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La Phalange recrute [Pv Denys Timbal - Gysella Bonfrère]

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An 299 - Lune 5 - quelques jours après l'arrivée de Denys - Château des Timbal

L'air frais du matin. Il n'y avait rien de tel pour vous vivifier le corps et l'esprit. Quand il s'agissait en plus d'un vent berçant la mer apportant cette odeur salée et iodée, Denys ne pouvait qu'encore plus apprécier. Il avait prit un petit déjeuner sommaire ce matin. Du poisson salé sur son pain et un peu de ragoût de navet. Quelque chose qui ne lui encombrerait pas trop l'estomac. Ce n'était pas l'heure ni l'endroit de faire un festin. Il avait ensuite enfilé une tenue de cuir sobre. Il n'avait jamais été du genre à porter de superbe parure comme ces faibles des contrées vertes. Mis à part en certaines occasions, c'était un luxe qu'il ne s'octroyait pas. Denys Timbal n'avait pas besoin de paraître. Il était et cela lui suffisait bien. Longmât l'avait informer la veille, qu'ils avaient rencontré des gens intéresses de passer sous ses ordres. Lors d'une de ses escapades dans le port, il avait constaté que que des hommes cherchaient du travail à bord. La Phalange et les boutres sous l'autorité de Denys. Le Timbal était connus sur l'île de part son tempérament et ses prouesses guerrière mais depuis qu'il était revenu du pillage de Beaumarché, les bras chargés de richesses et l'une des plus belles femmes du Conflans sous le bras, sa réputation s'était encore accrue positivement. Sur une île, aussi grande ou petite soit-elle, les nouvelles circulaient souvent rapidement.

Denys avait envoyé son ami informer ces hommes qu'il les attendrait demain à l'aube dans la cours du fief de sa maison. Pourquoi les prévenir si tard de venir se présenter à lui si tôt ? Pour deux raisons bien distinctes. S'ils venaient, ils prouveraient que leur intérêt était conséquent et qu'ils étaient capable de lâcher ce qu'ils avaient prévus pour se présenter à lui. La deuxième était qu'en se présentant à l'aube, ils montreraient leur ponctualité et leur capacité à répondre à un ordre simple et précis. La discipline, le travail et le respect de l'autorité étaient des qualités essentielles pour faire partie de son équipage. Il s'installa sur une chaise dans la cours et attendit tout en aiguisant sa hache. Il n'avait pas l'air commode et c'était volontaire. Patiemment, il attendit que les hommes se présentes. Une dizaine répondit en tout et pour tout à l'appel. Ils étaient jeunes pour la plupart. Certains avaient certainement un peu d'expérience et d'autres pas du tout. Longmât arriva en courant, sortant du château en enfilant son haut.


«Tu es en retard Longmât !»

«J'ai été retenu par une jolies paires de jambes. Je m'en excuse sincèrement.»

Denys posa un regard sévère et dur sur son ami d'enfance et celui-ci se fit tout petit et baissa les yeux. C'était certes son meilleur ami mais il ne pouvait pas lui donner de traitement de faveur, surtout devant de potentiels nouvelles recrues. D'un geste du menton, il désigna la structure en bois qui se trouvait sur le côté et qui avaient servit à un tas d'homme à s'entraîner au lancer de la hache. Longmât aligna les hommes le long de l'objet d'entrainement.

«Alors comme ça mon second m'a raconté que vous aimeriez trouvez un bateau où travailler ? Que vous voudriez servir sous mes ordres ?  »

Le Timbal cessa d'aiguiser sa hache et se leva. Il était impressionnant de part sa taille, sa carrure et sa stature. Tenant son arme par son manche, la lame reposait contre son épaule. Il les fixait tous d'un air sévère et les dévisagea tous un par un.

«Je vois devant moi un ramassis d'auberge, juste bon à se saouler et à croire qu'ils sont assez bons pour naviguer avec un Timbal. Quand je vous regarde, je me rends compte que la plupart d'entre vous n'ont sans doute jamais poser le pied sur le pont d'un boutre ! Certains d'entre vous n'ont peut-être jamais vu la couleur d'une chatte ! Qu'est ce qui vous fait penser que je pourrai avoir envie de vous avoir sous mes ordres ? »

Sans crier gare, le Timbal lança sa hache entre deux hommes. Elle passa à quelques centimètres de la joue d'un jeune gars qui faillit tourner au vert. Le plus humiliant pour lui fut la tâche d'urine qui se dessina sur ses chausses. De sa voix austère et naturel, Denys le renvoya tout en récupérant sa hache.

«Tu peux t'en aller mon gars ! Des hommes qui se sont noyés en mer, j'en ai connu. Un qui risque de se noyer dans sa propre pisse, j'en ai connu qu'un et j'en ai pas besoin dans mon équipage !»
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Les nouvelles étaient arrivées à une vitesse qui laissait toujours perplexe la jeune femme. A en croire que la victoire avait un goût aussi rapide que la tempête qui prenait ses victimes dans les méandres de ses noirceurs. Il lui avait fallut quelques jours encore pour se sortir de cette couche. Cette foutue paillasse qui lui prouvait à quel point son corps était toujours autant faible. Son orgueil n’en avait été que des plus touchés tant jamais elle n’aurait pu croire qu’une simple chute lui aurait causé autant de dégâts. Les jours étaient semblables aux nuits : longs, austère, ennuyeux. La colère n’arrivait pas à s’apaiser, d’autant plus que la rage qui s’accumulait ne l’aidait pas non plus à trouver un repos de son esprit. Mais à en juger par la peau qui recouvrait son os, elle se soignait assez vite. Heureusement, d’ailleurs, car cela lui permettrait de sortir plus rapidement de ce piège dans lequel elle sentait ses muscles se ramollir légèrement. L’impatience la guettait encore plus. Si bien qu’elle était sortie de ces lieux bien plus en avance que ce qu’on avait pu lui laisser présager. La raison en était simple : elle n’était pas faible et ne le serait jamais. Le Dieu noyé ne lui avait pas laissé la vie sauve pour qu’elle devienne aussi stoïque que les pierres qui recouvraient cette pièce. Cela lui permit d’envisager d’autres projets. Si la mer ne venait pas à elle, alors elle irait jusqu’à la mer. Cette idée lui instigua le courage d’aller en avant et de se retrouver à nager dans cette vaste étendue d’eau à la fois glacée et salée. Sa plaie la tiraillait à mesure que le sel mordait ses tissus fraîchement reformés, il lui arrachait des grimaces et des râles qu’elle ne contrôlait plus, mais Gysella désirait plus que tout devenir aussi forte que celle dont on lui avait compté les mérites. Malvina Sparr, la fille de la famille homonyme, s’était distinguée des troupes par son exploit. Forte, réfléchie, mais surtout guerrière, cette fille représentait une nouvelle vague de fierté qui animait les désirs de la Bonfrère. Elle aussi tuerait un homme connu, elle aussi veillerait à ramener les siens sur les terres vertes et leur ancien chez eux. Elle aussi arriverait à se faire un nom si grand, qu’il inspirerait la crainte et le respect rien que par sa prononciation. Alors oui elle souffrait dans cette eau glacée, oui elle grimaçait à mesure que sa peau se pliait sur son bras, oui elle geignait à mesure que le mal était tel qu’elle avait l’impression qu’elle tournerait de l’œil avant de rejoindre le rivage. Mais jamais, elle ne décevrait son dieu en rendant les armes, tout comme elle paierait du fer-prix si il décidait de sa faiblesse.  Peut être que cette expérience solitaire lui avait permit de gagner en force de caractère ? Peut être même que cela avait contribué à arranger de plus belle la plaie et favoriser par cette occasion une meilleure rééducation de ses articulations et de ses os ? Toujours était-il que Gysella tenait à nouveau debout et que son entraînement pour le maniement de son épée et de son boucler avait repris depuis quelques jours. Ses muscles reprenaient le développement qu’elle leur connaissait à mesure que ses habitudes lui revenaient comme si jamais elles ne l’avaient quitté. On lui avait annoncé le retour de Timbal pendant sa reprise en main. Un retour, qui, à en juger par les récits et autres chants qu’elle avait pu entendre, se dévoilait comme une véritable victoire pour l’héritier de la maison. De quoi emplir son orgueil. La Bonfrère ne l’avait pas vu depuis des années, mais s’il n’avait pas changé, elle le connaissait assez pour savoir qu’il devait fêter ça à la moindre occasion et crier sous tous les toits qu’il était le meilleur. Des souvenirs de leur enfance s’étaient naturellement dessinés dans son esprit. Comme si elle les revoyait tous les trois en train de se battre dans cette cours et qu’ils veillaient à donner le meilleur d’eux pour ainsi se prouver qu’ils étaient égaux. Des termes qui ont du mal à germer dans les têtes des fer-nés mais qui pourtant étaient bel et bien présents. Quoi qu’il en soit, on lui avait conté sa victoire et avec elle les prouesses qu’il avait pu mettre en exergue pour gagner son dû. Denys avait gagné en noblesse avec ce cygne qu’il avait récupéré. Gysella n’avait pu retenir le rictus sur ses lèvres, alors qu’elle imaginait très bien un Denys affrété avec de belles parures et soieries et avec des manières trop ridicules à son goût. Ce rictus se transforma en rire bien clair et audible, rire qui s’arrêta derechef quand on lui apprit qu’il cherchait un nouvel équipage pour son boutre. L’occasion était trop belle pour la laisser filer. La Fer-Née, en soif d’apprentissage et de force, ne pouvait pas rester les bras croisés à attendre que son tour vienne. Si bien qu’elle se décida de se rendre à cette entrevue qu’il avait organisé.

L’air vif du matin contribua à attiser un peu plus la curiosité qu’elle se plaisait à garder intacte à mesure qu’elle déambulait sur les chemins qui la mèneraient à la cours des Timbal. Vêtue comme à son habitude de cette tenue de cuir qui lui permettait de se mouvoir à sa guise et ce de manière aisée, la blonde avait relevé ses cheveux pour qu’ils ne la gênent pas. Beaucoup d’hommes oubliaient ce détail au court des combats. Gysella s’en était fait vite un atout majeur quand elle devait se battre contre eux. Prête, elle resta tout de même en retrait alors que les potentiels candidats s’avançaient pour bien se montrer aux yeux de celui qui serait leur maître. Pour sa part, elle préférait rester pour l’instant adossée contre une poutre en bois. Observant les moindres détails, il ne leur fallut que quelques instants à tous pour que les regards ne se dévient vers un côté. Gysella reconnut instantanément Longmât, l’amenant à sourire en coin alors que ce dernier lui paraissait comme inchangé par rapport à ses souvenirs. Elle reconnaissait bien là le même discours d’antan. Longmât et les femmes… Une grande histoire… Et contre toute attente ce sourire resta intact alors qu’elle reconnaissait la chevelure aux reflets dorés de Denys. A en juger par les années, son corps avait changé. Plus musclé, beaucoup plus musclé que dans ses souvenirs, Gysella fut d’autant plus surprise par son physique que par la voix bien grave qui s’échappait de son gosier. Apparemment les expériences lui avaient fait du bien sur de nombreux domaines. Toujours dans son coin, la jeune femme observa la scène sans rien dire, écoutant les propos, qui là, lui rappelaient bien ceux de son ami d’antan. Au moins une chose qui n’avait pas changé, cela lui faisait du bien de le retrouver ainsi. Certains des candidats émirent une réponse inarticulée à la première question de Denys. Fiers de pouvoir peut être rejoindre les rangs de celui qu’ils considéraient tous comme le sauveur de leur dynastie. La jeune femme s’avança doucement à mesure que les rangs s’excitaient. Le Timbal savait parler pour réveiller la soif qui les animait tous. Son discours continua à la manière des fer-nés : fier, droit, il ne passait pas par quatre chemins, ce qui plaisait beaucoup à la Bonfrère. Les yeux de cette dernière déviait encore sur les quelques candidats à mesure que certains se regardaient entre eux comme pour chercher les raisons de leur venues alors que d’autres renvoyaient l’image parfaite du défi qu’ils se plairaient à relever. Encore une fois, certains baragouinèrent des choses qu’elle n’entendait pas. Mais ils furent stoppés net lorsque la lame du Timbal siffla dans les oreilles des témoins les plus proches et qu’elle se planta d’un trait net contre le tronc émacié. Une pointe d’orgueil naissait déjà dans le cœur de Gysella. Apparemment il fallait montrer ce qu’on valait, elle allait le faire. Cependant, et alors qu’elle se dirigeait vers l’une des haches aux pieds d’un candidat, sa course fut stoppée à mesure que le discours de Denys renvoyait un des plus faibles. Cette fois-ci la tentation était trop grande pour qu’elle se taise. « Ce serait pas ton cygne ta connaissance qui se pisse dessus à la moindre occasion ? On sait tous que la volaille fonctionne comme ça, ça mange et direct ça chie. » Elle savait que sa réplique allait faire mouche, d’autant plus qu’elle se doutait qu’il la reconnaîtrait. Mais avant qu’il ne dise mot de plus et le temps de lui laisser reprendre ses esprits quant à savoir qui venait de parler, Gysella ramassa une des haches et la lança à son tour vers l’écorce prévue à cet effet. « Tu veux que des hommes sur ton boutre ou tu laisses la chance aux plus forts ? » Le fer se planta aussi droit que celui de Denys auparavant, chose qui n’aurait pas pu avoir lieu, si ils n’avaient pas subi les mêmes entraînements plus jeunes. Son épaule la lançait légèrement, mais la fierté était telle qu’elle ne pouvait décocher son sourire satisfait de ses lèvres. « T’en dis quoi de la Bonfrère dans tes rangs ? » L’homme à côté d’elle la regardait avec des yeux ébahis. Son toupet ou ses facultés ? Elle n’en savait rien, et de toute façon elle s’en fichait. Son regard à elle ne quittait pas les yeux clairs de Denys et lui laissait nettement comprendre qu’elle se battrait pour sa place et qu’il aurait tout à y gagner avec elle sur son navire.
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Le,pisseur lui donnait l'impression qu'il allait se liquéfier sur place et sans doute ainsi se fondre avec sa propre urine pour s'éclipser. Seulement, il n'eut pas le temps de le voir partir qu'il entendit une voix de femme l'interpeller. Les paroles étaient arrogantes et audacieuses et s'adressaient directement à lui en se moquant de son trophée. Ce n'était pas le genre d'arrogance qui l'atteignait dans son orgueil. Après tout, l'insulte était proférée envers Alyssa Desdaings et non contre lui. De sa voix austère il s'apprêtait à répondre à la blonde qui devait penser avoir fait mouche : un bon brin de femme habillé de cuir, un peu à la garçonne. Malheureusement pour le capitaine, elle l'interrompit en balançant une hache de la même manière que lui. Pas un mauvais lancé en soit mais il n'avait pas la force du sien. Le Timbal se permit le luxe de d'abord répondre à sa première intervention.

«Ha ha ha elle est bien bonne celle là ! Elle est propre mais pas très bien dressée.   Mis à part écarter les jambes et pondre des chiards ou me rapporter un bon pactole, elle ne m'a pas beaucoup d'utilité ha ha ha. »

Il se fichait bien que la Desdaings l'entende ou pas. Il lui avait déjà dit clairement ce qu'elle représentait pour lui. S'il lui apprenait à ce défendre c'était uniquement parce qu'elle avait déjà eut cette lueur guerrière dans les yeux et qu'il voulait lui montrer qu'elle était la meilleure des vies : celle où l'on combattait et pillait en toute liberté plutôt que celle des empâtés des contrées vertes qui se baladaient en chevaux et grossissaient dans leur château en oubliant comment se servir d'une arme. La femme lui avait demandé franchement s'il engageait des femmes dans son équipage ? La réponse était qu'il en avait rarement eut à son bord. Cependant en ce bas monde il existait quelques femmes qu'il aurait engagé les yeux fermés : Malvina Sparr, la Gud et Asha Greyjoy entre autres. Reprenant la parole sur son ton monocorde, Denys lui fit étalage de son brillant avis de Capitaine de la Phalange.

«Ha ha ha ? Tu l'as entendue celle-là Longmât ? Elle veut savoir si on prend les plus forts parmi nous ? Elle doit croire qu'on ne voudrait pas de son petit cul à bord ! Moi je vais te dire : tant que tu travailles bien, que tu fais preuve de courage, d'honneur, que tu sais te battre, que tu exécutes les ordres sans les remettre en question, c'est que t'es fais pour naviguer sur la Phalange. Et ça que t'aies une paire de couilles ou une paire de seins, voir les deux en même temps ha ha ha.»

Pendant que son second s'esclaffait, le Timbal attrapa le manche de la hache lancée par la Fer-née et arracha l'arme du bois dans lequel elle s'était frayée un chemin. Un autre homme aurait sûrement renvoyer la donzelle aller s'occuper de la cuisine dans une auberge ou aller se chercher un mari mais pas Denys. Il préférait laisser sa chance à tous, sans discrimination, bien qu'il fallait lui prouver que l'on méritait cette chance sinon, le Capitaine se montrait impitoyable. Elle se présenta comme étant une fille Bonfrère ce qui ne faisait ni chaud ni froid au Timbal jusqu'à ce que Longmât prenne la parole.

«Mais ce serait pas la petite Gysella ? Si, je reconnais ce sourire et cette trogne.»

Denys la dévisagea de la tête au pied. En effet, elle ressemblait à cette fille avec qui ils s'étaient entraînés par le passé. En plus grande bien sûr, plus vieille, plus de formes et sans doute encore plus d'audace et d'arrogance.

«Par le Dieu Noyé ! Je l'aurai jamais reconnue. Faut dire qu'à l'époque c'était une véritable planche à pain. On l'aurait prit pour un homme si elle avait pas eut des cheveux de dames ha ha ha.»

Tenant les deux haches dans ses mains, Denys en tendit une à un homme au hasard et s'avança pour donner l'autre à Gysella. Il retourna sur son siège et demanda à Longmât de vérifier les connaissances des postulants en matière de navigation et de leur fournir une arme histoire de voir ce qu'il valait au combat. Pendant que son second s'occupait de la tâche qui lui avait été confiée, le Timbal donna ses ordres à la Bonfrère et à l'homme qui se tenait face à elle.

«Toi quand j'ai lancé ma hache, tu n'as pas cillé d'un millimètre. Affronte moi cette Bonfrère et remet là à sa place ! Tu n'as pas intérêt à retenir tes coups parce que ton adversaire est une femme sinon je te fendrais moi même le crâne avec ma propre hache ! Battez vous bande de chiens galeux !»
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Les dés étaient lancés, le résultat qui en ressortirait serait probablement sans équivoque. Soit les nombres passeraient ce qui lui ouvrirait le passage sur le pont de la phalange, soit ils se briseraient, entraînant avec eux, cette unique chance qu’elle avait de se faire une place. Néanmoins, l’arrogance de la jeune femme lui laissait espérer de la bonne réception de cette remarque. Après tout, le Timbal n’était-il pas connu pour son sens de la répartie et son goût pour la luxure ? Tous bons fer-nés agissaient de cette manière, et la carrure imposante de cet homme ne dérogeait pas à la règle. Les pieds fixes, le regard lointain, Gysella n’avait pas hésité à lancer de ce jet droit et net l’arme qu’elle avait décidé de se saisir. Cela dévoilait plusieurs choses qui la mettaient à son avantage : elle se faisait remarquer, elle savait manier les armes, mais surtout, elle était capable de viser. La force qui résultait de cet acte n’était certainement pas semblable à celui d’un homme et encore heureux, mais il témoignait d’une réelle précision. Chose qui se ferait probablement remarqué par la suite. Son épaule lui tirait encore, mais l’adrénaline qui en découlait lui permettait de faire abstraction de ce mal. Ses yeux toisèrent ceux du capitaine. Désireux de se faire connaître, mais surtout de lui prouver qu’elle était là elle aussi, et qu’elle se battrait pour avoir sa place. La jalousie quant aux faits qu’elle n’était pas un homme se traduisait dans cette hargne qu’elle dissimulait. Ses poings se serraient à mesure qu’il parlait. Il ne l’avait pas reconnu. Vexée, elle ne dit mot, se contentant simplement d’afficher ce fameux rictus arrogant à ses lèvres. Est-ce qu’elle se vengerait de cela ? Tout dépendant de la manière dont les choses tourneraient, mais il était certain qu’elle se ferait une joie de lui rappeler qu’elle n’aimait pas qu’on l’oublie. Elle, qui pensait être unique, avait la nette impression de n’être qu’un pauvre pantin comme les hommes à ses côtés. Tous la regardaient avec des yeux sournois ou ébahis. Elle savait qu’elle faisait de l’effet, si cela fonctionnait pour eux, il était évident que cela fonctionnerait pour celui à qui elle voulait faire bonne impression. Apparemment, elle avait trouvé un point faible avec le cygne. Même si Denys ne la défendait pas, le fait qu’il se permette d’autant discutailler d’elle lui laissait comprendre que cette lady avait une place spéciale. Gysella la jalousait déjà. Pourquoi cette fille avait droit à sa place sur un boutre, avait droit à l’apprentissage de la culture fer-née alors qu’elle n’était rien ? Parce que oui, elle n’était rien et ce malgré les bonnes intentions de Denys de lui prouver le contraire. Elle lui rapporterait des mioches… L’idée lui donnait la nausée, Denys Timbal parlait d’héritiers. Le monde était en proie à sa perte… Et même si il parlait d’argent, Gysella n’était pas sûre que cela vaille grand-chose. Il n’était pas nécessaire d’être sur les terres vertes et d’y appartenir pour comprendre qu’ils ne voulaient plus d’elle. Car si tel était le cas, ils seraient déjà venus la chercher. Soupirant en préférant ne rien dire, la jeune femme leva ses yeux au ciel. Elle n’était pas là pour ça, elle voulait sa place. Ses yeux n’en devenaient pas moins sombres à mesure qu’elle l’admirait. La rage intérieure se déversait dans ses veines comme l’adrénaline qu’elle connaissait déjà. Là elle avait fait mouche. Et elle le comprenait à mesure qu’il expliquait toutes les  règles primordiales qu’elle se devrait de respecter sur le navire. Le langage qu’il employait prenait tout son sens à mesure qu’il s’acheminait dans l’esprit de la blonde. Travail, rigueur, respect, droitesse, toutes ces valeurs faisaient partis de son être : elle était une fer-née. Le silence s’emparait encore de ses lèvres, l’amenant à se surprendre elle-même de ce dernier. Mais si elle voulait sa place, elle devrait lui montrer qu’elle était capable de se taire. Après tout, il serait le capitaine et elle sa subalterne, la fin justifiait les moyens pour l’heure.

Le rictus s’agrandit, dévoilant ainsi un sourire beaucoup plus aimable à l’adresse de Longmât au moment où il la reconnut. Visiblement, même en énonçant son nom, il était difficile de se faire connaître. A moins que le soleil ait trop tapé sur la tête des deux protagonistes. « Dame ? T’es trop resté sur le continent à me traiter de cette façon. Comme quoi, même le pain pousse, c’est la levure à ce qu’on dit. » Il l’avait insulté en la traitant de dame, elle n’allait tout de même pas se laisser faire non plus. Et elle savait que Denys appréciait sa rogne, même si il ne lui avait jamais dis, plus jeunes, il se plaisait à l’énerver rien que pour anticiper les réponses qu’elle lui rétorquait. Mais détournant ses yeux pour ainsi partager un regard avec Longmât, Gysella parut beaucoup plus agréable qu’avec Denys cette fois. « Contente de te retrouver Longmât. Toi au moins, t’as pas la mémoire courte. » Oui elle était contente de les retrouver tous les deux et ce même si à l’instant Denys l’énervait en la traitant de dame. Le silence lui revint après cet intermède, le sérieux également à mesure qu’elle dévisageait la silhouette de Denys. Ce dernier se mouvait de manière nette et tranchée vers un homme. Gysella le toisa du regard : grand, costaud, plus vieux qu’elle. Elle aurait du mal à le mettre au sol, surtout à cause de son épaule, mais elle se battrait pour. La manière dont il se saisit du manche que le Timbal lui tendait lui révélait qu’il était combattant. Sans hésitation, le regard de ce dernier s’illuminait à mesure que le capitaine parlait et lui donnait des ordres. Gysella avait même l’impression qu’elle pouvait voir ses songes se dessinaient devant lui : il se voyait sur le boutre. Sauf qu’il ne lui prendrait pas sa place. Elle se saisit de son bouclier, elle n’aurait besoin que de ça aujourd’hui. Les autres hommes s’écartèrent à mesure que Gysella et cet homme se toisaient du regard et se tournaient autour. Qui attaquerait le premier ?  La Bonfrère lui laissait cet avantage, alors qu’elle s’arrêtait pour ainsi placer son effet devant elle et marquait un point d’arrêt à l’aide de ses jambes. Utiliser la force de l’autre pour rétorquer était son point fort. L’homme ne tarda pas à brandir la hacher pour chercher à la planter dans le bois de son bouclier. Le bougre avait de la force et il n’y allait pas de main morte dis donc. La Bonfrère fut obligée de ployer le genou, alors que ses pieds glissaient sur la boue humide. Pour l’instant, elle désirait juste connaître son adversaire. Et il venait de lui montrer une première faiblesse, il attaquait droit sans faire attention à ce qu’il se passait sur ses côtés. La jeune femme se releva et le poussa avec force pour qu’il se recule. Elle tourna à son tour. Il surveillait son visage, pas ses pieds. Deuxième point faible. Elle profita de cela pour lui faire une fausse frayeur avec un faux départ, cela l’amusait de le voir ramener la hache vers son visage, prêt à se défendre. Une deuxième fois encore, il s’impatientait. La troisième fois par contre, la Bonfrère lui lança son bouclier de manière à le prendre par surprise. Ce dernier laissa tomber sa hache, ce qui laissa l’avantage à l’anguille de s’empresser de la saisir dans le même temps où elle se servait de ses jambes pour le faire tomber au sol. L’homme tomba droit, sa tête venait de frapper la boue et Gysella passa au dessus de lui pour le menacer avec la lame de la hache. Elle venait de gagner et sans prendre un seul coup. Se relevant alors, elle tendit sa main au pauvre infortuné afin de l’aider à en faire autant et se retourna vers Denys. « T’en as assez ou t’en veux d’autres encore ? Tu sais que je vais tous les mettre KO… » Son arrogance se percevait aussi bien dans sa posture que dans sa voix et son regard. Elle était fière d’elle et elle voulait le laisser paraître aux yeux de tous. « On parle de travail, ça m’fait pas peur. L’courage ? Rien que le fait d’être là avec tout ces hommes te le prouve. L’honneur, rien que par c’que j’viens de faire, t’en as un aperçu. Me battre ? Tu l’savais avant que j’essaie. Exécuter les ordres ? On m’a foutu dans un château dans l’quel j’ai du suivre les directives d’un homme. J’crois que tu  trouveras pas mieux niveau moussaillon que moi. J’ai déjà navigué, j’sais ce que c’est la vie sur l’eau et c’est c’que j’veux. Ca me prend aux tripes depuis que je suis gamine parce qu’il y a que la d’ssus que j’me sens chez moi. » De sa démarche féminine mais tout autant déterminée, Gysella se rapprochait de Denys de manière à se retrouver à quelques centimètres de son courroux. Elle relevait la tête pour que ses yeux fixent les siens, qu’ils lui transmettent cette volonté on ne peut plus explicite quant au fait qu’elle ne lâcherait pas l’affaire. « Soit t’as confiance en moi, soit tu m’dis d’aller voir ailleurs. T’es le seul maître, Timbal. » Elle lui prouvait de sa bonne volonté mais aussi de la manière dont elle était capable de se plier aux ordres. Elle lui témoignait de ce respect de la hiérarchie et du fait qu’elle serait une bonne aide pour lui. Restait à savoir ce qu’il en penserait et si il lui laissait sa chance. « Mais t’avises surtout pas à me traiter de dame à nouveau sinon je te coupe les couilles et je te les fais bouffer. » Cette fois, le jeu prenait le dessus sur le reste et elle lui afficha un sourire en coin, exprimant le fait qu’elle était réellement heureuse de le revoir. Elle savait qu’il s’en amuserait aussi, c’était un peu leur manière de se retrouver et cela faisait du bien.
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La Bonfrère semblait s'offusquer de se faire appeler « dame ». C'était un bon point pour elle, un de plus. Dans sa bouche aussi le mot « dame » avait quelque chose de péjoratif, hormis lorsqu'il parlait de sa mère. Il n'appréciait pas les « dames ». Bien souvent, elles ne savaient rien faire qui l'intéressait et manquait bien souvent de caractère suffisant pour lui tenir tête. Sa phrase à propos de sa poitrine eut le don de le faire rire. Mais ce n'était pas la pique indirecte adressé à sa personne lorsqu'elle parla à Longmât qui allait le vexer. Ce qui l'intéressait c'était le combat qu'il avait organisé. De quoi le divertir. La violence et l'art du combat était une science que peu de personne savait réellement apprécié comme pouvait le faire Denys. Il se délecta du spectacle et se mit à rire lorsque l'adversaire de la Bonfrère frappa le bouclier de cette dernière. Cependant celui qui portait le premier coup n'était pas toujours le vainqueur. Gysella se battait bien. Elle n'était pas avare de feinte et semblait prendre le dessus. Ce qui faisait sans doute la différence était qu'elle avait été éduquée à l'art du combat alors que l'autre ne devait avoir connu que les bagarres d'enfants ou d'ivrognes. Elle le vainquit finalement par la ruse et Denys s'esclaffa à nouveau en l'entendant lui demander si elle devait encore affronter d'autres adversaires. Elle continua de vanter ses mérites mais elle n'avait pas besoin d'en faire autant. Le Timbal était déjà plus que satisfait par la hargne et l'envie qu'elle affichait.

«Longmât, je pense qu'on a une nouvelle recrue. Celle là elle a une sacrée paire de couilles bien qu'elle veut s'en prendre aux miennes ha ha ha ! »

C'était le cas de le dire. Les dernières a lui avoir tenu tête ainsi était la Gud et Malvina. Celle-ci semblait moins sauvage que la Gud mais semblait avoir plus de répartie que la Sparr. Le Timbal posa une main sur l'épaule de Gysella et de l'autre il lui indiqua de se ranger à côté de Longmât. Cela risquait fort bien de vexer les derniers candidats de voir une femme choisie mais il s'en fichait éperdument. Retournant son attention sur deux, il leur fit distribuer des armes et des boucliers afin qu'ils s'adonnent eux même à un affrontement. Il retourna auprès de Gysella et son ami d'enfance et s'adressa à la femme.

«Essayons de voir lesquels de ces énergumènes te rejoindront. De ton côté, je ne me fais pas de soucis pour ce qui est du travail sur un bateau. Eux ce sera une autre histoire. Ils ceux qui sembleront intéressant feront une sortie en mer. Tu seras de la partie également. C'est toi qui les gérera. On verra si t'arrive à les diriger et à te faire respecter. Tu vas avoir du pain sur la planche. On va bien voir si t'as des miches sur lesquels on se casse les dents ou si elles sont juste bonne à être pétries par un homme ha ha ha !»

Il gratifia Gysella d'une tape virile sur l'épaule avant d'observer ces candidats. Dans le lot il y avait un jeune roublard, un homme de son âge qui semblait fort comme un taureau et un autre qui se battait plus ou moins bien. Ces trois là allaient faire l'affaire. Avec les quelques un déjà recrutés auparavant, cela ferait le lot. Il n'aimait pas avoir trop de nouveaux hommes à bord comparés aux anciens. Il fallait toujours de l'ancienneté pour pouvoir les mater un peu et les conseiller. Lorsque le combat du gars normal commença à durer, Denys décida de le prendre lui et son adversaire dans son équipage également.

«Allez bande de geux, rejoignez la Bonfrère quant aux autres vous pouvez vous tirer. J'ai quelques hommes qui reste entretenir mon Snekkar au port. On va les rejoindre et on va voir ce que vous valez tous avec une rames entre les pognes !»

L'air toujours aussi austère, Denys jeta un bref regard à Longmât, un autre à Gysella ponctué par un sourire presque impossible à imaginer sur ses lèvres et il se mit en marche pour descendre jusqu'au port.
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Le regard toujours empli de défi et de convictions, la Bonfrère ne pouvait plus défaire ce qu’elle venait de lancer. Après tout, elle le désirait plus que tout, devenir une vaillante fer-né et payer le fer-prix de tous les sacrifices qu’elle avait pu offrir jadis pour ainsi obtenir cette reconnaissance tant convoitée. Son corps priait le Dieu Noyé pour qu’il l’accepte. Pour que sa chance tourne enfin et que le vent pousse dans ses voiles cet air triomphant de tempête qui saurait la rappeler auprès des siens. La soif d’apprendre, l’impatience quant à rejoindre un snekkar et pas n’importe lequel se traduisait de plus en plus dans son corps tremblant. La colère, la hargne, toues ces émotions se délectaient dans ses veines et osaient lui faire comprendre qu’elle avait réussi. Ce pauvre homme à la tête baissée et aux poings serrés pouvait en témoigner. Peut être qu’il cherchait même à se venger d’une telle désinvolture mais elle saurait répondre par la force et dextérité à cela. Et pour l’heure, elle se fichait pas mal de l’image de celui là. Ce qui comptait le plus se présentait devant elle. Là avec sa stature imposante, ses muscles saillants, ses cheveux à moitié sales et détachés, et ses yeux virant à la fois au vert des serpents et au bleu de l’océan. La réponse du Timbal tardait à venir. Trop même, Gysella s’impatientait davantage alors que ses amusements tendaient à vouloir apaiser cette sensation. Elle devait savoir, elle en avait besoin tant sa vie dépendait de ses lèvres qui se mouvaient enfin pour s’adresser à Longmât.  Et tel le vent qui tournait enfin du bon côté, la nouvelle tomba. Elle la frappait d’un poing en pleine figure alors que son cœur répondait présent à cette excitation de l’instant. Il l’acceptait au sein de son équipage. Le sourire qu’elle gardait en coin de lèvre n’en devint que plus arrogant encore, Denys lui laissait sa chance. Les remerciements étaient de mises, néanmoins ils s’avéreraient se dérouler dans une intimité plus privée que celle qui était en train de s’instaurer. Pour l’heure, elle préférait garder le silence, peut être à tort ? Mais elle témoignait ainsi de sa gratitude et de sa prise de conscience quant à sa place. Elle devenait sa subalterne, même si son tempérament électrique viendrait à reprendre le dessus à un moment donné, il n’en restait pas moins qu’elle le respectait pour ce qu’il venait de lui accorder. L’appel de la mer était si imposant, qu’elle avait maintenant l’impression que son corps entier répondait favorablement à ce dernier. Comme si l’eau s’engouffrait déjà sur ses jambes et qu’elle lui donnait l’impression de ne former plus qu’une avec elle. Les yeux de Gysella toisèrent encore ceux du Timbal pour quelques secondes de plus. Une éternité qui les rapprochait et durant laquelle, elle espérait lui faire comprendre ce merci inaudible qu’elle lui devait. Longmât afficha son contentement de manière plus extravertie au moment où ils se reculèrent pour ainsi laisser les autres s’affairer à cette bataille du plus fort. « Tant que tu laisses ton mât où il est, tout ira bien pour toi. » répondit t-elle à ses remarques amusées et qui eurent le don de le faire rire derechef. Mais le sérieux reprit ses droits à l’instant même où le combat débuta. Gysella voulait apprendre de ses éventuels frères à venir et pour se faire, elle se devait de connaître leurs points forts mais aussi leurs faiblesses. Car nul n’était sans savoir qu’à l’image d’une famille, un équipage se devait de rester soudé quoi qu’il advienne. Néanmoins, sa réflexion fut interrompue au moment où elle sentit une main se poser sur son épaule. Relevant son regard, elle écouta avec attention les directives que lui donnait son nouveau chef. Il lui faisait confiance, elle le sentait dans les agissements qu’il avait à son égard mais surtout par cette chance qu’il lui donnait. Heureuse quant aux rôles qu’elle allait pouvoir jouer, Gysella se contenta de croiser ses bras devant son torse et reporter son regard sur le combat en cours avant de répondre avec ce même ton arrogant et sûr de lui. « Va falloir que je trouve de quoi leur recoller les dents dans ce cas. J’ai cru comprendre que tes hommes aiment s’affirmer, je vais me faire un plaisir de leur montrer que tu commandes. » Par cette réplique, Gysella prouvait de son implication dans ce rôle qu’elle devrait prendre, mais surtout du fait qu’elle lui était à nouveau reconnaissante de ce qu’il lui donnait. « Ils apprendront à pétrir de la corde, on verra si ça leur redonnera du mou. » Un éclat de rire jaillit de sa gorgée déployée alors qu’elle regardait à nouveau Denys tout en arquant un sourcil. Il n’avait pas de soucis à se faire. Les hommes, elle savait les mater depuis pas mal de temps déjà.

Sentant la tape amicale sur son épaule, la jeune Bonfrère s’intéressa une nouvelle fois au combat et prit connaissance du physique de chacun des hommes sélectionnés avec elle. Voici donc la fine équipe qu’elle devrait diriger et entraîner pour se sortir du lot une fois sur le navire. La concurrence allait être rude, elle le savait, néanmoins elle partait sur un bon pied : la différence. A eux quatre, nul doute qu’ils parviendraient à déstabiliser des adversaires, puisque chacun avait ses atouts et ses défauts. Il fallait juste qu’ils apprennent à se connaître et à se faire confiance. Gysella en souriait d’avance. Un sourire jaune tant elle savait quelles seraient les sources de conflit rien qu’au premier regard. Deux autres hommes furent choisis. Le groupe s’agrandissait, mais Gysella y voyait là un nouveau défi qu’elle se plairait à remplir. Cinq hommes à sa botte ne serait pas insurmontables, bien au contraire, elle en ferait sa force. Écoutant les ordres du capitaine, la jeune femme se plaça à son autre côté à mesure que les hommes l’épiaient du regard comme si elle était un morceau de viande qu’ils allaient se battre. Et voilà… La partie allait commencer. « Ce qui est mort ne saurait mourir. » lança t-elle avec conviction tout en relevant son bouclier, incitant les bonnes voix de ses confrères. Elle espérait montrer que sa dévotion ainsi que sa volonté étaient de fer. Puis suivant le pas de Denys, Gysella se contenta de garder la tête haute et le regard fixe alors que l’excitation quant à cette arrivée sur le navire la prenait de plus en plus. Le port n’était qu’à quelques mètres de là, ils s’y rendraient ainsi rapidement. Mais alors que la marche s’annonçait d’un bon pas bien déterminé, la Bonfrère sentit un mouvement dans son dos qui l’obligea à se retourner rapidement et lui permit d’empoigner l’avant bras d’un homme trop attaché à vouloir la toucher. Apparemment, ils ne perdaient pas de temps. Tournant un peu sur l’avant bras de ce dernier, la blonde ne tarda pas à le faire agenouiller devant elle avant de rapprocher ses lèvres de son oreille et de lui susurrer à la manière d’une lionne trop retenue en cage. « Tu m’as prise pour une prostituée hein ? Tu crois que les putes savent te couper la queue avant même qu’elle n’aie fini de gonfler ? T’as peut être pas vu de femme depuis un temps, t’en as peut être jamais vu tout court, mais méfie toi de celle qui est dans ton dos. Tu recommences et je jure devant le Dieu Noyé que tu ne passeras pas la nuit. » Elle serra un peu plus son étreinte sur son bras, l’obligeant à se pencher plus en avant . « J’espère que j’aurai pas à le répéter à tes copains ! » Elle le relâcha dans un geste brusque et lui appuya sur la tête pour qu’il se cogne cette dernière sur le sol. Si il était assommé, ce n’était pas bien grave, mais elle se doutait qu’il ne le serait pas. Ainsi avaient-ils mis un peu de distance entre Denys, Longmât et son groupe. Chose à quoi, elle préféra y gagner une opportunité avant que le conflit ne revienne de plus belle. « Va falloir vous y faire les gars. Je n’ai pas ce que vous avez entre les jambes, mais je suis pas non plus une pauvre mijaurée qui reste derrière les fourneaux. Va falloir qu’on fasse équipe que ça vous aille ou non. Je pourrai être votre mère, votre sœur, votre meilleure amie, votre fantasme même, mais je serai pas votre pute. Donc soit vous vous faîtes à ça, soit vous vous la coupez vous-même, parce qu’on aura pas que ça à faire que de répéter encore et encore ce fait. On est tous là pour la même raison, alors bougez vous et montrez à notre capitaine qu’on sera sa meilleure escouade. » Reprenant son bouclier, la Bonfrère reprit sa marche pour ainsi rattraper Denys et Longmât. Consciente de ce ralentissement, elle inspira un bon coup avant de parler haut et fort pour prouver de sa bonne volonté et de son esprit perspicace. « Je crois que maintenant on est bien bons. Le message est passé, ton escouade est fin prête à te servir. » Elle ne savait pas comment le Timbal interpréterait ceci, mais une part d’elle savait qu’elle le rendait fier de part sa détermination. A présent, elle allait lui prouver qu’il avait fait le meilleur choix et que ses hommes ne le décevraient pas.
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La petite avait du mordant. Il n'y avait qu'à voir comment elle répondrait à son second pour s'en assurer. Elle savait également où se trouvait sa place et qui commandait. La Bonfrère parla aussi avec autorité mais il n'était pas encore totalement convaincu qu'elle parviendrait à mater des hommes, aussi tendres soient-ils. La plupart de ses congénères masculins ne supportaient pas l'idée qu'une femme puissent se montrer meilleur qu'eux dans un domaine. C'était une insulte envers leur personne et ils feraient toujours en sorte de montrer leur supériorité. C'était un fardeau lourd à porter et le temps démontrerait si Gysella possédait les épaules assez larges pour cette tâche ou si elle devrait se contenter d'écarter les jambes et de porter des enfants.

«Ha ha ha si tu agis comme tu parles la Bonfrère, c'est moi qui ne resterait plus mou très longtemps ha ha ha !»

Aucune pudeur dans es paroles, que de la franchise. Même quand le Timbal rigolait, son ton demeurait aussi austère qu'à l'accoutumé. Lorsqu'ils commencèrent à marcher en direction du port, il remarqua que le groupe ne suivait plus, du moins pas tout ses membres et il fut surpris de découvrir Gysella en train de maîtriser un des hommes qu'il avait mis sous ses ordres et d’invectiver les autres. Le Timbal n'afficha pas de joie face à cette attitude mais intérieurement il souriait. Elle essayait de leur prouver qu'elle en avait une plus grosse qu'eux. Rien ne prouvait qu'elle allait y arriver. Lorsqu'elle lui affirma que son escouade était fin prête Denys leva les yeux au ciel avant de plonger son regard dur et autoritaire dans le sien.

«Je l'espère bien. Sache qu'il n'y aura pas de deuxième chance. Tu as tout intérêt à donner le meilleur de toi même si tu ne veux pas perdre les bons points que je t'ai déjà accorder.»

Il ne prononça plus un seul mot jusqu'à ce qu'ils se trouvent tous sur son Snekkar. Les hommes présent à bord pour veiller sur le navire et veiller à son entretient apparurent et vinrent saluer leur valeureux capitaine. Ce dernier s'adressa à eux de sa voix naturelle et leur donna l'ordre d'assister les nouveaux arrivants.

«Amenez les jusqu'aux rames. On va voir ce qu'ils ont dans les bras où s'ils ont le pied marins. On ne s'éloignera pas trop. Nous sortirons juste du port et nous longerons la côté. Je veux voir ce dont vous êtes capables avec le roulis de l'eau sous vos pieds. Le premier qui vomit son dernier repas, il nettoiera son vomis et regagnera le port à la nage ha ha ha !»

Le Capitaine les accompagna près des rames et les laissèrent s'installer. Il ne prononça plus aucun mot, laissant le soin à Gysella de montrer ce qu'elle était capable de faire. Voir si elle serait capable de faire preuve d'autorité pour un travail aussi basique était un simple test. Il savait que la Bonfrère connaissait sans doute son affaire en matière de navigation. Ce n'était sans doute pas le cas de tous ces hommes. Sans compter que certains n'avaient peut-être même jamais toucher une rame de leur vie. C'était à elle de leur expliquer la science du ramage. Denys se tût et se contenta de se retirer dans l'ombre pour observer comment la Bonfrère et son escouade allait se débrouiller. Longmât quant à lui restait en haut avec certains des hommes d'entretien du Snekkar. Le sourire aux lèvres, Denys attendit patiemment que le spectacle commence. Que le Dieu Noyé vienne en aide à cette blonde où elle risquait de se faire dévorer tout cru !
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Les hommes n’avaient jamais effrayé la Bronfrère. Comment l’auraient-ils pu alors qu’elle était la cadette d’une fratrie ? Elevée avec cette mentalité qui veillait à porter la gente masculine bien au dessus de ce qu’une femme était capable de donner. Elle n’avait jamais trouvé réellement sa place au sein même de sa famille. Car, elle ne répondait pas aux aspirations de son cher père. Eloignée de cette tribu, elle y avait vu dans ce geste, un acte déloyal et tout autant courageux. Ainsi le paternel avait-il eu assez de son comportement trop rebelle et bien trop effronté pour une fille. Et la donner en pupille à son frère s’était révélé un des meilleurs moyens pour se venger des altercations passées. Car oui, elle n’était pas dupe pour autant. Si elle avait été envoyé sur cette île, ce n’était que pour que son père se moque ouvertement de son frère. Chose qu’il lui avait fait payer durant son enfance d’ailleurs. Voilà comment, elle avait du gagner en force de caractère, voici comment, la jeune femme avait du s’endurcir pour ne jamais devenir cette lady qu’ils espéraient tous. Voilà pourquoi, ce simple terme sonnait comme la pire des insultes à son oreille. Jamais elle ne permettrait un tel affront et toujours se battrait-elle pour gagner elle aussi sa place dans ce monde d’hommes. Femme d’apparence, elle n’en portait pourtant pas le caractère, si bien qu’elle ne cillait pas face aux dires qu’elle pouvait entendre. La rabaisser lui donnait plutôt des ailes, celles de pouvoir prouver à celui qui la cherchait qu’elle était bien meilleure que cela et qu’elle saurait le prouver. Un défaut bien plus qu’une qualité selon les contextes à tenir, néanmoins, elle osait croire que cette manière parviendrait à la récompenser d’une manière ou d’une autre. Peut être qu’aujourd’hui en était une preuve ? Elle venait tout juste de gagner l’attention d’un capitaine et pas des moindres, puisqu’il représentait l’exemple même de ce qu’elle aspirait à devenir. Et elle ne laisserait personne lui barrer la route. Jamais. Plutôt mourir que laisser un impertinent mettre des bâtons dans ses roues et lui ôter cette chance qui s’offrait enfin à elle. Le Timbal paraissait de plus en plus amusé de la situation. Son ton n’en demeurait un peu plus austère, mais pourtant, il y avait quelque chose qui amenait la Bonfrère à croire en cet amusement. Etait-il heureux de la retrouver ? La question resterait intacte pour un très long moment. Et ce même si, il lui avait avoué à demis mots quelques secondes plus tôt. Tout était dans la subtilité et les mots n’étaient rien en comparaison aux gestes ou aux actes. Et celui qu’il venait d’avoir envers sa personne veillait à lui prouver qu’il espérait d’elle. Secouant sa tête de manière négative alors qu’il commentait à la Timbal de ce qu’elle venait de lui avouer, Gysella préféra mordre sa langue pour ne pas répondre des termes qu’elle aurait regrettés par la suite. Après tout, s’il désirait s’endurcir, elle n’allait pas le priver de ça, sauf qu’il devrait se déraidir tout seul. Ses yeux restèrent fixes, son visage fermé à mesure que les pas les guidaient en direction du navire en approche. Déjà, la vision du mât lui imposait l’image de sa dernière chute et tendait à éveiller doucement les raideurs de son cou et de son dos. Pourvu qu’il ne lui demande pas de monter aujourd’hui… Cette volonté tambourinait contre son cœur à l’instar de sa méfiance qu’elle aurait du garder intacte. Ainsi n’aurait-elle pas du, déjà, remettre les choses en ordre et donc se faire remarquer… Mais les hommes sont ce qu’ils sont, et l’impatience faisait parti d’eux, tout comme elle faisait partie d’elle également. Heureusement, la blonde parvint à retrouver rapidement sa route et autant l’avouer, elle espérait sincèrement ne pas avoir à refaire ce manège dans la soirée. Bien sûr, elle se doutait que sa couche en tenterait quelques uns, voilà pourquoi, elle serra un peu plus la dague qui arborait sa ceinture. Elle dormirait avec. L’homme en question calma bien vite ses ardeurs à mesure que le ton donnait les marches à suivre avec elle. Vexée une nouvelle fois par les remarques du capitaine, la jeune femme se contenta de lancer un regard assassin en direction de celui qui l’avait importuné. Si elle perdait les faveurs de Denys, cet homme n’allait pas passer la nuit et elle veillerait elle-même à le noyer de ses propres mains. « Je veillerai à ce que ça ne se reproduise plus. » lança t-elle de sa voix colérique et tranchée. Son envie actuelle se partageait entre ce désir incessant de couper les attributs de cet impertinent ou lui crever les yeux. Mais sa bonne raison et son esprit vivace tentaient de la ramener sur le droit chemin pour ne pas décevoir le capitaine.

Le silence était d’or tant il amenait les fauteurs de trouble à songer à ce qui venait d’être dit. Gysella continuait sa marche, arborant ce même regard austère que celui qui ne quittait plus Denys. Les nerfs quant à cette déception qu’elle venait de lui infliger résidaient intacts. A cause de ces idiots, elle devrait redoubler ses efforts et elle le ferait comme elle le pourrait. Le navire s’imposait à elle. Large, flanqué de diverses chaînes, fort de ses expériences passées, il lui renvoyait l’image d’un conquérant bien plus que ceux auxquels elle avait eu à faire par le passé. Le sang lui coulait plus vite dans les veines, il tambourinait contre ses tempes alors qu’elle prenait conscience de sa position actuelle : elle y était. Enfin, elle pourrait donner ce qu’elle avait dans le fond de ses tripes pour prouver de sa véritable valeur. Enfin, elle pourrait peut être faire partie d’un équipage digne et pourrait participer à des raids parmi lesquels elle gagnerait en expérience. A croire que le passage de Malvina avait laissé des traces que déjà, on la regardait de la tête aux pieds en la scrutant comme une étrangère qu’elle n’était pas. La Sparr était blonde elle aussi. Et Gysella était loin d’être aussi forte qu’elle pour l’instant. Peut être un jour le deviendrait-elle mais pas encore. En attendant, elle entendit les ordres donnés et entreprit de trouver le chemin en direction des rames. La mer n’était pas houleuse, bien au contraire, elle semblait bercer doucement les marins dans un songe rassurant. De quoi rendre malade ceux qui n’en avaient pas l’habitude, mais pas elle. Un bref coup d’œil derrière elle lui indiqua de la disparition du Timbal. Son jugement s’arrêtait probablement là pour être repris par les quartiers maîtres de son navire. Ne brisant pas la chaîne, Gysella trouva sa place au bout d’une allée, à sa droite s’installaient les hommes qui étaient sous ses ordres. Hommes, qui la toisaient du regard comme des animaux affamés, qui n’attendaient qu’une chose : qu’elle soit mise à mal pour mieux la finir. Levant ses yeux au ciel, la jeune femme ne dit mot de plus et se contenta d’écouter le rythme déjà donné par les autres rameurs. Un… Deux… Haut… Bas… Sa tête se secoua doucement pour récupérer ce rythme alors qu’elle touchait à peine le cylindre boisé qui lui faisait face. « Je … naviiiigue… sur le boutreeee. » « Qu’est –tu nous chantes là la blondasse ? » « J’te… doooonne … un rythme… ABRUTI ! » Car oui, la Bonfrère se rendait compte que le rythme n’était pas suivi par ses hommes et si elle voulait que tout fonctionne, les maillons de sa chaînes devaient être impeccables. Reprenant là où elle en était, la Bonfrère continua de lancer une phrase de temps à autre avant de se taire complètement. « Faîtes comme moi, regardez. » Elle tapa du pied une première fois alors que le UN annonçait le haut, puis elle gardait la pointe tendue le tant de tourner la rame jusqu’à taper du pied une seconde fois pour le DEUX et poser complètement le pied au sol. « C’est la première vitesse. Concentrez –vous à ça, au moins ça vous fera penser à autre chose que d’être malades.» Continuant ses mouvements, la jeune femme tendit l’oreille aux chuchotements du plus éloignés. Forcément, se faire guider par une femme n’était pas ce qu’il y avait de mieux pour eux et voilà qu’il recommençait. Soupirant de plus belle, Gysella préféra faire la sourde oreille pour ne pas perdre à nouveau sa chance. De toute manière, ils étaient surveillés et dès qu’ils ne le seraient plus, alors là elle le remettrait sur le droit chemin.
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Il observait calmement. Impassible, tel le titan de Braavos se tenant au dessus de la cité depuis des siècles. La Bonfrère avait commencé à chanter. Ce n'était pas la plus belle prestation vocale qu'il ait pût entendre au cours de sa vie. Ce n'était pas non plus le but recherché. Donner du rythme aux nouvelles recrues. Gysella devait prendre à la fois la place du professeur mais aussi du leader ce qui n'était pas une mince affaire pour l'un des postes comme pour l'autre et encore moins lorsqu'il s'agissait d'une femme coincée dans un milieu des plus masculin. Les rameurs étaient un élément vital. Il permettait au bateau d'avancer et donc d'accoster ou de battre en retraite rapidement. La coordination était de mise et la base de cet art. Denys lui aussi était passé par là. Cela vous forgeait le corps et le mental. Seuls les plus faibles n'y résistait pas. Tout le monde n'était pas fait pour ce rôle mais savoir ce qu'il représentait pouvait vous mettre un peu de plombs dans la cervelle. Elle ne s'en sortait pas trop mal pour ce qui était de l'enseignement mais il entendait de sa position les messes-basses. Il ne mit pas longtemps à remonter sur le pont et à scruter la mère comme s'il cherchait un conseil du Dieu Noyé. Pouvait-il s'en remettre à elle ? Il avait connu des femmes de caractère mais celle-ci possédait-elle vraiment le même tempérament ? Se tournant vers l'un de ses hommes. Il se laissa porter par la houle. Finalement, le Timbal revint auprès des rameurs.
De sa position, il remarqua qu'un des gars de derrière donnait de mauvais mouvements et le Timbal lui balança un coup dans l'épaule.


«Tends plus tes bras. Je sais pas si tu bandes mou mais on dirait que t'as jamais posé ta main sur une rame ha ha ha. C'est pas en lambinant que tu vas te faire prendre, mon gars. Un tire-au-flanc, ça s'attire pas l'amitié et la camaraderie, que ce soit de l'équipage ou de son Capitaine.»

L'homme sentit le coup passé mais le Capitaine n'avait pas mit suffisamment de force pour lui causer de sérieux dégâts, juste de quoi le remonter un peu et lui donner un petit coup de fouet. L'homme se plaça devant la Bonfrère et la toisa du regard. Il l'observa sans ciller. Finalement, il ouvrit la bouche pour lui demander comment ça se passait. S'il était partit sur le pont, c'était pour les laisser entre eux et voir ce qu'il s'était passé pendant son absence et si elle n'avait pas envie d'abandonner et de retourner faire de la couture au coin du feu.

«Ça se passe bien ? Tes hommes ne sont pas trop réfractaires à tes ordres ? Note que de là où ils sont ils ont une belle vue sur ton postérieur. C'est pas moi qui vais les contredire ha ha ha ! Pas trop essoufflée pour parler, la Bonfrère ?»

En rentrant, il les avait entendu parler. Ils parleront sûrement encore un long moment. La Bonfrère était une femme, de plus désirable que ses hommes préféreraient voir dans leur couche que devant eux à leur gueuler de se manger les miches. Ce n'était pas pour rien qu'il la provoquait et qu'il essayait de la pousser à bout. C'était un moyen pour le Capitaine de la Phalange de s'assurer qu'elle avait assez de tripes pour rester à bord de son Snekkar. Les hommes semblaient plus ou moins compétent si on enlevait celui qu'il avait dût frapper.

«Bougez vous les miches bande de moules. Vous ramerez encore une dizaine de minutes puis nous ferons demi-tour. Je suis déjà surpris que le coin des rameurs soit pas encore remplit du contenu de votre estomac. Est ce que vous avez encore envie de naviguer à bord de la Phalange ? JE NE VOUS ENTENDS PAS !»

Crier et encourager les troupes, Denys savait le faire. Lorsque l'on galvanise un homme, il devient docile et donne le meilleur de lui même. C'était ce qu'il avait apprit de ses anciens capitaines et de tous les pillages auquel il avait participé. Fallait qu'ils montrent qu'ils avaient du répondant !
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La besogne était dure, pareille au roc qu’il fallait bouger de son socle pour permettre une meilleure prise, mais elle tenait bon. Son épaule la tirait, elle grimaçait au cours de certains mouvements répétés, mais elle tenait bon. Il le fallait, sinon jamais plus elle n’aurait cette chance et jamais plus elle ne pourrait intégrer un équipage. Le boutre du Timbal représentait sa seule et unique chance pour s’extirper d’un dessein qu’elle ne voulait pas remplir. La Bonfrère n’était pas faite pour rester à la maison, s’occuper de la marmaille et attendre sagement d’être prise par son mari, qui lui aurait eu l’opportunité de gagner la mer. Elle n’était pas l’une de ces femmes, heureuse d’une situation qui la rabaissait mentalement. Non, au contraire, Gysella faisait partie de celles qui avaient soif d’apprendre, qui rêvaient d’un autre destin que celui là. Le destin qui aurait pu s’offrir devant son regard clair, si seulement elle n’était pas en train de ramer. L’horizon, même caché derrière les flancs boisés du navire lui tendait les bras et avec lui une nouvelle destinée qu’elle ne voulait pas manquer. Sa détermination n’en devenait que plus grande et finalement, son mal se transformait en une chose d’acquise. Il n’était pas nécessaire de grimacer, cela ne l’arrangerait en rien, il n’était pas nécessaire non plus de hausser le ton de sa voix. Pas maintenant… Tous ses efforts auraient été jetés à l’eau si elle avait osé dire quelque chose. Il y en avait assez de se faire remarquer et tôt au tard elle se vengerait des affronts qu’elle entendait. Son unique but résidait dans ce désir de gagner sa place, de la chérir et d’apprendre d’un des plus grands de son temps : Timbal. Son nom résonnait en échos de plus en plus sur la terre, nul n’était sans connaître sa réputation. Et elle voulait y participer. Dorer son nom, pour peut être ainsi faire connaître le sien, le Dieu Noyé n’était pas sans savoir non plus qu’un Bonfrère n’abandonnait jamais. Tout comme un Timbal. Leurs noms étaient connus, il ne restait plus qu’à écrire leurs histoires ensemble ou séparément. Pour l’heure et surement jusqu’à ce qu’il veuille bien d’elle, Gysella optait pour le caractère unifiant de cette force. Ils y gagneraient aussi bien l’un que l’autre, même si elle ne savait pas en quoi ni comment, mais ils y parviendraient. La rêverie la guettait, ce qui lui permit de laisser de côté ces chuchotements incestueux. Elle ne les entendait plus et maintenait son rythme, montrait à nouveau ses manières en surveillant ce qu’il en était des autres. Certains suivaient, d’autres pas. Probablement qu’ils le faisaient exprès, parce qu’elle était une femme. Mais ceux qui avaient compris donnaient des coups. Dans les côtes, elle en vit même un écraser le pied de l’autre juste pour lui faire comprendre que ce n’était pas nécessaire. La Bonfrère ne dit mot, se contentant juste d’afficher un sourire en coin qu’elle perdit bien assez tôt au moment où la voix grave de son capitaine résonna dans son dos. Apparemment, il avait vu la mascarade lui aussi et rétablissait un semblant d’équilibre en prenant sa défense. Avait-il réellement pris sa défense en agissant ainsi ? Gysella tiqua doucement et inclina sa tête sur le côté. Il la voulait et elle n’allait pas le décevoir. Sa besogne reprenait, telle la caresse du vent qui agitait les voiles, la cadence se maintenait. La jeune femme se concentrait un peu plus, cherchant à préserver sa concentration alors que devant elle se tenait le capitaine. Le regard fixe, elle pouvait facilement détailler les coutures du pantalon qui se tenait devant elle. Il paraissait aussi fort et rugueux que le caractère de Denys et imposait le respect rien que par sa vue. A la manière de celui qui le portait, cet accoutrement représentait la poigne de fer qu’elle se plairait à servir. « Le zéphyr ne se tait jamais capitaine… La cadence se maintient dans le souffle… » Même en répondant, elle ne pouvait s’empêcher de donner le rythme aux autres. Téméraire, elle le montrait bien dans ses paroles, car même si le chant n’était plus au rendez-vous, les phrases étaient bien fragmentées pour continuer à appliquer les ordres. « Faut bien donner d’l’appât aux poissons… Ils savent qu’ils feront pas mouche… Hein les gars ? » Les râles du petit groupe commencèrent à s’élever, les voix restaient timides pour l’instant, mais témoignaient bien de l’entente qu’ils s’étaient passés plus tôt. Elle était en train de les mater à sa manière et pour l’heure, cela fonctionnait.

Mais comme elle s’y attendait, un seul n’alla pas dans cette optique et resta silencieux. Grugeant ce dernier du regard, la Bonfrère était trop éloigné de lui pour lui coller une bonne beigne et sa nature impatiente l’emportait au point de souffler bruyamment. Plus le temps passait et plus elle avait envie de le jeter par-dessus bord, non sans lui avoir enlevé quelques molaires de sa mâchoire au préalable. Cependant, elle se devait encore de faire profil bas. « T’as un problème le loubard ? T’as envie de gerber pour pas répondre ou quoi ? » Malheureusement, le contrôle lui échappait petit à petit et elle n’appréciait pas qu’on la remette autant en question, surtout pas devant le capitaine. Son regard se dévia vers l’énergumène, dur, sévère, elle lui laissait entrevoir son mécontentement et le fait qu’elle ne lui laisserait rien passer à partir de maintenant. L’idiot en question sembla comprendre et répondit à la manière des autres sur un ton plus las. La Bonfrère serra ses dents et se retourna de manière à planter à nouveau son regard sur les jambes du capitaine tout en reprenant son rythme. Les mains crispées sur la rame boisée, elle serrait aussi fort qu’elle le pouvait juste pour essayer de calmer son impulsivité. Les ordres ne tardèrent pas à venir. Et c’est en acquiesçant d’un signe de tête qu’elle les accueillit. Bon ou mauvais signe ?  Si Denys était là et qu’il donnait lui-même les ordres, elle tendait vers le bon, mais une part d’elle la faisait douter sur cette intention. « Oui capitaine ! » répondit t-elle en chœur avec les autres une première fois. « OUI CAPITAINE !!!! » cria t-elle une seconde fois alors qu’elle exprimait toute sa volonté et sa bonne détermination quant à cette idée. Son regard se releva enfin pour se planter dans celui de Denys. Défiant, encourageant, il se voulait prometteur sur ce qu’il lui donnerait s’il voulait bien lui donner. Elle était une femme oui, mais pas n’importe laquelle, elle était une Bonfrère, elle était une guerrière qui ne demandait que ça apprendre et elle ne voulait pas que sa place lui file entre les doigts. « Vous avez entendu ce qu’a dit le capitaine bande de larves ? Alors prouvez-lui qu’il a besoin de nous ! Montrez-lui ce que ses ennemis vont craindre quand ils entendront les clapotis de la main squelettique qui viendra les noyer par le fond ! » Elle désirait volontairement accélérer la cadence dans le but de prouver au capitaine qu’elle en avait les épaules. Des râles rythmés commençaient à répondre en échos à sa voix, lui prouvant par cet acte de la bonne entente d’au moins deux de ses hommes. L’avant dernier répondit quelques secondes plus tard, et le dernier ne trouva d’autres solutions que de faire de même. Elle les tenait enfin et elle laissait de côté son mal pour les accompagner. Frères jusqu’au bout, chaque famille avait son poids à porté, elle avait le sien, mais il n’en restait pas moins qu’il faisait partie de sa nouvelle famille. Satisfaite de ce travail, elle n’hésita plus une seconde de plus. « Capitaine ! Vos nouveaux hommes sauront semer la terreur à la manière de vos anciens. Que le Noyé me soit témoin de la garantie que je vous assure à ce sujet. Et si l’un d’eux veille à vous nuire, j’en paierai le fer prix. » Son regard n’abandonna pas d’une demie mesure celui de Denys alors qu’elle faisait preuve d’une réelle dévotion et fidélité aussi bien pour son capitaine que pour ses hommes. Elle témoignait d’un code, celui de la piraterie qu’ils devaient rendre, et prouvait qu’elle n’était pas sans savoir que toutes les représailles qui auraient pu toucher l’un de ses hommes seraient également de son ressort. Elle ne fuyait pas les responsabilités, mais au contraire, elle les acceptait.
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La Bonfrère continuait de se monter arrogante. L'arrogance était une bonne chose mais il ne fallait pas qu'elle se communique à tout l'équipage sous peine de voir un jour Denys corriger les malheureux qui auraient prononcer des paroles qui l'aurait vexé. Elle savait se faire respecter la Gysella et ce fut un véritable régal que de les entendre crier à l'unissons. Elle était la première à avoir répondu à son appel. Denys croisait toujours les bras et les toisait tous pendant qu'ils continuaient à ramer. La Bonfrère vanta les qualités de son groupe d'hommes. C'était bien ! Elle les haranguait. Denys aimait cette attitude. Lui aussi encourageait toujours ses hommes avant de partir au combat. Un homme qui était galvanisé était souvent plus efficace et ne possédait plus aucune peur. Une dizaine de minutes était à présent passées. Il était temps de faire demi-tour et de retourner vers le port.

«Voilà qui est bien parlé la Bonfrère  mais je pensais t'entendre gueuler ce genre de mots que si je te mettais dans ma couche ha ha ha. Maintenant vous allez tous ramer comme des forcenés. On fait demi-tour ! Et vous ne vous arrêterez pas jusqu'au port ! Avant de penser à effrayer nos prochaines proies, essayez de pas perdre vos bras avant d'arriver au port. Je suis déjà étonné que vos bras ne soient pas devenus aussi mou que des tes tentacules de poulpe ha ha ha ! Allez du nerfs !»

Denys donna ses ordres à ses autres hommes et les bateau fit demi-tour pour retourner. Il ne descendit plus, préférant laisser les rameurs mijoter dans leur jus pendant le trajet du retour. Il campa son regard sur la mer. Le Timbal finit par observer le port qui se rapprochait de plus en plus. Une fois que le bateau fut mouillé. Il envoya ses hommes chercher quelque chose dans la réserve pendant que Longmât s'occupait de ramener les rameurs. Une fois le groupe de rameur ramené, les autres hommes firent leur apparition et déposèrent un gros tonneau sur le pont. D'un geste, il ordonna aux porteurs de faire sauter le couvercle et il s'acquittèrent de la tâche avec brio. Ils étaient habitués à ce genre de cérémonie. Le Timbal alla chercher dans sa cabine une coupe de bonne taille dont le pied était une main squelettique, symbole de la maison de Denys.

«Vous allez faire partie de mon équipage. Vous allez passer de bons moments, de mauvais. Vous travaillerez comme des forcenés et frôlerez la mort. Certains d'entre vous crèveront comme des chiens mais tout cela vous le ferez ensemble ! Alors vous allez me remplir cette coupe de bière jusqu'au bord et vous allez me la vider cul sec, chacun à votre tour. Tous dans la même coupe, tous dans le même état ha ha ha !»

Ce geste avait un aspect symbolique. Au cours de leur carrière, ils allaient partager des richesses, des combats, un endroit où dormir, des peines, des désillusions, des victoires et bien d'autres choses. Ce n'était qu'une façon de les faire communier ensemble et de leur donner un peu d'importance. Les mettre au centre de l'attention pendant quelques minutes. Ce qui était marrant c'est d'en voir certains subir de plein fouet les effets de l'alcool alors qu'il ne s'y attendait pas vraiment. La fatigue y était pour beaucoup tout comme le stress. Ce qui était ironique dans cette petite cérémonie était que le Capitaine lui même, ne buvait jamais de boisson alcoolisée. Les bras croisés, il attendait que tout le monde s'acquitte de sa dernière tâche.
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La piraterie était un art qu’il fallait transmettre. Un état d’âme unique dont beaucoup rêvaient en secret mais dont la plupart ne savaient pas les réels fondements. Ce monde aussi riche, qu’empli d’aventures pouvait également se révéler difficile et rugueux. Le travail était dur, les besognes de plus en plous lourdes, mais pourtant le résultat en valait toujours la chandelle. La Bonfrère avait compris ce monde il n’y avait pas de cela si longtemps. Il lui avait fallut être alitée pour ainsi se frayer un chemin parmi les plus courageux et peut être même un jour, devenir tout comme la Sparr : une vaillante guerrière qui ne répondait que de son propre chef. Les leçons étaient difficiles, mais elle les apprendrait toujours fièrement, toujours dans ce même mutisme dont elle faisait preuve alors qu’elle ramait à l’unisson avec les hommes qu’elle gérait. Ils y arriveraient, non pas qu’elle leur donnait une confiance aveugle, mais elle osait y croire. Ils y parviendraient. Ils suffisaient de les entendre rugir chacun à leur manière, de se donner l’écho pour ainsi répondre aux ordres du Timbal pour s’en rendre compte. Ils avaient soif d’apprendre et au-delà de cela, ils voulaient devenir de véritables héritiers de l’Antique Voie. Et cela, ils le devaient tous au capitaine, car si ils se trouvaient ici, c’était avant tout grâce à ses choix et surtout grâce à sa bonne augure les concernant. Gysella devait beaucoup à Denys. Certes, elle le remercierait en temps et en heure, mais cela ne l’empêchait pas de vouloir se démarquer un peu plus des autres à sa manière. L’arrogance s’alliait volontiers avec la bonne réception d’ordre, elle ne discutait pas, elle exécutait à la bonne manière d’un équipier sur un navire. Ne jamais remettre en question la parole d’un capitaine, voilà ce qu’elle avait pu apprendre au cours de ces excursions précédentes. Sauf si, bien entendu, les ordres veillaient à mettre à mal le reste de l’équipage. Mais là encore, la Bonfrère avait une confiance on ne peut plus aveugles dans les agissements du Timbal. De ce qu’on lui avait rapporté, il ne donnait pas l’air d’en vouloir uniquement pour son intérêt, mais privilégiait davantage la communauté Fer-Née toute entière. Ceci n’était pas pour déplaire à la jeune fille, qui y voyait là, une sorte de charisme qui ne cessait de se développer au fur et à mesure que ses yeux se posaient sur sa masse musculaire. Il en imposait d’une manière féroce, ce qui attisait un peu plus l’attention de l’anguille. La main squelettique se saisirait peut être du cor noir un jour ? Le temps leur dirait, mais en attendant, elle veillait au bon fonctionnement de ses hommes et à la bonne entente de ces derniers concernant les ordres. L’allusion quant aux cris qu’elle aurait pu hurler dans la couche du capitaine éveilla un sourire malicieux sur les lèvres de la blonde. Les Fer-Nés n’avaient aucune pudeur concernant les dires et le sexisme de chacun, au contraire, ils s’en amusaient. Dans un autre contexte, elle aurait sûrement répondu de manière à amuser à son tour. Mais là, le silence était d’or, tant est si bien qu’il prouvait une réelle cohésion avec l’image qu’elle essayait de renvoyer à ses hommes. Si elle ne voulait pas qu’ils lui répondent, alors elle devait savoir tenir sa langue elle aussi, quand le capitaine la cherchait. Du moins en public, le privé serait probablement tout autre. Elle continua alors à ramer et effectua les diverses recommandations demandées par le capitaine. Ainsi il les acceptait au sein de son équipage. Cela l’étonnait d’ailleurs de ne pas avoir à subir d’autres tests. Mais qu’à cela ne tienne, si cela lui convenait, elle n’allait pas se faire prier.

Ses bras se recouvraient d’une pellicule humide due aussi bien à la moiteur de l’air qu’à la sueur qui s’échappait de ses pores. Le rythme était effréné, tellement qu’elle avait l’impression qu’en s’arrêtant, ses bras tomberaient de chaque côté de son tronc. Pourtant, elle continuait son petit manège avec ses pieds. Donnant un rythme à sa petite troupe, veillant à les ramener sur le navire quand elle les entendait geindre. Elle devait montrer l’exemple. « Alors Goren, t’as envie qu’on dise dans toutes les îles que tu t’es fais laminer par une femme à la rame ? » Remotiver ses troupes était la meilleure des solutions, celle pour laquelle, elle pourrait sortir son épingle du jeu et ainsi prouver de sa bonne volonté. Son esprit divaguait peut être, surement même, mais au moins il lui permettait de tenir. Si elle s’arrêtait tout était perdu. Plus d’une fois, Gysella mordit sa joue pour s’empêcher de soupirer de fatigue, pas assez fort cependant, pour que le sang coule, mais au moins elle se réveillait et elle pensait à autre chose que cette douleur lancinante qui s’éveillait de plus en plus au niveau de son épaule. Est-ce qu’elle allait se déboiter ? A force de tirer sur la brèche, elle avait peur qu’elle cède, mais bien heureusement ils arrivèrent à bon port et purent ralentir la cadence petit à petit. Quelques minutes plus tard, ils étaient amarrés. Gysella relâcha la rame devant elle et ramena aussitôt sa main droite au niveau de son épaule gauche afin de la masser. Son regard lui déviait sur le côté pour regarder l’état de ses hommes. Tous aussi transpirant qu’elle, cela eut l’opportunité de faire naître un sourire sur le coin de ses lèvres. Pas besoin de mot, ils se comprenaient tous ensembles. Du moins, ils lui en donnaient l’impression. « Allons voir ce que le Capitaine nous veut maintenant. » lança t-elle avec un ton qui exprimait sa joie de l’instant mais surtout la retombée de cette agitation passée. Deux hommes se levèrent, les trois autres les rejoignirent à l’instant où Longmât les aborda tous ensemble pour les inviter à le suivre. Gardant ce sourire vainqueur intact, la Bonfrère suivi docilement son ami d’antan. Une fois sur le pont, l’immense carrure du Timbal s’imposait devant eux, mais les yeux bleus de Gysella regardait plus le tonneau que certains hommes venaient de remonter des cales. Il ne fallut pas plus de temps qu’il n’y paraisse pour que le contenu de ce tonneau soit révélé au grand jour, suscitant ainsi des acclamations de la part des divers protagonistes. Gysella détourna ses yeux pour suivre le chemin qu’empruntait le capitaine et lorsqu’il revint sa coupe en main, un sourire franc et sincère s’immisçait directement sur ses lèvres. Boire était ce qu’il y avait de plus amical pour rapprocher des hommes entre eux, mais boire sur un navire révélait d’une contradiction. Le Capitaine parla alors de sa voix forte, elle semblait résonner aux travers les voiles qui étaient pourtant bien serrées dans les lacets prévus à leur maintien. L’équipage répondait à l’unisson une nouvelle fois, provoquant de nouvelles vagues de chaleur dans l’ensemble du corps de la Bonfrère. Une coupe ne les saoulerait probablement pas, mais pourrait rendre malade les estomacs les plus fragiles. Mais un ordre était un ordre. Elle s’approcha de Denys la première et le toisa du regard quelques secondes pour être sûre que c’était ce qu’il désirait. Après quoi, elle se saisit d’une main ferme de cette coupe et la plongea dans le tonneau de bière. Le liquide dégoulinait de part et d’autre de sa main, perlait jusqu’à ses pieds. « Ce qui est mort ne saurait mourir. » lança t-elle en relevant un peu son bras alors que ses yeux rejoignirent ceux du Timbal. Elle rebaissa ce dernier en vitesse et porta le revers de la coupe à sa bouche pour boire le liquide. Ce dernier goutait sur les commissures de ses lèvres, descendant le long de sa mâchoire, de son cou, jusqu’à arriver entre ses seins, mais elle désirait tenir bon. L’alcool lui paraissait fort aussi bien en bouche que lorsqu’il glissait au niveau de sa trachée pour se réfugier dans son estomac. Elle le finit et montra aux yeux de tous que la coupe était vide en la tournant vers le sol, tout en se dirigeant vers celui qui lui avait fait tant de tort. Gysella profitait de cet instant, elle le fixait de ses yeux triomphants alors qu’elle tapait la coupe au niveau du torse de ce vaurien. « A toi d’être un homme ! » Elle le regardait déambuler jusqu’à arriver devant le tonneau. Son regard satisfait ne la quittait plus et pourtant elle ne put s’empêcher de se diriger vers son capitaine pour prendre place à ses côtés. « T’as de la prestance en capitaine le Timbal. » Gysella croisa ses bras, son regard toujours porté sur la file indienne qui exécutait exactement le même geste qu’elle avait pu faire auparavant.
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Ils se succédèrent pour aller boire. La femme comme les hommes. Le Timbal songea au fait qu'il était facile de leur faire accomplir quelque chose et qu'ils se montraient plutôt docile. Une idée lui traversa l'esprit. Boirait-il avec le même entrain si le contenu du tonneau s'était révéler être l'urine de l'équipage ? Non ! Ce qui prouvait bien à ses yeux que même s'il les dirigeait, il se devait de leur offrir des objectifs et des récompenses équitables sinon l'équipage n'aurait plus aucune raison de le servir, mis à part la peur de voir les foudres de Denys s'abattre sur eux. La Bonfrère lui parla calmement. Elle cherchait sans doute à le flatter en le complimentant mais cela ne l'atteignait pas. A moins qu'elle ne lui fasse des avance, ce qu'il pourrait encore comprendre et admettre. Posant son regard sur la femme, le Capitaine de la Phalange reprit la parole de son temps austère caractéristique.

«La prestance c'est bon pour les couards des contrées vertes. Ce n'est pas de l'envie ou du respect que je veux lire dans les yeux de nos ennemis quand nous les pileront, mais de la peur, la Bonfrère. Pas de celle qui vous renforce un homme mais celle qui le paralyse et le tétanise, le rendant aussi inoffensif qu'un agneau.»

Ses paroles étaient dures mais justes. Le Timbal formulait seulement sa façon de pensée. Il ne cherchait pas à ce qu'on le voit contre un homme qui présentait bien ou qui inspirait tel ou tel sentiment. Denys voulait juste être un leader, un combattant de premier ordre, honorable et capable de semer le chaos et le trouble aux corps et dans l'esprit de leurs ennemis ! Un guerrier et un capitaine voilà ce qu'il était. Un Lord et porteur d'une épée en acier Valyrien, voilà ce qu'il serait dans l'avenir. Le jeune homme reposa à nouveau son regard sur la Bonfrère et parla à nouveau pour continuer la conversation.

«Alors ça t'as plus ? T'es contente ? Te voilà officiellement membre de la Phalange. Si tu crois que le plus dur est derrière toi, tu te trompes. Prépare le strict minimum pour ton paquetage. Nous prendrons bientôt la mer. Prie le Dieu Noyé pour que je ne me sois pas trompé sur votre compte.»

Le Timbal n'aimait pas se tromper et encore moins au sujet de son peuple. L'erreur était permise avec les gens originaires d'autres contrées car il ne connaissait pas forcément leur mode de pensée et de fonctionnement. Il avait hâte de reprendre la mer, de manier sa hache et d'entendre le bruit caractéristique de sa lame qui s'enfonce dans un ennemi. Les hommes possédaient certes deux pieds pour fouler le sol mais lui c'était sur le pont d'un snekkar qu'il se trouvait le plus à son aise. Le premier pillage serait le baptême du feu pour les nouvelles recrues. Le seul moment où ils seraient totalement sûr de leur engagement ou au contraire ouvertement déçu. A savoir que ceux qui fuiraient avaient tout intérêt à ne plus recroiser Denys à moins de vouloir passer un sale quart d'heure. Lever le fer contre un Fer-Né était interdit mais il n'était rien dit contre une correction non mortelle mais assez significative.

«T'as intérêt à tenir tes hommes par les couilles la Bonfrère. S'il y en a un qui ne respecte pas mes ordres ou qui fuient en plein combat, prie pour que je ne lui tombe pas dessus. Tu risqueras de ne plus le reconnaître après mon passage.»
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Son arrogance ne cessait de toiser les regards hagards et ô combien chahuteurs de certains de l’équipage. Tous en émoi, tous en quête de ce qui saurait les rendre vivants d’une certaine manière. La mer les appelait et au travers d’elle toutes les contrées et les merveilles qu’ils sauraient découvrir au fil du temps. La Bonfrère ne dérogeait pas à cette règle, tant sa vanité transparaissait dans cette fierté qu’elle ressentait de plus en plus à mesure qu’elle comprenait. Elle faisait partie de l’équipage. Du moins, l’avait-elle compris à l’instant même où le Timbal lui avait accordé de monter sur la Phalange. Elle était sienne, tout comme elle était celle de tous les marins qui se situaient sur le pont à présent. Tous formaient une seule et même unité, ou plutôt une famille dont le père semblait lui aussi fier de ces nouveaux membres, fraichement recueillis. Mais là encore, Gysella savait qu’elle devrait rester sur ses gardes pendant quelques temps. Même si elle avait pu faire ses preuves, cette dernière ne désirait en aucun cas se reposer sur ses acquis. On lui avait bien trop souvent fait la remarque de son inexpérience, aussi voulait-elle en gagner encore plus. Et le ferait-elle, fière et bien présente aux côtés du capitaine Denys Timbal. Son estomac restait aussi calme que les vagues, pareil à une quiétude qui lui donnait l’impression de rester maître de ses émotions. Pour combien de temps seulement ? Au fond d’elle, elle espérait que ce dernier ne lui fasse pas défaut, pas maintenant, ni même jamais. Car elle avait des tripes à en revendre et elle comptait bien le dévoiler devant les yeux de ses hommes, qui n’attendaient qu’une chose : qu’elle s’écrase. Ou bien qu’elle écarte les cuisses, c’était au choix. Cependant, elle leur tiendrait tête autant que possible et leur prouverait qu’elle serait la mère et la sœur dont ils avaient toujours rêvé. Tout autant que celle qu’ils détesteraient pour d’autres moments. Elle serait leur droite et leur gauche, leurs yeux et leurs oreilles, leurs bras et leurs jambes, bref elle serait partie intégrante de cette grande famille, de cette armée, de cette chance. Les bras croisés, la jeune femme ne pouvait s’empêcher d’admirer de ce sourire narquois la prestance et le charisme du capitaine. Bien tenu sur ses jambes, fier d’apparence et surtout de réputation, il lui donnait l’impression d’un colosse qu’elle ne pourrait jamais atteindre et qui savait éveiller en elle quelques unes des attirances qu’une femme recherchait chez un homme. Elle pensait même le connaître assez pour lui offrir un compliment, mais apparemment elle avait encore à apprendre du Timbal. Sa modestie n’était plus à prouver et son arrogance non plus. Quoi que finalement, elle n’était plus certaine de cette dernière. Arquant un sourcil pendant son discours, la Bonfrère ne put que s’avouer vaincu et retenir une pointe de frustration coupable dès lors qu’elle se fit remettre à sa place de cette manière là. Mais le capitaine était le capitaine et elle ne pouvait répondre. D’autant plus qu’il n’y avait aucun intérêt à le faire, tant il avait raison. Leçon numéro une : savoir tenir sa langue. Elle essaierait de l’apprendre et de la tenir avec le temps et se contenta de répondre à ses dires par un simple regard froid et empli de colère. Non pas pour lui, mais pour ses ennemis dont elle devrait faire trembler d’un simple regard. Ce dernier recouvrit un autre homme qui buvait dans le verre de fortune, désireux de chasser les mauvaises pensées qui continuaient à tambouriner contre ses tempes. Le souffle calme, la Bonfrère essayait de tempérer ses émotions et put agir de la sorte au moment où les yeux du Capitaine cherchèrent à toiser les siens. Un mince sourire parvint à franchir le coin de ses lèvres. Satisfait, heureux, il témoignait d’une réelle reconnaissance envers cet homme pour ce qu’il venait de lui offrir mais surtout pour ce qu’il lui promettait à l’avenir. « Je suis contente que mon capitaine m’ait choisi plutôt qu’une autre. J’t’en serais toujours reconnaissante le Timbal, j’l’oublierai jamais. » Dire merci n’était pas dans les mœurs des Fer-Nés, mais parler d’honneur et de gratitude étaient des actes qu’ils connaissaient bien. Néanmoins son sourire s’effaça à mesure que ses directives veillaient à vouloir la faire douter aussi bien sur elle que sur les hommes qu’il lui avait donné à charge. Arquant un sourcil tant sa fierté se trouvait piquée à vif, la jeune femme se détourna complètement du spectacle pour ainsi s’accommoder face à Denys et garder ses iris ancrés dans les siens. « Nous serons prêts, nous tiendrons, nous ramerons, nous souffrirons, nous gueulerons, nous vaincrons mais surtout nous resterons fidèle, Timbal. Ne t’avise pas de remettre en doute la parole d’une Bonfrère à ce sujet. » Elle ne cillait pas juste pour prouver de sa détermination et de sa bonne volonté à Denys. Bien sûr qu’elle veillerait ce qu’elle ne le déçoive pas, tout comme elle serait toujours prête à se sacrifier pour lui si il le lui demandait. Ce code d’honneur allait dans le deux sens, et la jeune femme espérait lui avoir fait comprendre qu’elle savait dans quoi elle s’engageait et qu’elle ne regretterait pas.

Être sur un navire, sentir la houle remuer ses entrailles, pouvoir faire entendre la voix des fer-Nés par delà les îles pour ainsi apporter un peu plus à leur peuple, se battre pour des causes qu’elle jugeait nobles et sincères, voilà qui était Gysella Bonfrère. Elle ne voulait pas devenir comme sa sœur, ni même comme toutes les femmes rocs attendant sagement que leurs époux rentrent, non elle voulait participait à ces raids, connaître cette adrénaline et mourir aux côtés de ses frères d’armes. Voilà pourquoi, elle ne pouvait se résoudre à rester de marbre plus longtemps et à laisser son capitaine la faire douter sur un sujet auquel elle n’avait jamais été plus sûre. Sa vie était là, pas ailleurs. Finissant par baisser ses armes, la Bonfrère finit par se mettre à rire. Un rire empli de certitudes et de bonnes réserves quant à ce qu’elle pensait réellement au sujet de ses hommes. Elle comprenait la confiance de Denys et tâcherait de la préserver du mieux qu’elle le pouvait en tenant ces hommes et en les ajustant à sa manière. Le travail serait rude, elle le savait et elle en avait conscience, mais le résultat serait tel qu’elle espérait gagner encore plus de confiance de la part de son capitaine après cela. « T’inquiète pas, si j’en vois un se tenir d’une autre façon, je lui arracherai moi-même ses couilles et je te les apporterai pour que tu lui fasses bouffer. » répondit t-elle en se dégageant doucement et en regardant les recrues dont elle était assignée une à une. Soucieuse du détail, elle essayait de comprendre par leurs regards ce qu’ils pensaient mais aussi qui serait à même de répondre au mieux à ses ordres par rapport aux autres. « T’as un conseil à me donner ? » Ce n’était pas la Bonfrère qui parlait à son capitaine mais bien Gysella qui s’adressait à Denys. Tous deux revenaient de loin et savaient qu’ils devraient apprendre à compter l’un sur l’autre. Longmât souriait de façon amusée de l’autre côté, si bien que la Bonfrère finit par s’en rendre compte et l’invita à se joindre à eux par un signe de tête. « Si t’as des conseils toi aussi, je suis preneuse. » Un trio bien particulier était en train de se profiler sur le snekkar de la Phalange. De quoi ravir les opportuns, et de quoi faire trembler les ennemis.

RP TERMINE
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