:: La tanière de Westeros :: Derrière les flammes du passé :: Archives Dracarys 2.0 :: RP terminés
Page 1 sur 2 • 1, 2
[FlashBack] Une ivresse efface mille tristesses | Alesander & Lyarra
Invité
Informations
Personnage
Badges
Une ivresse efface mille tristesses
Début de l'An 297 à Cidre
Alesander & Lyarra
Il y a quelque chose dans le Bief qu'il n'y a nulle part ailleurs. Lyarra s'est promis qu'en s'arrêtant à Hautjardin, elle prendrait le temps d'aller voir les fiefs voisins qui regorgent de terres fertiles, de champs, de prés et tellement d'autres choses qui semblent faire la richesse à la fois de la région mais également de tout Westeros. Il n'y a pas un endroit sur le continent où l'on ne boit pas un vin biefois. A sa connaissance, Lyarra n'a jamais connu d'autres terres de Westeros capables de produire des crus aussi bons que ceux que l'on peut trouver à la Treille pour ne citer que ces vins-là. Bien entendu, le Nord fait également son propre alcool et ceux-ci ont généralement la réputation d'être plutôt forts. C'est le côté nordien, cette région davantage touchée par le froid de l'hiver s'est adaptée depuis des siècles.
Même si la jeune Cerwyn n'a jamais été une très grande buveuse d'alcool, elle s'est promis que durant son voyage, elle tenterait de goûter à chacune des spécialités locales possibles et inimaginables. En ce qui concerne les alcools du Bief, elle n'est pas trop inquiète étant habituée à pire au Nord. Pour ce faire, elle décida de se rendre à Cidre, un fief réputé pour la boisson du même nom. Elle était passée à côté lorsqu'elle est descendue de Port-Réal jusqu'à Hautjardin mais elle et son frère ne s'y étaient pas arrêtés car leur priorité était de se rendre devant Lord Tyrell pour demander l'asile. Ils n'avaient aucune certitude d'être bien accueillis et se présenter auprès des familles vassales sans préavis, Lyarra avait préféré l'éviter. Mais cette fois-ci tout était en ordre. Elle et son frère étaient bien traités et elle apportait souvent son aide lorsqu'elle était nécessaire, en contrepartie du service rendu.
Cidre n'était pas très loin de Hautjardin à cheval et Lyarra avait fait le trajet tout seule, car son frère avait préféré rester. Il avait trouvé de bons partenaires pour améliorer sa façon de se battre. Elle ne l'avait jamais vu aussi épanoui et pourtant, elle n'était pas heureuse de l'avoir entraîné dans son aventure. Elle savait à quel point leur père n'allait pas aimer ça le jour où ils rentreraient à Castel-Cerwyn. Mais malgré son jeune âge, Cley était devenu très mature et avait beaucoup appris, différemment de son aînée, certes, mais ce voyage lui apportait beaucoup. Lyarra a toujours insisté pour qu'ils ne prennent aucun risque. Elle n'était pas très forte pour se défendre et lui était encore un enfant, ils ne pourraient faire face à des soldats ou même des brigands armés. Mais pour aller jusqu'au fief des Fossovoie pomme-rouge, la route était plutôt facilement praticable et Lyarra n'avait pas peur d'y faire de mauvaises rencontres. Elle n'avait qu'une idée en tête : aller boire son cidre directement sorti de la brasserie.
Arrivée à Cidre, elle fut non surprise de découvrir une petite bourgade vivante. Les gens allaient et venaient, ils étaient bruyants mais pas de façon dérangeante. Ca donnait le sourire à la jeune Cerwyn, c’était une des choses qu’elle appréciait le plus durant son voyage. De voir les différentes populations vivre d’une façon différente. Ici, on avait vraiment cette sensation que le cidre coulait à flot. C’est une boisson alcoolisée légère qui rend les gens plutôt guillerets, rien de bien méchant. La nordienne ne pouvait plus attendre d’aller déguster ce pourquoi elle était présente. Mais elle avait envie de faire le tour de la place marchande. Elle attela son cheval près d’une auberge où elle restera sûrement dormir avant de s’aventurer dans la petite ville. Elle a pour coutume d’acheter ou d’échanger un objet de chacun des endroits où elle se rend. Elle voudrait pouvoir montrer à Lord Cerwyn tout ce qu’elle a accompli. Car même si elle a désobéit, même si elle s’est enfuie, ce n’est pas rien de voyager et de faire ce qu’elle fait à un âge aussi peu avancé et surtout en étant une femme. Elle espérait vraiment au fond d’elle que son père serait pour une fois fier d’elle.
Après avoir fait un tour tout en réfléchissant à ce qu’elle emportera lorsqu’elle reprendra la route, elle se dirigea vers le lieu phare de Cidre. Elle se rendit à la brasserie où l’on peut déguster ce fameux cidre. Elle appréhendait légèrement. Elle savait qu’en tant que femme, ce n’était pas évident de rentrer dans ce genre d’endroit principalement réservé aux hommes, en tout cas le peu de femmes qui y vont ne sont généralement pas nobles et pas seules. Mais malgré cette appréhension, elle était déterminée. Après tout, ce n’était qu’une corne de cidre. Voire une deuxième, si les choses se passent bien. Elle ouvrit la porte de cet endroit qui ressemblait à une vulgaire taverne en un peu plus grand. Comme elle avait prédit, les regards se portaient sur elle. Elle tentait de ne pas faire attention à cela et de simplement continuer pour faire ce qu’elle avait à faire. Elle s’assit à une table non loin d’un homme qui semblait être seul lui aussi. Peut-être un voyageur ou bien simplement un homme qui aime boire seul. Elle attendit qu’une des servantes vienne la voir pour alors passer commande.
“ Je prendrai simplement du cidre de chez vous, je suis venue exprès pour le goûter. ”
Elle était à la fois gênée et excitée. Ça pouvait paraître étrange ou insignifiant, mais ça faisait partie des petites expériences qu’elle aimait vivre. On pouvait nettement voir sur son visage qu’elle était étrangère à ces terres et également à sa façon de parler et de marcher. La jeune servante lui adressa un sourire, visiblement pas habituée d’avoir à faire à des clients comme Lyarra. Lorsqu’elle revint avec la corne de cidre, Lyarra ne put cacher la joie sur son visage. Elle se tourna vers l’homme non loin d’elle en levant sa corne. C’était un homme qui ressemblait beaucoup à un chevalier et il avait une barbe. Derrière cette barbe il lui sembla voir un homme plutôt agréable mais elle n’était pas certaine à cause de la luminosité de l’endroit où elle était. Enfin, elle finit par s’écrier pour attirer son attention :
“ A votre santé ! ”
Il n’allait probablement pas répondre mais elle avait besoin de partager ça. Après tout, c’est tout de même moins morose de boire avec quelqu’un d’autre. Elle s’empressa alors d’avaler une première gorgée et ne fut pas du tout déçue du voyage.
© DRACARYS
Invité
Informations
Personnage
Badges
Une ivresse efface mille tristesses
Alesander & Lyarra | An 297
Lorsqu'il avait mis le pied à Cidre pour la première fois, il y avait presque dix-huit ans, il y découvrait un monde différent de Broad Arch. Une atmosphère qui n'avait rien du château aux pierres qui respiraient la vieillesse, dormant toujours dans ce brouillard naissant à l'orée de Bois-la-pluie. Alesander adorait l'Orage, mais il ne pouvait nier que la vie qui émanait du Bief, colorée et heureuse, contrastait terriblement avec celle de son voisin, sombre et fruste. Rare étaient les moments où il se rendait dans le Bief : les routes de l'Orage étaient désastreuses, ravagées par la pluie omniprésente, les conflits entre les familles qui ne s'entendaient sur rien, le manque d'entretient, et s'y déplacer n'était pas aisé, il fallait passer par les forêts. Il était habitué aux voyages peu confortables et aux routes bosselées par-ci creuses par-là, il avait même cavalé dans les neiges de l'hiver passé, mais à presque trente ans il s'était calmé, sentant la sagesse de l'âge adulte lui rentrer dedans comme une masse de guerre dans le crâne d'un combattant. Il n'aimait pas ça ; il ne souhaitait pas finir comme son père, perdre la fougue de sa jeunesse. Mais il avait tant entre les mains, maintenant. Son frère en crise constante, l'économie de son fief à soutenir. Il comprenait bien qu'il ne pourrait plus vivre comme avant. Toute cette réalité le frappa encore plus fort lorsqu'il sortit du bureau du chargé des finances des pommes-rouges, parchemins tachés de chiffres en mains. Avait-il pensé faire un jour tout ça, lorsqu'il avait encore vingt ans et un cœur enflammé ? Pas vraiment. À vingt-ans, il était retourné dans le Bief, de passage, pour abuser du vin de La Treille, pour se battre avec ces chevaliers qui se disaient si vaillants mais qui se battaient avec trop d'honneur pour que ce soit amusant, pour fréquenter leurs bordels peuplés de filles si blondes ou si rousses qu'on aurait pu se croire dans le meilleur pavillon des Sept Paradis, mais il n'aurait jamais cru revenir ici pour discuter cidre et argent, il n'aurait jamais cru être un bon seigneur ou un homme responsable. Encore maintenant, lorsqu'il regardait ce qu'il avait laissé derrière lui, il se surprenait lui-même. Il n'attendit pas un instant de plus avant de quitter le bâtiment. En regardant par-dessus son épaule, croisant du regard le petit champ de bataille improvisé sur lequel il avait suivi une majeure partie de sa formation de chevalier, il poussa un soupir nostalgique avant de conclure qu'il vaudrait mieux pour lui d'aller prendre un coup ; il passerait la nuit ici, de toute façon.
À Cidre, les brasseries ne courraient pas les rues ; le fief n'était pas très grand, on ne pouvait pas faire des miracles. Alesander poussa la porte de la première qu'il croisa — en jetant un œil rapide à l'inscription gravée dans la porte, il jugea ne pas être si mal tombé. Un sourire souleva ses pommettes, il adorait ce sentiment qui l'accompagnait chaque fois qu'il entrait quelque part où tout le monde se connaissait, mais où il ne connaissait personne. Cette drôle de solitude qui vous attrapait au cœur, vous laissant un arrière goût d'angoisse légère. À l'heure qu'il était, il ne restait plus beaucoup de places, mais Alesander posa son dévolu sur une table un peu à l'écart. Elle lui convenait bien, comme il pourrait observer un peu tout le monde. C'était une habitude parfois douteuse, mais il ne se gênait jamais pour fixer, détailler, admirer, avec une insistance embêtante. Rapidement, non sans avoir pris le temps de parler un peu à la servante, il passa sa commande. Un cidre, tout simplement. Son regard balaya les gens qui semblaient tous plus heureux les uns que les autres. Alesander préférait souvent observer plutôt qu'intéragir. Il ne vivait pas particulièrement mal la solutide, même qu'il l'appréciait beaucoup. Ses prunelles foncées se posèrent sur une jeune femme qui venait de s'installer à une table près de lui. La lumière le trompait peut-être, mais elle ne semblait pas bien vieille. Peut-être le même âge qu'Hewlett. Ou plus jeune, il ne savait pas. Il porta une attention toute particulière lorsqu'elle passa sa commande, à un point tel où il oublia de remercier la dame qui était revenue pour lui apporter la sienne. L'accent de la jeune fille n'avait rien de ceux qu'il avait entendus dans le Bief. Il ne ressemblait même pas à ceux de l'Orage. Peut-être n'était-elle pas du Sud ? Après, avec tout le bruit de la taverne, fortes étaient les chances que la voix de la fille sonne discordante à son oreille.
Un petit sourire tranquille au visage, il détourna son regard, il ne voulait pas la mettre mal à l'aise. Ses pupilles se posèrent sur la coupe qu'il prit avec désintérêt, son attention se déposant mentalement sur la jeune femme qui le rendait curieux. La même voix qu'il avait entendue, il y avait quelques minutes à peine, sembla soudainement s'adresser à lui. Perplexe, il leva les yeux vers elle en tentant de ne pas avoir l'air trop interpelé, histoire de ne pas sembler stupide. Du regard, il interrogea la jeune femme, comme s'il voulait confirmer qu'elle s'adressait bien à lui. Voyant qu'il n'avait personne d'autre à qui elle aurait pu s'adresser, il dressa son verre à l'intention de la demoiselle, un sourire un peu plus lumineux au visage. « À la vôtre, ma chère ! » Si la jeune fille avait un accent étranger, l'accent d'Alesander n'était pas plus biefois que le sien. À Broad Arch, on parlait un peu comme si on avait une patate chaude dans la bouche et, surtout, on parlait fort. L'homme indiqua la chaise libre en face de lui, au cas où elle souhaitait le rejoindre. Alesander n'était pas méfiant ni froid envers les étrangers — exceptions s'appliquaient en temps de conflit ou en contextes dits sérieux — , même qu'il appréciait leur présence, ce qu'ils avaient à dire. C'était probablement elle qui se méfierait, pensa-t-il, même s'il faisait de son mieux pour ne pas avoir l'air d'un type douteux. « Qu'est-ce qu'une jeune femme qui me paraît si jeune fait-elle ici toute seule ? Vous êtes du coin ? » Il était curieux de comprendre. Si elle acceptait de s'asseoir en face, il pourrait probablement mieux comprendre sa voix et mieux saisir ses traits. Ce n'était pas coutume, à l'Ouest du royaume, de voir des jeunes femmes toutes seules dans des endroits si virils. Les hommes manquaient parfois de respect, lui le premier, mais jamais avec des demoiselles qui semblaient avoir à peu près l'âge de ses plus jeunes sœurs. Il savait que s'il apprenait un jour que ses petites sœurs fréquentaient seules ce genre d'endroit, il se fâcherait probablement de leur inconscience.
À Cidre, les brasseries ne courraient pas les rues ; le fief n'était pas très grand, on ne pouvait pas faire des miracles. Alesander poussa la porte de la première qu'il croisa — en jetant un œil rapide à l'inscription gravée dans la porte, il jugea ne pas être si mal tombé. Un sourire souleva ses pommettes, il adorait ce sentiment qui l'accompagnait chaque fois qu'il entrait quelque part où tout le monde se connaissait, mais où il ne connaissait personne. Cette drôle de solitude qui vous attrapait au cœur, vous laissant un arrière goût d'angoisse légère. À l'heure qu'il était, il ne restait plus beaucoup de places, mais Alesander posa son dévolu sur une table un peu à l'écart. Elle lui convenait bien, comme il pourrait observer un peu tout le monde. C'était une habitude parfois douteuse, mais il ne se gênait jamais pour fixer, détailler, admirer, avec une insistance embêtante. Rapidement, non sans avoir pris le temps de parler un peu à la servante, il passa sa commande. Un cidre, tout simplement. Son regard balaya les gens qui semblaient tous plus heureux les uns que les autres. Alesander préférait souvent observer plutôt qu'intéragir. Il ne vivait pas particulièrement mal la solutide, même qu'il l'appréciait beaucoup. Ses prunelles foncées se posèrent sur une jeune femme qui venait de s'installer à une table près de lui. La lumière le trompait peut-être, mais elle ne semblait pas bien vieille. Peut-être le même âge qu'Hewlett. Ou plus jeune, il ne savait pas. Il porta une attention toute particulière lorsqu'elle passa sa commande, à un point tel où il oublia de remercier la dame qui était revenue pour lui apporter la sienne. L'accent de la jeune fille n'avait rien de ceux qu'il avait entendus dans le Bief. Il ne ressemblait même pas à ceux de l'Orage. Peut-être n'était-elle pas du Sud ? Après, avec tout le bruit de la taverne, fortes étaient les chances que la voix de la fille sonne discordante à son oreille.
Un petit sourire tranquille au visage, il détourna son regard, il ne voulait pas la mettre mal à l'aise. Ses pupilles se posèrent sur la coupe qu'il prit avec désintérêt, son attention se déposant mentalement sur la jeune femme qui le rendait curieux. La même voix qu'il avait entendue, il y avait quelques minutes à peine, sembla soudainement s'adresser à lui. Perplexe, il leva les yeux vers elle en tentant de ne pas avoir l'air trop interpelé, histoire de ne pas sembler stupide. Du regard, il interrogea la jeune femme, comme s'il voulait confirmer qu'elle s'adressait bien à lui. Voyant qu'il n'avait personne d'autre à qui elle aurait pu s'adresser, il dressa son verre à l'intention de la demoiselle, un sourire un peu plus lumineux au visage. « À la vôtre, ma chère ! » Si la jeune fille avait un accent étranger, l'accent d'Alesander n'était pas plus biefois que le sien. À Broad Arch, on parlait un peu comme si on avait une patate chaude dans la bouche et, surtout, on parlait fort. L'homme indiqua la chaise libre en face de lui, au cas où elle souhaitait le rejoindre. Alesander n'était pas méfiant ni froid envers les étrangers — exceptions s'appliquaient en temps de conflit ou en contextes dits sérieux — , même qu'il appréciait leur présence, ce qu'ils avaient à dire. C'était probablement elle qui se méfierait, pensa-t-il, même s'il faisait de son mieux pour ne pas avoir l'air d'un type douteux. « Qu'est-ce qu'une jeune femme qui me paraît si jeune fait-elle ici toute seule ? Vous êtes du coin ? » Il était curieux de comprendre. Si elle acceptait de s'asseoir en face, il pourrait probablement mieux comprendre sa voix et mieux saisir ses traits. Ce n'était pas coutume, à l'Ouest du royaume, de voir des jeunes femmes toutes seules dans des endroits si virils. Les hommes manquaient parfois de respect, lui le premier, mais jamais avec des demoiselles qui semblaient avoir à peu près l'âge de ses plus jeunes sœurs. Il savait que s'il apprenait un jour que ses petites sœurs fréquentaient seules ce genre d'endroit, il se fâcherait probablement de leur inconscience.
electric bird.
Invité
Informations
Personnage
Badges
Une ivresse efface mille tristesses
Début de l'An 297 à Cidre
Alesander & Lyarra
Elle ne se reconnaissait pas dans ses actes. S’adresser de la sorte à un inconnu était plutôt osé de sa part. Surtout que personne ne sait comment le prochain peut réagir. Elle a souvent entendu des histoires de personnes qui s’adressaient de façon beaucoup trop enjouée à certains chevaliers et ces personnes ont à peine eu le temps de dire ouf qu’ils se retrouvaient avec la gorge tranchée ou parfois simplement avec une main ou quelques doigts en moins. Elle savait bien que les gens n’étaient pas tous aussi gentils qu’elle mais elle avait pressenti que cet homme n’allait pas lui faire du mal. Au pire, il ne ferait que la regarder avec dédain. Du moins, elle l’espérait. Elle a toujours été prudente durant son voyage pour justement éviter des situations risquées mais cette fois elle était si excitée et impatiente de déguster son cidre, qu’elle n’avait pas réellement réfléchi en s’adressant à cet homme. Il ne faut jamais se fier aux apparences.
Mais à sa surprise, l’homme lui répondit et de façon plutôt sympathique. Il semblait plutôt entrer dans son jeu et elle fut ravie de voir que certaines personnes avaient encore goût à parler aux inconnus et surtout à ne pas penser qu’aux choses sérieuses. Même lorsqu’il s’agit de boire, certaines personnes prennent cette activité trop au sérieux aux yeux de la jeune Cerwyn. Elle était donc tombée sur la bonne personne. Il paraît que c’est de mauvaise fortune que de boire à la santé de quelqu’un et que cette personne ne soient pas reconnaissante ou n’en fasse pas de même. Elle se sentit du coup plutôt soulagée. A sa voix, elle put confirmer qu’il n’était pas de la région mais il n’était pas non plus du Nord, c’était certain. Ce qui fut le plus surprenant dans la réponse de cet homme fut qu’il lui proposa de s’asseoir à sa table en indiquant la chaise en face de lui. C’est vrai qu’elle avait été la première à interagir avec lui, mais elle ne savait pas si c’était raisonnable d’être aussi confiante auprès d’un inconnu. C’est à ce moment –là que la servante revint pour lui servir son cidre, bien frais comme elle l’aimait. Elle allait pouvoir juger si les rumeurs étaient vraies. Mais restait encore à savoir si elle accepterait l’invitation de s’installer face à cet étranger. Elle regarda sa boisson puis l’homme de la table voisine. Puis il lui demanda ce qu’elle faisait dans un tel endroit surtout pour son âge. Elle aurait pu se vexer de cette question mais elle était consciente qu’elle n’était pas le genre de public habituel des brasseries.
Elle finit par se déplacer pour s’asseoir en face de lui. Quitte à lui répondre, autant être installée en face de lui plutôt qu’être distante et devoir crier pour se faire entendre. La brasserie était plutôt bruyante et il n’était pas facile de communiquer sans élever la voix. Et puis s’il comptait réellement lui faire du mal, ce n’est pas une cette distance qui l’empêcherait de faire ce qu’il veut. Elle garda un sourire sur son visage pour ne pas trop montrer qu’elle était un peu méfiante. Ce n’est pas contre lui particulièrement mais elle a toujours été comme ça, surtout comme son frère n’est pas à ses côtés.
« Je ne suis pas de la région, je pense que ça doit s’entendre à ma façon de parler. Je suis venue ici simplement pour goûter le cidre. On m’en a dit que du bien, je me devais de vérifier par moi-même. »
Elle ne voulait pas donner plus de détails sur ses origines exactes, ni sur son identité et où elle vivait à cette époque, car on ne sait pas sur qui l’on peut tomber et on ne sait pas toujours ce qui peut être utile à d’éventuels ennemis. Elle ne voudrait pas se rendre compte qu’on l’a suivie ou causer du tort aux Tyrells. Parfois certaines personnes n’apprécient pas trop que les nordiens soient proches des biefois ou d’autres régions. Même si les relations, officiellement, ne sont pas mauvaises, il y a toujours des personnes susceptibles pour telle ou telle raison.
« Et vous ? Puis-je vous demander la raison de votre venue ici ? Vous ne semblez pas être de la région et ce n’est pas courant de voir des voyageurs solitaires. »
Elle prit une nouvelle gorgée et n’osait pas trop regarder son interlocuteur en face. Bien sûr qu’à première vue il n’avait pas l’air d’être quelqu’un de mauvais et pourquoi perdre du temps à faire le beau parleur alors que certains hommes ne se dérangent pas à aller droit au but et à imposer leurs envies aux femmes et jeunes filles sans poser de questions. Le bon sens voudrait qu’elle n’ait pas à s’inquiéter mais elle se demandait si elle n’avait été trop enthousiaste en s’adressant à lui la première fois. Elle regarda tout autour d’elle et tout le monde semblait vivre sa propre vie, rien ne semblait étrange. Elle songea alors à boire une autre gorgée pour se détendre un peu. S’il se décidait à lui faire du mal, elle a toujours une dague avec elle, même si elle préférerait ne pas avoir à l’utiliser. Son frère, Cley, lui a demandé de la prendre avec elle avant de quitter Hautjardin, afin qu’elle puisse se défendre en cas de problème. Mais ça n’arrivera pas, elle espère de tout cœur que rien de mauvais lui arrivera.
© DRACARYS
Invité
Informations
Personnage
Badges
Une ivresse efface mille tristesses
Alesander & Lyarra | An 297
Un grand sourire illumina le visage d'Alesander lorsqu'elle décida finalement de venir s'asseoir en face de lui. Heureusement, cela signifiait qu'il n'avait probablement pas l'air si douteux que ça. Il savait que sa carrure, son visage aux traits parfois sévères, sa grosse voix et ses manières un peu brusques n'attiraient pas toujours la sympathie des étrangers, surtout des jeunes femmes. Peut-être venait-elle d'un endroit où les hommes n'étaient pas des petites fleurs précieuses comme dans le Bief ? Même aux chevaliers Alesander trouvait quelque chose de trop doux. Mais on ne pouvait pas comparer les hommes de l'Orage à ceux du Bief tout comme on ne pouvait comparer ceux de l'Orage à ceux du Nord ou des Îles de Fer. Les différents modes de vie créaient de différents spécimens. Dans l'Orage, on vivait de pluie et de chasse, on était donc un peu plus endurcis. Le Staedmon s'adossa presque négligemment au dossier de sa chaise, laissant entendre une espèce de rire amusé qui se perdit dans le méli-mélo chaotique des voix qui s'élevaient un peu trop par moments. « Ils sont rares les gens qui viennent à Cidre pour visiter, si je peux me fier à ma mémoire. Les temps ont peut-être changés, depuis. » Il avait pratiquement oublié qu'il ne passait ici que très rapidement, généralement, et que le dernier moment prolongé qu'il avait passé ici remontait à ses seize ans. Ça ne le rajeunissait pas, tout ça. « C'est rare de voir de jeunes gens comme vous si motivés à se déplacer seulement pour un cidre. » Il soupira légèrement. Il avait devant lui une femme qu'il croyait jeune, qu'il ne connaissait pas, mais qui par sa seule présence dans un lieu si masculin, dans un pays qui ne devait pas être le sien à l'ouïe de son accent, lui donnait l'espoir de faire la connaissance d'un être plein d'ambitions. On voyait dans le visage de l'homme, qui venait de penser à son petit frère qui n'avait pas autant de motivation, une légère inquiétude; il aurait aimé le savoir aussi fougueux que lui à son âge, mais on ne pouvait pas tous être pareils.
Amusé, il riota lorsqu'elle lui demanda à son tour d'où il venait, ce qu'il faisait ici. C'était drôle, il pensa, de réaliser qu'il avait oublié de se présenter. Certains trouveraient ça louche, mais Alesander s'en fichait de savoir ou non le nom de la personne à qui il parlait. Généralement, lorsqu'on croisait quelqu'un dans un endroit comme celui-ci, ce n'était qu'éphémère et il n'y avait aucun intérêt à savoir si la personne à qui on parlait se nommait Pigeon ou Poulet. « Hmn... J'ai l'air gros ? Féminin ? Coloré ? Je n'ai pas l'air d'ici, en effet. » Lança-t-il, amusé. Il aimait bien les biefois, mais il s'amusait de leurs stéréotypes. On les disait parfois si biens nourris qu'on pouvait les comparer à des cochons dodus ou si galants que ça donnait à leurs gestes une douceur féminine. On voyait le regard d'Alesander pétillant, loin du mépris que n'importe qui aurait pu apporter à la richesse du Bief, au bien-être de ses habitants. « Je suis de l'Orage, mademoiselle ! De Broad Arch, précisément, mais je doute que ça vous dise quelque chose. On est pas si importants que ça, je doute que les suzerains savent qu'on existe. C'est un bel endroit, par contre. Tout juste au commencement de Bois-la-Pluie. » L'homme se passa une main dans les cheveux avant de croiser ses bras sur la table en prenant soin d'éviter de bousculer sa coupe de cidre. Oh qu'il avait la voix fière, le Lord des Staedmon. On avait tendance à sous-estimer les familles qui n'étaient pas aussi importantes que les autres. On savait bien, cependant, que certaines d'entre-elles possédaient parfois plus de richesses matérielles ou intellectuelles que les familles fortement appréciées de leurs suzerains et à qui on donnait une voix plus importante. C'était une injustice qui frustrait autant Alesander que d'autres seigneurs qui s'efforçaient cœur, corps et âme à gérer leur fief avec honneur. Il empoigna sa coupe pour enfin laisser le cidre flatter ses papilles, mais à mi-chemin entre le vide et sa bouche il se rendit compte qu'il, malgré la pensée qui l'avait fait rire précédemment, ferait mieux de se présenter. Il ne déposa pas sa coupe, mais il tendit sa main libre à la jeune femme, se fichant complètement de la manière adéquate de saluer une dame. « Alesander Staedmon, lord de Broad Arch et seigneur de la famille Staedmon. Mais vous n'êtes pas obligée de vous adresser à moi comme si j'étais supérieur. Je ne suis pas si différent des autres, en fait. Sinon, je suis ici pour une affaire d'argent. Nous faisons du cidre, nous aussi. Comme je connais les Fossovoie pomme-rouge depuis très longtemps, nous avons pu conclure une entente à ce niveau. » Il se rendait compte qu'il parlait beaucoup, et trop vite aussi. Il avait toujours été comme ça. Trop enthousiaste de partager ce qu'il avait à dire, trop heureux d'entendre et de se faire entendre. Il aimait les gens, beaucoup. Le brun se gratta discrètement la barbe, constatant au passage qu'il devrait peut-être prendre le temps de la tailler un peu, ce soir, comme il n'aimait pas la porter trop longue ou trop en désordre, tout en jettant un œil rapide à la vie qui se déroulait autour de lui. Les gens discutaient et certains donnaient l'impression d'être sur le point de se battre, mais la lumière tamisée de l'endroit et l'odeur du cidre arrivait à calmer l'atmosphère au point où, s'il n'avait pas eu la compagnie de cette jeune fille dont il ne savait pas le nom, il se serait probablement endormi, face contre la table. D'ailleurs, il se demanda si elle voyageait beaucoup ou si elle avait été forcée de quitter l'endroit où elle venait... Il ne lui demanderait pas tout de suite pour ne pas la bombarder immédiatement de questions, mais ça lui laissait au visage un air trop songeur. Après tant de tentatives interrompues, il prit finalement une lapée de son cidre qu'il laissa reposer un instant sur sa langue avant de l'avaler.
Amusé, il riota lorsqu'elle lui demanda à son tour d'où il venait, ce qu'il faisait ici. C'était drôle, il pensa, de réaliser qu'il avait oublié de se présenter. Certains trouveraient ça louche, mais Alesander s'en fichait de savoir ou non le nom de la personne à qui il parlait. Généralement, lorsqu'on croisait quelqu'un dans un endroit comme celui-ci, ce n'était qu'éphémère et il n'y avait aucun intérêt à savoir si la personne à qui on parlait se nommait Pigeon ou Poulet. « Hmn... J'ai l'air gros ? Féminin ? Coloré ? Je n'ai pas l'air d'ici, en effet. » Lança-t-il, amusé. Il aimait bien les biefois, mais il s'amusait de leurs stéréotypes. On les disait parfois si biens nourris qu'on pouvait les comparer à des cochons dodus ou si galants que ça donnait à leurs gestes une douceur féminine. On voyait le regard d'Alesander pétillant, loin du mépris que n'importe qui aurait pu apporter à la richesse du Bief, au bien-être de ses habitants. « Je suis de l'Orage, mademoiselle ! De Broad Arch, précisément, mais je doute que ça vous dise quelque chose. On est pas si importants que ça, je doute que les suzerains savent qu'on existe. C'est un bel endroit, par contre. Tout juste au commencement de Bois-la-Pluie. » L'homme se passa une main dans les cheveux avant de croiser ses bras sur la table en prenant soin d'éviter de bousculer sa coupe de cidre. Oh qu'il avait la voix fière, le Lord des Staedmon. On avait tendance à sous-estimer les familles qui n'étaient pas aussi importantes que les autres. On savait bien, cependant, que certaines d'entre-elles possédaient parfois plus de richesses matérielles ou intellectuelles que les familles fortement appréciées de leurs suzerains et à qui on donnait une voix plus importante. C'était une injustice qui frustrait autant Alesander que d'autres seigneurs qui s'efforçaient cœur, corps et âme à gérer leur fief avec honneur. Il empoigna sa coupe pour enfin laisser le cidre flatter ses papilles, mais à mi-chemin entre le vide et sa bouche il se rendit compte qu'il, malgré la pensée qui l'avait fait rire précédemment, ferait mieux de se présenter. Il ne déposa pas sa coupe, mais il tendit sa main libre à la jeune femme, se fichant complètement de la manière adéquate de saluer une dame. « Alesander Staedmon, lord de Broad Arch et seigneur de la famille Staedmon. Mais vous n'êtes pas obligée de vous adresser à moi comme si j'étais supérieur. Je ne suis pas si différent des autres, en fait. Sinon, je suis ici pour une affaire d'argent. Nous faisons du cidre, nous aussi. Comme je connais les Fossovoie pomme-rouge depuis très longtemps, nous avons pu conclure une entente à ce niveau. » Il se rendait compte qu'il parlait beaucoup, et trop vite aussi. Il avait toujours été comme ça. Trop enthousiaste de partager ce qu'il avait à dire, trop heureux d'entendre et de se faire entendre. Il aimait les gens, beaucoup. Le brun se gratta discrètement la barbe, constatant au passage qu'il devrait peut-être prendre le temps de la tailler un peu, ce soir, comme il n'aimait pas la porter trop longue ou trop en désordre, tout en jettant un œil rapide à la vie qui se déroulait autour de lui. Les gens discutaient et certains donnaient l'impression d'être sur le point de se battre, mais la lumière tamisée de l'endroit et l'odeur du cidre arrivait à calmer l'atmosphère au point où, s'il n'avait pas eu la compagnie de cette jeune fille dont il ne savait pas le nom, il se serait probablement endormi, face contre la table. D'ailleurs, il se demanda si elle voyageait beaucoup ou si elle avait été forcée de quitter l'endroit où elle venait... Il ne lui demanderait pas tout de suite pour ne pas la bombarder immédiatement de questions, mais ça lui laissait au visage un air trop songeur. Après tant de tentatives interrompues, il prit finalement une lapée de son cidre qu'il laissa reposer un instant sur sa langue avant de l'avaler.
electric bird.
Invité
Informations
Personnage
Badges
Une ivresse efface mille tristesses
Début de l'An 297 à Cidre
Alesander & Lyarra
Lyarra a toujours essayé d’être la plus prudente possible. Elle n’est pas réellement en voyage officiel. Ayant désobéi à son père en s’enfuyant de la sorte, elle n’est pas la bienvenue partout où elle va. Alors elle fait attention. Et malgré de le jeune de Cley, il arrive à la raisonner lorsqu’elle est trop ambitieuse et qu’elle envisage de faire des choses risquées. Mais il se sent tellement dans son élément à Hautjardin aux côtés de Loras et les autres chevaliers qui s’y trouvent qu’il a décidé de la laisser partir seule. Lorsqu’elle se retrouve face à ce genre de situation comme celle de ce jour-là dans la brasserie, elle tente de voir ce qui est raisonnable et ce qui ne l’est pas, mais elle a beaucoup plus de difficulté à faire la part des choses. C’est pour cette raison, qu’après avoir engagé une conversation avec cet inconnu, qu’elle a commencé à s’inquiéter de sa décision.
Mais c’est trop tard pour faire demi-tour et l’homme semblait ne pas être dangereux à prime abord. Tant qu’elle gardait un minimum de distance et n’en disait pas trop à son sujet, elle savait qu’elle ne risquait pas trop. Alors elle lui répondit simplement tant qu’elle ne savait pas à qui elle avait à faire. S’il acceptait d’en dire un peu plus, peut-être qu’elle s’autoriserait à lui en dire plus sur elle. Après tout, c’est plus simple de parler avec quelqu’un dont on connaît l’identité. Il semblait étonner de la présence de Lyarra de par son jeune âge principalement et parce qu’il ne semblait pas habituer à voir des personnes venir simplement pour visiter. C’est vrai que Lyarra a toujours eu tendance à aller voir des choses qui ne semblent pas forcément intéressantes. Mais venir dans le Bief sans goûter directement le cidre à la Brasserie de Cidre semblait impensable.
Contrairement à elle, il semblait détendu et rieur. Ce qui avait tendance à mettre Lyarra à l’aise, un peu plus du moins. Elle avait vu juste quand elle dit qu’il ne semblait pas de la région. Ce n’était pas difficile à deviner mais parfois, les apparences sont trompeuses et elle ne sait que trop bien qu’il ne faut jamais s’y fier. Cet homme venait de l’Orage et plus précisément de Broad Arch. Il semblait persuadé que Lyarra ignorait l’existence de cet endroit et ça l’amusa. Elle pourrait presque citer les noms de tous les Lords de chaque fief de chaque région s’il le fallait. En effet Broad Arch est un endroit peu réputé mais elle avait déjà lu des choses au sujet de cet endroit. Surtout sur le seigneur qui semblait être un fervent amoureux de l’argent, d’après les rumeurs du moins. Il insista sur la beauté de l’endroit malgré la réputation quasi inexistante. Elle ne dit rien, ne voulant pas le mettre mal à l’aise en lui montrant que si, elle savait où était cet endroit et ce même si elle n’était pas de l’Orage elle-même. Puis il finit par se présenter lui-même comme étant ce fameux seigneur de Broad Arch. Alesander Staedmon. A vrai dire, elle ne s’attendait pas à croiser en personne le seigneur de cet endroit.
« Oh, vous venez de Broad Arch. Il est vrai que ce n’est pas un des fiefs les plus réputés, mais j’ai déjà lu plusieurs choses au sujet de cet endroit. Je sais que j’ai l’air jeune mais je suis très curieuse de ce monde dans lequel on vit et je m’intéresse à chaque recoin de Westeros. Donc vous devriez être fier, votre fief n’est pas si inconnu que ça, même dans le Nord certaines personnes savent que vous existez. »
Elle était moins anxieuse et cette situation la faisait rire. Elle savait que ce n’était pas courant de croiser une jeune fille érudite. Elle n’a que dix-huit années et pourtant, elle a dû lire beaucoup plus d’ouvrages que la moyenne, sans compter les mestres de la Citadelle. Elle ne se rappelle plus quel ouvrage présentait Broad Arch, mais c’était certainement un qui était dédié à la région des Terres de l’Orage. Elle l’avait lu récemment, lorsqu’elle était à Port-Réal.
« En ce qui me concerne, je viens du Nord, Lord Steadmon. Je suis fille d’un Lord que vous ne connaissez sûrement pas, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de vous dire son nom. »
Elle ne veut pas dire qui elle est vraiment, si quelqu’un entend dire que la petite Cerwyn est là, dans une brasserie, cela pourrait atteindre les oreilles de son père. Et elle ne veut pas ça.
« Il est vrai que vous faites également du cidre par chez vous, je n’ai pas malheureusement pas encore eu l’occasion de me rendre dans l’Orage pour y goûter. Comment est-il comparé à celui que nous dégustons ? En toute objectivité, bien entendu. »
Elle aurait dû visiter l’Orage avant de venir dans le Bief mais elle n’aurait peut-être pas eu la chance de trouver asile comme à Hautjardin. Et puis sa priorité était de se rendre à Villevieille, l’objectif principal de son voyage. Elle ne sait pas combien de temps encore elle pourra voyager de la sorte. Un jour son frère finira par la raisonner pour qu’ils rentrent à Castel Cerwyn. Et puis Jon… Elle ne lui a pas dit le moindre mot de son départ et ne lui a pas non plus envoyé de corbeau. Si elle part trop longtemps, il finira sûrement par la détester et l’oublier. Et ça, Lyarra ne pourrait pas l’accepter, elle ne le vivrait vraiment pas bien et tout ce voyage serait vain.
© DRACARYS
Invité
Informations
Personnage
Badges
Une ivresse efface mille tristesses
Alesander & Lyarra | An 297
La surprise d'Alesander se fit sentir sur son visage et dans la façon dont il interrompit ses gestes lorsqu'elle mentionna savoir ce qu'était Broad Arch. Généralement, on savait qui il était lorsqu'on était un individu chargé des finances de peu importe l'endroit. On admirait parfois la façon dont il gérait les siennes autant on pouvait critiquer ses manières de faire qui ne correspondaient pas toujours aux normes de Westeros. On disait parfois qu'il ne prenait pas assez au sérieux le pouvoir qu'il avait sur ses gens en tant que Lord, qu'il se plaçait sur un piédestal bien trop peu élevé par rapport au peuple et que ça finirait par lui jouer des tours. Mais tous ces dires, Alesander s'en fichait terriblement : les gens de Broad Arch étaient prospères et quelques lords injustes ou maladroits n'étaient pas biens placés pour juger ses manières. Ses yeux pétillaient d'une joie mal cachée. Rapidement, il déposa son verre sur la table et croisa ses mains à l'horizontal – les coudes déposés sur la table – et les appuya juste sous son nez. Il avait de ces façons particulières de se tenir lorsqu'il écoutait attentivement; on lui soulignait souvent l'air trop sérieux qu'il affichait lorsqu'il écoutait des choses qui l'étaient tant soit peu. Lorsqu'elle eut terminé de parler, Alesander se redressa, histoire de ne pas marmonner malgré lui. « Notre cidre est brut ; comparé à celui d'ici, il est plus amer. Les alcools du Bief sont sucrés, généralement. On peut attribuer ça à leur culture de façon générale. Dans l'Orage, un cidre aussi sucré ne se vendrait pas aussi bien qu'un cidre plus amer et je crois qu'on peut dire le contraire quant au Bief. On ne vise ni la même clientèle, ni le même type d'usage ; notre cidre accompagne très bien la viande, d'ailleurs, alors que le cidre du Bief se marie bien mieux aux desserts. » S'il y avait quelque chose de particulier avec le Lord de Broad Arch, c'était sa façon de gesticuler lorsqu'il parlait avec passion, ce qui avait parfois le don de remettre en doute son sérieux. Lorsqu'il réalisa qu'il avait bien trop l'air de vendre son cidre dans un endroit où on servait pourtant le meilleur du Sud, il calma son élan. Il avait envie de lui demander si dans le Nord on faisait du cidre de glace, mais il ne souhaitait pas particulièrement s'étendre sur le sujet comme il finirait probablement par embêter la dame.
L'homme passa sa main dans ses cheveux pour les ébouriffer un peu et il se concentra à nouveau, l'instant de quelques secondes, sur sa coupe. Comme il savait trop bien sa tendance à devenir violent lorsque l'alcool se faisait excessif dans son sang, il évitait d'abuser lorsqu'il ne mangeait pas en même temps ou lorsque la situation risquait inévitablement de se retourner contre lui. Du coup, il buvait très lentement : il aimait ce cidre, beaucoup, et il ne souhaitait pas s'en départir trop vite. Après, il y avait le fait de devoir dépenser plus pour boire plus, mais tout ça tirait d'un tout autre domaine. « Plus jeune, on me disait trop curieux, mais je n'ai jamais vu l'intérêt de voir ça comme un défaut. On ne me prend pas toujours au sérieux, mais je lisais beaucoup et même aujourd'hui encore. Si j'avais une seule chose à vous dire, ce serait de ne pas perdre cette qualité. Elle vous sera certainement utile un jour ou l'autre, le monde est tellement plein de surprises. » Le regard qu'il posait sur la nordienne était drôlement sérieux. Tout ce qu'il avait apporté à Broad Arch, il n'aurait pas pu le faire s'il avait eu l'esprit fermé et les idées limités. Il avait piqué par-ci et par-là dans les coutumes économiques et gestionnaires d'autres fiefs. Il avait su user de son imagination et s'il devait conseiller une seule et unique chose à l'humanité entière, ce serait de continuer à cultiver ses idées, ses pensées un peu trop créatives. De rêver, en somme. « J'ai rarement rencontré des jeunes femmes qui voyageaient d'elles-mêmes, si loin de chez elles – ou bien, êtes-vous venue accompagnée ? C'est quelque chose qui manque. Je vois mes sœurs et j'ai du mal à comprendre comment on peut vivre une vie si calme, à se contenter de tâches que l'on attribue à la gente féminine. » Un instant, il eut l'air songeur. Il n'était pas particulièrement proche de ses sœurs, mais il ne pouvait s'empêcher de constater qu'elles n'avaient pas eu la même chance que lui, d'appliquer ça à la gente féminine au grand complet. Bien qu'on puisse le trouver macho à ses heures, il ne sous-estimait pas les femmes et il trouvait douteux de la part de certains messieurs de les considérer uniquement comme des machines à bébés. Il croyait, au fond de lui, qu'en forçant ses sœurs à se marier en dehors des frontières de l'Orage, il leur avait donné l'occasion de pouvoir voir le monde, de s'aventurer un peu. Malheureusement, il niait tous ses tords à ce sujet. S'asseyant en diagonal sur sa chaise, il se permit d'étaler ses jambes sans embêter celles de la fille. « J'ai pris quelques années de mon adolescence pour voir comment c'était ailleurs dans Westeros. C'était la fin de l'hiver, alors je ne suis pas allé dans le Nord, mais j'ai pu rencontrer des gens qui venaient de là-bas et qui voyagaient aussi, pour le commerce qui commençaient à regagner en vigueur ou, simplement, parce qu'ils étaient mercenaires, comme moi à l'époque. » Il avait la voix et l'air rêveurs ; peu importe le temps qui passait, le Staedmon se souviendrait toujours de ces quatre années comme si elles ne s'étaient achevées qu'hier. C'était quelque chose qui grandissait avec lui, qui ne cessait de battre dans son cœur et dans sa mémoire. « J'irai peut-être un jour, si le vent m'y porte. »
L'homme passa sa main dans ses cheveux pour les ébouriffer un peu et il se concentra à nouveau, l'instant de quelques secondes, sur sa coupe. Comme il savait trop bien sa tendance à devenir violent lorsque l'alcool se faisait excessif dans son sang, il évitait d'abuser lorsqu'il ne mangeait pas en même temps ou lorsque la situation risquait inévitablement de se retourner contre lui. Du coup, il buvait très lentement : il aimait ce cidre, beaucoup, et il ne souhaitait pas s'en départir trop vite. Après, il y avait le fait de devoir dépenser plus pour boire plus, mais tout ça tirait d'un tout autre domaine. « Plus jeune, on me disait trop curieux, mais je n'ai jamais vu l'intérêt de voir ça comme un défaut. On ne me prend pas toujours au sérieux, mais je lisais beaucoup et même aujourd'hui encore. Si j'avais une seule chose à vous dire, ce serait de ne pas perdre cette qualité. Elle vous sera certainement utile un jour ou l'autre, le monde est tellement plein de surprises. » Le regard qu'il posait sur la nordienne était drôlement sérieux. Tout ce qu'il avait apporté à Broad Arch, il n'aurait pas pu le faire s'il avait eu l'esprit fermé et les idées limités. Il avait piqué par-ci et par-là dans les coutumes économiques et gestionnaires d'autres fiefs. Il avait su user de son imagination et s'il devait conseiller une seule et unique chose à l'humanité entière, ce serait de continuer à cultiver ses idées, ses pensées un peu trop créatives. De rêver, en somme. « J'ai rarement rencontré des jeunes femmes qui voyageaient d'elles-mêmes, si loin de chez elles – ou bien, êtes-vous venue accompagnée ? C'est quelque chose qui manque. Je vois mes sœurs et j'ai du mal à comprendre comment on peut vivre une vie si calme, à se contenter de tâches que l'on attribue à la gente féminine. » Un instant, il eut l'air songeur. Il n'était pas particulièrement proche de ses sœurs, mais il ne pouvait s'empêcher de constater qu'elles n'avaient pas eu la même chance que lui, d'appliquer ça à la gente féminine au grand complet. Bien qu'on puisse le trouver macho à ses heures, il ne sous-estimait pas les femmes et il trouvait douteux de la part de certains messieurs de les considérer uniquement comme des machines à bébés. Il croyait, au fond de lui, qu'en forçant ses sœurs à se marier en dehors des frontières de l'Orage, il leur avait donné l'occasion de pouvoir voir le monde, de s'aventurer un peu. Malheureusement, il niait tous ses tords à ce sujet. S'asseyant en diagonal sur sa chaise, il se permit d'étaler ses jambes sans embêter celles de la fille. « J'ai pris quelques années de mon adolescence pour voir comment c'était ailleurs dans Westeros. C'était la fin de l'hiver, alors je ne suis pas allé dans le Nord, mais j'ai pu rencontrer des gens qui venaient de là-bas et qui voyagaient aussi, pour le commerce qui commençaient à regagner en vigueur ou, simplement, parce qu'ils étaient mercenaires, comme moi à l'époque. » Il avait la voix et l'air rêveurs ; peu importe le temps qui passait, le Staedmon se souviendrait toujours de ces quatre années comme si elles ne s'étaient achevées qu'hier. C'était quelque chose qui grandissait avec lui, qui ne cessait de battre dans son cœur et dans sa mémoire. « J'irai peut-être un jour, si le vent m'y porte. »
electric bird.
Invité
Informations
Personnage
Badges
Une ivresse efface mille tristesses
Début de l'An 297 à Cidre
Alesander & Lyarra
Ça devait sûrement paraître étonnant que Lyarra prétende savoir des choses à propos de ses terres d’origines. Une jeune femme érudite, elle le sait bien, ça ne court pas les rues. Généralement, les demoiselles se contentent de savoir le nécessaire concernant leur famille et leurs relations, les blasons des familles les plus importantes, celles de leur région, ou encore de la maison de leur futur époux. Mais Lyarra a toujours ressenti le besoin d’en savoir encore plus. Elle veut connaître le monde dans son intégralité. Se rendre à l’Est, un jour, si l’occasion se présente. Et qui sait, peut-être qu’un jour elle sera la première à découvrir ce qui se trouve encore plus à l’ouest que Westeros. Enfin, le nom d’une femme serait reconnu pour ce genre de découverte et de savoir. C’est un rêve qu’elle a au fond d’elle. Le réaliser un jour ? Peut-être bien. En attendant, elle se contentera de Westeros, son histoire, ses coutumes et ses croyances. C’est les thèmes qu’elle s’est donné malgré son départ précipité de Winterfell. Elle a dû se procurer de quoi écrire lorsqu’elle est arrivée à Port-Réal au début de son voyage. Elle ne voulait pas avoir à attendre son retour car elle ignore encore aujourd’hui quand elle rentrera chez elle. Cela fait déjà un an et c’est long. Parfois Castel Cerwyn lui manque. Jon aussi. Ce qu’elle s’est promis, c’est de rentrer avant que l’hiver ne fasse rage.
L’homme en face d’elle semblait pourtant ne pas rire au nez de la jeune nordienne. Bien souvent, des hommes de sa carrure et de son âge ont ri en l’écoutant parler de sa façon d’être et de ses connaissances. A ces hommes, elle n’osa pas parler de ses réels projets et fit mine de rigoler en disant qu’elle accompagnait seulement son frère pour des affaires diplomatiques. Mentir pour ne pas avoir de problème, pour éviter d’être moquée. C’était devenu courant pour elle et elle se rendait compte à quel point dans ce monde, la femme avait une bien pauvre place. Elle admire cependant les reines qui règnent à Westeros. Mais aussi ces jeunes femmes Mormonts qui sont toujours sorties de l’ordinaire. Elles se fichent pas mal de l’avis des hommes et des femmes comme Maege Mormont ont toujours su s’imposer malgré leur sexe. Mais cet homme au contraire, semblait encourager la jeune Cerwyn dans sa soif de connaissance et sa curiosité. Elle eut un sourire timide, vraiment touchée par ses paroles. Et puis il répondait à ses questions, comme si ça n’avait rien de bizarre. Parler de cidre pourrait sembler étrange à quiconque écouterait la conversation. Pourtant sa question était sérieuse et la réponse de cet oragien semblait l’être également. Elle comprenait parfaitement ce qu’il tentait de dire concernant le public visé et le caractère plus adapté aux terres. Elle prit notes dans sa tête afin de tout écrire une fois de retour à l’auberge. Elle avait peur de perdre la moindre miette de ce qu’il racontait et regrettait de ne pas avoir pris avec elle du parchemin et de quoi écrire.
Cet homme avait une drôle de façon de se tenir tout en parlant ou en l’écoutant. Etait-ce courant chez les habitants de l’Orage ? Peut-être bien. Elle n’avait jamais réellement rencontré de personnes de cette région auparavant, n’ayant pas eu l’occasion de se rendre là-bas. Pas encore du moins. Elle ignorait si ses paroles étaient pour la flatter ou pour la mettre en confiance mais son discours aurait presque pu paraître féministe. Du moins, il semblait être de l’avis de Lyarra. Les femmes ne sont pas seulement faites pour rester au foyer et enfanter. « Je ne voyage pas seule, hélas, je ne me sentirais pas en sécurité partout où je vais. Je voyage avec mon frère mais, aujourd’hui, il a préféré faire ses affaires. » Elle ne voulait pas mentir ni lui donner trop de détails quant à la façon dont elle voyageait. Même si elle se sent davantage confiante, il reste une part de méfiance, ce qui est tout à fait normal. Il évoque alors ses sœurs et semble s’inquiéter pour elle. Quelqu’un s’inquiétant pour sa famille ne peut pas être complètement mauvais.
Mais ce qui donna des étoiles dans les yeux de Lyarra, c’est l’évocation de ses voyages. Du moins, le fait d’avoir parcouru Westeros. Elle ne savait pas si c’était des belles paroles, encore une fois, mais elle adhérait complètement à son discours et se sentait encore plus curieuse. Il semblait avoir fait ce qu’elle rêvait de faire, là, à l’heure actuelle. Il précisa tout de même ne pas avoir été dans le Nord, seulement d’en avoir rencontré quelques-uns de ses habitants. « Oh, vous avez eu la chance de voyager dans Westeros ? Est-ce que vous êtes aussi allé à Essos ? Je rêve de parcourir le monde. Pour le moment je ne suis allée qu’à Port-Réal et ses alentours. Et puis le bief, une petite partie. Hautjardin principalement. Où êtes-vous allé ? Je suis vraiment curieuse de savoir ce que vous avez vu. » Ça devait se lire sur son visage que Lyarra était réellement passionnée par ce qu’il avait vécu. C’était une occasion en or, qui ne se représenterait peut-être pas de sitôt. « Et vous savez, le Nord ce n’est pas simplement une étendue de neige où il fait froid. Les gens sont assez particuliers, je dois vous l’accorder. On peut trouver des gens très chaleureux, généralement entre eux. Mais ils sont méfiants envers les étrangers, surtout quand ils n’ont pas été conviés à s’aventurer dans le Nord. Et puis les hommes et mêmes les femmes n’ont pas cette délicatesse qu’ont les habitants du Bief. C’est vraiment un monde à part. J’aime le Nord, mais… je ne pense pas être celle qui représente le mieux ses habitants. Le mieux c’est encore que vous y alliez par vous-même, vous serez plus à même de vous faire un avis. Je ne pense pas être bien placée pour décrire les miens. » Elle n’était pas certaine de savoir vendre ses terres d’origines comme il l’avait si bien fait. Mais elle n’a jamais été habituée à ça. Elle parle tellement peu souvent de Castel Cerwyn, encore moins de Winterfell. Sûrement parce qu’elle est rongée par les remords. Elle n’aurait pas dû partir de façon aussi précipitée. Mais il est trop tard pour faire demi-tour de toute manière.
© DRACARYS