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[FlashB] Au-delà de nos rêves Δ Dacey/Jorelle

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Troublée, il m'est devenu impossible de détacher mon regard de l'île au Ours et ce sont des yeux assombris par la tristesse qui lui fait face. La nostalgie d'un au revoir trop rapide, la peur de ne plus jamais retrouver mon havre de paix et encore bien d'autres sentiments qui me tiraient vers le bas. Je consacrais toute mon énergie à retenir les quelques larmes qui tentaient de se frayer un chemin. Je luttais autant que je le pouvais, mais je n'étais pas infaillible. Mes ongles étaient plantés dans le bois du navire et plus j'étouffais mes sanglots, plus mes doigts devenaient douloureux. Le bateau m'éloignait peu à peu de ses rivages, jusqu'au moment où ses côtes blanchies par la neige ne deviennent qu'un point fixe dans une horizon lointain. J'étais si loin de ma maison, mais je ne pouvais pas encore me résoudre à lui tourner le dos. Je me décontractais peu à peu, autorisant mes doigts à lâcher le navire et à reprendre le souffle qui me manquait. Et alors que je quittais une nouvelle fois ma maison, je ne pouvais m'empêcher de revenir des mois en avant. Toutes mes pensées en étaient consacrées. Je me remémorais mes retrouvailles, mon retour tout simplement. Foulée cette terre me semblait presque irréelle. Je redécouvrais l'île qui m'avait vu grandir, pourtant un voile de tristesse réussit à recouvrir mon regard. Quelque chose avait changé, fissuré. Tout était différent, soit plus grand ou plus petit. Mon petit monde fut secoué par une décision prise à la vas vite. Je n'avais pas de mot assez fort pour décrire ce que je ressentais. L'impression que cette île n'était pas celle que j'ai quittée, mais une copie. J’eus l'étrange sensation de mettre trahi, d'avoir tué la petite fille qui vivait encore en moi. Néanmoins, mon amour pour cette terre n'en fut que renforcé. Je l'aimais encore davantage. J'étais si fière de mon peuple, si fière de mes sœurs, si fière d'être une Mormont.

J'étais de nouveau morcelé, partagé entre l'envie de rester et celle de partir, un sentiment qui resterait encré dans mon esprit. Je pouvais encore faire demi-tour, il n'était pas trop tard pour crier de toutes mes forces, commandant au capitaine de nous ramener à la maison. Mais si je réalisais cette idée, jamais je ne pourrais me le pardonner. En tant que Nordienne, je n'avais qu'une seule parole. Pour ma famille, j'avais pris la décision de rentrer, mes sœurs avaient besoin de moi et j'avais besoin d'elle pour surmonter l'épreuve qui était la nôtre. Chacune d'entre nous avions quelques choses à surmonté, la perte d'un enfant, les souvenirs d'un kidnapping, les souvenirs d'une guerre, la perte d'une nièce. Pourtant, même si je voulais rester encore un peu de temps avec elles, je devais rejoindre le dragon ensoleillé. Rowen fut assassiné, tué par le poison. Je n'aimais pas cet homme, mais il ne méritait de mourir ainsi, où est l'honneur dans ce meurtre ? Et puis, comme-ci qu'un malheur ne suffisait pas, Rhaenys – qui elle aimait son époux – eu un nouveau traumatisme à surmonter. La perte d'un enfant.

Je ne pouvais plus faire demi-tour, parce que ma décision était prise, mais aussi parce que le bateau était arrivé à bon port. Un dernier regard vers ma patrie et je pris la route vers la demeure de Dacey. C'était une matinée glacée, des flocons de neige virevoltaient dans le ciel et finirent par échouer sur le sol. La neige recouvrait tout sur son passage. Un spectacle magnifique pour celui qui sait voir. Je savourais ce moment de paix, à ce moment précis, j'étais loin de tout. Éloigné des tracas de la vie. Je respirais profondément cet air glacé, c'était revigorant. Mon regard ne pouvait se détacher – une nouvelle fois – de ces longues routes sinueuses qui semblaient atteindre l'horizon. Des spectres brumeux se dessinaient sous l'effet d'une bourrasque. J'avais envie de serrer mes bras autour de mon corps pour me protéger du vent, mais j'en étais incapable, j’étais véritablement gelé. Et ce voyage fut aussi froid que rude. L'hiver était là et il se faisait sentir. J'avançais, seule avec mon cheval, vers une destination connu.

J'étais en face d'une évidence même, contrairement à mes souvenirs, Winterfell n'était pas si prêt. Ce fut un réel soulagement lorsque je pus enfin apercevoir les tours des Starks, j'étais enfin arrivé. Les grandes portes s'ouvrirent devant moi et c'est avec une certaine appréhension que je posai le pied au sol. Je savais pertinemment ce que Dacey allait me dire, je connaissais par cœur son petit ton moralisateur. Je connaissais tout d'elle. Un serviteur m'indiquait la pièce où se trouvait Dacey et sans attendre qu'on m'annonce, je rentrai dans la grande pièce.

- Dacey ! Tu pardonneras ma rudesse, mais mon envie de me réchauffer est nettement plus forte que te serrer dans mes bras, mais le sentiment est bien présent.

Je courrais presque pour arriver à la cheminée. J'étais véritablement frigorifié. Mes mains tremblaient et mes lèvres étaient bleutées. Je me retournai, les mains vers la chaleur réconfortante du feu et sourit à Dacey. Elle était merveilleusement belle, comme toujours. La maternité lui réussissait, tout comme le mariage apparemment, tout réussissait à cette Mormont.

- Et bien, l’hiver est bel et bien là.

J'ironisais gaiement, c'était peut-être la dernière fois où je pourrais rire avant qu'elle commence à me faire comprendre que mon choix était le mauvais. Bien sûr, elle préférait me le dire d'une manière subtile, simulant la compréhension, mais je n'étais pas dupe. De mes mains moins tremblantes, je laissais tomber le châle qui recouvrait ma tête, le posant sur une chaise.


(c) khάη

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Au pied du Barral, engouffrée dans sa grosse fourrure, Daceypriait comme chaque jour. Elle aimait l'atmosphère de ce lieu et la neige apportait comme un brin féerique avec elle. Vu la saison, elle n'allait certainement pas y rester longtemps, mais au moins prenait le temps de se ressourcer, d'aspirer en elle, la paix environnante. Qui pourrait croire que ce lieu de culte si apaisant abritait des dieux, qui pouvaient être aussi cruels. Leur peuple connaissait rarement de répit, toujours à devoir lutter pour sa survie, à devoir se montrer plus fort que l'hiver, mais cela expliquait pourquoi les Nordiens étaient aussi différents du reste de Westeros, eux savaient respecter la nature et surtout comprenaient les aléas de la rudesse. Pour rien au monde, Dacey aurait grandi dans une autre région, elle était son âme, sa force, mais elle ne pouvait s'arrêter de penser à tous ses sauvageons. Ils étaient comme eux, cherchant simplement à survivre, et un homme était capable de tous rien que pour pouvoir respirer demain. Depuis la mort de Ned, il n'y avait plus eu trop d'histoire avec eux, mais ils étaient encore présents, combien de temps secalme allait-il encore durer ? Finalement, elle se leva et posa une dernière fois sa main entre les deux yeux saignants du Barral et demanda aux anciens dieux de veiller sur les siens.

Rentrant dans le château, l'air y était plus chaud, plus agréable qu'à l'extérieur. Dacey retira ses gants et se dirigea vers la grande salle, lieu où elle espérait trouver Robb. Son époux était le nouveau suzerain du Nord, obligée de faire ses preuves auprès des vassaux, beaucoup plus tôt que prévu, l'héritière de l'île aux ours lui donnait conseil pour l'épauler dans sa tâche, mais surtout soutient, car il n'était jamais facile de devoir prendre la place d'un proche et elle savait qu'Eddard manquait beaucoup à son bien-aimé. Au loin, elle le vit en pleine discussion et quand il remarqua sa présence, elle lui offrit son plus grand sourire et décida de s'éclipser, le laissant à son devoir. Elle le verrait plus tard, ce n'était pas un souci, puis de toute façon même elle avait des choses à gérer, Dacey voulait être vraiment certaine qu'ils ne manqueraient vraiment de rien durant l'hiver et alla à la rencontre de Mestre Luwin. Pour le coup, le sujet dériva très vite sur sa nouvelle grossesse, le Mestre voulait que Dacey se repose le plus qu'elle le pouvait, car lui avait remarqué les traits fatigués de la jeune mère. Malheureusement, Dacey avait du mal à rester en place, voulant toujours être occupée, estimant peut-être un peu trop ses forces. Lui soufflant que tout allait bien, ce fut le tour de la nourrice de venir la chercher. Maeve venait de se réveiller et elle avait faim.

Caressant le visage de sa petite guerrière qui tétait fougueusement, elle s'octroya une petite pause et laissa ses yeux se fermer. Ce fut le gazouillement de Maeve qui lui fit les ouvrir de nouveau, répondant à son sourire, elle n'avait jamais ressenti autant d'amour que pour son enfant. Sa véritable raison de vivre. S'installant près de feu avec elle,Dacey commença à lui raconter les histoires de son enfance, celle que sa mère aimait réciter, mais en faisait l'impasse sur celle qui effrayait, elle était encore trop petite. Tandis que Maeve gesticulait,tout en faisant des bulles avec sa bouche, la porte s'ouvrit et l'étonnement put se lire sur le visage de l'ainée des oursonnes.

- Dacey ! Tu pardonneras ma rudesse, mais mon envie de me réchauffer est nettement plus forte que te serrer dans mes bras, mais le sentiment est bien présent.

Sa petite Jorelle était présente dans les murs de Winterfell, Daceyn'avait pas eut vent qu'elle avait quitté l'île aux ours. La jeune mère en voyant toutes ses soeurs revenir, aurait souhaité allé sur son île natale, retrouver tout le monde, ainsi que toute sa famille, mais sa place était à Winterfell auprès de Robb et Maeve. Les lèvres deJorelle étaient bleutées et elle semblait frigorifier. Sa soeur la surprendrait toujours, qu'est-ce qui l'avait poussé à voyager ?

- Et bien, l’hiver est bel et bien là.

Répondant à son sourire, il n'était pas temps de la sermonner, elle était simplement contente de la voir. Dacey aimait voir ses sœurs venir lui rendre visite, elles emmenaient avec elle tout ce qui la rattachait à l'île. Se levant, elle plaça Maeve en sorte qu'elle puisse regarder sa tante et vint s'approcher de plus près, pour venir enlever la neige de la fourrure de Jorelle.

- Tu devrais l'enlever, et prendre ça.

Elle lui montra de la main sa propre fourrure sec, Dacey ne souhaitait pas voir sa soeur attraper la mort. Bien cajolée dans les bras de sa mère, la petite commença à mordiller une de ses mains, tandis que Dacey demanda à une servante d'emmener un plat chaud à sa soeur. Cela l'aidera à se réchauffer. Seules, elle lui demanda :

- Je suis contente de te voir Jory, mais je ne m'attendais pas à ta visite, tout va bien ?



(c) khάη

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L'odeur du feu de cheminée fit renaître un souvenir, celui d'un au revoir avec ma maison, de ma dernière nuit sur l'île aux ours. La soirée qui précédait mon départ, je l'ai passé loin de chez-moi, je préférais quitter le cocon familial pour profiter d'une solitude qui n'était que rare. J'aurais voulu être seule, mais j’emmenai avec moi Lyana, pour profiter encore un peu de sa jeunesse. Nous étions au plus près de la nature, dans un monde sauvage, là où est la véritable place d'une Mormont. Les collines étaient jonchées de souches et de branches, l'odeur de la forêt humide était omniprésente, si bien que nos vêtements en furent totalement imbibés. L'itinéraire était le même qu'à l'époque, je me sentais si bien que j'avais la sensation d'être à nouveau cette petite fille curieuse et quelque peu agressive. Je m'étais éraflé la main en montant sur un rocher, une légère blessure qui se voyait encore, mais qui était bel et bien en train de disparaître. Quand le vent soufflait, la forêt me semblaient murmurer, rien que pour nous, rien que pour moi. Lorsque j’étais enfant, j'avais l'impression qu'elle tentait de me parler et c'est avec ses mots incompréhensibles que je m'endormais. J'avais besoin de me retrouver en ce lieu apaisant et puisque le temps, quelque peu frigorifiant, nous le permettait, nous avions dormi à travers l'entrelacs de branches et de là, on pouvait apercevoir le ciel. Bien blottis dans des couvertures, serrer l'une contre l'autre, au chaud à côté du feu de bois, nous observions la voûte céleste. Je lui racontais des histoires sur les étoiles et sur la croyance ancestrale d'un pêcheur de l'île, que chacune d'entre elles était un ancêtre parti dans les cieux. Une jolie histoire pleine de promesse.

Winterfell avait plus ou moins la même odeur et prêt du feu de cheminée, je ne pouvais que penser à ce moment. Dacey me souriait, elle se leva de sa chaise et s'approcha. De sa main encore libre, elle dégagea les flocons de neige qui n'avait pas encore fondu. Elle me conseilla de retirer ma fourrure et me montra la sienne. Je souris à Maeve, lui caressa la joue et m'enroula dans la chaleur de sa cape. Je n'étais pas une adoratrice des enfants, mais je devais l'avouer, elle était adorable. Après les retrouvailles, c'était l'heure des questions.

- Parce que j'ai l'habitude de venir te voir que quand ça ne va pas ?

Je fis un mou désapprobateur. Si quelques choses n'allaient pas, je n'allais sûrement pas me déplacer chez les Stark pour aller me plaindre. Je détournais la conversation, juste pour avoir encore du temps, juste pour élucider la raison de ma venue.

- Tout va bien, autant pour moi que pour les filles. Enfin, Alysane est toujours dans un état... Je ne sais même pas comment décrire son état.

Cela m'avait tant attristé de la voir aussi triste, je n'avais pas l'habitude. D'habitude elle était si forte et là... Je n'arrivais même pas à avoir les mots pour décrire cette situation. J'étais revenue pour ma famille, pour leur être utile, mais je ne servais à rien. Je n'avais pas réussi à aider mes sœurs dans les épreuves qu'elles traversaient, mais j'étais là. Cela était tellement étrange de ne pas voir notre petite Marthe et je ne pouvais pas comprendre la perte qui avait été celle de mon aînée. La douleur était bien là, mais je n'étais pas sa mère, je n'étais que sa tante. Pour changer de sujet, j'avais parlé de nos sœurs, mais il me fallait un autre sujet. Toutefois, je ne trouvais rien d'autre, j'étais obligé de lui dire la vérité.

- Je retourne à Port-Réal, il est temps pour moi de partir.


(c) khάη

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L'instinct protecteur de Dacey était surement le plus développer chez elle, surement dû à sa vie sur l'île. Les raids des fers-nés et des sauvageons l'avaient endurci sans aucun doute, la Mormont avait choisi de prendre les armes, non pour le goût de faire couler du sang, mais bien pour survivre et protéger sa famille et son peuple. Les regards de ceux qu'elle avait éteints à jamais, restaient dans son esprit. Au plein combat, il était important de se concentrer que sur celui-ci, ne pouvant penser à rien d'autre que de mettre à terre son ennemi et triompher, mais ce n'était qu'ensuite, quand il fallait faire le tri dans les corps, nettoyer le sang sur soi et surtout reprendre ses esprits que Dacey réalisait encore la folie des hommes. Pourquoi toujours vouloir obtenir une chose qui ne leur appartenait pas ? Pourquoi ne pas rester simplement chez eux, à savourer la vie près de leurs ? Oui, elle pensait bien plus aux fers-nés qu'aux sauvageons, eux fuyaient, les fers-nés n'étaient que des pillards. Une paix avait été installée avec ce peuple, Dacey n'était pas folichonne à cette idée, mais au final, les Nordiens n'avaient rien fait que défendre leur famille face à eux et cela ne changera jamais, si les Fers-nés tenaient vraiment parole, la paix devrait persister, mais il restait des pilleurs dans leurs sangs et le sang ne trompait jamais, Dacey se disait qu'un jour, ils rompraient leur promesse et les batailles reviendraient. En tout cas, pour le moment tout ce qui préoccupait la suzeraine du Nord, c'était l'hiver et de prendre soin des Nordiens.

Se trouvant avec sa petite fille de l'hiver, elle savourait le moindre instant possible en sa présence, le bébé grandissait si vite, puis bientôt, Dacey devrait se partager pour élever ses deux enfants. Elle ne se décourageait pas, sa mère avait réussi à élever cinq filles et quatre avec des âges très proches, c'était dans leurs gênes d'être de bonne mère, en tout cas, c'est ce qu'elle aimait penser. D'ailleurs, Dacey eut la surprise de voir arriver Jory, une de ses petites soeurs. Celle-ci était frigorifiée, l'ainée ne put s'empêcher de prendre soin d'elle, tel un bébé ourson. Pour elle, Jorelle restait et resterait une personne à protéger, même si elle savait très bien le faire toute seule, mais c'était son statut d'être la plus âgée qui la poussait à vouloir veiller sur tout le monde. Lui proposant sa propre fourrure pour que la sienne pour sécher et surtout pour qu'elle puisse se réchauffer, elle demanda à une servante d'emmener un plat chaud à sa soeur et finalement lui demanda si tout allait bien. Les traits de sa soeur s'adoucir devant Maeve, tandis qu'elle enfila sa cape.

- Parce que j'ai l'habitude de venir te voir que quand ça ne va pas ?

Dacey devait bien se l'avouer que ce n'était pas le style de Jory, mais son instinct lui soufflait qu'elle n'était pas présente à Winterfell pour la simple raison d'une visite. Il y avait bien plus, mais quoi ? S'excusant du regard face à sa moue désapprobatrice, sa soeur ajouta :

- Tout va bien, autant pour moi que pour les filles. Enfin, Alysane est toujours dans un état... Je ne sais même pas comment décrire son état.

Entendre que la famille allait bien la rassurait, il lui était encore difficile de ne pas se trouver près d'elles et surtout par rapport à Alysane. Elle ne s'était pas remise de la mort de Marthe, la douce enfant de l'île aux ours. Cette nouvelle avait été dure à avaler pour tous les Mormont, mais personne ne pouvait vraiment comprendre ce qui ressentait Alysane.

- Elle m'a écrit justement, elle aimerait venir à Winterfell, je pense que cela pourrait lui faire du bien de changer d'air.

Ayant reçu la lettre la veille, Dacey n'avait pas encore pris le temps de lui répondre, mais elle comptait le faire dans la journée. Ne l'ayant pas revu depuis sa libération de Fort-Terreur, cela lui serait surement étrange de la revoir, surtout dans son état actuelle, même Jory ne trouvait les mots pour le décrire. D'un certain sens, Dacey avait l'impression de l'avoir abandonné à son sort pour vivre sa propre vie et ce n'était pas un sentiment très glorieux à ressentir. Pensant à la tragédie de la perte de Marthe, Dacey ne s'était pas du tout préparée à l'annonce qui allait tomber.

- Je retourne à Port-Réal, il est temps pour moi de partir.

Son visage se décomposa face à cette nouvelle. Dacey n'arrivait pas à y croire et surtout n'avait aucune envie de revoir sa soeur partir pour le sud. Oubliant tout raisonnement et surtout de rester calme, elle annonça d'un ton un peu brutal :

- QUOI ?!

Les pleurs de Maeve se répercutèrent dans la pièce, n'ayant pas pour habitude d'entendre une voix si sévère venant de sa mère. La berçant machinalement pour la calmer, son regard ne quittait pas Jorelle. Pourquoi voulait-elle repartir ? N'avait-elle pas assez combattu pour eux ?

- L'hiver est là, la famille doit rester soudée.

Son ton était resté dur, mais elle l'avait prononcé avec plus de témérité. Jorelle comptait partir alors que l'hiver frappait, n'avait-elle pas entendu les rumeurs des sauvageons ? Ne craignait-elle pas le grand froid tout comme Dacey ? Préférerait-elle soutenir la Reine Rhaenys plutôt que son sang. Finalement, elle posa son regard sur Maeve qui pleurait encore, et lui offrit un beau sourire, tout en lui caressant le visage avec un de ces doigts que l'enfant attrapa. Les pleurs se calmèrent, tout comme l'énervement de sa mère. Soufflant un grand coup, elle ajouta d'un ton plus inquiet qu'autres choses :

- Pourquoi repartir là-bas ?


(c) khάη

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Je me rappelais encore de ce jour funeste, de cette fin de matinée ombragé. Tout avait commencé avec l'arrivé de cette lettre, quelques mots couchés sur un papier abîmé par son long voyage. Entant que Mormont, j'étais habitué de donner la mort, de la sentir passée à côté de moi et de voir le sang de mon peuple imbiber la terre de mes ancêtres. Je luttais pour ne pas pleurer, surtout pas devant nos guerriers, devant nos familles, je voulais rester forte pour eux et par-dessus tout réprimer mon côté fragile. Mais entant que Jorelle, jamais je n'avais fait face à une telle perte, jamais je n'avais ressenti une aussi grande douleur. Ce jour-là, je suis resté des heures sur le sol, à pleurer sur cette lettre. C'est Gella qui me remit debout et qui m'aida à affronté la cour. Nous avions perdue une enfant Mormont, la première-née d'Alysane, la première petite-fille de Maege. Marthe n'était pas seulement sa fille, elle était la nôtre, elle était la sœur de Lyanna. Je n'osais imaginer la peine de mon aîné et aujourd'hui, alors que j'avais passé des mois à tenter de la faire à nouveau sourire, je compris que jamais elle redeviendrait notre Alysane. Cela me brisait le cœur, d'autant plus qu'elle refusait d'être approchée de son fils. Jeor n'avait pas seulement perdu sa sœur, il était devenu orphelin, plus de père, plus de mère. Il était si jeune et il devait déjà faire face à la cruauté de l'île. Je ne pouvais plus rien faire pour notre sœur, je lui avais tout donné, mon temps, ma patience, mes récits... Mais rien ne semblait changer son état de stupeur. Je ne savais pas comment atténuer sa douleur. Si j'avais pu la prendre, je l'aurais fait. Outre le faite qu'elle est perdue son premier-né, elle devait aussi faire le deuil de sa condition. Pour redevenir une grande guerrière, elle devra s'entraîner davantage. Alysane devait s'en remettre, elle le devait pour son fils, et même si la douleur sera toujours présente, elle allait devoir se renforcer davantage. Pourquoi avais-je parlé d'Alysane ? À quoi cela servait-il de me rendre encore un peu plus triste ?

- Elle m'a écrit justement, elle aimerait venir à Winterfell, je pense que cela pourrait lui faire du bien de changer d'air.

C'était certain, elle avait besoin de quitter notre demeure, de quitter notre île et surtout, de se créer de nouveaux souvenirs. Comment pouvait-elle encore marcher sur nos rives ? Toute cette terre devait rappeler d'elle, lui rappeler son époux et de l'erreur qu'elle avait commise. Un sauvageon reste aussi sauvage et protecteur qu'un Mormont. Je n'avais pas les mots pour décrire ce que je ressentais devant cette injustice, ni comment décrire l'état dont elle se trouvait. Quelle idée avais-je eu ? Puis, vint le moment où je ne pouvais plus trouver d'autres sujets, Dacey devait savoir pourquoi je me trouvais dans son foyer. Je partais de nouveau. Lorsque je vis sa tête déconfite, je reculai d'un petit pas. Je l'avais prévu. Sa réaction prise par les émotions fit sursauter Maeve et cela la fit pleurer.

- L'hiver est là, la famille doit rester soudée.

Elle était dure avec moi. Elle chercher à me dissuader. Pourtant, elle le savait, elle savait que j'allais repartir. Je n'étais pas encore prête à revenir définitivement. Ne pouvait-elle pas encore le comprendre ? Alors qu'elle était encore énervée, je prononçai son prénom dans un souffle fatigué. Si j'étais préparé à sa réaction, je ne l'acceptais pas. Puis, en regard son enfant qui commençait à se calmer, elle lui sourit.

- Pourquoi repartir là-bas ?

Là aussi, je ne pouvais décrire avec des mots les sentiments qui m'animaient. Tout ce que je savais, c'est que j'avais besoin de partir, mon voyage n'était pas terminé. Bien que Dacey eût changé de sujet, ses premiers mots restaient coincés dans mon esprit. Si elle était à nouveau calme, moi, je bouillonnais. J'étais réputé pour être la plus impulsive des enfants Mormonts et Dacey allait une fois encore pouvoir s'en apercevoir.

- Tu n'as pas le droit d'utiliser cet argument contre moi. Tu cherches à me faire culpabiliser, mais je te rassure sur ce point, je me maudis nuit et jour pour avoir prit cette décision... Tu crois que je ne sais pas ce que je laisse derrière moi ? J'ai l'impression de me comporter comme une couarde ? De laisser l'île dans une époque bien sombre ? Mais ne crois-tu pas que si je reste, cela voudrait dire que je n'ai pas confiance en notre peuple ? Que je reste pour mourir avec eux ou alors que je n'ai pas assez confiance en eux pour que je les laisse se débrouiller seul ? Si je reste Dacey, alors que j'ai annoncé mon départ depuis mon retour sur l'île, cela n'envisagerait rien de bon.

Mes bras gesticulaient dans tous les sens. J'osais que légèrement la voix, mais je n'avais pas besoin de crier pour lui faire comprendre mon point de vue. Tout était dans les atténuations que j'utilisais. Puis, en lâchant une longue respiration, je continuai mon discours.

- Je suis si fatigué de me battre contre vous, Dacey, je ne peux pas rester, j'ai fait une promesse. Mon honneur m'interdit de briser cet engagement.

Une autre de ses phrases n'arrivait pas à s'évaporer. Notre famille devait rester soudée. Je n'arrivais plus à me contenir. Dacey n'avait pas utilisé les bons mots. Au-delà de m'avoir blessé, elle n'avait pas le droit d'utiliser cet argument contre moi.

- Et sans vouloir te blesser, comment notre famille peut rester soudé si toi même tu n'es pas sur notre île ? Je ne suis pas la seule à abandonner l'île au Ours. Et ne me dit surtout pas que tu n'avais pas le choix, tu l'avais, tu aurais pu te battre pour rester chez nous, défier notre mère, mais tu as choisi de consentir à cette union. Je n'ai eu que quelques jours pour accepter ta décision, même si j'étais contre et toi, tu as eu plus d'un an pour t'y faire, mais tu me prives encore de ce cadeau. En quoi ma décision est plus terrible que la tienne ?


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Les Mormont étaient réputées pour leur franchise, des paroles qui pouvaient être aussi affûtées que leurs armes. Chacune d'entre-elles avait déjà exprimé leur point de vue sans penser au répercution de leur action. Outre, la franchise, l'honneur animait aussi leur décision, il n'y avait pas plus loyales qu'elles, et même s'ils pouvaient être difficile de faire face à leur remarque souvent véridique, il n'en restait pas moins qu'une fois leur confiance acquise, elles étaient des alliées de taille. De toutes les filles Mormont, Dacey était surement la plus sévère, mais à la fois la moins impulsive, surement grâce à ses années à être la messagère de la famille, elle avait appris à ne pas toujours réagir violemment à certains propos et de donner son avis d'un ton plus modéré. Jorelle, à l'inverse était toujours autant impulsive, ce qui pouvait expliquer que des confrontations entre Mormont faisaient souvent beaucoup de bruit, même si la colère retombait très vite. Pour le coup, le désaccord qui se plaçait entre les deux soeurs était au sujet du départ de Jorelle dans le sud. Dacey avait accepté son dernier départ, une longue année à suivre une reine Targaryenne, à perdre son sang pour elle et combattant pour son pouvoir, mais de savoir qu'elle voulait repartir était difficile à entendre. Les pires heures viendraient surement à venir pour le Nord et Jory choisissait de repartir pour Port-réal. Pour le coup, la jeune mère avait réagi dans le feu dans l'action, faisant même pleurer sa fille, mais elle avait réussi à reprendre son calme contrairement à sa soeur qui avait sans doute du mal à avaler ses paroles.

- Tu n'as pas le droit d'utiliser cet argument contre moi. Tu cherches à me faire culpabiliser, mais je te rassure sur ce point, je me maudis nuit et jour pour avoir prit cette décision... Tu crois que je ne sais pas ce que je laisse derrière moi ? J'ai l'impression de me comporter comme une couarde ? De laisser l'île dans une époque bien sombre ? Mais ne crois-tu pas que si je reste, cela voudrait dire que je n'ai pas confiance en notre peuple ? Que je reste pour mourir avec eux ou alors que je n'ai pas assez confiance en eux pour que je les laisse se débrouiller seul ? Si je reste Dacey, alors que j'ai annoncé mon départ depuis mon retour sur l'île, cela n'envisagerait rien de bon.

Laissant Maeve jouer avec ses doigts, Dacey avait lever le regard vers sa soeur. Une part d'elle se reconnaissait dans ses paroles, la culpabilité faisait aussi partie d'elle, pensant bêtement que si elle avait été sur l'île, Lyra ne serait peut-être pas retrouvé captives des Greyjoy et Marthe encore en vie. Mais ce qui était fait, était fait et personne ne pouvait revenir en arrière. Pour le coup, Dacey était incapable de lui dire qu'elle avait pris la bonne décision, car au final, tout ce que la tirade de sa soeur lui soufflait, c'était qu'elle choisissait de mourir pour quelqu'un d'autres que le Nord. C'était certain leur peuple pouvait se défendre sans Jory, mais petit à petit, ils perdaient toutes les guerrières qui avaient vécu sur les rives de la baie des glaces.

- Je suis si fatigué de me battre contre vous, Dacey, je ne peux pas rester, j'ai fait une promesse. Mon honneur m'interdit de briser cet engagement.

Le "vous" signifiait bien que Dacey n'avait pas été la seule à réagir ainsi et cela n'avait rien d'étonnant. La plupart des Nordiens étaient attachées à leurs terres n'imaginant même pas les quitter pour une vie dans le sud, ils étaient tellement diffèrent là-bas puis les anciens dieux n'y avaient pas leur place. Oui, d'une certaine façon heureusement que Jorelle avait mentionné le mot honneur et promesse, autrement Dacey aurait pu finir par croire qu'elle tournait le dos à ses racines.

- Et sans vouloir te blesser, comment notre famille peut rester soudé si toi même tu n'es pas sur notre île ? Je ne suis pas la seule à abandonner l'île au Ours. Et ne me dit surtout pas que tu n'avais pas le choix, tu l'avais, tu aurais pu te battre pour rester chez nous, défier notre mère, mais tu as choisi de consentir à cette union. Je n'ai eu que quelques jours pour accepter ta décision, même si j'étais contre et toi, tu as eu plus d'un an pour t'y faire, mais tu me prives encore de ce cadeau. En quoi ma décision est plus terrible que la tienne ?

Cette histoire de mariage devait bien ressortir, et même s'il pouvait y avoir une ressemblance, Dacey ne trouvait pas cela comparable, Dacey s'était marié pour l'île, pour une alliance, pour la famille Mormont, qu'est-ce que Jorelle apportait avec son départ à leur famille ? Hormis préserver leur honneur, les deux situations étaient bien différentes. Restant calme, elle allait se montrer honnête avec sa soeur.

- Je suis toujours dans le Nord, moi. Si la menace que les sauvageons craignent arrive bel et bien, je serai en première ligne auprès des Nordiens. Je pourrais perdre la vie dans ce combat et je serai fier de me battre pour une cause qui concerne véritablement le nord au lieu des querelles de trône, du Sud.

Cette dernière année, le trône de fer était passé d'un Targaryen à un autre, puis à présent, Westeros était partagé en deux, il y avait même des régions qui avaient obtenu leur indépendance. Certes, pour Dacey le nord était une contrée à part, mais irait-elle verser du sang des Nordiens pour pouvoir n'avoir personne au-dessus d'elle aux commandes ? Non, tant que les coutumes de ses ancêtres étaient respectées.

- À présent, mon peuple ne se limite pas à notre île, mais bien à tout le Nord, je suis décidée depuis mon enfance à protéger nos coutumes et à rester fidèle aux Stark. C'est exactement ce que je fais, mais tu as raison, j'aurais pu me battre contre Mère pour rester auprès de notre famille et laisser notre honneur resté bafoué par les actions de Jorah, j'aurais pu, mais j'ai pris la décision d'agir pour le bien de la famille, pour le peuple de la baie des glaces. Je ne regrette pas mon mariage, je protège ainsi beaucoup plus les habitants que si je vivais sur l'île.

Dacey expliquait ses actions pour la première fois de sa vie, jamais elle n'avait eu cette discussion, mais il ne fallait pas se leurrer, son mariage avait permis à la maison Mormont de s'imposer dans le Nord. Puis, elle ne voulait pas décevoir ceux quiavaient foi en elle pour aider Robb, c'était une grande mission qu'on lui avait confiée pour le Nord. Le visage de Dacey se fit plus conciliant quand elle ajouta :

- Mais bon, on choisit tous nos combats à venir et si tu estimes que pour garder ton honneur intact, il faut que tu retournes à Port-réal auprès de ta Reine, repars, je ne te retiendrais pas, c'est ta décision.


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Je luttais de toutes mes forces pour ne pas hurler, si bien que mes doigts en devenaient douloureux. Je tentais de rester calme, mais mon impulsivité me l'interdisait. Je serrais tellement mes poings que mes ongles se plantaient dans ma peau et des crampes gagnaient mes muscles. Tout mon corps était crispé, de la mâchoire à mes orteils. C'est dans des situations semblables à celle-ci que j'apercevais les changements effectués sur ma propre personne. En temps normal, j'aurais réagi, beuglé à m'en briser la voix, mais au jour d'aujourd'hui, j'arrivais à me contrôler. Je pouvais remercier la tête de fouine pour cela. J'ai devais l'admettre, même si cet homme était horripilant à souhait, il avait réussi à m'enseigner une chose : me taire dans des situations conflictuelles. Bien sûr, j'avais encore du travail à faire. La contrariété se lisait parfaitement sur mon visage. Je voulais rester calme pour diverses raisons, dont la principale étant de ne pas vouloir envenimer la situation. J'étais celle qui avait provoqué ce désaccord houleux, alors autant être celle qui garde le plus son sang-froid. Enfin, je pouvais essayer du moins. Dacey précisa, bien évidemment, que même si elle n'était plus sur l'île aux ours, elle était toujours dans le Nord. Et comme-ci que se rappelle ne suffisait pas, elle prononça le « moi » avec son air suffisant. Ça m'en était insupportable de l'entendre parler de la sorte. Elle ne comprenait donc pas que toutes les régions étaient liées ? Que si une flanchait cela aurait des répercussions sur une autre ? Je savais pertinemment que le Nord pouvait survivre à tout, mais il y avait tellement de facteurs qui pouvaient rentrer en compte et tellement de choses pouvait arriver. Les querelles du trône ne sont pas anodines et un jour, une personne mal attentionnée pourraient obtenir le pouvoir ultime et ce jour-là, beaucoup de mal pourrait être causé. Alors oui, je voulais défendre la reine Rhaenys.

Dacey avait réussi à me blesser, je savais pertinemment ce que je laissais derrière moi, mais aussi ce qui se trouvait devant moi. Mon départ n'était pas définitif et dès que le Nord aurait besoin de moi, je reviendrais. Toutefois, je n'étais pas idiote, ce n'était pas moi qui allais tous nous sauver. Je n'étais qu'un soldat, un seul petit grain de sable. J'aurais pu sourire devant l'une de ses phrases : « Laisser notre honneur resté bafoué par les actions de Jorah »[/color], mais j'étais bien trop énervé, même pour faire semblant. Comment un mariage pouvait racheter notre honneur ? Jamais je ne réussis à répondre à cette question et trouvait cet « arrangement » totalement futile. Elle dit protéger plus de personnes depuis qu'elle était mariée au jeune loup. Tout ce qu'elle faisait, c'était de conseiller un loup élever par des dragons. Ce n'était pas elle le gouverneur du Nord. C'était pour cette raison qu'elle fut mariée à cet homme, pour que les nordiens est confiance en lui, elle n'était qu'une sécurité pour notre peuple. C'était donc comme ça qu'on racheter notre honneur ? En vendant une Mormont à un loup sudiste ? Tout son mariage n'était qu'un voile qui montrait à quel point les nordiens sont méfiants envers les sudistes, rien de plus, rien de moins. Une mascarade qui semblait fonctionner et qui semblait bien finir, Dacey s'en était amouraché et venait de mettre au monde une merveilleuse petite fille. Mais elle ne devait pas se leurrer, son mariage était arrangé pour aider un loup étrangé. Voilà tout ce que j'aurais voulu lui dire, mais à la place, je me mordis la langue. Finalement, elle finit par adoucir son ton moralisateur et annonça que la décision était mienne et non la sienne. Elle n'allait pas me retenir. Si la première fois, elle n'avait pas réussi, alors pourquoi la seconde fois serait la bonne ?

Je ne pouvais plus me retenir, trop de choses avaient été dites. En soit, les phrases prononcées par Dacey n'étaient pas si vexante, mais pour une femme comme moi, il était dur d'accepter ses mots. Je détendis mes doigts et laissai glisser sa fourrure sur le sol et tout en marchant vers la mienne encore bien humide, je me mis enfin à parler :

- Parfois j'ai l'impression que tu m'en veux, parce que j'ai réussir à vaincre mes propres peurs en quittant notre île, que tu es en colère parce que j'ai réussis à vivre loin de chez nous. Un acte dont toi, tu es incapable. Tu devrais commencer à accepter mes différences et non les dénigrer de la sorte.

Je la mis sur mon dos, ce n'était pas agréable, mais cela l'était davantage que de rester ici. Je me dirigeai vers la porte et sans même me retourner, je repris la parole.

- Cela n'a pas été facile, mais j'ai appris à vivre sans vous, mais ça ne veut pas dire que je n'ai pas besoin de vous. Je ne te demande pas de comprendre mes choix puis qu’apparemment, tu n'en as pas capable.

Sur ses mots plus doux, je quittai la pièce, la porte claqua. Je marchais dehors pendant près d'une heure, à retrouver le souffle qui me manquait. Les paumes de mes mains étaient encore marquées par mes ongles. Je mis une heure de plus pour véritablement me calmer. J'étais trempé, encore plus qu'à mon arrivé, mais je n'avais pas froid. Plus tard, je revins dans la pièce où se trouvaient Dacey et Maeve. Et comme-ci que rien ne s'était passé, je mis ma fourrure à sécher près de la cheminée et m'installa sur la chaise que j'avais quittée deux heures plus tôt.

- Elle ne dort pas encore ?

C'était comme ça chez les Mormonts, on pouvait hurler, claquer des portes et recommencer une conversation, comme-ci que rien ne s'était passé.


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Les mots prononcés étaient surement durs, ne voulant pas dire que Jorelle avec sa décision n'agissait pas bien, c'était simplement que Dacey aurait toujours du mal à envisager qu'il était possible d'apprécier une autre région que celle qui l'avait vu naître. Jorelle restait l'électron libre de la famille, celle attirée vers d'autres cultures, qui s'interrogeait sur elle, qui voulait en savoir plus et pour toute avouer, la Stark regrettait l'époque ou sa soeur souhaitait devenir un membre de la garde de nuit, au moins elle serait resté dans le Nord. Assez étonnamment, Jorelle attendit que Dacey ait dit tout ce qu'elle avait sur le coeur avant de réagir elle-même. Preuve de son évolution. Finalement, elle se leva et se dirigea vers sa fourrure pas encore sèche.

- Parfois j'ai l'impression que tu m'en veux, parce que j'ai réussir à vaincre mes propres peurs en quittant notre île, que tu es en colère parce que j'ai réussis à vivre loin de chez nous. Un acte dont toi, tu es incapable. Tu devrais commencer à accepter mes différences et non les dénigrer de la sorte.

Levant le regard au ciel, elle ne lui en voulait pas, car elle était incapable de vivre loin de l'île, elle ne comprenait simplement pas cette envie de vouloir vivre ailleurs que dans le Nord. Le si peu qu'elle avait vu du Sud, Dacey avait trouvé cela déroutant, loin de leur propre culture. Au lieu d'exploser et ensuite filer pour se calmer, Jorelle s'exprimait plus calmement, mais décidait tout de même de prendre l'air.

- Cela n'a pas été facile, mais j'ai appris à vivre sans vous, mais ça ne veut pas dire que je n'ai pas besoin de vous. Je ne te demande pas de comprendre mes choix puis qu’apparemment, tu n'en as pas capable.

Elle reviendrait, dans quelques heures, mais elle reviendrait, c'était toujours le cas. En vivant cette scène, Dacey avait l'impression d'être de retour sur la baie des glaces, lors de leurs disputes. Ce n'était pas toujours la même qui quittait la pièce, mais toujours s'était celle qui était partie qui reviendrait pendant que l'autre attendait son retour. Un rituel qui permettait de tourner la page sur ce qui s'était passée. Réglant quelques affaires avec le Mestre, Maeve semblait ne pas vouloir dormir, comme si elle savait que sa tante devrait revenir. Finalement, elle la prit de nouveau dans ses bras, essayant de l'endormir et ce fut à ce moment-là que Jorelle revint dans la pièce, calme. Le sujet était classé entre elles, sachant toutes les deux ce que l'autre pensait sans l'évoquer de nouveau.

- Elle ne dort pas encore ?

Caressant la joue de sa fille, un sourire naquit sur son visage. Se levant, elle passa son enfant dans les bras de sa tante en annonçant :

- Elle attendait ton retour.

Rien de mieux que de tenir un petit être pour se sentir bien. Puis, en vu de son prochain départ, Jorelle voudrait surement savourer des instants avec la dernière de la famille, surtout depuis la perte de Marthe. La fin tragique de sa nièce lui avait prouvé encore plus qu'il fallait toujours profiter de chaque moment de bonheur. S'installant de nouveau dans le fauteuil, ce visage devint plus sérieux.

- J'étais décidée à attendre, mais vu que tu vas partir et que je ne souhaite pas te l'annoncer dans une lettre, je vais le faire maintenant. Après une légère pause. Maeve va être grande soeur.

Jorelle était l'une des premières personnes à qui elle l'annonçait, bien sûr après Robb et Mestre Luwin. Tout comme pour Maeve, elle attendait que sa grossesse soit plus avancée pour en parler, car des fausses couches arrivaient souvent lors des premières lunes. Si le mestre ne s'était pas trompé, elle était dans la troisième lune. Posant une main sur son ventre, Dacey ne s'était pas attendu à avoir un autre enfant aussi rapidement, mais après tout, il avait été de même pour sa mère, Alysane était née quelques mois après sa propre naissance. Un héritage familial.

- J'espère qu'ils seront comme nous, capable de tout se dire puis de revenir sur nos pas, car rien n'est plus important que la famille



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Lorsque j'étais petite, je ne comprenais pas pourquoi nous n'avions pas de père, pourquoi notre famille était différente des autres. Je ne pouvais pas questionner notre mère, par peur d'être regardé différemment, d'être vu comme une enfant faible, celle qui réclame un père inconnu. Parfois, Dacey nous racontait des histoires sur lui, nous n'étions pas des bâtardes, mais belles et bien des enfants légitimes, que l'amour qui liaient nos parents étaient spéciales, mais que cet homme vivait dans l'ombre d'une femme forte. C'est à travers ses histoires-là que j'appris à le connaître, l'homme qui nous avait donnés naissance et qui n'était pas assez fort pour pallier le mauvais caractère de sa femme. Jamais je n'ai mis en doute la parole de Dacey, pourquoi mentirait-elle sur un tel sujet ? J'ai longtemps cru à ses récits et aujourd'hui encore, j'étais persuadé que nous avions le même père. Je n'ai jamais cru à notre légende, que notre père était un ours, mais j'aimais que les autres le croient. Cela rajoutait un peu de sauvagerie à notre histoire déjà bien dur.

Toutefois, je sais que je l'ai rencontré, mais je n'arrivais pas à me persuader que c'était réellement lui. C'était peut-être notre Dacey qui avait imaginé cela, nous amadouant avec cet homme pour avoir la paix. Le père promis n'était peut-être pas le même pour toutes les filles Mormonts. Cela était-il possible ? Qu'on n'est pas tous les mêmes géniteurs ? Même si je ne voulais pas mettre en doute la parole de Dacey, et même si cela me faisait mal rien quand y pensant, peut-être que c'était la vérité. Toutefois, bien après la mort de cet homme, j'ai compris bien vite que c'était le souhait d'une petite fille. L'espoir de voir son père arriver, la prendre dans ses bras et lui dire à quel point il l'aimait. C'était un beau rêve, un simple rêve. Parfois, je me surprends à le chercher sur l'île, cet inconnu présenté comme le père des cinq filles Mormont, scrutant chaque visage. Le constat est toujours le même, il était mort et ne reviendrait pas. La petite Maeve n'aurait jamais à vivre cette scène, d'être perdue au milieu d'une foule, à ce demandé qui peut être son géniteur. Je berçais à mon tour l'enfant dans mes bras. Selon les mots de ma chère sœur, elle m'attendait et rien que cette petite phrase me fit sourire de plus belle. Dacey alla s’asseoir sur le fauteuil et moi, je marchais devant le feu, berçant l'enfant.

- J'étais décidée à attendre, mais vu que tu vas partir et que je ne souhaite pas te l'annoncer dans une lettre, je vais le faire maintenant. Après une légère pause. Maeve va être grande sœur.

Mon visage déjà bien éclairé par un sourire fut encore plus illuminé par cette annonce. Un autre enfant venait à naître. Je ne m'attendais pas à être encore une fois tante, surtout pas après si peu de temps. Les jeunes parents n'avaient pas perdu de temps. Finalement, ne me laissant pas le temps de la féliciter, elle me confia un de ses secrets. Elle voudrait que ses enfants soient comme nous, capable d'être honnête, même si cela fait mal et par-dessus tout, se pardonner aussi facilement.

- Le premier accouchement ne t'a donc pas suffit ?

Je lâchai un petit rire ironique. J'ai eu l'immense « chance » d'assister à son premier accouchement et je ne m'en suis toujours pas remise. Je n'étais décidément pas prête pour être mère, loin de là. Fixant mon regard dans celui de Maeve, je lui murmurai :

- Tu vas voir, être la première n'est pas une place facile, mais être la petite dernière c'est encore pire. Remontant la tête vers Dacey. Pour ton propre bien, je l'espère aussi.

Maeve s'endormit entre mes bras humides, mais réchauffé par la chaleur du feu. Il était tard pour elle et pour nous. Demain serait un jour meilleur et nous pourrions passer encore quelques jours l'une près de l'autre, à profiter du temps qui nous était imparti.


(c) khάη

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