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[FlashBack] Une ivresse efface mille tristesses | Alesander & Lyarra

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Une ivresse efface mille tristesses

Début de l'An 297 à Cidre



Alesander & Lyarra

Il y a quelque chose dans le Bief qu'il n'y a nulle part ailleurs. Lyarra s'est promis qu'en s'arrêtant à Hautjardin, elle prendrait le temps d'aller voir les fiefs voisins qui regorgent de terres fertiles, de champs, de prés et tellement d'autres choses qui semblent faire la richesse à la fois de la région mais également de tout Westeros. Il n'y a pas un endroit sur le continent où l'on ne boit pas un vin biefois. A sa connaissance, Lyarra n'a jamais connu d'autres terres de Westeros capables de produire des crus aussi bons que ceux que l'on peut trouver à la Treille pour ne citer que ces vins-là. Bien entendu, le Nord fait également son propre alcool et ceux-ci ont généralement la réputation d'être plutôt forts. C'est le côté nordien, cette région davantage touchée par le froid de l'hiver s'est adaptée depuis des siècles.

Même si la jeune Cerwyn n'a jamais été une très grande buveuse d'alcool, elle s'est promis que durant son voyage, elle tenterait de goûter à chacune des spécialités locales possibles et inimaginables. En ce qui concerne les alcools du Bief, elle n'est pas trop inquiète étant habituée à pire au Nord. Pour ce faire, elle décida de se rendre à Cidre, un fief réputé pour la boisson du même nom. Elle était passée à côté lorsqu'elle est descendue de Port-Réal jusqu'à Hautjardin mais elle et son frère ne s'y étaient pas arrêtés car leur priorité était de se rendre devant Lord Tyrell pour demander l'asile. Ils n'avaient aucune certitude d'être bien accueillis et se présenter auprès des familles vassales sans préavis, Lyarra avait préféré l'éviter. Mais cette fois-ci tout était en ordre. Elle et son frère étaient bien traités et elle apportait souvent son aide lorsqu'elle était nécessaire, en contrepartie du service rendu.

Cidre n'était pas très loin de Hautjardin à cheval et Lyarra avait fait le trajet tout seule, car son frère avait préféré rester. Il avait trouvé de bons partenaires pour améliorer sa façon de se battre. Elle ne l'avait jamais vu aussi épanoui et pourtant, elle n'était pas heureuse de l'avoir entraîné dans son aventure. Elle savait à quel point leur père n'allait pas aimer ça le jour où ils rentreraient à Castel-Cerwyn. Mais malgré son jeune âge, Cley était devenu très mature et avait beaucoup appris, différemment de son aînée, certes, mais ce voyage lui apportait beaucoup. Lyarra a toujours insisté pour qu'ils ne prennent aucun risque. Elle n'était pas très forte pour se défendre et lui était encore un enfant, ils ne pourraient faire face à des soldats ou même des brigands armés. Mais pour aller jusqu'au fief des Fossovoie pomme-rouge, la route était plutôt facilement praticable et Lyarra n'avait pas peur d'y faire de mauvaises rencontres. Elle n'avait qu'une idée en tête : aller boire son cidre directement sorti de la brasserie.

Arrivée à Cidre, elle fut non surprise de découvrir une petite bourgade vivante. Les gens allaient et venaient, ils étaient bruyants mais pas de façon dérangeante. Ca donnait le sourire à la jeune Cerwyn, c’était une des choses qu’elle appréciait le plus durant son voyage. De voir les différentes populations vivre d’une façon différente. Ici, on avait vraiment cette sensation que le cidre coulait à flot. C’est une boisson alcoolisée légère qui rend les gens plutôt guillerets, rien de bien méchant. La nordienne ne pouvait plus attendre d’aller déguster ce pourquoi elle était présente. Mais elle avait envie de faire le tour de la place marchande. Elle attela son cheval près d’une auberge où elle restera sûrement dormir avant de s’aventurer dans la petite ville. Elle a pour coutume d’acheter ou d’échanger un objet de chacun des endroits où elle se rend. Elle voudrait pouvoir montrer à Lord Cerwyn tout ce qu’elle a accompli. Car même si elle a désobéit, même si elle s’est enfuie, ce n’est pas rien de voyager et de faire ce qu’elle fait à un âge aussi peu avancé et surtout en étant une femme. Elle espérait vraiment au fond d’elle que son père serait pour une fois fier d’elle.

Après avoir fait un tour tout en réfléchissant à ce qu’elle emportera lorsqu’elle reprendra la route, elle se dirigea vers le lieu phare de Cidre. Elle se rendit à la brasserie où l’on peut déguster ce fameux cidre. Elle appréhendait légèrement. Elle savait qu’en tant que femme, ce n’était pas évident de rentrer dans ce genre d’endroit principalement réservé aux hommes, en tout cas le peu de femmes qui y vont ne sont généralement pas nobles et pas seules. Mais malgré cette appréhension, elle était déterminée. Après tout, ce n’était qu’une corne de cidre. Voire une deuxième, si les choses se passent bien.  Elle ouvrit la porte de cet endroit qui ressemblait à une vulgaire taverne en un peu plus grand. Comme elle avait prédit, les regards se portaient sur elle. Elle tentait de ne pas faire attention à cela et de simplement continuer pour faire ce qu’elle avait à faire. Elle s’assit à une table non loin d’un homme qui semblait être seul lui aussi. Peut-être un voyageur ou bien simplement un homme qui aime boire seul. Elle attendit qu’une des servantes vienne la voir pour alors passer commande.


Je prendrai simplement du cidre de chez vous, je suis venue exprès pour le goûter.

Elle était à la fois  gênée et excitée. Ça pouvait paraître étrange ou insignifiant, mais ça faisait partie des petites expériences qu’elle aimait vivre. On pouvait nettement voir sur son visage qu’elle était étrangère à ces terres et également à sa façon de parler et de marcher. La jeune servante lui adressa un sourire, visiblement pas habituée d’avoir à faire à des clients comme Lyarra. Lorsqu’elle revint avec la corne de cidre, Lyarra ne put cacher la joie sur son visage. Elle se tourna vers l’homme non loin d’elle en levant sa corne. C’était un homme qui ressemblait beaucoup à un chevalier et il avait une barbe. Derrière cette barbe il lui sembla voir un homme plutôt agréable mais elle n’était pas certaine à cause de la luminosité de l’endroit où elle était. Enfin, elle finit par s’écrier pour attirer son attention :

A votre santé !

Il n’allait probablement pas répondre mais elle avait besoin de partager ça. Après tout, c’est tout de même moins morose de boire avec quelqu’un d’autre. Elle s’empressa alors d’avaler une première gorgée et ne fut pas du tout déçue du voyage.


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Une ivresse efface mille tristesses
Alesander & Lyarra | An 297
Lorsqu'il avait mis le pied à Cidre pour la première fois, il y avait presque dix-huit ans, il y découvrait un monde différent de Broad Arch. Une atmosphère qui n'avait rien du château aux pierres qui respiraient la vieillesse, dormant toujours dans ce brouillard naissant à l'orée de Bois-la-pluie. Alesander adorait l'Orage, mais il ne pouvait nier que la vie qui émanait du Bief, colorée et heureuse, contrastait terriblement avec celle de son voisin, sombre et fruste. Rare étaient les moments où il se rendait dans le Bief : les routes de l'Orage étaient désastreuses, ravagées par la pluie omniprésente, les conflits entre les familles qui ne s'entendaient sur rien, le manque d'entretient, et s'y déplacer n'était pas aisé, il fallait passer par les forêts. Il était habitué aux voyages peu confortables et aux routes bosselées par-ci creuses par-là, il avait même cavalé dans les neiges de l'hiver passé, mais à presque trente ans il s'était calmé, sentant la sagesse de l'âge adulte lui rentrer dedans comme une masse de guerre dans le crâne d'un combattant. Il n'aimait pas ça ; il ne souhaitait pas finir comme son père, perdre la fougue de sa jeunesse. Mais il avait tant entre les mains, maintenant. Son frère en crise constante, l'économie de son fief à soutenir. Il comprenait bien qu'il ne pourrait plus vivre comme avant. Toute cette réalité le frappa encore plus fort lorsqu'il sortit du bureau du chargé des finances des pommes-rouges, parchemins tachés de chiffres en mains. Avait-il pensé faire un jour tout ça, lorsqu'il avait encore vingt ans et un cœur enflammé ? Pas vraiment. À vingt-ans, il était retourné dans le Bief, de passage, pour abuser du vin de La Treille, pour se battre avec ces chevaliers qui se disaient si vaillants mais qui se battaient avec trop d'honneur pour que ce soit amusant, pour fréquenter leurs bordels peuplés de filles si blondes ou si rousses qu'on aurait pu se croire dans le meilleur pavillon des Sept Paradis, mais il n'aurait jamais cru revenir ici pour discuter cidre et argent, il n'aurait jamais cru être un bon seigneur ou un homme responsable. Encore maintenant, lorsqu'il regardait ce qu'il avait laissé derrière lui, il se surprenait lui-même. Il n'attendit pas un instant de plus avant de quitter le bâtiment. En regardant par-dessus son épaule, croisant du regard le petit champ de bataille improvisé sur lequel il avait suivi une majeure partie de sa formation de chevalier, il poussa un soupir nostalgique avant de conclure qu'il vaudrait mieux pour lui d'aller prendre un coup ; il passerait la nuit ici, de toute façon.  

À Cidre, les brasseries ne courraient pas les rues ; le fief n'était pas très grand, on ne pouvait pas faire des miracles. Alesander poussa la porte de la première qu'il croisa — en jetant un œil rapide à l'inscription gravée dans la porte, il jugea ne pas être si mal tombé. Un sourire souleva ses pommettes, il adorait ce sentiment qui l'accompagnait chaque fois qu'il entrait quelque part où tout le monde se connaissait, mais où il ne connaissait personne. Cette drôle de solitude qui vous attrapait au cœur, vous laissant un arrière goût d'angoisse légère. À l'heure qu'il était, il ne restait plus beaucoup de places, mais Alesander posa son dévolu sur une table un peu à l'écart. Elle lui convenait bien, comme il pourrait observer un peu tout le monde. C'était une habitude parfois douteuse, mais il ne se gênait jamais pour fixer, détailler, admirer, avec une insistance embêtante. Rapidement, non sans avoir pris le temps de parler un peu à la servante, il passa sa commande. Un cidre, tout simplement.  Son regard balaya les gens qui semblaient tous plus heureux les uns que les autres. Alesander préférait souvent observer plutôt qu'intéragir. Il ne vivait pas particulièrement mal la solutide, même qu'il l'appréciait beaucoup. Ses prunelles foncées se posèrent sur une jeune femme qui venait de s'installer à une table près de lui. La lumière le trompait peut-être, mais elle ne semblait pas bien vieille. Peut-être le même âge qu'Hewlett. Ou plus jeune, il ne savait pas. Il porta une attention toute particulière lorsqu'elle passa sa commande, à un point tel où il oublia de remercier la dame qui était revenue pour lui apporter la sienne. L'accent de la jeune fille n'avait rien de ceux qu'il avait entendus dans le Bief. Il ne ressemblait même pas à ceux de l'Orage. Peut-être n'était-elle pas du Sud ? Après, avec tout le bruit de la taverne, fortes étaient les chances que la voix de la fille sonne discordante à son oreille.  

Un petit sourire tranquille au visage, il détourna son regard, il ne voulait pas la mettre mal à l'aise. Ses pupilles se posèrent sur la coupe qu'il prit avec désintérêt, son attention se déposant mentalement sur la jeune femme qui le rendait curieux. La même voix qu'il avait entendue, il y avait quelques minutes à peine, sembla soudainement s'adresser à lui. Perplexe, il leva les yeux vers elle en tentant de ne pas avoir l'air trop interpelé, histoire de ne pas sembler stupide. Du regard, il interrogea la jeune femme, comme s'il voulait confirmer qu'elle s'adressait bien à lui. Voyant qu'il n'avait personne d'autre à qui elle aurait pu s'adresser, il dressa son verre à l'intention de la demoiselle, un sourire un peu plus lumineux au visage. « À la vôtre, ma chère ! » Si la jeune fille avait un accent étranger, l'accent d'Alesander n'était pas plus biefois que le sien. À Broad Arch, on parlait un peu comme si on avait une patate chaude dans la bouche et, surtout, on parlait fort. L'homme indiqua la chaise libre en face de lui, au cas où elle souhaitait le rejoindre. Alesander n'était pas méfiant ni froid envers les étrangers — exceptions s'appliquaient en temps de conflit ou en contextes dits sérieux — , même qu'il appréciait leur présence, ce qu'ils avaient à dire. C'était probablement elle qui se méfierait, pensa-t-il, même s'il faisait de son mieux pour ne pas avoir l'air d'un type douteux. « Qu'est-ce qu'une jeune femme qui me paraît si jeune fait-elle ici toute seule ? Vous êtes du coin ? » Il était curieux de comprendre. Si elle acceptait de s'asseoir en face, il pourrait probablement mieux comprendre sa voix et mieux saisir ses traits. Ce n'était pas coutume, à l'Ouest du royaume, de voir des jeunes femmes toutes seules dans des endroits si virils. Les hommes manquaient parfois de respect, lui le premier, mais jamais avec des demoiselles qui semblaient avoir à peu près l'âge de ses plus jeunes sœurs. Il savait que s'il apprenait un jour que ses petites sœurs fréquentaient seules ce genre d'endroit, il se fâcherait probablement de leur inconscience.
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Une ivresse efface mille tristesses

Début de l'An 297 à Cidre



Alesander & Lyarra

Elle ne se reconnaissait pas dans ses actes. S’adresser de la sorte à un inconnu était plutôt osé de sa part. Surtout que personne ne sait comment le prochain peut réagir. Elle a souvent entendu des histoires de personnes qui s’adressaient de façon beaucoup trop enjouée à certains chevaliers et ces personnes ont à peine eu le temps de dire ouf qu’ils se retrouvaient avec la gorge tranchée ou parfois simplement avec une main ou quelques doigts en moins. Elle savait bien que les gens n’étaient pas tous aussi gentils qu’elle mais elle avait pressenti que cet homme n’allait pas lui faire du mal. Au pire, il ne ferait que la regarder avec dédain. Du moins, elle l’espérait. Elle a toujours été prudente durant son voyage pour justement éviter des situations risquées mais cette fois elle était si excitée et impatiente de déguster son cidre, qu’elle n’avait pas réellement réfléchi en s’adressant à cet homme. Il ne faut jamais se fier aux apparences.

Mais à sa surprise, l’homme lui répondit et de façon plutôt sympathique. Il semblait plutôt entrer dans son jeu et elle fut ravie de voir que certaines personnes avaient encore goût à parler aux inconnus et surtout à ne pas penser qu’aux choses sérieuses. Même lorsqu’il s’agit de boire, certaines personnes prennent cette activité trop au sérieux aux yeux de la jeune Cerwyn. Elle était donc tombée sur la bonne personne. Il paraît que c’est de mauvaise fortune que de boire à la santé de quelqu’un et que cette personne ne soient pas reconnaissante ou n’en fasse pas de même. Elle se sentit du coup plutôt soulagée. A sa voix, elle put confirmer qu’il n’était pas de la région mais il n’était pas non plus du Nord, c’était certain. Ce qui fut le plus surprenant dans la réponse de cet homme fut qu’il lui proposa de s’asseoir à sa table en indiquant la chaise en face de lui. C’est vrai qu’elle avait été la première à interagir avec lui, mais elle ne savait pas si c’était raisonnable d’être aussi confiante auprès d’un inconnu. C’est à ce moment –là que la servante revint pour lui servir son cidre, bien frais comme elle l’aimait. Elle allait pouvoir juger si les rumeurs étaient vraies. Mais restait encore à savoir si elle accepterait l’invitation de s’installer face à cet étranger. Elle regarda sa boisson puis l’homme de la table voisine. Puis il lui demanda ce qu’elle faisait dans un tel endroit surtout pour son âge. Elle aurait pu se vexer de cette question mais elle était consciente qu’elle n’était pas le genre de public habituel des brasseries.

Elle finit par se déplacer pour s’asseoir en face de lui. Quitte à lui répondre, autant être installée en face de lui plutôt qu’être distante et devoir crier pour se faire entendre. La brasserie était plutôt bruyante et il n’était pas facile de communiquer sans élever la voix. Et puis s’il comptait réellement lui faire du mal, ce n’est pas une cette distance qui l’empêcherait de faire ce qu’il veut. Elle garda un sourire sur son visage pour ne pas trop montrer qu’elle était un peu méfiante. Ce n’est pas contre lui particulièrement mais elle a toujours été comme ça, surtout comme son frère n’est pas à ses côtés.

« Je ne suis pas de la région, je pense que ça doit s’entendre à ma façon de parler. Je suis venue ici simplement pour goûter le cidre. On m’en a dit que du bien, je me devais de vérifier par moi-même. »

Elle ne voulait pas donner plus de détails sur ses origines exactes, ni sur son identité et où elle vivait à cette époque, car on ne sait pas sur qui l’on peut tomber et on ne sait pas toujours ce qui peut être utile à d’éventuels ennemis. Elle ne voudrait pas se rendre compte qu’on l’a suivie ou causer du tort aux Tyrells. Parfois certaines personnes n’apprécient pas trop que les nordiens soient proches des biefois ou d’autres régions. Même si les relations, officiellement, ne sont pas mauvaises, il y a toujours des personnes susceptibles pour telle ou telle raison.

« Et vous ? Puis-je vous demander la raison de votre venue ici ? Vous ne semblez pas être de la région et ce n’est pas courant de voir des voyageurs solitaires. »

Elle prit une nouvelle gorgée et n’osait pas trop regarder son interlocuteur en face. Bien sûr qu’à première vue il n’avait pas l’air d’être quelqu’un de mauvais et pourquoi perdre du temps à faire le beau parleur alors que certains hommes ne se dérangent pas à aller droit au but et à imposer leurs envies aux femmes et jeunes filles sans poser de questions. Le bon sens voudrait qu’elle n’ait pas à s’inquiéter mais elle se demandait si elle n’avait été trop enthousiaste en s’adressant à lui la première fois. Elle regarda tout autour d’elle et tout le monde semblait vivre sa propre vie, rien ne semblait étrange. Elle songea alors à boire une autre gorgée pour se détendre un peu. S’il se décidait à lui faire du mal, elle a toujours une dague avec elle, même si elle préférerait ne pas avoir à l’utiliser. Son frère, Cley, lui a demandé de la prendre avec elle avant de quitter Hautjardin, afin qu’elle puisse se défendre en cas de problème. Mais ça n’arrivera pas, elle espère de tout cœur que rien de mauvais lui arrivera.



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Une ivresse efface mille tristesses
Alesander & Lyarra | An 297
Un grand sourire illumina le visage d'Alesander lorsqu'elle décida finalement de venir s'asseoir en face de lui. Heureusement, cela signifiait qu'il n'avait probablement pas l'air si douteux que ça. Il savait que sa carrure, son visage aux traits parfois sévères, sa grosse voix et ses manières un peu brusques n'attiraient pas toujours la sympathie des étrangers, surtout des jeunes femmes. Peut-être venait-elle d'un endroit où les hommes n'étaient pas des petites fleurs précieuses comme dans le Bief ? Même aux chevaliers Alesander trouvait quelque chose de trop doux. Mais on ne pouvait pas comparer les hommes de l'Orage à ceux du Bief tout comme on ne pouvait comparer ceux de l'Orage à ceux du Nord ou des Îles de Fer. Les différents modes de vie créaient de différents spécimens. Dans l'Orage, on vivait de pluie et de chasse, on était donc un peu plus endurcis. Le Staedmon s'adossa presque négligemment au dossier de sa chaise, laissant entendre une espèce de rire amusé qui se perdit dans le méli-mélo chaotique des voix qui s'élevaient un peu trop par moments. « Ils sont rares les gens qui viennent à Cidre pour visiter, si je peux me fier à ma mémoire. Les temps ont peut-être changés, depuis. » Il avait pratiquement oublié qu'il ne passait ici que très rapidement, généralement, et que le dernier moment prolongé qu'il avait passé ici remontait à ses seize ans. Ça ne le rajeunissait pas, tout ça. « C'est rare de voir de jeunes gens comme vous si motivés à se déplacer seulement pour un cidre. » Il soupira légèrement. Il avait devant lui une femme qu'il croyait jeune, qu'il ne connaissait pas, mais qui par sa seule présence dans un lieu si masculin, dans un pays qui ne devait pas être le sien à l'ouïe de son accent, lui donnait l'espoir de faire la connaissance d'un être plein d'ambitions. On voyait dans le visage de l'homme, qui venait de penser à son petit frère qui n'avait pas autant de motivation, une légère inquiétude; il aurait aimé le savoir aussi fougueux que lui à son âge, mais on ne pouvait pas tous être pareils.

Amusé, il riota lorsqu'elle lui demanda à son tour d'où il venait, ce qu'il faisait ici. C'était drôle, il pensa, de réaliser qu'il avait oublié de se présenter. Certains trouveraient ça louche, mais Alesander s'en fichait de savoir ou non le nom de la personne à qui il parlait. Généralement, lorsqu'on croisait quelqu'un dans un endroit comme celui-ci, ce n'était qu'éphémère et il n'y avait aucun intérêt à savoir si la personne à qui on parlait se nommait Pigeon ou Poulet. « Hmn... J'ai l'air gros ? Féminin ? Coloré ? Je n'ai pas l'air d'ici, en effet. » Lança-t-il, amusé. Il aimait bien les biefois, mais il s'amusait de leurs stéréotypes. On les disait parfois si biens nourris qu'on pouvait les comparer à des cochons dodus ou si galants que ça donnait à leurs gestes une douceur féminine. On voyait le regard d'Alesander pétillant, loin du mépris que n'importe qui aurait pu apporter à la richesse du Bief, au bien-être de ses habitants. « Je suis de l'Orage, mademoiselle ! De Broad Arch, précisément, mais je doute que ça vous dise quelque chose. On est pas si importants que ça, je doute que les suzerains savent qu'on existe. C'est un bel endroit, par contre. Tout juste au commencement de Bois-la-Pluie. »  L'homme se passa une main dans les cheveux avant de croiser ses bras sur la table en prenant soin d'éviter de bousculer sa coupe de cidre. Oh qu'il avait la voix fière, le Lord des Staedmon. On avait tendance à sous-estimer les familles qui n'étaient pas aussi importantes que les autres. On savait bien, cependant, que certaines d'entre-elles possédaient parfois plus de richesses matérielles ou intellectuelles que les familles fortement appréciées de leurs suzerains et à qui on donnait une voix plus importante. C'était une injustice qui frustrait autant Alesander que d'autres seigneurs qui s'efforçaient cœur, corps et âme à gérer leur fief avec honneur. Il empoigna sa coupe pour enfin laisser le cidre flatter ses papilles, mais à mi-chemin entre le vide et sa bouche il se rendit compte qu'il, malgré la pensée qui l'avait fait rire précédemment, ferait mieux de se présenter. Il ne déposa pas sa coupe, mais il tendit sa main libre à la jeune femme, se fichant complètement de la manière adéquate de saluer une dame. « Alesander Staedmon, lord de Broad Arch et seigneur de la famille Staedmon. Mais vous n'êtes pas obligée de vous adresser à moi comme si j'étais supérieur. Je ne suis pas si différent des autres, en fait. Sinon, je suis ici pour une affaire d'argent. Nous faisons du cidre, nous aussi. Comme je connais les Fossovoie pomme-rouge depuis très longtemps, nous avons pu conclure une entente à ce niveau. » Il se rendait compte qu'il parlait beaucoup, et trop vite aussi. Il avait toujours été comme ça. Trop enthousiaste de partager ce qu'il avait à dire, trop heureux d'entendre et de se faire entendre. Il aimait les gens, beaucoup. Le brun se gratta discrètement la barbe, constatant au passage qu'il devrait peut-être prendre le temps de la tailler un peu, ce soir, comme il n'aimait pas la porter trop longue ou trop en désordre, tout en jettant un œil rapide à la vie qui se déroulait autour de lui. Les gens discutaient et certains donnaient l'impression d'être sur le point de se battre, mais la lumière tamisée de l'endroit et l'odeur du cidre arrivait à calmer l'atmosphère au point où,  s'il n'avait pas eu la compagnie de cette jeune fille dont il ne savait pas le nom, il se serait probablement endormi, face contre la table. D'ailleurs, il se demanda si elle voyageait beaucoup ou si elle avait été forcée de quitter l'endroit où elle venait... Il ne lui demanderait pas tout de suite pour ne pas la bombarder immédiatement de questions, mais ça lui laissait au visage un air trop songeur. Après tant  de tentatives interrompues, il prit finalement une lapée de son cidre qu'il laissa reposer un instant sur sa langue avant de l'avaler.
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Début de l'An 297 à Cidre



Alesander & Lyarra

Lyarra a toujours essayé d’être la plus prudente possible. Elle n’est pas réellement en voyage officiel. Ayant désobéi à son père en s’enfuyant de la sorte, elle n’est pas la bienvenue partout où elle va. Alors elle fait attention. Et malgré de le jeune de Cley, il arrive à la raisonner lorsqu’elle est trop ambitieuse et qu’elle envisage de faire des choses risquées. Mais il se sent tellement dans son élément à Hautjardin aux côtés de Loras et les autres chevaliers qui s’y trouvent qu’il a décidé de la laisser partir seule. Lorsqu’elle se retrouve face à ce genre de situation comme celle de ce jour-là dans la brasserie, elle tente de voir ce qui est raisonnable et ce qui ne l’est pas, mais elle a beaucoup plus de difficulté à faire la part des choses. C’est pour cette raison, qu’après avoir engagé une conversation avec cet inconnu, qu’elle a commencé à s’inquiéter de sa décision.

Mais c’est trop tard pour faire demi-tour et l’homme semblait ne pas être dangereux à prime abord. Tant qu’elle gardait un minimum de distance et n’en disait pas trop à son sujet, elle savait qu’elle ne risquait pas trop. Alors elle lui répondit simplement tant qu’elle ne savait pas à qui elle avait à faire. S’il acceptait d’en dire un peu plus, peut-être qu’elle s’autoriserait à lui en dire plus sur elle. Après tout, c’est plus simple de parler avec quelqu’un dont on connaît l’identité. Il semblait étonner de la présence de Lyarra de par son jeune âge principalement et parce qu’il ne semblait pas habituer à voir des personnes venir simplement pour visiter. C’est vrai que Lyarra a toujours eu tendance à aller voir des choses qui ne semblent pas forcément intéressantes. Mais venir dans le Bief sans goûter directement le cidre à la Brasserie de Cidre semblait impensable.

Contrairement à elle, il semblait détendu et rieur. Ce qui avait tendance à mettre Lyarra à l’aise, un peu plus du moins. Elle avait vu juste quand elle dit qu’il ne semblait pas de la région. Ce n’était pas difficile à deviner mais parfois, les apparences sont trompeuses et elle ne sait que trop bien qu’il ne faut jamais s’y fier. Cet homme venait de l’Orage et plus précisément de Broad Arch. Il semblait persuadé que Lyarra ignorait l’existence de cet endroit et ça l’amusa. Elle pourrait presque citer les noms de tous les Lords de chaque fief de chaque région s’il le fallait. En effet Broad Arch est un endroit peu réputé mais elle avait déjà lu des choses au sujet de cet endroit. Surtout sur le seigneur qui semblait être un fervent amoureux de l’argent, d’après les rumeurs du moins. Il insista sur la beauté de l’endroit malgré la réputation quasi inexistante. Elle ne dit rien, ne voulant pas le mettre mal à l’aise en lui montrant que si, elle savait où était cet endroit et ce même si elle n’était pas de l’Orage elle-même. Puis il finit par se présenter lui-même comme étant ce fameux seigneur de Broad Arch. Alesander Staedmon. A vrai dire, elle ne s’attendait pas à croiser en personne le seigneur de cet endroit.

« Oh, vous venez de Broad Arch. Il est vrai que ce n’est pas un des fiefs les plus réputés, mais j’ai déjà lu plusieurs choses au sujet de cet endroit. Je sais que j’ai l’air jeune mais je suis très curieuse de ce monde dans lequel on vit et je m’intéresse à chaque recoin de Westeros. Donc vous devriez être fier, votre fief n’est pas si inconnu que ça, même dans le Nord certaines personnes savent que vous existez. »

Elle était moins anxieuse et cette situation la faisait rire. Elle savait que ce n’était pas courant de croiser une jeune fille érudite. Elle n’a que dix-huit années et pourtant, elle a dû lire beaucoup plus d’ouvrages que la moyenne, sans compter les mestres de la Citadelle. Elle ne se rappelle plus quel ouvrage présentait Broad Arch, mais c’était certainement un qui était dédié à la région des Terres de l’Orage. Elle l’avait lu récemment, lorsqu’elle était à Port-Réal.

« En ce qui me concerne, je viens du Nord, Lord Steadmon. Je suis fille d’un Lord que vous ne connaissez sûrement pas, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de vous dire son nom. »
Elle ne veut pas dire qui elle est vraiment, si quelqu’un entend dire que la petite Cerwyn est là, dans une brasserie, cela pourrait atteindre les oreilles de son père. Et elle ne veut pas ça.

« Il est vrai que vous faites également du cidre par chez vous, je n’ai pas malheureusement pas encore eu l’occasion de me rendre dans l’Orage pour y goûter. Comment est-il comparé à celui que nous dégustons ? En toute objectivité, bien entendu. »

Elle aurait dû visiter l’Orage avant de venir dans le Bief mais elle n’aurait peut-être pas eu la chance de trouver asile comme à Hautjardin. Et puis sa priorité était de se rendre à Villevieille, l’objectif principal de son voyage. Elle ne sait pas combien de temps encore elle pourra voyager de la sorte. Un jour son frère finira par la raisonner pour qu’ils rentrent à Castel Cerwyn. Et puis Jon… Elle ne lui a pas dit le moindre mot de son départ et ne lui a pas non plus envoyé de corbeau. Si elle part trop longtemps, il finira sûrement par la détester et l’oublier. Et ça, Lyarra ne pourrait pas l’accepter, elle ne le vivrait vraiment pas bien et tout ce voyage serait vain.




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Une ivresse efface mille tristesses
Alesander & Lyarra | An 297
La surprise d'Alesander se fit sentir sur son visage et dans la façon dont il interrompit ses gestes lorsqu'elle mentionna savoir ce qu'était Broad Arch. Généralement, on savait qui il était lorsqu'on était un individu chargé des finances de peu importe l'endroit. On admirait parfois la façon dont il gérait les siennes autant on pouvait critiquer ses manières de faire qui ne correspondaient pas toujours aux normes de Westeros. On disait parfois qu'il ne prenait pas assez au sérieux le pouvoir qu'il avait sur ses gens en tant que Lord, qu'il se plaçait sur un piédestal bien trop peu élevé par rapport au peuple et que ça finirait par lui jouer des tours. Mais tous ces dires, Alesander s'en fichait terriblement : les gens de Broad Arch étaient prospères et quelques lords injustes ou maladroits n'étaient pas biens placés pour juger ses manières. Ses yeux pétillaient d'une joie mal cachée. Rapidement, il déposa son verre sur la table et croisa ses mains à l'horizontal – les coudes déposés sur la table – et les appuya juste sous son nez. Il avait de ces façons particulières de se tenir lorsqu'il écoutait attentivement; on lui soulignait souvent l'air trop sérieux qu'il affichait lorsqu'il écoutait des choses qui l'étaient tant soit peu. Lorsqu'elle eut terminé de parler, Alesander se redressa, histoire de ne pas marmonner malgré lui. « Notre cidre est brut ; comparé à celui d'ici, il est plus amer. Les alcools du Bief sont sucrés, généralement. On peut attribuer ça à leur culture de façon générale. Dans l'Orage, un cidre aussi sucré ne se vendrait pas aussi bien qu'un cidre plus amer et je crois qu'on peut dire le contraire quant au Bief. On ne vise ni la même clientèle, ni le même type d'usage ; notre cidre accompagne très bien la viande, d'ailleurs, alors que le cidre du Bief se marie bien mieux aux desserts. » S'il y avait quelque chose de particulier avec le Lord de Broad Arch, c'était sa façon de gesticuler lorsqu'il parlait avec passion, ce qui avait parfois le don de remettre en doute son sérieux. Lorsqu'il réalisa qu'il avait bien trop l'air de vendre son cidre dans un endroit où on servait pourtant le meilleur du Sud, il calma son élan. Il avait envie de lui demander si dans le Nord on faisait du cidre de glace, mais il ne souhaitait pas particulièrement s'étendre sur le sujet comme il finirait probablement par embêter la dame.

L'homme passa sa main dans ses cheveux pour les ébouriffer un peu et il se concentra à nouveau, l'instant de quelques secondes, sur sa coupe. Comme il savait trop bien sa tendance à devenir violent lorsque l'alcool se faisait excessif dans son sang, il évitait d'abuser lorsqu'il ne mangeait pas en même temps ou lorsque la situation risquait inévitablement de se retourner contre lui. Du coup, il buvait très lentement : il aimait ce cidre, beaucoup, et il ne souhaitait pas s'en départir trop vite. Après, il y avait le fait de devoir dépenser plus pour boire plus, mais tout ça tirait d'un tout autre domaine. « Plus jeune, on me disait trop curieux, mais je n'ai jamais vu l'intérêt de voir ça comme un défaut. On ne me prend pas toujours au sérieux, mais je lisais beaucoup et même aujourd'hui encore. Si j'avais une seule chose à vous dire, ce serait de ne pas perdre cette qualité. Elle vous sera certainement utile un jour ou l'autre, le monde est tellement plein de surprises. » Le regard qu'il posait sur la nordienne était drôlement sérieux. Tout ce qu'il avait apporté à Broad Arch, il n'aurait pas pu le faire s'il avait eu l'esprit fermé et les idées limités. Il avait piqué par-ci et par-là dans les coutumes économiques et gestionnaires d'autres fiefs. Il avait su user de son imagination et s'il devait conseiller une seule et unique chose à l'humanité entière, ce serait de continuer à cultiver ses idées, ses pensées un peu trop créatives. De rêver, en somme. « J'ai rarement rencontré des jeunes femmes qui voyageaient d'elles-mêmes, si loin de chez elles – ou bien, êtes-vous venue accompagnée ? C'est quelque chose qui manque. Je vois mes sœurs et j'ai du mal à comprendre comment on peut vivre une vie si calme, à se contenter de tâches que l'on attribue à la gente féminine. » Un instant, il eut l'air songeur. Il n'était pas particulièrement proche de ses sœurs, mais il ne pouvait s'empêcher de constater qu'elles n'avaient pas eu la même chance que lui, d'appliquer ça à la gente féminine au grand complet. Bien qu'on puisse le trouver macho à ses heures, il ne sous-estimait pas les femmes et il trouvait douteux de la part de certains messieurs de les considérer uniquement comme des machines à bébés. Il croyait, au fond de lui, qu'en forçant ses sœurs à se marier en dehors des frontières de l'Orage, il leur avait donné l'occasion de pouvoir voir le monde, de s'aventurer un peu. Malheureusement, il niait tous ses tords à ce sujet. S'asseyant en diagonal sur sa chaise, il se permit d'étaler ses jambes sans embêter celles de la fille. « J'ai pris quelques années de mon adolescence pour voir comment c'était ailleurs dans Westeros. C'était la fin de l'hiver, alors je ne suis pas allé dans le Nord, mais j'ai pu rencontrer des gens qui venaient de là-bas et qui voyagaient aussi, pour le commerce qui commençaient à regagner en vigueur ou, simplement, parce qu'ils étaient mercenaires, comme moi à l'époque. » Il avait la voix et l'air rêveurs ; peu importe le temps qui passait, le Staedmon se souviendrait toujours de ces quatre années comme si elles ne s'étaient achevées qu'hier. C'était quelque chose qui grandissait avec lui, qui ne cessait de battre dans son cœur et dans sa mémoire. « J'irai peut-être un jour, si le vent m'y porte. »

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Début de l'An 297 à Cidre



Alesander & Lyarra

Ça devait sûrement paraître étonnant que Lyarra prétende savoir des choses à propos de ses terres d’origines. Une jeune femme érudite, elle le sait bien, ça ne court pas les rues. Généralement, les demoiselles se contentent de savoir le nécessaire concernant leur famille et leurs relations, les blasons des familles les plus importantes, celles de leur région, ou encore de la maison de leur futur époux. Mais Lyarra a toujours ressenti le besoin d’en savoir encore plus. Elle veut connaître le monde dans son intégralité. Se rendre à l’Est, un jour, si l’occasion se présente. Et qui sait, peut-être qu’un jour elle sera la première à découvrir ce qui se trouve encore plus à l’ouest que Westeros. Enfin, le nom d’une femme serait reconnu pour ce genre de découverte et de savoir. C’est un rêve qu’elle a au fond d’elle. Le réaliser un jour ? Peut-être bien. En attendant, elle se contentera de Westeros, son histoire, ses coutumes et ses croyances. C’est les thèmes qu’elle s’est donné malgré son départ précipité de Winterfell. Elle a dû se procurer de quoi écrire lorsqu’elle est arrivée à Port-Réal au début de son voyage. Elle ne voulait pas avoir à attendre son retour car elle ignore encore aujourd’hui quand elle rentrera chez elle. Cela fait déjà un an et c’est long. Parfois Castel Cerwyn lui manque. Jon aussi. Ce qu’elle s’est promis, c’est de rentrer avant que l’hiver ne fasse rage.


L’homme en face d’elle semblait pourtant ne pas rire au nez de la jeune nordienne. Bien souvent, des hommes de sa carrure et de son âge ont ri en l’écoutant parler de sa façon d’être et de ses connaissances. A ces hommes, elle n’osa pas parler de ses réels projets et fit mine de rigoler en disant qu’elle accompagnait seulement son frère pour des affaires diplomatiques. Mentir pour ne pas avoir de problème, pour éviter d’être moquée. C’était devenu courant pour elle et elle se rendait compte à quel point dans ce monde, la femme avait une bien pauvre place. Elle admire cependant les reines qui règnent à Westeros. Mais aussi ces jeunes femmes Mormonts qui sont toujours sorties de l’ordinaire. Elles se fichent pas mal de l’avis des hommes et des femmes comme Maege Mormont ont toujours su s’imposer malgré leur sexe. Mais cet homme au contraire, semblait encourager la jeune Cerwyn dans sa soif de connaissance et sa curiosité. Elle eut un sourire timide, vraiment touchée par ses paroles. Et puis il répondait à ses questions, comme si ça n’avait rien de bizarre. Parler de cidre pourrait sembler étrange à quiconque écouterait la conversation. Pourtant sa question était sérieuse et la réponse de cet oragien semblait l’être également. Elle comprenait parfaitement ce qu’il tentait de dire concernant le public visé et le caractère plus adapté aux terres. Elle prit notes dans sa tête afin de tout écrire une fois de retour à l’auberge. Elle avait peur de perdre la moindre miette de ce qu’il racontait et regrettait de ne pas avoir pris avec elle du parchemin et de quoi écrire.

Cet homme avait une drôle de façon de se tenir tout en parlant ou en l’écoutant. Etait-ce courant chez les habitants de l’Orage ? Peut-être bien. Elle n’avait jamais réellement rencontré de personnes de cette région auparavant, n’ayant pas eu l’occasion de se rendre là-bas. Pas encore du moins. Elle ignorait si ses paroles étaient pour la flatter ou pour la mettre en confiance mais son discours aurait presque pu paraître féministe. Du moins, il semblait être de l’avis de Lyarra. Les femmes ne sont pas seulement faites pour rester au foyer et enfanter. « Je ne voyage pas seule, hélas, je ne me sentirais pas en sécurité partout où je vais. Je voyage avec mon frère mais, aujourd’hui, il a préféré faire ses affaires. » Elle ne voulait pas mentir ni lui donner trop de détails quant à la façon dont elle voyageait. Même si elle se sent davantage confiante, il reste une part de méfiance, ce qui est tout à fait normal. Il évoque alors ses sœurs et semble s’inquiéter pour elle. Quelqu’un s’inquiétant pour sa famille ne peut pas être complètement mauvais.

Mais ce qui donna des étoiles dans les yeux de Lyarra, c’est l’évocation de ses voyages. Du moins, le fait d’avoir parcouru Westeros. Elle ne savait pas si c’était des belles paroles, encore une fois, mais elle adhérait complètement à son discours et se sentait encore plus curieuse. Il semblait avoir fait ce qu’elle rêvait de faire, là, à l’heure actuelle. Il précisa tout de même ne pas avoir été dans le Nord, seulement d’en avoir rencontré quelques-uns de ses habitants. « Oh, vous avez eu la chance de voyager dans Westeros ? Est-ce que vous êtes aussi allé à Essos ? Je rêve de parcourir le monde. Pour le moment je ne suis allée qu’à Port-Réal et ses alentours. Et puis le bief, une petite partie. Hautjardin principalement. Où êtes-vous allé ? Je suis vraiment curieuse de savoir ce que vous avez vu. » Ça devait se lire sur son visage que Lyarra était réellement passionnée par ce qu’il avait vécu. C’était une occasion en or, qui ne se représenterait peut-être pas de sitôt. « Et vous savez, le Nord ce n’est pas simplement une étendue de neige où il fait froid. Les gens sont assez particuliers, je dois vous l’accorder. On peut trouver des gens très chaleureux, généralement entre eux. Mais ils sont méfiants envers les étrangers, surtout quand ils n’ont pas été conviés à s’aventurer dans le Nord. Et puis les hommes et mêmes les femmes n’ont pas cette délicatesse qu’ont les habitants du Bief. C’est vraiment un monde à part. J’aime le Nord, mais… je ne pense pas être celle qui représente le mieux ses habitants. Le mieux c’est encore que vous y alliez par vous-même, vous serez plus à même de vous faire un avis. Je ne pense pas être bien placée pour décrire les miens. » Elle n’était pas certaine de savoir vendre ses terres d’origines comme il l’avait si bien fait. Mais elle n’a jamais été habituée à ça. Elle parle tellement peu souvent de Castel Cerwyn, encore moins de Winterfell. Sûrement parce qu’elle est rongée par les remords. Elle n’aurait pas dû partir de façon aussi précipitée. Mais il est trop tard pour faire demi-tour de toute manière.


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Alesander & Lyarra | An 297
Alesander hocha la tête, un regard presque compatissant au visage. Ça ne devait pas toujours être de tout repos de voyager avec un autre individu, en dehors des visites officielles où il valait mieux se traîner une escorte de taille relative. Après, comme il était extrêmement solitaire, son avis ne pouvait être que trop subjectif. Il aurait détesté avoir à voyager avec une de ses sœurs ou un de ses frères. Il l'avait fait à chaque fois qu'il était allé donner une de ses sœurs en mariage et l'expérience ne lui avait guère plu. Il vivait à son rythme qui ne convenait pas à tout le monde, malheureusement, et il s'était souvent mis en danger pour une raison ou pour une autre. S'il avait eu le colérique Hewlett ou l'impulsive Anastase avec lui, cette fois, il ne se serait probablement pas rendu dans le Bief en un morceau. Et puis, de toute façon, il aimait n'en faire qu'à sa tête, s'arrêter lorsque seul son corps le demandait, chasser lorsque seul lui commençait à avoir faim. S'il était désagréable d'avoir quelqu'un avec lui, l'expérience l'aurait été tout autant pour l'autre individu concerné. Lorsque la fille l'interrogea sur ses voyages, il adopta une posture beaucoup moins négligée, appuyant à nouveau ses bras sur la table. Son regard était rêveur malgré la nostalgie qu'il dégageait depuis un moment déjà. Il voyait l'intérêt que la demoiselle portait à ce qu'il avait probablement à dire ; ce petit détail suffisait à le motiver encore plus. Il adorait qu'on l'écoute. Il commença sur un ton un peu triste, celui de l'enfant à qui on brisait sadiquement son euphorie. « Je n'ai pas eu le temps d'aller à Essos, malheureusement. Je comptais y aller, j'étais déjà sur les terres de la Couronne, pas trop loin de Port-Réal, et il y avait un départ vers une des cités libres, je ne sais plus laquelle, quelques jours après celui où j'ai reçu la lettre de mon père qui exigeait mon retour à Broad Arch. Je souhaite toujours y aller, mais avec les responsabilités que j'ai sur les épaules, je ne peux me permettre une absence prolongée. » Par dépit, il haussa les épaules. S'il avait pu refuser les responsabilités que son père lui avait laissées en mourrant et les passer directement à Hewlett, il l'aurait fait. Mais la vie ne fonctionnait pas comme ça, malheureusement : le testament était déjà fait et laisser le pouvoir sur le fief à Hewlett, qui était plutôt instable malgré l'amour qu'il portait à son statut de gouverneur, aurait été un suicide diplomatique. L'homme chassa les pensées sombres de son esprit comme il put, choisissant de se souvenir des voyageurs du Nord qu'il avait pu rencontrer, de ce qu'ils lui racontaient au sujet de leur terre-mère. C'était bien plus motivant que de penser à tout ce qui n'avait pas fonctionné comme lui l'avait souhaité. « Je ne doute pas du tout de vos propos. J'ai pu lire beaucoup au sujet du Nord, j'ai rencontré des gens qui m'ont raconté leurs histoires. J'aurais voulu rencontrer vos gens sur leurs propres terres, mais comme je vous l'ai déjà dit, c'était l'hiver et je ne sais pas si j'aurais pu réellement m'adapter au Nord. Comptez cependant sur moi pour y aller, lorsque j'en aurai l'occasion. Ma curiosité ne m'a pas encore abandonné ! » Alesander reporta son attention sur sa coupe, qu'il leva jusqu'à ses lèvres. Terminant sa gorgée, il posa ses pupilles foncées sur son interlocutrice dont il ne savait le nom. « Vous croyez ne pas représenter le Nord à sa juste valeur, mais ce n'est que votre impression. Le Nord, j'en doute, n'est pas composé que de gens identiques, n'est-ce pas ? Vous pourriez dire que le suzerain du Bief n'a pas grand-chose du biefois que l'on s'imagine ailleurs, mais il n'en reste pas moins un biefois. Je pense que la meilleure façon de représenter l'endroit d'où on vient, ce n'est pas la façon dont on agit ou celle dont on pense, mais de partager l'amour qu'on lui porte. » L'homme ne savait pas si la jeune femme comprenait ce qu'il voulait dire comme c'était un tout petit peu abstrait, mais il espérait sincèerement que ça pourrait amener la dame du nord à réfléchir un peu.

Vaguement perdu dans ses pensées, il fit tourner lentement la coupe entre ses doigts, manquant la renverser au passage, mais l'attrapant de justesse. Sur le coup, le rouge lui monta légèrement aux joues. Il n'aimait pas ces moments où il avait l'air empoté, mais il n'y pouvait pas grand-chose mis à part tenir ses grandes pattes maladroites loin de ce qui pouvait causer un accident ou une catastrophe. Un rire mal à l'aise sortit de sa gorge alors qu'il tentait à nouveau de regarder la jeune femme avec l'air le plus sérieux possible pour la situation. Il se racla brièvement la gorge. « Pour en revenir à ce sur quoi on discutait, je n'ai pas voyagé à Essos, en effet, mais j'ai pu faire la majeure partie de Westeros. J'ai passé beaucoup de temps dans le Bief lorsque j'étais adolescent, c'est une région que j'adore et j'ai eu la chance d'y revenir après avoir quitté Dorne, qui fut ma première destination. On parle beaucoup des différences entre Essos et Westeros, mais je pense qu'on devrait s'attarder à plus près de nous pour pouvoir également onstater des différences de culture et de moeurs assez notables. » Il pensa d'ailleurs à Anastase, mariée au lord d'une petite famille dornienne, qui n'avait jamais semblé apprécier la compagnie des hommes – chose qu'il comprenait à peine, d'ailleurs – et qui semblait y vivre un parfait bonheur. « Entre le Bief et l'Orage qui sont plus sévères dans leurs moeurs et Dorne qui semble plus souple, je peux vous dire que le jeune moi a eu toute une plaisant surprise ! » Lança-t-il, riant. « Tout comme vous, j'ai pu aller à Port-Réal, mais j'avoue ne pas avoir autant apprécié que d'autres régions. L'ambiance avait quelque chose de trop officiel qui me rendait mal à l'aise. Probablement toutes ces histoires de royauté qui ne m'ont jamais vraiment parlé. La Couronne en général, et les terres de l'Ouest également, j'ai particulièrement apprécié. Moins que Dorne, par contre, mais comme j'ai pu le dire, ce sont deux entités assez différentes que les comparer serait maladroit. » Il aurait pu s'étaler encore longtemps, aborder ses déplacements dans le Val, jusqu'à l'orée du nord, se perdre dans ses histoires de conflits qui ne le concernaient pas, mais auxquels il avait participé, mais il attendit plutôt de voir si elle avait envie de les entendre, si elle-même avait quelque chose à lui raconter ; il aimait entendre autant que raconter. L'homme jeta un nouveau regard autour, s'amusant de voir certains individus bien trop bourrés qu'ils tenaient à peine debout.

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Début de l'An 297 à Cidre



Alesander & Lyarra

Lyarra commençait à se sentir beaucoup plus à l'aise qu'elle ne l'avait été au départ. Etait-ce le cidre, qu'elle buvait pourtant lentement. Ou alors l'idée de savoir que cet homme avait beaucoup voyagé. Même s'il restait encore une once de méfiance, la Cerwyn se laissait un peu plus aller et écoutait attentivement ce que le seigneur assis en face d'elle avait à lui dire. Bien sûr, lorsqu'il a commencé à évoquer le fait qu'il a voyagé, elle ne put se tenir et s'empêcher de lui poser tout un tas de question. Elle avait également demandé s'il s'était rendu à Essos, si tel était le cas, il aurait pu croiser son ami, Edwin. Les chances étaient infimes, mais pas nulles pour autant. Mais il répondit qu'il n'avait pas eu la chance d'y aller. Il expliqua que pour des obligations familiales il n'avait pas pu s'y rendre. Lyarra trouvait ça tellement dommage surtout que, comme il l'avait précisé ensuite, il n'avait plus cette chance de pouvoir voyager librement à cause de ses responsabilités. Lyarra redoutait le jour où elle n'aurait d'autre choix que de rentrer. Elle ne veut pas imaginer les raisons qui l'obligeraient à retourner dans le Nord et encore moins imaginer ce qui lui serait réservé comme punition pour s'être enfuie de la sorte. En un sens, elle compatissait au sort de son interlocuteur, et se rendait compte que voyager n'était visiblement pas sans conséquence et sans limite.

Lyarra porta à nouveau son cidre à ses lèvres, prenant cette fois-ci une gorgée un peu plus importante que la précédente. Pour autant, elle ne voulait pas le boire trop vite, le verre commençait à perdre de son contenu et avec le peu d'argent qu'elle avait sur elle pour manger ensuite, payer l'auberge et repartir le jour d'après, elle devait être raisonnable. Elle ne s'inquiétait pas vraiment de trop boire et de se trouver dans un état second, elle était persuadée qu'avec du cidre ça ne pourrait pas arriver. L'homme se remit à parler du Nord et il semblait sincère dans son envie de le visiter un jour. Lyarra est plutôt fière de ses terres d'origines, même si elle l'impression d'être la moins nordienne de toutes, elle ne pourrait pas renier ses origines et étrangement, préférerait passer l'hiver auprès des siens qu'ailleurs dans Westeros. Ça pouvait paraître contradictoire, mais c'est quelque chose que les nordiens seuls peuvent ressentir, un besoin d'être sur ses terres et de les protéger quand les pires dangers de l'hiver guettent. Le Nord a besoin de tous ses hommes et de toutes ses femmes pour être aux côtés des Anciens Dieux et défendre ces terres si par malheur le mur venait à s'effondrer. Lyarra en est persuadée, le mur n'est pas éternel. C'est un mur tenu par la magie, alors la magie pourrait facilement se débarrasser de ce mur. « Je sais bien que pour un étranger, il n’est pas chose aisée de supporter l’hiver dans le Nord. Je ne prétends pas que pour nous, les nordiens, c’est facile, mais je crois que chacun de nous ressent ce besoin d’y être pour affronter l’hiver et tout ce qui s’en suit. » De toutes les personnes qu’elle avait pu rencontrer dans le Sud de Westeros, pas une seule personne n’a jamais compris cet attachement au froid et à ces paysages immaculés uniquement. C’est une chose que même Lyarra ne saurait expliquer. Sûrement car, lorsque les dangers de l’hiver, les nordiens se sentent plus en sécurité auprès de leurs Dieux qui sont impuissant au Sud. Sans leurs barrals, ils ne se sentiraient pas en sécurité. C’est une théorie que Lyarra avait établi une fois, mais pas de certitude, bien entendu.

L’oragien poursuivit et affirmait que même si elle ne pensait pas être représentative du Nord, elle l’était tout de même de par la façon de partager l’amour de ses terres. Il n’avait peut-être pas tort. C’était une bonne façon de décrire un habitant d’une région. Beaucoup de personnes de l’entourage de Lyarra ne seraient pas d’accord avec ça, mais ça lui faisait plaisir d’entendre ce genre de paroles. Elle se sentait d’autant plus fière d’être nordienne et ce malgré ce que ces autres nordiens diront. « Vous avez raison, c’est une belle façon de voir les choses, je n’avais jamais réfléchi de ce point de vue-là, mais ça me plaît beaucoup. »

Plus Lyarra observait le seigneur Staedmon, plus elle le trouvait sympathique, voire même attachant. Il n’avait pas l’air de trop se prendre au sérieux, il avait une façon de penser assez intéressante aux yeux de la Cerwyn et puis pour l’instant, il ne lui avait pas fait de mal et n’avait pas fait de gestes de déplacés, comme c’était arrivé dans d’autres auberges ou brasserie, et ce même si Cley était là. Il y avait donc encore de l’espoir, tous les hommes n’étaient pas totalement mauvais ou savaient en tout cas se tenir. Elle fut tirée de ses pensées lorsqu’il manqua de faire tomber sa coupe, ce qui lui décocha un sourire amusé. Puis il revint à la discussion initiale concernant ses voyages. Elle se mit à écouter attentivement. Il avait donc passé un bon moment dans le Bief. Ça leur faisait au moins ça en commun vu que Lyarra comptait y rester quelques temps. Il avait également visité Dorne. La jeune fille s’en faisait une idée d’une terre plutôt proche d’Essos, c’est du moins ce que les gens disaient lorsqu’ils évoquaient Dorne. Mais elle aimerait tellement voir cette région par elle-même. C’est d’ailleurs la destination suivante, une fois qu’elle aura fait le tour du Bief et aura pu faire ce qu’elle avait à faire à Villevieille. « Vous avez totalement raison, c’est ce que je m’efforce à dire à mon frère. Il ne comprend pas toujours pourquoi je veux visiter Westeros. Il semble se plaire à Hautjardin, mais voyager ne l’enchante pas. Il ne comprend pas l’intérêt, comme si tous les recoins étaient les mêmes. Mais je ne suis pas d’accord, pour moi, depuis le début de mon voyage, je n’ai fait que voir des différences et ce même au sein d’une même région, voire d’une même ville. Que ce soit une question de caractère des habitants, mais aussi des terres et des paysages, les coutumes mais aussi les croyances. Les croyances ont fait l’objet de la plupart de mes recherches, je crois que dans certaines régions, les religions sont beaucoup plus présentes qu’ailleurs et influent beaucoup sur les habitants. » Ce n’était que pour aller dans le sens de tout ce qu’il avait dit. C’était rare de trouver des personnes sur qui s’accorder en matière d’idées de la sorte. Malgré le nombre de mestres qu’elle avait pu rencontrer, beaucoup avaient l’esprit fermé, chose assez étonnante vu qu’elle n’avait connu dans sa vie que le mestre de Castel-Cerwyn. Il finit alors sur Port-Réal et disait avoir moins apprécié que le reste. Elle pouvait le comprendre, mais elle y avait pourtant trouvé des choses exceptionnelles et surtout c’est à cet endroit qu’elle y a trouvé le plus de diversités. Il évoqua la royauté, même si elle ne soutenait pas plus que ça la reine, elle lui portait une certaine admiration, mais ce n’étaient pas des choses à avouer en public. « Je comprends votre avis. Port-Réal est assez particulière. Mais très diversifiée. C’est un carrefour de cultures et classes sociales. Il est assez difficile d’y vivre, mais y passer est une chose assez agréable, à mon sens. » Elle ne voulait pas spécialement débattre sur le pourquoi du comment, mais pour une fois qu’elle pouvait donner son avis sans qu’on lui dise qu’elle n’avait justement pas son avis à donner, elle en profitait. Elle avait déjà tout écrit dans son livre et savait pertinemment que le jour où elle le publierait, elle serait sûrement obligée de signer du nom d’un homme. Mais pour le moment, c’est en tant que femme, en tant que Lyarra qu’elle posait ses questions. « Et sinon, dîtes m’en plus sur Dorne. Je n’ai pas encore eu la chance d’y aller et je pense que ce sera ma prochaine destination lorsque j’aurai vu assez de choses ici dans le Bief. Qu’avez-vous le plus aimé ? Y a-t-il des endroits que vous jugez être plus importants à voir que d’autres ? Comment sont les habitants de Dorne, en général ? » Elle était tellement curieuse. Même si elle préférait découvrir par elle-même, s’y préparer était tout de même important. Et si elle pouvait éviter les endroits trop dangereux, ce ne serait pas plus mal.



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Alesander & Lyarra | An 297
Alesander hocha sévèrement la tête ; il comprenait entièrement ce qu'elle voulait dire. Il n'y avait pas de grand froid secouant les terres de l'Orage durant l'hiver, mais nombreuses étaient les tempêtes, les pluies interminables, même en été. Il avait connu les déluges sur son fief et les arbres de Bois-la-pluie qui cédaient parfois sous une violente tempête d'éclairs, terrorisant les petits gens qui n'avaient pas toujours l'esprit pour comprendre, accusant plutôt les Dieux. Jamais il n'avait songé à quitter l'Orage, ni même son fief, en sentant approcher la menace d'une violente révolte de la nature, pourtant dangereuse pour un fief si près de la rive. Homme d'une terre où la nature n'était que très rarement de leur côté, il ne jugeait pas les nordiens qui souhaitaient réellement vivre l'hiver dans leur bout de monde, prêts à assumer tous les risques.  Sagement, il ne dit pas un mot, un sourire content au visage lorsqu'elle considéra la ligne de pensée qu'il lui avait proposée. Staedmon n'était pas particulièrement un grand penseur lorsqu'il était question de sujets logiques et rationnels et qui ne concernaient ni l'argent ni un quelconque sujet diplomatique ou politique, alors il se sentait réellement heureux et touché lorsqu'on prenait la peine de penser à ce qu'il disait, impliquant qu'il ait drôlement l'air d'un grand nounours lorsque ses doigts pianotaient de joie sur le bois abîmé de la table. Cependant, quelque chose vint déranger sa curiosité qui se rendormait au fur et à  mesure qu'ils tombaient dans une discussion qui le concernait plus qu'autre chose. « Mais que fait-il avec vous s'il ne se plaît pas ? J'aurais tendance à dire que ça doit vous embêter, mais il doit s'embêter parfois lui-même. » Confus, il se passa  une main sur la barbe ; geste qu'il avait, avec le temps, tourné en tic lorsqu'il se sentait secoué par quelque chose qu'il ne pouvait pas comprendre ou par une intense réflexion. « Il a dû vous suivre sur un coup de tête, je suppose ? Ce n'est pas une chose rare chez les garçons. Mon propre frère est très impulsif, tout comme je l'étais moi-même lorsque je n'étais qu'un jeune homme en quête d'aventures. Je me suis calmé depuis, heureusement. » Sa voix cherchait toujours une justification logique, tout comme son air un peu trop sérieux avec ses lèvres pincées et ses sourcils froncés. Ça ne le regardait pas vraiment, voire pas du tout, mais il avait toujours foutu son nez dans des choses qui ne le regardaient pas de près ou de loin sans éprouver de gêne, peu importe ce qu'elle était. On lui reprochait souvent, mais il ne voyait pas le problème. Si les gens ne voulaient pas qu'on se mêle de leurs trucs, qu'ils n'en parlent pas ! Ce n'était pas compliqué, il lui semblait. Lord Staedmon s'avança un peu sur la table, comme l'élève qui écoutait les enseignements du mestre, bien qu'il ne soit pas un élève et qu'elle ne soit pas plus un mestre. Les yeux qui clignaient à peine, on sentit dans son visage à quel point il approuvait la jeune femme et qu'il ne pourrait la contredire. « Comme je vous 'ai dit, j'ai peu apprécié tout ce qui entourait la royauté, comme ça prenait beaucoup trop de place, mais j'ai adoré tous les gens que j'ai pu y voir. Des biefois, des orageois, des nordiens... C'était une salade de fruits de coutumes et de manières. Qu'on veuille l'admettre ou non, Port-Réal est, selon moi, le point qui réunit toutes les cultures de Westeros dans un seul et même bol. » Il n'était pas ce genre de type à voir tout en noir ou tout en blanc ; un beau gris-clair faisait beaucoup plus l'affaire. Il était, d'ailleurs, très rare pour lui de détester complètement, à en haïr du fond des tripes, un individu. Il cherchait toujours à trouver quelque chose qui pourrait lui plaire. On le trouvait sentimental, ce qui n'était pas faux.  D'un trait, il termina ce qu'il lui restait de cidre. Tristement, il regarda le fond de son verre et le reporta à sa bouche pour attraper la dernière goutte qui dormait au fond du contenant.  

L'homme tenta de se souvenir du mieux qu'il le pouvait de ce qu'il avait indiqué dans ses carnets de voyage, qu'il entretenait d'ailleurs même lorsqu'il partait pour des affaires diplomatiques. Ça lui permettait de ne rien oublier, de toujours avoir un moyen de se souvenir de ce qu'il avait vu ou entendu, tant au niveau politique qu'au niveau futile. D'ailleurs, il tenait même un « Jourmal de Broad Arch » qu'il remplissait, sans manquer à l'appel, tous les soirs où il était sur son fief. « Oh Dorne... C'est tellement un monde à part, je pense qu'on ne peut le décrire autrement. Lorsque vous y mettrez le pied, vous serez dépaysée, je vous l'assure. La chaleur y est presque insoutenable lorsque nous n'y sommes pas habitués ; certains s'y promènent avec des tissus couvrant leur visage pour se protéger des mesquines tempêtes de sable, mais on y porte pourtant des vêtements légers.. À sa gauche, on y trouve des hommes et des femmes à la peau et aux cheveux pâles, à sa droite sont des gens à l'odeur et aux yeux de pluie. Pourtant, lorsqu'on met un pied à Dorne, peu de gens rappellent les caractéristiques des habitants de leurs si proches voisins. C'est comme si Dorne s'était détachée de l'autre continent pour venir se coller à Westeros. » Alesander sentait qu'il commençait à divaguer des questions qu'elle lui avait posées, mais il ne fallait pas lui en voiloir : la passion était ce qui secouait essentiellement cet homme. Rapidement, il agita sa main pour s'excuser et signifier qu'il comptait s'intéresser à l'important. « Comme ma sœur est mariée à un dornien, j'ai eu l'occasion d'y aller souvent, même après mon voyage. Je pense que chaque visite m'a permis de découvrir un peu mieux  le pays et les gens qui y vivent. Par chez moi, on dit que faire confiance à un dornien est une très mauvaise idée, qu'ils ont tendance à agir sur un coup de tête. Je n'ai pas testé les dires, et je ne m'y risquerais pas, mais je crois qu'il est important de découvrir par soi-même. J'y ai rencontré des hommes et des femmes impulsifs, au sang aussi chaud que leur température et à la fierté presque unique. Des gens qui n'ont pas des mœurs aussi fermées que celles du reste de Westeros. Par exemple, là-bas, on peut être avec quelqu'un qu'on aime ; ils appellent ça « paramour ». Ce ne sont que des amantes, mais on ne les regarde pas du même œil que dans l'Orage, par exemple. Et, croyez-moi, c'est beau. Bien plus que tous ces mariages que nous sommes obligés de faire pour assurer la survie et le nom de nos maisons. »Alesander haussa les épaules, par dépit. Il ne pouvait rien y faire, lui-même ayant participé à cette mascarade qui consistait à marier ses proches pour mieux s'allier ; un jeu auquel même les petites familles jouaient, presque tout aussi bien que les grandes familles.  « Honnêtement, au début de votre voyage, je vous dis d'aller voir Lanchélion. Il s'agit d'une cité particulièrement vivante et colorée, mais allez-y surtout en soirée. Dorne me semblait plutôt mort en après-midi, comme le soleil tape particulièrement fort.  Par après, descendez dans les bourgades et cités qui se trouvent sur le bord de la mer ; la vue y est magnifique. Si le temps joue en votre faveur, éloignez vous et allez vous promener dans le désert ou dans les montagne, vous y verrez des paysages à vous couper le souffle. » Rapidement, il fit signe à la servante pour lui demander gentiment une autre coupe de cidre. Il n'était pas tellement alcoolisé, le prix variait donc en conséquence, il pouvait probablement se le permettre. Celle-ci obéit à sa demande, non sans lui envoyer un sourire tout à fait charmant auquel Alesander répondit par un subtil clin d'oeil. Elle n'était pas laide, cette dame ; pensa-t-il en la regardant partir.

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Une ivresse efface mille tristesses

Début de l'An 297 à Cidre



Alesander & Lyarra

Elle rêvait de se rendre à Dorne depuis toute jeune. Ce qu’on raconte sur ces terres pourraient faire rêver n’importe quelle jeune fille ou même jeune garçon. C’est sûrement le statut princier de Dorne qui donne ce charme si particulier et aussi parce que le simple fait d’y être donne l’impression d’être à des lieues de Westeros alors qu’on y est au cœur même. Même Cley a avoué à Lyarra un soir qu’il était impatient de s’y rendre pour voir leur manière de se battre et éventuellement apprendre des choses à ce sujet. Petit à petit, Lyarra avait su transformer ce voyage à son avantage à lui aussi. Il n’était plus simplement là pour surveiller son aînée et la protéger mais pour découvrir des choses. Ce n’était pas le même genre de choses, évidemment, mais le voir aussi intéressé par les arts du combat la rendait heureuse, simplement parce que ça allait au-delà de simplement taper son adversaire pour le terrasser, mais parce qu’il y avait une réflexion et un amour du geste. Elle avait appris pas mal de choses à ce sujet grâce à Loras Tyrell et elle aurait presque pu devenir une amoureuse du combat et du maniement d’armes s’il n’y avait pas, tout de même, le côté violent de la pratique. C’est une chose qui rend Lyarra assez réticente. Même si Jon a toujours voulu lui apprendre à se battre, prétextant qu’il valait mieux apprendre avec lui en jouant qu’être obligée de se retrouver devant le fait accompli face à un sauvageon ou un fer-né, elle a toujours détesté le simple fait de tenir une épée ou une hache.

« Je ne dirais pas qu’il ne se plaît pas, nous n’avons simplement pas les mêmes centres d’intérêts. » Il n’était pas nécessaire de préciser les raisons pour lesquelles le voyage avait commencé et pour quelle raison le frère l’avait suivie. Encore une fois, ce n’était pas une chose à dévoiler à un inconnu. Il tenta tout de même de deviner et fit l’hypothèse que Cley l’avait suivie sur un coup de tête. Elle esquissa un léger sourire parce que ce n’était pas très loin de la réalité. « Peut-être bien, c’est vrai qu’il n’était pas prévu à l’origine du voyage. Mais comme vous dîtes, c’est quelque chose de courant chez les garçons. Vous en savez plus que moi à ce sujet. » Elle était observatrice mais ne pouvait pas vraiment définir si tel ou tel comportement était plus présent chez la gente masculine. Simplement, parce qu’elle n’était pas un homme, à son plus grand regret. L’oragien poursuivit et confirma ce que Lyarra avait dit à propos de Port-Réal. Même si chacun pouvait avoir son opinion c’était tout de même un avis assez objectif et unanime, on trouve à Port-Réal toutes les choses possibles et inimaginables, que ce soit originaire de Westeros, d’Essos ou pourquoi pas d’une autre contrée encore inconnu. Tous les chemins mènent à Port-Réal. Lorsqu’il eut fini sa phrase, elle remarqua qu’il avait fini son cidre et elle porta son regard sur sa propre coupe. Il ne lui restait pas grand-chose et un moment d’hésitation à se demander si elle devait reprendre quelque chose ensuite, elle décida de finir sa coupe et de ne pas paraître pour une mauvaise buveuse. Elle ne s’inquiète pas réellement du regard d’autrui mais bon, si elle pouvait montrer à cet homme qu’elle n’était pas une femme faible, ce n’était pas plus mal. Mais avant de demander une autre coupe, elle voulait des réponses sur les questions qu’elle avait posées concernant Dorne.

Elle ne fut pas déçue, il ne semblait pas vouloir garder tout ça pour lui et, au contraire, semblait volontiers vouloir partager ses expériences et ses souvenirs. Elle écouta donc attentivement, se laissant légèrement aller, certainement sous les effets de l’alcool, en déposant son menton sur sa main droite, tout en étant accoudée sur la table. Ce n’était pas une manière de Lady, mais elle n’en avait que faire des manières, surtout en étant dans un endroit aussi populaire. Les paroles du Lord éveillèrent l’imagination de la nordienne. Un monde à part, c’est le genre de monde dans lequel elle voudrait être, loin de toutes responsabilités. Elle se demande alors si les rumeurs sont vraies à propos de cette région. Elle se concentre donc sur toutes les paroles de Lord Staedmon, les buvant comme un verre de lait. Il parla dans un premier temps de la chaleur et de la manière dont les dorniens s’habillent généralement, manière qui varie selon les endroits de Dornes. Mais il confirmait les rumeurs qu’elle avait entendues et les idéaux qu’elle se faisait de cette région. Dorne semble être complètement détachée du reste de Westeros et il suffit de regarder une carte pour confirmer cette idée. Les montagnes qui la séparent des terres de l’Orage et du Bief peuvent facilement laisser imaginer un climat différent qui ne parvient pas à passer ces montagnes ou simplement ses habitants qui ne veulent pas se risquer et se fatiguer à gravir ces monts. Tout est clair, tout est logique mais avoir la confirmation d’une personne qui s’y est rendue est une chose importante pour Lyarra. Les étoiles ne cessent de briller dans ses yeux. Elle s’y imagine, vêtue d’une robe légère laissant paraître ses formes qui montrent qu’elle n’est pas encore tout à fait une femme. Elle s’imagine dans un endroit aride, mais moins qu’en Essos. Une terre de sable et parsemée de végétation par endroit, non loin de la mer. Elle serait sur son cheval, un turban couvrant sa tête pour éviter de se blesser lors des tempêtes de sables. C’est l’idée qu’elle se fait d’elle si elle vivait à Dorne. Ce doit être sûrement cliché mais les paroles de son interlocuteur la confortent dans son rêve. Mais elle garda cela pour elle et le laissa terminer son récit. Il évoqua donc le mariage de sa sœur avec un dornien et elle se rendit compte qu’il aimait beaucoup parler de sa vie privée alors que Lyarra, elle, gardait beaucoup de secret quant aux détails de sa vie, sa famille et les raisons de son voyage. Elle n’était pas recherchée mais c’était sûrement le sentiment d’insécurité de par sa situation de femme. C’était en tout cas grâce à ce mariage qu’il avait pu se rendre plusieurs fois à Dorne. La Cerwyn se demanda si elle irait tout de même rendre visite à sa sœur si elle était mariée à un Dornien. Elle pourrait s’en servir comme excuse mais plus sa sœur est loin d’elle, mieux elle se porte, alors elle n’irait probablement pas la voir et prétexterait d’avoir perdu son chemin si sa sœur rapportait à leur père qu’elle n’était jamais venue.

La description était plus que complète aux yeux de Lyarra, elle ne s’attendait pas à obtenir autant d’informations que ça, en fait elle n’avait même pas prévu de discuter avec qui que ce soit. Elle s’était dit que ce soir-là, elle se contenterait de boire du cidre et de ne pas trop s’aventurer auprès d’étranger car elle n’avait personne pour veiller sur elle. Mais là, à cet instant, elle regrettait de ne pas avoir prévu de parchemin et sa plume pour pouvoir noter ce qu’il disait. Et si elle oubliait ou pire, si elle n’avait pas le temps d’aller à Dorne pour expérimenter tout cela par elle-même. Elle ne pourrait rien consigner dans son ouvrage alors que là, au moins, elle pourrait citer les récits de ce voyageur anonyme. Car oui, plutôt que de se risquer à parler de son projet d’écriture, elle préférait signer les paroles rapportées par ‘anonyme’. Ce qui retint plus particulièrement l’attention de la nordienne ce fut le caractère assez libre et fougueux des dorniens. Le fait de ne pas attacher la même importance au mariage pour certains, se fier plus souvent à l’amour sans que ce soit mal vu, tout cela la faisait rêver. Elle ne voulait pas se marier à cause de tout ce que ça implique mais elle aurait aimé un jour vivre une belle histoire d’amour. Il y a encore deux années, elle rêvait de s’enfuir avec Jon, qui a été son premier et seul amour secret. Mais aujourd’hui, elle se dit que c’est une chose impossible, d’une part parce qu’elle s’est enfuie mais aussi parce que c’est un bâtard et que personne ne la laisserait vivre un amour avec lui à cause de son statut. Elle n’a jamais compris pourquoi les bâtards devaient payer les pots cassés des erreurs de leurs pères. Ils méritent de vivre normalement tout autant que leurs demi-frères et demi-sœurs et ce devraient être les pères à qui on reprocherait ces ‘fautes’. Lyarra en connaît plusieurs des dits bâtards. Il y a Jon, mais aussi Garrel Stone du Val, rencontré dans le Nord, ou encore Leeven Waters, une jeune fille avec qui elle s’est très bien entendue et avec qui elle a beaucoup appris lorsqu’elle était sur les terres de la couronne. Ces personnes sont intéressantes, intelligentes et pleines de mérites, tout autant que l’est Lyarra ou tout autre Noble. Mais c’est quelque chose qui ne semble pas changer à Westeros. Serait-ce différent à Dorne. Les rumeurs disent qu’un des princes aurait tout un tas de filles bâtardes et qu’elles mèneraient une vie tout à fait normale. Mais ce n’est qu’une rumeur et Lyarra ne voudrait pas embêter son interlocuteur avec ce genre de question, ignorant son avis sur le sujet. Lorsqu’il compara les dorniens et leurs coutumes aux mariages souvent arrangés de Westeros, elle ne savait pas trop deviner sa position quant à ce sujet. Son haussement d’épaule pourrait signifier qu’il n’est pas totalement pour, mais elle ne savait pas trop. Il termina sur quelques conseils concernant l’ordre des visites. Il évoqua Lancehélion, qui semblait une évidence pour Lyarra. Puis il conseilla les bords de mer pour ensuite finir, si elle le souhaite, vers l’intérieur de Dorne, là où règnent les montagnes et le désert. Elle prit note dans sa tête en espérant ne rien laisser passer. Et d’un sourire elle le remercia. « Vous savez comment donner envie d’aller quelque part ! » Elle laissa échapper un petit rire. « J’avais déjà beaucoup d’images dans ma tête concernant Dorne et vous ne faites que confirmer ce que j’imaginais. Ces Dorniens ont l’air particulier mais je pense qu’ils valent la peine d’être rencontrés. Pour revenir au sujet des mariages… Je dois avouer que mon esprit adhèrerait davantage à leur idéologie. Mais malheureusement, je pense qu’il est difficile de changer des traditions qui perdurent depuis des années. »

Son interlocuteur fit alors signe à une serveuse pour demander une nouvelle coupe de cidre. Lyarra posa une nouvelle fois son regard sur sa coupe vide et se mordilla la lèvre inférieure. Elle ne savait pas s’il était raisonnable de commander une nouvelle fois mais l’envie était là. Elle ne voulait déjà pas laisser son compagnon de tablée boire seul, c’est quelque chose qui n’est pas très respectueux et d’autre part, elle avait tellement apprécié la première coupe qu’elle mourrait d’envie d’en déguster une nouvelle, et pourquoi pas une autre sorte pour changer. Avant même que la jeune femme s’éloigne, elle lui demanda une nouvelle coupe tout en adressant un sourire timide. « Je sais que ce n’est pas raisonnable, mais je ne pense pas avoir d’autres occasions d’en boire sortant fraîchement de la brasserie. Et puis, je suis certaine que vous avez encore plein de chose à me conter, vous êtes plutôt doué pour ça. » Elle était honnête et sincère, elle commençait à apprécier la compagnie du bel homme, car en effet, il était plutôt au goût de Lyarra, bien qu’un peu vieux. Elle tenta de ne pas trop penser à ce détail en changeant le sujet de la conversation. « Vous avez beaucoup parlé de vos sœurs et vos frères. Vous êtes une famille nombreuse je présume. Vous entendez-vous bien avec chacun d’entre eux ? Les voyez-vous souvent ? » Elle n’osa pas poser la question quant à son mariage, elle jugeait la question un peu déplacée pour le moment. La serveuse revint avec les deux coupes et la Cerwyn ne put contenir sa joie et s’empressa de lever sa coupe pour trinquer à nouveau. « A notre rencontre ! » Et elle avala quelques gorgées du cidre.



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Une ivresse efface mille tristesses
Alesander & Lyarra | An 297
Drôlement, Alesander  sentit une petite joie lui secouer le cœur lorsqu'elle le complimenta. Il avait toujours adoré raconter aux gens  ce qu'il avait vu; ce n'était que Westeros, mais la plupart de ses habitants n'avaient jamais réellement quitté leur région d'origine et, ça, c'était particulièrement triste. Il aimait voir dans leurs yeux des étincelles de curiosité ou de fascination lorsqu'il parlait de certaines choses, il aimait pouvoir aider et guider. C'était probablement une des seules choses, mis à part être forcé à la stabilité, qui l'embêtait avec son titre de Lord: maintenant, c'était lui qu'on aidait et qu'on guidait. Il baissa le regard, un instant, gêné par le rouge qui lui était monté subitement aux joues. Il était comme ça, Staedmon : particulièrement sensible aux bons commentaires. « Ils valent la peine d'être connus, vraiment, oui. Si vous y passez réellement, allez visiter le fief des Labriaux et dites leur que c'est moi qui vous ait guidée là-bas. La future lady de la maison est ma sœur, Anastase Labriaux, et je suis sûr qu'ils vous accueilleront avec plaisir. Ce sont des gens sympathiques qui ont aussi leurs histoires à raconter. Ils ont visité les cités libres, ils pourront probablement vous raconter des choses que je ne saurais vous raconter. Elle n'est peut-être pas aussi bonne conteuse que moi, mais on ne peut pas tout avoir, n'est-ce pas ! » Il ponctua sa dernière exclamation d'un geste de la main et d'un rire significatif marquant qu'il ne faisait que plaisanter. Il n'avait pas nécessairement la meilleure relation du monde avec sa petite sœur, mais il ne la méprisait pas du tout et il ne la sous-estimait pas non plus ; d'autant plus qu'il fallait avoir le sang chaud pour vivre dans ce pays de sable et de roche. Il récupéra, peu de temps après, un air qui se voulu sérieux. « Après, il n'y a pas que le concept de mariage, et tout, qui change, mais celui de la paternité et de la maternité, aussi. Ils n'ont pas réellement la même vision que nous au sujet des bâtards. Ma sœur élève ceux de son mari et ce dernier n'en a pas spécialement honte. Je pourrais les qualifier comme étant mes neveux, mais jamais je ne pourrais les nommer ainsi s'ils venaient un jour à Broad Arch,  mes gens seraient méprisants. Mon oncle a refusé de laisser sa fille bâtarde de côté et il en paie le prix, sur mes terres. Je fais de mon mieux pour empêcher ça, mais je n'ai aucun pouvoir sur la façon dont les gens pensent, malheureusement... »  L'homme soupira, haussant les épaules. Il détestait lorsque ce genre de choses étaient hors de son contrôle, mais il n'était qu'un simple lord d'un simple fief à l'orée de Bois-la-pluie. Lui-même avait encore de nombreuses façons de penser influencées par les valeurs normales de Westeros comme il avait grandi avec ça, comme il les avait connues toute sa vie, mais il faisait un effort quelconque.

« Il faut savoir se faire plaisir, parfois. Le cidre n'est pas ce qu'il y a de plus fort, alors profitez-en ! » Alesander ne la connaissait pas, mais si elle avait choisi de consommer quelque chose de plus fort, il aurait tout de même donné son grain de sel sur la façon dont elle consommait. En effet, il ne croyait pas raisonnable pour une jeune femme de sortir bourrée d'une brasserie. Le monde n'était déjà pas tout rose pour une jeune femme qui se promenait seule, si en plus elle prenait le risque de partir avec les facultés affaiblies... Il ne savait pas comment ça se passait, de ce côté, dans le Nord, mais une chose était sûre : ça ne se passait pas ainsi dans le Sud. Déjà, il ne pouvait s'empêcher de la trouver chanceuse d'être tombée sur lui. La situation aurait pu être toute autre si elle avait croisé un type lourd et insistant. Il chassa rapidement les mauvaises pensées de sa tête, se concentrant sur ce qu'elle lui demandait. Le Lord de Broad Arch remercia chaleureusement la servante lorsqu'elle revint avec leurs nouvelles coupes de cidre ; le service était particulièrement efficace, il pensa. Sur le coup, il nota dans le coin de sa tête brune que ce serait peut-être une bonne idée de surligner au patron de l'endroit l'efficacité de son employée ou, même, parler  au lord de Cidre de l'efficacité de l'endroit ; une option ou l'autre apporterait forcément des conséquences positives. Il prit sa nouvelle coupe, la dressant à l'intention de son interlocutrice avant d'en prendre une gorgée qu'il avala rapidement avant de retourner fouetter leurs chats. « Nous sommes sept. Je suis le plus vieux : quatre ans d'écart avec ma sœur, Anastase, et neuf ans d'écart avec Hewlett, encore plus avec les triplettes, dont l'une est la nouvelle lady de la maison de la Nouë, et Theobald. C'est malheureux à dire, mais je dois avouer que l'écart d'âge entre moi et les quatre plus jeunes joue beaucoup sur notre entente... » Soupirant, il croisa ses bras sur sa poitrine. C'était un sujet un peu délicat, il devait l'admettre. Pour lui, la famille était quelque chose de particulièrement important et, aussi froid pouvait-il être avec les plus jeunes de la fratrie, il n'hésiterait pas moins à donner sa vie pour eux s'il le fallait. Beaucoup savait son cœur pratiquement de pierre vis-à-vis des membres de sa famille, mais lui-même ne saurait expliquer pourquoi. Était-ce vraiment le fait qu'il n'ait réellement pris la peine de connaître les triplettes et Theobalt qu'après son retour ? C'était bien trop simple, pensait-il, mais ce n'était pas à écarter. « Autant j'ai grandi avec Anastase, autant j'ai pu être présent aux premiers pas et aux premiers mots d'Hewlett, je n'ai pas vu ni les triplettes ni Theobald grandir. J'étais écuyer à Cidre, je suis parti tard certes, mais je suis resté assez longtemps pour que Broad Arch commence à devenir un monde à part. Plus souvent qu'autrement, c'étaient mes parents qui venaient me voir à Cidre et je ne suis presque pas rentré à Broad Arch jusqu'à mes  seize ans. Et dès que je suis revenu, j'ai demandé l'autorisation à mon père pour partir à travers Westeros. Anastase était déjà à Dorne et Hewlett était désormais page de son côté. Evelyn m'en voulait lorsque je suis revenu de voyage. Elle n'avait que dix ans, mais on sentait très bien la haine qu'elle me portait. Mes parents lui parlaient souvent de moi et comme elle n'a jamais pu me voir réellement, elle a considéré ça comme une injustice. » Une petite moue déçue ornait désormais son visage. Il souhaitait qu'un jour, sa famille puisse resserrer ses liens et apprendre à vivre en s'aimant. Lui-même avait beaucoup de travail à faire, incluant le fait d'arrêter de voir ses sœurs comme des objets à alliance. Mais les autres n'étaient pas mieux : Anastase méprisait les triplettes, Evelyn avait cet espèce de complexe de supériorité face aux deux autres de son trio même si elle les aimait beaucoup, Hewlett et Theobalt passaient leur temps à se battre. Cecily Longbec et Grimbald Staedmon n'avaient pas eu la meilleure portée de Westeros, c'était évident ; Alesander se sentant parfois plus en train de gérer un gang de chiots plutôt qu'une famille. « Elle a toujours été très vive, très enflammée. Mais ça s'est réglé, heureusement. Bref...Je me coltine Hewlett tous les jours - pas que sa présence soit embêtante, elle est simplement plutôt difficile ; sa personnalité n'est pas de tout repos. Toutes mes soeurs sont mariées, alors je les vois lorsque je peux me permettre de me déplacer. Le fief d'Anastase et d'Evelyn étant géographiquement très proches de l'Orage, je les vois plus souvent que les deux autres, en fait. Theobald est en train de terminer son cheminement pour devenir chevalier, il devrait revenir à la fin de cette année ! »
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Une ivresse efface mille tristesses

Début de l'An 297 à Cidre



Alesander & Lyarra

Dorne. Lyarra espère tellement pouvoir s’y rendre après la Citadelle. C’est un endroit qui semble si différent et si lointain, et pourtant si proche d’elle à ce moment-là. Si elle le voulait, elle pourrait prendre son cheval et se diriger vers les montagnes rouges pour alors se rendre dans la principauté. Mais elle sait que c’est dangereux et qu’elle ne peut s’absenter trop longtemps sans Cley. Même en sa compagnie, elle se demande si elle sera capable d’y aller. Le chemin semble être si dur, ce qui justifierait cette différence entre Dorne et le reste de Westeros. Lorsque le Seigneur Staedmon évoqua avoir une sœur vivant là-bas et lui proposa de leur rendre visite en précisant qu’elle vient de sa part, elle eut des étoiles dans les yeux. Lorsqu’elle fait des rencontres, elle espère toujours qu’on lui offre la possibilité de se rendre à un endroit en étant la bienvenue. Avoir comme un pied-à-terre à Dorne serait tellement génial pour Lyarra, si seulement elle était certaine de pouvoir s’y rendre. Lorsqu’il évoqua ensuite la situation des bâtards, elle pensa à Jon, à Dorne il aurait sûrement eu une vie un peu moins difficile au vue de sa situation. Mais elle, elle ne s’arrêtait pas à sa naissance pour voir en lui quelqu’un de bien et d’égal à elle.

Il vint alors au récit concernant sa famille. Lyarra savait bien qu’en lui posant ce genre de question elle devait s’attendre à obtenir la pareille en retour. Mais elle était bien trop curieuse pour ne pas poser la question. Donc elle s’installa plus confortablement dans sa chaise tout en sirotant son cidre lentement pour ne pas que ça lui monte à la tête. Il commença par lui dire qu’ils étaient une fratrie de sept enfants. Elle n’arrivait pas à imaginer avoir six frères et sœurs à Castel-Cerwyn, son père n’aurait jamais su gérer et garder son calme, Lyarra était déjà une tourmente assez importante pour lui. Alors s’il y avait plusieurs enfants comme elle, il serait probablement déjà mort de stress et d’énervement. Lyarra fut étonnée lorsque Lors Staedmon dit avoir quatre ans d’écart avec une de ses sœurs, neuf avec un de ses frères et encore plus d’années d’écart avec le reste de sa fratrie. Elle était persuadée qu’avec ses douze années d’écart entre elle et sa sœur ainsi que les cinq années avec Cley était quelque chose qui relevait du miracle et de l’exception, mais il y a vraisemblablement plus exceptionnel dans d’autres contrées. Elle se demandait pour quelle raison il y avait autant d’écart. Il avait donc deux frères et quatre sœurs. Ça ne devait pas être évident d’avoir autant de sœurs, surtout des triplettes. Supporter Jonelle n’a jamais été chose aisée pour la petite Cerwyn, alors elle compatissait avec son interlocuteur. Mais comme il l’expliquait, il avait principalement grandi avec les deux aînés, le reste de sa fratrie pourrait presque être comme ses enfants, malgré cet écart il semblait ne jamais s’arrêter de parler d’eux. C’était donc sa sœur la plus âgée qu’elle serait peut-être amenée à rencontrer si elle se rend à Dorne. Le fait qu’ils aient grandi ensemble et qu’ils soient de ce fait un peu plus proche la rassurait, s’il lui avait conseillé de se présenter auprès d’une de ses plus jeunes sœurs, elle n’est pas certaine d’obtenir le même accueil. Il continua son récit et dit avoir été écuyer à Cidre. C’était amusant qu’elle le rencontre dans la ville qui l’a vue grandir et devenir ce qu’il est aujourd’hui. C’est sûrement pour cette raison qu’il parle aussi bien de ce cidre et qu’il semble être dans cette taverne comme si ça lui était familier. En sachant cela, Lyarra ne le voyait plus en tant que simple voyageur faisant étape ici.

Elle prit une autre gorgée et commença à avoir un peu chaud. Etait-ce la météo qui lui procurait cette sensation de chaleur ou alors le cidre ? Elle n’était pas habituée à boire de l’alcool mais elle ne pensait pas qu’un simple cidre pourrait agir rapidement sur elle. Elle tenta de rester concentrée sur ce que son interlocuteur lui disait mais malgré elle, un petit sourire niais se dessinait sur son visage. Il racontait son enfance qu’il n’avait pas passée sur son fief natal et elle aurait eu du mal à imaginer passer autant de temps loin de chez elle aussi jeune. Maintenant, elle ne se verrait plus passer autant de temps à Castel Cerwyn tant il y a à voir ailleurs. Il disait aussi qu’une de ses sœurs lui en voulait. Jonelle allait-elle lui en vouloir ? Certainement. Mais sûrement pas pour les mêmes raisons. Elle l’appellerait par tous les noms pour lui faire savoir qu’elle est inconsciente et irresponsable. Et Lyarra confirmerait parce que c’est ce qu’elle est. Elle notait que malgré le fait qu’ils soient aussi nombreux dans leur famille, ils n’étaient pas si soudés que ça. Quand elle pense aux Starks qui eux sont un exemple parfait de la famille parfaite. Il continua et lorsqu’il dit que toutes ses sœurs étaient mariées, elle eut un nœud dans le ventre. Ce n’était pas le cidre cette fois-ci mais juste l’idée qu’un jour son père décide finalement de la marier aussi. Mais elle essaye de ne pas y penser, il n’y a aucune raison pour qu’elle y soit obligée. « Votre famille est haute en couleur ! C’est une famille très nombreuse et vous semblez tous très différents. Il est dommage que vous ne vous entendiez pas forcément avec tous les membres de votre fratrie. Il est toujours agréable d’avoir quelqu’un qui nous connaît et en qui on peut avoir confiance, à qui on peut se confier, quelqu’un sur qui on peut compter. » Elle fit une pause, elle hésitait à continuer, mais elle ne pouvait plus s’empêcher de parler d’elle. Après tout, il s’était ouvert, pourquoi pas elle ? « Nous ne sommes que trois enfants dans ma fratrie. Ma sœur aînée a douze ans de plus que moi, j’ai toujours eu l’impression d’être une erreur étant donné notre différence d’âge. Père voulait un fils, alors je vous laisse imaginer à quel point il m’aimait. Mais j’ai fini par avoir un frère quand j’avais cinq ans. Je m’entends très bien avec lui, on est un peu complémentaires et puis… disons que mon père a un peu arrêté de me haïr quand il est venu au monde. J’ai toujours rêvé d’avoir plein de frères et sœurs, mais lorsque vous me dîtes que vous n’êtes pas forcément si proches les uns des autres, je pense que je peux finalement me contenter de ceux que j’ai. » Elle esquissa un petit sourire. Même si avec sa sœur ce n’était pas le grand amour, elle l’appréciait tout de même et était fière d’elle. Elle ne souhaite pas lui ressembler, mais elle reste un exemple lorsque Lyarra sent qu’elle s’éloigne de droit chemin. « Je suis désolée, je parle beaucoup quand je m’y mets… Mais je suis ravie d’en apprendre plus sur votre famille. Et je serai ravie si j’ai un jour l’occasion de rencontrer une de vos sœurs, ou même un de vos frères. » Elle repensa au fait que Lors Staedmon avait été écuyer ici, à Cidre. « Donc vous étiez déjà venu à Cidre auparavant. Je ne suis là que depuis quelques heures et je n’ai pas eu le temps de visiter. Est-ce un endroit où il fait bon vivre ? Vous devez y connaître du monde ! » Cley n’a pas eu cette chance de partir en écuyage alors qu’il en rêvait. C’est quelque chose qui, dans le Nord, n’est pas habituel. Lorsqu’elle pense à ce qui pourrait bien arriver à son frère le jour où ils retourneront à Castel-Cerwyn, elle tente de se rassurer en se disant qu’au moins, il aura pu rencontrer des personnes pour l’aider à perfectionner sa façon de se battre et de se défendre. Il aura des techniques variées, venant d’autres royaumes et il deviendra un jour un meilleur guerrier que tous ses camarades du Nord, elle en est certaine. « Mon frère n’a jamais été écuyer et je pense qu’il ne le sera jamais vraiment. Mais il sait se battre et je pense que notre voyage lui est bénéfique pour ça. Il a rencontré beaucoup de monde qui lui apportent de nouvelles choses. J’avais peur au début qu’il n’apprécie pas le voyage. »

Elle poussa légèrement son verre, elle ne voulait pas continuer à boire tout de suite. La tête lui tournait et elle savait que le cidre faisait légèrement effet car elle commençait à parler d’elle. « J’ai une petite question pour vous. Mais s’il vous plaît, ne vous riez pas de moi… » Elle était un peu gênée mais elle se devait de savoir son avis sur la question. « Pensez-vous qu’un jour il puisse y avoir des femmes Mestres ? Vous pensez que c’est quelque chose qui pourrait changer un jour ? » Elle se sentait un peu stupide de poser la question, généralement elle disait ça à la rigolade sachant pertinemment comment les personnes allaient réagir. Mais là, elle était plutôt sérieuse.




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Une ivresse efface mille tristesses
Alesander & Lyarra | An 297
Il l'écoutait attentivement, buvant avec curiosité les mots qui coulaient de sa bouche. Elle était si jeune, il pensait, elle n'avait probablement pas grand-chose à raconter, mais il la sentait plutôt sincère dans sa façon de parler de sa famille. Pourtant, être vivant n'était pas obligé d'avoir vécu de grandes choses pour avoir des histoires à partager. Les souvenirs de famille ou d'enfance pouvaient être tout aussi intéressants aux oreilles qu'un récit  de bateaux, par exemple. Lorsqu'elle parla du désamour que son père semblait éprouver envers elle, car elle était de sexe féminin, une petite moue triste se dessina sur ses lèvres et ses yeux brillaient de compassion. Il comprenait pourquoi on souhaitait plus souvent avoir un garçon qu'une fille, mais il ne comprendrait jamais comment on puisse ne pas totalement apprécier son propre enfant pour un si simple détail. Il n'avait pas encore d'enfants, mais si un jour il en avait, il ne pensait pas pouvoir en rejeter un seul. Gentiment, il agita sa main en l'air. « Ne vous inquiétez pas avec ça. » Un grand sourire fendait son visage, se voulant rassurant ; s'il l'avait trouvée embêtante, Alesander ne se serait pas entêté à l'écouter papoter. À vrai dire, s'il s'était irrité ne serait-ce qu'un peu, il ne serait présentement plus assis en face d'elle. « Je parle beaucoup, aussi. On dit que c'est la passion, voyez-vous. J'ai besoin de mettre sur la table tout ce qui me passe par la tête, c'est plus fort que moi.» D'ailleurs, c'était pour cette raison qu'on craignait souvent de lui confier des secrets. Lorsqu'il écoutait Lyara déblatérer sur sa famille, il voulait tellement parler qu'il n'avait pas eu d'autres choix que de porter sa coupe à ses lèvres, même sans avoir l'intention de boire quoi que ce soit. Ses lèvres chatouillaient sous les mots impatients, mais entre vous et lui, ce n'était certainement que dans sa tête. « Si un jour vous passez par l'Orage, promenez-vous au bord des montagnes, tout juste à l'orée de Bois-la-Pluie, vous y trouverez mon chez moi ! Ce n'est pas très loin de Crow's Nest, vous ne  devriez pas le manquer. » Comme un enfant heureux, l'enthousiasme faisait vibrer sa voix. Enfin, il n'était pas spécialement convaincu qu'elle ne le manquerait pas, comme Broad Arch vivait plutôt dans l'ombre sociale des fiefs l'entourant, mais il avait bon espoir. Il ne recevait pas souvent de gens venant d'autres régions entre ses murs, mais  à chaque fois que c'était arrivé, la situation n'avait pas spécialement dégénérée, du coup il ne s'inquiétait pas trop de ce côté-là.

À nouveau, il s'était concentré sur ce qu'elle avait à dire. La moue dubitative, il avala la gorgée qu'il venait d'entreprendre. Alesander était chevalier, oui, mais il l'était devenu simplement pour pouvoir mieux apprendre l'art du combat et tout ce qui l'entourait. Gamin, il voulait sincèrement le devenir, mais une fois lancé dans le moule, il avait compris qu'il était un combattant qui se voulait libre, pas un paon destiné à une armure grandiose et soumis à une promesse fait à des Dieux en lesquels il ne croyait même pas.  Si ce n'était que de lui, il n'aurait pas fait la cérémonie et il se serait contenté de la force de combat sans toutes les nécessités et obligations qui accompagnaient le « ser », mais il avait, à l'époque, un père à honorer. Sa coupe regagna la table, le silence s'installa un instant en attendant que le goût légèrement sucré du cidre abandonne complètement le fond de sa gorge. « Je suis devenu écuyer sur le tard, quant à moi. J'avais onze ans lorsque mon père m'a envoyé ici. Tout ce que je voulais, c'était me battre. Chevalier ou pas, je m'en fichais. Lorsque j'ai voyagé, j'ai été mercenaire pour m'assurer une petite bourse et, parfois, un toit et des repas gratuits. J'ai trouvé ça bien mieux que toutes les convenances que l'on impose aux chevaliers. » L'air un peu ailleurs, Staedmon rit doucement. Sa coupe qui patientait toujours dans sa main droite regagna la table. Ses mains entourèrent son verre, ses doigts se croisèrent entre eux et ses paumes reposaient sur le métal froid du contenant. Un air à nouveau sérieux se dessina sur le visage du barbu. « Votre frère n'a pas besoin de devenir chevalier. Ce qui fait d'un combattant un bon combattant, ce sont ses réflexes et sa force et non un quelconque enrobage argenté doublé à une promesse. » Il savait bien que ce qu'il disait ne plairait pas à tout le monde, mais qu'est-ce que ça lui faisait, sincèrement ? « S'il adore vraiment le combat, je vous conseille de revenir ici avec lui et de vous présenter devant les Fossovoie. Ce sont des chevaliers à qui ils ont donné des terres. Vous m'avez demandé s'il faisait bon vivre ici ; je vous confirme que oui, comme partout ailleurs dans le Bief. Enfin, selon ce que j'en connais. » Il n'avait pas visité le Bief au complet, malheureusement, mais tous les endroits où il avait été respiraient d'une aura semblable ; quelque chose de calme et de fruité. Ce n'était pas vraiment comme dans l'Orage où certains endroit étaient bien plus brutes que d'autres autant au niveau environnemental qu'au niveau social. Cependant, il ne doutait absolument pas du fait, parlant par expérience, que les terres biefoises qui bordaient les Montagnes Rouges devaient être bien moins tranquilles que les autres. Comme toujours, histoires de gens se bataillant avec pour seule raison la haine naturelle. L'homme était une espèce particulière, pensait-il.

Ce fait, il le pensa encore plus fort lorsque la jeune dame lui posa cette fameuse question. Alesander pensait toujours qu'il n'y avait bien que les hommes pour juger inapte à faire quelque chose toute une partie de la même espèce. D'ailleurs, certains westerosis le trouvaient bien étrange lorsqu'il disait que les femmes avaient tout autant le droit de se battre que les hommes. Dans la même ligne de pensée, il ne voyait pas pourquoi une femme de pourrait pas devenir mestres. C'était absurde ; si elle était plus compétente qu'un homme, pourquoi pas ! Mais Alesander était bizarre; il était de ces gens à l'esprit un peu trop ouvert. Il n'avait, par exemple, aucun problème à inclure dans son escorte la bâtarde de feu son oncle, par exemple, et si Anastase avait voulu de l'héritage, il n'aurait eu aucun problème à remettre Hewlett à sa place comme il aurait probablement piqué une crise. L'air sérieux qu'il avait au visage existait encore, il s'était même amplifié si on pouvait le dire ainsi. Les sourcils froncés, il s'avança un peu, les bras désormais complètement croisés sur la table. « Vous savez... Je pense que ça pourrait changer un jour. » Malgré l'espoir que portait sûrement son propos, l'homme de l'Orage ne pu s'empêcher de pousser un soupir qui contrastait violemment avec ce qu'il venait de dire. « Cependant, je ne crois pas que ça se fera avant très longtemps. Les mentalités sont encore très bien ancrées dans les esprits et il faudra beaucoup de travail et de temps pour qu'une majorité des gens se détache de ces idées. » Sa voix portait en elle quelque chose de lourd, un reproche qu'il faisait indirectement à la société westerosi. Alesander n'était qu'une poussière parmi tant d'autres. Quand bien même qu'il voudrait changer quoi que ce soit, il ne pourrait pas si la majorité ne le souhaitait. « Mais rien ne vous empêche de lire et de vous cultiver. Certes, beaucoup craignent encore les femmes intelligentes – entre vous et moi, elles utilisent parfois mieux ce don que beaucoup d'hommes – , mais presque autant les apprécient et voient en elles une utilité toute autre que celle de porter des enfants. »  Il était fort bien possible que si Alesander n'avait pas encore pris épouse, c'était probablement puisqu'il n'avait pas encore trouvé ce genre de femme. Dans une société où on imposait aux femmes un rôle tendant à la diminuer, ce n'était pas une tâche particulièrement aisée.

electric bird.

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Une ivresse efface mille tristesses

Début de l'An 297 à Cidre



Alesander & Lyarra

Ce n’était pas habituel pour Lyarra de sentir l’alcool lui monter à la tête. Elle n’avait pourtant pas bu beaucoup, mais ce devait être tout un tas de choses. La fatigue du voyage, l’angoisse de se retrouver face à quelqu’un de peu convenable, et surement le fait de ne pas avoir bu la moindre goutte d’alcool depuis un moment, si ce n’est le vin. Après tout, ce n’était que très léger, elle était tout à fait consciente de tout ce qu’elle faisait et disait, simplement, elle se permettait de dire des choses qu’elle aurait probablement gardé pour elle autrement. Ça faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas pu parler de la sorte avec franchise. C’était sûrement parce qu’elle n’avait toujours pas dit son nom et qu’elle se sentait plus libre de dire ce qu’elle voulait dire.

Décidément, elle comprenait plutôt bien son interlocuteur, un peu comme s’ils étaient sur la même longueur d’onde. Il voyait juste dans toutes les situations et principalement celle où elle se mettait à parler sans s’arrêter. C’était ça, de la passion. Elle ne parle pas simplement pour parler mais parce que partager certaines choses lui tient à cœur, parce qu’elle ressent ce besoin, parce qu’elle éprouve de l’intérêt. Il y a plusieurs façons de dire les choses mais dire que c’est la passion est visiblement le terme le plus juste. Et elle avait apparemment gagné sa confiance, ou son amitié peut-être, car il lui indiquait de quelle manière trouver Broad Arch. Ce n’est généralement pas à un ennemi que l’on dit de quelle manière se rendre chez soi. Elle lui adressa un sourire avant de le remercier. « Je vous promets que si je vais un jour dans l’orage, je ne manquerai pas de venir vous rendre visite. »

L’homme face à elle avait également une vision bien à lui du combat. Il disait vouloir se battre, peu importe s’il devenait chevalier. Elle ne savait pas trop si elle comprenait son point de vue. D’une part, au Nord il n’y a pas de chevaliers donc elle peut comprendre le fait qu’on ne sente pas la nécessité d’en devenir un. Mais le fait est que, juste se battre est quelque chose qui est encore difficile à concevoir pour Lyarra. Depuis plus jeune on tente de lui apprendre les rudiments du combat et notamment de la défense. Elle comprend entièrement pour quelle raison on lui apprend cela, elle sait que le Nord est dangereux, de par les attaques de sauvageons d’une part, celles des Fer-Nés d’autre part. Mais les légendes parlent de dangers bien plus grands, bien plus difficiles à affronter. Et lorsque l’on est face à ce type de danger, femmes et hommes doivent être prêts. Ce qui ne change rien à son aversion pour le combat et la violence. Mais elle préférait simplement l’écouter plutôt que lui faire savoir ce détail. Après tout, si elle devait crier à chaque personne qui aime le combat son mécontentement, elle y passerait sa vie. Mais lorsqu’il précisa que Cley n’avait nulle nécessité de devenir chevalier, elle sourit. Elle appréciait cette remarque et aurait aimé qu’il soit là pour l’entendre. Lui qui était toujours inquiet, se demandant si les hommes de Nord n’étaient pas moins valorisés. Elle tentait de le rassurer bien souvent, mais il ne semblait jamais convaincu. Mais le conseil qu’il donna ensuite était encore plus apprécié par la brunette. « Vous pensez vraiment qu’ils accepteraient mon frère ? Si tel est le cas, je vous remercie grandement pour ce conseil, Lord Steadmon. Mon frère semble vous ressembler dans sa façon d’apprécier le fait de combattre. Je suis sûre qu’il aimerait vous rencontrer, vous lui seriez sûrement de bon conseil. » Cley avait beaucoup appris dans le Nord et elle savait son père réticent à l’idée de l’envoyer se perfectionner dans une autre région. Il l’envoyait souvent chez les Stark, parfois chez les Karstark, il a même mentionné un jour qu’il préférerait l’envoyer chez les Mormont plutôt qu’ailleurs dans Westeros. Pourtant, il n’apprécie guère le fait que l’Île soit dirigée par une femme.

Mais ce qui intéressait davantage Lyarra, c’était l’opinion de cet homme sur la question qu’elle lui avait posée concernant les Mestres et la possibilité pour qu’un jour une femme devienne une des leurs. Elle savait bien qu’il n’avait aucune autorité là-dessus et qu’il n’allait certainement pas personnellement faire changer les choses, mais elle voulait connaître son avis. Elle voulait savoir si ce monde était définitivement pourri par une idée de domination patriarcale ou s’il y avait espoir même dans l’esprit de certains hommes. Elle s’attendait vraiment à ce qu’il lui rit au nez, chose qu’il n’avait pas encore faite jusqu’à présent. Il avait parfois de belles paroles concernant la position des femmes. Mais peut-être allait-il se révéler être finalement qu’un homme, au sens machiste du terme. Puis, ses premiers mots l’ont surprise. Il pensait donc que les choses pouvaient changer. A vrai dire, elle se fichait bien de ce qu’il pouvait ajouter par la suite concernant la réalité des choses. Il admettait que les choses puissent changer et pour Lyarra c’était une très bonne chose. Qu’un Lord puisse admettre une telle éventualité, c’était un début. Elle n’allait définitivement pas rentrer à Hautjardin et oublier sa rencontre avec ce seigneur de l’Orage. Il y avait quelque chose chez lui que Lyarra avait envie d’exploiter. Une façon de penser qu’elle avait envie de connaître dans les moindre détails afin d’en parler dans son livre. La nuance à sa réponse concernait le temps que ça prendrait. Lyarra était consciente que les choses ne pourraient pas changer du jour au lendemain. Mais un infime espoir est très important pour elle. Puis il l’encouragea à continuer de lire et de se cultiver, chose qu’elle ne comptait pas arrêter de ci-tôt. « Je vous remercie pour cette réponse. Je vous avoue être étonnée, ma façon penser doit être très réduite, puisque je n’imaginais pas que vous puissiez envisager la possibilité qu’une femme ait un tel rôle un jour. Vous me surprenez. Agréablement. Mais je suis d’accord avec vous, les choses ne changeront pas demain, j’en ai parfaitement conscience. Mais je pense que petit à petit, les femmes prendront conscience de certaines choses et les choses finiront par changer. C’est mon point de vue. Et ne vous en faites pas, celui qui me fera arrêter mes lectures et m’empêchera de toujours en apprendre plus n’est pas encore né. » Elle prit une nouvelle gorgée du cidre dans son élan de bonne humeur, sans se rendre compte qu’elle avait décidé un peu plus tôt de faire une pause. Soit, elle n’en était pas encore à un stade où l’on pouvait considérer cela comme la gorgée de trop.

Elle poursuivit sur sa lancée. « Vous savez, j’ai voyagé dans plusieurs coins de Westeros. Très rares sont les hommes qui admettraient ce genre de choses. Peut-être certains penseraient que c’est possible, mais très peu d’entre eux accepteraient de le dire, surtout devant une jeune femme comme moi. Malgré les idées que peuvent recevoir les habitants du Sud, au Nord les hommes ont moins d’à priori concernant les femmes. Ils en ont encore, beaucoup trop même. Mais il n’est pas étrange de voir une femme porter une arme. Nous avons même une femme dirigeante, Lady Mormont. Mais il y a de tous les avis partout, je présume. Il ne faut pas faire de généralité. » Quand Lyarra est lancée sur un sujet pareil, elle a beaucoup de mal à s’arrêter, elle a l’impression que son interlocuteur est à l’écoute mais semble aussi approuver l’idée générale, ce qui rend plus facile pour la Cerwyn d’exprimer son avis. « Ce que j’ai trouvé assez dérangeant durant mon voyage, c’est de voir certaines femmes accepter leur destin. Je crois que le plus dur ne sera pas de faire accepter un changement aux hommes, mais aux femmes qui pensent que leur vie actuelle est ce qui pourrait leur arriver de mieux. » Elle savait qu’elle commençait à aller trop loin, et se demandait s’il était correcte de continuer à discuter de ce sujet avec cet homme. « Encore une fois désolée. C’est un sujet qui me tient beaucoup à cœur, mais je ne devrais pas vous ennuyer avec cela… Et puis, je devrais relativiser, j’aurais pu avoir une vie beaucoup moins aisée que celle que j’ai aujourd’hui. » Elle se rendait compte qu’elle n’était pas assez reconnaissante de ce qu’elle avait déjà et qu’elle demandait toujours trop. Elle aurait pu être de basse naissance, tuer ou voler pour pouvoir manger, se retrouver esclave et être vendue à un homme aux penchants un peu trop douteux. Sa situation, finalement, n’était pas si mal. « Je présume que vous avez une femme, Lord Staedmon. » Elle ne savait pas trop d’où elle avait sorti cette phrase, encore l’alcool certainement qui lui faisait dire tout haut ce qu’elle pensait tout bas. « Ce que je veux dire c’est que c’est sûrement parce que vous l’aimez et la respectez que votre avis est de la sorte. Je me trompe peut-être, mais, encore une fois j’apprécie votre point de vue. » Quitte à être déplacée dans ses propos, autant aller jusqu’au bout. Elle regarda son verre qui était encore à moitié plein, tandis que celui du seigneur des terres de l’Orage semblait être à moitié vide. « Je crois voir que votre débit est plus important que le mien ! J’espère que vous ne repartez pas à cheval après cela, ce ne serait pas très prudent. » Et fort heureusement qu’elle avait pris une chambre à l’auberge, car elle aurait probablement guidé son cheval droit dans un arbre.



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