoir superviser cette rencontre, le ton qu'employait sa cousine lui donnait envie d'en savoir plus, et il espéra même que tout se soit bien passé. Il se fendit d'un léger sourire, reposa sa coupe sur le bureau sans en avoir bu une gorgée. Intéressé par celle qu'il ne considérait que comme une gamine perdue avant qu'elle n'ouvre la bouche, Petyr posa ses coudes sur son bureau, croisant ses deux mains devant lui, un air satisfait au visage tandis qu'il se penchait légèrement vers elle. Intéressant.

-Le Prince Aegon... charmant garçon, n'est-ce pas ? Comment s'est donc passée votre rencontre, avez-vous discuté ?

Les dires suivantes de sa cousine ne firent que confirmer ce que pensait lord Baelish : si sa cousine semblait dotée de la même ironie mordante que lui et d'une répartie proche de la sienne, elle était encore loin d'être son alliée. Pourtant, bien que Petyr ne s'occupa jamais d'elle et ne se préoccupa pas un instant de son sort jusqu'ici, que la rancœur qu'elle éprouvait à son égard était plus que justifiée, il pouvait aisément l'intégrer à ses plans et faire d'elle un pion à l'importance capitale. Il se recula un peu dans son fauteuil, se redressa et posa un regard brillant d'intelligence sur elle. Il porta à nouveau sa coupe à ses lèvres, but une gorgée de vin, et laissa un long silence s'installer, avant de le briser d'abord du bruit sec de sa coupe qu'il reposait sur le bureau, puis ensuite de ses doigts qu'il fit tapoter doucement sur son accoudoir. Il prit alors la parole, l'air serein.

-Chère Talya, sourit-il, je comprends que vous puissiez m'en vouloir pour l'absence dont j'ai fait preuve ces dix-neuf dernières années. J'aurais pu faire office de figure paternelle pour vous, vous aimer comme l'aurait fait votre père, faire de vous une dame avertie des dangers de ce monde plutôt que de vous enfermer dans une bête naïveté, vous trouver un époux à la hauteur de votre beauté et de votre intelligence... mais je n'en fis rien, préférant mon siège au Conseil Restreint. Je vous demande donc de m'accorder votre pardon. Après tout, nous sommes de la même famille, et à quoi servirait cette famille si nous ne nous serrions pas les coudes ? Il sourit un peu plus. Pour tenter de me faire pardonner, je demanderai ce soir-même à ce que l'un des meilleurs appartements disponibles vous soient réservés.

Son sourire n'annonçait pas la moindre méchanceté, ni la moindre malhonnêteté. D'ailleurs, loin dans ses intentions de paraître malhonnête à l'égard de sa cousine. Sans l'aimer -puisqu'il ne la connaissait pas-, il voyait déjà en elle beaucoup de choses. Des plans, des espoirs, des idées. Des choses qu'il garderait et calculerait dans son esprit, ne mettant jamais rien sur papier pour que jamais personne ne se rende compte de ses plans. Il porta à nouveau la coupe de vin à ses lèvres, appréciait le bon goût de celui-ci ; pour sûr, Talya n'en avait jamais bu de tel, perchée dans sa tour, dans la solitude et la détresse d'une jouvencelle perdue dans un monde qui ne lui souriait pas. Et maintenant, elle était là, cette même jouvencelle, à la capitale, face à ce cousin dont elle n'avait que peu de souvenirs et qui avait une terrible réputation.
Ledit cousin la regarda dans les yeux, capable qu'il était de soutenir tous les regards du monde sans jamais flancher ni baisser le regard, se demandant si elle aussi était douée d'un cran tel que celui-ci.

-Dites-moi donc tout, que vient donc faire un titan -il insista sur ce mot- à la capitale, à part échapper à une vie des plus ennuyantes ? Dîtes-moi tout, parlez donc librement.

crédit - Joy


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Les oiseaux moqueurs s'envolent.
★ Pourrait-on m'en vouloir de le détester autant ? Peu probable.

   
   
 
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Petyr Baelish
Retrouvailles
...
L'oiselle se faisait difficilement au caractère de son cousin, moins encore à ses attitudes changeantes et son regard fort insistant. Mais elle tentait de s'en sortir, malgré tout.


Mon cher cousin, une source d’observation inépuisable pour sûr. Pourtant, le moindre de ses gestes, accumulés aux autres, ne donnait l’impression que d’un brouhaha immense, une pelote de noeuds impossible à défaire. Des heures d’analyses poussées ne m’auraient sûrement pas aidées à comprendre cet étrange et quelque peu odieux personnage. Odieux du fait de sa complexité, puisqu’il donnait tantôt l’air d’être un homme presque agréable, tantôt me laissait-il un goût amer et un poids sur l’âme. Le sonder me paraissait alors impossible, et bien que l’activité fût plus divertissante que l’écoute de ses paroles, je finis par me plonger dans ses nombreuses tirades. À l’évidence, mon très cher cousin devait apprécier le silence chez les femmes, tant il ne leur laissait pas un temps de paroles, du moins pas tant que le sien ne s’était achevé. Ainsi, pour simple marque d’attention de ma part, je fis jouer le pied de la coupe entre mes doigts, le rebord de cette dernière contre ma lèvre. La sensation était fraîche sans être froide, brute sans être violente, et l’odeur qui émanait de la coupe était tout bonnement divine, bien loin de la piquette que l'on eut pu me servir jusqu’alors. J’avais l’étrange sensation de pouvoir sentir les contrées lointaines rien qu’à l’aide du breuvage à la couleur doucement âcre. Je me contentais de maintenir son regard, presque fascinée par la couleur de ses iris, déçue de ne pas avoir hérité d’un regard aussi perçant que le sien. Des yeux de mer, fascinants, dommage qu’il soit si borné, il n’était pas un homme laid, physiquement parlant, il aurait pu plaire à quelques nobles dames. Soudain, je me surpris à soupirer.

Il s’étalait en longues excuses, mornes, dénuées de sentiments à mon sens. Il parlait pour remplir le vide qu’il avait pourtant si bien laissé entre les deux derniers membres de la maison du Titan, oh, oubliais-je, de la maison de l’oiseau moqueur. Par ce simple geste m’eut-il toujours répugné. À l’écouter, tout avait un goût de simplicité dans la vie. Les pardons ne sont pas aussi faciles à ne donner que des dragons d’ors. Qu’ils aillent faire rouler ses nombreuses pièces sur son bureau, qu’il gratte des dizaines de parchemins, les années de souffrances et de solitude n’allaient sûrement pas s’effacer d’un chant d’oiseau sur le déclin. Littlefinger y perdrait sûrement ses plumes avant que je ne daigne vouloir lui, accorder mon pardon. Du moins un pardon qui soit sincère, venant du plus profond de mon palpitant. La tentation se fit rude, lorsqu’il me proposait des appartements. J’étais éreinté des auberges, aux lits miteux, des repas tantôt immondes, tantôt fades, des bruits abjects traversants des murs troués… Alors oui, je pouvais en venir à me dire que céder à l’idée de le pardonner, pour  prendre un bon bain ce soir, et jouir des plaisirs de la cour, fut une proposition tentante. Mais les Baelish ne cèdent pas si facilement à vrai dire. Je suis sûre qu’il serait d’accord avec moi sur ce point, on ne gravit pas les échelons avec facilité, le piston n’est pas dans nos habitudes, et bien que nous soyons de la même lignée, je ne pouvais pas aisément agir autrement que par le refus de la luxure. Réfléchissant quelques secondes tout en buvant du vin - délicieux d’ailleurs - je secouais négativement la tête avant de lui répondre :


▬ Je suis prête à vous pardonner, cher cousin. Je n’ai pas envie de mourir avec l’idée que notre famille soit encore déchirée par de sautes querelles. Mais je décline l’attention que vous portez à mon confort… J’ai besoin de vivre avec le commun du monde, pour être habitée par l’envie de les mépriser ensuite, ou tout bonnement de le surpasser. L’on ne grandit pas à vivre dans le mensonge, n’est-ce pas ? Mais en apprenant à le créer.



Chassant ce sujet de la main, je me délectais d’une nouvelle gorgée avant de poser ma coupe sur le bois de l’immense bureau de l’argentier. Il était donc temps que je lui raconte mon entrevue surprise avec celui qui serait bientôt le nouveau monarque des Sept Couronnes, qu’il en soit ainsi, au moins pourrait-il se délecter du récit d’une aventure quelque peu amusante, et ce dans un silence de mort. Oui, j’étais prête à n’omettre aucun détail si cela pouvait le faire taire quelques secondes. Me recoiffant de façon machinale, je me plaçais droite sur mon fauteuil avant de souffler dans un léger rire :


▬ À la vérité vraie, je ne cherchais pas à rencontrer le Prince Aegon, je l’ai trouvé par hasard au détour d’un couloir en cherchant à rejoindre votre bureau. Le Donjon Rouge est si vaste que je me suis perdue. De fil en aiguille je me suis retrouvée dans un couloir sombre où il se trouvait aussi. Il m’a donc conduit jusqu’à votre bureau. Et pour le remercier… Je crois que je lui ai embrassé la joue, comme une enfant. D’où le fait que je sois entrée si brusquement.



L’histoire n’était clairement pas des plus folichonnes à entendre, il est vrai. Mais je ne savais trop comment la raconter autrement. Quant aux raisons qui m’avaient poussé à braver les interdits de quitter le Val, ils semblaient évidents. Son ton se fit si grinçant à l'appellation de notre ancien blason, l’idée lui déplaisait-elle autant ? Que je sois plus enclin aux anciennes coutumes de notre famille qu’à celles qu’il mettait égoïstement en place ? Sûrement. Je pouvais étrangement le comprendre pour le coup. Agir de façon si ambitieuse pour que la dernière des siennes dédaigne le résultat de tant d’années de sacrifices. Souriant à cette idée, mon visage se fendit en deux, pareil au sien, nous n’étions pas d’une même maisonnée pour rien. Au moins avions nous le même rictus pour exprimer notre contentement.


▬ Vous m’avez donné l’envie d’espérer plus de la vie. Je suppose que je peux l’énoncer de la sorte. Le Val m’était devenu déplaisant.



Mais l’était-il autant que la compagnie de l’oiseau moqueur ?


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