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[FB] L'excursion sauvage Feat Jorelle et Lyra

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L'excursion sauvage

semaine 1, Lune 7, an 283



Jorelle & Lyra & Dacey

Les batailles se succédaient, le Nord avait rejoint la bannière du Baratheon, Autant Jorah que Maege avaient quitté l'Île-aux-Ours, prouvant leurs valeurs au combat. En tout cas, c'était ainsi que le Mestre rapportait les choses à la jeune Dacey. Âgée de sept ans, elle devait tenir la place du chef de l'île, une place plus d'apparences, encore bien jeune pour prendre des véritables décisions pour la survie du peuple, mais elle faisait de son mieux et savait très bien se tourner vers ses conseillers quand elle ignorait une réponse ou ne comprenait pas le sens d'une question posée. Il y avait encore quelques années, la jeune Mormont était une parfaite jeune dame, rêvant de se marier et d'avoir des enfants, elle n'était en rien l'image de sa mère, mais tout avait changé quand elle avait vu de ses propres yeux son premier raid. Les cris, les visages de personnes sans vie, mais surtout le sang, rien ne pouvait quitter son esprit et ce jour-là, elle abandonna ses rêves et mit un pied dans la vraie vie. À ce moment précis, elle s'entraînait à l'épée avec le maître d'armes, ses gestes devenaient plus précis, plus rapides et pourtant, Dacey n'avait pas encore assez de force pour tenir l'arme de son souhait, une masse d'armes, tout comme une véritable épée. Lors de son premier entrainement, la Mormont avait voulu sauter des étapes et essayer de prendre cette arme, mais elle était tombée au sol, impossible de la soulever. Là, il lui fallut comprendre qu'il n'y avait qu'un entraînement acharné qui pourrait lui offrir cette chance d'obtenir son trophée.

Tombant au sol, elle se releva, malgré la poussière qui recouvrait son visage, ainsi que la fatigue. L'enfant possédait des traits très doux et sa chevelure brune volait en vent. Beaucoup disaient au premier coup d'oeil que s'était une adorable fillette, mais en l'observant plus, certains craignaient déjà son regard d'acier prouvant d'une grande force de caractère. Dacey voulait devenir une guerrière pour pouvoir protéger son peuple et sa famille. D'un coup, des pleurs la surprirent et d'un geste de la main, elle ordonna que le maître d'armes s'arrête. C'était une femme du pécheur parti à la guerre auprès de sa mère, curieuse, Daceyvoulu aller la voir, mais le Mestre qui vit ce qu'elle était en train de faire; l'arrêta.

- Lady Dacey, laissez là, elle a besoin d'exprimer son chagrin, seule.
- Pourquoi ?
- Qu'est-ce que vous pourriez faire pour l'aider ?
- Non, pourquoi elle pleure ?
- Son époux est mort, il a combattu vaillamment auprès de lady Maege.

Là, son regard se fit plus sévère, la jeune enfant ne comprenait pas ce qui les avait tout poussé à partir combattre, à risquer leur vie. Oui, qu'est-ce qui avait bien pu les éloigner du Nord ? Bien sûr, elle savait qu'ils devaient récupérer Lyanna Stark, mais pourquoi son mari était mort ? Et pourquoi leur mère les avait laissés seule ? Une part d'elle en voulait beaucoup à Maege, plus par peur de la perdre que par réelle haine envers sa génitrice. Finalement, elle haussa les épaules et tourna les talons. Son rôle était sans aucun doute de protéger l'île, mais elle ne pouvait rien faire pour une personne déjà morte. Rentrant dans la demeure en bois, elle posa son arme près de la porte, quand des hurlements la firent sursauter. Se mettant à courir pour parvenir jusqu'à la localisation de la scène, la nourrice semblait être au bord des larmes. En même temps, il fallait dire que s'occuper des quatre filles de Maege Mormont n'était pas une mince affaire. Dacey  expira un grand coup et vint à dire :

- Je m'en occupe.

Entrant dans la pièce, Jorelle piquait une colère pour une raison encore inconnue. Sans avoir peur des réactions de la plus jeune de ses soeurs, contrairement à la nourrice, Dacey annonça : 

- Jory, il va falloir que tu arrête de faire pleurer la nourrice.

La charge d'être l’aînée, Dacey prenait très à coeur la protection de ses soeurs, elles étaient toute sa vie, et en l'absence de leur mère, c'était véritablement à elle de prendre soin de sa famille, tout comme en l'absence de Jorah, du peuple de l'île aux ours.


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L'excursion sauvage

semaine 1, Lune 7, an 283



Lyra & Dacey & Jorelle

Ses petits yeux bleu s'ouvrirent péniblement, la fatigue la tenait en échec, mais allongé devant le feu de cheminée brûlant, enrouler dans une fourrure, elle suffoquait. La petite Jorelle se débattait de toutes ses forces pour se hisser en dehors de cette grande cape. Elle roula sur le sol, se rapprochant dangereusement des flammes. À force de détermination, elle réussit à pousser un pan d'une des capes de sa mère, mais malencontreusement, le bout du tissu se nicha sur les bûches enflammées. C'est lorsque la petite fille se mit sur ses deux pieds qu'elle se rendit compte de son erreur et seul un « oups » put sortir de sa bouche. S'affolant, elle tira la fourrure de la grande Maege Mormont et tapota avec ses pieds pour arrêter le carnage. C'est l'odeur de brûlé et la fumé qui émanait de la grande salle qui attira sa nourrice. Affolée, elle récupéra l'enfant qui avait réussi à achever sa mission et la pris dans ses bras. L'enfant tentait de se débattre, être la proie de cette affection n'était pas dans ses habitudes et n'appréciait guère d'être infantilisé de cette manière. La nourrice n'eut le choix de la lâcher, parce qu'elle la menaçait de la mordre. Sur l'île au ours, c'était bien connu, la dernière des Mormonts avaient les dents bien pointues et savaient les utiliser à son avantage. Ainsi, la nourrice la lâcha et tenta d'expliquer son geste. Elle avait eut peur pour elle, peur qu'elle se brûle, peur qu'elle tombe dans la cheminée en se prenant les pieds dans la cape... Jorelle, indigné par sa réaction, haussa les épaules : « Moi, j'aurais eu plus peur pour vous que pour moi ». La digne fille de Maege s'éloigna pour ramasser la fourrure fumante : « Bah oui, si je tombe dans le feu et que je cuis comme un poulet à la broche, je donnerais pas cher de votre peau ». Elle acquiesça plusieurs fois avec sa tête d'enfant et s’efforça de ne pas sourire devant l'air désabusé de sa nourrice. Jorelle était fière d'elle, mais elle savait qu'au fond, elle avait raison. « Et puis, ça ne doit pas faire si mal que ça d'être brûlé », elle rapprocha sa main des braises, mais heureusement, la nourrice avait appris à être rapide. Elle la récupéra en la tirant par le bras et tenta de garder son calme.

Le reste de sa journée fut rythmé par des crises de nerfs. La nourrice, qui avait bien du mal à la tenir en place, avait refusé qu'elle sorte rejoindre Dacey. Selon elle, l'héritière devait s'entraîner et non jouer avec sa petite sœur. Il en fut de même lorsqu'elle voulut rejoindre Alysanne et Lyra. L'excuse n'est pas pour les mêmes raisons, mais les faits étaient là, Jorelle était coincé dans la même pièce que sa nourrice et cela lui était insupportable. Alors elle avait décidé d'être détestable, posant beaucoup plus de questions qu'à son habitude, courant partout dans la sale, excitait les chiens, criait de toutes ses forces jusqu'au moment où la pauvre nourrice n'en puisse plus. À bout de forces, elle fondit en larmes devant la jeune noble. En réalité, elle ne voulait pas qu'elle sorte pour toujours l'avoir sous son œil, sa culpabilité et la peur de se faire manger par Maege étaient bien présente dans son esprit. L'enfant commençait à se taire lorsque Dacey entra dans la pièce : « Jory, il va falloir que tu arrêtes de faire pleurer la nourrice ». Une fois encore, elle haussa les épaules et tira la cape vers sa nourrice : « Vous pouvez essuyer votre nez dedans, elle n'est plus à ça près ». Jorelle était une petite peste, certes, mais elle n'aimait pas voir les personnes pleurer. « Elle n'a pas voulu que je sorte dehors, il fallait bien que je m'occupe. Que pouvais-je bien faire d'autres ? » , dit-elle de bon cœur. Finalement, elle finit par s’asseoir sur une chaise, depuis sa sieste, elle n'avait pas arrêté de courir et ce fut avec un grand soulagement que sa nourrice la vit se calmer. « Tu as bien combattu ? »

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L'excursion sauvage

semaine 1, Lune 7, an 283



Jorelle & Lyra & Dacey

Fleur était la plus jolie lapine du clapier. Son pelage gris ressemblait à un manteau d’argent sur son dos et ses oreilles, peut-être un peu plus courtes que la moyenne, lui conféraient un visage rond et dodu, illuminé par deux grands yeux noirs, surmontés de longs cils clairs. Lyra la nourrissait bien. Trop bien. Aussi, elle était plus grasse que les autres. La petite fille avait même demandé à un pêcheur de lui construire un petit enclos spécial et couvert où elle était seule et donc bénéficiait de plus de place pour courir et se dégourdir les pattes. Déjà mère de plusieurs portées de lapereaux, elle était sûrement un peu plus vieille que ses congénères.
La troisième ourse l’avait prénommé ainsi car les fleurs de pissenlit, plutôt rares sur l’Île aux Ours, étaient son met favori. C’est donc de bonne heure ce matin-là que la fillette s’approchait en trottinant des clapiers, deux énormes bourgeons jaunes dans chaque main. L’empressement et la longueur de sa robe ayant appartenu à Alysane la firent trébucher plusieurs fois dans la boue, mais elle parvint devant les grillages sans tomber. Un exploit pour elle.

Domeric, que tout le monde appelait l’Écorce, un soldat Mormont à peine âgé de vingt-ans qui était resté sur l’Île pour protéger les Ourses plutôt que d’aller combattre aux côtés de sa lady, était agenouillé devant la cage de Fleur. Lyra l’observa tâter la graisse blanche de son ventre. D’ordinaire d’une timidité maladive avec les inconnus, elle connaissait assez le jeune homme pour ne pas être trop gênée en sa compagnie. Plus que de la gêne, elle ressentait plutôt de l’intimidation face à cet homme grand, musclé, statuesque pour une petite fille de cinq ans et au visage déjà buriné par les épreuves et l’hostilité du climat de leur île natale.

« Venu voir Fleur ? »
lui demanda-t-elle en faisant glisser les tiges par les trous de la clôture.

La lapine rappliqua en vitesse, s’arrachant à la main du guerrier, pour venir grignoter les fleurs gracieusement offertes. La petite s’émerveillait encore de son appétit que rien ne semblait pouvoir tarir.

« Mh, » lui répondit-il dans un grognement. « Vous vous en occupez bien lady Lyra. Elle est bien grosse. »

Le compliment le fit rougir et elle hocha la tête avec un grand sourire. Sa main encore potelée d’enfance vient caresser le poil soyeux de Fleur qui ne broncha pas alors qu’elle terminait son premier pissenlit.

La poigne de l’Écorce se referma sur ses petites oreilles après avoir soulevé la planche protégeant le clapier. Il tourna les talons en direction des écuries. Les yeux gris de la petite fille s’agrandirent de surprise. Elle courut derrière lui en remontant ses jupes crottées. Ses doigts se cramponnèrent au pantalon de Domeric une fois qu’elle parvint à sa hauteur.

« Où tu vas ? Et Fleur ? » s’inquiéta-t-elle.

Ne pouvant garder le rythme, elle finit le nez dans la terre. Le soldat l’aida à se redresser d’un mouvement un peu brusque avant d’épousseter sa robe, geste inutile, mais qu’il jugeait nécessaire.

« Restez ici, » lui ordonna-t-il d’une voix bourrue.

D’un tempérament docile, elle obéit sans rechigner. Pourtant, dans l’entrebâillure des portes du box, elle aperçu nettement le guerrier resserrer ses mains autour du petit cou de Fleur avant de le tordre sur le côté.
Un craquement lugubre retentit. La tête de la lapine retomba mollement sur son petit poitrail blanc, ses grands yeux noirs la fixant à travers le jeu du bois.
Lyra était encore trop jeune pour saisir complètement le concept de mort. Elle n’avait encore assisté à aucune attaque fer-née ou sauvageonne, s’effrayait de la moindre lame et sanglotait lorsque, dans un conte de leur nourrice, il était fait mention d’un blessé ou de sang.

Avec un grand cri, elle déguerpit en courant des écuries. Les yeux troublés de larmes, son instinct premier fut de se mettre en quête de sa génitrice. Or, Maege n’était pas sur l’Île aux Ours, tout comme leur cousin Jorah. Dacey, qui aurait dû s’entraîner, était introuvable et Alysane devait vagabonder, comme à son habitude.
Perturbée et la vision floue, elle rentra dans l’encadrement de bois brut de la porte de la forteresse de rondins, ce qui ne fit qu’augmenter ses pleurs. Une bosse finirait par se former, sans aucun doute.

Enfin, la voix de ses sœurs retentit et elle se précipita à l’aveuglette vers elle. Elle percuta les jambes de son aînée et s’y accrocha fermement en hoquetant de plus belle. D’autres petits gémissements larmoyants lui apprirent que la nourrice de Jory n’était pas dans un état plus glorieux. Mais alors que celle-ci semblait se calmer, impossible pour Lyra d’oublier le corps inerte de Fleur et l’horrible craquement qui lui faisait encore dresser les petits cheveux de sa nuque.

« D-Dacey… » renifla-t-elle. « Il a tué Fleur ! Il a tué Fleur ! »




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semaine 1, Lune 7, an 283



Jorelle & Lyra & Dacey

L'ainée des Mormont faisait face à la plus jeune, rien qu'en rentrant dans la pièce celle-ci s'était calmée contrairement à la nourrice. Dacey aurait pu la réconforter, lui dire que sa petite soeur ne lui voulait pas de mal, mais cela ne servirait pas à la rendre plus forte, elle devait prendre du poil de la bête, car il y avait bien pire que Jorelle et si elle pleurait face au caprice de la petite, qu'est-ce que cela serait face aux attaques de l'île. Il était bien fini le temps où Dacey vivait dans un monde idéal, non, elle connaissait la cruauté et pour survivre, il fallait se montrer plus fort que son ennemi. C'était ce qui la poussait chaque jour à s'entraîner, devenir forte pour protéger les siens et ceux comme la nourrice, incapable de faire face aux aléas de la vie. 

« Vous pouvez essuyer votre nez dedans, elle n'est plus à ça près . Elle n'a pas voulu que je sorte dehors, il fallait bien que je m'occupe. Que pouvais-je bien faire d'autres ? »

Dacey ne put s'empêcher d'afficher un petit sourire en voyant Jorelletendre la cape de Maege Mormont. C'était bien la preuve que Jory n'avait pas mauvais fond, puis dans les faits, elle n'avait pas tort. Pourquoi la nourrice avait voulu garder une ourse en cage ? Ce n'était pas étonnant que celle-ci ne soit pas native de l'île. Contrairement aux enfants du Sud, les petites Nordiennes n'avaient pas besoin d'être chouchoutées. Restant face à sa soeur qui vint à s'installer sur une chaise, elle lui demanda : 

« Tu as bien combattu ? »

Fière de son entraînement, Dacey, le visage toujours recouvert de poussière, posa ses mains sur sa taille comme pour se faire grandir et proclama :

- Oui, bientôt, je serai assez forte pour porter la masse d'armes.

La nourrice vint à ce moment-là près d'elle pour lui essuyer le visage, mais Dacey la repoussa avec sa main. Contrairement à elle, la Sudiste n'avait pas oublié qu'elle devait autant prendre soin de Jorelle que du reste de ses soeurs. C'était une lutte de tout instant, écrivant souvent dans ses lettres à sa famille que les filles Mormont étaient de véritables sauvageonnes. D'un coup, des pleurs attirèrent leurs attentions, là Lyra vint s'accrocher à ses jambes, larmoyant encore plus que la nourrice, mais contrairement à la froideur face aux larmes de sa nourrice, Daceyse fit plus conciliante et se baissa à son niveau pour la réconforter.

« D-Dacey…Il a tué Fleur ! Il a tué Fleur ! »

Son coeur avait sauté dans sa poitrine, s'attendant à une attaque de Fer-nés ou bien de sauvageons, mais n'y aurait-il pas eu un son de cor ? Puis, d'un coup, tout lui revint en tête et la soulagea. Fleur était une lapine, Dacey avait appris à ne pas s'attacher à ses animaux qui servaient de repas, mais elle aimait voir Lyra s'y attacher. Si elle était heureuse de le faire, Dacey en était heureuse pour elle. En tout cas, l'entendre dire que quelqu'un avait été assez idiot pour tuer Fleur devant Lyra, lui fit prendre des airs de grand seigneur quand elle ordonna d'un ton sanglant à sa nourrice :

- Aller chercher le coupable
- Mais je dois...

La Sudiste ne termina pas sa phrase face au regard de Dacey et puis, recula de quelques pas, ayant peur de la réaction de la plus jeune. Elle était si imprévisible. Filant de la pièce, elle n'allait certainement pas aller chercher l'homme qui ne cherchait qu'à nourrir la famille, mais pouvoir s'éloigner de ses oursonnes lui ferait le plus grand bien. Se retrouvant seule, Dacey prit la main de sa soeur et fit signe à Jorelle d'emmener la cape de leur mère.

- Sèche tes larmes Lyra, je suis sure que Fleur est heureuse. Elle est partie gambader auprès des enfants de la forêt...

Les soeurs Mormont avaient toujours été bercés par les histoires de Maege Mormont et souvent quand sa mère était trop occupée s'était Dacey qui prenait le relais, quoique ses histoires fussent plus douces. Allant s'installer près du feu, elle tapota sur la grosse peau d'ours pour que ses deux jeunes soeurs la rejoignent.

- Je vais vous raconter ma dernière aventure. Il y a quelque temps, je suis parti prier au Barral, demandant à nos dieux de protéger nos familles et de nous ramener mère et là, j'ai entendu un bruit dans un buisson. Vous auriez vu, il y avait un énorme chien blanc avec de grands yeux qui me scrutaient puis près de lui un énorme bonhomme se tenait, je n'ai pas eu peur, nous sommes des Mormont. Je l'ai menacé avec mon couteau et là, il a prononcé mon nom et m'a annoncé être mon père. L'ours avait pris forme humaine pour prendre soin de nous en l'absence de mère. Il a les mêmes yeux bleus que nous et une barbe brune. J'ai senti qu'il disait la vérité, personne ne mentirait face aux dieux. Notre père est l'homme qui fait peur, l'homme des murmures des pécheurs, il est l'ermite de la forêt, l'homme-ours. Bien sûr, vous devez garder le secret, personne ne doit le savoir.

Durant tout le long, elle avait fait des gestes, mit le ton adéquat à la situation. Dacey croyait fermement en ses paroles et dans le fond, l'homme était véritablement son père, mais malheureusement pas celui de ses soeurs, mais comment une enfant de sept ans aurait pu s'en douter.


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semaine 1, Lune 7, an 283



Lyra & Dacey & Jorelle

Assise sur cette grande chaise austère, la petite dernière souriait à son aînée, tout aussi fière de ses exploits. Jory n'avait aucun doute sur les capacités de sa grande sœur et savait qu'elle deviendrait une très grande guerrière. Son sourire se fit plus grand en entendant le nom de l'arme. La masse d'arme était sûrement la plus lourde et la plus difficile à manier, mais c'était son rêve. Coupé de ses pensées, son petit corps tressaillit en entendant les pleurs d'une enfant, ses sanglots couvrirent ceux de la nourrice. Si son visage était dur devant les lamentations de la nourrice, il était nettement plus doux devant ceux de son autre aîné. Dacey et elle n'avaient que très peu de point commun, mais lorsqu'il s'agissait de leur famille, elles réagissaient de la même manière. Lyra chuta, en larme. « D-Dacey… Il a tué Fleur ! Il a tué Fleur ! ». Toujours assise sur sa chaise, la rendant tellement plus grande, elle s'interrogeait. Qui était cette fleur ? Tout pouvait se voir sur son visage et à ce moment même, c'était l'interrogation qui pouvait se lire. Elle tourna sur sa chaise, s'appuyant sur ses genoux et utilisant le rebord de la chaise pour ne pas tomber.

Toute jeune et déjà si autoritaire. Dacey ordonna qu'on aille cherche le coupable et la nourrice s'exécuta en pleurnichant, comme à sa grande habitude. L'aîné des petites oursonnes prit la main de Lyra et fit signe à la petite dernière. « Sèche tes larmes Lyra, je suis sure que Fleur est heureuse. Elle est partie gambader auprès des enfants de la forêt... », Jory descendait maladroitement de sa chaise lorsqu'elle entendit cette phrase. À ce moment-même, tout lui revint en mémoire et prise par les émotions, elle hurla le mot : « Lapin ». En voyant le visage de ses sœurs, elle se murmura à elle-même le terme qu'elle utilisait très souvent : « Oups ».

Enfin sur ses deux pieds, Jory tira la cape maternelle un peu brûlé et l'emmena tout près du feu. Là où se trouvaient ses sœurs. Trop jeune pour véritablement comprendre le concept de la mort, la petite dernière n'arrivait pas à être véritablement compatissante pour la mort du lapin, mais été peiné de voir sa sœur dans cet état. Un sentiment qui disparut bien vite. Jory avait les yeux tout ronds, elle était émerveillée par cette histoire. L'ours avait pris forme humaine pour elles, pour ses enfants. « On doit rien dire à Alysane ? ».

L'oursonne tira un bout de la cape pour le donner à sa sœur, mais elle n'avait pas pris en compte la distance, alors finalement, elle abandonna son idée. En voyant sa sœur toujours aussi triste, la petite proposa une idée farfelue, mais qui pourtant lui ressemblait si bien : « Et si on partait en excursion sauvage ? »

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semaine 1, Lune 7, an 283



Jorelle & Lyra & Dacey

Le visage de Dacey, déjà sévère pour son jeune âge, se ferma un peu plus à la vue des sanglots de sa petite sœur alors qu’elle lui apprenait la mort de sa lapine préférée. La petite ourse remarqua alors que la nourrice jusqu’alors reniflante, arborant des yeux aussi gros que rouges de larmes semblait, quant à elle, se calmer. Lyra hoqueta encore quelques secondes avant que les battements de son cœur ne ralentissent et cessent de tambouriner violemment contre sa poitrine. Petit à petit, sa vision retrouva sa netteté. Elle papillonna de ses longs cils noirs pour finir d’en chasser les billes salées.
L’ordre jaillit comme un éclair de la bouche de la fille aînée de Maege. Son autorité était indiscutable en l’absence de la lady de la maison et de Jorah et malgré les protestations de la domestique, elle fut obligée de se plier aux ordres de l’enfant. Finalement, la fillette brune ne sut si la servante accueillait cette décision avec l’embarras d’être ainsi dominée par une fillette ou le soulagement d’enfin quitter la pièce où elle semblait avec gardé un œil sur Jorelle –exercice qui semblait ne pas avoir été de tout repos-. Pourtant, la dernière née de la tête du fief restait muette, perchée sur sa chaise à observer son petit monde avec des yeux curieux.

Avant qu’elle ne disparaisse dans les entrailles de la forteresse de rondins, l’oursonne aurait voulu lui donner le nom de celui qui avait tordu le cou de Fleur, mais sa gorge était encore nouée. Au mieux, elle ne put qu’ouvrir la bouche et la refermer, incapable d’émettre le moindre son en dehors de gémissements tremblants. Finalement, elle n’était même plus trop sûre de vouloir donner l’identité de Domeric. Malgré tout, elle appréciait le jeune homme et elle ne désirait pas qu’il ait d’ennuis. Et elle savait que si sa sœur lui mettait la main dessus, il risquait d’être puni. L’enfant frissonna à cette perspective. Non, elle se tairait.

Dacey attrapa sa petite main et la serra bien fort. Les mots qu’elle prononça firent hocher la tête de sa jeune sœur. Celle-ci obéit sans broncher et essuya joues, yeux et nez de ses petits doigts potelés, avant d’y aller plus franchement avec sa manche.

« Tu crois ? » demanda-t-elle, pleine d’espoir, un mince sourire flottant sur ses lèvres.

Les yeux rassurants de la petite lady en herbe suffirent à la rassurer. Si la guerrière en devenir lui affirmait, alors cela était forcément vrai. Lyra espérait simplement que les enfants de la forêt ne courraient pas trop vite dans les bois. Il y avait beaucoup de ronces et de branches et Fleur n’était pas très rapide. Souvent, d’ailleurs, il lui arrivait de se prendre les pattes dans la moindre branche et d’y rester coincée, sans réellement chercher à se dégager, jusqu’à ce que quelqu’un ne daigne bien la secourir.

Les trois petites finirent par s’installer près de l’incroyable cheminée où un feu imposant brûlait, laissant les buches noircies crépiter dans une symphonie bien connue de la forteresse de rondins. Les craquements sourds et l’odeur des cendres étaient des plaisirs simples que les Sudiers ne pouvaient pas apprécier comme les Nordiens. À se chauffer les doigts, les orteils et le museau gelés par le froid près de l’âtre chaleureux, il y avait quelque chose de maternel, de presque limbique.
Jorelle tira derrière elle la grande cape de Maege dont Lyra remarqua sans mot dire que les rebords étaient légèrement roussis. Sous ses paumes, elle sentit le poil rugueux et rèche de la peau d’ours tannée où elle s’endormait quelques fois, aux pieds de Maege.

La fillette ouvrit grand ses oreilles, toujours attentive lorsque quelqu’un prenait le temps de leur raconter un conte. Elle adorait les histoires et elle y repensait souvent le soir, avant de dormir.
Une expression horrifiée passa sur son visage lorsqu’elle arriva au passage du grand chien blanc. Un loup ! C’était un loup ! Et les nourrices craignaient les loups, les surnommant les démons des bois. Ils volaient la nourriture et attaquaient les chevaux. La troisième ourse n’avait jamais rien entendu sur un homme ou une femme morte sous les crocs d’un de ces chiens sauvages, mais cela ne l’empêchait pas de trembler d’appréhension dès que quelqu’un osait en prononcer le nom.
La peur disparut bien vite pour laisser place à de l’incompréhension pure dans son regard. Son père ? Pourtant, elles n’en avaient pas. Aucune des sœurs Mormont n’en avait. La brune n’avait jamais été envieuse des filles de pêcheurs et de tisserands qui s’amusaient quelques fois avec leur géniteur sur la plage. Lyra avait sa mère et son cousin. Cela lui suffisait amplement. D’ailleurs, Maege leur avait souvent répété qu’elles n’en avaient pas besoin, d’un père. Alors, que Dacey ait soudainement rencontré le sien n’avait aucun sens dans l’esprit de sa petite sœur. Qu’est ce que c’était qu’un père au final ? Elle jeta un regard à Jorelle pour voir si elle partageait sa confusion, mais le bambin avait les orbites aussi rondes que des soucoupes, émerveillée par l’histoire. L’avant-dernière fille de l’Ourse serra ses bras autour de ses jambes lorsque leur aînée leur révéla que son père –leur père ?- était l’Ermite. Les pires rumeurs circulaient à son sujet sur l’Île aux Ours et Lyra en était tout bonnement terrifiée.

Sans un son, elle acquiesça, promettant alors de garder le secret de Dacey. La fillette n’était pas du genre à colporter les rumeurs, ni à trahir sa parole, mais cette fable la rendait de toute façon bien trop craintive pour oser quoique ce soit.

La proposition de Jory la fit sursauter.

« En excursion sauvage ? » répéta-t-elle. « Dans la forêt ? Voir l’Ermite ? »

Elle avait l’impression de dire des gros mots en disant cela.

« Pas aller dans les bois, » s’obstina-t-elle. « Pas le droit. Toutes seules. »

Leur mère avait été très claire à ce sujet. L’orée de la sylve était d’ailleurs bien trop sombre pour attirer l’oursonne qui ne l’observait que de loin, méfiante, avant de déguerpir lorsque le moindre pépiement résonnait depuis ses profondeurs insondables ou qu’elle croyait apercevoir le mirage d’une ombre se déplaçant parmi les arbres.
Pourtant, malgré sa peur, l’histoire de Dacey l’avait intriguée.

« L’Ermite est papa ? »

Elle se pointa du doigt avant d’en faire de même avec Jory. Leur aînée avait dit qu’il avait les mêmes yeux qu’elles. Pouvait-il être leur géniteur à elles aussi ?





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semaine 1, Lune 7, an 283



Jorelle & Lyra & Dacey


Le temps de l'innocence. Il y a encore quelques années, alors que Dacey avait dans les âges de Jorelle. L'enfant ne rêvait que d'un beau mariage, portant des robes et surtout s'entrainant à la danse. Ses partenaires variaient entre Jorah, le fils du cuisinier, et même Alysanne. Tout n'était que danse et douceur, tournoyant dans la demeure, dans les bois, même dans le village. Il lui fallut comprendre la rudesse de la vie, voir ses premiers morts et le chagrin sur le visage de ceux qui avaient perdu des proches, pour se tourner vers la voie des armes. D'une certaine façon, cela restait une danse, une danse bien différente, mais qui pourrait sauver des vies. Enfermant au fond de son coeur tout ses rêves enfantin, elle commença à porter le pantalon et destina sa vie à la protection de l'île. Un but qui la poussait à s'entraîner chaque jour depuis l'âge de six ans, mais il n'en restait pas moins qu'elle restait une petite fille, une enfant qui s'échappait souvent jusqu'au Barral pour prier et s'évader de toute la pression qu'elle se mettait elle-même. Les bois étaient sa demeure, le lieu où elle se sentait le plus libre. Ce fut lors de l'une de ses ballades près du Barral qu'elle avait fait la connaissance de l'ermite et de son énorme chien blanc. La première réaction de l'enfant fut de le menacer avec son couteau. Cet homme était d'une grande stature, une imposante barbe recouvrait son menton, tandis que de longs cheveux noirs tombaient dans son dos. De par son apparence, il n'était pas étonnant qu'il effraie les villageois de l'Île-aux-Ours, mais l'enfant n'eut pas peur, dans son regard, elle perçut une certaine douceur, peu commune et quand il l'appela par son prénom et lui annonça être son père, elle abaissa son couteau, comme si tout son être savait qu'il disait vrai, qu'un lien existait entre eux.

C'était cette histoire qu'elle raconta à ses deux plus jeunes soeurs, voulant partager cette aventure, mais surtout remontée le moral de Lyra. Jamais, les filles Mormont n'avaient eut besoin d'un père, Maege Mormont s'imposait très bien dans les deux rôles, mais étant absente, elle estimait que la présence de l'ermite ferait du bien à ses soeurs, comme cela l'avait fait pour elle. Pour finir, ayant fait la promesse de garder ce secret, elle demanda aux oursonnes d'en faire de même. Personne ne devait savoir que l'ermite était véritablement un Ours qui prenait forme humaine, même s'il était connu de tous qu'elles étaient filles d'Ours. Les expressions de Jorelle et Lyra étaient bien différente, faces à cette nouvelle, et cela était normal vu qu'elles-mêmes ne se ressemblaient en rien. Tandis que la douce acquiesça en silence de ne rien dire, la petite sauvage demanda :

« On doit rien dire à Alysane ? ».

Pour simple réaction, Dacey hocha les épaules, il ne serait pas juste qu'elle ne soit pas dans la confidence, mais c'était certain qu'à ce moment précis, ne se trouvant pas près d'elles, Alysanne serait donc la dernière au courant. Essayant d'imaginer la réaction de sa cadette, elle fut surprise d'entendre l'idée de Jorelle et répondit sans même réfléchir, totalement enjouée :

- Quelle bonne idée !

Oui, si Dacey avait vu ses soeurs partir seule en escapades, elle n'aurait pu s'empêcher de leur faire la morale, mais là, il s'agissait d'une mission primordiale pour remonter le moral de Lyra. Puis, elle était accoutumée au bois et était certaine d'être un très bon guide

« En excursion sauvage ? Dans la forêt ? Voir l’Ermite ? Pas aller dans les bois.  Pas le droit. Toutes seules. »

Bon, Lyra paraissait beaucoup moins enchantée par cette idée, mais c'était ce qui faisait sa différence, elle était encore si innocente, si pure. Jorelle l'était aussi, mais elle savait mordre quand cela semblait inévitable. Pour la rassurer, Dacey posa une main sur son épaule.

- Les bois ne sont pas dangereux, les plages, oui. Se levant, elle ajouta fièrement : Et, je sais me battre.

Dacey surestimait surement ses prouesses en combat, mais pour elle, il n'y avait aucun doute, elle serait protégée ses soeurs si vraiment les bois se révélait dangereux.

« L’Ermite est papa ? »

Face à sa question, un éclatant sourire vint à apparaitre sur le visage, d'habitude sévère, de la jeune Mormont. Nul besoin de mot pour répondre, il était clair que pour Dacey, c'était le cas. Elles étaient filles d'Ours et cela serait étrange d'avoir plusieurs changes-peau dans les bois, un suffisait amplement. Avançant jusqu'à la porte, elle l'ouvrit tout doucement et annonça à voix basse :

- Nous devons être discrète, la nourrice ne nous laissera jamais y aller.

Bien sûr, elle fit signe à Jorelle de lâcher la cape de Maege. L'emmener serait loin de la discrétion. Prenant la main de la plus jeune sans vraiment lui laisser le choix, elles se faufilèrent jusqu'à la grande entrée, là où Dacey récupéra sa petite épée, mais surtout son couteau. Au final, elles arrivèrent à l'extérieur, mais ce n'était pas le plus difficile, là, il fallait qu'elle gagne les bois s'en se faire remarquer. Une Mormont pouvait pas inaperçu, mais trois ensembles, cela était plus suspect. Par chance, elles ne croisèrent personne jusqu'à l'imposant Barral de l'île-aux-ours. Lâchant la main de Jorelle, Dacey essaya de se souvenir d'où venait l'ermite et surtout des histoires que racontaient les pécheurs du coin. Les rumeurs disaient qu'il vivait à l'autre bout des bois, de là où on pouvait voir la grève glacée quand le temps le permettait. 

- Il venait de par là.

Un chemin sinueux entre les arbres s'offrait à elle, Dacey porta un regard à ses soeurs, voir si elles étaient toujours prêtes à partir en expédition. 


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