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L'abeille qui dansait sur la toile [Flashback Owen Tyssier - Ellyn des Essaims]

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An 299, Lune 8, semaine quatre - Mielbois

Owen considérait que faire partie des conseillers de Rowen Hightower, nouveau Suzerain du Bief, avait vraiment de bons côtés. Le prestige et les responsabilités avaient de quoi motiver un homme. Il ne fallait cependant pas croire que toutes les tâches qu'on lui confiait étaient intéressantes. Que du contraire. Bien souvent, il s'occupait de ce que le Lord Hightower n'avait pas envie de faire. Il ressassait ses pensées tout en suivant le châtelain de Mielbois qui le conduisait dans les couloirs du château de la maison des Essaims. Que pouvait bien faire Owen dans cet endroit réputé pour son miel ? Il venait simplement discuter des nouveaux accords entre Villevieille et Mielbois à propos de la cire et du miel produit par les abeilles du fief dernièrement cité. Ce genre d'accord commerciaux n'avait rien de bien excitant. D'autant plus que cela ne lui rapportait absolument rien financièrement parlant. De toute façon, il était préférable que ce soit le Tyssier qui vienne discuter avec les Essaims plutôt que Rowen Hightower. Ce dernier était un homme d'action, un guerrier mais pas un homme doué pour la politique et pour l'économie. A chacun ses préférences et domaines de prédilection. L'Araignée était lui même un combattant moyen et cela ne lui posait aucun problème. Il appréciait la décoration des lieux. La maison des Essaims n'était certes pas la maison la plus prestigieuse du Bief mais elle pouvait se vanter de descendre, selon la légende, d'Ellyn Tout-Sucre, fille du légendaire Garth Mainverte. Le châtelain s'arrêta devant une porte, l'ouvrit et invita le Tyssier à le suivre.

«Installez vous ici, Lord Tyssier. Nous ne vous attendions pas si tôt. Je vais vous faire préparé notre meilleure chambre d'invité. L'attente ne sera plus très longue. Vous allez bientôt pouvoir parler à notre responsable.»

Lorsque l'homme l'abandonna, le jeune homme examina attentivement la pièce.  C'était une salle paisible qui devait sans doute servir de pièce de détente, si l'on exceptait la table placé à son centre qui lui donnait un ton plus sérieux. Le jeune homme tira un siège pour s’asseoir et tapota le bois du meuble du bout des doigts, attendant impatiemment. L'attente n'était pas un problème. Lorsque l'on était du même acabit que le Tyssier, on appréciait prendre son temps pour peaufiner ses plans. La porte s'ouvrit mais ce ne fut pas l'homme qu'il attendait. Deux servantes entrèrent pour déposer des pâtisseries, du pain, du miel et du vin devant le jeune homme. Le Tyssier leur sourit calmement, ne montrant nullement le fait qu'il aurait préféré que la personne devant le recevoir se montre un peu plus prompte à le rejoindre. Il ne se laissa vider une coupe de vin et remercia les domestiques avant de retrouver sa solitude. Il ne toucha pas à sa coupe ni à la nourriture, préférant par politesse attendre que l'intervenant arrive. Le jeune homme sentait qu'il allait s'ennuyer. La seule chose qui l'avait fait sourire dans l'optique de se rendre à Mielbois était que le Lord possédait des filles en âge de se marier ce qui pourrait lui offrir quelques distractions pendant son séjour dans le fief des Essaims. Il songeait à commencer à explorer plus attentivement la pièce lorsque la clinche tourna et que le grincement d'ouverture se fit entendre.
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L'abeille qui dansait sur la toile
Le soleil dardait ses rayons sur les champs multicolores aux alentours du domaine de Mielbois. Le vent secouait les fines fleurs rouges au gré des bourdonnements des ouvrières en robe noir et doré, les pattes pleine de ce pollen ai appétissant. C’était certes la fin de l’été, mais les abeilles continuaient leur travail inlassable, allant de fleur en fleur pour y prendre du pollen, favorisant ainsi la pollinisation des champs de fleurs du Bief, et remplissant les ruches de Meilbois d’un miel aux vertus sanctifiés par certains mestres de la Citadelle. Depuis qu’Ellyn Tout-Sucre avait fondé la maison des Essaims, en s’alliant avec le roi des Abeilles, la région était propice à cet artisanat, et la tenue quotidienne des habitants de Mielbois se composait essentiellement d’étoffes longues et colorés, avec de longs et larges foulards de soie fines et transparente pour se protéger des piqûres d’abeille. Ces mignonnes n’aimaient pas trop que l’on vienne les titiller. Ellyn quant à elle s’impliquait pleinement dans la gestion du domaine, apprenant les secrets de la maisonnée accompagnée du mestre de la famille, son père se reposant dans leur demeure à cause d’une fatigue particulièrement harassante. Se préoccuper des ruches de Mielbois était son lot quotidien mais aujourd’hui était prévue une autre étape bien plus importante dans son apprentissage, elle devait rencontrer un noble dignitaire venant de Villevieille au nom de la famille Hightower pour négocier n nouveau contrat sur les marchandises de sa maisonnée, à savoir le miel et la cire. Elle n’avait jamais eu l’occasion de gérer ce type d’affaires mais elle savait qu’elle n’avait pas le choix, et d’une certaine façon s’enorgueillissait d’acquérir de telles responsabilités qui auraient impossibles à concevoir  avant que les deux Reines n’établissent des lois plus égalitaires en termes de succession. D’après ce que lui en avait dit le mestre au petit matin, avant qu’Ellyn ne fasse le tour des ruches pour s’assurer que tout se passait pour le mieux, l’envoyé était le Lord Owen Tyssier, de Froides-Douves, un noble que la Dame des Essaims avait déjà eu l’occasion de croiser à quelques menus occasions sans vraiment avoir eu le temps d’approfondir la discussion avec lui. Il devait arriver vers le milieu de l’après-midi, aussi fut-elle particulièrement surprise quand un des domestiques vint la trouver au milieu des champs de coquelicot pour lui annoncer que le dignitaire était déjà arrivé.  Il était beaucoup trop tôt, le soleil n’était pas encore à son zénith, et Ellyn était loin d’avoir fini les préparatifs pour l’arrivée du jeune homme.

- Olive, veuillez donc demander à l’intendante de préparer une chambre pour notre invité, et demandez à la cuisine de lui préparer un plateau avec nos spécialités, j’ai encore deux ruches à vérifier avant de pouvoir rejoindre notre hôte. Il faut rendre son attente la plus supportable possible, je ne voudrais pas le froisser pour ma première mission de négociations.


Une fois l’ordre donnée, la Dame de Mielbois remit en place son voile dorée pour passer à l’inspection des deux dernières ruches du champ où elle se trouvait. Elle se dépêcha de finir leur inspection, elle ne tenait vraiment pas à faire attendre leur invité. Une fois qu’elle se fut assurée auprès des agriculteurs que les ruches produisaient un rendement normal en cette saison et que les dispositifs avaient été mis en place pour éviter de trop grosses pertes avec le froid de l’hiver, Ellyn prit le chemin du retour, vers le château où l’attendait Lord Tyssier. Elle se rendit compte en arrivant à l’arche en pierres claires du château qu’elle n’était pas du tout vêtue pour recevoir un hôte de cette qualité, elle portait une tenue à la garçonne, une jupe ample en soie claire, rayée de blanc et de gris, un chemisier blanc également, avec un veston gris délicatement décoré par des broderies dorées. Le tout lui allait à la perfection mais ne faisait pas très dame. Néanmoins, elle n’avait  pas le temps de bien se vêtir, elle eut juste le temps d’ôter le voile de tissue dorée avant d’entrer dans la pièce où l’attendait l’émissaire. Elle profita, en passant la porte, pour replacer une mèche de cheveux couleur de miel derrière son oreille afin de garder quelque peu contenance.  Quand elle entra dans la pièce aux murs clairs, aux teintures dorées et rosées, une pièce de détente à vrai dire, où l’on trouvait en plein centre une table ronde avec un napperon blanc  et deux fauteuils agréables, elle vit que son interlocuteur était bien celui duquel elle se souvenait. Lord Tyssier. Un jeune homme aux traits délicats et aux cheveux aussi blonds qu’un épi de blé ayant mûri au soleil. Pleine d’entrain, Ellyn prit la parole.

- Lord Tyssier, bienvenue à Mielbois. Lady Ellyn des Essaims, je suis la fille aînée de Lord Warryn des Essaims mon père. Il est actuellement souffrant, et il m’a chargé de m’occuper de cet entretien. Veuillez excuser et mon retard et ma tenue, je ne vous attendais pas si tôt, et j’étais dans les champs de fleurs en pleine inspection de nos ruches dont nous sommes si fiers.


Elle avait parlé de manière vive, peut-être un peu trop enjoué. Ses joues étaient encore légèrement rosées et son souffle court à cause de son empressement pour ne pas trop faire attendre son hôte. Avisant qu’il n’avait point touché aux mets que la cuisine lui avait préparés, elle l’invita à se servir.

- Je vous prie, servez-vous. La cuisine a eu la sincère gentillesse de préparer ce petit plat pour votre arrivée. Ce sont des spécialités du domaine : les petits pains à la croûte dorés sont faits avec une farine de blé et dégagent une odeur caractéristique de nos fours, vous ne trouverez nul égal dans le Bief. Le miel est bien entendu notre spécialité, il s’agit ici d’un miel fait à partir de pollen de coquelicot sauvage et de bleuets. J’espère que vous aimez le vin ? Il s’agit d’un vin très léger et rafraîchissant.


Consciente qu’elle parlait trop, Ellyn servit son hôte en vin et l’attendit pour déguster cette boisson qui lui ferait du bien : le soleil avait été flamboyant ce matin, et elle en avait bien besoin.



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Lorsque la jeune femme pénétra dans la pièce, il eut pendant l'espace d'une seconde l'impression d'être en présence d'une domestique. Son esprit se resaisit cependant rapidement lorsqu'il constata que ses vêtements étaient suffisamment décorés pour ne pas être ceux d'une femme du peuple exerçant un tel métier. La tenue était plutôt masculine et féminine et pourtant sous ce tissus, se cachait bien une femme. Elle avait des traits fin, quelque chose de déterminé dans le visage et son apparence. Blonde tout comme lui, elle n'était pas dénué d'un certains charme, même dans une tenue aussi particulière. Il était curieux de la voir vêtu de vêtement d'atour pour se faire une idée plus intéressante de son physique mais ce n'était pas la question à l'ordre du jour. Il s'était attendu à être reçu par un homme. Un représentant masculin de la maison des Essaim bien qu'il était peu probable que le Lord souffrant se montre à lui sous un aspect de faiblesse qui n'était pas un désavantage que l'on aimait montrer lorsque l'on négociait un commerce. Elle se présenta sous le nom d'Ellyn des Essaims. D'après ses renseignements, il s'agissait de la fille aînée de la maison. Le jeune homme se leva et se dirigea vers la dame. D'une légère courbette, il se baissa pour lui baiser délicatement la main. Les dames étaient d'habitude friandes de ce genre de marque de politesse et d'étiquette.

«Mes hommages Lady Ellyn. Tout le plaisir est pour moi. Je ne suis point offusqué par votre tenue. Elle doit sans doute mieux convenir et être plus confortable pour votre tâche. Elle ne vous fait point d'ombre. Je m'excuse d'être arrivé si tôt mais j'ai préféré accélérer le pas. Je n'aime pas me savoir loin de Villevieille en cette période de trouble.»

Le jeune homme eut la bienséance de tirer la chaise de la dame pour lui faciliter l'accès à la position assise avant de regagner sa place et l'écouter parler des milles et une qualités de la cuisine de Mielbois et de son miel. Il n'hésita pas à la flatter en rebondissant sur ses paroles. Elle semblait très fière de la production locale.

«Je n'ai point eut la chance de visiter vos ruches, je ne puis donc vous donner un jugement approprié. Cependant, votre miel est un véritable délice et je suis sûr que ces pâtisseries le seront tout autant. Quant au vin, oserais-je vous avouer que j'en suis un amateur ?»

Elle lui servit du vin et il attendit qu'elle se soit servie pour le goûter. Ce n'était pas le plus grand cru qu'il ait bu mais le liquide était plutôt appréciable. Un point positif pour la maison des Essaims, il savait recevoir.

«Ce vin est délicieux. Je dénote une petite touche sucrée subtile. Y ajouteriez vous une petite cuillerée de votre miel ? »

Un sourire charmeur s'afficha sur ses lèvres pour la brosser dans le sens du poil. Il était temps d'aborder calmement le sujet des accords commerciaux. Les récents événements avaient eut le chic de créer un peu moins de demande et il se devait de le signaler à la jeune dame.

«Comme vous le savez, je ne suis pas venu ici pour discuter gastronomie, bien que j'apprécierais sans doute le faire en votre compagnie. Les Fer-nés ont causés de lourds dégâts à la ville et encore plus lourd à la Citadelle. Les mestres mettront du temps à s'en remettre mais ils sont dans l'immédiat moins demandeur de votre cire et de votre miel ce qui est fort disgracieux, je vous l'accorde.»

Saisissant une pâtisserie, Owen la dégusta tranquillement, le temps de laisser à la jeune dame d'avaler ce qu'il venait de dire. Cette petite douceur était succulente et il se lècha délicatement un doigt pour enlever le sucre qui y collait. Il se contenta d'attendre calmement la réponse d'Ellyn, se demandant si elle aussi était Tout-Sucre ou si sa personnalité possédait bien plus de mordant.
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L'abeille qui dansait sur la toile
Que d’attentions de la part du jeune Tyssier, des attentions auxquelles Ellyn ne s’attendait pas, oubliant qu’avant d’être la gestionnaire du jour elle était aussi et surtout une femme. Elle ne savait jamais comment considérer ces dites attentions, elle trouvait personnellement qu’i ls’agissait là de rappeler à la femme sa position de faiblesse par rapport à l’homme, comme si elle n’était qu’une petite chose en verre qui pouvait se casser à tout moment. Les hommes devraient savoir à quel point les femmes sont fortes, bien plus que les mâles ne pouvaient le présager. Mais encore fallait-il le leur prouver apparemment. Pour le moment, Ellyn se pliait à ces traditions phallocratiques, elle n’avait pas le choix, même si elle aurait apprécié que ces attentions soient vraiment une marque de respect et de diligence plus qu’autre chose. Elle rendit d’ailleurs un petit sourire à Lord Tyssier lorsque celui-ci lui avait baisé la main et tenu son fauteuil pour prendre place. Un flatteur de plus, elle avait l’habitude de ces jeunes hommes, qui dans l’espoir de récupérer des terres étaient prêt à n’importe quelle bassesse pour plaire à la Dame de Mielbois. Cela avait été notamment le cas de Tomas Appleton. Nul ne doute que ses goûts étaient dorniens, et pourtant il lui avait fait la cour, jusqu’à ce que les Sept le rappellent à leurs côtés suite à l’attaque des Fer-nés. Néanmoins, Ellyn apprécia réellement les efforts déployés par l’Araignée pour complimenter les spécialités de la région, et répondait à ses brèves questions sur les mets servis par les cuisines.

- Vous avez raison oui, notre vin provient de vignes non loin d’ici, et nous l’aimons très léger et très sucré, nous ajoutons une dose non négligeable de miel lors de sa fermentation pour que le sucre y donne son goût si particulier. Ce n’est certes pas un grand cru, mais c’est un vin apprécié par les jeunes femmes en général, pour sa légèreté, bien que je ne vois pas en quoi une femme ne pourrait pas apprécier un vin plus corsé et épicé.

Pour le moment, l’attitude du Tyssier était tout ce qu’il y avait de plus diplomatique comme l’avait prévu le mestre de Mielbois. Il aurait pu assister Ellyn dans ses négociations, mais elle prenait à cœur de se débrouiller seul pour ainsi prouver à son paternel qu’elle était capable d’assimiler ses leçons et de les appliquer de manière à l’en rendre fier. Après ces petites passes diplomatiques, Lord Owen passa à la partie la plus ardue : les négociations commerciales. Ellyn avait bel et bien conscience que si Rowen Hightower avait envoyé un émissaire à Mielbois, ce n’était pas sans raison. Le récent pillage de Villevieille et de la Citadelle des mestres se ferait ressentir sur la durée, ces derniers étant les plus grands consommateurs de miel et de cire de Mielbois.  Owen était d’ailleurs en train de mentionner ce fait, sous-entendant que la commande serait bien moins importante que d’ordinaire. Mais Ellyn ne se laissa pas démonter, elle avait prévu ce discours.

- J’ai bien conscience de la souffrance de nos mestres et de la cité de Villevieille, croyez-moi, Mielbois a été touché par quelques fer-nés ayant quitté leurs rangs, et nous nous souviendrons de ce qu’ils ont fait à nos savants. Néanmoins, je suis sûr que cette attaque n’influencera pas la commande de miel et de cire, vous savez tout comme moi que ces produits présentent l’avantage d’être les seules denrées non périssables. Je pense d’ailleurs que la Citadelle ne sera pas contre se constituer des réserves et que notre suzerain se refusera à faire peser le poids fer-né sur l’économie bieffoise. Il serait en effet dommage que Mielbois élargisse son réseau de client au détriment de la Citadelle.

Mais que diriez-vous de continuer cette discussion en extérieur. Cela sera l’occasion pour vous de visiter les ruches qui font notre fierté et de constater quel moteur économique constitue notre maisonnée. Je peux demander un panier pour y mettre quelques pâtisseries si vous le souhaitez, vous semblez en raffoler.



Intransigeance, voilà le mot d’ordre d’Ellyn. Il était hors de question que la commande soit diminuée, la richesse qu’en tirait Mielbois était essentielle. Et elle n’hésiterait pas à contacter des marchands essossiens et ainsi mettre ses menaces à exécution. Bon en réalité, son père l’en dissuaderait, mais elle prenait la défense de sa maison et de son économie très à cœur, et n’était pas prête à se laisser marcher sur les pieds.



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C'était par des remarques subtiles que l'on manifestait son intelligence à son interlocuteur. Cela permettait également de déceler la même qualité chez l'autre. Le tout était d'attendre les signes montrant ou infirmant la possessions de cette denrée qui semblait si rare. Owen hocha calmement avant de lui répondre avec douceur.

«Chacun est libre d'apprécier les mets et les boissons selon ses goûts et ses envies, que l'on soit homme ou femme même si ceux-ci semblent bien souvent influencés par notre propre culture.»

Une sage parole entre des lèvres qui pouvaient se révéler aussi douces que perfides selon les besoins de la situation. Elle lui exposa avec intelligence et détermination la situation qu'elle estimait. La jeune blonde défendait son pain, ou plutôt son miel et sa cire avec une certaine hargne intellectuelle qui n'échappa pas à l'araignée. Cependant, celui-ci ne comptait pas la laisser remporter ce débat à si bon compte.

«Il ne s'agit pas de souffrance Lady Ellyn. Les Fer-nés ont capturés plusieurs des leurs, même les Archimestres n'ont pas été épargnés par ce genre de pertes. De nombreux ouvrages leur ont été également dérobés. Que deviendrait l'ordre des mestres avec peu de crâne à remplir et et peut de support pour les remplir ? Leur perte est plus grande que vous ne pourriez l'imaginer. N'y voyez pas une insulte à votre intellect mais il faut vraiment avoir constater l'ampleur des dégâts de ses propres yeux pour s'en rendre compte. La priorité de la Citadelle est de récupérer si possible les ouvrages perdus ou de les remplacer ce qui ne sera pas une mince affaire et coûtera certainement un sacré paquet d'argent. Les pertes humaines seront difficilement récupérable mais avec le temps, cela s'atténuera. Ils sont prêt à se passer de miel mais un peu moins de votre cire. N'y voyez pas une perte totale de votre marché, juste une légère baisse de l'achat d'un de vos produits, pour une période qui s’avérera courte je l'espère. Bien sûr, la Citadelle pourrait se permettre de continuer à honorer vos accords, si vos prix diminuaient quelque peu. Comprenez moi bien, habituellement vous traiter avec les mestres mais leur situation est pour le moment si critique qu'ils ont préférés s'adresser directement au Seigneur de Villevieille.»

Le jeune homme marqua une courte pause réfléchissant à la motivation que possédait Ellyn de lui faire visiter. Pensait-elle l'impressionner sur leur production ? Sur ses capacités à gérer cette production  ou avait-elle une autre idée en tête ? La curiosité d'Owen était titillé si bien qu'il décida d'accepter la proposition de la jeune dame.

«Néanmoins, après cette affaire, nous entretiendrons sur un autre point, qui je le pense, vous mettra sûrement moins sous tension. C'est avec plaisir que j'accepte votre invitation Lady Ellyn. Nous pouvons emporter ces pâtisseries mais seulement si vous m'aidez à toutes les manger. Je souhaite encore arriver à passer la porte de votre domaine lorsque je retournerai à Villevieille ha ha ha. Je suis sûr qu'une coupe de vin serait sans doute la bienvenue, une fois notre visite terminée.»

Le jeune homme se leva et laissa le temps à Ellyn d'organiser la préparation du panier. Lorsque ce fut fait, il lui tendit galamment son bras et la laissa prendre les devants pour le guider dans Mielbois. Chaque fois que son regard croisait celui de la blonde, il la gratifiait d'un sourire aussi doux que son miel et charmant. Son regard quant à lui se voulait plutôt enjôleur et et pétillait d'intelligence.
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L'abeille qui dansait sur la toile
S’il y avait bien une leçon qu’Ellyn avait retenu au contact de son père et du mestre c’était de savoir faire preuve de détermination en tous lieux, et à tous moments, d’autant plus lorsque l’on est une femme.  Sa condition pouvait laisser penser à une certaine faiblesse de caractère et donc une facilité de négociations pour l’autre, mais c’était tout l’inverse. Ellyn avait un caractère bien trempé et ne lâcherait pas sa position. Même si ce jeune homme faisait preuve de beaucoup d’attentions et savait glisser des termes doux pour convaincre la jeune femme. Mais Ellyn s’était douté que ces négociations seraient dures à mener, d’ordinaire c’était les mestres qui venaient à Mielbois pour relancer de nouvelles commandes, et non pas un émissaire de la maison Hightower.

Lord Owen partit ensuite dans une diatribe très politicienne et diplomate appelant à la compassion d’Ellyn, lui affirmant qu’il fallait avoir vu les massacres perpétrés par les fer-nés pour comprendre l’urgence de la situation. Il est vrai qu’Ellyn en avait entendu des échos, entre des mestres tués et des archimestres retenus en otage par ces immondices de fer-nés. Le Tyssier était là pour annoncer que les mestres se passeraient volontiers de miel tout en voulant conserver le marché de la cire. Mais ce que semblait oublier ce Tyssier c’est qu’une économie toute entière reposait sur ces deux denrées, et Mielbois aurait bien du mal à continuer de fonctionner aussi bien si ses prix venaient à être diminués ou si les richesses résultant de la vente étaient moindres.

- Je connais la perte immense qu’ont subi les mestres de la Citadelle, et soyez sûr que tout le peuple de Mielbois se joint à leur douleur et à cette perte. Mais comprenez que je ne peux pas affamer mon peuple et diminuer les richesses de la maison comme cela. Notre économie repose comme vous le savez sur le miel et la cire, conjointement. Si nous ne devions vendre que de la cire, ou diminuer le prix de nos produits, cela ne serait pas des plus bénéfiques. Nous serions embêtés de devoir trouver d’autres marchés qui eux accepteraient à la fois notre cire et notre miel, sans poser de conditions. Il serait malheureux que nos produits bénéficient à certains marchands essossiens plutôt qu’à nos mestres vous ne trouvez-pas ? A moins que vous n’ayez une solution intermédiaire. Je suppose que l’émissaire des Hightower est là pour éviter qu’une de ses maisons vassales voient ses richesses diminuer ?


Une contrepartie. Ellyn n’hésiterait pas à rompre toute relation commerciale au profit des bateaux essossiens qui avaient déjà demandé à Mielbois une partie de leur marchandise. Jusqu’alors, la maisonnée avait toujours fait passer la Citadelle en priorité. La seule condition pour qu’Ellyn conçoive une modification du contrat avec la Citadelle serait une contrepartie intéressante. Concernant la visite des ruches …

- Olive, préparez nous un panier avec une bouteille de vin doux, et mettez-y quelques pâtisseries, je vous en remercie. (S’adressant au Lord) Ne faites pas le modeste, un lord tel que vous sait comment garder la forme, et ce n’est pas quelques pâtisseries qui y changeront grand-chose.  Alors qu’une femme doit répondre à certains critères, j’en ai bien peur, et les hanches trop larges ne sont pas forcément un bon point.


Ellyn était légèrement tourmentée. Elle ne souhaitait pas perdre la face face à cet homme, et souhaitait garder ses positions pour le marché du miel et de la cire. Il avait être très sympathique, avec ses sourires aimables et son regard pétillant, Ellyn avait une trop mauvaise expérience des hommes pour savoir apprécier ses attentions envers elle. Elle fut donc surprise quand il lui présenta son bras. Elle l’accepta à contrecoeur, désespérant d’être vue comme une chose fragile, et considérant qu’elle était suffisamment forte pour marcher seule. C’était elle la gestionnaire, et non pas une dame en détresse qu’il fallait soutenir.  Arrivé à la porte donnant sur l’extérieur, elle se tourna vers un domestique qui leur tendait des foulards dorés, elle mit le sien, protégeant élégamment son visage et s’adressa au Tyssier.

- Pour visiter nos ruches, il faut mieux se protéger. Les abeilles ne sont d’ordinaire pas agressives, mais si elles ressentent une quelconque peur ou des gestes trop abruptes, elles risqueraient de s’énerver. Il faut se méfier de leur dard… Faites-moi face, que je vous arrange ce foulard, il vous protégera au cas où, tout en vous permettant une parfaite visibilité.


Ellyn prit les choses en main et entreprit d’arranger le foulard autour du visage de son interlocuteur délicatement. Elle le laissa s’admirer dans le miroir à côté de l’entrée avant de l’inviter à sortir en plein air, dans une atmosphère de fleurs et de verdures…



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La jeune dame défendait ses produits becs et ongles. C'était normal. Il ne pouvait la condamner pour cela. Dans la même situation, l'araignée aurait sans doute agit de façon similaire mais il n'était, malheureusement pas pour elle, dans la position d'Ellyn si bien qu'il ne pouvait faire preuve de trop de compassion et devait se montré ferme pour le bien de Villevielle et de la Citadelle. Cependant, Owen avait un autre atout dans sa manche. Il ne permettrait peut-être pas de répondre de façon optimale au problème qui se posait pour Mielbois mais il permettrait sans doute d'y palier d'une certaine manière et dans une certaine mesure.

«Vous ne seriez pas la première maison qui devrait faire attention à ses économies mais cela ne serait que pour un temps. Rien ne vous empêche d'exploiter la piste d'Essos mais, ils ne vous achèteront probablement pas votre miel à un meilleur prix, je le crains. Le risque de perte lors d'un trajet maritime est bien plus important que lorsque vous convoyez du miel à Villevielle. Le trajet est également plus long ce qui multiplie les risques. Cela engendra probablement plus de charges que de gain mais je ne dois rien vous apprendre. Je possède peut-être une solution qui pourrait vous convenir mais je préfère profiter de la visite que vous m'avez proposé avant d'aborder ce sujet.»

La blonde fit préparer un panier de victuailles selon le bon plaisir d'Owen. Elle fit un commentaire sur les hanches des femmes ce qui eut le don de faire observer celle de l'ingénue par le regard bref d'Owen.

«Je pense qu'il vous faudrait en manger quelques plats paniers avant que vos hanches ne deviennent disgrâcieuse Lady Ellyn..»

Une petite flatterie faisait toujours son effet. Il fallait avec les dames, savoir enduire ses paroles de miel. Ce n'était pas avec du vinaigre que l'on attrapait les mouches. Il en allait de même pour les abeilles. La jeune femme lui passa un voile. Owen n'était pas habitué à porté ce genre de vêtement mais il ne s'en offusqua pas et se contenta de l'observer attentivement pendant qu'elle s'affairait à installer parfaitement l'étoffe sur le jeune homme. Il ne lui proposa plus son bras cette fois-ci. Pour lui laisser la pleine liberté de ses mouvements. Il la suivit calmement à l'extérieur pour observer les choses dont elle était si fière. Ils croisèrent des gens de Mielbois en chemin et ils sourirent à la Lady. Ce n'était pas un sourire forcé sous la contrainte ou de peur. Ils semblaient apprécier la dame. Ce n'était pas avec la même intensité que les gens de Froide-Douve lorsqu'ils appercevaient Gwynesse mais cela témoignait au moins d'un respect pour la personne d'Ellyn. Il nota cela dans un coin de son esprit et continua de suivre la jeune dame, la laissant prendre les devants, à la fois pour se laisser guider mais aussi pour observer par quelques regards discrèts le postérieur de cette dernière. Il fit mine de s'intéresser aux tâches de la dame.

«Depuis combien de temps vous occupez vous de la gestion des sources de richesses de Mielbois ? Vous semblez bien vous en sortir. Sont-ce là les seuls éléments que vous gérez dans le fief de votre père ? »
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L'abeille qui dansait sur la toile
Si on pouvait retenir une chose d’Ellyn, c’était bien sa fierté et sa détermination. Déjà enfant, le mestre ne cessait de dire à son père qu’elle était une jeune fille têtue, et qu’il aurait du fil à retordre avec elle une fois jeune femme. La chose s’était révélée exacte au moment de trouver un époux, et après un premier fiancé infidèle et pervers, le deuxième était mort avant même de lui passer la bague au doigt. Bon, le mariage aurait été particulier, le jeune homme semblant préférer les chevaliers aux jeunes dames, mais ça c’était encore une autre histoire. Non, Ellyn était une forte tête, et elle avait bien du mal à se faire à l’idée que Mielbois devrait se serrer la ceinture dans les mois à venir. Encore un grief à retenir à l’encontre des Fer-nés, ces hommes sans foi ni loi, sans morale ni valeur, priant un dieu hérétique prônant la noyade pour initiation et valorisant le plus grand mépris sexuel envers la dignité de la gente féminine. Mais elle savait que parfois elle devrait négocier plutôt que d’imposer ses volontés : ce n’était pas pour autant qu’elle n’essaierait pas tout de même.

- Je préfère vous prévenir Lord Tyssier, je suis une jeune femme fort obstinée. Je suis ouverte à la discussion et j’écouterai vos arguments et vos propositions, mais ce n’est pas pour autant que je baisserai ma garde. Si compromis je dois accepter, ce sera un compromis qui me conviendra et qui servira les intérêts de Mielbois. Seul l’intérêt de ma maison compte à mes yeux.

Le compliment qui suivit du jeune homme énerva plus qu’il ne fit plaisir à Ellyn. Bon d’accord, il fallait avouer qu’il était toujours agréable d’être complimentée sur son physique, certes. Mais Ellyn aurait préféré, et de loin, qu’il complimente sa perspicacité, plutôt que ses hanches. Qu’il ne s’approche pas trop ou il tâterait du dard des des Essaims. Plutôt que de répondre de manière brutale, elle préféra ne rien dire. Il fallait qu’elle sache bien se tenir et ne pas se laisser vexer  de manière aussi futile, surtout qu’au vu des manières du jeune homme jusqu’à présent, ses intentions étaient loin d’être mauvaises ou perverses. Une fois que les deux jeunes gens furent prêts pour s’attarder dans les ruches, Ellyn, le panier sous le bras, comme à son habitude, guida la jeune Araignée à travers les champs de fleurs, jusqu’à une zone où certains de ses gens travaillaient, à l’aide de soufflets et d’encens pour endormir les abeilles et travailler plus facilement, sans craindre l’attaque de ces dernières. Une fois arrivés devant les premières ruches, de solides petites maisons en bois clair d’où s’échappaient des dizaines d’ouvrières pour nourrir les Reine afin qu’elle fasse des petits, le négociant lui posa poliment des questions sur son rôle de gestionnaire du domaine. Avec un sourire de fierté, la jeune Abeille répondait alors, se tournant vers lui :

- Comme vous le savez sûrement, mon père est malade depuis une paire d’années, et c’est suite aux ruptures de mes fiançailles avec ser Léo Nègrebar qu’il a été convenu que je sois formée par mon père et le mestre de Mielbois à la gestion du domaine, au cas où je ne me marierai pas des plus rapidement. Les nouvelles lois en faveur des femmes ont également beaucoup influé sur cette décision. Je m’occupe donc désormais de la gestion de notre artisanat, le miel et la cire bien entendu, mais également des produits en résultant : bougie, cire de cachet, pansement de cire, pain d’épice et pâtisseries, et j’essaie de lancer à titre personnel un artisanat du parfum, vu les innombrables fleurs du domaine. Je m’occupe de plus en plus des relations avec notre maison suzeraine et des relations diplomatiques, même si j’en suis encore qu’aux premiers balbutiements. J’apprends la tâche de tout seigneur en soi, preuve qu’une femme peut assumer de telles fonctions.

D’ailleurs, vous me permettrez une remarque concernant le besoin de la Citadelle de former de nouveaux mestres : la tâche serait bien plus aisée si les femmes étaient autorisées à se former également pour devenir mestre. Il serait grand temps de moderniser cette vieille institution phallocratique… Mais cela reste mon opinion Lord Tyssier.


Mestre … Une discipline qu’Ellyn aurait effectué avec passion si elle avait fini jeune fille sans héritage … Mais désormais les choses étaient différentes, et elle était bien déterminée à prouver que les femmes pouvaient faire de très bonnes gestionnaires de maison, comme à Dorne.  Ellyn s’avança un peu vers une ruche où s’attelait un apiculteur de la maison et montra avec passion à son interlocuteur comment se composait les alvéoles de la ruche, et comment les abeilles y produisaient cire et miel…



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Owen ne cacha pas un léger sourire taquin lorsque la jeune femme parla de sa détermination. Elle n'avait pas eut besoin de l'évoquer pour qu'il le remarque. De plus, il appréciait cette qualité chez une femme même s'il était parfois bon ton de ne pas afficher toutes ses qualités et ses armes dés le premier tour de jeu au risque de se retrouver désarmé quand l'adversaire passerait à la grande offensive. Il ne lui répondit pas. L'araignée préféra se balader avec l'abeille qui pourrait constituer un jolis repas au sens métaphorique du terme. Il l'écouta déblatérer sur le rôle et les capacités des femmes. Certains hommes l'auraient déjà brillamment ou maladroitement remise à sa place mais ce ne fut pas le cas du Tyssier. Le jeune homme avait déjà fréquenté pas mal de femmes au cours de sa vie, intimement comme amicalement ou familialement et il avait apprit à reconnaître que certaines d'entre elles disposaient d'un esprit et de capacités tout à fait similaires aux meilleures représentants de la gente masculine. Il estimait d'ailleurs beaucoup plus Olenna Tyrell dans le rôle de Seigneur que feu son fils,  Lord Mace Tyrell.

« Je doute que les choses changent pour la Citadelle, Lady Ellyn. Même le plus érudits des hommes peut faire preuve de bêtises mais votre solution pallierait sans doute à coup sûr à leur manque de nouvelles recrues. Hélas, je doute que de nombreux Lord acceptent d'écouter les conseils et la sagesse d'une femme. Cela leur est déjà parfois difficile pour des dames de leur sang alors des étrangères, y pensez-vous ? Ne pensez pas que je partage forcément cette vision des choses. Si nous nous intéressons à l'histoire, celle de Dorne en particulier, nous pouvons y apprendre que des femmes s'en sortent admirablement bien pour diriger une maison. Ce n'est ici qu'une question de mœurs et de culture. Ma foi, vous semblez mener votre domaine avec beaucoup de réussite. Il n'est pas toujours simple de marcher dans les traces de son père. Croyez moi, j'en sais quelque chose. »

Owen la laissa s'affairer à ses explications et l'écouta attentivement bien qu'il connaissait déjà une partie de ce qu'elle lui racontait. Par politesse et par égards pour la jeune femme, il ne l'interrompit pas. Lorsqu'elle eut terminer ses explications, il lui posa une question d'une nature tout à fait différente, rebondissant sur des propos prononcés par la jeune abeille. Une façon de prendre des renseignements plutôt discrète sans avoir forcément à mettre les pieds dans le plat.

« Vous êtes une femme fort occupée et vous maîtrisez votre sujet sur le bout des doigts. Même si vos fiançailles ont été rompues, je suis sûr que vos qualités et votre beauté ne doivent pas échapper à bon nombre de Lord du Bief. Vous devez avoir sans doute un grand nombre de prétendants, Lady Allyn, et à raison. »

Flatterie gratuite ? Oui et non. Certes, il était bon ton de flatter une femme mais Owen pensait réellement ce qu'il disait. Du moins, dans son optique des choses. Une femme capable de gérer un domaine, de faire preuve d'esprit et d'intelligence, tout en ayant un physique attirant ne pouvait faire qu'une épouse idéale et ce même si sa maison ne faisait pas partie des plus grandes et des plus prestigieuses du Bief. N'omettons pas d'y ajouter une jolie possibilité de faire main basse sur Mielbois pour l'heureux Lord qui lui ferait des enfants. De quoi attirer pas mal d'hommes autant intéressé par le beau sourire d'Ellyn que par ses terres.

« Quant à cette idée de parfum je la trouve exquise et je vous souhaite grande chance dans votre entreprise. Aurais je l'honneur et le privilège d'en respirer un échantillon ? C'est peut-être trop vous en demander. J'admire les personnes qui font preuve d'intelligence, d’inventivité, d'ingéniosité et qui peuvent voir du profit là où d'autres n'en voient pas et ce peut importe, si je puis me permettre de parler de manière un peu frivole, ce que ces personnes possèdent entre leurs jambes. » 
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L'abeille qui dansait sur la toile
Ellyn se sentait à l’aise ainsi, voguant accompagné de son invité à travers les champs aux alentours de Mielbois, traversant des allées de buissons aux grappes rouges et brillantes comme des rubis, parsemées d’autant de fleurs aux pétales d’or, blancs, roses ou encore mauves. Elle avait toujours aimé ces champ de fleurs multicolores, déjà enfant elle courait à travers celles-ci, quitte à salir ses robes blanches que son père lui imposait, comme pour toute demoiselle de bonne famille. Aujourd’hui, elle avait perdu en insouciance mais avait gagné en assurance, et c’est en véritable maîtresse de maison qu’elle marchait sur son domaine, accompagné de ce jeune Tyssier, annonciateur de mauvaises nouvelles commerciales. Il était certes agréable et bien éduqué, mais Ellyn était davantage préoccupée par la vente de ses matières premières plutôt que par les manières du jeune homme. Ce qui était sûr, c’est qu’il n’était pas avare en compliment, et pour une fois il en fit un sur la bonne gestion du domaine par la dame de Mielbois, compliment qu’elle apprécia à sa juste valeur, y répondant par un léger et timide sourire, le premier de cette nature à vrai dire depuis le début de la conversation. Mais comme toutes les bonnes choses, celle-ci avait une fin également, et le Tyssier finit ses compliments sur une note amère, qui fit perdre son sourire à la jeune femme. Parler de ses prétendants n’était jamais une chose facile pour Ellyn. Elle rebondit néanmoins sur les paroles de l’Araignée avec répartie et humour noir.

- Vous savez Lord Tyssier, même si je vous avouerai que les prétendants existent  de par l’attrait du domaine de Mielbois et de son potentiel commercial et stratégique au sein du Bief, la qualité des prétendants elle laisse à désirer. J’aurai préféré ne pas avoir à rompre mes fiançailles, mais quand votre fiancé essaie de voler l’innocence de votre sœur, c’est sans regret que vous le voyez prendre le noir pour remplir ses besoins de mâle en rut loin d’ici, dans le Nord, peut-être même avec des sauvageonnes qui sait ? Mes prétendants n’ont semble-t-il pas reçu la protection du Père-d’en-Haut. Le dernier est mort lors du sac de Villevieille, même si les rumeurs tendaient à ce que sa virilité ne soit pas des plus masculine.

Il semblerait que me faire la cour soit un défi. Je ne suis pas tendre avec mes prétendants non plus il faut l’avouer, peu d’hommes possèdent une éducation suffisante, ou en tout cas allant plus loin que ce machisme ambiant des Sept Couronnes. Peut-être devrai-je me tourner vers un Dornien, peut-être y trouverai-je le respect et la considération que je recherche tant …


Le miel était doux et son sucre attirait beaucoup d’abeilles, mais il semblait empoisonné en ce qui concernait Ellyn vu le funeste destin de ses prétendants. Elle avait quasiment perdu toute ambition de trouver un bon mari un jour, les mâles étant si pitoyables dans la majorité des cas. Même si l’Araignée semblait faire partie du haut du panier, Ellyn ne le connaissait pas assez pour en juger davantage. Et puis, sa méfiance était droite face aux mauvaises intentions cupides de certains de ses prétendants, lorgnant sur les terres de Mielbois.

- Je vous aurai bien fait sentir un parfum créé ici, mais le projet n’en est encore qu’à ses balbutiements, tout au mieux je peux vous montrer les ateliers où nous entreposons les pétales séchés. Nous nous essayons à deux techniques pour le moment : l’enfleurage à froid, qui nécessite énormément de fleurs, et la distillation. Mais pour le moment, ce n’est que le début, et même si notre mestre nous dispense son savoir en botanique et en chimie, les résultats sont encore assez faibles. Nous obtenons pour le moment tout au mieux une pâte parfumée.

J’apprécie votre intérêt pour Mielbois Lord Tyssier, et il me semble que vous fassiez partie de ces hommes qui n’ont pas peur des femmes et de leurs compétences. J’apprécie ce trait. Mais assez parlez, profitons de ce beau soleil pour boire une coupe de vin, l’occasion sûrement pour que vous m’exposiez plus clairement l’arrangement que vous étiez prêt à faire pour me convaincre de baisser le prix de ma marchandise …


Même s’il était vrai qu’Ellyn avait apprécié la dernière remarque de l’Araignée, elle n’en oubliait pas le principal : les négociations commerciales entreprises plus avant.




- crooner curves
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L'affaire de ses épousailles ne semblait pas être de tout repos. Deux mariages avortés pour des raisons aussi funestes l'une que l'autre. Peut-être était-elle victime d'une malédiction similaire à celle de la « Veuve Rouge » en son temps. En plus de cela, la jeune dame était regardante par rapport à son époux ce qui signifiait soit qu'elle avait entièrement droit au chapitre dans ses choix d'épousailles, soit que son papa malade cédait au moindre de ses caprices. Dans ce cas là, cela lui faisait une qualité des plus ennuyantes, loin d'intéresser le jeune blond de Froide-Douve. Néanmoins, Ellyn ne semblait pas être fermée à l'idée d'un mariage dornien ce qui avait malgré tout peu de chance de se réaliser et ce pour diverses raisons ce qu'il trouva bon de lui rappeler en essayant de ne pas briser son élan.

« Malheureux événements mais j'ose espérer que vous finirez par trouver chaussure à votre pied. Quant à Dorne, loin de moi l'idée de jouer les mauvaises augures mais depuis qu'ils ont prit leur indépendance, je doute qu'ils souhaitent se mêler aux habitants des Sept Couronnes. Nos relations n'étaient déjà pas aux beaux fixes mais je serai enclin à vous encourager à abandonner cette idée. Je n'ai moi même rien contre les dorniens mais cela pourrait s'avérer problématique, d'épouser un dornien, pour vos relations commerciales. »

Pour l'histoire des parfums, il repasserait. Ce n'était pas encore le bon moment mais la jeune dame ne perdait pas le Nord et ramenait tout de suite la conversation sur les sujets commerciaux. Insatiable petite abeille qui ne perdait pas une minute pour remettre tout cela sur la table mais l'espoir d'une bonne coupe de vin ravit l'araignée qui décida d'entamer les pourparlers calmement afin de lui donner un os à ronger afin de mieux faire baisser ses prix. Il n'était pas sûr qu'elle accepterait mais au moins Owen avait le mérite d'essayer. Cela pouvait parfaitement fonctionner, d'autant plus avec un doigt de vin.

« Vous ne déservez pas toutes les maison du Bief. Il se trouve que Froide-Douve, mon fief, ne vous achète aucunement de miel. Il se pourrait que je vous passe une commande sur un certain temps et que cela puisse intéresser mes vassaux. D'ailleurs j'aimerai offrir un peu de vos produits à l'un d'entre eux en signe de bonne foi. Cela vous ouvrirait donc une nouvelle opportunités commerciales lucratives qui pourraient très certainement plus que panser la petite plaie créer par une légère baisse des prix pour la Citadelle.»

Owen lui servit un sourire charmeur et un regard sincère et malgré cela, il était convaincu qu'elle chicanerait sur les prix. Cette femme avait quelque chose de coriace dans le visage et elle ne se laisserait pas amadouer aussi facilement. Cela tombait bien, le Tyssier adorait les défis. Surtout quand ils étaient d'esprit. La jeune femme l'attendait au tournant, il en était certain. Il espérait juste que sa proposition lui paraîtrait intéressante. Il prenait un certain engagement financier et ferait sa promotion auprès des maison du Bief en espérant que celui puisse permettre à la Citadelle de se relever après le coup qu'elle avait reçue dans le dos.
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L'abeille qui dansait sur la toile
- Excusez-moi pour ces divagations Lord Tyssier, je me laissais aller à penser à voix haute, et comme l’aurez constaté  cela ne me réussit pas. Je ne dis pas souhaiter me marier à un Dornien, j’ai bien conscience que depuis leur sédition cela serait impossible, et je ne souhaite pas m’éloigner trop loin de Mielbois, ma famille est très importante pour moi. Je sous-entendais plutôt que l’ouverture d’esprit des Dorniens était admirable, en comparaison de l’étroitesse de certains mâles biefois, pour qui la femme n’est qu’un ventre à héritier ou la clé pour des terres riches. J’espère ne pas vous avoir effrayé, mes paroles ont légèrement dépassé ma pensée je pense (petit rire cristallin). Le respect, c’est à vrai dire tout ce que je demande, et je pense que ce n’est pas grand-chose. Hormis cela, je ne suis pas une de ces jeunes dames croyant que tout leur est dû, et je respecterai la volonté de mon père s’il souhaitait offrir ma main. Malheureusement, après ces deux malheureuses relations, son état de santé s’est dégradé, et je me suis attelé à apprendre la gestion d’un domaine, laissant moins de place aux hommes. Mais ne croyez pas que je suis une Septa, j’ai bien l’intention de fonder une famille un jour.

Ellyn était quelque peu mélancolique en disant cela. Elle disait vrai : elle n’avait rien contre le mariage en lui-même et espérait qu’un jour elle s’unirait à un homme devant les Sept, afin de fonder une famille et suivre le chemin que la Mère-d’en-haut a tracé pour elle. Au fond  d’elle, l’Abeille avait peur, peur de ne jamais trouver un époux, comme si aucun homme digne de ce nom ne voulait d’elle. Elle avait déjà fonder à devenir septa, mais depuis les nouvelles lois et sa qualité d’héritière légitime de Mielbois, elle avait renoncé à cette voix. Si seulement ces maudits fer-nés n’avaient pas assassiné Tomas Appleton, elle serait aujourd’hui Lady Ellyn Appleton et peut-être même serait-elle enceinte, mais ce n’est pas le cas. En attendant de trouver un époux, et pour cela elle faisait confiance à ses quelques prétendants de plus basse naissance qui lui tournaient autour, elle s’attelait à gérer son domaine. Son rêve ? Suivre les pas de son modèle, la reine Rhaenys Hightower. Elle en était bien loin, mais ne désespérait pas.

Alors que les deux jeunes gens s’installaient dans l’herbe folle à proximité d’un arbre leur offrant un peu d’ombre, Ellyn sortit du panier d’osier une bouteille de vin sucré, avec quelques pâtisseries à base de miel. Elle les laisserait en majorité à Owen, c’était elle qui recevait après tout, elle se devait de le traiter comme un « roi ». Elle écouta avec attention ce que lui proposait le jeune ambassadeur. Nouer des relations commerciales avec les autres maisons du Bief ? A vrai dire c’était si simple qu’elle n’y avait même pas pensé. Il est vrai qu’étant vassale des Hightower depuis des décennies, la maison de Mielbois avait pour habitude de commercer avec Villevieille et la Citadelle en priorité, ce qui la rendait si dépendante de leurs commandes. Mais si la liste de leurs clients s’agrandissait, Mielbois gagnerait en importance et en indépendance, et elle ne souffrirait pas trop de la baisse de la commande de la Citadelle. Ellyn rebondit alors sur cette idée, la trouvant remarquable. L’Araignée avait réussi à attirer l’abeille sur sa toile…

- C’est une offre très intéressante que vous me faites là, mais je suppose que la taille de la commande ne suffirait pas à combler le manque à gagner avec la Citadelle, même si la solution pourrait être bénéfique sur le long terme. Je suppose également que vous vous attendez, pour cette proposition, à ce que Mielbois vous fasse une offre au niveau des tarifs que la maison pratique ? Mais il est certain que cela m’aiderait à consentir une baisse de la commande temporaire de la part des mestres…. Tant que Mielbois y trouve son compte bien entendu. L’intérêt de la maison avant toute chose, vous devez savoir ce que c’est, vous qui avez su faire fructifier votre maison de manière plutôt rapide…



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La mise en garde d'Owen avait peut-être porté ses fruits à moins qu'il n'ait simplement pas compris l'idée cachée derrière les propos de la jeune dame. Tout du moins, il était ravi d'apprendre qu'elle aspirait à fonder une famille. Non qu'il soit plus intéressé qu'un autre par la jeune dame. Simplement, les gens trop prudes finissaient tôt ou tard par être rattrapés par la réalité de ce monde et il était heureux d'apprendre que cela n'arriverait probablement pas à la jeune Ellyn. Elle mettait le respect au dessus de tout et Owen ne trouva rien à y ajouter. Savoir se conduire galamment avec une dame était une chose qu'il maniait avec précision habituellement. Le jeune lui servit un regard compréhensif.

« Gardez espoir ! Les Sept vous enverront peut-être un jour l'époux que vous recherchez. Vous me semblez être une femme intelligente. Une qualité que j'apprécie parmi les gens qui m'entoure. J'ose espérer ne pas être le seul homme bien né du Bief à le penser.»

La discussion arriva sur le plan commercial. Comme il s'y attendait, cela semblait lui convenir même s'il faudrait encore discuter des prix. La manœuvre principale avait été amorcée, il ne restait donc plus qu'à clarifier certains détails pour la suite. Owen était ravi que sa solution puisse faire germer une approbation dans l'esprit d'Ellyn mais cela ne voulait pas dire pour autant que le problème était résolu.

«Nous ne souhaitons pas y voir votre maison perdante Lady Ellyn. Je désire que tout le monde y trouve son compte. J'ai fais preuve d'opportunisme et d'ambition, je vous l'accorde mais cela n'a rien à voir avec le travail bien plus noble que votre maison entretient depuis des siècles. Et pourtant, malgré cette réussite, je ne suis pas heureux, ni satisfaits. Savoir ma sœur dans les griffes des pillards des îles de Fer me pèse sur le moral bien plus que vous ne pourriez l'imaginer. Vous savez, d'après vos précédents propos, ce que cela fait de savoir sa sœur confronter à un danger des plus redoutable.»

Se montrer faible pouvait se révéler être un atout dans une négociation pour que l'adversaire vous sous-estime mais ici ses propos étaient on ne peut plus vrais et sincères. Le jeune homme ne savait plus que faire pour parvenir à déclencher des représailles contre les Fer-nés dans le but de pouvoir aller récupérer sa pauvre sœur. Il espérait qu'il n'était pas déjà trop tard pour la pauvre Gwynesse qui n'avait jamais rien fait pour mériter un aussi triste sort.

«Je devrais me réjouir de ma situation, me trouver une épouse mais puis je vraiment songer à cela tant que ma sœur n'aura pas retrouver le confort de Froide-Douve ? Cela me semble impossible. Malgré tout, je me retrouve ici à traiter et négocier en votre charmante compagnie parce que je dois assumer mes devoirs, devoirs qui découlent de la fructification de mes ambitions. Les Sept on un drôle d'humour. A quoi bon améliorer le sort de la maison Tyssier si c'est pour l'en priver de l'un de ses membres ?» 

Se montrer humain était une bonne chose. Ellyn pouvait ainsi voir qu'il n'était pas venu ici de gaieté de cœur mais qu'il essayait tout de même d'arranger la situation pour un mieux. Et puis cela faisait du bien de se confier dans un endroit discret et inconnu. Owen se sentit un peu plus léger après ses dernières paroles.
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L'abeille qui dansait sur la toile
Peut-être qu’à force de trop souvent prier la Jouvencelle pour protéger son honneur, son innocence, peut-être celle-ci l’avait condamné à vivre une vie d’éternelle solitude, au vu des malheurs qu’elle avait connu par le passé en amour. Peut-être qu’Ellyn aurait dû prier davantage la Mère-d’en-Haut, pour qu’elle lui montre la voie de la maternité, de la famille, et qu’elle trouve enfin chaussure à son pied. L’Araignée ne cessait de la tarir d’éloges, de compliments, et pour la première fois depuis Ser Nègrebar elle était sensible à ces mots, parce qu’elle sentait qu’ils étaient prononcés avec respect et honnêteté, et surtout parce que ces compliments visaient davantage son caractère, son mental, que son physique. Il ne la réduisait pas à un morceau de viande enchaîné à un domaine, mais il l’appréciait, semble-t-il, à sa juste valeur. Elle appréciait l’esprit de ce jeune homme, mais elle n’en oubliait pas la raison principale de sa venue à Mielbois : renégocier les traités commerciaux de miel et de cire, les deux principales denrées que produit la maisonnée de l’Abeille.

- Je pense que nous sommes tous deux d’accord là-dessus Lord Tyssier, un bon accord est un accord qui profite aux deux parties, et si cet accord fait des profits supplémentaires, ce n’est pas plus mal je pense. La balance ne doit pas être déséquilibrée. Je pense que nous pourrions parvenir en effet à un accord dans ce sens. Cela comblerait la perte de marché due à l’attaque de la Citadelle par les fer-nés.

En parlant de fer-nés, Owen en arriva à un sujet très délicat, qu’Ellyn ignorait totalement : apparemment la sœur de son invité était captive des fer-nés. Quelle horrible situation. Rien qu’à voir ce qu’avaient tenté de faire ces maudits fer-nés à quelques dames de Mielbois, cela ne laissait que présager le pire pour la sœur de Lord Owen. Ellyn osa à peine imaginer jusqu’où la lubricité de leurs esprits serait capable d’aller. Une horreur sans nom. Peu étonnant qu’ils aient délaissé le culte des Sept pour y préférer leur Antique Voix, une religion rétrograde qui favorisait la vol, le rapt, la violence et le viol. Barbarie, telle était le mot pouvant leur coller à peau comme els écailles d’un poisson collent à la chair de certains poissons. Ellyn ne connaissait pas personnellement de fer-nés, mais le peu qu’elle en avait entendu, les rumeurs, les contes des bardes de sa jeunesse, lui avaient donné une mauvaise image de ces gens, et ce qu’elle en entendait aujourd’hui ne faisait que confirmer ce qu’elle pensait d’eux : des vermines à exterminer, à rééduquer. Bien entendu, en ces circonstances, elle ne pouvait pas lui en vouloir de n’être à Mielbois que par obligation. N temps normal, elle en aurait été froissée, mais pas là. Au contraire, elle était pleine de compassion.

- Je compatis à votre douleur Lord Tyssier. Par la plus grande des chances qu’ont pu m’offrir les Sept, j’ai la chance de compter mes sœurs près de moi, en sécurité. Je n’ose imaginer la détresse qui doit vous agiter, sachant votre sœur détenue par ces vils barbares, des pleutres. Ayez Foi en les Sept. Le Père sait rendre la justice quand il le faut, et la justice des Sept est implacable mais juste. Il saura aider votre main à récupérer votre sœur, guidée par la lanterne de l’Aïeule et avec la pugnacité du Guerrier. Leur Dieu salin n’a aucune chance face à la grande puissance des Sept. Je prierai matin et soir pour le salut de votre sœur et sa libération, croyez-moi. La Maison Tyssier aura bientôt toutes les raisons de se réjouir.

Ellyn hésita puis osa un geste, de pure sympathie sans mauvaise intention aucune. Elle posa sa main sur celle d’Owen pour lui communiquer tout son soutien.

- Si je peux vous aider de quelque façon que ce soit, n’hésitez pas. Mielbois se joint à moi pour vous soutenir dans cette épreuve. J’oserai un trait d’humour : notre cire donne la meilleure étanchéité aux coques des navires et permet aux arcs davantage de solidité en protégeant leur corde.




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La blonde avait compris son message ce qui était positif. Il allait parvenir à régler les problèmes commerciaux. L'araignée en était maintenant convaincu. Elle le réconforta pour la perte de Gwynesse. Peut-être pas comme il l'aurait espérer mais ses mots firent échos en lui. Son côté pieu n'était pas vraiment une chose que le Tyssier appréciait. Il avait eut beaucoup de respect pour sa mère, qui partageait la même passion et ferveur pour les Sept mais lui même avait toujours eut du mal à se dévouer à ce culte. Bien sûr quand une situation ne tournait pas à son avantage, il pouvait en venir à invoquer les Sept dans une attitude assez lâche. Les dieux sont souvent le dernier refuge d'un homme, même pour un incroyant.  Après tout ces mots, elle le gratifia d'un trait d'humour et posa sa main sur la sienne. Ce geste le surprit mais il ne montra aucune émotion. Il se contenta de tapoter doucement la main d'Ellyn avec son autre main pour la remercier.

«Je vous remercie pour votre soutien. Il me va droit au cœur. Vous ne pouvez malheureusement rien faire pour moi si ce n'est m'aider à régler ce problème au plus vite. Plus vite, j'éloignerai les préoccupations importantes de mon suzerain de sa personne, plus vite il pourra se pencher sur le problème des Fer-Nés avec, je l'espère, l'approbation de son épouse.»

Le jeune homme retira gentiment sa main. Il ne savait pas si le geste qu'elle lui avait prodigué était sincère ou non. Ellyn semblait être une femme entière et vraie ou une excellente actrice. Dans tous les cas, mieux valait se montrer quelque peu désintéressé et insensible à ce genre de geste pour se montrer insaisissable. Ne pas pouvoir obtenir quelque chose attisait bien souvent les convoitises. Cela s'appliquait aussi aux dames.

«Si vous désirez vraiment m'aider continuez de faire briller cet endroit comme vous le faîtes. Mieux les maisons du Bief se porteront et moins j'aurai de travail à accomplir. Vous avez déjà rendu mon séjour à Mielbois plus agréable. Cela m'est rarement donner de converser avec des dames aussi vive d'esprit que vous.»

Il vola une pâtisserie dans le panier et s'en délecta avant de prendre un soupçon de vin dans sa coupe. L'ambiance était idéale pour se prélasser mais il n'était pas venu à Mielbois pour cela. Puisque les échanges commerciaux semblaient être au beaux fixes, il ne lui restait plus qu'à conclure cette affaire. Il pouvait cependant bien s'accorder quelques heures de détente. Ce n'était plus un luxe qu'il se permettait depuis des semaines.

«Il me plairait de continuer à converser avec vous. Je pourrai me laisser tenter par l'idée de vous laissez l'un de mes corbeaux afin que nous puissions nous écrire de temps en temps. Si cela vous convient bien évidemment. Je ne voudrais pas que vos gens ou votre père s'imaginent des choses inconvenantes.» 

Le jeune homme parla d'une voix calme et posée, décorée par un sourire taquin. Garder des contacts étaient toujours une bonne chose et une façon de disposer d'une paire d'oreille et d'yeux supplémentaires, que ce soit à proximité de chez soit ou bien plus loin. C'était une proposition comme une autre et il se demandait si la jeune femme serait encline à ce genre de proposition visant à stimuler son intellect. Elle était bien sûr en droit de rejeter l'idée.
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