Peignons la rose en rouge. ft. Loras Tyrell

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Peignons la rose en rouge
The Night Is Dark, Full of Terror

Quelque chose l'avait poussé en ces lieux. La prêtresse rouge ne saurait vous dire exactement quoi, si ce n'est un étrange pressentiment. On avait besoin d'elle, et si ce n'était pas maintenant cela serait sous peu. On aurait besoin d'elle, de ses talents, on aurait besoin d'un lien entre le maître de la lumière et les hommes. Alors Melisandre avait suivi son destin, avait suivi la voix la guidant dans l'Orage, cherchant encore les raisons de cette venue. Sigurd et Bronn à ses côtés, la prêtresse craignait presque les lieux devenu hostile pour elle. Elle ne craignait pas les hommes de Stannis, eux-même pour beaucoup des confrères, elle ne craignait pas non plus la mort, bien loin de là, elle était prête et n'en avait certainement pas peur. Non, elle craignait autre chose. La longue nuit arrivait et il fallait se préparer : mais comment ? Comment pouvait-elle se préparer à la longue nuit puisqu'on la guidait en ces lieux ?

La prêtresse s'attendait à voir son vieil ami, Stannis Baratheon. A juger que la prêtresse puisse avoir des amis. Cet homme qu'elle avait suivi, persuadée qu'il était l'homme de la situation, jusqu'à rencontrer Aegon Targaryen, fils de Rhaegar Targaryen. Les choses avaient changés. Elle ne craignait point non plus qu'on ramène sa tête à la reine Rhaenys, cela lui importait peu, elle faisait chaque jour le travail que lui demandait son dieu, elle accomplissait chaque tâche sans jamais faillir ni remettre les ordres en question. Mais voilà qu'aujourd'hui, elle se posait beaucoup de questions sur ce qu'elle avait à faire.

L'Orage bougeait beaucoup, trouvait-elle. Ils évitaient les populations, évitaient les camps, évitaient les grandes voies, évitaient toute personne susceptible de reconnaître la prêtresse. C'était plus Sigurd qu'elle qui en avait ainsi décidé, pour la simple raison qu'il appréciait la prêtresse et ce qu'elle offrait, ou semblait lui offrir. Peu de personne étaient de rouge vêtu comme la prêtresse. Les cheveux rouges, des yeux semblable à deux rubis, des vêtements toujours si rouge. Il était aisé de l'apercevoir de loin, en effet.

La prêtresse était assise sur son cheval à la robe sombre comme la nuit, après avoir affronté Bois-la-Pluie, la prêtresse n'aurait su dire avec exactitude l'endroit où ils se trouvaient, puisqu'elle n'y était même jamais venu. Toujours est-il que l'endroit semblait très peu accueillant. Elle n'eût cependant qu'à faire un signe de tête à Sigurd pour lui indiquer qu'ils s'arrêteraient là pour faire un camp, et surtout : allumer un grand feu.

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Peignons la rose en rouge
Loras & Melisandre
Le jour était tombé. Loras regarda autour. Il y voyait des arbres, des arbres et encore des arbres. Il ne voyait que des arbres depuis trop longtemps, ça l'enrageait. Il avait l'impression d'aller nulle part. La jument, seule présence imagée de sa sœur, commençait  à se fatiguer.  La route avait été longue. Une semaine à galoper, parfois à devoir s'arrêter à des endroits où il n'y avait qu'eux de vivants. Si la jument allait s'en remettre, ce n'était pas nécessairement le cas de Loras. Il avait grandit dans des draps de soie, était habitué à porter ses cheveux propres et bien coiffés et à avoir l'air glorieux. Cette semaine à dos de cheval, tentant comme il le pouvait de se retrouver en plein terres de l'Orage, lui avait donné l'air misérable. Cerné, les cheveux ternes et aplatis par la lourdeur des pluies qu'il y avait eu.  Le jeune homme ordonna à la jument de s'arrêter. Il soupira lourdement, au bord du gouffre émotionnel, la main au visage. Il était à Bois-la-pluie, bordel. On lui avait dit qu'il pourrait, à un moment donné, voir Accalmie. Il n'était pas sorti de l'auberge, le pauvre. Loras fit signe à la jument de rependre le trot, vers la gauche.  

Dans les faits, s'il n'avait pas eu confiance en ce cheval, il ne l'aurait plus jamais remonté. La dernière fois s'était conclue par un accident, bien qu'il ne soit pas la faute de la jument des sables, qui blessa son bras à un point tel où il ne pouvait pas ignorer la blessure. Elle était profonde et plus les jours passèrent, plus elle prenait des proportions dérangeantes. Il savait que la blessure était en train de s'infecter et que s'il ne trouvait pas ce qu'il cherchait, il aurait l'air d'un bien malheureux chevalier avec un seul bras. On lui avait certes fait des bandages et même que la dernière personne qu'il avait pu croiser avant d'entrer dans Bois-la-pluie lui avait fait une attelle pour qu'il évite de bouger son bras et d'empirer sa blessure ( c'était bien comme ça, la peau autour de sa blessure devenait dure et chaque mouvement de bras était une souffrance. Même lorsqu'il ne le bougeait pas ça pouvait être terrible. Il s'était arrêté quelques fois simplement pour mordre dans quelque chose, le temps de crier – c'était libérateur ), mais personne n'avait désinfecté, personne n'avait recousu, non plus. Essayez de porter le nom de Tyrell et de trouver un individu qui voulait prendre le risque de vous soigner. Bonne chance.  Il était tombé sur une vieille dame un peu étrange, qui vivait à l'endroit où un ancien soigneur des Tyrell résidait. Elle lui expliqua que la seule façon pour lui de retrouver l'état normal de son bras était de « s'aventurer en terre des cerfs et de trouver la dame toute de rouge vêtue, répondant au nom de Melissandre, dans les environs de Bois-la-pluie. ». Sur le coup, il se montra dubitatif. La magie, sérieusement ? Mais il n'avait plus rien à perdre.

Loras commençait à sentir le bras qui s'agrippait à la courroie s'engourdir. Il n'avait pas tant de difficulté à chevaucher qu'à un bras, mais ce n'était pas autant facile qu'à deux lorsqu'on se déplaçait à grande vitesse. Il décida de ralentir le rythme, histoire de pouvoir se déplacer en s'agrippant beaucoup moins fort. Si la chevauchée ne semblait pas être un problème, Loras espérait ne pas croiser de gens voulant sa tête. Il avait son épée, mais pas d'armure. Et qu'un bras fonctionnel. Oui, il y avait des entraînements qu'à un bras (hors utilisation d'un bouclier, par exemple ), mais s'il ne pouvait pas se servir de son bras libre pour l'équilibre ou comme moyen de défense supplémentaire, par exemple, il n'était pas sorti du bois. Enfin, maintenant si. Il explosa intérieurement lorsqu'il comprit qu'il était, en fait, retourné au point de départ de la forêt. Glorieux. Il pinça les lèvres, inspira longuement, avant de partir à l'opposé de où il était arrivé lorsqu'il était entré dans Bois-la-pluie.

Il ne savait pas combien de temps avait passé. Deux heures, peut-être trois, avant qu'il ne tombe sur cette fumée noire qui, visiblement, s'échappait d'un feu de camp. Son dos courbé se redressa et ses yeux fatigués s'illuminèrent : de la vie ! Peut-être pas la vie qu'il cherchait, mais de la vie. Il prit un risque en demandant à la jument d'aller plus vite. Il avait peur qu'elle s'effondre à mi-chemin. Plus il s'approcha, plus il commença à apercevoir des silhouettes humaines qui bientôt devinrent une image plus concrète. Loras trouva l'impression irréaliste : cette femme, toute de rouge vêtue, n'avait pas l'air réelle. Ses cheveux couleur sang, il ne pouvait s'empêcher de les fixer. Il n'en avait jamais vus. Il cligna des yeux rapidement, il était persuadé de rêver. Il s'approcha. « Dame Melissandre ? »Lança-t-il, pas encore convaincu. Lui qui, à de nombreuses fois, s'était trouvé stupide à gambader comme un con sur les terres de l'Orage pour chasser des chimères. Il descendit de la jument pour mieux s'approcher et pour qu'elle puisse se reposer. « J'ai entendu dire que vous pourriez m'aider. » Il avait cet air de petit chien battu au visage. On ne savait pas trop où était partie sa fierté ( il l'avait probablement perdue à la sortie de Bois-la-pluie ). Il posa sa main sur son bras douloureux, fixant Melissandre, encore étonné.
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Peignons la rose en rouge
The Night Is Dark, Full of Terror
Il arrivait que Balerion se montre moins... Compréhensif. Dans une cage, on avait beau lui servir cerf grillé ou lièvre grillé, il réclamait surtout à sortir et battre de ses ailes encore fragile. Melisandre ne craquait cependant pas aux demandes du petit prince. Elle se contentait de suivre le chemin qui semblait indiquer sans baisser la tête. Elle ne se rappelait pas être déjà venue ici et elle n'était pas des plus confiantes en ces lieux sachant le danger qui rôdait, mais elle ne baissait pas les bras.

Son cheval s'était accoutumé, tous comme les chevaux de ses gardes, à la présence du dragon, pour éviter d'alarmer, ils passaient le plus clair de leur temps sur des routes peu emprunte, souvent ils en oubliaient les routes d'usage pour ne pas être dérangés. Bronn et Sigurd étaient forts, mais selon sur qui ils tombaient, cela s'annonçait ridiculement risqué pour une mission dont elle n'avait aucune exactitude.

" On y est presque m'lady ? C'est pas qu'ça m'gonfle mais quand même. "

Elle ne répondait pas à la demande d'un des garde puisqu'elle n'avait aucune preuve qu'ils allaient enfin arriver. Néanmoins, un bruit les alarmait.  

Elle avait du descendre et le reste de leur route se fera dans la nuit ou demain, les deux gardes semblaient impatient de voir ce qui les avait mené ici.

" Il se peut que nous devions repartir. "
" Mais lady Melisandre, nous venons d'arriver et nous n'avons rien trouvé ! "
" Peut-être devions-nous nous reculer, Sigurd. Peut-être devions-nous être absent de Peyredragon à ce moment précis. Voyez plus loin. Peut-être allons-nous faire une rencontre déterminante. "

Ce fût le cas, en effet, puisqu'un homme à la crinière blonde s'approchait d'eux. Il ne fallait pas être expert pour voir que le jeune homme était amoché.

" Dame Melisandre ? "

Elle souriait. Un regard à Sigurd suffisait à lui dire " vous voyez ? " sans qu'elle n'ait besoin de prononcer un seul mot. Bronn quant à lui, avait beau être illettré, il savait reconnaître les blasons et les minois, disait-on. Aussi, il se méfiait de l'étranger et avait vite eu de s'avancer. L'aider ? Qui le lui avait dit ?

" Je peux vous aider. Prenez place. "

Elle désignait une place près du feu de camp, une place sur un rondin, surtout. Camp de fortune, surtout. Elle ne savait pas encore comment il était parvenu à les trouver. Avait-il été guidé par le maître de la lumière ? Melisandre ne dit pas un mot en le regardant, elle ne lui demandait pas comment il les avait trouvé. Cela n'avait guère d'importance de toutes façons, même si Bronn ne semblait pas partager son avis. Melisandre allait vers son cheval et prenait une sacoche en cuir, celle-ci avait bien vécu, bien voyagé, usée par la pluie et le vent mais elle tenait encore. Dedans, des fioles, contenant potions ou poudres d'Asshaï, elle les avait acheté alors que Viserys était encore roi, Bronn lui-même avait assisté à cet achat sans comprendre réellement ce qu'il se passait. Melisandre s'asseyait.

" Montrez moi votre plaie, chevalier. Comment est-ce arrivé ? "

Si ce n'était qu'un combat avec une lame d'usage, il serait enfantin de soigner cette plaie. Si en revanche le pauvre homme avait été blessé par une lame ensorcelée - car Melisandre était persuadée qu'il s'en cachait à Westeros - il serait peut-être plus ardu. Auquel cas, Melisandre se retenait de lui annonçait que pour éviter la nécrose, ils devraient brûler la plaie pour qu'elle puisse soigner, qu'elle ne s'infecte d'avantage. Un chevalier avec un bras en moins, cela aurait peu fier allure.

Aussi, Melisandre ne lui demandait pas son nom, car elle le connaissait. Et qu'un nom ne lui était pas d'une grande utilité si elle ne recherchait guère la personne. Alors elle ne dit rien de plus, si ce n'est qu'elle cherchait à voir la plaie de ses propres moyens. Si cela se trouvait, ils n'auraient besoin que de plantes et non pas d'user des fioles d'Asshaï. Si cela se trouvait, il serait aussi trop tard.

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Peignons la rose en rouge
Loras & Melisandre
Loras n'avait pas appris de ces contes que l'on racontait aux enfants avant qu'ils ne s'endorment, ces histoires qui visaient à les tenir en garde des dangers qui se cachaient dans l'ombre. Dans le Bief, où la religion des Sept était ce en quoi la majorité croyait, on leur parlait de sorcières. On leur disait que ces dames, et parfois ces hommes, n'apportaient jamais rien de bon. On disait qu'elles brûlaient des gens et que, parfois, elles les mangeaient.. Loras n'aimait pas réellement ces récits, lorsqu'il était enfant. Elles lui faisaient faire des cauchemars. Il préférait les fables de rois et de reines, de princesses et de chevaliers. S'il avait écouté ce que ces légendes racontaient, il ne serait fort probablement pas ici. Probablement en train de mourir, ceci étant dit. Comme son air douloureux prenait le dessus, on ne voyait pas la méfiance dans son visage. Mais on sentait son regard incertain et ses pas qui avaient doutés lorsqu'il s'était approché de la dame en rouge. Il se demanda s'il n'était pas plus juste de songer à repartir. Avant qu'on le grille, par exemple. Elle lui dit de prendre place et pour le coup, le Chevalier aux fleurs trouva qu'elle ne semblait pas si menaçante que ce qu'il pouvait imaginer.  Loras jeta un œil vers l'endroit qu'elle lui avait indiqué. Il  ne pu s'empêcher d'avoir une moue dépitée. Il avait passé tant de temps à cheval, il aurait bien mieux aimé s'asseoir sur un truc confortable... Des coussins, par exemple. Les sorcières n'avaient pas de coussins ? Quelle horrible vie. Mais on ne crachait pas sur ce que la personne nous accueillant nous offrait. Il posa son chevaleresque fessier sur le rondin, trop près du feu à son goût.

Le jeune homme commença à se sentir mal à l'aise. Il ne saurait dire si cela était à cause de la dame en tant que tel ou plutôt à cause de ses gardes, ou il ne savait quoi,  qui ne lui semblaient pas spécialement sympathiques. Il était tenté de regarder autour, de déterminer quelles étaient ses issues de secours  ou simplement pour assimiler l'endroit où il se trouvait et la particularité de la situation, mais tout ce qu'il arrivait à fixer était la Prêtresse de feu. Melisandre ne ressemblait en rien aux sorcières qu'on lui avait décrites dans les histoires. Elle n'était pas hideuse, elle n'avait pas l'air ni folle ni inhumaine. Au contraire, elle avait un joli visage et de jolis yeux, et ses cheveux ne ressemblaient pas à la  paille que l'on utilisait pour faire des balais. Il alla jusqu'à se demander si elle pratiquait réellement la magie, si on ne se moquait pas de lui. Le jeune homme sortit de son escapade mentale lorsqu'elle lui demanda comment il s'était blessé. Son orgueil en fut piqué. Il se mordit la lèvre, l'air réticent d'avouer la cause, lui que l'on considérait comme un cavalier de talent. Mais il n'avait pas le choix. De toute façon, elle cherchait à regarder la blessure de ses yeux vu et le mouvement des bandages en  tissu sur sa plaie le faisait subtilement geindre de douleur. « Je suis tombé de mon cheval. Mon bras s'est percuté sur un rocher. Vu l'ampleur je crois qu'il a fait probablement plus que se percuter... Je n'ai pas bonne mémoire de ce qu'il s'est réellement produit.» Il baissa le regard un instant, avant de commencer à défaire lui-même le bandage en tissu. Sa plaie était assez profonde, comme si son bras avait été littéralement poignardé par la pointe de la pierre. Assez longue, aussi. Force est de constater que l'impact n'avait pas été doux. Comme il n'avait pas eu  l'occasion de réellement reposer son bras, la plaie s'était remise à saigner plusieurs fois lors de son déplacement. Alors, désenrouler le tissu se montra méticuleux par moments, lorsque celui-ci ne faisait qu'un avec le sang séché. Parfois, son visage se fendait en un éclat de surprise douloureuse. Une fois tout retiré, il montra son bras à Melisandre, non sans s'approcher un peu pour éviter d'avoir à le déplier.

Même si elle ne semblait pas lui vouloir de mal pour l'instant, Loras trouva étrange qu'elle ne lui pose pas de questions. Qu'elle ne demande même pas à savoir qui il était. Il n'avait aucun souvenir de l'avoir déjà rencontrée. Évidement, on le connaissait à travers Westeros, mais elle était un être à part et ces gens là ne traînaient pas avec des individus normaux, n'est-ce pas ?  Tout lui semblait trop énorme, trop improbable. Il était tombé sur le campement de la dame et de ses hommes comme un cheveux sur une soupe, peu après avoir réalisé qu'il s'était perdu. C'était quelque chose qu'il ne pouvait pas saisir, analyser, et ça le frustrait. Loras appréciait lorsqu'il pouvait comprendre. Il ne savait pas s'il avait le droit de parler, mais entre vous et moi autorisation ou pas, il s'en fichait. « Comment se fait-il que je sois tombé ainsi sur vous ? Pourquoi étiez-vous là, à un endroit où je ne m'attendais pas à ce que nos chemins se croisent? » Demanda-t-il, la curiosité au fond de la voix. Si au moins on lui avait donné des indications précises sur où et comment trouver la Prêtresse Rouge, il aurait pu trouver ça normal. Mais non, on lui avait simplement dit d'aller se promener sur les terres de l'Orage et, d'une façon ou d'une autre, qu'il la trouverait. Dans toute sa candeur, il avait cru ces propos avant de réaliser que c'était en soi très stupide. Il battu des paupières, tenta de faire abstraction de la sensation de brûlure qu'avait causé le retrait des bandages. «C'est une drôle de coïncidence, n'est-ce pas ? On m'avait dit qu'en vous cherchant je vous trouverais... J'ai fini par trouver cela absurde.» Le jeune chevalier sembla un peu absent lorsqu'il parla à la sorcière. Non seulement sa tentative d'ignorer son mal occupait une grosse partie de son cerveau, mais l'état de sa jument qu'il regarda du coin de l'œil l'embêtait un peu. Elle semblait stressée. Peut-être à cause du dragon qui traînait dans une cage non-loin... Pourtant, elle s'était habituée au dragon d'Elijah... Ce n'était pas le même, c'était probablement pour ça. Du moins, il pensa qu'il avait bien fait de l'attacher à un arbre. Dans l'absolu, cela n'aida pas du tout Loras à se former une illusion de sécurité.
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En voyant l'étranger si près de sa maîtresse, Balerion grondait dans sa cage, il semblait s'agiter. Et Melisandre ne fit rien pour le calmer non plus, comment pouvait-on calmer un dragon de toute façons ?

Il se posait des questions et c'était légitime, mais Melisandre ne répondait pas dans l'immédiat. Ses yeux, tel deux rubis, deux yeux d'un rouge flamboyant, scrutaient le jeune homme pour vérifier s'il mentait ou non. Il était méfiant, il était inquiet mais il avait surtout besoin de sommeil et d'être soigné. Elle n'avait guère de lait de pavot à disposition et lorsqu'il défaisait le bandage...

" Ainsi, l'on vous a dit de me trouver ? "

Elle semblait amusée à cette remarque, rares étaient les partisans de Melisandre. Melisandre n'eût aucun doute sur les origines du jeune homme, pour avoir côtoyé sa soeur auprès de Viserys, les traits ne la trompaient pas et la réputation du jeune homme non plus, même s'il tentait de faire croire autre chose. Les leurres ne fonctionnaient pas avec Melisandre. Elle parlait peu mais observait beaucoup. Les gens étaient aussi et surtout déstabilisés par la prêtresse et rares étaient ceux qui osaient prononcer ainsi son prénom. Elle le regardait un moment puis regardait cette plaie, qu'il se la soit ainsi faite paraissait étrange à la prêtresse mais elle n'en dit rien. Elle se contentait d'observer la plaie purulente. Nombreux auraient été ceux et celles qui auraient rendu leur repas mais elle ne cillait pas.

Il continuait à parler et à nouveau, la prêtresse souriait en entendant cela. Elle avait déjà la réponse, tout simplement.

" Vous avez de bons amis. Ils vous ont guidés à moi. Il se peut que le maître de la lumière ait fait le reste, vous guidant à moi. Qui sont vos amis ? "

Elle avait déjà sa petite idée. Pour qu'on l'amène vers une prêtresse rouge, il fallait soi même croire en cela. Et il ne pouvait y avoir que le maître de la lumière pour avoir guidé cet homme à elle, sinon comment aurait-il pu trouver la prêtresse au fin fond des Terres de l'Orage, quand lui était du Bief, et elle auprès d'Aegon Targaryen en temps normal ? De même que le maître de la lumière l'avait guidé en ces lieux, cela ne pouvait être que cela.

" Nous allons devoir nettoyer cette plaie et cautériser. Cela sera douloureux mais si vous évitez les mouvements brusques et que l'on s'y prend vite, vous récupérerez tôt ou tard l'usage de votre bras. A moins que vous préfériez qu'un de mes garde ci-présent ne s'occupe de vous endormir, que je m'occupe de cela pendant votre... sommeil. "

La nymphe était quelque peu amusée, son sourire malicieux ne la quittait pas. Balerion continuait son manège dans son coin et l'homme ne semblait même pas surpris de voir un dragon. En avait-il vu d'autres ? Combien y avait-il de dragons à Westeros pour que le Tyrell ne fasse aucune remarque là-dessus, ne paraisse pas surpris ? Elle le regardait un long moment comme s'il allait de lui-même lui révéler ce qu'il se passait.

" Il faut aussi vérifier que rien n'est rentré dans votre plaie, cela aussi sera douloureux. Vous devrez rester avec nous quelque jours, au moins. Nous n'avons pas de lait de pavot non plus. Il faudra vous montrer fort, ser Tyrell. "

Il avait tout du frère de Margaery et l'instinct de Melisandre ne la trompait que très rarement. Elle souriait en coin en le regardant, attendant de voir quelle décision il prendrait.

" Nous monterons une tente et nous opérerons dedans. A moins que l'un de vos mestre ne vous soit d'une certaine utilité, ce dont je doute au vue de l'état de votre plaie, il n'y a plus grands choses à faire et je crains que vous n'ayez perdus trop de sang pour vous permettre de faire un retour là d'où vous venez. "
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Peignons la rose en rouge
Loras & Melisandre
Melisandre dégageait ce genre d'air étrange qui vous faisait douter de la réalité, qui chamboulait vos pensées, vous rendant incertain. Le regard qu'elle posa sur lui, ces prunelles si inhabituelles, lui donnait l'impression qu'elle lisait son âme ; cela ne lui plu pas du tout, il éprouva même l' envie de se cacher. Il se sentait dénudé par ces prunelles qui, selon lui, voyaient plus profondément que des pupilles ordinaires. Il osa penser qu'il ne s'agissait que du contexte, du lieu un peu douteux, de ce dragon en cage et de tous ces petits détails qui lui permettaient de croire qu'il était dans un rêve un peu trop réaliste, dans une hallucination causée par l'infection qui lui montait à la tête, mais il ne réussit pas à s'en convaincre. Il ne pouvait pas trouver d'explications rationnelles sur la situation ni au sujet de la personne devant lui. Tout ce qui occupait sa pensée, c'était ce regard. Le Tyrell hocha la tête ; oui il avait de bons amis ( même s'il ne voyait spécifiquement pas de quels amis elle parlait vu que les seuls qu'il avait en tête ne savaient même pas réellement pourquoi il partait vers l'Orage ). Oui, son scepticisme en avait prit un coup. Non, il n'admettrait pas qu'un quelconque Dieu de lumière puisse avoir affaire dans tout ça. C'aurait été contre sa nature.  Il voulu croire que ce n'était qu'une simple coïncidence ; comme la vie était drôle. Pourtant, ce n'était pas comme s'il n'avait jamais connu ce genre de situation. Simplement la présence d'Elijah qui aurait apparemment été Viserys aurait dû lui ouvrir les yeux; cette rencontre avec lui datant d'avant la libération de Margaery aussi aurait dû lui sonner une cloche mentale ; c'était si semblable avec ce qu'il vivait présentement. «C'est une vieille dame qui m'a dit de vous trouver. Je ne l'avais jamais vue  auparavant, à vrai dire. Elle doit  croire en la même...» Loras eu un moment d'hésitation. Poussé par la fatigue et la douleur, son cerveau commençait à battre de l'aile. Bizarrerie? Ce n'était probablement pas un bon choix. Il hésita encore deux ou trois secondes. Il  avait oublié le mot, parmi toutes les choses plus importantes qui flottaient dans sa mémoire. « ... religion que vous. »

Comme elle passa finalement au vif du sujet, Loras essaya de se montrer réceptif malgré son attention volage. Il ne pouvait s'empêcher de regarder tout ce qui lui semblait bizarre, d'entendre tout ce qui sortait de l'ordinaire. Pourtant, au mot « douloureux », son visage se crispa et plus rien autour ne comptait. Il avait vécu dans la douleur, ces derniers jours, mais comme il ne savait pas ce que la Prêtresse Rouge lui réservait, la perspective qu'offrait ce qualificatif lui semblait peu alléchante. Comme il n'était pas spécialement insensible à la douleur ni habitué à celle-ci, il eut soudainement envie de partir et de se laisser crever dans un coin, mais il avait trop de fierté pour ça (et d'instinct de survie, accessoirement ). Et probablement que Margaery ne le pardonnerait pas d'être allé rendre l'âme sur les terres de l'Orage. Il ravala sa salive, jetant un œil aux gardes de la sorcière. L'endormir ? Elle entendait quoi, par « endormir » ? C'était une figure de style ? Peu importe, il était hors de question qu'elle pratique quoi que ce soit sur son corps pendant qu'il dormait.  « Au point où j'en suis, je peux bien attendre encore un peu avant de dormir...» Lança-t-il d'un ton presque absent. Ce sourire qu'elle affichait ne l'aidait pas réellement à croire à son éventuelle survie. Une seule chose était claire et net dans son esprit : il n'aurait pas dû venir ici, à la base. Elle l'appela Ser Tyrell ? Elle savait qui il était ? Loras fronça les sourcils, l'air perplexe au possible. Il ne se souvenait  pas lui avoir dit son nom, il lui semblait ? Enfin, il n'était pas assez présent mentalement pour se dire qu'elle avait peut-être déjà rencontré sa soeur et que toute personne rencontrant Loras et Margaery et qui ne réalisait pas leur lien de parenté était probablement aveugle. Peut-être même l'avait-elle vue en tournois. Il y avait toujours une explication logique, n'est-ce pas ?

Rester quelques jours avec eux ? Il ne savait pas s'il arriverait à les supporter, mais s'il n'avait pas le choix... Ce qui l'inquiétait réellement, c'était sa sœur. Il ne l'avait jamais laissée seule si longtemps depuis leur fuite et il craignait sa réaction. Il chassa vite ce désagrément de son esprit ; il verrait au jour le jour. « Je n'ai plus de contact avec le mestre des Tyrell, pour l'instant. Il me servirait à rien de repartir. Je ne compte que sur vous, lady Melisandre. Je ne sais pas du tout comment vous procéderez, mais je n'ai pas d'autres choix. » Loras passa sa main libre sur son visage, les yeux fermés et les dent serrées, il se pinça l'arête du nez. Il détestait ces moments où la douleur prenait son bras avec la violence d'un éclair. Il trouvait ça pire que la douleur sourde qui faisait acte de présence pratiquement en continu depuis que l'infection s'était installée. Sa tête était lourde et son sang battait dans ses tempes. Le dragon qui semblait ne pas apprécier être enfermé dans une cage n'aidait pas. Il avait presque envie de supplier la prêtresse de le libérer, qu'il puisse y avoir un peu de silence. Pourquoi le laissait-elle enfermé?  Le dragon d'Elijah n'était pas coincé dans une cage et il semblait se porter fort mieux. « Je... je n'ai pas beaucoup de monnaie avec moi, mais je vous paierai comme je pourrai. » Il savait qu'elle avait déjà accepté de l'aider, mais il ne pouvait pas lui demander de faire tout cela gratuitement... Même s'il se méfiait encore, suposant qu'il ne pouvait lui faire confiance, si elle n'était pas aussi vicieuse qu'il pouvait le penser, elle était sur le point de lui sauver la vie et  il n'y avait pas assez d'or dans tout Westeros pour la remercier suffisamment.  Il la fixa un instant avant de baisser son regard et de fixer ses pieds. Elle allait fort probablement le voir dans un état beaucoup plus misérable que maintenant si c'était aussi douloureux que ce qu'elle prétendait, Il n'avait donc pas d'autres choix que de se soumettre et de ravaler son orgueil.
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Peignons la rose en rouge
The Night Is Dark, Full of Terror
Les guerres à travers Westeros lui importaient peu et n'étaient pas de son ressort. Elle n'aurait pu guérir tous les blessés de guerre, pas plus que ramener à la vie ceux qui sont morts au combat. Mais elle ne pouvait refuser non plus d'aider une personne venant à elle sans même savoir comment elle l'avait trouvée, car c'était un signe que le maître de la lumière avait fait son oeuvre et qui était-elle pour refuser d'aider un homme guidé par la lumière ? Elle n'était personne pour cela. Le jeune homme semblait prêt, avait-il seulement grand chose à perdre d'autres, ça. Il devrait se montrer plus confiant, le maître de la lumière est pourtant capable de miracles. Melisandre avait prouvé plus d'une fois cela. Ce ne serait, avec "de la chance" qu'une preuve supplémentaire des bien faits et du bien fondés du maître de la lumière. Il était temps qu'ils ouvrent tous les yeux. Peu à peu, elle montrerait quelle était la véritable voie à suivre et peu à peu, ils se feront une raison. Ils se feront à la seule et unique vérité. Elle pouvait voir ce jeune homme, le comprendre à travers son regard, cela faisait parti de ses attributions après tout. Il avait l'air gêné, dérangé. Qu'avait-il à cacher à une prêtresse qu'il ne connaissait pas ? Le rôle des prêtresses n'étaient pas de juger les hommes et les femmes pour leur actes mais de les aider à se repentir devant le tout puissant. Elle ne s'en formalisait pas.

Melisandre n'avait cependant pas de très grands espoirs sur le bras de Loras et s'il saurait s'en servir à nouveau un jour. Tout au plus le lever, le bouger, mais saisir une épée de ce bras lui semblait plutôt compromis, à juger la profondeur de la plaie, cela remettrait des mois, des années à se refermer et se refaire complètement.


La question de la rémunération revenait et Melisandre eut un léger sourire. Derrière, on s'occupait de tout préparer pour le jeune Tyrell.

" L'argent ne m'est d'aucune utilité, chevalier. Comme cet argent ne vous sera d'aucune utilité si vous ne survivez pas à cela. "

Un sourire sur ses lèvres, toujours ce même sourire espiègle. Qu'aurait-elle fait d'argent ? Le donner à ses gardes sans doute. Elle aurait pu et sans doute Bronn la maudissait-elle d'avoir refuser de l'argent d'un Tyrell, sachant qu'ils furent très riche.

" Si le maître de la lumière vous a mis sur mon chemin, ce n'est pas pour rien. Ce serait des plus étranges de vous réclamer de l'argent pour une vie. La vie n'a pas de prix. "

Elle n'avait pas besoin d'argent. Car elle n'avait pas besoin d'un lit où dormir ni de quoi se nourrir. Plus les jours avancés et moins elle avait besoin de ces choses pourtant essentielles à tout être humain. Elle mangeait encore, certes. Mais moins et ce serait toujours de moins en moins, elle le sentait. Ah, ces hommes. Toujours à chercher le moyen d'acheter les choses.

" Face à la mort, chevalier, l'argent n'a aucune importance, aucune valeur. Juste du métal, un métal quelconque. "

Elle gagnerait plus en sauvant cette âme que s'il la payait pour ça. Qui sait, un jour peut-être, il lui serait utile, un jour peut-être, il lui rendrait service, mais ce jour n'était pas aujourd'hui. Cela pouvait paraître étrange au chevalier, la façon dont elle s'adressait à lui.

" Je suis persuadée que vous saurez récompenser cela en temps voulu. "

La prêtresse levait le regard.

" Il est temps. "


♦♣♠♥


Ce fût au couché du soleil, lorsque l'on entendait au dehors de la tête le feu crépiter, que la prêtresse finissait son oeuvre. Cela n'avait guère était joyeux, entre le fait de retirer les morceaux nécrosés, pourris, retirer au possible les bouts de tissus ou de pierre, après avoir tenter de recoudre, après avoir cautériser, il faisait chaud sous la tente, incroyablement chaud. Fort chanceux, les alentours étaient déserts et personne n'aurait eu à entendre ce qu'il s'était passé sous cette tente. Melisandre ne doutait pas que Loras n'oublierait jamais ce qu'il s'était passé ce soir là. Le feu avait marqué son bras, avait marqué sa vie à jamais.

" Ser Loras ? "

Elle avait terminé. La crème, le bandage. Elle ne doutait pas de la douleur qu'avait pu ressentir le chevalier et elle avait fait de son mieux pour ne pas le heurter d'avantage, elle ne pouvait pas faire de miracles pour autant et les moyens étaient rustiques. Il pouvait s'estimer heureux qu'elle n'ait pas amputé son bras.

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Peignons la rose en rouge
Loras & Melisandre
L'odeur qui le sortit de sa brume douloureuse ne pouvait se voir apposer un quelconque descriptif spécifique. Si on lui demandait un jour d'y mettre des mots, il répondrait probablement que la meilleure façon de le savoir, c'était de la sentir. Quelque chose rappelant la viande au-dessus du feu, mais dont l'arrière odeur de fer n'induisait personne en erreur. Tout ce que le Tyrell savait réellement, c'était que cette odeur – et sa source – lui levait le cœur à un point tel que s'il avait eu quelque chose de plus consistant dans l'estomac, il n'y serait pas resté longtemps. Chaque effluve morbide qui montait jusqu'à son nez le rendait mal-à-l'aise au fond de sa gorge, au creux de son estomac qui se battait contre lui-même. Et pourtant, ce n'était que son bras qui avait subit le choc du feu. Tout le monde savait comment les prêtres rouges et leurs fidèles avaient cette mauvaise habitude de brûler des gens, et l'odeur d'un humain complet sur un bûcher, juste à y penser, l'horrifiait à un point tel où les prunelles qui fixaient Melisandre tremblaient, sous une sorte de voile humide, dilatées au possible, d'une terreur bien différente de celle qui l'avait secoué lorsqu'il avait vu son bras s'enflammer autour de sa blessure. Il voulu détourner son regard, ne pas assumer tout ce qu'il avait vu durant ces quelques instants, mais il ne pouvait pas. C'était trop gros pour Loras, trop insaisissable. Sa respiration saccadée, sa gorge serrée et les muscles endoloris de sa mâchoire l'empêchaient de lui répondre immédiatement. Il se contenta de la fixer, cet air d'horrible douleur physique et émotionnelle au visage. Le garçon tenta du mieux qu'il put de se redresser, s'appuyant sur son bras encore en état. Ses prunelles d'ambre abandonnèrent la dame aux cheveux rouges, se fixant sur le bandage qu'elle avait ceigné autour de son bras. Il ne savait ce qui l'horrifiait le plus : l'image du feu grugeant son bras très lentement, trop lentement pour que la magie n'y soit pas impliquée, alors que la dame en rouge ne semblait pas en ressentir les effets lorsqu'elle travaillait sur sa blessure ; le fait de devoir passer quelques jours avec elle et son escorte ; ou bien, devoir maintenant travailler doublement pour réhabituer son bras d'équilibre, histoire de ne pas trop embêter ses capacités au combat. Il tenta de lever le bras bandé, mais la douleur qu'avait laissé le feu sur sa peau, blêmie par tout le sang perdu, rendait le geste encore plus insoutenable qu'avant. Il savait qu'il aurait une brûlure assez imposante sur son avant bras, qu'avec de la profondeur qu'elle aurait dans sa peau et sa précision, il serait difficile de lui attribuer une origine autre que l'œuvre d'une suiveuse de R'hllor. L'idée en tant que telle le troublait profondément, se sentant encore bien fortement dans son regard lorsqu'il reposa ses yeux instables, paniqués, sur la dame aux cheveux rouges.  

« C'est terminé ? »  Demanda-t-il, cherchant encore sa respiration. Sa voix était enrouée par la faute de tous les cris terribles qu'il avait poussés, réveillant probablement les morts enterrés sous l'Orage ; elle s'était finalement montrée assez généreuse pour laisser s'évader des sons qui n'étaient pas des couinements de douleur. La façon dont ses lèvres légèrement saignantes à force d'être mordues restaient entrouvertes, la façon dont il la regardait, les iris pleins de questions, laissa supposer qu'il voulait savoir comment tout ça avait pu se produire. Comment le feu, après tant de temps, n'avait pas rongé son os,  réduit en poussières grisâtres son bras meurtri. Il n'écouterait probablement pas jusqu'au bout si elle venait à lui parler de quoi que ce soit, son cerveau n'étant plus très apte à fonctionner complètement, mais il pensa que l'écouter parler pourrait peut-être faire légèrement abstraction de la douleur qui picorait vivement son bras fraîchement réparé. Loras voulu regagner son oreiller inexistant, mais il ne souhaitait pas s'endormir immédiatement ( chose qui se serait forcément produite, vu son état ) avec cette sorcière à côté de lui ; il fit du mieux qu'il put pour s'asseoir sur le bord du lit de camp, poussant quelques grondements de douleur lorsque les mouvements de son bras blessé furent trop intenses. « Combien de temps... devrais-je rester ? » C'était une question particulièrement importante, comme il ne souhaitait pas spécialement rester avec elle, craignant un peu pour sa vie. Pourtant, il voulait en apprendre plus sur elle, sur ce qu'elle faisait, sa curiosité morbide le motivant malgré tout. En le voyant assis ainsi, on réalisait à quel point la séance l'avait achevé : ses épaules étaient voûtées - les nouvelles courbatures dans son dos l'empêchant de faire mieux, son bras d'épée était couvert de traces de dents, ses cheveux se trouvaient dans une pagaille pire que celle lorsqu'il était arrivé, son corps entier se noyait sous la sueur entraînée par la chaleur insoutenable de la tente, ses yeux étaient bouffis par les larmes et ses joues en portaient toujours les marques. Malgré tout, malgré le fait qu'elle y ait sauvé la vie, le regard qu'il posait sur , à travers le voile humide et les questions, n'avait plus rien de celui que l'on posait sur un être humain normal. La Rose Dorée ne savait plus réellement s'il était apeuré ou énormément fasciné. S'il ne parlait pas plus, on sentait bien toutes les questions qui faisaient vibrer son être encore endoloris.
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" Vous avez été brave Ser Loras. C'est terminé. "

La chaleur était cuisante en ces lieux, mais ne dérangeait pas la prêtresse rouge. L'odeur prenait au nez, mais cela ne la dérangeait pas non plus. L'odeur de chair brûlé n'avait rien de plaisant en règle général, l'on pouvait néanmoins dire qu'elle avait l'habitude de cette odeur âcre. Combien de temps devait-il rester ? C'était une bonne question.

" Nous verrons comment guéri votre plaie, ser Loras. Cela peut durer deux semaines comme deux lunes. Il vous faudra beaucoup de repos, il vous faudra éviter les vêtements sur votre blessure pour qu'elle n'étouffe pas. Il faudra la laisser cicatriser et les plantes que je mettrai sur votre bras agiront suffisamment. Ce sera douloureux, ce sera long, mais avec un peu de chance vous récupérerez votre bras et vous pourrez vous en servir à nouveau. Je ne saurai que trop vous conseiller de rester allongé quelque temps. "

La contusion avait été faite finement, Melisandre n'avait pas eu à brûler tout le bras du chevalier pour refermer sa plaie purulente.

" Le lait de pavot n'est pas conseillé pour la guérison. Certaines douleurs sont parfois bénéfiques. "

Elle commençait à ranger les fioles dans son sac puis elle se relevait bien, frottait sa robe rouge et sortait. Il faisait sombre.

" Vous serez épuisé ces prochains jours, votre bras sera douloureux mais ce sera normal. Ne restez pas debout longtemps, à moins que vous ne désiriez une autre chute malencontreuse. Je prierai pour votre guérison, puisse le maître de la lumière vous guider sur ce chemin. "

Et montrer le réel chemin au jeune homme. Ses dieux ne l'auraient pas aidés en de telles circonstances, le maître de la lumière, si. Nombreux guerriers avaient trouvés le réel chemin à suivre et faisaient désormais parti de l'armée du Maître de la lumière. Cette armée qui aurait pour but de combattre la longue nuit. Ser Loras Tyrell était un bon combattant et n'était pas à négliger dans cette bataille qui s'annonçait. Melisandre en était convaincue. Comme tout combattant, finalement. Peut-être tomberait-il, mais il valait mieux tomber au combat qu'avant que celui-ci ait débuté. On l'aurait déclaré cynique si l'on entendait ce qu'elle pensait. Mais la nymphe passait vers la sortie de la tente, la chaleur était des plus agréables pour elle, mais le jeune homme avait besoin d'air frais pour se réveiller un peu. Elle ouvrait donc les voiles de la tente.

" Il se peut que vous n'ayez pas faim ces prochains jours, mais il vous faudra manger, même si cela vous semble écoeurant ou que vous en venez à vomir. Cela demandera beaucoup de vous. Le plus dur est à venir pour la cicatrisation de votre bras. Une fois que cela sera passé, vous resterez quelque jours puis repartirez à vos affaires. "

Manger, ils n'avaient pas tant de vivres que cela, Sigurd devrait sans doute repartir chasser pour être sûrs qu'ils aient de quoi se nourrir, surtout Balerion qui commençait à se montrer grincheux depuis sa cage. Elle lui donnait bien volontiers sa part. Quant à cet homme, elle savait qu'il saurait lui rendre un jour ce que le maître de la lumière lui avait offert. Un jour, oui. Elle ne s'en inquiétait pas. Elle ne désirait rien, le maître de la lumière avait agi à travers elle, elle avait retranscris ce qu'il désirait. S'il désirait tellement les hommes morts, ser Loras serait mort carbonisé à ce jour. Si certains pouvaient comprendre cela...
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Peignons la rose en rouge
Loras & Melisandre
Lorsque la prêtresse rouge lui mentionna qu'il était possible que sa blessure ne guérisse que dans deux lunes et qu'il en comprit que ça influencerait certainement le temps qu'il devrait passer avec elle et ses hommes, son expression se crispa. Il pouvait assumer deux semaines, mais deux lunes lui sembla être une durée excessive. Le jeune homme espéra vivement que sa plaie serait guérie le plus tôt possible. Là où il était, il ne semblait avoir aucun moyen de contacter sa sœur et plus il prendrait de temps, plus elle risquait d'être inquiète  –  d'autant plus qu'il ne lui avait pas dit ce qu'il comptait faire après son départ. Cependant, Loras hocha la tête : elle avait tout de même réussit à lui sauver le bras, il n'avait pas d'autres choix que de lui faire confiance quant aux soins qui aideraient la guérison. Il était peut-être naïf de croire qu'il s'en sortirait vivant, mais peu importait la situation ( laisser l'infection se répandre ou être tombé sur une sorcière délirante ) la mort se trouvait forcément au bout du couloir. Le Tyrell soupira. « De toute façon, je ne comptais pas toucher à cette chose. » Loras haussa les épaules ; si son oncle lui avait bien appris quelque chose lors de son passage en tant qu'écuyer, c'était qu'il fallait endurer la douleur pour devenir plus fort ; le lait de pavot n'existait forcément que pour les gens trop faibles.  Et puis, à chaque fois où on l'avait forcé à en prendre, il faisait ces rêves étranges ou il se sentait bien trop ailleurs pour être confortable ; il détestait ça bien plus que la douleur.

Le jeune homme alla se passer les mains au visage, mais son bras gauche était trop douloureux pour être levé, ce qui le fit geindre. Seule sa main droite se rendit sur son visage, pinçant la base de son nez. Serrant les dents et fronçant les sourcils, il n'y avait pas que son bras de douloureux, mais sa tête aussi. La douleur était soudaine, comme si toute la chute de son stress le secouait à ce point précis et lui permettait finalement de sentir tous les petits inconforts de son corps que l'adrénaline avait pourtant engourdi. Il sentait ses jambes rendues lourdes par le voyage inconfortable et son dos que les nuits à la belle étoile avaient courbaturé. Le petit campement de la sorcière n'était pas des plus confortables, mais il restait préférable à une racine ou un tronc d'arbre. À cet instant précis, il ne regrettait soudainement plus d'avoir à rester un moment avec Melisandre. L'air chaud de la tente, n'aidant certainement pas son mal de tête à s'atténuer, sembla se rafraichir tout d'un coup. Ses yeux troublés se posèrent sur la dame en rouge à la sortie ; sur le coup, il se demanda comment elle faisait pour ne pas sembler être troublée par la chaleur. Était-ce par habitude ? Était-ce réellement ce Dieu ? C'était trop de réflexion pour lui en ce moment, il secoua subtilement la tête. Toutes les questions qui trottaient dans sa tête auraient le temps de trouver une réponse dans les jours à venir. Pour l'instant, il ressentait de plus en plus l'envie d'être laissé en paix. L'air frais qui chassait lentement la chaleur lui frotta la nuque et les joues, le poussant drôlement à bailler. La douleur de son bras était momentanée et donnait l'impression d'un vif et désagréable pincement, mais elle était fréquente. Il ne savait pas s'il arriverait à dormir, mais ça valait tout de même la peine d'essayer. Le jeune homme s'étendit sur ce qui était supposé être un lit de camp, perdant de vue la dame aux cheveux rouges.

Les mots de la sorcière semblèrent le laisser indifférent lorsqu'on constatait sa respiration lente et ses yeux fermés. Pourtant, il ne dormait pas et chaque phrase qu'elle laisser s'échapper lui rentrait bien profondément dans la tête. Un vague sourire de dépit naquit sur ses lèvres qui se pincèrent. Il détestait manger lorsqu'il n'avait pas faim et simplement y penser rendait son estomac mal à l'aise. « Je vous remercie pour tout ce que vous avez pu faire, vous ne savez pas à quel point... Pourrais-je vous demander, cependant, un peu de temps seul ? » Souffla-t-il presque silencieusement. Il avait besoin de sommeil et il savait qu'il ne pourrait succomber à ce désir tant qu'elle serait présente. Même silencieuse, il se sentirait obligé de lui poser toutes les questions qui l'intriguaient, mais son corps exigeait trop de repos pour que ce soit responsable d'agir ainsi.  Dès lors ces mots évadés, le garçon se sentait sombrer de plus en plus dans les draps du sommeil. Son bras qui n'était pas blessé reposait sur son front, seule position confortable qu'il avait trouvé, lui qui détestait dormir sur le dos et encore plus sur le côté droit. Il aurait voulu promettre à la femme qu'il viendrait la voir plus tard  –même si elle s'en fichait probablement – mais les mots qui reposaient au creux de sa gorge refusaient de sortir, comme si le Tyrell préférait inconsciemment entretenir le silence légèrement brisé par les crépitements du feu.
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