Paon et coq d'ordinaire ne se côtoient pas [Azilys Serrett]
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Année 298, Lune 10
Azilys & Humfrey
Je flattais l'encolure de la monture qui avait accompagné mes pas jusqu'ici. Au pied de cette immense forteresse dont l'on avait l’accoutumance d'entendre parlé. Jamais jusqu'ici je n'avais encore osé défier du regard cette colossale demeure taillée dans la pierre. Beaucoup enviait ses ressources minières, sa situation son histoire exaltante sur la richesse d'une famille au patrimoine clinquant et raffiné. Mon visage était empreint d'une aigreur palpable. Seul mes traits trahissaient vraisemblablement le goût amer, que l'on reconnaît s’immiscer dans sa bouche quand quelqu'un vous à allégrement joué un mauvais tour. Celui-ci était des plus âpres que même le vin et le sang ne sauraient l'égaler. À dire vraie ces lieux n'étaient pas fait pour moi et à l'inverse et de toute évidence je n'étais pas fais pour eux. Le respect que je devais à mon oncle et au seigneur de Champmoisson était une évidence même, un devoir après tous ce qu'il avait fait pour l'enfant et l'adulte brusquement naïf que j'étais en choisissant de mettre le pied à l'étrier et contempler les vastes champs qui m'accompagnaient sur le chemin du départ.
La réflexion d'une telle impertinence n'était d'aucune utilité surtout que chaque secondes qui passaient maintenant me rapprochait officiellement de cette entrevue au combien charmante me dirait on mais dont je ne pourrais simplement pas oser prononcer encore le nom. Je n'étais pas fais pour cette vie là. Alors à quoi bon pouvais-je bien servir me reprochait mon oncle bienveillant voyant ici la plus belle occasion, celle d'une vie, pour continuer à se pavaner dans son illustre pourpoint de couleur et clamer au combien il était honoré et fier de jeter en solde une gerbe de fleurs glorifiante et triomphale aux pieds de la citadelle d'argent j'ai nommée, Montargent. Peste soit de mon impertinence et de cette langue trop pendue que je portais derrière cette rangée de dents aussi carnassière que grinçante. Descendant de ma monture j'avançais me présentant aux portes accompagné d'une escorte aux couleurs de mon banneret. Si les relations que nos familles à différents degrés partageaient et entretenaient nous n'avions cependant pas pour la plupart le même mode de vie. Ce qui me faisait réfléchir à cette curieuse et incompréhensible proposition. Je n'avais nullement mon mot à dire dans le jeu des alliances des seigneurs de nos fiefs respectifs. Néanmoins il était impensable qu'un simple chevalier se lie à une lady de son rang et de la stature rabaissant à un piètre niveau le prestige de sa maison aux yeux de tous et de notre seigneur et maître Lord Tywin Lannister. Les sourcils froncés s'assombrissaient face à tant de questions auxquels je ne pouvais trouvé de réponse logique si ce n'est celle d'une manigance semblant légèrement enfantine.
L'escorte m’emboîtait le pas, curieusement j'avais une certaine gêne à être ainsi entouré, et l'apparat de mes vêtement était bien moindre face à tous ces sujets gravitant autour des miens. J'aurais pensé que ma place aurait été à juste titre de me placé autour d'un homme bien plus important de notre famille pour une telle union et encore une fois l'incrédulité de mon esprit préférait éviter ce sujet aussi longtemps que possible. « Cette journée s'annonce longue... » Déclarais-je mollement face aux oreilles d'un courtisan me regardant d'un air interloqué et presque surpris de m'entendre parler d'une manière aussi virulente et peu enclin à la courtoisie. Je lui offrais un sourire forcé essayant de mettre un peu plus d'enthousiasme mais que vouliez vous que je face de plus ? D'autres seraient prêt à danser nue sur la plage à l'annonce d'une telle nouvelle mais je n'attendais pas autant d'une vie que j'envisageais avec plus de « simplicité ? » Oui voilà le mot qui caractérisait bien la personne que j'étais malgré mon titre de chevalier je n'avais aucune prétention à la succession de ma maison et je n'avais rien de plus à offrir que de servir humblement et avec dévouement monseigneur Harys Swyft. Mes yeux passaient d'une vision à une autre impressionné par les innombrables aspects d'une telle bâtisse moi qui préférait vivre à l'air libre et quitte à m'endormir sur la paille. J'expirais l'air de mes poumons au travers d'une bouche légèrement béante face à l'attente du seigneur en son domaine et la vision de l'espiègle esprit au visage placide qu'incarnait la jeune lady Azilys Serrett.
De quoi me plaignais-je encore ? Après réflexion n'est il pas heureux celui qui est donné en épousailles à une jeune femme riche et puissante ? À dire vraie cela faisait froid dans le dos malgré les avantages évidents que cela pouvait procurer. Ce qui me dérangeait concrètement était peut être cette forme d'impuissance à répondre de mes actes mais croyez bien que je n'allais pas faire dans la dentelle. Peu à peu le silence se faisait alors que les pas raisonnant et leurs silhouettes autour de nous se figeaient pour entrevoir le seigneur de Montargent. J'offrais spontanément une révérence qui ne manquait pas de faire sourire et rire certains coquins de la cour de la maison Serrett. Oui je n'étais pas aussi pompeux et apprêté que la majorité d'entre eux. Je ressentais une certaine forme de frustration et de gêne me monter aux joues si bien que je n'osais pas regarder ailleurs autour de moi que mes pieds attendant l'intervention d'un geste ou d'une parole me tirant de cet embarras.
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Année 298, Lune 10
Azilys & Humfrey
Le vent s'engouffrait dans la chambre, les cheveux libres de l'occupante virevoltaient tandis que son regard se posait sur le paysage qui s'imposait à elle. Montargent, siégeait sur le plus haut d'une colline et plus bas de celle-ci une rivière s'écoulait. La vue était fantastique, voyant tout ce qui se passait à plusieurs horizons, rares était ceux qui arpentaient les chemins accidentés pour s'y rendre sans se faire repérer par les gardes des Serrett. Leurs richesses leur permettaient de préserver leur demeure des aléas du temps, mais aussi de bien se protéger ainsi que leurs mines d'argent. Puis, il fallait le dire que pour trouver Montargent, il fallait soit emprunter la rivière ou bien s'aventurer dans les montagnes de l'ouest, ce qui expliquait la tranquillité des Serrett. Tandis qu'aux temps jadis, d'autres maisons cherchaient à devenir plus puissantes, à être plus grandes que les lions, les paons avaient préféré pleuvoir secret leur richesse. Peu ignorent qu'ils sont riches, mais personne ne pourrait savoir à combien s'élève leur patrimoine et cela durerait tant qu'Azilys se trouverait à Montargent. Tout comme Albéric Serrett lui avait enseigné, mieux valait paraître le plus serviable et agir dans l'ombre et le paon, emblème de leur famille, représentait bien cette vision. La beauté absolue qui pour séduire leurs proies déployées toutes les plus belles choses.
La chambre où elle se trouvait, se retrouvait au plus haut, de la plus grande tour, c'était en ce lieu que sa mère lui avait donné la vie. Cette chambre était devenue le sanctuaire de la mélancolie de la troisième femme d'Albéric et à présent, il s'agissait du sanctuaire de sa fille. Azilys aimait venir ici, lieu où elle pouvait simplement souffler. La mort d'Aliénor, puis de Lucian furent des épreuves qui eurent un effet sur sa personnalité. Plus de déterminations et moins de compassion, il était fini l'époque où elle protégeait ceux qu'elle aimait, car elle était décidée à ne plus jamais ouvrir son coeur, c'était une faiblesse. Son objectif était Montargent et la préservation de la lignée Serrett et de ses valeurs. Aspirant un grand coup, la tête posée contre le bois de la fenêtre ouverte, elle était en paix, une paix volatile qui disparaissait au moment où elle quittait son sanctuaire.
Quand on frappa à la porte pour la prévenir qu'il était temps de se préparer pour l'arrivée de Swyft, Azilys s'avança sans dire un mot et gagna sa chambre. Sa servante la craignait autant qu'elle l'aimait, sachant pertinemment que si elle la servait bien, elle ne risquait rien et serait bien récompensée, mais qu'à l'inverse une moindre erreur pourrait lui coûter beaucoup. Il fallait dire quand ce lieu, elle était beaucoup plus respectée que le seigneur actuel, la raison était simple, elle n'avait jamais fui Montargentcontrairement à Tybolt et surtout, elle savait gérer les affaires du fief à l'image d'Albéric, celui qui a fait encore plus briller la cité d'argent.
Arrivée devant son armoire, elle donna des ordres pour sa tenue, sa coiffure ainsi que ses bijoux. Ser Harys Swyft était un chevalier fieffé qui était appâté par l'argent, il était donc évident qu'il accepterait la proposition de son demi-frère, mais en contre-partie, il restait un homme, un homme qui ne devait pas se douter que toute avait été manigancer par Azilys et non le seigneur des lieux. C'est pourquoi, elle allait paraître la plus respectueuse et soumise envers la gente masculine. Une coiffure faites avec des fleurs, une robe claire qui mettait en évidence ces traits juvénile et innocent, puis qu'un simple bijou pour simple ornement. Ne pas en faire trop, le mot d'ordre à l'inverse s'était Tybolt qui allait briller, cela, elle s'en était assurée en choisissant sa tenue dans les moindres détails. Le reflet dans le miroir lui rappelait sa tendre soeur, souriant à cette vue, elle était fin prête à rejoindre tout le monde.
Avançant d'abord d'un pas déterminé, elle emprunta ensuite une démarche plus calme. Son entrée provoqua le silence dans les convives, les regards se tournèrent vers elle, les deux Swyft se trouvaient auprès de Tybolt. Se plaçant auprès de son frère, elle fit apparaitre un sourire et un regard qu'elle voulait docile, mais surtout voulait faire croire qu'elle était légèrement impressionnée par cette présence masculine. D'une révérence parfaite, le Paon d'argent annonça :
- Messire Swyft... Ser Humfrey. Je vous souhaite la bienvenue en la demeure des Serrett et espère que la prochaine union de nos deux familles brillera sous la lumière des sept.
Le pouvoir des mots et du comportement étaient les armes d'une femme, aussi dangereuses que les lames des hommes. Rien ne pouvait la faire sortir de son rôle, ni même quand elle croisa le regard de son promis. Sa tenue ne collait pas au style de vie à Montargent, mais cela ne l'étonnait pas et d'ailleurs ça n'aurait pas été une vengeance s'il l'avait été. D'un coup, Tybolt proposa de laisser les futurs mariés faire connaissance, sans savoir qu'au final, ils se connaissaient déjà. Comment aurait-il pu le savoir, il était parti plus de vingt ans et n'était de retour que depuis trois ans. Souriant à son frère, elle allait aux yeux de tous, être soumise à ses idées.
- Il en sera donc ainsi. Puis toute en se tournant vers le chevalier ajouta d'un ton qu'elle souhaita incertain : Si bien sûr, cela convient à Ser Humfrey ?
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Année 298, Lune 10
Azilys & Humfrey
C'est une voix aussi douce et apaisante qui me sortit de cet instant si offusquant qu'affligeant. Au tintement de mes joues je ne pouvais qu'accuser ma propre honte et essayer tant bien que mal de la dissimuler mais en vain. Reconnaître le son de sa voix avait été l'affaire de quelques secondes, elle était là, l'objet de toutes mes pensés, de mon esprit et de cette audacieuse entreprise qu'elle avait elle même instiguée sous des airs mignonnets et pourtant si perfides. Sous ses apparences de jeune fille bien élevée et polie, je pouvais encore laisser mes yeux se dérober sur ses traits finement tracés n'enlevant rien à sa fougue jeunesse et sa beauté fraîchement éclose. Si jeune et si intriguant à la fois, qui aurait penser que pareille idée aussi vengeresse puisse émaner d'une si frêle et douce lady ? J'avais encore bien des choses à comprendre, apprendre de sa présence mais le temps était tout autre et il me fallait réagir et revenir à cet instant présent en si grande assemblée et compagnie qu'était la cour de Montargent par pareille événement.
Mon oncle peste soit de son tempérament aussi affable que condescendant. Un peu de tenue, un peu de hargne et de fierté plutôt que de s'abaisser face à celle qui est l'instigatrice de tous mes mots. Non cela il ne pouvait le comprendre, je le comprenais que trop tard mais à présent que pouvais-je faire pour rendre cette décision inévitable ? Rien je le craignais forcément, jeter la disgrâce sur celui qui ma tant donné et qui ne souhaitait que trop que cette alliance par le mariage ce face sans nul doute rapidement. La notoriété et le prestige avait beaucoup d'importance auprès du vieil oncle qui se dressait de son ventre rond caché derrière ce pourpoint saillant et presque trop petit pour lui. Regardez les donc faire. Et moi dans tous ça qui semblait aussi expressif qu'un monticule de terre bordant la lisière d'une forêt. Lady Serrett ne manquait pas d'user de ses atours et de ce charme qu'elle avait et arborait avec une aisance déconcertante. Je me redressais de tous mon long, si j'étais un Swyft j'avais pour ma part l'avantage de ne pas être un descendant direct du seigneur mon oncle et d'avoir obtenu un physique plus avantageux par mon père le frère d'Harys Swyft. Crissant ma barbe d'une main gauche j'écoutais observant de haut en bas les protagonistes n'affichant qu'un visage passible face aux allocutions et les manières foisonnantes des principaux négociants. Elle s'adressa directement à moins telle la créature fragile dont tous le monde semblait se soucier et se dévouer à plaire. Surprenante, une vraie comédienne pensais-je silencieusement alors que j’entrouvris mes lèvres pour répondre je fus couper par mon seigneur Swyft qui semblait prendre ses aises et parler en mon ne semblait pas le moins du monde le gêner. Pour ma part c'était belle et bien le cas et je n'avais pas l’intention de me laisser faire comme un vulgaire pantin. Aussi j'entamais ma phrase aussi maladroitement qu’irrespectueuse et choquante pouvait elle être. « Me convenir faudrait il encore que j'ai le ch... » Ne terminais-je pas me prenant un coup de coude dans les côtes par l'oncle bienveillant fulminant de ce regard fixe et de cette mâchoire rétractée prête à me broyer ce qui me restait d'insolence. Peu de gens avait pu remarquer et entendre malheureusement pour moi dirais-je. Le seigneur de Champmoisson avait eut vent de ce que je pensais de cette affaire plus que douteuse mais, bien évidement il ne portait pas grande importance au stratagème que je lui avait exposé. Une vengeance ? Me questionnait-il sur un ton des plus défiant. À croire que je ne pouvais parler librement et dire ce que je pensais véritablement. Rien ne changerait son avis sur la personne qu'incarnait la douce et insignifiante Azilys lady de Montargent. Je me demandais si mon oncle comprenait réellement la situation ou si il feintait de rester sourd et aveugle face à la gravité de mes propos.
Je m'égarais et la principale concernée me regardait de ses deux billes rondes comme si rien n'était arrivée auparavant. Je souriais d'un air crisper une main sur le côté face au coup discret et quelques peu forcé de la vieille branche qui zieutait ma personne tous en continuant de discuter avec le seigneur de Montargent. « Je serais honoré lady Azilys de converser avec vous et apprendre à nous connaître mutuellement. » Déclarais-je rappelant les bienséances le peu que j'avais auprès de la gente féminine que les sept m'en soient témoins. Une partie de moi voulait se réveiller, tous cela ne pouvait être vraie. Non après tous cela ressemblait à une grossière blague, une farce aussi vaste qu'une plaine peu compter de brins d'herbes. La résignation du monde réel portait mon esprit à endurer cette entrevue aussi pour mon propre bien et l'honneur qu'il fallait que je garde en tête quoi qu'il advienne. Ce n'était pas ma petite personne, cela ne l'avait jamais été seul mon nom m'importait mais bien plus encore aujourd'hui je ne pouvais me résigner à le quitter pour celui de Serrett. Nous éloignant peu à peu l'un et l'autre côte à côte je l'observais avec défiance jetant un dernier regard derrière mon dos observant mon oncle satisfait et content Je murmurais à ma compagne. « Vous semblez contente, mais je me demande bien pourquoi moi et non un autre ? Après tout il y a de bien meilleur parti que moi dans l'Ouest. »
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Année 298, Lune 10
Azilys & Humfrey
Déjà enfant, le Paon d'argent n'avait jamais rêvé du chevalier parfait qui deviendrait son époux, ni même de l'honneur de lui donner des enfants à son image. Non, elle n'était pas sa jumelle, elle comprenait déjà l'impact qu'était d'être née femme et surtout l'image à donner pour vivre dans un monde d'hommes. Il est vrai que l'union de ses parents, l'aidèrent très vite à comprendre tout cela, un père froid et distant, une mère folle de chagrin restant des jours dans sa chambre, si cela était l'amour, elle n'en voulait pas. Voici la constatation de la jeune enfant qui une fois devenue femme n'avait pas changé d'avis, et même, davantage, compris les enjeux, pour pouvoir s'extirper du fléau du mariage forcé. Azilys n'échapperait pas à vivre auprès d'un époux, car cela restait impensable pour la pérennité de Montargent, mais elle avait choisi le candidat parfait de ses propres moyens et réussi sans trop de difficulté à faire convenir à Tybolt que c'était le meilleur choix qui s'imposait à eux. Toutes ses manigances menaient à ce moment précis, les Serrett et les Swyft se rencontraient enfin pour officialiser aux yeux de tous, la prochaine union de leurs familles.
Se comportant en dame soumise et douce, comme tout homme aimait concevoir la femme, elle se montrait prévenante et n'émettait, jamais un avis en contradiction avec son seigneur et maître. Il est vrai qu'elle s'amusait beaucoup à agir ainsi, ce n'était rien plus qu'un jeu auquel elle s'était amélioré au fil des années. Il parut très clair que contrairement à son oncle, Humfrey ne semblait pas se laisser prendre dans ses toiles, d'ailleurs, elle n'avait jamais douté qu'il le fasse, il avait trop souvent vu son vrai visage pour croire en l'innocence dame de Montargent et c'était surement ce qui m'était du piquant dans la situation. Si elle l'avait choisi, c'est qu'il y avait bien une raison, de plus que de se venger de son commentaire, c'était une sorte de défi, combien de temps Humfrey Swyft arriverait-il à résister à son charme ? Quand, son demi-frère proposa de laisser les fiancées faire connaissance, elle ne put s'empêcher de demander l'avis du chevalier, simplement pour voir sa réaction et elle ne fut pas déçu du spectacle, même si elle ne le montra pas.
« Me convenir faudrait il encore que j'ai le ch... »
Intérieurement, elle ne pouvait que savourer de le voir dans cette situation. Lui qui avait exprimé un point de vue vexant se trouvait à présent à ne plus pouvoir donner son avis. Bien sûr, elle fit mine de ne pas avoir remarqué le coup de coude de l'oncle envers le neveu et garda un visage souriant en l'attente de la suite de la réponse de son promis.
« Je serais honoré lady Azilys de converser avec vous et apprendre à nous connaître mutuellement. »
S'inclinant face aux deux seigneurs, elle alla se placer auprès de Humfrey, un sourire triomphant. Ils s'éloignèrent des invitées, même si quelques pas derrière eux, deux servantes d'Azilys les suivaient. Le Paon d'argent partagea un regard avec son frère et elle put voir des lueurs de jalousie dans le sien, une autre vengeance qui fonctionnait avec brio. Elle était si fière d'elle, les temps des larmes étaient terminés et avait laissé place à l'action. D'un coup, le murmure d'Humfrey la ramena à la réalité :
« Vous semblez contente, mais je me demande bien pourquoi moi et non un autre ? Après tout il y a de bien meilleur parti que moi dans l'Ouest. »
Il était si différent de sa propre personne, beaucoup de chevaliers auraient vu cette union comme un moyen d'obtenir plus de pouvoir, pensant n'avoir pas de mal à passer au-dessus de l'épouse qui se retrouvait à être la véritable héritière, mais lui non, il s'interrogeait simplement sur le choix des Serrett vers sa personne. Tournant le visage vers lui, ses yeux bleutés se plongèrent dans les siens et là, elle répondit sans murmurer :
- Il vous faudrait poser la question au seigneur Serrett. N'est-ce pas ainsi que ça fonctionne ? Le seigneur choisi, une alliance, négocie des fiançailles et la Dame se plie à sa volonté.
Sa voix était resté calme tout le long, comme si ce qu'elle avait souligné était la normalité absolue. Finalement, ils arrivèrent sur un des balcons, l'air frais venant de la hauteur de Montargent vint lui piquer les joues. Son regard se plongea vers la vue qui s'offrait à eux et là, elle ajouta plus sérieusement :
- La famille Serrett n'a nul besoin de bon parti, nous devons préserver notre héritage et je suis devenue l'héritière depuis peuTournant de nouveau la tête pour apercevoir les traits de son visage. Vous saisissez ? Je suis une femme et pour pouvoir garder mon statut d'héritière, je dois épouser une personne qui a du sang noble, mais qui se retrouve, de plus, basse naissance que la mienne. La famille Swyft s'est donc imposée... Une bonne alliance pour nos deux familles.
S'il ne l'avait pas compris avant qu'elle lui dévoile ses faits, ça prouvait qu'en plus, il ne s'y connaissait pas en politique, mais en même temps, c'était bien mieux ainsi, elle ne cherchait pas un époux pour débattre, mais bien un qui lui laisserait gérer Montargent sans la gêner. D'un coup, les traits de son visage se firent plus soucieux, bien sûr ce n'était encore que de la comédie, elle lui demanda comme si cela la touchait :
- Est-ce un véritable fardeau de m'épouser ?
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