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Family History feat Marianne

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Family history


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«Pièces cassées d'une histoire à peine respirée où il y a eu de l'amour jadis maintenant, il y a seulement moi et la solitude »

Semaine 1, lune 9, An 298  Castel-bois, terre méconnue de la part de Paon d'argent et qui pourtant y abritait sa cousine, Marianne Harlton. L'ayant rencontré pour la première fois, il y a trois ans quand elle était venue chercher Tybolt, Azilys ne l'avait pas revu depuis, ni même penser à elle. Dans son esprit, il s'agissait bien plus de la famille de son demi-frère que de la sienne, surement l'effet de l'avoir vu qu'à l'âge adulte contrairement à Harras Harloi, puis que sa cousine soit très proche du peuple, beaucoup trop à ses yeux. Une âme sensible à l'image de Tybolt. Azilys se retrouvait à être et penser très différemment à eux, mais leurs vies n'étaient pas semblables, à chacun, ils avaient vécu leur lot d'épreuves, mais l'évolution ne fut pas la même. D'ailleurs, la jeune Serrett avait passé une année très éprouvante, entre voir le seigneur agir sans son consentement, puis perdre sa soeur sans avoir pu être près d'elle et à présent, Lucian. Oui, elle avait de quoi s'écrouler, mais cette dernière perte lui redonnait la force de faire face à la vie et surtout de ne plus jamais se laisser influencer par la compassion. Si la perte de sa jumelle lui enleva la meilleure partie de son âme, celle de son frère venait de lui enlever tout espoir de pouvoir montrer de véritables sentiments. Depuis l'âge de six ans, elle avait veillé sur eux, telle une mère avec ses enfants, là, plus rien ne la retenait et le coupable à ses yeux restait Tybolt, même si une grande partie d'elle l'avait aimé durant ses dernières années, à présent une haine froide s'installait dans son coeur et Azilys était décidée à le faire souffrir sans même qu'il ne la remarque tisser sa toile vengeresse autour de lui.

Etant restée au chevet de son frère, jusqu'à son dernier souffle, lui fredonnant même l'air de sa mère qui avait dû se répercuter dans toute la demeure, Azilys n'était pas venu voir sa cousine. Certes, ce n'était pas très courtois, mais elle n'avait pas voulu laisser Lucian seule, malgré que le coup de sabot à la tête lui ait enlevé toute conscience. Au final, c'était comme s'il avait attendu la présence de sa soeur pour s'en aller et elle s'était montrée aimante à son égard, prête à le laisser partir pour une vie meilleure loin de toute souffrance. Il reposait à présent auprès du reste des Serrett, les seuls survivants restaient Tybolt et elle. D'ailleurs, ce fut lui qu'elle alla voir en premier, le laissant même se rapprocher d'elle, le souhait de le frapper la submergeait, mais Azilys se laissa faire, lui faisant croire que la mort de Lucian l'avait décidé à faire la paix avec lui. Puis, elle le quitta aussi droite qu'à son arrivée. Aucune larme ne fut versée, cela n'avait pas le même impact que quand elle s'était écroulée en apprenant le décès de sa soeur, non là, elle devait lutter et surtout était décidé à préserver Montargent de Tybolt. Son père avait raison, il n'était pas le seigneur qu'il fallait à ce fief, elle l'était. Azilys était prête de passer de l'ombre à la lumière, mais avant ça, Tybolt devrait ressentir tout ce qu'elle avait ressenti, perdre tout ce qu'il aimait.

Tandis qu'elle avançait pour aller à la rencontre des Harlton, elle vit sa propre servante en larmes, celle-ci s'excusa de ne pas pouvoir se contrôler, peur des remontrances, mais Azilys l'ignora simplement. Lucian pouvait être pleuré, c'était un jeune garçon tellement adorable, le plus beau joyau de Montargent. Finalement, elle rentra dans une pièce et se retrouva face à sa cousine qui restait une parfaite inconnue. Sur son visage, rien ne trahissait la mort de Lucian, d'ailleurs, elle fit même une légère révérence pour faire preuve de bonne manière. L'apparence était primordiale pour le Paon d'argent, donc même si elle les méprisait, elle était prête à retenir son venin :

- Lady Harlton, elle se releva, garda la tête haute et annonça d'un ton calme : je pense que vous avez appris le décès de mon jeune frère

Au final, le plus difficile était de prononcer ses derniers mots. Azilys se sentait si seule et pourtant, elle devait encore garder contenance et prouver à tous qu'il n'était pas si facile de la tourmenter, surement allait-elle paraître froide, sans coeur, mais mieux valait cela que d’apparaître comme sensible et désespérée.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart

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La tristesse construit l’amitié.
An 298 Lune 9 Semaine 1
L’année à venir débutait sous le signe de l’inconfort et du doute.  Il n’était pas nécessaire de consulter des oracles ou même de demander aux Sept pour cette conscience n’en vienne à l’esprit de la jeune fille. Les symptômes houleux de cette fièvre qui aurait pu l’emporter avec elle, avaient commencé à s’estomper il n’y avait seulement que trois lunes. Un laps de temps nécessaire et nécessiteux quant à un essor de santé à venir. Néanmoins, les maladresses n’en restaient que plus équivoques encore. Propice à la faire faillir ou bien la fragiliser devant tel ou tel cas de figure. Castel-Bois donnait l’impression d’être en berne ou du moins de s’éterniser dans un état de somnolence éternel. Les duretés des imprévus avaient osé franchir les murs les plus hauts de son domaine, laissant ainsi pénétrer le désarroi et l’incertitude quant à un avenir meilleur. Le désespoir avait su s’immiscer dans les cœurs les plus heureux, la tristesse, elle s’était enquit de déposer son voile parmi les regards les plus joyeux. L’ombre avait voulu prendre le dessus sur la lumière et lui infliger de nouvelles menaces plus difficiles et d’autant plus éreintantes qu’elles ne laissaient même pas présager en quelque chose de meilleur.  La difficulté résidait alors dans cette force qu’il se fallait retrouver. Dans cet espoir à jamais enfoui dans ce cœur pur. La bataille fut délicate, isolée en comparaison à ce que les maux extérieurs pouvaient engendrer sur un monde enclin à l’inégalité. Sa rudesse n’en était devenue que plus combattive encore, laissant des idées de pertes s’accroître à mesure que la fièvre augmentait. Pourtant, un beau matin, cette dernière avait disparu. Envolée, tel l’oiseau désireux de migrer vers une autre contrée. Seules la fatigue et la faiblesse corporelle restaient les témoins de cet épisode. La jeune lady ne savait combien de jours, de semaines, peut être même de lunes s’étaient écoulées depuis qu’elle tenait son lit. Et pourtant, l’éternité lui avait donné l’impression d’avoir franchi les pavés de la grand-rue de son domaine au moment où on l’avertit de ce terrible accident. Son jeune cousin, Lucian Serret, écuyer de son chevalier, avait été victime d’un évènement que le mestre avait qualifié de tragique. Malgré la difficulté de se mouvoir, la jeune lady n’avait pu rester alitée plus longtemps et s’était empressée de chausser ses bottes et s’emmitoufler dans des draperies pour ainsi se rendre au chevet du jeune homme. Ses cernes témoignaient aussi bien de sa tristesse que de la douleur qu’elle ressentait à l’instant où elle s’installait à côté de ce pauvre corps meurtri. « Souffre t-il ? » demandait-elle expressément tout en prenant sa main et en déposant un baiser sur le haut de son front. Le mestre lui répondit qu’il ne lui en donnait pas l’impression, Lucian dormait à point fermé et viendrait probablement à s’éteindre dans ce sommeil. Un soupir s’échappa d’entre les lèvres de la jeune fille, alors que ses émeraudes brillaient déjà de cette douleur à venir. Néanmoins, elle se trouvait rassurée dans ce malheur dans la mesure où son jeune cousin ne partirait pas dans la souffrance. Peut être-même qu’il rêvait de son chez lui et revivait des instants de bonheur ? « Je ne peux attendre plus long, il me faut avertir ma cousine de son état au plus vite. » s’empressa Marianne de rajouter au moment où elle se levait de son siège pour se rendre sur le premier bureau qu’elle voyait. De là, elle écrivit une lettre à sa cousine, l’avertissant de cette triste nouvelle mais surtout en lui partageant toute son honnêteté et sa compassion, concernant cette douleur à venir.

La jeune Harlton resta à son chevet le plus longtemps qu’elle l’avait pu le faire. Priant les Sept pour qu’ils attendent la venue de sa cousine avant de prendre le jeune garçon, pour qu’ils le soulagent, ou encore pour qu’ils puissent lui apporter le courage nécessaire devant cette porte qu’il ne tarderait plus à franchir. Elle leur demandait de lui témoigner de son soutien, de sa présence à ses côtés, mais surtout du fait qu’il ne serait jamais oublié. Les larmes se déversaient, ruisselant de sur ses joues pour venir continuer leur chemin jusque vers les mains qu’elle tenait fermement contre les siennes. Parfois, même, Marianne avait l’impression que Lucian souriait alors que la conscience la ramenait quelques instants plus tard vers la réalité et lui dictait qu’il était peut être l’heure pour elle d’aller trouver du repos. Des jours passèrent ainsi, jusqu’à ce qu’on en vienne à lui annoncer que les silhouettes des carrosses de la maison Serrett franchissaient les frontières de Castel-Bois. A cette évocation, Marianne eut l’impression que son cœur se figeait, désireux de garder intacte cette famille qu’elle ne connaissait que par les dire de l’oncle parti. L’heure allait venir et les coups du tocsin n’en deviendraient que véritables. La tristesse la submergeait de toute part, lui rappelant à quel point l’humain était fragile devant le temps. « Vous êtes un homme brave, Lord Serrett. La Mère vous accompagnera de sa main chaude et aimante, elle vous conduira et ne vous abandonnera que lorsque la route vous épanouira. Puissions-nous nous revoir. » Chuchota t-elle avant de déposer son dernier baiser sur le front de Lucian et rejoindre, en sanglots dissimulés, les bras de Torvald. Son temps était terminé et elle s’effaçait pour ainsi laisser les derniers instants à la famille Serrett. Bien sûr, Tybolt Serrett fut le premier à venir les prévenir de leur arrivée et déjà, la jeune fille retrouvait un semblant de vie passée rien que par les traits de son visage. Prévenante, elle le fit accompagner jusqu’à la chambre de Lucian et se retira dans ses appartements afin de trouver contenance. Azilys n’était pas venue, pouvait-elle lui en vouloir ? Elle-même aurait probablement délaissé toute forme protocolaire juste pour se rendre au plus vite auprès de l’être cher.

Les heures lui donnèrent l’impression d’être des années entières alors que le temps se suspendait davantage au dessus du domaine. Marianne inspira et souffla à maintes reprises dans l’espoir d’apaiser cette boule qui avait élu domicile dans sa gorge. Mais son cœur pleurait tellement, qu’un poids gravait derechef sa poitrine et laissait s’écouler de nouvelles larmes. La solitude la gagnait, dans le même temps que la faiblesse de sa fatigue. Bien heureusement, Torvald ne tarda pas à la rejoindre et tenta d’apaiser un peu ses tourments par la parole. Son réconfort était là auprès d’elle et ses caresses le long de ses cheveux calmaient petit à petit cette douleur, lui donnant une impulsion moins vive. L’on toqua à la porte et bien vite ils se séparèrent. « Votre oncle requiert votre présence à la Grand-Salle, ma dame. » Marianne n’avait pu que réagir en lançant un regard effrayé en direction de son chevalier. Tous deux savaient les raisons pour lesquelles sa présence était requise, la fin était arrivée. Les lèvres de Marianne se mirent à frémir dans le même temps où ses dents se serraient pour taire les sanglots à venir. « Que son âme reste en paix. » souffla t-elle en baissant son regard avant de suivre le chemin élancé par la jeune fille qui était venue la chercher. Les mains jointes, le regard rivé vers le sol, Marianne donnait l’impression d’un être solennel alors qu’elle rejoignait Arwood Harlton. Elle ne parvint même pas à le regarder pour quelques instants, que déjà elle retrouvait le fauteuil à ses côtés et s’y installait en silence. « Ser Smithwood, aidez un pauvre infirme à se rendre au chevet de son jeune cousin je vous prie. Ma jeune nièce restera ici le temps de notre absence. » Bien sûr, la jeune lady se mit simplement à acquiescer d’un signe de tête. Elle comprenait le rôle qu’Arwood et Torvald avaient à tenir en cette funeste occasion. Figée dans cet espace, sa respiration donnait l’impression de retrouver un rythme à peu près normal, au moment où le son de la porte s’ouvrit à nouveau. Instinctivement, ses yeux se relevèrent et se confrontèrent à la silhouette de sa cousine. Son attitude l’obligea à se redresser rapidement sur ses jambes, l’incitant par cette occasion à franchir les quelques mètres qui séparaient Azilys et elle. Mais la révérence dont elle lui témoignait l’arrêta de manière nette et franche alors que l’incertitude s’éveillait déjà dans ses yeux rougis. Comment pouvait-elle agir de cette manière alors qu’elle venait de perdre son frère ? Déroutée par tant d’indifférence, Marianne s’inclina à son tour en signe de politesse avant de fixer de ses yeux émeraude, les saphirs de sa cousine. « Ma chère cousine. » Un nouveau pas en avant tendit à lui insuffler le courage de se rapprocher un peu plus de cette magnifique jeune femme pour chercher à lui apporter réconfort. « Hélas oui… » Sa voix donnait l’impression de se terrer dans un ombre étrangère alors que son regard cherchait avant tout à prouver à Azilys de sa présence. « Je vous présente mes plus sincères condoléances… » rajouta t-elle tout en étouffant un sanglot dans sa voix, alors qu’une larme perlait sur sa joue. « Nous lui organiserons un très bel hommage dès demain et prendrons en charge toutes les dispositions nécessaires pour son bon rapatriement dans votre maisonnée. » Ses yeux s’étaient redressés pour témoigner à sa chère cousine de cette gratitude qu’elle lui portait dans ce moment difficile. « Lord Serrett retrouvera ses appartements et les vôtres sont déjà prêts si vous désirez vous retirer avant que la cérémonie ne débute. » Une nouvelle fois, la jeune Harlton avait osé franchir cette distance qui la séparait de sa jeune cousine pour tendre sa main en sa direction. Sa froideur était telle, qu’elle donnait l’impression à Marianne de ne pas réaliser ce qu’il venait de se passer. Mais bientôt ses souvenirs lui rappelèrent qu’Azilys était toujours très distante avec le monde qui l’entourait et qu’elle pouvait donner cette impression.
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Semaine 1, lune 9, An 298 Perdre quelqu'un pourrait en faire sombrer plus d'un, mais cela devenait un sentiment routinier venant à peine de faire son deuil de sa jumelle, voilà que c'était son frère qui lui était pris. Là, elle était décidée à être forte, à ne pas verser une larme, non aucune faiblesse n'apparaîtrait sur cette terre qui n'était pas la sienne. Certes, sa cousine vivait en ce lieu, mais une cousine qu'elle ne connaissait pas, une inconnue qui apparaissait souvent dans les récits de Tybolt quand il lui prenait de parler de son temps passé dans le Conflans. Puis, à présent, c'était devenue le lieu où son jeune frère avait péri, tout cela à cause d'un cheval et du choix de son seigneur de l'envoyer servir un chevalier de bas étage, portant un nom de noble très récent. Une bien mauvaise image pour les Serrett du point de vue d'Azilys, mais il n'était plus venu le temps de critiquer, vu que son frère n'était plus de ce monde. Pardonner à Tybolt lui paraissait inconcevable, mais elle était bien décidée de lui faire croire qu'ils étaient en paix pour pouvoir mieux se venger dans les mois à venir. 

Là, elle allait à la rencontre de sa cousine, n'étant pas venue la saluer lors de son arrivée. En même temps, Lucian passait bien avant tout ceux qui s'abritaient à Castel-bois. Tête haute, ses yeux bleus bien perçants qui ne montrait aucune trace de larmes, pour simple raison qu'elle en avait versé aucune. Azilys préférait laisser penser qu'elle ne ressentait rien, car c'était ce qu'on attendait d'une Dame de son rang et de sa condition, ne pas se laisser embarquer par les sentiments et placer le devoir avant tout. Bien sûr, ce n'était qu'une façade, une façon de se protéger de la perte tragique de son frère, l'enfant qu'elle avait élevé comme le sien. Face à Marianne, elle remarqua directement ses traits fatigués aussi que de son air triste. Gardant contenance, elle lui fit une révérence parfaite et lui parut clair que sa cousine devait être au courant du décès du jeune écuyer. La  compassion dans son regard ne lui faisait que l'effet de se renfermer davantage, elle ne voulait pas qu'on ait pitié d'elle. 

« Hélas oui…Je vous présente mes plus sincères condoléances… »

Hochant la tête pour simple réponse, son regard ne put s'empêcher d'être sévère face à la larme qui coulait sur la joue de Marianne. Pourquoi pleurait-elle ? Oui, elle avait passé ses derniers mois près de Lucian, se tenant à une place qui avait toujours été la sienne auparavant, mais elle estimait que si elle arrivait à rester ferme, il appartenait à Marianne de faire de même et de ne pas se laisser aller par les aléas de la tristesse.

« Nous lui organiserons un très bel hommage dès demain et prendrons en charge toutes les dispositions nécessaires pour son bon rapatriement dans votre maisonnée. »

Tant de gratitude. Pour le coup, les traits de son visage se firent plus dociles. Son frère semblait avoir trouvé une place à cet endroit et il méritait de recevoir l'hommage dont elle lui faisait part. Son petit joyau avait toujours été un jeune garçon gentil et serviable qui arrivait à conquérir les cœurs rien qu'en souriant. Un sourire qu'elle ne verrait plus jamais.

« Lord Serrett retrouvera ses appartements et les vôtres sont déjà prêts si vous désirez vous retirer avant que la cérémonie ne débute. »

Se reposer était une très bonne idée et surtout changer de robe, Azilys aurait été prête à quitter la pièce de suite si elle n'avait pas vu sa cousine lui tendre la main. Elle venait à se demander qui avait besoin du réconfort de l'autre. Réellement, si elle pouvait réagir par son propre ressentiment, elle refuserait cette main tendue, mais voilà, le Paon d'Argent voulait donner bonne image, faire croire à Tybolt qu'elle était en paix et donc il ne fallait pas qu'elle rejette sa précieuse Marianne pour qu'il continue à penser que tout était arrangé. Avec beaucoup d'efforts, elle lui attrapa sa main délicatement et annonça d'un ton qu'elle voulut docile :

- Je vous remercie pour toutes ses attentions.

Là, elles s'installèrent sur un des sofas de la pièce, le Paon d'Argent allait devoir jouer la comédie comme elle le faisait souvent. Pointant son regard dans celui de sa cousine, elle annonça :

- Dans toutes les lettres qui m'écrivaient mon frère, il me vantait vos mérites, et dans la dernière, il me faisait part de votre mauvaise santé, je vois que vous avez surmonté votre mal. 

Oui, elle se tenait debout, malgré la fatigue sur son visage, elle semblait aller beaucoup mieux et d'un coup, elle ne put s'empêcher d'être jalouse de cette guérison. Sa jumelle avait été très vite emportée par une fièvre et son frère n'avait guère longtemps, si lui en comparaison, il s'agissait d'un accident. Là, emportée par ce sentiment d'injustice, elle laissa échapper d'un ton amer :

- Tous non pas votre chance de survivre à la fièvre ou de survivre tout court.

- Adrenalean 2016 pour Bazzart

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La tristesse construit l’amitié.
An 298 Lune 9 Semaine 1
Le port d’un rang pouvait se prévaloir telle une fatalité s’abattant sur les épaules d’un protagoniste. Ce poids pesait dans une balance où toutes les subtilités tendaient à s’échapper pour laisser ainsi l’opportunité au pouvoir et au devoir de s’enraciner dans le cœur de ces soupirants. Plus la prestance s’élevait et plus les noirceurs venaient à obscurcir les cœurs. La jeune Harlton avait pu s’en rendre compte au cours de ses voyages, les rares exceptions qui dérogeaient à cette règle lui ayant déjà été présenté, elle pouvait cependant, voir à quel point le pouvoir tendait à handicaper le porteur. Les âmes se perdaient au détriment d’une soif d’argent ou d’or, les bienséances s’évanouissaient au profit d’une froideur sans précédent, pire encore l’humanité donnait l’impression de se tarir à mesure que les responsabilités incombaient à l’avidité du détenant. Un fossé se creusait alors entre l’Homme et le reste du monde, un fossé dont les combles ne pourraient jamais se recouvrir tant l’agonie de l’âme perdurerait à tout jamais. Paraissait-elle trop naïve quant à sa volonté de ne jamais oublier ses origines ? Paraissait-elle également trop effarouchée dès lors que le mal menaçait les êtres qu’elle chérissait ? Marianne était à même d’endosser toutes les critiques, toutes les railleries la concernant et mettant en exergue son tempérament trop bienveillant, surtout lorsque cela venait d’être aux cœurs fanés et morts. Le pouvoir ne tiendrait jamais cette place, il ne l’affublerait nullement d’aucun de ces vices, tant ce dernier représentait encore aujourd’hui une peste qu’elle désirait plus que tout repousser bien loin des frontières de Castel-Bois. La simplicité veillait à encourager chacun à développer des aptitudes bien diverses et d’autant plus complémentaires, qu’elle permettait la survie de tous. Un tort pour nombre de grandes gens de la noblesse mais pourtant une force dans le cœur de la jeune fille. Combien d’entre-eux pouvaient prétendre à recevoir autant de joie et de bonté au sein de leur maisonnée ? Combien d’entre-eux chérissaient la venue d’un nouveau-né de ces honnêtes gens comme si il faisait parti de leur propre famille ? Combien encore foulaient les rangées serrées des champs et mettaient en terre ce grain capable de leur survie ? Très peu, trop peu selon les goûts de la jeune fille. Voilà pourquoi les apprentissages qu’elle aurait pu peut être donner un jour se seraient tournés vers cette conclusion. Celle selon laquelle chacun avait une place à tenir, certes, mais cette dernière pouvait être bénéfique à l’autre dans la mesure où elle participait à un tout. Néanmoins, le sort jugea un destin tout autre à ses intentions. Lui ôtant cet espoir en appelant auprès de leurs ancêtres cet âme en devenir. Le chagrin veillait à ternir les diverses aspirations de la jeune lady, lui rappelant par ce biais, des douleurs passées dont le temps n’avait toujours pas eu raison. Le deuil venait tout juste de frapper le domaine. L’Arbre repliait doucement ses branches les plus prestigieuses pour accueillir en son sein une nouvelle victime, un nouvel ange. La tristesse tirait doucement les traits de la jeune fille, pourtant, elle cherchait à trouver le courage de faire face à ce désespoir soudain et accidentel. Sa force ne l’abandonnerait pas, elle s’en faisait le serment et les Sept veilleraient à accueillir le jeune Lucian aussi posément que ce que les racines puisaient à l’intérieur de ses terres. Du moins l’espérait-elle en son plus profond. Esseulée pour quelques instants, la jeune lady tourmentait son esprit par quelques souvenirs de cette présence perdue. Et lorsque la porte révélant la silhouette de sa cousine s’ouvrit, Marianne ne put retenir plus longtemps ses élans de compassion à son égard. Son trouble allait de pair avec son désarroi à mesure que la froideur du pouvoir lui faisait face telle un ennemi en devenir. Leur premières rencontre ne datait pas de si longtemps que cela, du moins, le délai n’en donnait pas l’impression à la jeune fille. Et pourtant, il lui avait semblé à cette époque que sa cousine était bien plus amicale que ce qu’elle lui donnait à voir en cette heure. Le deuil devait se faire. Marianne osait mettre ici la conclusion d’une fermeture aussi marquée alors que toutes deux auraient à porter le noir d’ici quelques minutes.

Il lui avait semblé déceler une once d’apaisement dès l’instant où elle lui témoignait d’une cérémonie d’hommage à venir. Cependant, le masque feignit de se renforcer dans les secondes qui suivirent. Tel le glacial dans son cœur, Marianne préféra agir selon ce qu’elle considérait comme adapté à cette situation et proposa même à Azilys de trouver contenance et repos dans des appartements qu’on leur avait préparé. Et dans un élan de compassion, la lady de Castel-Bois présenta sa main à l’adresse de sa cousine dans l’espoir qu’elle la lui saisisse et qu’elle y trouve là un soutien sincère et permanent. Perdre un être cher était une douleur à surmonter mais voir sa famille ainsi partie n’était autre que devoir trouver des instincts de survie pour affronter un nouvel avenir. Marianne ne pouvait que comprendre la peine qui accablait sa si belle cousine. Les circonstances en étaient différentes, néanmoins le résultat était semblable au sien. Elles se retrouvaient seules face à un monde bien trop grand et elles devaient apprendre à trouver une place. La jeune Harlton avait mis plus de vingt-ans à trouver la sienne, aussi aiderait-elle du mieux qu’elle le pouvait sa cousine dans cette quête. Tant est si bien que cette dernière désire de cette main tendue. Un rayon de soleil donna l’impression de percer son cœur au moment où Azilys répondit à cet appel et déjà l’espoir de ce soutient veillait à se profiler dans les instincts de la jeune fille. Son silence allait de pair avec cette contenance qu’elle parvenait à retrouver au moment où les yeux bleutés de sa cousine lui permirent d’anticiper de ce soulagement qu’elles retrouvaient à deux. Installées sur le sofa, Marianne joignit sa deuxième main dans celle de la jeune femme pour ainsi lui transmettre toute sa force alors qu’un mince sourire s’étirait doucement sur le coin de ses lèvres. « Votre frère était un bon garçon. » commenta t-elle sans relever le reste. Commenter sa santé n’était certainement pas le sujet à mettre en avant, surtout aux vues de conditions de leurs rencontres en ce jour. Aussi, ne désirant pas être mal avisée, Marianne se contenta simplement de hocher de manière affirmative de la tête dans un mouvement lent. Néanmoins le temps lui instigua la vision d’un arrêt brutal alors que les déclinaisons de sa cousine veillèrent à lui souffler d’une méchanceté non méritée. Ses paroles étaient chargées de venin et d’amertume à son égard alors même qu’elles reflétaient les traits d’une jalousie. Etait-ce le deuil qui infligeait de tels reproches ? La colère était l’un des états à passer, néanmoins, il semblait à Marianne que cette dernière se présentait à ses victimes une fois la tristesse passée. A moins qu’Azilys ne soit enfermée à un tel ressenti. Les deux jeunes femmes ne se connaissaient pas assez pour oser prétendre à une telle reconnaissance. Mais là encore, Marianne jugea opportun de ne pas laisser les paroles noircir son cœur. « Me voyez-vous navrée de ce dessein. » Sa douceur contrastait avec la froideur du ton d’Azilys. Elle ne la laisserait pas s’enfermer dans l’obscurité, au contraire, elle lui prouverait que la méchanceté n’était pas une solution mais au contraire un problème qu’elle pouvait repousser. « Peut être les Sept ont-il jugé ma survie opportune pour ainsi nous permettre une meilleure entente ? » Sa question n’était pas naïve tant Marianne savait qu’elle permettrait au poison de se déverser sur elle. Peut être que cette méthode permettrait ainsi à sa cousine de se sentir mieux pour la suite ? « Je resterai auprès de vous afin de veiller sur vous. Peut être n’en avez-vous pas l’habitude, vous n’en percevrez surement pas la mesure néanmoins, et croyez-moi ou non, la solitude et l’enfermement seront vos pires ennemis, bien plus que l’injustice dont vous m’assignez en cet instant. » Ses mains ne se relâchaient pas de celles de sa cousine, Marianne ne le désirait pas dans le même temps qu’elle voulait simplement transmettre de cette force insoupçonnée qui résidait dans le partage et le soutien. Ses yeux quant à eux, restaient fixés dans ce regard perçant qu’elle lui envoyait, dans cette haine qui semblait se déverser sur sa personne. Néanmoins, lady Serrett oubliait que lady Harlton était habituée à ces regards, à ces jugements et d’autant plus à cette méchanceté qui menaçait son domaine quotidiennement. Et pour l’heure, Marianne avait toujours su gagner les batailles en préservant ses défenses, non pas en répondant à ce fléau sous la même augure, mais en lui prouvant que la bienveillance était l’arme la plus redoutable.   « Laissez votre cœur compter sur quelqu’un. Tous ne sont pas voués à vous abandonner ou à vous rabaisser d’une quelconque manière. Nul ne peut prédire l’avenir, alors ne laissez pas ce néant vous enfermez dans une cage froide et isolée du reste. Comptez sur moi pour au moins le temps de votre séjour. » Son conseil était lâché là, se répercutant en échos contre les pierres de la grand-salle. Le silence était de rigueur alors que ses yeux ne lâchaient toujours pas sa cousine.

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Semaine 1, lune 9, An 298 De toute sa fratrie, Azilys fut la seule qui depuis son enfance n'avait jamais compté sur personne pour évoluer. Entre un père trop autoritaire, une mère toujours proie à la tristesse qui préféra arrêter de vivre que de passer du temps auprès de ses enfants, une soeur bien trop naïve pour comprendre les dangers du monde, puis pour finir un petit frère cajolé depuis sa naissance. Oui, Azilys avait dû grandir trop vite, pour pouvoir être à la hauteur de son nom, de l'espérance de son père et ainsi maintenir camouflé les faiblesses des plus jeunes à son père. La Serrett ne s'était construit qu'autour d'Aliénor et Lucian, ne voulant que le meilleur pour eux et surtout étant de capable du pire pour les protéger, mais elle ne put veiller sur eux, une fois que Tybolt les éloigna d'elle et tout ce qui arriva, ce fut leurs morts. Comment ne pas lui en vouloir ? Comment ne pas souhaiter une vengeance à la hauteur de son crime ? Le Paon d'Argent était décidée de lui faire ressentir ce qu'elle cachait derrière son visage stoïque, un coeur brisé par la perte de ceux qu'elle aimait le plus. C'était son désir de vengeance qui lui permettait de tenir debout, la vengeance et la préservation de Montargent, car il était certain dans son esprit que Tyboltmènerait les Serrett à leurs pertes.

Se tenant auprès de Marianne, sa cousine dont son demi-frère était très proche, la Ouestrienne décida de ne pas montrer son agacement face à la compassion de celle-ci. Il fallait que Tyboltpense qu'ils étaient en paix et le meilleur moyen était de rester courtoise auprès de Lady Harlton. En tout cas, elle se força à prendre sa main ainsi qu'à s'installer sur le sofa près d'elle, mais au fur à mesure, Azilys ne put s'empêcher de laisser sortir un commentaire déplaisant, prouvant qu'au final, elle ne se contrôlait pas si bien de cela, le choc de la perte de son frère jouait bien sur elle, mais pas de la façon que beaucoup pourraient croire. Il lui était plus facile de ne pas ressentir de la tristesse vue que c'était la colère qui la submergeait. Une colère qu'elle tentait de contenir, mais qui n'attendait qu'à s'échapper.

« Me voyez-vous navrée de ce dessein. Peut être les Sept ont-il jugé ma survie opportune pour ainsi nous permettre une meilleure entente ? »

Malgré son ton sévère qui était ressortie, Marianne restait douce et prévenante. Elles étaient réellement l'opposées l'une de l'autre. Toujours leurs mains liées, le Paon d'Argent dû retenir le venin dans sa bouche à l'entente de la question de sa cousine. Comme si les Sept l'avait gardé en vie pour la soutenir elle, si Azilys avait bien compris une chose durant sa vie, c'était que les dieux n'agissaient en rien sur la vie et la mort, ce n'était qu'eux, humains qui la provoquaient et si elle était resté en vie, surement avait-elle trouvé un bon guérisseur, ce n'était surement pas du fait des dieux. Pour le coup, il ne valait mieux pas qu'elle réponde à la question et resta les yeux braqués dans ceux de sa cousine, lui faisait bien comprendre qu'elle ne répondrait que par le silence.

« Je resterai auprès de vous afin de veiller sur vous. Peut être n’en avez-vous pas l’habitude, vous n’en percevrez surement pas la mesure néanmoins, et croyez-moi ou non, la solitude et l’enfermement seront vos pires ennemis, bien plus que l’injustice dont vous m’assignez en cet instant. »

Intérieurement, elle souhaitait que Marianne lui lâche ses mains et surtout arrête de parler, car plus elle avançait dans son discours, plus cela donnait envie à Azilys d'exploser. Déjà, où était-il question que le Paon d'Argent se laisse aller à la solitude et à l'enfermement ? Ne pas vouloir s'épandre sur le décès très récent de son frère était loin de signifier qu'Azilys allait sombrer et broyer du noir. Non, ce n'était véritablement pas son style, même si après la mort d'Aliénor, elle eut une phase de renfermement, jamais, Azilys n'avait été véritablement seule, entre ses gardes, ses servantes, ainsi qu'Alyx, même si elles n'avaient conversé que par lettre.

  « Laissez votre cœur compter sur quelqu’un. Tous ne sont pas voués à vous abandonner ou à vous rabaisser d’une quelconque manière. Nul ne peut prédire l’avenir, alors ne laissez pas ce néant vous enfermez dans une cage froide et isolée du reste. Comptez sur moi pour au moins le temps de votre séjour. »

À un moment, elle voulut la couper, pour lui signifier que sa cousine ne devait pas faire un mélange entre sa vie et la sienne. Si une personne aurait osé la rabaisser, il était certain qu'Azilys se serait défendu ou pire n'aurait rien ajouté, mais ce qui valait à dire qu'une vengeance viendrait très vite à frapper. Pour le coup, il lui était impossible de jouer la comédie plus longtemps, même si elle était décidée de se montrer plutôt docile, elle allait faire comprendre à Marianne son point de vue.

- Votre dévouement à mon égard est fort louable, mais sachez que je n'ai nul besoin d'autant de soutien.

Doucement, elle retira ses mains de l'emprise de celle de sa cousine et se sentit étrangement mieux. Une telle proximité ne lui était pas accoutumée et cela avait plus tendance à lui sembler étouffant que rassurant. Pour le coup, d'une façon bien étrange, la Serrett essaya de se montrer conciliante, dans le sens que si Marianne voulait réellement aider, elle pouvait le faire autrement ou plus avec quelqu'un d'autres.

- Après, je suis certaine que Lord Serrett aura besoin d'une épaule sur laquelle s'épancher, si vous désirez vraiment nous montrer votre altruisme. 

Encore une fois la fin de ses paroles lui avait échappé, mais la situation était bien complexe, Azilys n'était pas au meilleur de sa forme pour maintenir ses avis dans sa tête. Oui, elle trouvait Marianne bien trop prévenante et surtout réalisait qu'elle serait une autre victime de ses sentiments. Là, elle voulut faire comprendre à sa cousine qu'elles n'étaient certainement pas faites du même bois, mais que surtout, il ne fallait pas croire que derrière son comportement se cachait des signes de renfermement futur. 

- Vous saviez ce que me disait souvent mon père " rester fort, rester souriant, ne jamais fléchir et se laisser prendre aux jeux de la compassion " pour lui, c'était l'image des Serrett. Ne pas montrer et surtout évoquer nos sentiments n'est pas une faiblesse, mais bien une force. Surement faut-il être un véritable Paon pour le concevoir !

- Adrenalean 2016 pour Bazzart

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La tristesse construit l’amitié.
An 298 Lune 9 Semaine 1
La perte entraînait toujours des états d’âme dont le contrôle pouvait échapper. Tantôt chagriné, tantôt plus apaisé, il n’en restait pas moins que la colère qui en découlait, demeurait, elle, aussi intacte que ce que la pluie parvenait à disperser par delà ses déversoirs lors d’un orage abrupt. Le tonnerre frappait dans le cœur, aussi violemment que la tempête, avide d’un grondement des plus tonitruants. Elle se déversait dans les veines d’une manière brutale alors que les émois n’en frissonnaient que plus encore dès son passage. Le deuil était une perte incommensurable, une épreuve que tous devait affronter un jour ou l’autre et ce même si cet autre jour était éloigné. L’injustice se profilait à l’horizon, laissant valoir de ses droits les plus acerbes alors que la douleur, elle devenait lancinante et vive. L’espoir était également mis à mal. Enfoui dans les tumultes de la peine et de la haine, permettant ainsi aux nuages de s’agglutiner par delà les monts les plus hauts pour cacher cette once d’émerveillement, acquis par le soleil. L’ombre s’étendait sur les plaines, elle léchait chacune des parcelles de l’être, ne lui laissant aucun échappatoire, aucune issue digne de lui apporter un peu de sérénité. Ce sentiment n’existait plus, l’idée même qu’il ait pu être ressenti un jour n’en devenait qu’illusoire tant l’aveuglément concernant le reste l’emportait sur tout. Il n’y avait plus rien, si ce n’était cette amertume, cette volonté que de vouloir donner justice, la rendre envers et contre tout contre ceux qui avaient pu nous prendre l’être cher. Le chemin était tortueux et les luttes internes difficiles. Cependant, il fallait tout de même laisser sa place à la finalité. Celle durant laquelle, l’acceptation permettait d’entrevoir quelques bontés. Des mains tendues, des aides appréciées, mais surtout une existence beaucoup plus apaisée. Cette traversée aussi rugueuse pouvait-elle se dévoiler, permettait les rencontres, les attentions et parfois même les surprises aussi bonnes que bien aimées. La jeune Harlton ne connaissait les récits de sa chère cousine qu’aux travers les dires d’une tierce personne. Aussi, ne pouvait-elle qu’imaginer les tourments dans lesquels la jeune Azylis s’enfermait durant la nuit. Des songes aussi difficiles que douloureux, dans lesquels la solitude et la froideur s’acclimataient dans les méandres de son cœur. La perte d’un être cher était aussi difficile que celle d’un soi –même. Les repères étaient mises à rudes épreuves, aussi fallait-il s’en trouver de nouveaux pour ainsi préserver de cette source qui gardait intacte le souvenir. Car il s’agissait bien là de la plus belle de toute les victoires que de savoir préserver ce souvenir, lui rendre hommage voire même lui permettre de perdurer un peu plus encore. Néanmoins, cette merveille ne pouvait que se prédire que lorsque l’acceptation était totalement acquise. L’espoir quant à cette dernière ne cessait de grandir malgré la douleur de l’instant. Pour la Lady de Montargent, celle de Castel-Bois voulait se battre, afin que les prémices de cette Fortune puissent lui être accordées. Etait-ce réellement un mal que de vouloir un bien pareil ? L’innocence et la naïveté étaient-elles réellement des prétextes pour engendrer une colère envers ces actes ? Certainement pas. Du moins, pas du point de vue de la jeune lady, qui préférait y voir là l’une des marques de douleur pour sa cousine.  Les masques ne prenaient que trop d’ampleur dans les environs et les espaces confinés d’un royaume enclin à la trahison, pour qu’elle puisse leur permettre d’étancher leurs soifs dans ses lieux et encore moins entre les membres de sa propre famille. Aussi éloignées pouvaient-elles se situer dans la généalogie, il n’en restait pas moins que les liens familiaux permettaient l’établissement d’une conception d’honnêteté entre les deux lignées. Une volonté que Marianne tiendrait à garder intacte aussi longtemps que son souffle le lui permettrait. Et ce qu’importent les jugements qu’elle serait à même d’affronter en face d’elle.

D’ailleurs, les préjugés ne tardèrent pas à lui être renvoyés violemment au visage. Mettant ainsi en exergue un silence dans lequel la jeune fille comprenait rapidement la signification. La violence des mots de sa cousine venaient tout juste d’être renversés par la question anodine à peine posée. A moins qu’Azilys ne juge le moment pas encore opportun pour l’heure. Les regards n’en devinrent que plus curieux. Mais Marianne tentait de maintenir cette compassion qu’elle voulait tant offrir à sa cousine. A tort très probablement, mais il n’en restait pas moins que la jeune femme en face d’elle ne parviendrait pas à changer sa nature conviviale et aimante. Les Sept l’avaient peut-être même entendu en cette heure ? Aussi se décidaient-ils à protéger cet instant, pour ainsi recueillir le meilleur et n’en renforcer que plus encore les liens familiaux. Naïveté ? Les yeux inquisiteurs de sa cousine lui permirent d’établir un lien étroit entre son sentiment d’injustice à son égard et cette colère qu’elle donnait l’impression de dissimuler envers sa personne également. Pourtant, ses mains restées à leur place, tout comme ses intentions demeuraient intactes. Jamais, Marianne ne saurait délaisser un être et ce qu’importe les horreurs qu’elle était à même d’entendre. Bien entendu, la force de caractère d’Azilys ne tarda pas à refaire surface. Coupant court à toutes bonnes intentions, mais également à cette complicité qu’elles auraient été à même de construire si seulement, elle lui laissait une chance. A vrai dire, Marianne avait l’impression de se heurtait à un roc. Pourtant quelque chose lui disait que tout ceci n’était qu’un aspect, qu’une illusion penchant vers ce côté de la balance dans laquelle, le paraître valait bien plus que la vérité. « Si tel est votre souhait. » confirma la jeune fille dans le même temps où les mains de sa cousine se retiraient des siennes. Ses yeux, quant à eux, ne quittèrent pas leur direction, désireux de prolonger un peu plus ce contact qu’elles établissaient. Peut être que la proximité était une chose que sa cousine n’appréciait pas, Marianne le lui concédait, mais il n’en restait pas moins que la présence, elle, avait tout à fait le droit de s’imposer à sa manière. Par ce jeu de regard, la jeune Harlton espérait simplement prouver à sa jeune cousine que quoi qu’elle puisse en juger, sa solitude n’en serait jamais esseulée complètement. Elle s’en faisait le serment intérieurement, dans ce même silence qui avait su les recueillir toute à l’heure. Si le Paon était fier de son panache, l’Arbre lui, était aussi dur que le bois qui l’entourait. Et ses branches n’en devenaient que plus nombreuses, désireuses de protéger de part son feuillage, les êtres qui cherchaient refuge. Un hochement de tête, signe de son acceptation quant à ce commentaire qu’elle venait d’entendre fut la première réponse donnée par la jeune fille. Il était certain qu’elle se porterait présente pour Tybolt dès lors que ses yeux apercevraient sa silhouette. Lui, qui, lui avait tant apporté par sa présence et sa dévotion au fil des années. « Soutien. » ne put-elle s’empêcher de rétorquer sur une rapidité de ton déroutante. « L’altruisme est un paraître, le soutien, lui, est une honnêteté. Peut-être jugez-vous toutes les personnes que vous rencontrez régies sous les préceptes d’allures à donner, sachez qu’en ces lieux, vous ne trouverez aucun masque, ni aucune illusion quant aux sentiments que nous échangeons. » Azilys l’avait insulté à sa manière, Marianne lui prouvait de son caractère bienveillant mais pour autant pas si idiot que ce qu’elle voulait lui concéder. Aussi, et ce même si le deuil était de mise, il n’en restait pas moins que les attaques prohibées à l’encontre de sa personne étaient totalement infondées.

Ce crescendo monta de plus belle. Laissant ainsi l’occasion au Paon de piquer vivement les fondations du bois grâce à son bec fin. Habituée aux remarques, Marianne resta impassible face aux dires qu’elle entendait. Sa compréhension vis-à-vis de la tournure des dires évoqués plus en amont de leur conversation tendait à lui prouver encore une fois, à quel point la colère animait sa jeune cousine. Ses paroles étaient terribles à entendre et d’autant plus mesquines en raison des termes qu’elle employait. Néanmoins, Marianne préférait laisser sa colère jaillir, s’adresser à cette image ennemie qu’elle semblait avoir apposée sur sa personne, tant que cette dernière lui permettait de tarir sa douleur. « Je n’ai nul rival. » laissa t-elle tout simplement échapper d’entre ses lèvres dans le même temps que son sourcil s’arquait doucement pour ainsi rappeler à Azilys qu’elle connaissait sa devise. « Il semblerait que vous portiez votre blason fièrement, ma chère cousine. » Un mince sourire s’étirait doucement sur le coin de ses lèvres, désireux de rassurer la jeune femme quant à ce mal qu’elle venait de lui faire mais dont elle préférait ne pas lui tenir rigueur. « Vos plumes s’embellissent à mesure de votre avancée dans le temps et pourtant votre ramage, lui, demeure intact en raison de ces jugements que vous portez envers et contre tous. » Encore une fois, Marianne s’aventurait dans un chemin qui risquait de lui coûter, elle s’en doutait, néanmoins elle préférait l’envisager pour peut être trouvé une rédemption entre elles. « Pourquoi jugez-vous le monde entier comme votre rival ? Je m’adresse à Azilys et non pas à l’héritière de Montargent. Pourquoi refusez-vous de donner une chance à une famille que vous ne connaissez pas ? N’y a-t-il pas une once de curiosité en vous ? » Plutôt rompre que ployer. Sa cousine avait probablement oublié la devise de la maison des Harltons, aussi Marianne s’appliquait-elle à le lui rappeler doucement mais certainement, dans la mesure où quoi qu’elle puisse lui jeter à la figure, elle ne la verrait pas flancher. « Le temps aura raison de cette colère que vous possédez à mon encontre. Et je préfère que vous l’ayez contre ma personne que contre une autre qui en soit victime. Déversez votre hargne contre moi et moi seule, jugez-moi incapable de tenir un rang ou que sais-je encore. » Ses termes étaient pointilleux et bien choisis alors que son regard, même attristé par la situation, restait enclin à cette volonté de lui prouver que quoi qu’elle puisse dire, toutes deux faisaient partie de la même famille. « Ma place est auprès de vous, et le restera que vous le vouliez ou non. »


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Family history


«
«Pièces cassées d'une histoire à peine respirée où il y a eu de l'amour jadis maintenant, il y a seulement moi et la solitude »

Semaine 1, lune 9, An 298La dame de Castel-bois ne se trompait en signifiant qu'Azilys se basait plus sur le paraître que sur l'honnêteté. Le Paon d'Argent possédait bien trop de secrets autour de sa personne pour pouvoir parler avec véracité sur chaque sujet. Son paraître était à la fois son arme d'attaque, de défense et de protection de son âme. Personne ne la connaissait réellement, même Alyx, pourtant leurs amitiés profondes. Oui, pour la préservation de la maison Serrett et surtout de la réputation, le Paon d'Argent avait menti dès son plus jeune âge, cachant ce qui était véritablement arrivé à sa mère. Comment avoir une enfance après cela ? Comment ne pas devenir la femme qu'elle était aujourd'hui avec ce secret ? Comment ne pas se méfier quand son propre père avait été son plus grand rival ? Azilys avait été façonnée pour devenir le Paon d'Argent et se révélait sans doute être la seule à pouvoir égaliser avec la puissance d'Albéric Serrett. Pour le bonheur de sa soeur, elle avait été capable de mettre fin aux jours de son père avant que la maladie le fasse et à présent, c'était Tybolt qui se trouvait dans son viseur. Une vengeance qui n'était qu'au commencement, mais qui lui donnait la force d'avancer, mais surtout de devoir rester un peu près calme face à sa cousine, qui à son goût, l'étouffait avec son besoin de vouloir l'aider.

Finalement, Azilys lui expliqua que sa froideur ne cachait pas une envie de s'isoler ou bien de s'effondrer, mais bien qu'elle était ainsi, c'était ce que son père lui avait inculqué. Pensant avoir été assez convaincante, elle espérait pouvoir obtenir la paix et quitter cette pièce pour gagner sa chambre, mais Marianne reprit la parole et rendit Azilys plus que stupéfaite. 

« Je n’ai nul rival. Il semblerait que vous portiez votre blason fièrement, ma chère cousine. Vos plumes s’embellissent à mesure de votre avancée dans le temps et pourtant votre ramage, lui, demeure intact en raison de ces jugements que vous portez envers et contre tous. »

Son regard se fit plus sombre, tout en le gardant pointer dans les yeux de Marianne. La comparaison était fortement réussite, et même Azilys pourrait reconnaitre qu'elle n'avait pas totalement tort, mais le Paon était un animal fier et n'appréciait pas ce genre de remarque. Gardant la bouche fermée, elle n'en disait rien et ceux qui la connaissaient bien savaient qu'il fallait mieux voir la dame de Montargent réagir de suite que de la laisser préparer sa vengeance. Là, dans son imagination, elle se servait d'une hache pour détruire l'arbre face à elle.

« Pourquoi jugez-vous le monde entier comme votre rival ? Je m’adresse à Azilys et non pas à l’héritière de Montargent. Pourquoi refusez-vous de donner une chance à une famille que vous ne connaissez pas ? N’y a-t-il pas une once de curiosité en vous ? Le temps aura raison de cette colère que vous possédez à mon encontre. Et je préfère que vous l’ayez contre ma personne que contre une autre qui en soit victime. Déversez votre hargne contre moi et moi seule, jugez-moi incapable de tenir un rang ou que sais-je encore. Ma place est auprès de vous, et le restera que vous le vouliez ou non. »

S'il y avait bien une chose de dérangeant était de faire face à une personne qui avait cru tout comprendre. Marianne parlait de jugement, mais n'était-ce pas ce qu'elle était en train de faire ? Juger ! Bien sûr, elle se représentait toujours comme l'héroïne toujours prête à aider son prochain et à subir la haine à la place des autres, mais le monde ne fonctionnait pas ainsi. Le pire, dans l'esprit d'Azilys, c'est qu'elle persistait à vouloir la soutenir. Cette fille était telle une sangsue, quand elle s'accrochait, elle ne lâchait plus avant d'être rassasiée. Finalement, Azilys qui était resté silencieuse se décida à répondre d'un ton tempéré, prouvant à quel point elle arrivait à jouer avec son tempérament. Bien sûr, les paroles seraient toutes sauf pacifiques, mais elle ne perdrait pas son sang-froid face à Marianne.

- Votre place auprès de moi, vous rigolez. Je ne sais pas pour qui vous me prenez. Dans votre approche à mon égard, vous décrivez une personne qui va se refermer sur elle-même, une personne qui ne voit que des rivaux et surtout une personne qui ne vit qu'à travers son rôle d'héritière alors que je ne le suis que depuis aujourd'hui. Je juge, cela va de soi, vous le faites aussi, cette ainsi qu'est fait le monde, mais n'essayez pas de me faire la morale alors que vous ignorez tout de moi. On ne vit pas tous une vie de paysan qui se fiche des répercussions sur sa maison. J'ignore la richesse des Harlton et pour vous dire, je ne cherche pas à le savoir, mais les Serrett gèrent des mines d'argent et il faut être féroce et non vouloir à tout prix se faire aimer des autres.

Elles étaient bien trop différentes aux goûts d'Azilys pour se comprendre. Puis, il fallait dire que s'étaient sa jumelle et son jeune frère qui s'attachaient aux autres ou bien voulaient les aider. Cela n'avait jamais été sa place dans sa famille et quand leurs fins tragiques étaient mise en évidence, ceci prouvait que la compassion n'apportait que la mort. 

- Alors remballer "votre soutien" et ne me dites plus jamais être de ma famille, j'ai perdu ma famille. Ne venez pas me dire que vous compatissez, car vous êtes vous-même orpheline, ce n'est pas comparable, vous n'avez pas eu une jumelle, vous n'avez pas eu un jeune frère que vous avez élevé telle votre enfant. Ils étaient tous pour moi, mais je suis en vie, eux non, voici la vérité. S'il faut se laisser abattre à chaque vie perdue, ça ne sert à rien de continuer, car il y aura toujours des pertes.

Là, un sourire mesquin prit forme sur son visage. Elle se fichait de savoir que Tybolt viendrait à savoir ce qui s'était passé dans son salon. En même temps, il savait très bien de quoi elle était capable surtout quand on la poussait à bout et oui, elle estimait que Marianne l'avait fait. Se levant, elle ajouta :

- La seule personne qui a besoin d'aide dans cette pièce, c'est vous. Pourquoi penser-vous autant à aider ? Ce n'est qu'une part d’égoïsme que vous fait sentir mieux car vous allez soutenir ceux dans le besoin. Ce n'est qu'un autre style du paraître, vu avez peut-être plus de Paon que vous ne le pensez.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart

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La tristesse construit l’amitié.
An 298 Lune 9 Semaine 1
Les peines engendraient toujours des périodes de flottements dans lesquels la colère et l’aveuglement savaient s’immiscer d’une manière ingrate. Le deuil favorisait toujours ces états d’âmes, mettant ainsi en évidence des prétextes dans lesquels le cœur se plaisait à s’enfermer pour ainsi se soulager. Trouver un ennemi, se dissimuler derrière une ambition débordante, projeter sa froideur au-delà de son être pour ainsi prouver aux autres que nos barrières n’étaient que plus infranchissables encore. Tout ceci se mettait en exergue et tendait à s’accroître à mesure que la douleur nous figeait. Cette dernière nous enfermait complètement, nous coupant ainsi du monde extérieur pour que rien ni personne ne puisse venir entraver cette dernière. Nous ne leur en laissions pas l’occasion, parce que selon nous, tout n’était voué qu’à de la déception et de l’abandon. La lady de Castel-Bois ne pouvait que comprendre les tiraillements de sa cousine en cette heure. Peut-être pas comme elle aurait pu le vouloir, puisqu’elle n’avait jamais eu à perdre un frère ou une sœur, néanmoins elle était à même de comprendre les douleurs que l’on ressentait lorsqu’on perdait un être cher. La vie lui avait déjà ôté ses parents, et ce, d’une manière injuste voire même violente. Aussi, son rapport à la mort avait forcément du s’induire de telle manière que l’acceptation et l’affront avaient su trouver une place omniprésente dans son âme. Peut-être était-ce d’ailleurs grâce à ces derniers que Marianne avait appris à développer ce caractère bon et juste qu’on lui connaissait ? Elle se refusait de s’enfermer dans le typhon infernal de la froideur, ne lui accordant même aucun crédit, tant ce dernier n’engendrait que des malheurs et des infamies. En était-elle innocente et naïve pour autant ? Selon le regard accusateur de sa cousine, la lady avait l’impression qu’elle renvoyait ce genre d’image. Mais cette dernière ne la connaissait pour ainsi dire pas. Elle la jugeait aux rythmes de ses mots, la rejetait à chaque fois qu’elle essayait de lui tendre la main afin qu’elle puisse trouver un soutien à saisir. Visiblement, Azilys Serrett ne désirait aucune aide, pire encore, elle pensait pouvoir s’en sortir seule. Le deuil l’aveuglait de ses tourments les plus abrupts. Il l’enfermait dans les méandres d’une solitude qu’elle n’osait voir pour l’heure, mais qui pourtant l’isolait de plus en plus. Surtout aux rythmes des méchancetés qu’elle lui crachait en plein visage. Devait-elle lui en tenir rigueur ? Plus la conversation s’effilait et plus cette dernière donnait l’impression de prendre un tournant auquel ni l’une ni l’autre s’attendait. Marianne désirait simplement donner un peu de sa bienveillance à la jeune femme alors que de son côté Azilys désirait tout bonnement s’isoler pour peut être se reposer. Si seulement la fierté de la jeune Serrett pouvait être laissée de côté en cet instant. Peut-être auraient-elles pu profiter de la présence l’une de l’autre pour ainsi affronter un deuil auquel elles n’étaient pas prêtes. Malheureusement, Azilys ne l’entendait pas de cette oreille et affligeait Marianne d’une autre baffe verbale. Visiblement, la dame de Montargent n’était en réalité qu’un pâle reflet de ce que l’Ouest était à même d’offrir : vanité et froideur. L’humanité avait quitté leurs mœurs à force de corruption et c’était à cause de cela que les régions ne parvenaient pas à s’entendre. La bienveillance de l’une était forcément critiquée par l’ambition de l’autre. Autant l’avouer, ce dessein était tout bonnement grotesque, surtout au sein d’une même famille. Et même si Azilys désirait mettre en avant cette différence entre elles, elle ne parviendrait certainement pas à venir à bout de la témérité de Marianne. Elle ne s’écraserait pas, pour la simple et bonne raison qu’elle préférait endosser ce rôle d’ennemie que sa cousine lui affligeait plutôt que la laisser seule face à son deuil.

Le silence reprenait de ses droits, laissant sous entendre une menace à venir. Marianne le percevait dans le regard bleuté de sa cousine. Assombri, il n’en devenait que plus vil à mesure qu’elle donnait l’impression de tourner sa langue dans sa bouche de manière à trouver les bons termes pour répliquer. Visiblement, la vérité ne lui plaisait guère. A qui plaisait-elle réellement ? La remise en question n’était jamais de l’ordre de la noblesse, chose qui avait tendance, d’ailleurs, à exaspérer la jeune fille. Pourquoi ne pas vouloir affronter la réalité ? Pourquoi s’enfermer dans le dédale d’un profit ? Probablement parce que pour cette caste « la fin justifiait les moyens » rien de plus. Un dicton qui veillait à faire grandir la colère de la lady de Castel-Bois à mesure qu’elle percevait les stigmates de telles idioties sur les échines des petites gens. Qui étaient ces nobles sans leurs servants ? Rien… Personne… Et beaucoup l’avaient oublié, Azilys l’avait oublié elle aussi. Il suffisait de se concentrer sur les paroles qu’elle vociférer à l’encontre de la jeune Harlton pour s’en rendre compte. Son seul paraître prévalait sur tout le reste. Son ambition régnait maître de ses émotions. Et elle passait à côté de tout le reste, tout ce beau, toute cette unicité qui veillait à donner les plus belles des richesses. Car le trésor ne se renfermait pas dans l’or, l’argent et les pierres précieuses, mais bien dans le cœur de ceux qui témoignent d’un bonheur incommensurable. La jeune Serrett l’accablait de nouveaux reproches. La vie de paysan comme elle se plaisait à le dire, était celle qu’elle choisirait toujours, tant cette vie là valait bien plus que celle que sa chère cousine adorait mettre en évidence et se vanter. « Nos avis divergent sur le sujet. Cette conversation ne rimera à rien. Laissons là de côté pour se concentrer sur cet instant et sur la perte qui nous afflige ensemble, vous voulez bien. » Il valait mieux couper court à toute dispute, ce n’était ni l’endroit ni le moment. D’autant plus que Marianne sentait à nouveau sa tristesse l’envahir devant la perte d’un cousin qu’elle avait appris à connaître. Il était si différent de sa sœur. Si gentil et tellement enclin à la bienséance, que le contraste avec la froideur de sa cousine en était même déroutant. D’ailleurs, ce qui advient par la suite n’était que la triste continuation de tout le reste. Azilys ne pesait plus ses mots et d’une certaine manière, Marianne était bien contente de voir le véritable visage de sa cousine. Ainsi, peut être un jour serait-elle à même de l’aider si elle le désirait ? De la même manière que ses mots donnaient l’air de trancher le cœur aussi bien de celle qui les édictait que de celle qui les recevait, toutes les deux se toisaient d’un regard. La hargne de la jeune Serrett se déversait sur la Harlton, alors que de son côté, Marianne encaissait. Silencieuse, attentive, elle se contentait d’accepter les remarques qu’elle entendait sans broncher. Encore une fois, elle plaçait cet effet sous le signe du deuil. « Nous voilà d’accord sur au moins un point. J’admire votre courage et votre volonté de continuer pour eux. » Elle avait pris le parti de ne pas commenter le reste, pour la simple et bonne raison que cela n’était pas la peine de le faire. Marianne désirait simplement se montrer présente pour Azilys. Et malgré cette froideur qu’elle lui renvoyait, la jeune fille essaya de lui sourire doucement, timidement. L’un de ceux qui se veut enclin au soutien, si seulement on lui accordait une infime attention. En réponse à ce dernier, elle n’eut d’autre choix que de se confronter à de la mesquinerie. Ceci eut le don d’évanouir ses espérances et les plonger dans un puits profond. Azilys lui déclarait la guerre et Marianne ne serait certainement pas celle qui commencerait les hostilités. Elles n’avaient qu’une seule famille à présent, et même si elle l’énervait, il n’en restait pas moins qu’elle voulait apprendre à faire des compromis. Il le fallait. Pour qu’au moins une des deux puisse croire en l’autre. Et aux vues des dires de sa cousine, la lady de Castel-Bois savait pertinemment qui devrait revêtir ce rôle. Son regard accompagne le mouvement de la jeune fille. Gracieuse, elle donnait l’air de la surplomber de toute sa prestance alors que son poison jaillissait un peu plus de son âme. En réponse à toutes ces accusations, Marianne se contenta de se redresser à son tour avant de finalement prendre le chemin qui la menait vers le fond de la pièce. « Puisque mon aide vous paraît tel un acte égoïste, je vous laisse vous retirer dans vos appartements, qui, je l’espère sauront satisfaire vos besoins. » Elle n’était ni froide, ni dure. Marianne se présentait comme fidèle à elle-même. Sa cousine venait de lui dire ce qu’elle pensait et en réponse à cela, la jeune fille lui permettait de prendre conscience que contrairement à elle, elle était encline à accepter la critique. Peut être que les jours finiraient par épancher cette haine à son égard ? Ou peut être pas ? En attendant, le deuil devait être fait et les cérémonies d’hommages ne feraient que vanter les mérites d’une famille que la Lady de Castel-Bois auraient aimé connaître.

FIN
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